« Assur (ville) » : différence entre les versions
Contenu supprimé Contenu ajouté
retrait bandeau travaux |
mAucun résumé des modifications |
||
(361 versions intermédiaires par 38 utilisateurs non affichées) | |||
Ligne 4 :
|autres noms =Qalʿat Šarqat
|pays=Irak
|image=
|légende image= Vue du site d'Assur
|latitude=35.456842
|longitude=43.260298
|altitude=
| superficie = environ {{unité|100|ha}}
|nom région1=[[Subdivisions de l'Irak|Gouvernorat]]
|région1=[[Salah ad-Din (province)|Salah ad-Din]]
Ligne 16 :
}}
{{Infobox Patrimoine mondial
| nom = Assour (Qal'at Cherqat)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
| ID = 1130
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
| géolocalisation = non
}}
'''Assur''' (ou '''Assour''', assyrien '''''Aššur''''') est une ancienne ville, capitale de l'[[Assyrie]] jusqu'au début du {{-s|IX|e}}, située sur la rive occidentale du [[Tigre (fleuve)|Tigre]]. Ses ruines se trouvent actuellement sur le site de '''Qalʿat Sharqat''', dans la plaine de [[Sharqat]], à environ {{unité|110
Les ruines du site d'Assur s'étendent sur
La cité d'Assur fut prise et détruite lors de la chute de l'empire assyrien, en 614 av. J.-C. Elle connut une dernière période de prospérité aux {{
Après cette dernière période de prospérité et une nouvelle destruction vers 240, infligée sans doute par les [[Sassanides]], le tell de Qalʿat Sharqat ne connut plus d'occupation importante. Il fut sans doute repeuplé de façon
== Redécouverte et fouilles ==
Les ruines
[[Fichier:Assur Gertrude Bell.jpg|
Ce n'est qu'un demi-siècle après ces premières explorations, en 1903, que les fouilles
Les différentes trouvailles sont transportées en 1914 à [[Bagdad]], où elles sont partagées avec les autorités [[empire ottoman|ottomanes]]. Une partie va
[[Fichier:Ashur (Qal'at Sherqat)-115184.jpg|thumb|Zone de fouilles du site de Qalʿat-Sharqat.]]
Les fouilles ne reprennent à Qalʿat-Sharqat qu'après 1945, sous la conduite d'équipes d'archéologues irakiens, qui effectuent quelques recherches et s'attachent surtout à la préservation du site, puis à la reconstruction de certains monuments à partir de 1978 (une partie de la murailles et de ses portes, la ziggurat, des temples et palais). Des équipes allemandes retournent sur le site en 1988-1989 sous la direction de Reinhard Dittmann, puis en 1989-1990 sous celle de Barthel Hrouda<ref name=oeane225/>{{,}}<ref>{{harvsp|id=ORI|Harper|Klengel-Brandt|Aruz (dir.)|1995|p=20}}</ref>. Interrompues par les conflits, les fouilles reprennent entre 1999 et 2001 sous la direction de l'archéologue irakien Hafidt al-Hayani, rejoint en 2000 et 2001 par des fouilleurs allemands conduits par Peter A. Miglus. Sont en particulier mis au jour des résidences et un palais néo-assyriens, ainsi que des tombes d'époque parthe<ref>{{de}} R. al-Duri, « Aus den irakischen Grabungen in
Assur 2001: Spätneuassyrische Wohnbebauung, parthische Grabbauten und der Ostpalast », dans ''Mitteilungen der Deutschen Orient-Gesellschaft'' 134, 2002, p. 87–102 ; {{de}} P. A. Miglus, « Neue Forschungen in Assur », dans {{harvsp|id=100|Marzahn|Salje (dir.)|2003|p=183-191}}. {{Lien web|langue=de|url=http://www.assur.de/Themen/Ausgrabung/ausgrabung.html|titre=Ausgrabungen|site=Assur.de|consulté le=10 juin 2015}}.</ref>. Parallèlement, un projet est mis en place à Berlin à partir de 1997, autour de la Freie Universität, la DOG et le Voderasiatische Museum. Appelé ''Assur-Projekt'', il regroupe des épigraphistes et des archéologues, reprend les découvertes archéologiques du début du {{s|XX|e}}, et publie des synthèses sur les différents monuments, les résidences, les œuvres d'art et objets divers, ainsi que les fonds d'archives d'Assur qui améliorent considérablement la connaissance du site et de l'Assyrie<ref>{{de}} J. Renger, « Das Assur-Projekt: Ein archäologisches und historisches Projekt », dans {{harvsp|id=100|Marzahn|Salje (dir.)|2003|p=101-110}}. {{Lien web|langue=de| url=http://www.geschkult.fu-berlin.de/e/altorient/forschungsprojekte/Projektarchiv/assur/ |auteur=J. Renger| titre=Das Assur-Projekt: Ein archäologisches und historisches Projekt – verwoben mit den wechselvollen Ereignissen deutscher Geschichte im 20. Jahrhundert|site=Freie Universität Berlin|consulté le=5 novembre 2015}}.</ref>.
En 2023 de nouvelles fouilles débutent sur le site, sous la direction de Karen Radner et F. Janoscha Kreppner de l'[[université de Münster]]. Elle commence par une prospection géomagnétique dans le secteur de la « Ville neuve », où des fouilles sont ensuite entamées<ref>{{Lien web|langue=en|url= https://www.en.ag.geschichte.uni-muenchen.de/research/assur1/index.html|titre= New Archaeological Exploration of Assur|site=Uni-Munchen.de|date= 2023|consulté le=16 août 2023}}.</ref>.
== Les périodes archaïques ==
=== Assur au {{-m|III|e}} ===
[[Fichier:Syrie 3mil aC.svg|vignette|Assur et les principaux sites de la [[Syrie]] et de la Haute Mésopotamie au {{-m|III|e}}]]
[[Fichier:Statue of Zariqum, ruler of Assur. From the Ishtar Temple at Assur, Iraq. 21st century BCE. Pergamon Museum.jpg|thumb|left|Statue de Zarriqum, gouverneur d'Assur au {{-s|XXI|e}}, mise au jour dans le temple d'[[Ishtar]]. [[Pergamon Museum]].]]
Le site de Qalʿat-Sharqat semble s'être développé durant la première moitié du {{-m|III|e}} D'éventuelles
Le nom de la ville d'Assur apparaît dans des textes de la [[période d'Akkad]] (v. 2340-2150 av. J.-C.), mis au jour à [[Gasur]] (Yorghan Tepe, la future Nuzi). Des inscriptions exhumées dans le temple d'Ishtar mentionnent des personnages qui devaient régner sur cette ville, le premier étant un certain Ititi, qui règne vers le {{-s|XXIII|e}}
)
=== Découvertes archéologiques ===
Le temple d'[[Ishtar]] est le seul édifice qui a livré des niveaux de la période archaïque, même s'il semblerait que le vieux palais ait eu un antécédent dès ces périodes (on y a en tout cas exhumé 14 tablettes de la [[période d'Akkad]])
Les quatre niveaux les plus anciens du temple d'Ishtar (notés H à E, du plus ancien au plus récent) sont donc les principales sources d'information sur Assur à l'époque archaïque, que ce soit par l'architecture, l'art et l'épigraphie<ref>{{de}} J. Bär, ''Die älteren Ischtar-Tempel in Assur. Stratigraphie, Architektur und Funde eines altorientalischen Heiligtums von der zweiten Hälfte des 3. Jahrtausends bis zur Mitte des 2. Jahrtausends v.Chr.'', Sarrebruck, 2003 ; {{de}} Id., « Die Tempel der Göttin Ischtar: Die Wiederentdeckung eines altorientalischen Heiligtums », dans {{harvsp|id=100|Marzahn|Salje (dir.)|2003|p=111-118}}</ref>. Le niveau H semble dater du milieu du {{-m|III|e}} Le niveau G est mieux connu. Le plan de l'édifice pour cette période
<gallery caption="Objets provenant du niveau G du temple d'Ishtar. [[Pergamon Museum]].">
Fichier:Inventory of the archaic Ishtar temple of Assur Vorderasiatisches Museum (2) (cropped).jpg|Objets de culte : encensoirs, autels en forme de maison.
Fichier:VAM - Tempelinventar Haus.jpg|Autel en forme de maison.
Fichier:Vorderasiatisches Museum Berlin 111.jpg|Statue de femme debout, en pierre blanche.
Fichier:Vorderasiatisches Museum Berlin 113.jpg|Tête de femme.
</gallery>
==
{{article connexe|Assyrie}}
===
==== Période paléo-assyrienne ====
{{article détaillé|Période paléo-assyrienne}}
{{article connexe|Kültepe}}
Au début du {{-m|II|e}}, le contexte démographique de la Haute Mésopotamie évolue avec l'arrivée de populations [[amorrites]] et [[hourrites]], qui prennent la tête d'entités politiques et font de la région un ensemble morcelé politiquement. Certains souverains plus puissants que d'autres tentent d'exercer leur hégémonie sur ces territoires. Les rois d'Assur ne sont clairement pas de ceux-là, puisqu'ils n'affirment pas dans leurs inscriptions avoir fait des conquêtes militaires, mais commémorent seulement leurs constructions dans la ville, qui a donc un statut de « Cité-État ». Assur se distingue par le dynamisme de ses marchands, qui mettent en place un réseau commercial à longue distance très florissant. C'est en particulier le cas avec l'[[Anatolie]], où ils implantent plusieurs comptoirs aux {{s2-|XIX|e|XVIII|e}}. Ils y échangent de l'[[argent]] contre des étoffes produites dans les ateliers de leur ville, souvent par leurs épouses restées à Assur, et de l'[[étain]] importé d'[[Iran]]. L'activité commerciale est documentée par des milliers de tablettes cunéiformes, retrouvées sur le site de [[Kültepe]], l'ancienne Kanesh, en [[Cappadoce]]. Ces tablettes constituent l'essentiel de la documentation sur Assur pour cette période, avec les fouilles archéologiques. Celles-ci ont dégagé les niveaux du palais royal, des temples d'Assur et d'Ishtar, mais aussi des sépultures. On parle pour cette époque de « [[période paléo-assyrienne]] »<ref>{{harvsp|id=ORI|Harper|Klengel-Brandt|Aruz (dir.)|1995|p=22-23}}.</ref>{{,}}<ref name=paleo/>.
[[Fichier:Samsi Addu.PNG|vignette|Extension approximative du [[Royaume de Haute-Mésopotamie]] au moment de la mort de [[Samsi-Addu|Samsi-Addu/Shamshi-Adad {{Ier}}]].]]
La ville est gérée par un ensemble d'institutions originales, constitué d'un conseil d'Anciens, d'un magistrat chargé de l'administration (le ''līmum''), et d'un roi appelé ''iššiakku'', « vicaire ». Ce souverain est considéré avant tout comme le représentant du dieu [[Assur (dieu)|Assur]], le véritable roi des Assyriens. Le roi a manifestement un rôle plus limité que ceux des autres souverains de l'époque. Les rois paléo-assyriens forment au {{-s|XIX|e}} une dynastie, dont le fondateur semble être [[Puzur-Assur Ier|Puzur-Assur {{Ier}}]] sur lequel on ne sait pas grand chose. [[Erishum Ier|Erishum {{Ier}}]] (v. 1974-1935) est la principale figure de cette période : il semble avoir joué un grand rôle dans l'essor commercial de la cité. Il entreprend d'importants travaux dans le temple du dieu Assur, et restaure les murailles de la ville<ref>{{harvsp|id=RIMA1|Grayson|1987|p=19-40}}</ref>. Cependant, la puissance commerciale d'Assur connaît un arrêt vers 1835, et une trentaine d'années plus tard la ville perd son indépendance, après sa conquête par un roi amorrite, [[Samsi-Addu]] d'[[Ekallatum]]. La tradition assyrienne ultérieure a intégré ce roi parmi les souverains légitimes d'Assur, sous le nom assyrien de [[Shamshi-Adad Ier|Shamshi-Adad {{Ier}}]] (1807-1775)<ref>{{harvsp|id=RIMA1|Grayson|1987|p=47-76}}</ref>. Dans les faits, Assur n'était qu'une ville parmi d'autres du royaume de Samsi-Addu (que les historiens désignent comme « [[Royaume de Haute Mésopotamie]] »). Mais cette époque marque un renouveau du commerce avec l'Anatolie, et d'importants travaux sont entrepris dans le palais royal et le temple du dieu Assur<ref>{{harvsp|id=ORI|Harper|Klengel-Brandt|Aruz (dir.)|1995|p=23}} ; C. Michel, « Paléo-assyriens (rois) », dans F. Joannès (dir.), ''Dictionnaire de la civilisation mésopotamienne'', Paris, 2001, {{p.|618-621}}</ref>. À Samsi-Addu succède son fils [[Ishme-Dagan]] (v. 1775-1735), qui perd rapidement le puissant royaume de son père, en se soumettant à l'autorité du roi [[Hammurabi]] de [[Babylone]]. Celui-ci mentionne Assur parmi les villes de son royaume dans son célèbre [[Code de Hammurabi|Code de lois]] <ref>''Code de Hammurabi'', {{romain|IV}}, 53-63. Traduit dans A. Finet, ''Le Code de Hammurabi'', Paris, 2002, {{p.|45}}</ref>{{,}}<ref name=veenhof2017>{{en}} K. R. Veenhof, « The Old Assyrian Period (20th–18th Century BCE) », dans {{harvsp|id=COM|Frahm (dir.)|2017|p=57-79}}.</ref>.
