« Groupe (mathématiques) » : différence entre les versions

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Anne Bauval (discuter | contributions)
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| titre = [[Science et Méthode]]
| éditeur = Flammarion
| nom auteur=Henri Poincaré
| prénom = Henri
| lire en ligne = http://jubil.upmc.fr/sdx/pl/toc.xsp?id=PC_000305_001&fmt=upmc&idtoc=PC_000305_001-pleadetoc&base=fa
| année = 1947
| lieu = Paris
| passage = 30-31}}.</ref>. Un [[groupe de symétrie]] décrit les symétries d'une [[géométrie|forme géométrique]] : il consiste en un ensemble de [[transformation géométrique|transformations géométrique]]s qui laissent l'objet invariant, l'opération consistant à [[composition de fonctions|composer]] de telles transformations, c'est-à-dire à les appliquer l'une après l'autre. De tels groupes de symétrie, en particulier les [[groupes de Lie]] continus, jouent un rôle important dans de nombreuses sciences<ref>{{Citation|Lorsqu'on aborde un chapitre quelconque de la théorie des groupes, [...] l'on ne peut échapper à l'impression d'atteindre un domaine profond et central des mathématiques et de la logique. Cela est si vrai qu'il est impossible de faire ni physique, ni géométrie, sans se servir, de façon plus ou moins consciente, du concept de groupe.}}, {{harvsp Article|auteur=[[Edmond Bauer]]|titre=Introduction à la théorie des groupes et à ses applications en physique quantique|revue=[[Annales Henri Poincaré|Annales de l'IHP]]|vol=4|issue=1|year=1933|p.=1-170|url=http://archive.numdam.org/article/AIHP_1933__4_1_1_0.pdf
}}.</ref>. Les [[groupe général linéaire|groupes généraux linéaires]], par exemple, sont utilisés en [[physique]] fondamentale pour comprendre les lois de la [[relativité restreinte]] et les phénomènes liés à la symétrie des [[molécules]] en [[chimie]].
 
== Définition et illustration ==
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Le concept moderne et abstrait de groupe se développa à travers différents champs des mathématiques.
 
La motivation originelle de la théorie des groupes fut la recherche des solutions des [[équation polynomiale|équations polynomiales]] de degré supérieur à quatre. Au {{s-|XIX}}, le mathématicien français [[Évariste Galois]], développant des travaux précédents de [[Paolo Ruffini]] et [[Joseph-Louis Lagrange]], donna un critère de résolubilité d'équations polynomiales particulières en termes de [[groupe de symétrie]] de leurs [[Racine d'un polynôme|racines]]<ref name="dahan">{{DahanPeiffer}}.</ref>. Les éléments d'un tel groupe (appelé [[groupe de Galois]]) correspondent à certaines [[permutation]]s des racines. Les idées de Galois furent méconnues par ses contemporains et publiées seulement à titre posthume. Des [[groupe de permutations|groupes de permutations]] plus généraux furent étudiés par [[Augustin Louis Cauchy]]<ref name="dahan"/>. [[Arthur Cayley]], dans un article de 1854, donna la première définition abstraite d'un [[groupe fini]].
 
La [[géométrie]] fut le second domaine dans lequel les groupes furent systématiquement utilisés, en particulier dans le [[programme d'Erlangen]] de [[Felix Klein]], en 1872<ref name="dahan"/>. Après que de nouvelles géométries, comme la [[géométrie hyperbolique]] et la [[géométrie projective]], eurent émergé, Klein utilisa la théorie des groupes pour les organiser en un système cohérent. En prolongeant ces idées, [[Sophus Lie]] posa les fondations de l'étude des [[groupe de Lie|groupes de Lie]] en 1884.
 
