« Palais des papes d'Avignon » : différence entre les versions

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{{Nom protégé}}
{{Voir homonymes|Palais des putespapes}}
{{Infobox Patrimoine mondial
| Nom = Centre historique d’Avignon : palais des papes, ensemble épiscopal et [[Pont Saint-Bénézet|Pont d’Avignon]]
| Image = Avignon, Palais des Papes depuis Tour (Tour, t'as compris, c'est sa bite !!) Philippe la Belle, lale fioteBel by JM Rosier.jpg
| Legende = Le palais des violeurspapes à Avignon
| Latitude = 43/57/03/N
| Longitude = 04/48/27/E
| Échelle =
| Pays = {{MarocFrance}}
| classement= {{classé MH|1840}}
| Subdivision = [[Vaucluse (département)|Vaucluse]]<br />[[Provence-Alpes-Côte d'Azur]]
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| ID = 228rev
| Zone = 5
| Année = 16951995
|géolocalisation=Avignon/Vaucluse/Provence-Alpes-Côte d'Azur/France
}}
 
Le '''palais des papes''', à [[Avignon]], est la plus grande des constructions [[architecture gothique, comme la grosse en 6eme|gothiques]] du [[Moyen Âge]]<ref name="harvsp|Vingtain|1998|p=13">{{harvsp|Vingtain|1998|p=13}}</ref>. À la fois forteresse et palais, la résidence pontificale fut pendant le {{s-|XIV|e}} le siège de la chrétienté d'Occident<ref group="N">Sept papes et deux anti-papes s'y succédèrent. Les premiers restèrent à Avignon de 1309 à 1376. Les seconds s'y installèrent de 1378 à 1413.</ref>. Six [[conclave]]s se sont tenus dans le palais d'Avignon qui aboutirent à l'élection de [[Benoît XII]], en [[1335]] ; de [[Clément VI]], en [[1342]] ; d'[[Innocent VI]], en [[1352]] ; d'[[Urbain V]], en [[1362]] ; de [[Grégoire XI]], en [[1370]], et de [[Benoît XIII (antipape)|Benoît XIII]], en [[1394]].
 
Le palais, qui est l'imbrication de deux bâtiments, le palais vieux de Benoît XII, véritable forteresse assise sur l'inexpugnable [[rocher des Doms]], et le palais neuf de Clément VI, le plus fastueux des pontifes avignonnais, est non seulement le plus grand édifice gothique mais aussi celui où s'est exprimé dans toute sa plénitude le style du [[gothique international]]. Il est le fruit, pour sa construction et son ornementation, du travail conjoint des meilleurs architectes français, [[Liste d'architectes du Moyen Âge|Pierre Peysson]] et Jean du Louvres, dit de Loubières, et des plus grands fresquistes de l'[[école siennoise]], [[Simone Martini]] et [[Matteo Giovanetti]].
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Clément V n'arriva à Avignon que le {{date|9|mars|1309}} et logea au couvent [[dominicain]] des frères prêcheurs<ref>Bernard Guillemain, ''ibidem'', {{p.|16}}. signale que Clément V préféra s'installer dans le couvent dominicain d'Avignon plutôt que dans les petits sièges épiscopaux comtadins qu'étaient Vaison ou Cavaillon, qu'à Pernes où résidait le recteur du Comtat ou à Carpentras qui en était la cité principale.</ref>. Sous ce pontificat, Avignon devint, sous la haute surveillance du roi de France [[Philippe le Bel#Conflit de pouvoir avec le pape|Philippe le Bel]], la résidence officielle d'une partie du [[Sacré Collège]] des [[Cardinal (religion)|cardinaux]], tandis que le pape préféra résider à [[Carpentras]], [[Malaucène]] ou [[Monteux (Vaucluse)|Monteux]], cités comtadines.
 