La période qui suit est mal connue. La ville a manifestement un poids politique faible et ses réseaux commerciaux se sont effondrés. Le fils d'Ishme-Dagan, Asinum, est déposé par un certain Puzur-Sîn, originaire d'Assur, qui se vante dans une inscription d'avoir chassé une dynastie d'origine « étrangère » (amorrite)<ref>{{harvsp|id=RIMA1|Grayson|1987|p=77-78}}</ref>. Mais le royaume d'Assur se dote d'une nouvelle dynastie, fondée par un certain Abasi. La succession royale durant les deux siècles suivants est connue essentiellement par des listes royales plus tardives, ce qui nous empêche d'en savoir plus sur la situation politique de la ville à cette époque obscure. Assur reprend apparemment de l'importance vers 1500, sous les règnes d'[[Assur-nerari Ier|Assur-nerari {{Ier}}]], qui mentionne dans plusieurs inscriptions la rénovation des temples et des murailles <ref>{{harvsp|id=RIMA1|Grayson|1987|p=83-89}}</ref>, et de son fils [[Puzur-Assur III]], qui restaure également des temples<ref>{{harvsp|id=RIMA1|Grayson|1987|p=90-94}}</ref> et, selon une inscription postérieure aurait étendu la muraille pour englober le secteur de la « Ville neuve ». Sur le plan politique, il conclut un accord sur les frontières avec le roi [[Burna-Buriash Ier|Burna-Buriash {{Ier}}]] de [[Babylone (royaume)|Babylone]]. Ce traité place les limites de son royaume dans la région moyenne du Tigre, ce qui indique une expansion de la puissance d'Assur. Les années suivantes, marquées par au moins une crise de succession, sont plus difficiles pour l'Assyrie, qui fait face à la montée en puissance du royaume hourrite du [[Mittani]]. Celui-ci parvient à la placer sous sa coupe, au plus tard vers la fin du {{-s|XV|e}} On sait par ailleurs qu'un roi du Mittani nommé [[Shaushtatar]] a pris et pillé Assur, mais cet événement est difficile à situer dans le temps<ref>Voir les réflexions de J. Freu, ''Histoire du Mitanni'', Paris, 2003, p. 57-79 ; {{de}} B. Lion, « Assur unter der Mittaniherrschaft », dans {{harvsp|id=GSL|Renger (dir.)|2011|p=149-167}}</ref>{{,}}<ref>{{en}} S. Yamada, « The Transition Period (17th to 15th Century BCE) », dans {{harvsp|id=COM|Frahm (dir.)|2017|p=108-116}}.</ref>.
==== Période médio-assyrienne ====
{{Article connexe|Royaume médio-assyrien}}
[[Fichier:Commemorative slab from ashur temple.jpg|vignette|gauche|upright=0.7|Tablette commémorant la reconstruction du temple du dieu [[Assur (dieu)|Assur]] par le roi [[Adad-nerari Ier|Adad-nerari {{Ier}}]] (v. 1300-1275 av. J.-C.). [[British Museum]].]]
[[Fichier:Médio-assyrien.png|vignette|Carte de l'extension approximative du royaume médio-assyrien entre la fin du {{-sp|XIII|e|et le début du|XI|e}}]]
La première moitié du {{-s|XIV|e}} voit le royaume d'Assur prendre de l'importance, pour finalement se soustraire à la tutelle du [[Mittani]] et rivaliser avec les rois de Babylone, qui avaient également des visées sur elle. Sous l'impulsion d'[[Assur-uballit Ier|Assur-uballit {{Ier}}]] (1365-1330), Assur devient alors une des puissances majeures du Moyen-Orient, durant cette période que les historiens qualifient de « [[Royaume médio-assyrien|médio-assyrienne]] » (v. 1365-934). Le royaume sort du cadre limité de la cité-État, puisqu'on parle désormais de « pays d'Assur », l'[[Assyrie]]<ref>{{harvsp|id=ORI|Harper|Klengel-Brandt|Aruz (dir.)|1995|p=23-24}}</ref>. La ville devient une capitale politique de premier plan, dont les souverains y accomplissent de nombreux travaux de construction, à commencer par un palais royal et des temples. La richesse des élites assyriennes se remarque également par la présence d'archives et de tombes opulentes exhumées dans ses quartiers résidentiels. La puissance assyrienne s'affirme en particulier sous les règnes d'[[Adad-nerari Ier|Adad-nerari {{Ier}}]] (1308-1275), de [[Salmanazar Ier|Salmanazar {{Ier}}]] (1275-1245) et de [[Tukulti-Ninurta Ier|Tukulti-Ninurta {{Ier}}]] (1244-1208), qui joignent à leurs succès militaires de grands programmes de construction<ref name=oeane227>{{harvsp|id=OEANE|Lamprichs|1997|p=227}}</ref>. Le premier renforce les murailles de la ville et ses quais, restaure les temples d'Assur et d'Ishtar et plusieurs portes<ref>{{harvsp|id=RIMA1|Grayson|1987|p=128}} et sq.</ref>. Le second entreprend à son tour des travaux dans les sanctuaires et le palais<ref>{{harvsp|id=RIMA1|Grayson|1987|p=180}} et sq.</ref>, tandis que le troisième érige le nouveau palais et reconstruit le temple d'Ishtar selon un plan différent <ref>{{harvsp|id=RIMA1|Grayson|1987|p=231}} et sq.</ref>. Il fonde une nouvelle ville royale à {{unité|3|kilomètres}} d'Assur, sur la rive opposée du [[Tigre (fleuve)|Tigre]], qu'il nomme « Port de Tukulti-Ninurta », [[Kar-Tukulti-Ninurta]]. C'est la première fondation d'une nouvelle capitale dans l'histoire assyrienne ; son existence fut pourtant de courte durée puisque le site fut délaissé après la mort, par assassinat, de son fondateur.
Le {{-s|XII|e}} voit la puissance assyrienne connaître un retrait. Il n'y a pas de traces de travaux d'importance à Assur avant les règnes d'[[Assur-resh-ishi Ier|Assur-resh-ishi {{Ier}}]] (1133-1116) et surtout de [[Teglath-Phalasar Ier|Teglath-Phalasar {{Ier}}]] (1114-1076), le dernier des grands rois médio-assyriens. C'est de cette époque que date en particulier la reconstruction du double temple d'Anu et d'Adad, avec ses ziggurats jumelles<ref name=oeane227/>. Le royaume assyrien connaît ensuite un déclin marqué, notamment face à la progression de groupes d'[[Araméens (Antiquité)|Araméens]] qui s'installent en Haute-Mésopotamie. Ces populations fondent plusieurs royaumes en [[Syrie]] où les Assyriens avaient auparavant établi leur domination. Les inscriptions royales se font de plus en plus rares à partir de la fin du {{-s|XI|e}}, et l'activité de construction à Assur semble très limitée<ref>{{harvsp|id=ORI|Harper|Klengel-Brandt|Aruz (dir.)|1995|p=126-127}}</ref>{{,}}<ref name=oeane227/>.
==== Période néo-assyrienne ====
{{Article connexe|Empire néo-assyrien}}
[[Fichier:Empire neo assyrien.png|vignette|Carte des différentes phases d'expansion de l'empire néo-assyrien.]]
Les rois d'Assur ne parviennent à rétablir leur puissance que progressivement, à partir de la seconde moitié du {{-s|X|e}} qui marque le début de la période dite « [[Empire néo-assyrien|néo-assyrienne]] » (934/911-609 av. J.-C.). La puissance des grands rois médio-assyriens est à nouveau égalée sous le règne d'[[Assurnasirpal II]] (883-859). Ce monarque entreprend des travaux dans le vieux palais, avant de transférer sa capitale dans la vieille cité de [[Kalkhu]] (site de l'actuelle Nimroud), située en amont sur le Tigre, sur la rive gauche. On ne sait pas vraiment ce qui a présidé à ce choix. Une raison souvent avancée est qu'Assur, par sa situation sur la rive droite du Tigre, aurait été trop exposée à d'éventuelles attaques araméennes venues de l'ouest, mais pour autant que l'on sache cette menace n'était pas d'actualité à ce moment-là. La cité reste néanmoins capitale religieuse du pays, car elle dispose du seul temple dédié au dieu national Assur, qui conserve toute son importance dans l'idéologie du royaume. Plusieurs rois, à commencer par Assurnasirpal II, sont enterrés dans le vieux palais. Ses anciens monuments sont toujours restaurés, parfois avec d'importants remaniements<ref name=oeane227/>. [[Salmanazar III]] (858-824) reconstruit le temple d'Ishtar, ainsi que celui d'Anu et d'Adad, et fait peut-être aussi bâtir le « Palais est » dégagé lors des dernières campagnes de fouilles.
[[Fichier:Assyrian king list. Terracotta tablet, from Assur, Iraq. 7th century BCE. Ancient Orient Museum, Istanbul.jpg|thumb|left|Tablette de la ''[[Liste royale assyrienne]]'' mise au jour à Assur, {{-s|VII|e}} Musée de l'Orient ancien d'[[Istanbul]].]]
La puissance assyrienne continue à croître dans les décennies qui suivent, pour aboutir à la fin du {{-s|VIII|e}} à la constitution d'un véritable empire. La capitale se déplace à nouveau : après Kalkhu, ce sont successivement [[Dur-Sharrukin]] et [[Ninive]] qui ont les faveurs des souverains. Assur n'est pas délaissée pour autant, surtout en raison de son statut religieux : les rois y résident plusieurs semaines au printemps pour les principales festivités religieuses, et ils continuent de s'y faire inhumer<ref>{{en}} E. Frahm, « The Neo-Assyrian Period (ca. 1000-609 BCE) », dans {{harvsp|id=COM|Frahm (dir.)|2017|p=170}}.</ref>. [[Sennachérib]] (704-681) entreprend ainsi un grand programme de travaux en lien avec le culte d'Assur, qu'il cherche à promouvoir de plus en plus face au grand dieu rival de Babylone, [[Marduk]], tout en reprenant des éléments du culte de ce dernier. Il fait ainsi ériger un temple destiné à la fête-''[[akitu]]'' à l'ouest des murailles d'Assur, à l'image du temple similaire qui existe à Babylone. Il agrandit le temple principal du dieu Assur, reconstruit sans doute aussi celui des dieux Sîn et Shamash, et fait construire deux palais au sud-est de la ville pour deux de ses fils, dont le « Palais princier » qui a été dégagé<ref>{{en}} A. K. Grayson et J. Novotny, ''The Royal Inscriptions of Sennacherib, King of Assyria (704-681 BC), Part 2'', Winona Lake, 2014, p. 18-24</ref>. Le caractère sacré d'Assur se retrouve par ailleurs dans un texte, l'« ''Annuaire divin d'Assur'' » (''Götteradressbuch''), qui énumère les divinités vénérées dans la ville, et donne les noms cérémoniels de ses portes, remparts, voies cérémonielles et surtout de ses temples<ref>{{en}} A. R. George, ''Babylonian Topographical Texts'', Louvain, 1992, p. 167-184.</ref>.
