« Euromaïdan » : différence entre les versions

'''Euromaïdan''' (en {{lang-uk|Євромайдан}}, ''{{lang|uk|Yevromaïdan}}'' ; en {{lang-ru|Евромайдан}}, ''{{lang|ru|Yevromaïdan}}'') est le nom donné aux manifestations pro-européennes en [[Ukraine]]<ref name="Ukraine Offers">{{Lien web| url=https://www.nytimes.com/roomfordebate/2013/12/12/does-europe-need-ukraine/ukraine-offers-europe-economic-growth-and-more | titre=Ukraine Offers Europe Economic Growth and More | date=12 décembre 2013 | consulté le=21 janvier 2014}}.</ref>, qui ontayant débuté le {{date|21|novembre|2013}} à la suite de la décision du [[Gouvernement Azarov II|gouvernement ukrainien]] de ne pas signer un [[accord d'association]] avec l'[[Union européenne]]<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Sébastien|nom1=Gobert|titre=L’Ukraine se dérobe à l’orbite européenne|sous-titre=Un pays-clé écartelé entre Est et Ouest|périodique=Le Monde diplomatique|lien périodique=Le Monde diplomatique|mois=décembre|année=2013|url texte=http://www.monde-diplomatique.fr/2013/12/GOBERT/49942}}</ref>. Ces manifestations ont été marquées par de fortes violences entre le 30 novembre et le 8 décembre 2013, qui n'ont fait qu'accroître les mouvements de protestation, avec entre {{formatnum:250000}} et {{unité|500000|manifestants}} à [[Kiev]]<ref>{{Article|langue=fr|prénom=Benoît|nom=Vitkine|titre=Des centaines de milliers d'Ukrainiens réclament le départ du président|périodique=Le Monde|lien périodique=Le Monde|date=2013-12-08|url texte=https://www.lemonde.fr/europe/article/2013/12/08/en-ukraine-l-opposition-appelle-a-une-mobilisation-massive_3527504_3214.html}}</ref>. Du 18 au 21 février 2014, des affrontements ont à nouveau éclaté, faisant plus de quatre-vingts morts.

Selon un sondage en décembre 2008, : 44,7 % de la population ukrainienne s'était dite favorable à une adhésion de leur pays à l'UE tandis que 35,2 % des sondés s'étaient dits contre<ref>{{Lien web|langue=en|consulté le=2014-02-24|url=http://www.kyivpost.com/content/ukraine/nearly-45-percent-of-ukrainians-say-european-union-32462.html |titre=Nearly 45 percent of Ukrainians say European Union membership essential}}, KyivPost, 29 décembre 2008</ref>.

En 2013, alors que l’Ukraine est proche du [[défaut de paiement]], et qu'elle enregistre de plus une récession de 2 %<ref name="lemonde_3526036_3214">{{Lien web |langue=fr |url=https://www.lemonde.fr/europe/article/2013/12/05/en-pleine-crise-politique-l-ukraine-est-au-bord-du-defaut-de-paiement_3526036_3214.html |titre=En pleine crise politique, l’Ukraine est au bord du défaut de paiement |auteur=Claire Gatinois |site=[[Le Monde]] |en ligne le=5 décembre 2013 |consulté le=21 février 2014}}</ref>. Fin novembre 2013, il lui reste, fin novembre 2013 : 18,79 milliards de dollars de réserves de change et elle doit en 2014 rembourser 7 milliards de dollars à ses créanciers, la Russie lui réclamant par ailleurs 17 milliards de dollars de facture de gaz naturel<ref name="20minutes_1263347-20131213">{{Lien web |langue=fr |url=https://www.20minutes.fr/monde/1263347-20131213-pourquoi-ukraine-rapproche-faillite |titre=Pourquoi l'Ukraine se rapproche de la faillite |site=[[20 minutes]] |en ligne le=13 décembre 2013 |consulté le=21 février 2014}}</ref>. Le 18 décembre 2013, le président russe [[Vladimir Poutine]] annonce la levée des barrières douanières entre l’Ukraine et la Russie, ainsi que son intention de baisser le prix de son gaz et d’offrir au gouvernement ukrainien un prêt de 15 milliards de dollars<ref name="lefigaro_01003-20131217ARTFIG00540">{{Lien web |langue=fr |url=http://www.lefigaro.fr/international/2013/12/17/01003-20131217ARTFIG00540-la-russie-tend-les-bras-a-l-ukraine.php |titre=La Russie tend les bras à l'Ukraine |auteur=Pierre Avril |site=[[Le Figaro]] |en ligne le=18 décembre 2013 |consulté le=21 février 2014}}</ref>. Lors des négociations entre l’Union européenne et l’Ukraine, le premier ministre ukrainien [[Mykola Azarov]] avait demandé à l’Union européenne un prêt de 20 milliards d’euros, qui lui fut refusé, l’Union européenne promettant néanmoins une aide financière.

