« L'Assiette au beurre » : différence entre les versions

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== Description ==
Dans un texte à valeur {{citation|programmatique<ref name="Bouchard">{{chapitre|titre chapitre=Le marché de l’art vu par L’Assiette au beurre : quelques perspectives ouvertes par un regard oblique|prénom1=Anne-Marie|nom1=Bouchard|titre ouvrage=L'art de la caricature|auteurs ouvrage=Ségolène Le Men|éditeur= Presses universitaires de Paris Ouest|année=2011|url=http://books.openedition.org/pupo/2206}}.</ref>}} publié dans le septième numéro du 16 mai 1901, [[Samuel-Sigismond Schwarz|Samuel Schwarz]] précise ainsi ce qu'il estime être l'avantage compétitif de son périodique : {{citation bloc|Au lieu de suivre l'exemple de certains journaux et de nous contenter de varier la couleur de notre couverture, nous a[v]ons résolument pris le parti de paraître dans l'ensemble sur papier de couleur qui variera suivant les numéros [...] Nous désirons, qu’au bout de l’année, la collection de L’Assiette au beurre constitue une véritable histoire artistique de tous les progrès réalisés, tant par l’art de l’imprimeur que par celui du graveur et du papetier. Est-il besoin d’ajouter que L’Assiette au beurre dépassant le point de vue même de l’art se consacrera à la défense sociale ? Nous sommes, en effet, arrivés à ce tournant de l’histoire où il est du devoir d’aborder de front, particulièrement dans un journal qui s’adresse aux penseurs et aux artistes, la question sociale sous ses aspects les plus divers<ref>Encart supplément au numéro du 16 mai 1901, cité par {{harvsp|Dixmier|Dixmier|1974|p=41}}.</ref>.}}
 
Ce projet se traduit par une maquette qui distingue la revue des autres feuilles humoristiques françaises, telles ''[[Le Rire]]'', ''[[Le Sourire (magazine)|Le Sourire]]'', ou, dans un registre proche, ''[[Le Cri de Paris]]'' : chaque numéro est édité en format album et comprend majoritairement {{incise|voire parfois exclusivement}} des [[dessin]]s et [[caricature]]s en [[bichromie|bi-]] ou [[trichromie]] et en pleine (ou double) page (au lieu de quarts de page habituels), avec un minimum de 16 pages illustrées<ref name="Bouchard"/>. Régulièrement, la réalisation d'un numéro sur un thème précis est confiée à un seul artiste, ce qui fait de cette livraison un véritable album. Des numéros spéciaux peuvent contenir jusqu'à 48 pages. Les images sont obtenues à partir de dessins originaux qui sont ensuite gravés suivant le procédé de la [[zincographie]]<ref name="Appelbaum_vii"/>.
 
''L'Assiette au beurre'' se caractérise ainsi par la {{citation|recherche d’une certaine qualité visuelle mettant en valeur un contenu essentiellement politique<ref name="Bouchard"/>}}, grâce au recours aux {{citation|meilleurs dessinateurs de la Belle Époque<ref>{{article|titre=Dossier: Les "bagnes d'enfants" en question|périodique=Revue d'histoire de l'enfance « irrégulière »|prénom1=Jean-Jacques|nom1=Yvorel|numéro=13|année=2011|url texte=https://rhei.revues.org/3228}}.</ref>}}. En témoignent le slogan de la revue, {{citation|la plus artistique des revues politiques}} ou cette vantardisepublicité insérée dans un numéro de 1904 : {{citation|Pourquoi L’Assiette au beurre passe pour être le premier satirique du monde. Parce que L’Assiette au beurre a compris qu’on pouvait fort bien allier l’ART avec la SATIRE, sans faire avaler au public les images épinalesques ou les caricatures informes des journaux à gros tirage<ref name="Bouchard"/>}}. Anne-Marie Bouchard souligne à cet égard la capacité de la revue à rémunérer les dessinateurs, comme toutes les autres revues illustrées et organes de presse. La vente de dessin à la presse était pour un artiste {{citation|une activité plus rémunératrice que la vente de ses toiles<ref>{{article|nom=Delporte |prénom=Christian |titre=Le dessinateur de presse, de l'artiste au journaliste |périodique=Vingtième Siècle, revue d'histoire |numéro=35 |mois=juillet-septembre |année=1992|passage=29-41|lire en ligne=http://www.persee.fr/docAsPDF/xxs_0294-1759_1992_num_35_1_2563.pdf}}</ref>}}{{note|Certains des artistes collaborant à ''L'Assiette au beurre'' trouvent cependant leur rémunération insuffisante. Stanley Appelbaum rapporte le propos suivant de [[Théophile Alexandre Steinlen|Steinlen]] en 1903 : {{citation|Si ''L'Assiette au beurre'' n'était pas le seul périodique dans lequel on puisse exprimer certaines choses librement, nous l'aurions tous quitté. En restant, nous faisons un sacrifice à l'Art et à l'Idée anarchiste<ref name="Appelbaum_VI"/>.