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En conclusion, la méfiance commune face à la modernité (surtout sociale et politique) conduit à des prises de position allant d’assez larges accommodements à une hostilité farouche.
 
=== Divisions et convergences entre orientaux et occidentaux ===
 
Historiquement, l’ultra orthodoxie est [[ashkénaze]].
 
{{Citation|Les ultra-orthodoxes [[séfarades]] représentent un phénomène relativement récent, qui a pris toute son ampleur, depuis trente ans, avec la création et l’extraordinaire développement du parti [[Shass]]<ref name=LVS2>{{article|titre=Être séfarade et quitter le monde ultra-orthodoxe|auteur=Entretien avec Dr Florence Heymann par Dr Sonia Sarah Lipsyc|lire en ligne=http://csuq.org/wp-content/uploads/2015/12/LVS_DEC_2015_Dossier_Special.pdf|périodique=Magazine LVS|date=décembre 2015|page=45-47}}</ref>}}. Dans les premières décennies de l’État d'Israël, les ultra-orthodoxes orientaux ne possédaient pas d’institutions religieuses propres. Pour intégrer les écoles ashkénazes, ils avaient été obligés d'adopter les usages des ultra-orthodoxe européens et d'opérer une « transformation ashkénaze »(selon les termes de Yaacov Loupo) qui se traduit dans la tenue vestimentaire, les rites et les chants liturgiques, certaines pratiques de la loi juive ; {{Citation|il s’agit d’un état psychologique où les individus et groupes nient leur propre identité pour en adopter une autre<ref>Entretien avec Yaacov Loupo, chercheur à la Fondation de Jérusalem, "Comment les Séfarades sont devenus Ashkénazes et le restent au sein du courant ultra-orthodoxe en Israël", dans le magazine ''LVS'', Dossier spécial "Être Séfarade en Israël", p.43, consultable en ligne, http://csuq.org/wp-content/uploads/2015/12/LVS_DEC_2015_Dossier_Special.pdf</ref>}}. Dans les années 1980, sous la direction spirituelle de [[Ovadia Yosef]] (1920-2013), [[Grand-Rabbinat d'Israël|grand rabbin séfarade d'Israël]] et grâce à l'importance politique du [[Shass]], les haredim orientaux ont créé un système d’enseignement indépendant, parallèle à celui des communautés ashkénazes : « La source de l’éducation toranique » (''Maayan hahinoukh hatorani''), mais ils restent dispersés entre yeshivot (écoles académiques) ashkénazes et yeshivot séfarades<ref name=LVS2/>
 
