« Météorite » : différence entre les versions

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L'analyse chimique de certaines [[Chondrite carbonée|chondrites carbonées]] ([[météorite d'Orgueil]]), qui sont soupçonnées de provenir non pas d’[[astéroïde]]s mais de noyaux de [[comète]]s, ou d'[[achondrite]]s (météorite probablement d'origine martienne {{nobr|[[ALH 84001]]}}), révèle la présence d'[[Acide aminé|acides aminés]] qui sont les « briques » élémentaires de la vie et semblent renforcer (si leur origine est bien prouvée) la théorie de la [[panspermie]] qui soutient que la Terre a été fécondée de l'extérieur, par des moyens extraterrestres<ref>{{Article|langue=en |nom1=Ehrenfreund |prénom1=P. |titre=Extraterrestrial amino acids in Orgueil and Ivuna : Tracing the parent body of CI type carbonaceous chondrites |périodique=Proceedings of the National Academy of Sciences |volume=98 |numéro=5 |jour=27 |mois=février |année=2001 |pages=2138-2141 |doi=10.1073/pnas.051502898 }}.</ref>.
 
Les [[Météorite martienne|météorites martiennes]] permettent aux scientifiques de commencer à mieux connaitreconnaître la [[géologie de Mars|géologie martienne]] avant même que des échantillons n’aient été rapportés depuis cette planète, ce qui est possible grâce à des programmes de recherche terrestres tel qu’[[Antarctic Search for Meteorites program|ANSMET]]. Les connaissances acquises grâce à ces très rares météorites pourront aider ces mêmes scientifiques dans leurs recherches lorsqu’ils disposeront enfin d’échantillons prélevés sur la planète rouge lors des missions prévues pour les années à venir. <br />Quant aux [[Météorite lunaire|météorites d’origine lunaire]], elles donnent l’occasion aux scientifiques n’ayant pas à leur disposition des échantillons rapportés par [[programme Apollo|les missions Apollo]] de travailler sur l’histoire de la formation de ce satellite terrestre, notamment sur l'[[hypothèse de l'impact géant]] selon laquelle la [[Lune]] proviendrait de la collision entre la [[Terre]] et un astre de la taille de [[Mars (planète)|Mars]], appelé [[Théia (impacteur)|Théia]], qui aurait arraché et projeté hors du [[manteau terrestre]] des [[éjecta]]s dont une bonne partie est resté en orbite autour de celle-ci, se réaccrétant pour former la Lune. Il s’agirait alors de la plus grosse météorite ayant jamais croisé la Terre, donnant naissance à notre satellite.
 
La présence d'isotopes radioactifs de l'aluminium <sup>26</sup>Al et du fer <sup>60</sup>Fe dans des inclusions météoritiques au tout début du [[Système solaire]] permet, à partir d'observations astronomiques d'étoiles jeunes, de modéliser l'environnement stellaire du Soleil primitif : en moins de {{nombre|20|millions}} d'années, trois générations d'étoiles, formées par la compression du gaz à la suite d'ondes de choc produites par les [[supernova]]e selon le scénario du [[Supernova|{{lang|en|Little Bang}}]], se seraient succédé dans un [[nuage moléculaire géant]] pour former le Système solaire<ref>{{Article|langue=en |nom1=Gounelle |prénom1=Mathieu |nom2=Meynet |prénom2=Georges |titre=Solar system genealogy revealed by extinct short-lived radionuclides in météorites |périodique=Astronomy & Astrophysics |volume=545 |mois=septembre |année=2012 |pages=A4 |doi=10.1051/0004-6361/201219031 }}.</ref>.
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Des météorites plus massives, heureusement rares (l’histoire humaine écrite n’en relate que deux{{lesquels}}) peuvent créer d’importants [[cratère d'impact|cratères]] lors de leur impact sur le sol, ou des [[tsunami]]s en cas d’arrivée en mer. Considérant la fréquence des chutes, les impacts extra-terrestres (météorites, astéroïdes) pourraient virtuellement causer 90 décès par an. Aucune mort humaine n'a cependant été attribuée de manière certaine à l'impact d'une météorite, jusqu'en 2015 ; la revue {{lang|en|International Comet Quaterly}} rapporte trois témoignages de cas de morts humaines au {{s-|XIX|e}} mais ils sont douteux faute d'investigations scientifiques<ref name="Matthieu Gounelle"/>{{,}}<ref name="ReferenceA">Science et Vie avril 2016, chute d'astéroïde, un premier mort, {{nobr|pages 40 à 46}}.</ref>. Le {{date|6|février|2016}}, un individu nommé Kamaraj, chauffeur de bus, est décédé dans l'État du [[Tamil Nadu]] (sud de l'[[Inde]]) des suites de l'impact d'une météorite<ref name="ReferenceA"/>{{,}}<ref>[https://www.ladepeche.fr/article/2016/02/09/2273651-homme-ecrase-meteorite-inde-premiere-mondiale.html Homme écrasé par météorite, première mondiale], La Dépêche, publié le 9 février 2016.</ref>{{,}}<ref>[https://www.sciencesetavenir.fr/espace/astrophysique/20160217.OBS4856/c-est-bien-une-meteorite-qui-a-tue-un-homme-persiste-le-national-college-indien.html C'est bien une météorite qui a tué un homme persiste le {{lang|en|National College Indien}}], Sciences et Avenir, publié le 17 février 2016.</ref>.
 