}} Ralph Shikes évoque également le mécontentement pécuniaire de [[Jules Grandjouan|Grandjouan]]<ref>{{chapitre|langue=en|titre chapitre=Five Artists in the Service of Politics in the Pages of L'Assiette au Beurre|prénom1=Ralph|nom1=Shikes|titre ouvrage=Art and Architecture in the Service of Politics|auteurs ouvrage= Henry A. Millon et Linda Nochlin|éditeur=MIT Press|passage=163|année=1978}}.</ref>.|group="N"}}{{,}}{{note|La rémunération des contributions suit un barème complexe, qui tient compte aussi bien de la notoriété de l'artiste que de la nature de la contribution, selon la taille de l'illustration et l'existence de prestations annexes, telle la composition typographique ou les légendes, et variant ainsi de 200 à {{unité|2000|francs}}<ref name="Appelbaum_vii"/>.|group="N"}}., Cetteune pratique alors rare, qui permet à l'éditeur de {{citation|fédérer un ensemble d’individus, et ce en dépit de l’absence d’orientation éditoriale expressément affichée au-delà d’une volonté de « défense sociale »<ref name="Bouchard"/>}}. BouchardElle note également que cette nouveauté éditoriale est contemporaine d'une amélioration des techniques de reproduction que certains théoriciens anarchistes de l'époque, tel [[Bernard Lazare]], considèrent la reproduction massive que permettent les nouvelles techniques comme {{citation|garante de l’utilité morale de l’œuvre d’art}}, par opposition à {{citation|l’aura de l’œuvre d’art originale et, par extension, celle de la propriété intellectuelle}}<ref name="Bouchard"/>{{,}}
{{note|[[Kees van Dongen|Van Dongen]], un anarchiste convaincu, qui participe à ''L'Assiette au beurre'' dès 1901, ne peint pratiquement pas entre 1896 et 1903, préférant à la peinture {{citation|l'art démocratique de l'imprimé<ref name="Leighten"/>}}, qu'il s'agisse de ''L'Assiette'' ou d'autres publications auxquelles il donne des contributions plus édulcorées, comme ''Frou-Frou'', Le ''Rab'lais'', Le ''Rire'' ou ''L'Indiscret''. Il écrit à un ami en 1901 : {{citation|À quoi cela sert-il de produire des tableaux qui ne servent qu'au luxe, quand nous sommes entourés partout de pauvreté ? Je préfère travailler autant que possible pour le bien commun, plutôt que pour quelques fripons délibérés ou involontaires. C'est pourquoi je dessine pour des magazines et j'ai abandonné la peinture ; je n'en fais qu'un peu, de temps en temps, et pour moi-même<ref group="N">Cité par {{ouvrage|titre=Van Dongen|prénom1= Jean-Michel|nom1=Bouhours |prénom2=Nathalie|nom2=Bondil|prénom3= Martine|nom3=d'Astier|prénom4=Anita|nom4=Hopmans |éditeur=Hazan|année=2008|passage=112}}.</ref>.}} De même, [[František Kupka]] juge la publication dans des périodiques {{citation|plus démocratique}} que la peinture<ref name="Hage">{{chapitre|langue=en|titre chapitre=A democratic medium: František Kupka's Call for Social Change in the ''Money'' issue of ''L'Assiette au beurre''|prénom1=Emily|nom1=Hage|titre ouvrage=Art and Social Change|auteurs ouvrage=Susan Dixon et Klare Scarborough|éditeur=La Salle University Museum|année=2015|passage=93-95|url=https://books.google.fr/books?id=a820CwAAQBAJ&pg=PA103}}.</ref> et expliquera en 1905 avoir cessé de contribuer à ''L'Assiette au beurre'' {{citation|parce que le nouveau propriétaire [Joncières] veut seulement des illustrations qui ne troublent pas la digestion du lecteur<ref>{{ouvrage|langue=en|titre=The Liberation of Painting: Modernism and Anarchism in Avant-Guerre Paris|prénom1=Patricia|nom1=Leighten|éditeur=University of Chicago Press|année=2013|passage=201|url=https://books.google.fr/books?id=wUMJAgAAQBAJ&pg=PA201}}.</ref>.}}|group="N"}}.