Le troisième domaine qui contribua à la théorie des groupes fut la [[théorie des nombres]]. Certaines structures de [[groupe abélien]] ont été implicitement utilisées par [[Carl Friedrich Gauss]] dans ses ''[[Disquisitiones Arithmeticae]]'' (1798)<ref>{{Belhoste1}}.</ref>, et plus explicitement par [[Leopold Kronecker]]. En 1847, [[Ernst Kummer]] mena les premières tentatives de preuve du [[dernier théorème de Fermat]] à leur point culminant en développant une [[Groupe des classes d'idéaux|factorisation des groupes]] en [[nombres premiers]].
 
La convergence de ces différentes sources en une théorie des groupes uniforme commença avec le ''Traité des substitutions et des équations algébriques'' (1870) de [[Marie Ennemond Camille Jordan|Camille Jordan]]. [[Walther von Dyck]] (1882) donna {{refnec|le premier|date=novembre 2010}} énoncé moderne de la définition d'un groupe abstrait. Durant le {{s-|XX}}, les groupes gagnèrent une grande reconnaissance avec les travaux de [[Ferdinand Georg Frobenius]] et [[William Burnside]], qui travaillèrent sur la théorie des [[représentations d'un groupe fini]], la {{Lien|trad=Modular representation theory|lang=en|fr=théorie des représentations modulaires}} de [[Richard Brauer]] et les articles de [[Issai Schur]]. La théorie des groupes de Lie, et plus généralement des [[groupe localement compact|groupes localement compacts]] fut développée par [[Hermann Weyl]], [[Élie Cartan]] et beaucoup d'autres. Son aspect algébrique, la théorie des [[groupe algébrique|groupes algébriques]], fut tout d'abord formée par [[Claude Chevalley]], à la fin des années 1930, puis par le travail essentiel d'[[Armand Borel]] et [[Jacques Tits]].
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== Concepts essentiels ==
{{Article connexe|Lexique des groupes}}
Pour comprendre les groupes au-delà des manipulations symboliques présentées ci-dessus, d'autres concepts doivent être employés. Ils suivent tous un principe sous-jacent : pour bénéficier de la structure de groupe, les constructions liées à un groupe doivent être « compatibles » avec sa loi de composition. Cette compatibilité se manifeste de différentes façons. Par exemple, des groupes peuvent être reliés entre eux par des [[fonction (mathématiques)|fonctions]] appelées [[homomorphismeMorphisme de groupegroupes|homomorphismesmorphismes de groupegroupes]], c'est-à-dire des fonctions qui conservent la structure de groupe. La structure des groupes peut aussi être étudiée en les « cassant » en morceaux plus simples, appelés [[sous-groupe]]s ou [[groupe quotient|groupes quotients]]<ref>{{Perrin1}}, ch. 1 : {{citation|L'intérêt des sous-groupes distingués est de permettre le « dévissage » des groupes.}}</ref>. Ce principe de conservation des structures est l'idée centrale de la [[théorie des catégories]], dans laquelle on parle de catégorie des groupes.
 
{{ancre|Homomorphisme de groupe}}
=== Morphisme de groupes ===
{{Article détaillé|Morphisme de groupes}}
Les ''homomorphismesmorphismes de groupes'' sont les fonctions qui préservent la structure de groupe. Une fonction {{nobr|''f'' : ''G'' → ''H''}} entre deux groupes munis respectivement de deux lois • et * est donc un homomorphismemorphisme si et seulement si l'égalité
:{{nobr|''f''(''a'' • ''b'') {{=}} ''f''(''a'') * ''f''(''b'').}}
est vraie pour tous les éléments ''a'' et ''b'' de ''G'', c'est-à-dire que le résultat est le même, que l'on effectue l'opération avant ou après avoir appliqué la fonction ''f''. En effet, cette condition assure que l'image de l'élément neutre du groupe (''G'' ; •) est l'élément neutre de (''H'' ; *)<ref>Voir [[Monoïde#Morphisme de monoïdes|Morphisme de monoïdes]].</ref> et que l'[[Image (mathématiques)|image]] du symétrique ''a''<sup>−1</sup> de tout élément ''a'' est le symétrique de l'image de ''a'' (''f''(''a''{{-1}}) = ''f''(''a''){{-1}})<ref>Voir le [[Monoïde#Symétrique d'un élément|§ « Symétrique d'un élément » de l'article sur les monoïdes]].</ref>.
 