Les manifestations naissent après que le président [[Viktor Ianoukovytch]] a annoncéannonce, le 21 novembre 2013, qu'il ne signera pas l'[[accord d'association entre l'Ukraine et l'Union européenne]]<ref>[http://eeas.europa.eu/top_stories/2012/140912_ukraine_fr.htm Informations sur l’accord d’association UE-Ukraine], consulté le 29 juillet 2014</ref>, prévue pour le 29 novembre 2013. De cette volte-face apparaissent des manifestations en faveur d’un rapprochement avec l’Europe, composées principalement d'étudiants<ref>[https://www.youtube.com/watch?v=7ckAxrO8YYY|22.11.2013 Second day of protest in Kiev on November 22] (Video)</ref>. Ces manifestations sont rapidement suivies et entretenues par les partis d’oppositionde l’opposition [[Union panukrainienne « Patrie »|Bat'kivchtchyna]] ([[Ioulia Tymochenko]]), [[Alliance démocratique ukrainienne pour la réforme|UDAR]] ([[Vitali Klitschko]]) et [[Union panukrainienne « Liberté »|Svoboda]] ([[Oleh Tyahnybok]])<ref>[http://blogs.mediapart.fr/blog/xipetotec/121114/le-role-central-de-lextreme-droite-dans-le-mouvement-euromaidan-sociologie-de-levenement Médiapart]</ref>, qui demandent le départ de Ianoukovytch, qu'ils accusent d'avoir {{citation|vendu le pays pour s'acheter un poste de gouverneur dans l'empire russe}}<ref>[https://www.lemonde.fr/europe/article/2013/11/29/l-opposition-ukrainienne-exige-le-depart-de-ianoukovitch-pour-son-refus-de-l-ue_3523096_3214.html L'opposition ukrainienne exige le départ de Ianoukovitch pour son refus de l'UE] sur LeMonde.fr, article du 29 novembre 2013, consulté le 26 février 2014</ref>. Sur la place de l'Indépendance, les drapeaux ukrainiens et européens se côtoient, montrant à la fois l'attrait pour l'Union européenne et une volonté d'indépendance politique<ref>[https://www.lemonde.fr/europe/article/2013/11/28/a-kiev-en-2004-on-se-battait-pour-une-personne-aujourd-hui-on-se-bat-pour-une-idee_3521574_3214.html A Kiev, {{citation|en 2004 on se battait pour une personne, aujourd'hui on se bat pour une idée}}] sur LeMonde.fr, article du 28 novembre 2013, consulté le 26 février 2014</ref>.