 
Patricia Leighten note que ''L'Assiette au beurre'' est également un périodique {{citation|ouvertement propagandiste}}, s'adressant à la classe ouvrière et exprimant une sensibilité anarchiste dans le traitement des événements, à travers des thèmes principaux qui sont l'opposition au gouvernement, l'[[anticléricalisme]], l'[[antimilitarisme]], l'[[anticolonialisme]] et la critique de la police et des tribunaux<ref name="Leighten"/>. Pour cette historienne, Schwarz et plus tard Joncières {{citation|ont de nombreux amis dans les cercles anarchistes et sans aucun doute leurs propres positions politiques, mais le point de vue exprimé par les caricatures [de ''L'Assiette''] n'est ni toujours le même, ni dirigé [...] Les deux éditeurs ont considéré leur publication comme une entreprise destinée à faire du profit, pas comme le véhicule de leurs propres idées (qu'elles aient été définies ou non) et certainement pas comme un journal {{citation|militant}}}}<ref name="Leighten"/>.
 
Selon Élisabeth et Michel Dixmier, il ne faut pas oublier que {{citation|L’Assiette au beurre était une affaire financière qui devait être rentable. Elle a toujours appartenu à des groupes de presse qui par ailleurs éditaient toutes sortes de journaux, revues, livres qui n’avaient aucun caractère politique}}<ref name="Dixmier_22"/>. Selon eux, si la revue a parfois {{citation|été amenée à prendre des positions voisines de l'extrême gauche, […] cela tient davantage à la liberté d'expression laissée à quelques dessinateurs engagés qu'à la poursuite d'une ligne politique précise}}<ref>{{harvsp|Dixmier|Dixmier|p=335}}</ref>. Ils relèvent que [[Léon Bloy]] et [[André Salmon]] considéraient Schwarz comme un {{citation|industriel}}, André Salmon le qualifiant même de {{citation|marchand de papier qui eût vendu n'importe lequel}}<ref name="Dixmier_22">{{harvsp|Dixmier|Dixmier|1974|p=22}}</ref>, et, concernant Joncières, se limitent à rapporter que si, selon la fille de ce dernier, il {{citation|avait, depuis sa jeunesse, gardé un certain idéal de fraternité humaine, de justice}}, que son {{citation|milieu familial [était] attaché à des valeurs traditionnelles tant dans le domaine de l'art que dans celui de la politique}}<ref>{{harvsp|Dixmier|Dixmier|p=30-31}}</ref>.
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==== Le titre ====
[[File:Le Quadrille naturaliste.jpg|thumb|right|upright=0.8|alt=Deux danseuses dans une assiette.|''Le Quadrille naturaliste'', dessin d'[[Adolphe Willette]], 1885.]]