Le sanctuaire du dieu Assur est à nouveau restauré par [[Assarhaddon]] (680-669) et [[Assurbanipal]] (668-627). Après le règne de ce dernier, l'Assyrie est secouée par une guerre civile, dont sort vainqueur [[Sîn-shar-ishkun]] (627-612). Celui-ci fait reconstruire le temple d'Ishtar et y adjoindre un sanctuaire dédié au dieu [[Nabû]]<ref>{{harvsp|id=OEANE|Lamprichs|1997|p=227-228}}</ref>. Les archéologues ont également dégagé de nombreuses résidences, avec des archives et des sépultures de cette période.
{{encadré texte|align=right|width=300px|texte=« La {{12e}} année (''614 av. J.-C.''), au mois d'Ab, les Mèdes [s'étant mis en route] vers Ninive, [le roi d'Assyrie] se hâta [avec son armée à son aide]. Ils s'emparèrent de Tarbisu, une ville du district de Ninive, [.....]. Ils longèrent le [Ti]gre et dressèrent le camp devant Baltil (''= Assur''). Ils livrèrent bataille à la ville et [.....] ils démolirent [.....]. Ils infligèrent une redoutable défaite à un grand peuple, ils le rançonnèrent le spo[lièrent] ».|légende=La chute d'Assur d'après une chronique babylonienne<ref>J.-J. Glassner, ''Chroniques mésopotamiennes'', Paris, 1993, p.</ref>.}}
La guerre civile est suivie d'un conflit avec deux anciens vassaux de l'Assyrie, les [[Babylone (civilisation)|Babylonie]]ns et les [[Mèdes]], qui parviennent en quelques années à pénétrer au cœur du territoire assyrien. En 614, Assur est prise par une armée mède. Les fouilles ont montré que la ville s'est manifestement préparée à l'assaut, qui n'a donc pas été une attaque surprise. Elles ont également montré que les vainqueurs ne se sont pas contentés de la piller, mais ont aussi entrepris d'importantes destructions, notamment celle du sanctuaire d'Assur et des palais<ref>{{de}} P. Miglus, « Die letzten Tage von Assur und die Zeit danach », dans ''ISIMU'' 3, 2000, p. 86-89</ref>. L'empire assyrien s'effondre dans les années qui suivent.
====
Rien n'indique clairement si Assur a fait l'objet d'une occupation importante dans les deux siècles qui ont suivi cette destruction. Quelques textes la mentionnent peut-être, mais ils sont fragmentaires, ce qui empêche d'être sûr qu'il s'agisse bien de cette ville : un texte trouvé à Sippar pourrait indiquer qu'Assur a eu un gouverneur babylonien ; le [[Cylindre de Cyrus|Cylindre]] du roi perse [[Cyrus II]] semble indiquer que ce roi a rendu au temple d'Assur la statue du dieu qui avait été enlevée par les Babyloniens lors de la prise de la ville ; [[Xénophon]], dans son évocation du périple des [[Dix Mille]] (vers 401 av. J.-C.), mentionne une ville « grande et prospère » nommée Caenae, que l'on identifie couramment avec Assur. L'archéologie est loin de documenter une reprise importante du peuplement de la ville. Seuls deux petits sanctuaires accolés sont attribués à cette période, ainsi que des tombes et un petit trésor de bijoux en argent trouvé sur le site du Palais neuf, qui présente une ressemblance avec l'art achéménide<ref>{{en}} J. Curtis, « The Achaemenid Period in Northern Iraq », dans P. Briant et R. Boucharlat (dir.), ''L'archéologie de l'empire achéménide : nouvelles recherches'', Paris, 2005, {{p.}}175-195</ref>. En particulier, la nature du « Temple A », érigé sur les ruines du sanctuaire d'Assur, a fait l'objet de nombreuses discussions, notamment sur l'époque de sa fondation. Selon les auteurs, elle est datée soit des années qui suivent la destruction de 614, soit de la période achéménide, soit de la période hellénistique. On y a trouvé des inscriptions royales et des décrets royaux des périodes antérieures de l'histoire assyrienne, y compris des documents issus d'autres temples, qui ont été réunis là à partir de monuments antiques de la ville alors en ruines, ce qui a fait que cet édifice a été vu comme un « [[lieu de mémoire]] » des temps post-assyriens<ref>{{de}} P. A. Miglus, « Das letzte Staatsarchiv der Assyrer », dans B. Hrouda, S. Kroll et P. Z. Spanos (dir.), ''Von Uruk nach Tuttul: eine Festschrift für Eva Strommenger. Studien und Aufsätze von Kollegen und Freunden'', Munich, 1992, p. 135–142 ; {{de}} Id., « Die letzten Tage von Assur und die Zeit danach », dans ''Isimu: Revista sobre Oriente Próximo y Egipto en la Antigüedad'' 3, 2000, p. 85-99 ; {{en}} [[Karen Radner|K. Radner]], « Assur’s ‘Second Temple Period’: The Restoration of the Cult of Aššur, c. 538 BC », dans C. Levin et R. Müller (dir.), ''Herrschaftslegitimation in vorderorien-talischen Reichen der Eisenzeit'', Tübingen, 2017, p. 77–96 ; {{de}} H. Schaudig, « Zum Tempel "A" in Assur: Zeugnis eines Urbizids », dans K. Kleber, G. Neumann et S. Paulus (dir.), ''Grenzüberschreitungen. Studien zur Kulturgeschichte des Alten Orients. Festschrift für Hans Neumann zum 65. Geburtstag am 9. Mai 2018.'', Münster, 2018, p. 621-635.</ref>.
=== Organisation générale de la ville ===
[[Fichier:Assur site.svg|vignette|Plan général du site d'Assur avec la localisation des principaux monuments des époques assyriennes.]]
Aux époques assyriennes, la ville d'Assur est une cité d'au moins {{unité|80|hectares}}, dont la majeure partie est protégée par une muraille et subdivisée en deux grands ensembles.
La « ville intérieure » (en [[assyrien]] ''libbi āli'', « cœur de la ville » ; on trouve parfois mention d'une « ville haute », ''ālu ele'', dans les textes antiques, et « vieille ville » dans les écrits modernes), est la zone la plus anciennement habitée, autour d'un espace couvrant une quarantaine d'hectares<ref name=oeane225/>. Elle est située sur un éperon rocheux qui s'élève sur 30 à {{unité|40|mètres}} dans sa partie haute, selon la tradition des villes de Haute Mésopotamie, dont le centre se trouve généralement sur une hauteur, pour des raisons vraisemblablement défensives. Sur son côté oriental coule le Tigre (qui circule du Nord au Sud) et sur son côté nord un ancien bras du Tigre canalisé (d'Est en Ouest), formant un coude qui borde deux côtés de la ville. Le dénivelé est particulièrement marqué sur la partie haute de l'éperon qui donne sur les cours d'eau, constituant un ravin. Les eaux risquant de menacer la ville intérieure, en particulier du côté nord directement exposé au cours du Tigre, un mur protecteur la protégeait et devait être couramment entretenu en raison de l'érosion fluviale. Il était complété par endroits par des canaux de drainage servant à évacuer les eaux<ref>{{harvsp|id=RIMA1|Grayson|1987|p=141-145}}</ref>. Des cours d'eau temporaires ([[wadi]]s) partaient également du cœur de la ville. Sur ses côtés ouest et sud, qui ne bénéficiaient pas de protections naturelles et qui donnaient directement sur la plaine semi-aride, la ville intérieure et ses contrebas (environ {{unité|65|hectares}}) était entourée d'une muraille au tracé semi-circulaire, au moins dès le début du {{-m|II|e}} Une muraille antérieure avait probablement existé au millénaire précédent. Un profond fossé, large de 20 mètres et profond peut-être de 15, fut creusé à ses pieds, sans doute sous le règne de [[Tukulti-Ninurta Ier|Tukulti-Ninurta {{Ier}}]] au {{-s|XIII}} Il a pu aussi servir de canal entre les deux bras du Tigre. Le rempart a été doublé et agrandi dans le troisième quart du {{-s|IX|e}}, sous le règne de [[Salmanazar III]]. Il comprenait des tours de défense espacées d'une trentaine de mètres<ref>J.-C. Margueron, ''Cités invisibles : La naissance de l'urbanisme au Proche-Orient ancien'', Paris, 2013, {{p.|171-175}}</ref>.
[[Fichier:Fragment of ceramics (5337465599).jpg|vignette|Élément de décoration murale en céramique glaçurée colorée à motif de rosette, reconstitué à partir de deux fragments retrouvés en deux points éloignés du tell (près de la [[ziggurat]] et près de la porte occidentale). Peut-être de la période médio-assyrienne<ref>{{harvsp|id=ORI|Harper|Klengel-Brandt|Aruz (dir.)|1995|p=109}}</ref>, [[Pergamon Museum]].]]
La ville intérieure abrite les monuments principaux, situés dans sa partie nord le long de la falaise : l'angle nord-est, l'éperon rocheux à proprement parler, comprend le sanctuaire principal de la cité, dédié au dieu Assur. Plus à l'est se trouvent d'autres temples, ainsi que les palais royaux : le vieux palais, qui date de la première moitié du {{-m|II|e}}, et le nouveau palais, qui date de la fin du {{-m|II|e}} D'autres monuments importants de cette zone sont les portes intra-urbaines, mentionnées dans de nombreuses inscriptions royales mais difficiles à localiser précisément, comme celle appelée ''mušlālu'', près du temple d'Assur (ou dans son complexe). Localisés sur la partie la plus haute du site, dominant la plaine alentour, ces monuments devaient être visibles de loin. La partie sud de la ville intérieure comprend la zone résidentielle, moins bien connue car moins explorée par les archéologues, qui y ont néanmoins dégagé de nombreuses habitations de l'époque néo-assyrienne. Durant cette même époque, l'espace résidentiel privé s'est étendu vers le nord, puisque le nouveau palais a disparu et qu'à la place se trouvent des résidences cossues. De cette époque datent également des palais situés en dehors de la zone monumentale traditionnelle, le Palais ouest et le Palais princier. L'urbanisme du quartier résidentiel, connu par les fouilles, est caractérisé par des rues étroites et tortueuses. Mais les inscriptions mentionnent également l'existence de voies processionnelles, sans doute plus larges et régulières, ainsi que celle de vergers. Le long du Tigre, se trouvent des espaces appelés le « quai » (''kāru''), qui devaient comprendre le port de la cité, et également le quartier des échanges.
La ville s'est par la suite étendue vers le sud, en contrebas. C'est la « ville nouvelle » (''ālu eššu)'' qui peut correspondre au moins en partie à la « ville basse » (''ālu šaplē)'' évoquée dans quelques textes. S'étendant sur plus de {{unité|15|hectares}}<ref name=oeane225/>, sa fonction exacte n'est pas connue car elle n'a pas été de fouillée. Elle fut englobée dans la muraille de la cité, peut-être dès le milieu du {{-m|II|e}} ; la muraille aurait été construite par [[Puzur-Assur III]] selon une inscription d'[[Adad-nerari Ier|Adad-nerari {{Ier}}]]<ref>{{harvsp|id=RIMA1|Grayson|1987|p=144}}.</ref>. Au-delà s'étendaient des plaines fertiles, au Sud, et de l'autre côté du fleuve, au Nord et à l'Est, l'Ouest étant une zone de steppe.
=== Le temple et le culte du dieu Assur ===
{{Article détaillé|Assur (dieu)}}
[[Fichier:Vorderasiatisches Museum Berlin 112.jpg|vignette|gauche|Bas-relief en calcaire retrouvé dans le temple du dieu [[Assur (dieu)|Assur]], représentant une divinité (Assur ?) nourrissant deux caprins, avec deux déesses aux vases jaillissant à ses pieds. Début {{-m|II|e}} [[Pergamon Museum]]<ref>{{harvsp|id=ORI|Harper|Klengel-Brandt|Aruz (dir.)|1995|p=63-64}}</ref>.]]