{{Citation|Il existe toujours dans le monde ultra-orthodoxe une [[discrimination]] entre les [[séfarades]] et les [[ashkénaze]]s et ce, depuis leur première rencontre}}, discrimination qui se manifeste dans le contexte de la vie privée, comme dans le cadre des établissements scolaires<ref>Entretien avec Yaacov Loupo, chercheur à la Fondation de Jérusalem, "Comment les Séfarades sont devenus Ashkénazes et le restent au sein du courant ultra-orthodoxe en Israël", dans le magazine ''LVS'', Dossier spécial "Être Séfarade en Israël", p.44, consultable en ligne, http://csuq.org/wp-content/uploads/2015/12/LVS_DEC_2015_Dossier_Special.pdf</ref>. Ainsi, bien que les haredim ashkénazes n'interdisent pas formellement les mariages avec les haredim orientaux, cependant, ils les considèrent comme une forme d'humiliation. Ces unions sont jugées acceptables avec une femme ashkénaze handicapée ou d'une famille pauvre<ref>[[Israel Shahak]] et {{lien|Norton Mezvinsky}}, ''Jewish Fondamentalism in Israel'', 1999, "Ashkenazi Haredi Jews have never formally prohibited marriages with pious Jews from other communities. Such marriages, nevertheless, often have been--and still are--considered disgraces. Because of this, the heads of Ashkenazi Haredi yeshivot adopted the custom, still followed, of matching Oriental students, however distinguished in their studies, with either physically handicapped Ashkenazi brides or ones from poor families", chap. 3, "The Two Haredi Groups", consultable en ligne http://eagle.orgfree.com/alabasters_archive/haredi_groups.html.</ref>{{,}}<ref>Les [[mariages mixtes]] entre haredim ashkénazes et séfarades ne sont pas acceptés, sauf "si la personne d’origine ashkénaze a une tare, Entretien avec Yaacov Loupo, chercheur à la Fondation de Jérusalem, "Comment les Séfarades sont devenus Ashkénazes et le restent au sein du courant ultra-orthodoxe en Israël", dans le magazine ''LVS'', Dossier spécial "Être Séfarade en Israël", p.44, consultable en ligne, http://csuq.org/wp-content/uploads/2015/12/LVS_DEC_2015_Dossier_Special.pdf</ref>{{,}}<ref>"Les [[mariages]] entre Ashkénazes et Séfarades sont inexistants chez les ultra-orthodoxes", Florence Heymann, compte rendu en français de l'ouvrage de Haim Zicherman, "Voyage à l’intérieur de la société ultra-orthodoxe en Israël" (ouvrage en hébreu),« Haim Zicherman, Shahor kahol-lavan, Massa el tokh ha-hevra ha-haredit be-israel », ''Bulletin du Centre de recherche français à Jérusalem'' [En ligne], 26 | 2015, mis en ligne le 27 mars 2016, Consulté le 11 septembre 2017. URL : http://bcrfj.revues.org/7526</ref>".
 
En ce qui concerne les institutions ([[Yéchiva|yéchivot]]) ashkénazes, des quotas y limitent le nombre des élèves séfarades qui y sont admis. Une yéshiva est d'autant plus réputée en Israël qu'elle accueille peu d'élèves séfarades<ref>Entretien avec Yaacov Loupo, chercheur à la Fondation de Jérusalem, "Comment les Séfarades sont devenus Ashkénazes et le restent au sein du courant ultra-orthodoxe en Israël", dans le magazine ''LVS'', Dossier spécial "Être Séfarade en Israël", p.44, consultable en ligne, http://csuq.org/wp-content/uploads/2015/12/LVS_DEC_2015_Dossier_Special.pdf</ref>{{,}}<ref>"La discrimination peut prendre la forme de "[[numerus clausus]] visant les élèves orientaux dans les institutions ashkénazes", Florence Heymann, compte rendu en français de l'ouvrage de Haim Zicherman, "Voyage à l’intérieur de la société ultra-orthodoxe en Israël" (ouvrage en hébreu),« Haim Zicherman, Shahor kahol-lavan, Massa el tokh ha-hevra ha-haredit be-israel », ''Bulletin du Centre de recherche français à Jérusalem'' [En ligne], 26 | 2015, mis en ligne le 27 mars 2016, Consulté le 11 septembre 2017. URL : http://bcrfj.revues.org/7526 </ref>{{,}}<ref>"De nombreuses écoles ashkénazes ont instauré des quotas qui limitent le nombre d'élèves sépharades qui y sont admis", Yusuf Sarfati, professeur à la Illinois State University, ''Mobilizing religion in Middel-East Politics'', 2014, p.37, "Many of the Agudah schools have been implementing quotas that limit the admission of Sephardi children", consultable en ligne, [https://books.google.fr/books?id=KVFtAAAAQBAJ&pg=PA37&lpg=PA37&dq=sephardi+haredim+schools+quotas&source=bl&ots=2mP4s6c-oQ&sig=CcRB1H-jW-pGd74O6Fp1969spHs&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjNq86arqLWAhVCDMAKHbLQA3MQ6AEISDAE#v=onepage&q=sephardi%20haredim%20schools%20quotas&f=false].</ref>.
 