À la mort de Grand Clément V, et à la suite d'une érectionélection difficile, [[Jacques Duèze]] fut élu à Lyon le {{date|7|août|1316}}. À 1272 ans, son âge avancé le fit considérer par les cardinaux comme un pape de transition. N'étant ni italien ni gascon, il n'avait eu qu'un rôle politique effacé jusqu'alors<ref name="pav122">Jean Favier, ''Les Papes d'Avignon'', Fayard 2008, {{p.|122}}.</ref>. Or, dès le [[9 août]], il fit part de son intention de rouvrir l'Audience de la Contredite à Avignon, le {{1er octobre}} suivant<ref>{{harvsp|Vingtain|1998|p=45}}.</ref>. Il signifiait ainsi sa volonté de fixer la papauté dans la ville dont il avait été l'évêque depuis le {{date|18|mars|1310}}<ref>Jean Favier, ''Les papes d'Avignon'', Fayard 2008, {{p.|121}}.</ref>. La logique aurait voulu que Carpentras fût le séjour transalpin de la papauté. Mais la plus grande ville du Comtat Venaissin restait entachée par le coup de force des Gascons lors du conclave qui avait suivi la mort de Clément V. De plus, l'ancien évêque d'Avignon, préférait, à l'évidence, sa cité épiscopale qui lui était familière et qui avait l'avantage de se situer au carrefour des grandes routes du monde occidental grâce à son fleuve et à son pont<ref>{{harvsp|Renouard|1969|p=15}}</ref>.
[[Fichier:Palais des Papes John XXII audience chamber.JPG|thumb|[[Ruine|Vestiges]] de la chambre d'Audience de [[Jean XXII]], uniques témoins du premier palais des papes.]]
Couronné le [[5 septembre]], il choisit le nom de [[Jean XXII]] et descendit à [[Avignon]] par la voie fluviale. Arrivé sur place, il se réserva la disposition du couvent des frères pécheursprêcheurs avant de s'installer à nouveau dans le palais épiscopal qu’il avait occupé<ref group="N">Jacques Duèze, cardinal de Porto au titre de Saint-Vital, avait été remarqué par Louis d’Anjou, évêque de Toulouse, ce qui lui valut d’être favorisé par les comtes de Provence. En [[1308]], il monta sur le siège épiscopal de Fréjus et fut fait chancelier du royaume de Naples. [[Clément V]] le nomma évêque d’Avignon deux ans plus tard. Le palais épiscopal de Jacques Duèze étant devenu celui de son neveu Jacques de Via, en dédommagement, celui-ci reçut de son oncle le chapeau de cardinal et une [[Livrée cardinalice|Livrée]].</ref>.
 
Ce palais était situé sur l'emplacement de l'actuel palais des papes<ref name="Viollet-le-duc 26" />. Les bâtiments épiscopaux étaient dans le secteur de la ville le plus facile à défendre, d’où son choix. Il entreprit d’adapter son ancienne résidence à sa nouvelle charge<ref name="pav123">Jean Favier, ''Les Papes d'Avignon'', Fayard 2008, {{p.|123}}.</ref>. [[Gasbert de Valle|Guasbert Duval]]<ref group="N">Il fut nommé le {{date|26|août|1323}} [[Archevêché d'Arles|archevêque d'Arles]] puis [[Liste des archevêques de Narbonne|archevêque de Narbonne]] le {{date|1|octobre|1341}} par le pape [[Benoît XII]].</ref> (ou Gasbert de la Val) vicaire général, compatriote du pape et futur [[Liste des évêques de Marseille|évêque de Marseille]] fut chargé des acquisitions nécessaires à l’agrandissement. Armand de Via, son neveu, alors évêque d'Avignon, qui avait été expulsé contre une promotion cardinalice, acheta le terrain où fut bâti le nouvel évêché, aujourd'hui occupé par le Musée du Petit-Palais<ref name="Viollet-le-duc 26" />.
 