Si Assur n'est plus la capitale politique de l'Assyrie après le {{s-|IX|e}}, elle demeure toujours sa capitale religieuse même après la fin de l'Empire, car leur dieu et souverain [[Assur (dieu)|Assur]] y a son domicile terrestre. Ainsi, la cité conserve une grande importance pour les rois assyriens, dont le pouvoir est légitimé par Assur, leur maître. Les souverains résident d'ailleurs toujours une partie de l'année à Assur pour accomplir les lourdes tâches de leur fonction religieuse, car ils sont aussi les grands prêtres du dieu. Ils n'ont d'ailleurs pas cherché à ériger de nouveaux temples pour ce dieu dans leurs nouvelles capitales, tellement son culte était attaché à celui de la ville homonyme.
À l'origine, le dieu Assur semble être la divinisation de la ville d'Assur, ou peut-être plus précisément celle de son promontoire rocheux, le culte des monts étant quelque chose de courant dans la Haute Mésopotamie antique. La personnalité de ce dieu s'est enrichie avec l'essor politique de l'Assyrie en prenant les aspects des autres divinités souveraines de la Mésopotamie, en premier lieu [[Enlil]], le roi des dieux, auquel il est régulièrement assimilé. Au début du {{-s|VII|e}}, ce furent les aspects de la personnalité du grand dieu babylonien [[Marduk]] qui furent repris, sous le règne de [[Sennachérib]] qui transposa des éléments du culte de Babylone à Assur, notamment la fête du Nouvel An<ref>{{chapitre| langue = fr| prénom1 = P.| nom1 = Villard| titre = Aššur |auteurs ouvrage= F. Joannès (dir.)| titre ouvrage=Dictionnaire de la civilisation mésopotamienne| lieu = Paris| année =2001|passage= 98-99}} ; {{Lien web|langue=en| url= http://oracc.museum.upenn.edu/nimrud/ancientkalhu/thepeople/aur/index.html| titre= Aššur, divine embodiment of Assyria |auteur=E. Robson | site= Nimrud: Materialities of Assyrian Knowledge Production - The Nimrud Project at Oracc.org | année= 2015 |consulté le=8 mars 2015| id= ROB}}</ref>.
{{encadré texte|align=right|width=300px|texte=« À cette époque, la « Maison-montagne des pays » (é-hursag-kurkurra), le temple ancien, qu'{{Lien|langue=en|fr=Ushpia}}, mon ancêtre, vicaire du dieu Assur, avait bâti, (et lorsqu')il fut délabré [[Erishum Ier|Erishum]], mon ancêtre, vicaire du dieu Assur, le reconstruisit, (et après que) 159 années furent passées, [[Samsi-Addu|Shamshi-Adad]], également mon ancêtre (et) vicaire du dieu Assur, le reconstruisit. 580 années passèrent et le temple fut détruit lors d'un incendie. Je dégageai complètement (les débris de) ce temple jusqu'à ses fondations. Je fis ses fondations (solides) comme la base d'une montagne. En extension, j'y ajoutai deux tours qui n'avaient pas été construites auparavant. Je l'agrandis considérablement, au-delà de l'emplacement précédent du parvis du dieu Nunnamnir et de l'extension du parvis du dieu Assur, mon seigneur. Je mis des sièges et des estrades cultuelles dans leurs sanctuaires (et) j'y plaçai tous les dieux de la « Maison-montagne » (é-kur). J'y déposai mes inscriptions monumentales et mes inscriptions sur argile. »|légende=La reconstruction du temple du dieu Assur sous le règne de [[Salmanazar Ier|Salmanazar {{Ier}}]], rappelant les travaux de ses aïeux<ref>{{harvsp|id=RIMA1|Grayson|1987|p=189}}</ref>.}}
[[Fichier:Vasca rituale da ashur, basalto, 704-681 ac. ca.JPG|vignette|gauche|Bassin cultuel en basalte, orné de bas-reliefs représentant des génies liés au monde des eaux souterraines (Abîme, ''[[apsu]]'') encadrant une divinité au vase jaillissant. Daté du règne de [[Sennachérib]] (début {{-s|VII|e}}). [[Pergamon Museum]].]]
Le temple principal d'Assur est situé au sommet de l'éperon rocheux de la ville intérieure, qui domine le reste du site et la plaine alentour<ref name=wvdog67/>. Les inscriptions de fondation les plus anciennes indiquent qu'il a été construit dans la seconde moitié du {{-s|XX|e}}, sous le règne d'[[Erishum Ier|Erishum {{Ier}}]], dont le nom cérémoniel est « Taureau sauvage » (en [[akkadien]] ''[[rimum]]'')<ref>{{harvsp|id=RIMA1|Grayson|1987|p=20}}</ref>. Il fut reconstruit vers 1800 par [[Samsi-Addu|Shamshi-Adad {{Ier}}]], qui dans ses inscriptions le considère comme un temple d'[[Enlil]] et lui donne le nom cérémoniel de « Maison-taureau sauvage des pays » (en [[sumérien]] é-am-kurkurra)<ref name="RIMA1">{{harvsp|id=RIMA1|Grayson|1987|p=49}}</ref>. Les archéologues n'ont pas pu identifier un stade antérieur à ces époques<ref>{{de}} P. A. Miglus, « Der Aššur-Tempel des Königs Šamšī-Adad I. und die mesopotamische Sakralarchitektur seiner Zeit », dans J.-W. Meyer et al. (dir.), ''Beiträge zur Vorderasiatischen Archäologie Winfried Orthmann gewidmet'', Francfort, 2013, p. 322–331.</ref>. Le temple est alors un édifice d'environ {{dunité|110||mètres}} sur 54, orienté sud-ouest/nord-ouest. Il est constitué d'une première unité bâtie au sud-ouest autour d'une petite cour. La position centrale de l'édifice est occupée par un autre ensemble de pièces organisées autour d'une cour plus vaste, de {{dunité|37||mètres}} sur 31. Celle-ci donne sur son côté nord-est sur une porte conduisant à la ''cella'' transversale, qui abritait la statue du dieu. Sur le côté sud-est du temple se trouvait une cour de forme trapézoïdale, protégée par une enceinte d'environ {{unité|70|mètres}} sur {{unité|170|}} pour ses côtés les plus longs <ref>J. Margueron, « Sanctuaires sémitiques », dans ''Supplément au Dictionnaire de la Bible'' fasc. 64 B-65, 1991, col. 1173-1175</ref>. Le temple a été plusieurs fois reconstruit sous les rois médio-assyriens, en particulier sous [[Salmanazar Ier|Salmanazar {{Ier}}]], après que l'édifice a été ravagé par un incendie<ref name="RIMA1" />. Quand Assur fut assimilé au dieu Enlil, on donna au sanctuaire les noms officiels du grand temple d'Enlil à Nippur, à savoir la « Maison de la totalité » (en [[sumérien]] é-šarra) et la « Maison-montagne » (é-kur). La ''cella'' du temple porte quant à elle le nom de « Maison-montagne des pays » (é-hursag-kurkurra). La dernière grande rénovation du temple a eu lieu sous le règne de Sennachérib, qui y a ajouté une nouvelle unité au nord-est avec sa propre ''cella''.
{{Double image|center|Assur Tempel Samsi Addu.svg|180|Assur Tempel Sanherib.svg|180|Plan du temple d'Assur, à gauche sous le règne de [[Samsi-Addu|Shamshi-Adad {{Ier}}]] (début {{-s|XVIII|e}}) et à droite sous le règne de [[Sennachérib]] (début {{-s|VII|e}}).}}
En plus d'être un lieu de culte majeur, le temple d'Assur occupait également une place importante dans la vie politique de l'Assyrie, le souverain n'étant
L'une des fonctions du temple d'Assur, surtout aux époques anciennes, est également juridique. Les procédures judiciaires se tiennent dans le complexe d'Assur ou à proximité, ce qui expliquerait les découvertes de textes juridiques dans le sanctuaire<ref>{{harvsp|id=ORI|Harper|Klengel-Brandt|Aruz (dir.)|1995|p=120}}</ref>.
Le temple d'Assur possédait également une bibliothèque, datée de l'ère néo-assyrienne mais contenant des textes de l'époque précédente{{sfn|id=ALA|ALA II|1986|p=12-28}}, qui comprenait une grande variété de textes : rituels (notamment divinatoires), [[listes lexicales]], textes juridiques (dont les ''[[Lois assyriennes]]'' et les ''Édits de Harem''), textes littéraires. Les scribes chargés de recopier et archiver les textes (des prêtres du temple) avaient mis au point des tablettes d'inventaires classant les textes en fonction de leur catégorie (par exemple les hymnes). D'autres documents de nature administrative relatifs à la gestion du temple et de son culte ont été mis au jour dans le temple.
À l'ouest du temple d'Assur, une grande [[ziggurat]]
Lors de
=== Les autres temples ===
[[Fichier:VAT 8918 Schroeder KAV 42 p38.png|thumb|Partie de la tablette de l'« ''Annuaire divin d'Assur'' » (''Götteradressbuch''), copie par O. Schroeder (1920).]]
Le texte de l’''Annuaire divin d'Assur'' donne les noms d'une quarantaine de sanctuaires de la ville, certains étant apparemment des chapelles, dédiés aux principales divinités du panthéon assyrien en plus d'Assur : Ea, Ninurta, diverses hypostases d'Ishtar (de Ninive et d'Arbèles, la « Reine flamboyante » ''Šarrat niphi''), Anu, Adad, Shamash, Sîn, Nabû, Gula, Marduk, etc.<ref>{{en}} A. R. George, ''Babylonian Topographical Texts'', Louvain, 1992, p. 176-183.</ref> Les autres temples mis au jour lors des fouilles sont situés dans le quartier sacré, au nord de la ville intérieure, surplombant le Tigre. La particularité de deux de ces édifices est d'être
Le plus ancien est le temple double dédié à [[Sîn]] et à [[Shamash]], respectivement
Plus imposant est le temple double dédié à [[An (mythologie)|Anu]], dieu céleste, et à [[Adad]], dieu de l'Orage, situé le long du rempart nord entre le Vieux Palais et le Nouveau Palais, reconstruit complètement par [[Teglath-Phalasar Ier|Teglath-Phalasar
[[Ishtar]] est une autre divinité majeure d'Assur, dont le culte est attesté depuis les périodes les plus anciennes de la cité<ref>{{de}} W. Meinhold, ''Ištar in Aššur: Untersuchung eines Lokalkultes von ca. 2500 bis 614 v. Chr.'', Münster 2009.</ref>. Son sanctuaire fut reconstruit plusieurs fois, d'abord à l'époque d'[[Ur III]] par le gouverneur Zarriqum, puis à l'époque paléo-assyrienne par le roi [[Ilushuma]], puis encore à l'époque médio-assyrienne par [[Adad-nerari Ier|Adad-nerari {{Ier}}]]. [[Tukulti-Ninurta Ier|Tukulti-Ninurta {{Ier}}]] entreprend des travaux plus ambitieux : il détruit le vieil édifice et en construit un nouveau un peu plus au nord, d'environ 51 × 39 mètres au sol, qu'il dédie à la déesse Ishtar d'Assur (''Aššurītu'') et à une déesse secondaire appelée ''Dinitu''. Le sanctuaire se présente alors avec une ''ante-cella'' barlongue ouvrant sur une ''cella'' elle-même barlongue, avec un podium sur son petit côté droit, entouré par d'autres salles parallèles. Le souverain a fait par ailleurs ériger un autel le représentant en bas-relief qui fut retrouvé dans l'édifice. Le temple est à nouveau reconstruit à un autre emplacement (au nord-est du précédent) sous [[Assur-resh-ishi Ier|Assur-reshi-ishi]] et [[Tiglath-Phalazar Ier|Tiglath-Phalasar {{Ier}}]] à la fin du {{-s|XII|e}}, mais cette construction est mal connue : elle semble plus petite que la précédente. Elle devient le sanctuaire principal des différentes manifestations d'Ishtar à Assur. [[Salmanazar III]] au {{-s|IX|e}} aménage dans ce complexe un temple pour la déesse ''Šarrat niphi'', un aspect d'Ishtar qui signifie quelque chose comme « Reine flamboyante » en assyrien, dont les traces sont difficiles à identifier<ref name=schmitt/>.
