« Thérapie de conversion » : différence entre les versions

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{{ébauche|LGBT}}
Une '''thérapie de conversion''', '''thérapie réparatrice''' ou '''thérapie de réorientation sexuelle''' est un ensemble de traitements [[Pseudo-science|médicauxpseudo-scientifiques]] ayant pour but de changer l'[[orientation sexuelle]] d'une personne de l'[[homosexualité]] à l'[[hétérosexualité]], ou de changer l'[[identité de genre]] d'une personne pour qu'elle ne soit plus [[Transgendérisme|transgenre]].
 
== Histoire ==
L'homosexualité a longtemps été considérée par le corps médical comme des <nowiki>[[Trouble psychique|maladies mentales]]</nowiki><ins>.</ins> Conséquemment, plusieurs thérapies de conversion ont vu le jour un peu partout dans le monde, par exemple par les sexologues [[William Masters et Virginia Johnson]].
 
En 1973, pour des raisons politiques<ref>{{Ouvrage|langue=anglais|auteur1=Ronald Bayer|titre=Homosexuality and American Psychiatry: The Politics of Diagnosis|passage=|lieu=|éditeur=Princeton University Press|année=1987|pages totales=249|isbn=|lire en ligne=}}</ref> et à la suite d'importantes pressions de groupe homophiles<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Beltrami É.; Couture, N. & Boulet, R.|titre=Chapitre 23, Homosexualités|périodique=In Psychiatrie clinique, approche bio-psycho-sociale|date=1988|isbn=2-89105-294-3|pages=654-678}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Malick Briki|titre=Psychiatrie et homosexualité|éditeur=Presses Universitaire de Franche-Comté|année=2009|pages totales=232|isbn=978-2-84867-251-9}}.</ref>, l'[[Association américaine de psychiatrie]] propose de substituer au diagnostic d'homosexualité celui de « perturbation de l'orientation sexuelle » dans le manuel américain de classification des maladies mentales (DSM). Dans la prise de position initiale de son Conseil d'administration, l'Association précise<ref>{{Lien web|langue=anglais|titre=Position Statement on Homosexuality and Civil Rights|url=http://www.well.com/~aquarius/apastatement.htm|consulté le=4 janvier 2017}}.</ref> :
Il est aujourd'hui admis en effet qu'elle résulte de troubles psychologiques dont l'origine est fixée dans la petite enfance d'un dysfonctionnement affectif avec le père ou la mère; Selon Freud elle résulte d'« Un très fort attachement érotique à une femme, le plus souvent à la mère, attachement suscité, favorisé par la tendresse exagérée de la mère elle-même, renforcé ensuite par l’effacement du père de l’existence de l’enfant » (Freud Etude sur Léonard de Vinci). « Il est généralement admis que des relations familiales médiocres, où l’enfant n’a que très peu ou aucun contact affectif sain avec l’un ou deux de ses parents, favoriserait d’une façon significative le risque pour qu’il devienne homosexuel. Dans ce cas, la plupart commencent par éprouver des pensées homoérotiques au début ou après la puberté. » (Idea – n°4 – avril 1993 – Dr Calum MacKellar).
 
{{Citation bloc|''Whereas homosexuality per se implies no impairment in judgment, stability, reliability, or general social or vocational capabilities, therefore, be it resolved that the American Psychiatric Association deplores all public and private discrimination against homosexuals in such areas as employment, housing, public accommodation, and licensing, and declares that no burden of proof shall be placed upon homosexuals greater than that imposed on any other persons''.|p. 497}}
Conséquemment, plusieurs thérapies de conversion ont vu le jour un peu partout dans le monde, par exemple par les sexologues <nowiki>[[William Masters et Virginia Johnson]]</nowiki>.
 
Un référendum est tenu sur cette question auprès des psychiatres membres qui l'emporte à 58%. Le même changement survient beaucoup plus tard dans le classement de l'[[Organisation mondiale de la santé]] ([[Classification internationale des maladies]]) où l'homosexualité est retirée des maladies mentales en 1992. La [[Chine]] fait de même le {{date|20 avril 2001}}<ref>Pierre Hurteau, ''Homosexualités masculines et religions du monde'', éditions L'Harmattan, 2010.</ref>.
Selon d'autres auteurs, 69% des homosexuels ont une mère hyper-affective. La plupart d’entre eux la décrivent comme séductrice ou castratrice (« L’homosexualité » – Jacques Corraze – PUF).
 
