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{{Infobox Rôle monarchique
''' Catherine de Bulgarie''' était une [[impératrice]] byzantine. Elle serait née entre 1005 et 1010 et morte en 1063. Elle était l’épouse de l’[[empereur]] byzantin [[Isaac Ier Comnène]]. {{Infobox Rôle monarchique|charte=Impératrice|nom=Catherine de Bulgarie|image=|légende=|fonction1=[[Impératrice byzantine]]|à partir du fonction1=1057|jusqu'au fonction1=1059|durée1=|prédécesseur1=[[Hélène, femme de Constantin VIII|Hélène]]|successeur1=[[Eudocie Makrembolitissa]]|conflit=|titulature=|dynastie=|nom de naissance=|surnom=|date de naissance=Entre 1005 et 1010|lieu de naissance=|date de décès=1063|lieu de décès=|père=[[Ivan Vladislav]]|mère=Maria|conjoints=[[Isaac Ier|Isaac Ier Commène]]|liaison=|enfants=|sépulture=|religion=[[Christianisme]]|blason simple=|liste=}}
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'''Catherine de Bulgarie''' était une [[impératrice]] byzantine. Elle serait née entre 1005 et 1010 et morte en 1063. Elle était l’épouse de l’[[empereur]] byzantin [[Isaac Ier Comnène]].
 
== Biographie ==
 
=== Naissance ===
Catherine de [[Bulgarie]] ([[bulgare]]  : Aikaterina) serait née entre 1005 et 1010 en [[Bulgarie]]. Elle était la fille du dernier [[tsar]] bulgare, [[Ivan Vladislav]], et de sa femme la [[tsarine]] Marie. Ce dernier régna de 1015 à 1018<ref name="m"> {{harvsp|Kazhdan, |1991, {{|p.|=1011-1012}}</ref>. Une fois tsar, son père lui attribua le titre honorifique d’[[Auguste (titre)|Augusta]]<ref>Varzos, 1984, {{p.|44}}</ref>. Il est possible que le prénom Aikaterina n’était pas celui qu’elle avait à la naissance. Elle l’aurait adopté une fois mariée à Isaac. D’ailleurs, il était même assez fréquent pour les princesses étrangères se mariant dans une grande famille byzantine de changer de nom. De plus, le prénom Aikaterina semble avoir été rare à l’époque, car il n’est pas mentionné dans d’autres listes de mariages royaux<ref name="a">Walsh, 2007, {{p.|33}}</ref>.
 
=== Jeunesse ===
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==== Famille ====
Catherine eu deux enfants de son mariage avec Isaac : Manuel et Maria<ref>Varzos, 1984, {{p.|47}}</ref>. Leur fils serait né vers 1030 et mort entre 1042 et 1057. Il était fiancé à une jeune femme au moment de sa mort. Cette dernière était apparemment la fille d’un haut dignitaire de l’Empire byzantin. La fille de Catherine et d’Isaac serait née en 1034<ref>Varzos, 1984, {{p.|58-59}}</ref>. Par ailleurs, sa beauté est remarquée par l’historien [[Michel Psellos]] : « {{quoi|a beautiful girl, not only at the time when her hair was cut early in her life […] her simple robes showing off to advantage the warmth of her complexion and the gold-red of her hair […]}} »<ref name="r">Psellos, 1953, {{p.|247}}</ref>
 
Maria demeura toutefois célibataire toute sa vie.
 
===Impératrice de Byzance===
Catherine est elle aussi remarquée par Psellos qui l'a décrit ainsi que son héritage familial : {{quoi|« The empress -- a most remarkable woman, descended from a very noble family, foremost in works of piety […] »}}<ref name="r" />
 