À la fin de l'époque néo-assyrienne, [[Sin-shar-ishkun]] érige un sanctuaire dédié à [[Nabû]], le dieu de la sagesse, à l'emplacement du temple d'Ishtar de l'époque de Tukulti-Ninurta et attenant à celui d'Assur-resh-ishi qui est encore actif. L'édifice mesure 68,5 × 50 mètres et est organisé autour de deux grandes cours. La seconde, située au sud, ouvre sur deux lieux saints jumeaux, consacrés à Nabû et à sa parèdre [[Tashmetu]]. Chacun est constitué d'une ''ante-cella'' barlongue et d'une ''cella'' oblongue, terminée par un podium se situant au fond de la pièce dans l'axe de son entrée. Des pièces annexes et deux longs couloirs bordent les ''cellae'', suivant une disposition qui se retrouve dans d'autres temples assyriens, notamment à [[Dur-Sharrukin]]<ref name=schmitt>{{de}} A. W. Schmitt, ''Die Jüngeren Ischtar-Tempel und der Nabû-Tempel in Assur: Architektur, Stratigraphie und Funde'', Wiesbaden, 2012.</ref>.
<gallery>
Fichier:Pergamonmuseum - Vorderasiatisches Museum 077.JPG|Tablette en albâtre portant une inscription d'[[Adad-nerari Ier|Adad-nerari {{Ier}}]] commémorant la restauration du temple d'[[Ishtar]]<ref>{{harvsp|id=ORI|Harper|Klengel-Brandt|Aruz (dir.)|1995|p=119-120}} ; {{harvsp|id=RIMA1|Grayson|1987|p=149-151}}</ref>. [[Pergamon Museum]].
Fichier:Vorderasiatisches Museum Berlin 119.jpg|Autel représentant le roi [[Tukulti-Ninurta Ier|Tukulti-Ninurta {{Ier}}]], voué au dieu [[Nusku]]<ref>{{harvsp|id=ORI|Harper|Klengel-Brandt|Aruz (dir.)|1995|p=112-113}}</ref>. [[Pergamon Museum]].
Fichier:Assur anu adad temple.png|Plan du temple
Fichier:Anu-Adad.jpg|Le temple d'Anu-Adad d'après la proposition de W. Andrae (1909), planche 8.
Fichier:Pergamonmuseum - Vorderasiatisches Museum 080.JPG|Prisme en argile portant une inscription de [[Teglath-Phalasar Ier|Teglath-Phalasar {{Ier}}]], retrouvée dans le temple d'Anu et d'Adad, relative à ses conquêtes militaires et constructions<ref>{{harvsp|id=ORI|Harper|Klengel-Brandt|Aruz (dir.)|1995|p=122-124}}</ref>. [[Pergamon Museum]].
</gallery>
Les textes, en particulier la ''Topographie d'Assur'', indiquent par ailleurs que d'autres lieux de la ville étaient investis d'un caractère sacré. C'est le cas des portes situées sur les murailles extérieures de la ville ou à l'intérieur de celle-ci. Plusieurs textes mentionnent en particulier une porte appelée ''mušlālu(m)'', mais dont l'emplacement précis est inconnu. Certains textes la rattachent en effet au secteur du temple du dieu Assur, et d'autres au vieux palais ; peut-être se trouve-t-elle entre les deux. Cette porte est mentionnée sur plusieurs inscriptions, entre l'époque paléo-assyrienne et l'époque néo-assyrienne, évoquant ses nombreuses restaurations et indiquant qu'il s'agit d'un lieu important. Un texte du roi [[Erishum Ier|Erishum]] y fait résider un groupe de sept divinités garantes de la justice<ref>{{harvsp|id=RIMA1|Grayson|1987|p=19-21}}</ref>, ce qui semble en faire un lieu d'exercice de la justice<ref>{{en}} G. van Driel, ''The Cult of Assur'', Assen, 1969, p. 29-31 ; ''The Assyrian Dictionary of the Oriental Institute of the University of Chicago'', vol. 10 : M Part 2, Chicago, 1977, p. 277 ; {{de}} P. A. Miglus, « Die Stadttore in Assur — das Problem der Identifizierung », dans ''Zeitschrift für Assyriologie und Vorderasiatische Archäologie'' 72/2, 1982, p. 271-272</ref>.
=== Les palais ===
{{Article détaillé|Palais assyriens}}
Le plus ancien palais d'Assur est le « Vieux Palais », situé à l'ouest du complexe sacré du dieu Assur. Les archéologues ont identifié trois grandes phases de cet édifice, qui couvre toutes les périodes assyriennes. Les niveaux les plus récents ont été érodés, et la succession de reconstructions ne permet pas de bien connaître le plan de l'édifice :
[[Fichier:Ashur palace at Ashur.jpg|thumb|Le plan du Vieux Palais de l'époque de [[Samsi-Addu|Shamshi-Adad {{Ier}}]].]]
* Le plus ancien niveau bien connu, qui semble succéder à des édifices plus anciens (peut-être de l'époque d'Akkad, et du {{-s|XX|e}}, le soi-disant « bâtiment à cour de graviers », ''Schotterhofbau''), correspond à une construction du {{-s|XIX|e}} généralement attribuée à [[Samsi-Addu|Shamshi-Adad {{Ier}}]] (''Ur-plan'', « Plan originel », dans la terminologie des fouilleurs). Il s'agit d'un édifice quadrilatère, de dimensions approximatives {{dunité|112|98|mètres}}, comprenant quelque 172 salles, dont six vastes cours, dont le plan semble remarquablement pensé et a servi de base aux phases suivantes. La cour principale, accessible depuis une entrée au nord, organisait peut-être l'espace officiel<ref>J.-C. Margueron, ''Recherches sur les palais mésopotamiens de l'âge du bronze'', Paris, 1982, p. 390-396 et fig. 267-271</ref>.
* Ce palais est ensuite rasé sous Puzur-Sîn vers 1700 av. J.-C. Il est reconstruit à l'époque médio-assyrienne, peut-être dès [[Assur-nerari Ier|Assur-nerari {{Ier}}]] vers 1500. Mais l'état le mieux connu pour cette époque semble correspondre aux reconstructions d'[[Adad-nerari Ier|Adad-nerari {{Ier}}]] vers 1300 av. J.-C. Si l'entrée et la cour principale sont disposées à l'identique du niveau ancien, le reste de l'édifice a un plan moins régulier que le précédent, à commencer par ses contours qui ne semblent pas réguliers sur son côté sud. La cour principale semble conduire vers le sud-ouest à une grande pièce ouvrant apparemment sur la salle du trône, tandis que le côté nord-ouest, organisé autour d'une autre cour intérieure, pourrait avoir servi d'espace privé, préfigurant l'organisation classique des palais néo-assyriens, autour d'une zone privée et d'une zone publique séparées par une salle du trône. La partie orientale, moins bien restituée, semble aussi comporter des appartements privés, peut-être aussi des espaces de réception. On a retrouvé dans la partie sud-est la tombe souterraine du roi [[Assur-bel-kala Ier|Assur-bel-kala {{Ier}}]] (1074-1056).
* Le palais est reconstruit par [[Assurnasirpal II]] (883-859). Le plan de l'édifice, qui conserve la cour principale et également une cour orientale, est encore moins bien connu que ceux des périodes précédentes. C'est peut-être avec lui que s'affirme la forme classique des palais néo-assyriens, bien connue par le palais du même Assurnasirpal II à [[Kalkhu]], érigé peu après. Des fragments de créatures androcéphales ailées (''lamassu'') qui ont été retrouvés dans cet édifice pourraient indiquer que c'est le premier palais assyrien à en avoir représenté, dès cette époque, avant celui de Kalkhu. Le vieux palais est en tout cas restauré à plusieurs reprises par les souverains assyriens, qui bien qu'ils n'aient plus Assur pour capitale y résident périodiquement, notamment pour des cérémonies religieuses. Plusieurs rois assyriens continuent à se faire enterrer dans l'édifice, où on a mis au jour les tombeaux souterrains (pillés dès l'Antiquité) d'[[Assurnasirpal II]], [[Shamshi-Adad V]], [[Assarhaddon]], et deux autres tombes non attribuées ; on sait par ailleurs que [[Sennachérib]] s'y est également fait inhumer, mais l'emplacement n'a pas été retrouvé<ref>{{de}} F. Pedde, « Der Palast der Väter: Die Ausgrabung des Alten Palastes », dans {{harvsp|id=100|Marzahn|Salje (dir.)|2003|p=119-128}} ; {{Article|langue=de| lire en ligne=http://www.zabern.de/media/23/4481_AW%202-12_Leseprobe.pdf|auteur=F. Pedde| titre=Der Alte Palast in Assur – Der erste Palast der assyrischen Könige und ihre Ruhestätte| périodique =Antike Welt 2/12| année=2012}}</ref>{{,}}<ref>{{de}} S. Lündström, « “Es klagen die großen Kanäle ... ” – Die Königsgrüfte im Alten Palast von Assur », dans {{harvsp|id=100|Marzahn|Salje (dir.)|2003|p=129-135}}</ref>{{,}}<ref>{{de}} F. Pedde et S. Lundström, ''Der Alte Palast in Assur: Architektur und Baugeschichte'', Wiesbaden, 2008</ref>.
[[Fichier:Berlín arte asirio. 01.JPG|vignette|Fragments de frise en ivoire, représentant un dieu de la montagne dispersant les flots, entouré d'arbres. Retrouvé sur la terrasse du Palais neuf, daté approximativement du {{-s|XIV|e}}<ref name=ivnp>{{harvsp|id=ORI|Harper|Klengel-Brandt|Aruz (dir.)|1995|p=98-99}}</ref> [[Pergamon Museum]].]]
Le « Nouveau Palais » fut bâti plus tard au nord-ouest de la citadelle par [[Tukulti-Ninurta Ier|Tukulti-Ninurta {{Ier}}]] (1244-1207), sur une vaste terrasse d'environ {{unité|29000|m²}}<ref name=oeane227/>. Son nom officiel était « Maison du Roi, Seigneur des Pays » (en [[sumérien]] é-lugal-umun-kur-kur-ra). Il n'en reste quasiment rien, l'édifice ayant été abandonné et rasé dès l'époque néo-assyrienne pour être remplacé par des habitations ; son existence n'est connue que par des inscriptions qui commémorent sa construction <ref>{{harvsp|id=RIMA1|Grayson|1987|p=231-253}}</ref>. Quelques objets ont été trouvés à sa surface, notamment des fragments de frises en ivoire qui devaient faire partie de meubles<ref name=ivnp/>.
Le « Palais princier », daté du règne de [[Sennachérib]] qui l'a fait construire pour le prince héritier, a été érigé au sud-est de la ville<ref name=oeane227/>. Peu exploré, son plan n'a pas été bien restitué, d'autant plus qu'il est localisé sur le rivage du Tigre et que l'érosion fluviale a largement détérioré ses ruines.
Les fouilles irakiennes qui ont eu lieu entre 1999 et 2001 sur le site ont dégagé un quatrième palais d'époque néo-assyrienne, au sud de la ziggurat et aux abords d'un quartier résidentiel et commercial. Il a été désigné comme le « Palais est ». La date de sa fondation est incertaine, le plus probable étant qu'il faille l'attribuer à [[Salmanazar III]] (858-824), ce que semble indiquer une inscription qui y a été retrouvée. Les archéologues ont identifié ses quartiers résidentiels au nord, avec notamment des pièces d'eau et un système élaboré de canalisations, et des salles de réception dans sa partie sud, qui semble avoir eu un étage si l'on en juge par l'épaisseur plus importante de ses murs<ref>{{Lien web| langue=de| url=http://assur.de/Themen/Ausgrabung/irakische_Grabung_2001/Ostpalast/ostpalast.html|titre= Der Ostpalast|site = Assur.de|consulté le=20 mai 2015}}. {{en}} P. A. Miglus, « Considerations on the East Palace at Ashur », dans D. Kertai et P. A. Miglus (dir.), ''New Research on Late Assyrian Palaces'', Heidelberg, 2013, p. 41–51</ref>.