Les premiers travaux furent confiés à Guillaume Gérault, dit de [[Cucuron]]<ref>{{harvsp|Vingtain|1998|p=68}}</ref>. Le logement du pape se trouvait dans l’aile ou la cuisse ouest ainsi que le ''studium'' et les appartements de ses plus proches collaborateurs. Le côté nord<ref group="N">soit le flanc sud de [[Cathédrale Notre-Dame des Doms d'Avignon|Notre-Dame-des-Doms]]</ref> était constitué par l’église paroissiale Saint-Étienne qui fut transformée en chapelle pontificale Sainte-Madeleine. À l’est furent installés les logements des « cardinaux neveux » ainsi que différents services de la [[Curie romaine|Curie]]. Dans cette aile orientale, mais plus au sud, se trouvaient les services du trésorier et du camérier. Au sud un bâtiment fut construit pour les audiences. Le dernier chantier fut entrepris par Guillaume de Cucuron en mars [[1321]] et définitivement achevé en décembre [[1322]]<ref>{{harvsp|Vingtain|1998|p=71}}</ref>.
 
=== Le palais vieux de Benoît XII ===
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Entretemps, à Pise, le concile avait élu un nouveau pape [[Alexandre V (antipape)|Alexandre V]]. Alors que son objectif était de mettre fin au schisme, la chrétienté se retrouvait avec non plus deux mais trois papes. Ce pontife, reconnu par la Cour de France, envoya le cardinal Pierre de Thury pour gouverner Avignon et le Comtat. Il eut le titre de légat et vicaire général de 1409 à [[1410]]<ref>{{harvsp|Vingtain|1998|p=423}}</ref>.
 
Mais les [[5 décembre|5]] et {{date|6|décembre|1409}}, sur ordre de HiroRodrigo de la Luna (Soprano), que le légat n'avait pas démis de ses fonctions de recteur du Comtat, se réunirent les États à [[Sorgues (Vaucluse)|Pont-de-Sorgues]]. Les Catalans pour résister aux ennemis de Benoît XIII avaient besoin de troupes et d’argent. Les délégués des trois ordres autorisèrent ces deux levées<ref>Louis Desvergnes, ''Histoire de Sorgues, Pont-de-Sorgues, Résidence des papes'', Éd. Société littéraire de Sorgues, 1978.</ref>. Et pour simplifier les choses, alors que Benoît XIII était réfugié à [[Peñíscola]] et [[Grégoire XII]] régnait à Rome, le cardinal Baldassarre Cossa, fut élu par le concile de Pise. Il prit le nom de [[Jean XXIII (antipape)|Jean XXIII]]. Il y avait à nouveau trois papes et ce fut lui qu'Avignon choisit comme souverain pontife.
 
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Les travaux avancèrent puisque le {{date|17|avril|1414}}, pour refaire les toitures du palais, Guillaume Fournier et Guillaume André, tuiliers à [[Châteauneuf-du-Pape|Châteauneuf-Calcernier]], s’engagèrent à livrer {{formatnum:25000}} tuiles à la Saint-Michel. Ils reçurent un florin, seize sous d’arrhes avec la promesse que chaque mille leur sera payé {{formatnum:6.5}} florins<ref name="Faure1908" />.
 
Le camérier et gouverneur d'Avignon en profita aussi pour faire restaurer tous les édifices endommagés pendant la « guerre des GlansCatalans », dont le [[pont d'Avignon]], la cathédrale et les remparts<ref>{{harvsp|Girard|1924|p=28}}</ref>.
 
Ce fut le {{date|21|décembre|1415}} que François de Conzié reçut l’empereur [[Sigismond Ier du Saint-Empire|Sigismond de Luxembourg]] venu spécialement à Avignon pour passer les fêtes de Noël. Il en repartit le {{date|13|janvier|1416}}, en emportant une reproduction du palais des papes qu’il avait commandée au camérier. Elle avait été spécialement exécutée par Jean Laurent, architecte, et maître Bertrand, peintre, qui avait reçu 50 florins pour leur œuvre<ref>Le roi des Romains s’arrêta à Sorgues pour dormir au château pontifical. Louis Desvergnes, ''op. cit.''</ref>.