L’énergie libérée lors de ces impacts peut entrainerentraîner, directement ou par des effets secondaires catastrophiques (par exemple : réactivation de volcans endormis, incendies généralisés{{etc.}}), la dispersion d’une quantité considérable de particules dans l’atmosphère, suffisante pour modifier brutalement et durablement le [[climat]] sur l’ensemble de la Terre.
Suivant la théorie de [[Luis Walter Alvarez]], l’[[extinction Crétacé-Tertiaire|extinction des dinosaures]], qui marque la fin du [[Crétacé]], s’expliquerait par les conséquences de l’impact d’une météorite (voir [[Cratère d'impact]]).
 
Les astronomes ont dénombré {{nombre|900|objets}} volants potentiellement « dangereux » dont le diamètre est compris entre {{unité/2|1|et=10|km}}. La plupart de ces corps se trouvent dans la ceinture d’astéroïdes, située entre [[Mars (planète)|Mars]] et [[Jupiter (planète)|Jupiter]], qui contient des objets pouvant mesurer jusqu’à {{nombre|1000|km}} de diamètre. Actuellement, {{nombre|70|« objets »}} pourraient nous rendre visite au cours du prochain siècle. S’ils sont tous d’une taille inférieure à {{nombre|1|km}}, la chute d’un seul d’entre eux risquerait d’avoir des conséquences irrémédiables pour la planète. Ainsi, [[(99942) Apophis|Apophis]], un astéroïde de {{nombre|270|mètres}}, pourrait percuter la Terre en 2036. La collision est quasi impossible (la probabilité est de 1 pour {{formatnum:12346000}}) mais si elle avait lieu, elle libèreraitlibérerait une puissance équivalente à {{nombre|10000|mégatonnes}} de [[Trinitrotoluène|TNT]], soit toutes les armes nucléaires de la planète.
 