=== Les résidences ===
Les fouilles de W. Andrae n'ont pas concerné seulement les bâtiments officiels, mais aussi des résidences privées. Cela a été fait en ouvrant plusieurs tranchées larges d'environ {{unité|5|mètres}} dans les parties centrale et méridionale de la ville intérieure, et couvrant à peu près la largeur de celle-ci. Cette méthode n'a permis d'explorer entièrement qu'un nombre limité d'habitations. L'espace résidentiel le mieux connu est celui qui a remplacé le nouveau palais et s'est étendu en direction du temple d'Ishtar, dans la partie nord de la ville, à l'époque néo-assyrienne. Il a livré le quartier résidentiel le plus complet de l'Assyrie antique<ref>{{en}} P. A. Miglus, ''Das Wohngebiet von Assur. Stratigraphie und Architektur'', Berlin, 1996</ref>, puisque ce sont en tout environ 80 habitations qui ont été mises au jour. Elles sont disposées dans des quartiers très densément peuplés, desservis par des rues étroites et au tracé irrégulier.
On peut schématiquement distinguer deux types d'habitations, suivant leur taille et leur organisation interne<ref>En suivant les propositions {{de}} P. A. Miglus, ''Stadtische Wohnarchitektur in Babylonien und Assyrien'', Mainz am Rhein, 1999</ref> :
* les maisons de petite taille, généralement constituées d'une suite de quatre à six pièces alignées, aux fonctions sans doute diverses (en tout cas difficilement déterminables par l'archéologie), dépassant rarement la cinquantaine de mètres carrés habitables au sol ;
* les maisons à cour ou espace central, plus vastes (dans les {{unité|120|m|2}} habitables en moyenne) et comprenant en moyenne une dizaine de pièces, parfois jusqu'à trente. Elles sont agencées autour d'un espace central couvert ou non, ce qui est souvent difficile à déterminer. Leurs pièces ont en général une fonction précise : pièces d'eau, magasins, cuisines, salles de réception. Elles ont sans doute un étage où se trouvaient les chambres à coucher.
Les contrats de vente de la période néo-assyrienne retrouvés dans les résidences d'Assur (ainsi que de Ninive) permettent de compléter nos connaissances sur les fonctions des pièces des grandes résidences<ref>P. Villard, « Les descriptions des maisons néo-assyriennes », dans P. Butterlin, M. Lebeau et P. Béatrice (dir.), ''Les espaces syro-mésopotamiens, Dimensions de l'expérience humaine au Proche-Orient ancien, Volume d'hommage offert à [[Jean-Claude Margueron]]'', Turnhout, 2006, {{p.|521-528}}</ref>. Les habitations fouillées sont généralement des maisons fermées sur l'extérieur, l'accès au réseau de rues de la ville se faisant par une sorte d'impasse appelée la « sortie » (''mūṣû''). Les textes évoquent également la cour intérieure (''tarbaṣu'') organisant la circulation dans l'édifice, ainsi que le « lieu où l'on se couche » (''bēt mayāli'', peut-être un ensemble de pièces). Ils mentionnent l'existence d'un étage, la « maison haute » (en [[sumérien]] é-anita ou é-nim), ainsi que d'autres parties servant de magasins, d'ateliers, de salles d'eau, d'étables, etc. Des termes au sens plus difficile à déterminer semblent concerner les salles d’apparat.
=== Archives et société ===
[[Fichier:VAM - Tontafelarchiv.jpg|vignette|Lot d'archives privées retrouvées dans une jarre en céramique (modèle reconstitué ici) retrouvé dans une résidence privée d'Assur, {{-s|VIII|e}} [[Pergamon Museum]].]]
Plusieurs de ces résidences ainsi que des bâtiments administratifs ont livré des archives de nature publique et privée offrant des renseignements sur leurs occupants et leurs activités, économiques avant tout, datées des époques médio- et néo-assyriennes. Ces archives étaient conservées dans une pièce de la résidence, souvent celle sous laquelle se trouvaient les sépultures familiales (voir plus bas), parfois dans des jarres de terre cuite. Les différents lots de tablettes et fragments provenant des premières campagnes de fouilles d'Assur, dont l'origine est bien renseignée par les rapports des archéologues les ayant mis au jour mais qui n'ont pas été intégralement publiés, ont fait l'objet d'un important travail de répertoriage et classification par O. Pedersén{{sfn|id=ALA|ALA|1985-1986}}.
Quelques tablettes administratives datables par des critères paléographiques de l'[[époque d'Akkad]] (autour du {{-s|XXIII|e}}) ont été mises au jour sous le Vieux palais{{sfn|id=ALA|ALA I|1985|p=25-26}}.
[[Fichier:Pa commerce.PNG|vignette|gauche|Schéma représentant les circuits du commerce entre Assur et les comptoirs [[anatolie]]ns à l'époque paléo-assyrienne.]]
La [[période paléo-assyrienne]] n'est quasiment pas documentée par des textes provenant d'Assur, hormis les inscriptions royales (aucune archive identifiée, quelques tablettes isolées ou dans des niveaux postérieurs){{sfn|id=ALA|ALA I|1985|p=26-27}}, mais elle est néanmoins plutôt bien connue grâce aux archives provenant de [[Kültepe]], l'ancienne Kanesh, située en Anatolie centrale, l'un des corpus de textes les plus importants du Proche-Orient ancien. D'une vingtaine de milliers de tablettes, il est surtout constitué de lettres et de contrats produits par les activités des familles de marchands d'Assur qui viennent commercer en Anatolie pour y importer de l'étain venu d'Iran contre de l'argent. Ce corpus comprend de nombreuses lettre provenant d'Assur, envoyées par les représentants des firmes de marchands ou bien les épouses de marchands assyriens installés en Anatolie, qui offrent donc un aperçu de la société d'Assur à cette période. Sont notamment documentées les structures familiales des marchands Assyriens, qui prennent souvent une épouse secondaire en Anatolie le temps de leur séjour (qui peut durer plusieurs années), tout en laissant la position d'épouse principale à leur femme restée à Assur (rares étant celles qui accompagnent leur mari), et la position d'héritiers principaux à ses enfants assyriens. Les fils de marchands apprennent le métier en accompagnant des expéditions commerciales, puis en s'occupant de « branches » de la firme familiale dans une ville anatolienne, et l'aîné prend la direction des affaires à la mort de son père. Les épouses et filles des marchands restées à Assur s'occupent de la gestion des affaires courantes de la maisonnée, et tiennent au courant le chef de maison des éventuels problèmes importants qui se présentent pour la famille. Elles produisent des étoffes qui sont vendues sur place ou exportées en Anatolie, car elles constituent un produit prisé dans ce pays. Certaines épouses de marchand peuvent se comporter en véritables femmes d'affaires. La maison des familles de marchands située à Assur est un des centres de l'activité de la famille, aux côtés de celle de Kanesh voire d'autres villes d'Anatolie ; on y trouve des magasins et ateliers en lien avec l'activité de la famille. Les marchands reviennent souvent à Assur au bout de plusieurs années, notamment pour s'occuper de leurs parents âgés. Les textes indiquent également que la famille royale, les prêtres d'Assur et d'autres hauts dignitaires sont impliqués dans le commerce. Certains marchands s'enrichissent au point d'intégrer le groupe des élites dirigeant la ville. Assur est à cette époque organisée suivant le modèle de la cité-État, dans lequel le roi a un pouvoir limité par la « Ville » (''ālum''), terme qui recouvre un ensemble d'institutions urbaines assurant l'administration de la cité : l'« Hôtel de Ville » (''bēt alim'') qui est le centre de son activité, une assemblée (''puḫrum'') de notables ou d'Anciens, un magistrat désigné pour un an, le ''līmum'', qui dispose de son propre bureau lui permettant de gérer certains affaires courantes, notamment la fiscalité, également des messagers ayant une fonction d'ambassadeur temporaire, dépêchés en Anatolie, en particulier pour y gérer les affaires diplomatiques (des traités étant passés avec les royaumes anatoliens, essentiellement pour les affaires commerciales). Le recours à l'écrit est courant dans le milieu des marchands, ce qui indique une « alphabétisation » plutôt élevée pour une période aussi reculée, reposant sur un répertoire limité de signes cunéiformes, entre 150 et 200, essentiellement phonétiques<ref name=paleo>{{en}} C. Michel, « Economy, Society, and Daily Life in the Old Assyrian Period », dans {{harvsp|id=COM|Frahm (dir.)|2017|p=80-107}}. Traductions et commentaires de textes : {{Ouvrage| langue=fr| prénom1=C.| nom1=Michel| titre=Correspondance des marchands de Kaniš au début du {{IIe}} millénaire avant J.-C.| lieu=Paris| éditeur=[[Éditions du Cerf|Le Cerf]]| collection=Littératures anciennes du Proche-Orient| année=2001| isbn=}}.</ref>{{,}}<ref name=veenhof2017/>.
[[Fichier:VAT 8231 Schroeder KAV 98 p72.png|thumb|Une lettre des archives de Babu-aha-iddina, {{-s|XIII|e}}, copie par O. Schroeder (1920).]]
Reflets du statut de capitale de royaume de premier plan que prend la ville à l'[[époque médio-assyrienne]], des lots d'archives de l'époque documentent les activités publiques et privées (souvent entremêlées) de familles de dignitaires (six lots identifiés par Pedersén<ref>{{harvsp|id=ALA|ALA I|1985}} pour la période médio-assyrienne. Aussi {{en}} O. Pedersén, ''Archives and Libraries in the Ancient Near East: 1500-300 BC'', Bethesda, 1998, p. 81-86.</ref>). Celles qui documente les activités de Kidin-Adad et d'autres personnes des bonnes familles d'Assur (143 tablettes, surtout du {{-s|XIV|e}}), documentent la mise en exploitation des campagnes situées à l'ouest de la ville au moment de l'expansion du royaume et de son enrichissement : les élites urbaines font des prêts à des familles de paysans, qui mettent en gage leurs terres ([[antichrèse]]) ; ces textes donnent un aperçu du monde agricole de l'époque, et des pratiques juridiques concernant les propriétés rurales, qui peuvent être mises en parallèle avec les ''[[Lois assyriennes]]'', datant de la même période{{sfn|id=ALA|ALA I|1985|p=89-99}}{{,}}{{sfn|Postgate|2013|p=31-37}}{{,}}<ref>Éditées en partie dans {{de}} H. Reculeau et B. Feller, ''Mittelassyrische Urkunden aus dem Archiv Assur 14446'', Wiesbaden, 2012</ref>. Celles de la famille du gouverneur Urad-Sherua (85 tablettes essentiellement du {{-s|XIII|e}}), qui comprend plusieurs personnages ayant occupé des charges importantes dans l'administration, notamment le gouvernement de provinces, contient des documents privés (prêts, achats, inventaires) et d'autres en lien avec l'administration des provinces dont Urad-Sherua a la charge{{sfn|id=ALA|ALA I|1985|p=99-106}}{{,}}<ref>{{en}} J. N. Postgate, ''The Archive of Urad-Šerūa and His Family: A Middle Assyrian Household in Government Service'', Rome, 1988</ref>. L'archive de Babu-aha-idinna (plus de 80 tablettes et fragments du {{-s|XIII|e}}), l'un des plus importants personnages de son temps, mise au jour dans sa tombe, comprend des documents juridiques et des lettres offrant une image vivante de la manière dont étaient gérées les affaires économiques d'une famille de l'élite assyrienne de l'époque, qui dans ce cas au moins sont très variées, puisque la maisonnée était active dans la production de textile, de cuir, d'objets en bois (dont des arcs et des chariots), en pierre, en métal, d'huile parfumées, de vins, de miel, et employait des marchands pour les écouler, y compris dans des régions lointaines (Canaan){{sfn|id=ALA|ALA I|1985|p=106-113}}{{,}}{{sfn|Postgate|2013|p=201-236}}.
[[Fichier:Receipt of sheep and goat, fees for religious purification conducted by the exorcist Res-Marduk for Remine, wife of the Assyrian king Ninurta-Tukulti-Assur. From Assur, Iraq. Middle Assyrian period, c. 1134 BCE. Ancient Orient Museum.jpg|thumb|Tablette des archives de Mutta l'engraisseur d'animaux : reçu pour des moutons et chèvres données à un exorciste. Musée archéologique d'Istanbul.]]