Les docteurs Gerard van den Aardweg (1987), Marmor (1980), Freud (1910, 1922), Siegelman (1974), Westwood (1960), Schofield (1965), Thomson (1973) et Kronemeyer (1980) ont observé que les hommes homosexuels ont un attachement anormal à la mère. Dans de tels cas, ces hommes s’identifieront plus tard de façon exagérée à la mère et se désidentifieront du père.
 
== Principes de la thérapie de conversion ==
{{...}}
Jusqu'au milieu des années 90, les techniques utilisées dans les thérapies de conversion ont suivi mimétiquement celles utilisées dans le traitement des [[Paraphilie|paraphiliesparaphilie]]s.
 
Comme pour certains troubles psychiatriques, des techniques médicales agressives telles que la [[lobotomie]] et la [[sismothérapie]] ont été expérimentées<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Malick Briki|titre=Psychiatrie et homosexualité. Malick Briki.|passage=|lieu=|éditeur=Presse universitaire de Franche-Comté.|année=|pages totales=|isbn=|lire en ligne=}}</ref>, durant la première partie du 20e siècle, pour tenter des changer l'orientation sexuelle de patients avec sensiblement la même inefficacité. Du côté de la psychanalyse, qui a dominé la psychothérapie durant la même période, Sigmund Freud entretenait une ambivalence face à l'homosexualité parce que, suivant sa théorie, l'homosexualité constituait une composante normale de la sexualité humaine et l'attirance exclusive pour les personnes de même sexe n'apparaissait pas toujours cliniquement intriquée dans des conflits précoces. Cette ambivalence s'exprimait déjà en 1903 (voir Menahem 2003<ref>{{Article|langue=français|auteur1=Ruth Menahem|titre=Désorientations sexuelles. Freud et l’homosexualité|périodique=Revue française de psychanalyse, 67(1)|date=2003|issn=|lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-francaise-de-psychanalyse-2003-1-page-11.htm|pages=}}</ref>), mais en 1935, Freud l'écrit de sa propre main dans une lettre, aujourd'hui célèbre<ref>{{Lien web|langue=anglais|titre=Lettre du 9 avril 1935|url=http://www.lettersofnote.com/2009/10/homosexuality-is-nothing-to-be-ashamed.html|site=|date=Letters of Note|consulté le=3 avril 2017}}</ref>, à la mère d'un jeune homosexuel où il dédramatise explicitement le diagnostic en invitant sa correspondante à ne pas considérer l'homosexualité de son fils comme une « maladie ».
Comme pour certains troubles psychiatriques, des techniques médicales telles que la [[lobotomie]] et la [[sismothérapie]] aujourd'hui très bien maîtrisées ont été expérimentées, durant la première partie du 20e siècle, pour tenter des changer l'orientation sexuelle de patients.
 