L'expression d'« assiette au beurre », peu usitée au {{s-|XXI}}, est en revanche très en vogue à la fin du {{s-|XIX}}, pour désigner une {{citation|place lucrative}}, un {{citation|ensemble de privilèges des personnes au pouvoir}} ou encore une {{citation|source de profit plus ou moins licite}}<ref>{{article|titre=Métamorphose de l'Angleterre dans L'Assiette au beurre|prénom1=Reto|nom1=Monico|périodique=Carnets|numéro=5|moi=mai|année=2013|url texte=http://revistas.ua.pt/index.php/Carnets/article/view/2260/2122}}</ref>, dans un contexte où les métaphores culinaires appliquées à la politique sont courantes<ref>{{article|titre=Métaphores autour de l’''assiette au beurre''|prénom1=Maurice|nom1=Tournier|périodique=Mots|jour=19|mois=juin|année=1989|url texte=http://books.openedition.org/enseditions/1704}}.</ref>{{,}}{{note|Dans une note de son édition des mémoires de Mathilde Mauté de de Fleurville, qui fut l'épouse de [[Paul Verlaine]], Michaël Pakenham rappelle que {{citation|déjà en en 1831 une lithographie de [[Nicolas-Toussaint Charlet|Charlet]] a pour légende : {{citation|C'est toujours les mêmes qui tiennent l'assiette au beurre}}<ref>{{ouvrage|titre=Mémoires de ma vie|nom1=Ex-Madame Paul Verlaine|éditeur=Champvallon|année=1992|passage=271|url=https://books.google.fr/books?id=MvbS9Q6eSKMC&pg=PA271}}.</ref>}}. En 1871, Jules Perrin chante aux Ambassadeurs une chanson de [[Paul Burani]] sur une musique de Charles Pourny, dont le refrain est : {{citation|C'est pas toujours les mêmes / Qu'auront l'assiette au beurr'/Et allons y tout d'même/Au p'tit bonheur.<ref>{{ouvrage|titre=Les Refrains modernes : chansonnier nouveau, contenant les meilleures romances, chansonnettes, chansons comiques et actualités de plus célèbres auteurs du jour|éditeur=Le Baily|année=1875 (?)|passage=139|url=https://babel.hathitrust.org/cgi/pt?id=osu.32435002669612;view=1up;seq=149}}</ref>}}.|group="N"}}. Selon {{qui|certaines sources}}, elle remonterait au Moyen Âge : ajouter du beurre aux aliments servis dans l'assiette, c'est signifier par là qu'on en a les moyens, par opposition au « bouillon gras du pauvre », contenant ce que les [[Hygiénisme|hygiénistes]] appellent en cette [[Fin de siècle|fin-de-siècle]], la « mauvaise graisse ». Par extension, dire que quelqu'un ou qu'un groupe de personnes « possède l'assiette au beurre », c'est suggérer qu'il a l'aisance, le [[nouveau riche|privilège soudain]], l'assurance d'un confort regardé ici comme abusif voire superflu et surtout vulgaire<ref>[http://www.expressio.fr/expressions/mettre-du-beurre-dans-les-epinards.php Définition et origines de l'expression] sur ''Expressio.fr'', en ligne.</ref>{{,}}{{Note|Dans un essai illustré édité chez Perrin en 1890, [[John Grand-Carteret]] évoque le travail de l'éditeur Felix Bagel, originaire de [[Düsseldorf]], qui n'hésite pas à publier des caricatures dénonçant la vulgarité de certains militaires prussiens et de toute cette bourgeoisie de la nouvelle Allemagne conquérante et industrielle : sur les origines probables de ''L'Assiette au beurre'' dans ce qui constitue l'esprit satirique allemand d'avant 1900 — sans compter l'impact probable sur Schwarz de ''[[Simplicissimus (revue)|Simplicissimus]]''<ref>Lire [https://archive.org/stream/bismarckencaric00grangoog#page/n11/mode/2up ''Bismarck en caricatures''], {{pages|110-112}}, ainsi que l'introduction.</ref>.|group="N"}}. La [[métaphore]] se retrouve également dans l'expression « promettre l'assiette au beurre pour tous », qui désigne les promesses [[démagogie|démagogiques]] de certains candidats{{note|[[Alphonse Allais]] prête ainsi au [[s:Le Captain Cap/I/Un mot sur le Captain Cap|Captain Cap]] la revendication suivante : {{citation|Loin d’être l’apanage de certains, l’assiette au beurre doit devenir le domaine de tous}}.