D'autres lots concernant plus directement les activités d'institutions (cinq lots identifiés par Pedersén). Le plus important en quantité (environ 650 textes, datés surtout de la première partie du règne de [[Teglath-Phalasar Ier|Teglath-Phalasar {{Ier}}]]) provient du temple d'Assur (les tablettes étaient disposées dans des jarres d'une pièce de la cour du complexe) et documente le fonctionnement du système des offrandes (''ginā'ū'') en aliments et boissons destinées au dieu, sous le contrôle d'un superviseur, Izbu-leshir pour la période la mieux documentée. Il s'agit surtout de textes administratifs, notamment des listes et des comptes en tables enregistrant les offrandes. Chacune des provinces fournit des produits (répartis en quatre catégories : céréales, sésame, miel, fruits) qui sont ensuite stockés et transformés par le temple{{sfn|id=ALA|ALA I|1985|p=43-53}}{{,}}{{sfn|Postgate|2013|p=89-146}}. Une autre archive provenant d'un bâtiment administratif situé entre le temples de Sin et Shamash et celui d'Ishtar (plus de 400 tablettes et fragments éparpillés, allant de 1273 à 1056 av. J.-C.). Elles documentent les activités d'un bureau dirigé par un intendant (AGRIG/''abarakku'', onze connus par les textes sur la période), et consistent là aussi pour l'essentiel en listes et tables enregistrant les biens confiés à ce service, à savoir des matériaux bruts, des animaux, des produits agricoles, des minerais, aussi des produits finis, destinés à approvisionner le palais royal{{sfn|id=ALA|ALA I|1985|p=68-82}}{{,}}{{sfn|Postgate|2013|p=147-176}}. Une autre archive d'une centaine de textes documente le bureau d'un administrateur chargé de l'engraissement des animaux (''ša kurulti'e''), nommé Mutta (une centaine de tablettes écrites sur une période de douze mois), travaillant pour le compte de Ninurta-tukul-Assur, un membre de la famille royale qui exerce au moment des archives la fonction de régent pour le roi [[Assur-dan Ier|Assur-dan {{Ier}}]] (1178-1133 av. J.-C.). Il s'agit d'animaux offerts par des dignitaires et autres personnages importants du royaume qui souhaitent obtenir une audience auprès du régent, que le responsable du bureau prend en charge et confie à des personnes qui les font paître avant leur abattage ou une autre destination. Les animaux sont en effet destinés à être servis à la table du palais, ou offerts en présent à des personnes (notamment des artisans et des exorcistes servant le palais), ou encore destinés à des rituels religieux, mais beaucoup vont nourrir les lions et lionceaux gardés dans le palais royal{{sfn|id=ALA|ALA I|1985|p=56-68}}{{,}}{{sfn|Postgate|2013|p=177-200}}.
L'[[époque néo-assyrienne]] (surtout le {{-s|VII|e}}, les décennies précédant la destruction de la ville) a également livré des lots de tablettes privées, répartis en une trentaine de lieux de trouvaille selon les conclusions de Pedersén<ref>{{harvsp|id=ALA|ALA II|1986}}, avec une actualisation dans {{en}} O. Pedersén, ''Archives and Libraries in the Ancient Near East: 1500-300 BC'', Bethesda, 1998, p. 132-143.</ref>, documentant en particulier les prêts, les achats de biens immobiliers et d'esclaves, et diverses autres activités juridiques des familles aisées, à côté de quelques bibliothèques<ref>Édition de textes de plusieurs de ces archives dans {{de}} B. Faist, ''Alltagstexte aus neuassyrischen Archiven und Bibliotheken der Stadt Assur'', Wiesbaden, 2007.</ref>. Par exemple une famille d'orfèvres, dont le plus important personnage est Nabû-zeru-iddina, qui travaillait pour le compte du temple du dieu Assur et effectuait d'autres activités économiques, disposant d'un patrimoine conséquent<ref>{{de}} K. Radner, ''Ein neuassyrisches Privatarchiv der Tempelgoldschmiede von Assur'', Sarrebruck, 1999</ref>. La documentation fournit avant tout des informations sur la population urbaine d'Assur impliquée dans l'artisanat, organisés de manière collective dans des entités appelés ''qinnu'' (traduit par « guilde » ou « fraternité »)<ref>{{en}} F. M. Fales, « People and Professions in Neo-Assyrian Assur », dans H. Waetzold et H. Hauptmann (dir.), ''Assyrien im Wandel der Zeiten. {{XXXIXe}} Rencontre Assyriologique Internationale, Heidelberg 6.-10. Juli 1992'', Heidelberg, Heidelberger Orientverlag, 1997, p. 33-40</ref>, et qui se sont peut-être vues assigner des champs pour leur entretien (ce qui expliquerait la présence de villages/hameaux nommés d'après des professions artisanales dans l'arrière-pays d'Assur, à moins qu'il ne faille y voir des lieux spécialisés dans ces métiers)<ref>{{en}} H. D. Baker, « Urban craftsmen and other specialists, their land holdings, and the Neo-Assyrian state », dans J. C. Moreno García (dir.), ''Dynamics of Production in the Ancient Near East 1300–500 BC'', Oxford, Oxbow Books, 2016, p. 53–73.</ref>. Un autre lot documente les activités de Duri-Assur, un négociant en vins, qui dispose d'une résidence de {{unité|150|m²}} au centre de la ville, depuis laquelle il conduit ses affaires. Avec trois partenaires, il organise le transport de vin produit dans l'actuel [[Djebel Sinjar]] (une des principales régions viticoles de la Haute Mésopotamie antique), en faisant appels aux fonds de nombreux petits investisseurs qui reçoivent du vin en contrepartie. Ce commerce profite du fait que la ville d'Assur dispose d'une franchise de taxes commerciales{{sfn|Radner|2015|p=57-60}}. Ces différents lots de tablettes font par ailleurs apparaître des personnes d'origine étrangère, avant tout des personnes venant des pays sémitiques occidentaux, en particulier des Araméens (plusieurs tablettes étant écrites dans leur langue, qui devient au {{-s|VII|e}} la plus parlée en Assyrie même), mais aussi des personnes venant de plus loin, comme des Mèdes et des Égyptiens. C'est manifestement en bonne partie le produit de la politique de déportation conduite de façon répétée par l'Assyrie, mais cela n'empêche pas certaines de ces familles de disposer d'une vie confortable à Assur. Beaucoup ont en revanche des conditions de vie moins enviables, à l'image d'une esclave [[élam]]ite déportée et vendue avec sa fille à la suite de la défaite de son pays en 645 av. J.-C.{{sfn|Radner|2015|p=88-94}}.
=== Vie intellectuelle ===
[[Fichier:Pergamonmuseum - Vorderasiatisches Museum 103.JPG|vignette|gauche|Tablettes rituelles de la bibliothèque privée de l'exorciste Kisir-Assur, {{-s|VII|e}} [[Pergamon Museum]].]]
Pour l'époque paléo-assyrienne, les traces d'une vie intellectuelle à Assur sont très limitées, seules quelques tablettes mises au jour à Kültepe permettant d'approcher ce sujet. Quand la ville devient la capitale d'un royaume de premier plan à l'époque médio-assyrienne, elle devient progressivement un foyer intellectuel dynamique, surtout à partir du {{-s|XIII|e}}, et se construit en grande partie en suivant le modèle culturel venu de Babylone, qui dispose d'une ancienneté et d'un prestige inégalés dans le Proche-Orient de cette période. Il en ira de même pour les périodes suivantes, durant lesquelles les lettrés assyriens s'inspirent constamment de la culture babylonienne. Des scribes babyloniens sont employés à la cour assyrienne, et lors des campagnes conduites en Babylonie des tablettes savantes sont prises et emportées à Assur, ce qui permet d'accélérer ces transferts culturels et de constituer des bibliothèques contenant les principales œuvres savantes de la tradition mésopotamienne à Assur, qui ne sont pas simplement copiées mais font également l'objet d'adaptations et de modifications. Les textes commémorant les hauts faits des rois assyriens, qui deviennent de plus en plus élaborés, témoignent de la créativité des lettrés de ce pays<ref>{{en}} N. P. Heeßel, « Assyrian Scholarship and Scribal Culture in Ashur », dans {{harvsp|id=COM|Frahm (dir.)|2017|p=368-370}}.</ref>. Les sources de la période ne permettent néanmoins pas d'en savoir beaucoup sur les lettrés assyriens de l'époque. Ils se succèdent de père en fils, formant des dynasties de savants, mais leur arrière-plan familial est généralement inconnu au-delà d'une ou deux générations. De même leurs rapports avec le pouvoir ne sont pas directement documentés. Il semble cependant évident qu'ils jouent dès cette époque un rôle crucial auprès du roi et que les principaux devins et exorcistes d'Assur, chargés de l'aider dans ses communications avec le divin et sa protection face aux menaces surnaturelles, sont proches de lui et disposent donc d'une position éminente dans la société, similaire à celles des savants documentés pour l'époque suivante par les archives de Ninive. Ils ont alors fait d'Assur un centre intellectuel de premier plan, qui tente de rivaliser avec Babylone<ref>{{en}} N. P. Heeßel, « Assyrian Scholarship and Scribal Culture in Ashur », dans {{harvsp|id=COM|Frahm (dir.)|2017|p=371-372}}.</ref>.
Les textes savants sont alors pour beaucoup des textes rituels pratiques servant à l'activité courante des lettrés, en premier lieu des tablettes divinatoires, une des principales activités des savants de la Mésopotamie antique (qui sont pour la plupart des membres du clergé), des textes d'exorcismes, et d'autres textes rituels divers, aussi des hymnes, des prières, notamment en rapport avec la vie de la cour royale. Viennent ensuite des listes lexicales, des traités médicaux et pharmacologiques, des textes de lois (en particulier les ''[[Lois assyriennes]]''), des textes mathématiques, astronomiques, aussi des textes en rapport avec l'élevage des chevaux, la confection de parfums. La plupart des tablettes savantes ont été mises au jour dans un secteur du temple du dieu Assur, dans des niveaux néo-assyriens, qui comprenaient une soixantaine de textes savants datant de l'époque médio-assyrienne et conservés là plusieurs siècles après leur rédaction. Cela a laissé supposer (à la lumière de l'exemple plus tardif de la « [[Bibliothèque d'Assurbanipal]] » de [[Ninive]]) qu'on y trouvait à l'origine une bibliothèque médio-assyrienne, qui aurait pu être créée à l'initiative de [[Tukulti-Ninurta Ier|Tukulti-Ninurta {{Ier}}]] après sa prise de Babylone et l'emport de textes savants depuis cette cité. Mais un certain nombre de ces textes semble aussi provenir, au moins à l'origine, de bibliothèques privées. En l'état actuel des connaissances il n'y a pas de preuve évidente qu'une bibliothèque officielle ait été créée sur une initiative royale à cette période{{sfn|id=ALA|ALA I|1985|p=31-42}}{{,}}<ref>{{en}} N. P. Heeßel, « Assyrian Scholarship and Scribal Culture in Ashur », dans {{harvsp|id=COM|Frahm (dir.)|2017|p=370-371}}.</ref>. Le Vieux palais a également livré six textes savants qui pourraient provenir de la bibliothèque d'un exorciste au service de la cour à la fin de la période médio-assyrienne{{sfn|id=ALA|ALA I|1985|p=29-31}}.
Durant l'époque néo-assyrienne, la création de nouvelles capitales royales à Nimroud et Ninive s'accompagne de la constitution d'importants centres intellectuels dans ces lieux, les principaux lettrés étant au service des rois et donc de façon préférentielle hébergés à la cour. Mais Assur reste une cité importante en raison de son statut de ville sainte, et s'y trouvent des lettrés au statut important, qui ont laissé des fonds d'archives mis au jour lors des fouilles<ref>{{en}} N. P. Heeßel, « Assyrian Scholarship and Scribal Culture in Ashur », dans {{harvsp|id=COM|Frahm (dir.)|2017|p=373}}.</ref>.
Le groupe de textes mis au jour dans le temple d'Assur d'où proviennent les textes savants médio-assyriens mentionnés ci-dessus comprend plus largement environ 300 textes, et peut-être bien plus encore, répartis entre des textes savants et d'autres relevant d'une archive concernant les activités cultuelles du temple{{sfn|id=ALA|ALA II|1986|p=12-28}}. Le Palais du prince a également livré des tablettes savantes aux côtés d'archives (au moins 90 tablettes, dont des textes exorcistiques){{sfn|id=ALA|ALA II|1986|p=76-81}}.