Ainsi, l'[[Morphisme de groupes#Noyau et image|image d'un homomorphismemorphisme de groupegroupes]] respecte les axiomes de groupe.
Cette condition assure que l'image du symétrique de tout élément ''a'' est le symétrique de l'image de ''a''. En notant ''a''<sup>−1</sup> le symétrique d'un élément ''a'', cela donne :
: ''f''(''a''<sup>—1</sup>) = ''f''(''a'')<sup>—1</sup>
et que l'image de l'élément neutre du groupe (''G'' ; •) est l'élément neutre de (''H'' ; *).
 
Deux groupes ''G'' et ''H'' sont dits [[isomorphisme|isomorphes]] s'il existe deux homomorphismesmorphismes de groupes {{nobr|''f'' : ''G'' → ''H''}} et {{nobr|''g'' : ''H'' → ''G''}} tels que la composée de ces deux fonctions, quel que soit l'ordre, donne l'identité. C'est-à-dire que, quels que soient ''a'' élément de ''G'' et ''b'' de ''H'',
Ainsi l'image d'un homomorphisme de groupe respecte les axiomes de groupe.
{{Démonstration|contenu=
Notons ''e''<sub>G</sub> et ''e''<sub>H</sub> respectivement les éléments neutres des groupes ''G'' et ''H''.
 
Quel que soit l'élément ''a'' de ''G'',
: ''f''(''a'' • ''e''<sub>''G''</sub>) = ''f''(''a'') * ''f''(''e''<sub>G</sub>).
Or, ''a'' • ''e''<sub>G</sub> = ''a'', donc
: ''f''(''a'' • ''e''<sub>''G''</sub>) = ''f''(''a'').
Par conséquent, quel que soit ''a'' dans ''G'',
: ''f''(''a'') = ''f''(''a'') * ''f''(''e''<sub>G</sub>).
En appliquant ''f''(''a'')<sup>—1</sup> à gauche,
: ''f''(''a'')<sup>—1</sup> * ''f''(''a'') = ''f''(''a'')<sup>—1</sup>*''f''(''a'') * ''f''(''e''<sub>''G''</sub>)
soit (en utilisant le fait que ''f''(''a'')<sup>—1</sup>*''f''(''a'') = ''e''<sub>''H''</sub>) :
: ''e''<sub>''H''</sub> = ''f''(''e''<sub>''G''</sub>)
Donc ''f''(''e''<sub>''G''</sub>) est élément neutre de ''H''.
 
D'autre part, la définition d'un homomorphisme donne, quel que soit ''a'' dans G :
: ''f''(''a'' • ''a''<sup>—1</sup>) = ''f''(''a'') * ''f''(''a''<sup>—1</sup>)
c'est-à-dire :
: ''f''(''e''<sub>''G''</sub>) = ''f''(''a'') * ''f''(''a''<sup>—1</sup>)
: ''e''<sub>''H''</sub> = ''f''(''a'') * ''f''(''a''<sup>—1</sup>)
ce qui montre que ''f''(''a''<sup>—1</sup>) est le symétrique de ''f''(''a'').
}}
 
