« Paul Feyerabend » : différence entre les versions

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| légende =
| nom = Paul Feyerabend
| naissance ={{date 13de janvier 1924naissance|24|mars|1915}} à [[Vienne (Autriche)]]
| décès = 11{{date févrierde décès|11|février|1994|24|mars|1915}} à [[Genolier]], [[Suisse]]
| tradition philosophique = [[philosophie analytique]]
| principaux intérêts = [[épistémologie]], [[histoire des sciences]], [[anthropologie]], [[philosophie politique]]
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'''Paul Karl Feyerabend''' (13{{date janvierde [[naissance|13|janvier|1924]]}} – {{date de décès|11|février|1994}}) est un [[Philosophie des sciences|philosophe des sciences]] d'origine [[Autriche|autrichienne]], naturalisé américain, qui a vécu en [[Angleterre]], aux [[États-Unis]], en [[Nouvelle-Zélande]], en [[Italie]] et finalement en [[Suisse]].
 
Ses principaux travaux sont ''Contre la méthode'' (publié en [[1975]]), ''La science dans une société libre'' (publié en [[1978]]) et ''Adieu la raison'' (un recueil d'articles publié en [[1987]]). Il devient célèbre pour sa vision anarchiste de la science et son déni de l'existence de règles méthodologiques universelles. Il est une figure influente dans le domaine de la [[philosophie des sciences]], notamment par sa théorie épistémologique dite de « [[Anarchisme épistémologique|l'anarchisme épistémologique]] » qu'il a exposée dans l'ouvrage ''Contre la méthode. Esquisse d’une théorie anarchiste de la connaissance'' en 1975.
 
== Biographie ==
Paul Feyerabend est né en [[1924]] à [[Vienne (Autriche)|Vienne]], où il suivit sa scolarité jusqu'au cycle secondaire. Durant cette période, il prit l'habitude de beaucoup lire, il développa un intérêt pour le théâtre et commença des leçons de [[chant]]. Après avoir reçu son diplôme du cycle secondaire, il fut incorporé - durant la Seconde Guerre Mondiale - dans l'[[{{Lien|fr=Reichsarbeitsdienst|lang=en|trad=Reichsarbeitsdienst|texte=Arbeitsdienst]]}} allemande. Après un entraînement simple à [[Pirmasens]] ([[Allemagne]]), il fut assigné à une unité à Quelern-en-Bas près de [[Brest]]. Feyerabend décrit le travail effectué durant cette période comme monotone : « Nous avons tourné dans la campagne, creusé des fosses puis nous les avons rebouchées ». Après une courte permission, il rejoignit l'armée et les volontaires pour l'école d'officier. Dans son autobiographie, il a écrit qu'il espérait que la guerre serait finie lorsqu'il aurait terminé sa formation d'officier. Mais ce ne fut pas le cas. À partir de décembre [[1943]], il servit comme officier dans la partie Nord du front Est, il fut décoré de la [[Croix de fer]] et il atteignit le rang de [[Lieutenant (grade militaire)|lieutenant]]. Alors que l'armée allemande avait commencé sa retraite face à l'[[Armée rouge]], Feyerabend reçut trois balles, dont une dans le dos. Il dut utiliser une canne pour marcher le restant de sa vie et a éprouvé fréquemment de graves douleurs. Il passa le reste de la guerre à récupérer de ses blessures.
 
Lorsque la Seconde Guerre mondiale fut finie, Feyerabend commença un travail temporaire à [[Apolda]] qui consistait à écrire des pièces de théâtre. Après cela, il retourna à [[Vienne (Autriche)|Vienne]] pour étudier l'[[histoire]] et la [[sociologie]]. Il fut cependant déçu et passa rapidement à la [[physique]], ce qui lui permit de rencontrer [[{{Lien|fr=Felix Ehrenhaft]]|lang=en|trad=Felix Ehrenhaft|texte=Felix Ehrenhaft}}, un physicien dont les expériences ont influencé sa vision de la science. Il changea de nouveau de sujet d'étude pour la [[philosophie]] et soutint sa thèse sur les phrases d'observation. Dans son autobiographie, il décrit ses opinions philosophiques de cette époque comme « loyalement empiristes ». En 1948 il rencontra pour la première fois [[Karl Popper]] au cours d'un séminaire à Alpbach. Karl Popper eut beaucoup d'influence sur les travaux ultérieurs de Feyerabend, qui s'inscrivirent d'abord dans la continuité de la pensée de Popper puis en opposition avec elle. En 1951, on accorda une bourse de recherche à Feyerabend pour étudier sous la direction de [[Ludwig Wittgenstein]], mais celui-ci mourut avant que Feyerabend ait pu venir en Angleterre. Feyerabend choisit alors Popper comme directeur de recherche et vint travailler sous sa direction à la [[London School of Economics]] en 1952. Dans son autobiographie, Feyerabend explique qu'il a été fortement influencé par Popper durant cette période : « J'étais tombé sous le charme de ses idées ». Feyerabend retourna ensuite à Vienne où il participa à différents projets. On le rétribua pour effectuer une traduction de ''[[La Société ouverte et ses ennemis]]'' de Popper ainsi que pour la rédaction de plusieurs articles encyclopédiques.
 