Dans l'affaire de l’école Emmanuel révélée par les médias en 2007, un mur séparait les élèves d’origines séfarade et ashkénaze. Un [[code vestimentaire]] permettait de distinguer les élèves des deux groupes<ref>Entretien avec Yaacov Loupo, chercheur à la Fondation de Jérusalem, "Comment les Séfarades sont devenus Ashkénazes et le restent au sein du courant ultra-orthodoxe en Israël", dans le magazine ''LVS'', Dossier spécial "Être Séfarade en Israël", p.44, consultable en ligne, http://csuq.org/wp-content/uploads/2015/12/LVS_DEC_2015_Dossier_Special.pdf</ref>. En juin 2010, une décision d'un juge de la Cour suprême interdisant la ségrégation entre élèves ashkénazes et séfarades pratiquée dans l'[[colonie israélienne|implantation]] d'Emmanuel provoque à Jérusalem une manifestation géante de protestation, à laquelle participent plus de {{formatnum:100000}} ''haredim'', qui refusent l'intervention de la justice dans l'organisation interne de l'école<ref>[http://www.rfi.fr/moyen-orient/20100617-manifestation-israel-plus-cent-mille-juifs-religieux-contre-cour-supreme Manifestation de plus de cent mille haredim], RFI, 17-06-2010.</ref>. Selon Yaacov Loupo, des situations semblables se rencontrent souvent mais ne sont pas médiatisées<ref>Entretien avec Yaacov Loupo, chercheur à la Fondation de Jérusalem, "Comment les Séfarades sont devenus Ashkénazes et le restent au sein du courant ultra-orthodoxe en Israël", dans le magazine ''LVS'', Dossier spécial "Être Séfarade en Israël", p.44, consultable en ligne, http://csuq.org/wp-content/uploads/2015/12/LVS_DEC_2015_Dossier_Special.pdf</ref>. Après un long combat juridique<ref>http://www.jpost.com/National-News/Sephardi-haredim-complain-to-court-about-ghettos-310348</ref>, les juifs orientaux ont obtenu en 2017 des mesures législatives visant à mettre fin à une "discrimination sur une base ethnique<ref>https://www.timesofisrael.com/ministers-move-to-end-anti-sephardi-discrimination-in-ultra-orthodox-schools/</ref>" dans les yeshivot aschkénazes.
 
D'un point de vue institutionnel, les ''haredim'' [[séfarade]]s sont restés au sein du réseau scolaire [[Agoudat Israël]] jusqu’en [[1984]]. Mais leur mise à l’écart des centres de pouvoir a provoqué la scission du [[Shass]] en [[1984]]. Les ''haredim'' séfarades ont aujourd’hui leurs propres chefs religieux ([[Ovadia Yossef]]), leur parti, et défendent les intérêts de leur communauté. Mais il n’y a pas non plus de rupture franche, en particulier avec le courant ''[[Mitnagdim]]''. Ils sont en effet souvent issus de ses ''yeshivot''. Les divergences entre haredim orientaux et occidentaux ont en effet été renforcées par celles entre ''[[Mitnagdim]]'' (lituaniens) et ''[[hassidim]]'' : « s’il est vrai que le Rav Schach [chef des ''[[Mitnagdim]]'' occidentaux] sembla particulièrement soucieux de doter les ''haredim'' séfarades d’une réelle représentation politique corrigeant ainsi l’inégalité ethnique originelle, il convient de souligner que sa démarche fut également dictée par d’autres types de considérations, visant à la fois à asseoir le pouvoir des lituaniens au sein du camp ''haredi'' et à optimiser la structuration de celui-ci en vue de conquêtes électorales futures. L’opposition entre ''hassidim'' et lituaniens fut, par conséquent, à l’origine de Shas, réactivée par le Rav Schach mais aussi par le Rav [[Ovadia Yossef]] qui, bien que [[séfarade]], était proche du courant lituanien<ref>[http://tel.ccsd.cnrs.fr/docs/00/02/89/06/PDF/th%E8se%20Myriam%20Charbit.pdf#search=%22Edah%20haredi%22 La revanche d’une identité ethnico-religieuse en Israël : la percée du parti Shas entre construction identitaire séfarade-haredi et dynamiques clientélistes], {{p.|232}}. Thèse de doctorat de l’Institut d’Études Politiques de Bordeaux IV, au format PDF.</ref> ».
 