Deux groupes ''G'' et ''H'' sont dits [[isomorphisme|isomorphes]] s'il existe deux homomorphismes de groupes {{nobr|''f'' : ''G'' → ''H''}} et {{nobr|''g'' : ''H'' → ''G''}} tels que la composée de ces deux fonctions, quel que soit l'ordre, donne l'identité. C'est-à-dire que, quels que soient ''a'' élément de ''G'' et ''b'' de ''H'',
: ''g''(''f''(''a'')) = ''a'' et
: ''f''(''g''(''b'')) = ''b''.
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L'opération de ce nouveau groupe est induite par celle de ''G'' :
: {{nobr|(''gN'') • (''hN'') {{=}} (''g'' • ''h'')''N''}}
pour tous éléments ''g'' et ''h'' de ''G''. Cette étude est motivée par l'idée que l'application {{nobr|''G'' → ''G'' / ''N''}} qui, à tout élément ''g'' du groupe associe sa classe ''gN'', est un [[homomorphisme#Morphisme de groupegroupes|morphisme de groupes]]. La classe {{nobr|''eN '' {{=}} ''N''}} est l'élément neutre du groupe quotient et le symétrique de ''gN'' est {{nobr|(''gN'')<sup>−1</sup> {{=}} (''g''<sup>−1</sup>)''N''}}.
 
{| class="wikitable" border="1" style="float:right; text-align:center; margin:.5em 0 .5em 1em;"
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Une présentation d'un groupe peut aussi servir à construire le [[graphe de Cayley]], un outil utilisé pour représenter graphiquement les [[groupe discret|groupes discrets]].
 
Les sous-groupes et groupes quotients sont liés par la relation suivante : un sous-ensemble ''H'' de ''G'' peut être vu comme une [[injection (mathématiques)|injection]] {{nobr|''H'' → ''G''}}, c'est-à-dire que chaque élément de ''G'' possède au plus un [[antécédent (mathématiques)|antécédent]] par cette fonction. La notion d'application injective est liée avec celle d'[[surjection|application surjective]] (une application pour laquelle tout élément de l'ensemble d'arrivée admet au moins un antécédent). L'application canonique {{nobr|''G'' → ''G'' / ''N''}} est surjective. Les [[théorèmes d'isomorphisme]] permettent d'exhiber des homomorphismesmorphismes injectifs, surjectifs et bijectifs « naturels » d'un groupe afin de comprendre sa structure.
 
== Exemples et applications ==
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Le ''[[groupe général linéaire]]'' ''GL''(''n'','''R''') contient toutes les [[matrice inversible|matrices inversibles]] à ''n'' lignes et ''n'' colonnes et coefficients [[nombre réel|réels]]. Le groupe diédral mentionné ci-dessus peut être vu comme un très petit groupe de matrices. Un autre groupe de matrices très important est le [[Groupe orthogonal|groupe spécial orthogonal]] ''SO''(''n''). Il décrit toutes les rotations possibles à ''n'' dimensions. Via les [[angles d'Euler]], les [[matrice de rotation|matrices de rotation]] sont utilisées en [[infographie]] pour la [[synthèse d'image]]s.
 
La théorie des représentations est à la fois une application du concept de groupe et important pour une compréhension plus profonde de ce concept. Elle consiste à étudier un groupe par son action sur d'autres espaces. Une grande catégorie de représentations de groupes est celle des représentations linéaires, lorsque le groupe opère sur un [[espace vectoriel]] comme l'[[espace euclidien]] à trois dimensions. Une représentation d'un groupe ''G'' sur un espace vectoriel réel à ''n'' dimensions est simplement un homomorphismemorphisme de groupes
:''ρ'': ''G'' → ''GL''(''n'', '''R''')
du groupe ''G'' vers le groupe général linéaire. De cette façon, l'opération de groupe, qui peut être définie de façon abstraite, est transposée en la multiplication de matrices, ce qui la rend accessible à des calculs explicites.
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La classification des groupes finis mène rapidement à des mathématiques profondes et difficiles. D'après le [[théorème de Lagrange sur les groupes|théorème de Lagrange]], les groupes finis d'ordre ''p'', où ''p'' est un [[nombre premier]], sont nécessairement cycliques, donc abéliens et isomorphes à '''Z'''<sub>''p''</sub>. On peut également montrer que les groupes d'ordre ''p''<sup>2</sup> sont abéliens. Ce résultat ne se généralise pas à ''p''<sup>3</sup>, comme le montre le groupe diédral ''D''<sub>4</sub> non abélien d'ordre 8&nbsp;=&nbsp;2<sup>3</sup>. Un [[système de calcul formel]] peut être utilisé pour établir une [[liste des petits groupes]], mais il n'existe aucune classification de tous les groupes finis.
 