En 1955, Feyerabend fut nommé à l'université de Bristol, où il donna des cours sur la [[philosophie des sciences]]. Ultérieurement, il enseignera à Berkeley, Auckland, Sussex, Yale, Londres et Berlin. Il développa pendant cette période une vision critique de la science, qu'il a définie comme "anarchiste" ou "dadaïste" pour illustrer son rejet de tout dogmatisme méthodologique. Cette position était profondément incompatible avec la tradition rationaliste qui exerçait une influence majeure à l'époque sur la [[philosophie des sciences]]. Feyerabend rencontra ensuite un étudiant de Karl Popper, [[Imre Lakatos]]. Ils projetèrent d'écrire un dialogue dans lequel Lakatos défendrait la vision rationaliste des sciences quand Feyerabend, lui, l'attaquerait. La mort subite de Lakatos, en 1974, ne permit pas la réalisation de cet ouvrage commun. Feyerabend décida alors de publier sa part du dialogue, en insistant sur le fait que l'ouvrage, sans la réponse de Lakatos à ses critiques, resterait fondamentalement lacunaire. L'opuscule, nommé ''Contre la méthode'', provoqua néanmoins, par la virulence de sa critique de la vision de la philosophie sur les sciences, de nombreuses réactions.
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=== Falsificationnisme ===
Feyerabend a également opéré une critique du [[réfutabilité|falsificationnisme]] poppérien. Il lui objecta qu'aucune théorie intéressante ne serait jamais en accord avec tous les faits. Cela va à l'encontre d'un falsificationnisme naïf qui consisterait à dire que toute théorie scientifique devrait être rejetée dès lors qu'elle ne serait pas compatible avec tous les faits connus. Feyerabend prend l'exemple de la [[renormalisation]] en [[mécanique quantique]] : « Cette procédure consiste à rayer les résultats de certains calculs et à les remplacer par une description de ce qui est observé empiriquement. On admet ainsi, implicitement, que la théorie est sujette à caution, en la formulant d'une manière qui implique qu'un nouveau principe a été découvert » (''Contre la méthode''). Feyerabend n'entend pas ici se moquer de la façon dont les scientifiques procèdent. Il ne dit pas que les scientifiques ne devraient pas se servir de la renormalisation ou de quelconques hypothèses ''ad hoc''. Au contraire, il affirme que de telles méthodes sont nécessaires au progrès de la science pour plusieurs raisons. L'une d'entre elles est que le progrès de la science est inégal. Feyerabend explique par exemple qu'au temps de [[GalileoGalilée Galilei(savant)|Galilée]], l'[[optique]] ne rendait pas compte de phénomènes qui pourtant pouvaient être observés par les [[télescope]]s. Les astronomes qui se servaient des observations des télescopes avaient déjà recours à des hypothèses ''ad hoc'' jusqu'à ce qu'ils puissent justifier leurs suppositions grâce à la théorie optique.
 
=== Accord avec les faits établis ===
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=== Ouvrages de Feyerabend ===
*''[[Contre la méthode | Contre la méthode, Esquisse d’une théorie anarchiste de la connaissance]]'' (1975), Paris, Éd. Seuil (1979), coll. "Points sciences", 1988, 349 p. pour la traduction française.
*''[[{{Lien|fr=Science in a Free Society]]|lang=de|trad=Erkenntnis für freie Menschen|texte=Science in a Free Society}}'' (1978)
*''[[Écrits philosophiques (Feyerabend) | Écrits philosophiques]]'', volume 1 : ''Réalisme, rationalisme et méthode scientifique'' (1981), trad., Dianoia, 2003, 350 p., {{ISBN 2913126057|2-913-12605-7}}
*''[[La science en tant qu'art]]'' (1983-1984), trad., Albin Michel, coll. "Sciences d'aujourd'hui", 2003, 176 p. Discussion avec l'historien d'art [[Aloïs Riegl|Alois Riegl]], {{ISBN 2226135626|2-226-13562-6}}.
*''[[Adieu la raison]]'' (1987), trad., Seuil, coll. "Points sciences", 1998.
*''[[Dialogues sur la connaissance]]'' (1991), trad., Seuil, coll. "Science ouverte", 1998, 277 p.
*''[[Tuer le temps]]'' (1995), trad., Seuil, coll. "Philosophie générale", 1998, 236 p., {{ISBN 2020239116|2-020-23911-6}}
* ''[[Une connaissance sans fondements]]'', trad., Dianoia, coll. "Fondements de la philosophie contemporaine des sciences", 1999, 127 p. Texte de jeunesse.
* ''[[Deux lettres à Thomas Kuhn | Deux lettres à Thomas Kuhn sur une version préparatoire de la structure des révolutions scientifiques]]'', trad., Dianoia, 2003, ISBN 2913126103{{ISBN|2-913-12610-3}}.
 
=== Publications sur Feyerabend ===
==== En langue française ====
*Baertschi B., ''Le Réalisme Scientifique de Feyerabend'', Dialogue, Montréal, 1986.
* Gras A., ''Feyerabend, le joyeux démolisseur'', Alliage, {{|28}}, 1996.
* Krige J. ''[http://www.tribunes.com/tribune/alliage/28/content.htm Le phénomène Feyerabend]'', Alliage, {{|28}}, 1996.
*Malolo Dissaké E., ''Feyerabend - Épistémologie, anarchisme et société libre'', Paris, Puf, philosophies, 2001.
* Lévy-Leblond J-M, ''[http://www.tribunes.com/tribune/alliage/28/jmll.htm Paul Feyerabend, un épistémologue hors norme]'', Alliage, {{|28}}, 1996.
*Stengers I., ''[http://multitudes.samizdat.net/article.php3?id_article=952 La mort de Feyerabend. Une pensée en mouvement.]'', Multitudes, 1994.
 
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[[Catégorie:Anarchiste]]
[[Catégorie:Décès en 1994]]
[[Catégorie:Décès en Suisse]]
[[Catégorie:Décès à 70 ans]]
[[Catégorie:Mort d'une tumeur au cerveau]]
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