=== Les tombes privées ===
Les fouilles des
La première est la tombe {{n°|20}}, d'époque paléo-assyrienne et située à l'est du temple d'Anu et d'Adad. Elle se
La seconde tombe remarquable est la {{n°|45}}, d'époque médio-assyrienne et localisée au sud-ouest du temple d'Ishtar. Il s'agit d'une chambre souterraine voûtée dans laquelle on accédait par un puits vertical recouvert de dalles de calcaire. Elle semble avoir
<gallery caption="Objets issus des tombes privées d'Assur. [[Pergamon Museum]].">
Fichier:Berlín arte asirio. 05.JPG|Collier en or et en pierres semi-précieuses (cornaline, lapis-lazuli, agate, cristal de roche) provenant de la tombe {{n°|20}}.
Fichier:VAM - Halskette.jpg|Collier en or et pierres semi-précieuses (cornaline, lapis-lazuli, agate) provenant de la tombe {{n°|20}}.
Fichier:Golden earrings (5337974304).jpg|Boucles d'oreille en or de la tombe {{n°|20}}.
Fichier:Berlín arte asirio. 03.JPG|Collier en or et lapis-lazuli provenant de la tombe {{n°|45}}, {{-sp|XIV|e|-|XIII|e}}
Fichier:Berlín arte asirio. 02.JPG|Vase en albâtre à deux anses et décor floral provenant de la tombe {{n°|45}}, {{-sp|XIV|e|-|XIII|e}}
</gallery>
=== Les rangées de stèles ===
Un ensemble d'environ 140 stèles de pierre a été mis au jour entre les murailles de la ville haute et celles de la ville neuve. Elles étaient regroupées sur plusieurs emplacements disposés sur une centaine de mètres, désignés par [[Walter Andrae|Andrae]] comme des « rangées de stèles » (''Stelenreihen''). Ces stèles sont de forme rectangulaire et ont un sommet arrondi. Les mieux conservées d'entre elles présentent des « images » (''ṣalmu'') ou portent des inscriptions précisant la commande d'un souverain ou d'un haut dignitaire assyrien. Les stèles des souverains sont regroupées au nord, celles des dignitaires au sud, entre plusieurs groupes d'époques différentes. La plus ancienne date du règne d'[[Eriba-Adad Ier|Eriba-Adad {{Ier}}]] (1390–1364), la plus récente est celle d'une épouse d'[[Assurbanipal]] (668-630). Le sens de ce regroupement de stèles n'est pas connu. Pour Andrae, il s'agirait d'une sorte de calendrier : les stèles royales indiqueraient la succession des règnes, celles des dignitaires la succession des dignitaires éponymes (les Assyriens dataient les années d'après des noms de dignitaires « éponymes », ''limmu'', de l'année). Mais cela supposerait que de nombreuses stèles aient disparu, puisqu'il en faudrait environ 700 pour couvrir toute la période concernée. Pour P. Miglus, il s'agirait plutôt d'un regroupement effectué après que les stèles aient été sorties d'un temple où elles étaient conservées. C'est là une fonction courante des « images » de hauts personnages, leurs représentations figurées devant une statue divine ayant pour but de lui adresser perpétuellement des prières. En effet selon la conception mésopotamienne une « image » n'est pas une simple représentation d'une personne, car elle contient une part de l'essence de la personne qu'elle représente<ref>{{de}} W. Andrae, ''Die Stelenreihen in Assur'', Leipzig, 1913. {{en}} P. A. Miglus, « Another Look at the “Stelenreihen" in Assur », dans ''Zeitschrift für Assyriologie und Vorderasiatische Archäologie'' 74, 1984, p. 133-140 ; {{en}} J. Reade, « The Historical Status of the Assur Stelas », dans J. G. Dercksen (dir.), ''Assyria and Beyond: Studies Presented to Mogens Trolle Larsen'', Leyde, 2004, p. 455–473</ref>.
<gallery caption="Stèles issues du groupe d'Assur. [[Pergamon Museum]].">
Stele of king Eriba-Adad I, 1380–1353 BCE. From Assur, Iraq. Pergamon Museum.jpg|Stèle d'[[Eriba-Adad Ier|Eriba-Adad {{Ier}}]] (1390–1364 av. J.-C.).
Stele of Adad-shumu-leshir, governor of Assur, 13th century BCE. From Assur, Iraq. Pergamon Museum.jpg|Stèle d'Adad-shumu-leshir, gouverneur d'Assur au {{-s|XIII|e}}
Detail. Stele of king Ashurnasirpal II, from Assur, Iraq. 8th century BCE. Pergamon Museum.jpg|L'inscription de la stèle du roi [[Assurnasirpal II]] (883-859 av. J.-C.).
Fichier:Stele of Ninurta-kibsi-usur, chief butler of Shalmaneser III and governor of Nairi, Andi, Sinabu, Suhna, Mallani, and Alzi. 838 BCE. From Assur, Iraq. Pergamon Museum.jpg|Stèle de Ninurta-kibsi-usur, grand échanson de [[Salmanazar III]] et gouverneur de plusieurs provinces, v. 838 av. J.-C.
Stele of the Assyrian queen Shammuramat, from Assur, Iraq, c. 809 BCE. Pergamon Museum.jpg|Stèle de la reine [[Sammuramat]], v. 809 av. J.-C.
Detail, stela of the Assyrian queen Ashur-Sharrat, wife of the Assyrian king Ashurbanipal II, from Assur, Iraq, 7th century BCE.jpg|Détail du bas-relief de la stèle de [[Libbali-sharrat]], épouse d'[[Assurbanipal]], {{-s|VII|e}}
</gallery>
==
[[Fichier:Parthian king ashur.jpg|
=== Un nouvel essor ===
Assur est alors probablement
La destruction des deux cités semble d'ailleurs survenir au même moment, lorsque les [[Empire sassanide|Perses sassanides]] emmenés par leur roi [[Shapur Ier|Shapur {{Ier}}]] envahissent le nord de la Mésopotamie, dans les années 230-240, après avoir vaincu les Parthes
=== Les sanctuaires ===
[[Fichier:Assur temple.jpg|
Le secteur des sanctuaires de l'époque parthe est inclus dans une enceinte intérieure délimitant l'espace sacré ([[Téménos (religion)|temenos]]), sur {{unité|250
Plus au sud dans l'enceinte sacrée se trouve le temple A, peut-être dédié à [[Héraclès]] (assimilé en Mésopotamie du Nord à l'ancien dieu de Enfers, [[Nergal]])
=== Le palais ===
[[Fichier:Assur stuck.jpg|
Le palais
=== Les résidences ===
Les résidences d'Assur à l'époque parthe se
{{clr}}
Ligne 243 ⟶ 321 :
== Bibliographie ==
=== Civilisation assyrienne ===
* {{
* {{Ouvrage| langue=en| auteur1=Eckart Frahm (dir.)| titre=A Companion to Assyria| lieu=Malden| éditeur=[[Wiley-Blackwell]]| année=2017| isbn=| id=COM}}
** {{
=== Introductions sur Assur ===
* {{Chapitre | langue = en | prénom1 = Roland W. | nom1= Lamprichs | titre= Aššur | titre ouvrage= Oxford Encyclopaedia of Archaeology in the Ancient Near East | auteurs ouvrage = [[Eric M. Meyers]] (dir.) | volume= 1 | année= 1997 | lieu= Oxford et New York| éditeur= [[Oxford University Press]]| passage= 225-228 |id=OEANE}}
* {{chapitre| langue = fr| prénom1 = Laura| nom1 = Battini|prénom2= Pierre| nom2= Villard| titre = Aššur (ville) |auteurs ouvrage= F. Joannès (dir.)| titre ouvrage=Dictionnaire de la civilisation mésopotamienne| lieu = Paris| année =2001|passage= 99-102| id = DICO}}
=== Synthèses ===
* {{Ouvrage|langue=de|prénom1=Walther|nom1=Andrae|titre=Das wiedererstandene Assur|lieu=Munich|éditeur=C. H. Beck|année=1977|isbn=|id=AND}}
* {{Ouvrage| langue=en| prénom1=Prudence O.| nom1=Harper| prénom2=Evelyn| nom2=Klengel-Brandt| lien auteur2=Evelyn Klengel-Brandt| prénom3=Joan| nom3=Aruz| lien auteur3=Joan Aruz| prénom4=Kim| nom4=Benzel| titre=Assyrian Origins| sous-titre=Discoveries at Ashur on the Tigris| lieu=New York| éditeur=[[Metropolitan Museum of Art|The Metropolitan Museum of Art]]| année=1995| isbn=| lire en ligne=http://metmuseum.org/research/metpublications/Assyrian_Origins_Discoveries_at_Ashur_on_the_Tigris_Antiquities_in_the_Vorderasiatisches_Museum_Be#| id=ORI}}
* {{Ouvrage| langue=de| prénom1 =Joachim| nom1 =Marzahn | lien auteur1 = Joachim Marzahn | auteur2 = [[Beate Salje]] (dir.) |titre=Wiedererstehendes Assur| sous-titre=100 Jahre deutsche Ausgrabungen in Assyrien| lieu=Mayence| éditeur=[[Éditions Philipp von Zabern|<!-- Verlag -->Philipp von Zabern]]| année=2003| isbn=| id=100}}
* {{Ouvrage| langue=de| prénom1=Johannes| nom1=Renger (dir.)| titre=Assur| sous-titre=Gott, Stadt, Land| lieu=Wiesbaden| éditeur=[[Harrassowitz Verlag]]| collection=Colloquien der Deutschen Orient-Gesellschaft, Bd. 5| année=2011| isbn=| id=GSL}}
=== Autres études ===
* {{Article | langue = fr | prénom1 = Stefan R. | nom1= Hauser | titre= Hatra et Assur : Centres religieux et commerciaux | titre numéro = Hatra : Site irakien en danger | périodique = [[Dossiers d'archéologie]] | numéro= 334 | mois = juillet-août| année= 2009 | passage= 72-77 |id=HAU}}
* {{Ouvrage| langue=en| prénom1=Olof| nom1=Pedersén| titre=Archives and libraries in the city of Assur| sous-titre=A Survey of the Material from the German Excavations| lieu=Uppsala| éditeur=Almqvist & Wiksell| année=1985-1986| isbn=| id=ALA}} (2 t.)
* {{Ouvrage| langue=en| prénom1=A. Kirk| nom1=Grayson| titre=The Royal inscriptions of Mesopotamia. Assyrian periods Vol. 1| sous-titre=Assyrian Rulers of the Third and Second Millennium B.C. (To 1115 B.C.)| lieu=Toronto, Buffalo et Londres| éditeur=[[University of Toronto Press]]| année=1987| isbn=| id=RIMA1}}
* {{Ouvrage| langue=en| prénom1=John Nicholas| nom1=Postgate| titre=Bronze Age Bureaucracy| sous-titre=Writing and the Practice of Government in Assyria| lieu=Cambridge| éditeur=[[Cambridge University Press]]| année=2013| isbn=}}
== Annexes ==
=== Articles connexes ===
* [[Période paléo-assyrienne]]
* [[Kültepe]]
== Liens externes ==
{{Autres projets|commons=Category:Assur (city)}}
* {{de}} [http://www.assyriologie.uni-hd.de/assur.htm Assur sur le site de l'Université d'Heidelberg]
* {{mul|de
* {{Lien web|langue=en|auteur= Karen Radner & Jamie Novotny | titre=Neo-Assyrian Archival Texts from Assur|site= Neo-Assyrian Archival Texts from Assur, The ATAE/Assur Project, a sub-project of MOCCI|année= 2022 |url= http://oracc.museum.upenn.edu/atae/assur/| consulté le=22 février 2022}}
* {{Autorité}}
{{Palette|Mésopotamie|Patrimoine mondial en Irak}}
{{Portail|Proche-Orient ancien|archéologie|Irak|Patrimoine mondial|Mésopotamie}}
[[Catégorie:
[[Catégorie:Site archéologique en Irak]]
[[Catégorie:Ville détruite]]
Ligne 265 ⟶ 370 :
[[Catégorie:Bien culturel du patrimoine mondial]]
[[Catégorie:Patrimoine mondial inscrit en 2003]]
[[Catégorie:Ville assyrienne]]
|