Une étape intermédiaire est la [[classification des groupes simples finis]]. Un groupe ''G'' non [[groupe trivial|trivial]] est dit [[groupe simple|simple]] si ses seuls [[sous-groupe normal|sous-groupes normaux]] sont son sous-groupe trivial (réduit à l'élément neutre) et le groupe ''G'' lui-même. Le [[théorème de Jordan-Hölder]] désigne les groupes simples comme étant les « briques » utilisées pour construire tous les groupes finis. L'élaboration de la [[liste des groupes finis simples]] fut un résultat majeur de la théorie des groupes contemporaine<ref>Voir par exemple Puig, Lluis, {{pdf}}Article|auteur=Lluis ''[Puig|url=http://archive.numdam.org/article/SB_1981-1982__24__101_0.pdf |titre=La classification des groupes finis simples : bref aperçu et quelques conséquences internes]'', |revue=[[Séminaire Bourbaki, ]]|issue=24, |year=1981-1982}}.</ref>. [[Richard Borcherds]], lauréat de la [[médaille Fields]] en 1998, parvint à prouver les conjectures ''[[monstrous moonshine]]'', une relation surprenante et profonde entre le plus grand [[groupe sporadique]] fini simple (le ''[[groupe Monstre]]'') et certaines [[forme modulaire|formes modulaires]], qui font partie de l'[[analyse complexe]] et de la [[théorie des cordes]], une théorie supposée unifier la description de nombreux phénomènes physiques.
 
== Groupes munis d'une autre structure ==
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[[Fichier:Circle as Lie group2.svg|thumb|Le [[cercle trigonométrique]] du [[plan complexe]] muni de la multiplication usuelle est un groupe. Il est topologique car la multiplication est continue. C'est aussi une [[variété (géométrie)|variété]] car chaque [[voisinage (mathématiques)|petit morceau]] (comme celui indiqué en rouge) est semblable à la [[droite réelle]]. Ces deux propriétés en font un [[groupe de Lie]].]]
Certains [[espace topologique|espaces topologiques]] peuvent être munis d'une loi de groupe. Pour que la loi du groupe et la topologie interagissent correctement, les opérations du groupe doivent être [[Continuité (mathématiques)|continues]], c'est-à-dire que {{nobr|''g'' • ''h'',}} et ''g''<sup>−1</sup> ne doivent pas beaucoup varier si ''g'' et ''h'' varient peu. De tels groupes sont dits ''groupes topologiques''. Les exemples les plus courants sont le groupe des [[nombres réels]] non nuls, muni de la multiplication usuelle {{nobr|('''R''' \ {0}, ·)}}, ainsi que les [[corps topologique]]s semblables comme celui des [[nombres complexes]] ou les [[nombres p-adiques]]. Tous ces groupes sont [[groupe topologique localement compact|localement compacts]], ils ont donc une [[mesure de Haar]] et peuvent être étudiés via l'[[analyse harmonique]]. La mesure de Haar offre un formalisme abstrait des [[intégrale (mathématiques)|intégrales]] invariantes. L'invariance signifie, dans le cas des nombres réels par exemple :
: <math>\int f(x)\,dx{\rm d}x = \int f(x+c)\,dx{\rm d}x</math>
pour toute constante ''c''. Les groupes de matrices à coefficients dans ces corps relèvent de ce régime, comme les [[anneau adélique|anneaux adèles]] et les {{Lien|trad=Adelic algebraic group|lang=en|fr=Groupe algébrique adélique|texte=groupes algébriques adéliques}} qui sont fondamentaux en théorie des nombres. Les groupes de Galois d'extensions de corps infinis comme le [[groupe de Galois absolu]] peuvent aussi être équipés d'une topologie, la [[Groupe profini|topologie de Krull]], qui est à son tour centrale pour généraliser la connexion entre les corps et les groupes d'extensions de corps infinis esquissée plus haut. Une généralisation avancée de cette idée, adaptée aux besoins de la [[géométrie algébrique]], est le {{Lien|trad=Étale fundamental group|lang=en|fr=groupe fondamental étale}}.
 