=== Divisions sur les contraintes religieuses ===
 
{{Section à sourcer|date=août 2017}}
À partir de 1977, les partis religieux se sont retrouvés dans un rôle de pivot politique en [[Israël]], et en ont largement usé pour renforcer les lois de coercition religieuse (vente de porc, respect du [[chabbat]]…). Cette orientation s’explique pour deux raisons :
* Certaines ''mitzvot'' ne peuvent pas facilement être respectées de façon individuelle. C’est le cas de l’interdiction de regarder des images de « stupre ». Or, celles-ci s’étalent sur les publicités murales ou les couvertures de magazines. D’où la tentative d’interdire toute femme dénudée sur ces supports (en Israël), au moins dans les quartiers ''haredim''.
* Il existe une tradition selon laquelle [[klal Israël|tout Juif est comptable du comportement des autres]], ce qui fonde la punition collective de Dieu, détruisant l’Israël antique pour les manquements de certains. Le [[Tikkoun olam|« bon comportement » des autres Juifs]] (les non-Juifs ne sont pas concernés) intéresse donc aussi les ''haredim''.
 
Certains chefs religieux, comme le [[rav Chakh]], ont cependant contesté partiellement les tentatives de coercition religieuse en Israël. Pour eux, elles amplifient le conflit avec les Juifs laïcs, elles n’empêchent pas ceux-ci de commettre leurs péchés dans le privé, et ne les sauvent donc pas de la punition divine. Enfin, demander à une [[Knesset]] comprenant des laïcs, des marxistes, des [[Arabe]]s, de se prononcer sur la meilleure façon de suivre la loi religieuse juive n’est tout simplement pas sérieux.
 
Ce débat n’a jamais été vraiment tranché, mais la tendance à demander un renforcement de la législation religieuse en Israël est dominante.
 
Historiquement, l’ultra orthodoxie est [[ashkénaze]]. À compter des années 1950, des [[Séfarades]] sont rentrés dans le réseau scolaire [[Agoudat Israël]], et on a vu apparaître des ''haredim'' [[séfarade]]s.
 
Jusque dans les années 1980, les ultra-orthodoxes séfarades ne possédaient pas leurs propres institutions religieuses<ref name=LVS2>{{article|titre=Être séfarade et quitter le monde ultra-orthodoxe|auteur=Entretien avec Dr Florence Heymann par Dr Sonia Sarah Lipsyc|lire en ligne=http://csuq.org/wp-content/uploads/2015/12/LVS_DEC_2015_Dossier_Special.pdf|périodique=Magazine LVS|date=décembre 2015|page=45-47}}</ref>. Selon Florence Heymann, ceux, parmi les Séfarades qui voulaient maintenir un caractère ultra-orthodoxe ou harédi s’étaient donc « transformés en [[Ashkénazes]] », notamment par l'inscription de leurs enfants dans l’enseignement « [[Mitnagdim|lituanien]] » (sensibilité ultra-orthodoxe non-hassidique)<ref name=LVS2/>. À partir des années 1980, sous la direction spirituelle charismatique du rabbin [[Ovadia Yosef]] (1920-2013), [[Grand-Rabbinat d'Israël|grand rabbin séfarade d'Israël]] et grâce à l'importance politique du [[Shass]], ils ont créé un système d’enseignement parallèle à celui des communautés ashkénazes<ref name=LVS2/>. Cependant, les haredim orientaux restent toujours dispersés entre [[yechiva|yechivot]] (écoles académiques) [[Mitnagdim|lituanien]]nes et yeshivot séfarades<ref name=LVS2/>.
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