Les thérapies de conversion proprement ditedites apparaissent spécifiquement durant les années 60 à la faveur de l'élargissement des thérapies comportementales aux dysfonctions sexuelles. Les modalités reposent essentiellement sur les techniques aversives. Il s'agit de coupler un stimulus à contenu homosexuel (ex: image d'hommes nus) à un stimulus qui provoque des sensations déplaisantes (douleur, nausée, etc.).  Après plusieurs répétitions,  le stimulus sexuel à contenu homosexuel devient un stimulus conditionnel qui déclenche automatiquement une réponse d'anxiété chez le patient. Le stimulus aversif le plus souvent utilisé était le choc électrique<ref>{{Article|langue=anglais|auteur1=Bancroft, J., Marks, I.|titre=Electric aversion therapy of sexual deviations|périodique=Proceedings Royal Society of Medicine. (61)|date=1968|issn=|lire en ligne=|pages=796 -799}}</ref> (de faible intensité) administré sur le mollet, mais des stimuli olfactifs (ammoniaque) leur sont préféréespréférés par certains expérimentateurs<ref>{{Article|langue=anglais|auteur1=Colson, S.|titre=Olfactory aversion therapy for homosexual behavior.|périodique=Journal of Behavior Therapy and Experimental Psychiatry, 3|date=1972|issn=|lire en ligne=|pages=185 - 187.}}</ref>.  Les techniques aversives sont parfois aussi combinées à des techniques de rétroaction biologique qui consistent à équiper le sujet d'un instrument de mesure de l'excitation sexuelle et à intercaler un signal lumineux pour avertir le patient que son niveau d'excitation était trop élevé avant de l'exposer au stimulus aversif. De façon concomitante, le procédé consiste, ensuite, à présenter des stimuli sexuels alternatifs (ex: images de femmes nues) et de les associer à des sensations plaisante soit par simple disparition de la douleur, soit, le plus souvent, en invitant le patient à se masturber jusqu'à l'orgasme.  Différentes autres variantes de techniques visant à augmenter l'excitation face à des stimuli hétérosexuels ont été expérimentées<ref>{{Article|langue=anglais|auteur1=Barlow, D.|titre=Increasing Enheterosexual faitresponsiveness desin techniquesthe psychothérapeutiquestreatment beaucoupof plussexual efficacesdeviation: existentA aujourd'huireview consistantof enthe uneclinical lenteand réappropriationexperimental deevidence.|périodique=Behavior son identité sexuelle associée à une guérison des blessures psychologiques enfantinesTherapy. C'est à ce prix et4|date=1973|issn=|lire en mêmeligne=|pages=655 temps- en671}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=français|auteur1=Proulx laJ.|titre=La prisemodification dedes consciencepréférences quesexuelles|périodique=In l'objectifLes deagresseurs lasexuels,Théorie thérapieévaluation neet visetraitement. pasEd. plus à ne plus ressentir d'attraits sexuels pourDe la personne de même sexe mais plutôt à faireChenelières|date=1993|issn=|lire en sorteligne=|pages=134-40}}</ref>. que ces attraits puissent être correctement maîtrisés par le sujet qu'une véritable guérison finira par advenir avec l'aide du temps.
 
Au-delà des enjeux éthiques, la mesure de l'efficacité de ces techniques a été elle-même très discutée.  Les auteurs s'entendent pour reconnaitre que ces techniques se sont montrées capables de réduire l'excitation sexuelle déclenchée par des stimuli à contenuecontenu homosexuel<ref>{{Article|langue=anglais|auteur1=Bancroft J.|titre=A comparative study of aversion and desensitization in the treatment of homosexuality.|périodique=in Burns LE (ed): Behavior Therapy in the 1970s. Bristol, England, John Wright & Sons Ltd,|date=1970|issn=|lire en ligne=|pages=12-33}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=anglais|auteur1=McConaghy, N.|titre=Aversion therapy of homosexuality: Measures of efficacy.|périodique=American Journal of Psychiatry. 127(9)|date=1971|issn=|lire en ligne=|pages=1221 - 1224.}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=anglais|auteur1=Callahan, E., Leitenberg, H.|titre=Aversion therapy for sexual deviation: Contingent shock and covert sensitization.|périodique=Journal of Abnormal Psychology 81|date=1973|issn=|lire en ligne=|pages=60 -73}}</ref>, mais elles n'ont pas entrainé efficacement une augmentation de la réponse à des stimuli hétérosexuels et certainement pas transformé des homosexuels exclusifs en hétérosexuels<ref>{{Ouvrage|langue=anglais|auteur1=Seligman, M.E.P.|titre=What You Can Change and What You Can't: The Complete Guide to Self Improvement|passage=|lieu=|éditeur=Knopf|année=1993|pages totales=|isbn=|lire en ligne=}}</ref>.
 
== Mouvement d'interdiction des thérapies de conversion ==
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== Groupes partisans de la thérapie de conversion ==
Les plus fervents [[partisans]] de la thérapie de conversion sont principalement des groupes de [[Fondamentalisme|fondamentalistes]] [[chrétiens]] et d'autres organisations religieuses d'[[extrême droite]]<ref>{{article|langue=en|prénom1=Kenji|nom1=Yoshino|lien auteur1=|titre=Covering|périodique=[[Yale Law Journal]]|lien périodique=|volume=111|numéro=769|jour=|mois=|année=2002|pages=800|issn=|url texte=http://www.yalelawjournal.org/images/pdfs/327.pdf|consulté le=16 septembre 2013}}</ref>.
 
== Dans les œuvres de fiction ==