== Classification des météorites ==
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* Les « météorites différenciées », celles qui proviennent de corps parents beaucoup plus gros (de diamètres de plusieurs centaines de kilomètres) qui se sont différenciés, c’est-à-dire dont les corps parents ont eu une activité [[tectonique]], comme notre [[Terre]]. Sous l’effet d’un réchauffement provoqué par la désintégration d’éléments instables, ces « embryons » de [[planète naine|planètes naines]] ont fondu intérieurement et la matière qui les constitue s’est réorganisée : les éléments les plus lourds sont allés constituer des noyaux métalliques (comme sur Terre le [[Nickel|Ni]] [[Fer|Fe]]) alors que les éléments les plus légers ont formé un manteau et une croûte rocheuse. Cette classe de météorites renferme les [[achondrite]]s (8 %) (ayant pour origine la croûte des corps parents), les Fers (5 %) (ayant pour origine les noyaux des corps parents), et les pallasites formées. Ces dernières sont les plus visuelles.
** Les « [[météorite de fer|fers]] » (anciennement appelés « Sidérites ») sont des météorites principalement constituées d’un alliage de fer et de nickel. Avec une densité voisine de 8, ce sont les météorites les plus denses. La plupart d’entre elles (octaédrites) présentent, si on les scie, polit et attaque à l’acide, des bandes entrecroisées caractéristiques appelées [[Figure de Widmanstätten|figures de Widmanstätten]]. Les hexaédrites et les ataxites sont respectivement trop pauvres et trop riches en nickel pour présenter ces structures, mais n’en sont pas moins extraterrestres.
** Les « [[Achondrite]]s », nous apportent des informations sur la formation et l’évolution des gros astéroïdes et des [[planète]]s. Les howardites, eucrites et diogénites ([[Météorite HED|HED]]), les plus nombreuses, proviendraient de l’astéroïde [[(4) Vesta|Vesta]] ({{nombre|520|km}} de diamètre). Les shergottites, nakhlites, chassignites (SNC) auraient été arrachées de la surface de [[Mars (planète)|Mars]] lors d’impacts et seraient tombées sur Terre après un transit dans l’espace interplanétaire ; on connaitconnaît de même des achondrites venues de la [[Lune]]. Aubrites, angrites, brachinites sont autant d’autres types d’achondrites. Les uréilites, winonaïtes, acapulcoïtes, lodranites proviendraient d’astéroïdes partiellement différenciés.
Mentionnons enfin des [[sidérolithe|météorites mixtes]] (métal-pierre) : les [[pallasite]]s (2 %) sont formées de cristaux d’olivine translucide enchâssés dans une matrice métallique, ce qui en fait les météorites les plus visuelles, et proviendraient de l’interface entre le noyau métallique et le manteau pierreux d’un astéroïde différencié, et les [[mésosidérite]]s seraient issues d’un astéroïde détruit lors d’un impact dont des fragments du noyau et de la surface ont pu se mélanger.
* Enfin un troisième groupe de météorites, les « météorites non groupées », renferme un petit nombre d’autres météorites, ayant des caractéristiques chimiques particulières relativement aux membres des groupes principaux, appartiennent à des groupes ou sous-groupes additionnels. La [[météorite de Kaidun]] qui est présentée comme originaire de [[Phobos (lune)|Phobos]] fait partie de ce troisième groupe.
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On distingue les météorites que l’on a vu tomber et que l’on a retrouvées peu après leur atterrissage : on les appelle des « chutes observées » ou plus simplement des « chutes », par opposition à celles que l’on a découvertes par hasard et que l’on appelle des « trouvailles ».
 
En 1972, la communauté scientifique recensait environ {{nombre|2100|météorites}}, correspondant à une dizaine de découvertes par an sur les deux derniers siècles <ref>Gerald McCall, {{op. cit.}}, {{p.|325}}.</ref>. En [[2016]], il y a plus de {{nombre|54000|météorites}} classifiées (nom officiel validé)<ref>{{en}} [http://www.lpi.usra.edu/meteor/metbull.php {{lang|en|Meteoritical Bulletin Database}}], usra.edu.</ref> par la ''{{lang|en|[[Meteoritical Society]]}}'' qui publie chaque année un catalogue des nouvelles météorites analysées, le ''{{lang|en|Meteoritical Bulletin}}''. Parmi ces météorites, 97 % sont des trouvailles, 3 % sont des chutes et 70 % proviennent de l'[[Antarctique]]. Ce nombre augmente d’environ {{formatnum:1500}} chaque année<ref name="Gounelle_def">Matthieu Gounelle, professeur au ''Laboratoire de Minéralogie et Cosmochimie'' du Museum National d’Histoire Naturelle, conférence « Les micro-météorites : histoires d’ici et d’ailleurs » au Bureau des Longitudes, 6 juin 2012.</ref>.
 
99,8 % des météorites analysées proviennent de fragments d'[[astéroïde]]s, 0,2 % sont d'[[Météorite lunaire|origine lunaire]] ({{nombre|160|recensées}} officiellement en 2011<ref>{{en}}[http://meteorites.wustl.edu/lunar/moon_meteorites_list_alpha.htm ''{{lang|en|List of lunar meteorits}}''], {{lang|en|Washington University in St. Louis}}.</ref>) ou [[Météorite martienne|martienne]]. Des cas plus rares concernent des météorites produites par l'[[Collision|impact]] de gros [[astéroïde]]s<ref>{{en}}[http://meteorites.wustl.edu/lunar/moon_meteorites.htm {{lang|en|What is a meteorite ?}}], {{lang|en|Washington University in St. Louis}}.</ref>.
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