|group="N"}}. Cet aspect est par exemple décliné dans la revue-spectacle ''L'Assiette au beurre'', un « quadrille naturaliste » lié aux [[Arts Incohérents]] et présenté en décembre 1885 sur la scène du [[théâtre Beaumarchais]]. Son programme a d'ailleurs été illustré, dans un esprit typiquement carnavalesque [[Montmartre|montmartrois]], par [[Adolphe Léon Willette|Adolphe Willette]], l'un des premiers contributeurs à la revue de Schwarz, ainsi que par [[Alfred Choubrac|Choubrac]]<ref>''L' Assiette au beurre : revue en huit tableaux'' de Bertol-Graivil et [[Henry Buguet]] ([http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8436639p voir en ligne] sur [[Gallica]].</ref>{{,}}<ref>''Direction Bargel. Théâtre Beaumarchais. 1885. L'assiette au beurre. Revue'', estampe d'[[Alfred Choubrac]] ([http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8436640b voir en ligne] sur [[Gallica]]).</ref>. L'expression a souvent une connotation [[Antiparlementarisme|antiparlementaire]]<ref>{{article|titre=« Regardez-les donc sauter, c’est nos députés ! » : L’antiparlementarisme en chansons, 1880-1934|prénom1=Jean-François « Maxou »|nom1=Heintzen|périodique=Siècles|numéro=32|année=2010|url texte=https://siecles.revues.org/917}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|titre=L’antiparlementarisme, une culture politique partagée ?|prénom1=Jean-Claude|nom1=Caron|périodique=Siècles|numéro=32|année=2010|lire en ligne=https://siecles.revues.org/916?lang=fr}}.</ref>{{,}}{{note| |group="N"|name="AAB"}}. Elle est encore employée dans un sens proche par le ''Journal d’Annonay'', en 1924, pour rappeler à ses lecteurs que {{citation|radical […] vient de radis : rouge en dehors, blanc en dedans, et toujours près de l’assiette au beurre<ref>Cité par {{article|titre=De l’anticartellisme à l’antiparlementarisme dans la France des années vingt|périodique=Siècles|prénom1=Jean-Étienne|nom1=Dubois|numéro=32|année=2010|url texte=https://siecles.revues.org/987}}</ref>.}}.
 
==== Samuel-Sigismond Schwarz ====
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[[Fichier:Lettre Willette Assiette au beurre.png|vignette|upright=0.8|left|alt=Vignettes, dont au centre une motte de beurre, illustrant un texte manuscrit.|La fin de la {{citation|lettre au Directeur}} de [[Adolphe Léon Willette|Willette]] dans le premier numéro de ''L'Assiette au beurre''<ref name="A1" group="A"/>.]]
Un dessin de [[Jean Veber]] occupe ensuite une double page, suivie par des créations de [[Charles Léandre]], [[Henri Gustave Jossot|Jossot]], Steinlein, [[Jacques Villon]], [[Charles Huard]], [[Hermann Vogel|Vogel]], [[Pierre Georges Jeanniot|Jeanniot]], [[Henri-Gabriel Ibels|Ibels]], [[František Kupka|Kupka]], [[Auguste Roubille|Roubille]], et [[Hermann-Paul]] en {{4e}} de couverture. Des lithographes sont souvent signalés au bas compositions<ref groupe="N">Le collectifnom de lithographes de Ruckert & c.ie, pages 1, dessin de Steinlen ; 6 dessin de Léandre et 12, dessin de Vogel ; Brendd'amourun pagegraveur 10lithographe, dessinMislos de VillonKrieger, 18,est dessinparfois designalé Roubilleen etbas 19,des dessin de Huard.</ref>compositions. {{refsou|L'achevé d'imprimé mentionne, outre le nom de Schwarz comme directeur de publication, l'imprimerie Charaire (Sceaux)}}<ref group="N">Quelques numéros plus tard, ce n'est plus Charaire mais l'« Imprimerie spéciale de l'Assiette au beurre » qui est mentionnée dans l'achevé au bas de la dernière page.</ref>. Peu de textes donc, et aucun programme anarchiste franchement avoué. En revanche, le ton est férocement satirique et irrespectueux des institutions et des nantis ; cette tendance ira croissante.
 
Il est à noter qu'à ses débuts, ''L'Assiette au beurre'' ne contient aucun encart publicitaire mais seulement un tiré à part de 4 pages inséré dans l'album<ref name="Appelbaum_vii"/>, mettant en valeur les productions périodiques et « littéraires » de Schwarz, notamment celles de ''La Bibliothèque générale'' qui lui appartenait également<ref group="N">La maison d'édition ''La Bibliothèque générale'' vendait, uniquement par abonnement, des livres reliés d'auteurs classiques en promettant quantités de cadeaux en prime.</ref>. Ici, avec ses quatre périodiques, Schwarz revendique « le plus gros tirage de la presse satirique et humoristique ».