Le 8 décembre, les militants de [[Union panukrainienne « Liberté »|Svoboda]] abattent la {{Lien|trad=Памятник_Ленину_(Киев)|langue=ru|fr=statue de Lénine (Kiev)|texte=statue de Lénine}} installée depuis 1946 près du {{Lien|trad=Бессарабський_ринок|langue=uk|fr=marché de Bessarabie}}, symbole de la {{citation|domination russe}} sur leur pays<ref>Pascal Mercat, [http://www.lefigaro.fr/international/2013/12/08/01003-20131208ARTFIG00181-kiev-les-manifestants-abattent-la-statue-de-lenine.php « Kiev : les manifestants abattent la statue de Lénine »], in [[Le Figaro|lefigaro.fr]], 8 décembre 2013.</ref>. Cette journée a également connu unela manifestationplus degrande 200.000manifestation opposantsdepuis pro-européensla dans[[révolution le centreorange]] de Kiev2004 (un million de personnes selon les organisateurs)<ref>{{Lien web|langue=fr|url= https://www.huffingtonpost.fr/2013/12/08/manifestation-ukraine-opposition-espere-mobiliser-un-million-personnes_n_4407141.html|titre= EN IMAGES. Manifestation en Ukraine : l'opposition espère mobiliser un milion de personnes|périodique=Huffington Post|date=8 décembre 2013}}</ref>. Une contre-manifestation pro-Ianoukovytch de {{formatnum:600001500}} personnes, selonpro-Ianoukovytch, laa police,également {{formatnum:200.000été selonmise lesen organisateurs}}place, amais égalementdont eules lieuparticipants maisétaient rémunérés, selonvoire Leconvoqués<ref>Pierre FigaroAvril, elle« auraitL'opposition étédéferle orchestrée<ref>{{Liendans web|langue=fr|url=http://www.lefigaro.fr/international/2013/12/14/01003-20131214ARTFIG00384--kiev-la-contre-manifestation-orchestree-des-pro-ianoukovitch.php|titre=Àles rues de Kiev », lain contre-manifestation''[[Le orchestréeFigaro]]'', des pro-Ianoukovitch|date=149 décembre 2013}}, page 8.</ref>. [[Vitali Klitschko]], officiellement soutenu par les [[Parti démocrate (États-Unis)|Démocrates]] et les [[Parti républicain (États-Unis)|Républicains]] des États-Unis, ainsi que par la [[Union chrétienne-démocrate d'Allemagne|CDU]] d'[[Angela Merkel]]<ref>http://klichko.org/en/about/partners</ref> est l'un des leaders des manifestations, même si l'ancienne Première ministre [[Ioulia Tymochenko]], toujours incarcérée, exerce une certaine influence. Plusieurs prêtres de l'[[Église orthodoxe d'Ukraine (Patriarcat de Kiev)]] se sont joints aux manifestants (organisant hébergements et prières collectives) pour protester à la fois contre le régime et contre le prosélytisme du [[Patriarcat de Moscou et de toute la Russie|Patriarcat de Moscou]]<ref>Pierre Avril, « La déchirure des Églises ukrainiennes », in ''[[Le Figaro]]'', 9 décembre 2013, page 8.</ref>. Le sénateur républicain [[John McCain]] et son homologue démocrate [[Chris Murphy (homme politique)|Chris Murphy]], prennent la parole devant les manifestants et rencontrent les trois chefs de l'opposition, y compris [[Oleh Tyahnybok]], chef du parti [[Union panukrainienne « Liberté »|Svoboda]]. Le 9 décembre, le site internet de ce dernier est tombé hors ligne<ref>{{en}} [https://www.bbc.co.uk/news/world-europe-25307255 Ukraine police move on protesters and opposition party], BBC News, 9 décembre 2013</ref>.