Catherine devint officiellement impératrice de Byzance le {{date-|1 septembre 1057}} lors du couronnement de son mari<ref name="m" />. Ce dernier était auparavant un brillant général militaire pour l’Empire byzantin. Il accéda au trône suite à une révolution militaire dont il était l’un des principaux personnages<ref>Garland, 1999, 9. 168</ref>. Durant cette révolte, Catherine fut mise sous la protection du frère de son époux, [[Jean Comnène (domestique des Scholes)|Jean Comnène]]<ref>Skylitzes, 2010, {{p.|414}}</ref>. D’autres hommes furent aussi considérés pour assumer le rôle du futur empereur de Byzance. Toutefois, c’est Isaac qui devint empereur pour avoir gagné la faveur d’une grande partie de l’armée. Ainsi, comme il était soutenu par l’armée, il écarta facilement ses compétiteurs<ref name="t">Garland, 1999, {{p.|168}}</ref>.
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Le mari de Catherine décida d’abdiquer le 22 novembre 1059. Plusieurs causes semblent avoir influencé la décision de l’empereur. D’une part, les réformes militaires et bureaucratiques d’Isaac déplurent à plusieurs. De plus, Isaac avait, depuis un certain temps déjà, des troubles de santé<ref name="t" />. Enfin, certains pensent que Psellos a été celui qui a le plus influencé la décision de l’empereur d’abdiquer<ref name="t" />. Toujours est-il qu’Isaac se retira au [[Monastère du Stoudion]] à Constantinople. Il y resta jusqu’à sa mort, située entre le début de l’année 1060 et la fin de l’année 1061<ref name="y">Diehl, 1922, {{p.|247}}</ref>. Selon Psellos, cette abdication fut néanmoins fortement contestée par Catherine. Plusieurs historiens ont analysé les raisons qui poussèrent Catherine à contester l’abdication de son mari. Il est possible qu’elle désirait tout simplement garder son titre et son pouvoir grâce à son statut d’impératrice<ref>Diehl, 1922, {{p.|245-246}}</ref>.
Dans son ouvrage le plus célèbre, Psellos relata une conversation que cette dernière eue avec son mari. Elle l’implora de ne pas choisir d’abdiquer et de conserver le pouvoir : {{quoi|« And you -- have you no pity now for us in our desolation? What sort of feeling have you, to take away yourself from the palace, and leave me behind, condemned to a widowhood full of sorrow, and your daughter, a wretched orphan? Nor will that be the end of our sufferings. More dreadful things will follow. Hands, maybe not even friendly hands, will carry us off to faraway places of exile. They may decide on some worse fate. It may be some pitiless fellow will shed the blood of your dear ones. No doubt you will live on after you enter the Church, or perhaps you will die nobly, but what will be left for us? -- a life worse than death!' »}}<ref name="u">Psellos, 1953, {{p.|248}}</ref>
 
Plusieurs traits de l’impératrice, mais également des traits communs aux épouses byzantines du XI siècle, sont observés grâce à ce discours. D’abord, les deux grandes vertus des femmes byzantines du XI siècle étaient la fertilité et le maintien de la famille<ref name="i">Neville, 2010, {{p.|79}}</ref>. De plus, les femmes byzantines étaient souvent perçues comme ayant un comportement hystérique lorsqu’elles parlaient, car elles ne restaient pas aussi sereines que leur époux. En outre, elles étaient souvent décrites comme ayant une moins bonne capacité rhétorique que leur mari<ref name="o">Neville, 2010, {{p.|77}}</ref>. L’attitude d’Isaac durant ce discours est aussi révélatrice. L’empereur resta indifférent aux demandes de sa femme et sembla presque irrité par le comportement de celle-ci. Psellos remarqua d’ailleurs lui aussi l’attitude de l’empereur envers sa femme<ref name="o" /> : {{quoi|« […] 'Not you,' he replied, 'but this lady [Catherine] (the very words he used), this lady, true to her womanly instincts, first tries to prevent us from following wiser counsel, and then blames everyone else for a suggestion that I make myself' […] »}}<ref name="u" />
 
Grâce à ce discours relaté par Psellos, des comparaisons intéressantes entre Catherine et une autre grande impératrice byzantine, Théodora, peuvent être faites. Les raisons du discours de Catherine sont de natures familiales. Cette dernière avait conscience de la sécurité et stabilité financière que le titre de son mari assurait à sa fille et à elle-même. Elle savait aussi que l’avenir de sa fille dépendait du statut royal de son père afin de lui assurer un bon mariage. Il fallait donc que Catherine tente par tous les moyens possibles de raisonner son mari et le convaincre de conserver le pouvoir royal. Elle ne voulait pas s’assurer de garder le pouvoir royal à des fins avides ou pour demeurer célèbre, contrairement à Théodora. Cette comparaison entre les deux impératrices est fort importante, car elle permet de démontrer que Catherine conserva une meilleure image que Théodora parce qu’elle resta féminine. Elle demeura l’image parfaite de la mère protectrice qui a pour principal préoccupation sa famille. Cependant, elle perpétua le stéréotype voulant que les femmes étaient hystériques à travers la description du discours de Psellos<ref name="i" />. Toutefois, Catherine était consciente du rôle protecteur de son mari. De plus, étant bulgare, elle n’avait plus de famille proche et était ainsi laissée à elle-même si son mari décidait d’abdiquer. Enfin, les craintes de Catherine pour sa sécurité future et celle de sa fille sans son époux traduisent probablement le mauvais traitement des femmes sans défense à Byzance<ref>Hill, 2014, {{p.|61}}</ref>.
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=== Vie monastique ===
Suite à l’abdication de don mari, Catherine aurait peut-être régné pendant un certain temps avec l’empereur [[Constantin X Doukas]] avant de quitter la vie impériale. Elle décida de suivre l’exemple de son mari et entra au Monastère de Myrelaion en 1063. Sa fille, Maria, l’accompagna. Catherine suivit alors la coutume byzantine et changea de nom. Elle adopta le nom monastique d’Hélène ([[grec]]  : Xène) et consacra le reste de sa vie à la vie religieuse<ref>Diehl, 1922, {{p.|246-247}}</ref>. Chaque année, elle commémora aussi la mort de son mari<ref name="y" />.
Le monastère Myrelaion est désormais une Mosquée mieux connue sous le nom de [[Mosquée Bodrum]] à [[Istanbul]].