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où det désigne le [[déterminant (mathématiques)|déterminant]], qui est une application continue.
 
Les groupes de Lie sont d'une importance fondamentale en physique : le [[théorème de Noether (physique)|théorème de Noether]] exprime l'équivalence qui existe entre les [[loi de conservation|lois de conservation]] et l'invariance des [[loi physique|lois physiques]] en ce qui concerne les [[symétrie (physique)|symétries en physique]]. Les [[Rotation plane|rotations]], ainsi que les [[translation (géométrie)|translations]] dans l'[[espace (notion)|espace]] et le [[temps]], sont des symétries de base des lois de la [[mécanique (science)|mécanique]]. Elles peuvent notamment être utilisées pour construire des modèles simples — imposer par exemple un axe de symétrie à une situation conduit généralement à une nette simplification des équations nécessaires à sa description physique. Une autre exemple est la [[transformation de Lorentz]], qui relie les mesures du temps et de la vitesse de deux observateurs en mouvement relatif. Elle peut être déduite par un raisonnement purement théorique sur le groupe des [[transformations de Galilée]] de l'[[espace de Minkowski]]. Ce dernier sert — en l'absence d'une [[gravitation]] significative — à modéliser l'[[espace-temps]] en [[relativité restreinte]]. Le groupe des [[isométrie]]s de l'espace de Minkowski est appelé [[Groupe de Poincaré (transformations)|Groupegroupe de Poincaré]]. De ce fait, celui-ci joue un rôle pivot en relativité restreinte et, par conséquent, pour la [[théorie quantique des champs]].
 
== Généralisations ==
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-->
 
== AnnexesNotes et références==
{{Traduction/Référence|en|Group (mathematics)|282515541|type=n}}
=== Bibliographie ===
 
* {{Ouvrage
| titre = Introduction à la théorie des groupes de Lie
| éditeur = Springer
| auteur =[[Roger Godement]]
| année = 2004
| lieu =
| publi =
| pages = 305
| isbn = 3540200347
| oclc =
| commentaire =
}}
* {{Lang1}}
* {{Article
| id = Bauer1933
| nom =[[Edmond Bauer]]
| titre = Introduction à la théorie des groupes et à ses applications en physique quantique
| périodique = Annales de l'IHP
| lien périodique =Annales Henri Poincaré
| volume = 4
| numéro = 1
| jour =
| mois =
| année = 1933
| pages = 1-170
| ISSN =
| url texte = http://archive.numdam.org/article/AIHP_1933__4_1_1_0.pdf
| consulté le =
}}
* Jean Fresnel, ''Groupes'', Paris, Hermann, 2001 {{ISBN|978-2-7056-1448-5}}
 
=== Notes ===
{{Traduction/Référence|en|Group (mathematics)|282515541}}
{{Références|colonnes=2}}
 
== Voir aussi ==
{{Autres projets|wikiversity=Groupe (mathématiques)}}
===Articles connexes===
{{Colonnes|nombre=3|
* [[Groupe abélien de type fini]]
* [[Groupe ax + b]]
Ligne 580 ⟶ 522 :
* [[Produit semi-direct]]
* [[réseau (géométrie)|Réseau]]
}}
=== Bibliographie ===
 
* {{Ouvrage
| titre = Introduction à la théorie des groupes de Lie
| éditeur = Springer
| auteur =[[Roger Godement]]
| année = 2004
| lieu =
| publi =
| pages = 305
| isbn = 3540200347
}}
* {{Lang1}}
* Jean Fresnel, ''Groupes'', Paris, Hermann, 2001 {{ISBN|978-2-7056-1448-5}}
 
{{Portail|algèbre}}