Le 15 janvier, le gouvernement bannit encore une fois les rassemblements publics et manifestations à Kiev<ref name=star15114>{{Lien web|langue=en|url=http://www.thestar.com.my/News/World/2014/01/16/Ukraine-court-bans-protests-in-central-part-of-capital-Kiev/|titre=Ukraine court bans protests in central part of capital Kiev|date=16 janvier 2014|consulté le=16 janvier 2014}}.</ref>. Le 16 janvier, le [[Parti des régions]] et le [[Parti communiste d'Ukraine]] (entre autres<ref name=ULBBC17114>{{en}} [https://www.bbc.co.uk/news/world-europe-25771595 Ukraine MPs pass 'anti-protest' laws], [[BBC News]] (17 janvier 2014).</ref>) adoptent des lois anti-manifestations au Parlement ukrainien<ref name=FsdIU17114>{{en}} [http://en.interfax.com.ua/news/general/186345.html Fule 'shocked, disappointed' at Ukraine's turn from European path], ''Interfax-Ukraine'' (17 janvier 2014).</ref>. L'opposition surnomme cette journée de {{citation|noire}}<ref>{{fr}} {{Lien web|url=http://www.regard-est.com/home/breves.php?idp=1666|titre=Ukraine: Nouveau « Jeudi Noir »|auteur=Sébastien Gobert|consulté le=22 janvier 2014}}.</ref> expliquant que {{citation|désormais, le parlementaire ukrainien est mort}} et que ces lois sont {{citation|une dictature interdisant toute raison de se rassembler, de vivre, où il n'y a aucune loi, plus aucune liberté et aucune procédure légale}}<ref>{{en}}[http://en.interfax.com.ua/news/general/186207.html Ukrainian opposition calls January 16 events in parliament "Black Thursday"], ''Interfax-Ukraine'' (16 janvier 2014).</ref>.}} La loi {{numéro}}3879, qui restreint la liberté de l'information et d'autres libertés fondamentales, a été dénoncée par [[Reporters sans frontières]]<ref>[http://fr.rsf.org/ukraine-la-liberte-de-l-information-enterree-16-01-2014,45739.html Article de Reporters sans frontières du 20 janvier 2014]</ref>.

Sur [[Place de l'Indépendance (Kiev)|Maïdan]], des milliers de personnes sont venues rendre hommage aux manifestants avec des bougies et des fleurs. Le soir même, [[Ioulia Tymochenko]], qui vient d'être libérée, s'adresse à la foule sur cette même place, saluant les « héros de l’Ukraine », demande « pardon » aux manifestants et les exhorte à rester mobilisés. Toutefois, les manifestants ne demandaient pas sa libération et la perçoivent comme un membre de « l'establishment » politique qu'ils dénoncent<ref>{{fr}} {{Lien web|url=https://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/0203333746860-l-ukraine-viktor-ianoukovitch-aurait-quitte-kiev-652273.php|titre=Ukraine : Ianoukovitch destitué, Timochenko libérée|site=Les Échos|date=22 février 14|consulté le=25 février 2014}}.</ref>, {{,}}<ref>{{fr}} {{Lien web|url=https://www.lemonde.fr/europe/article/2014/02/25/la-rada-le-theatre-ou-se-joue-l-avenir-de-l-ukraine_4372832_3214.html|site=Le Monde|titre=La Rada, le Parlement où se joue l'avenir de l'Ukraine|consulté le=25 février 2014}}.</ref>. Confirmant un basculement de régime, des atterrissages d'avions privés sont signalés à Vienne<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://austriantimes.at/news/General_News/2014-02-25/50530/Rich_Ukrainians_head_to_Vienna-newentry|titre=Rich Ukrainians head to Vienna|site=Austrian Times|consulté le=25 février 2014}}.</ref>, ville dans laquelle des oligarques ukrainiens ont déposé des avoirs bancaires.

Le quotidien israélien ''[[Haaretz]]'' a rapporté des rumeurs selon lesquels [[Secteur droit]] et [[Union panukrainienne « Liberté »|Svoboda]] auraient distribué des traductions récentes de ''[[Mein Kampf]]'' et des ''[[Les Protocoles des Sages de Sion|Protocoles des Sages de Sion]]'' sur la place Maïdan<ref>{{lien web|url=http://www.haaretz.com/jewish-world/jewish-world-news/.premium-1.576372|titre=The new dilemma for Jews in Ukraine|site=Haaretz|consulté le 24 mars 2014}}</ref>, tandis que les représentants de la communauté juive d'Ukraine tiennent à dénoncer la propagande russe au sujet de l'antisémitisme<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://eajc.org/page32/news43672.html|titre=Open letter of Ukrainian Jews to Russian Federation President Vladimir Putin|site=eajc.org|date=5 mars 2014|consulté le=28 juillet 2015}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url=http://fr.timesofisrael.com/les-juifs-dukraine-craignent-la-guerre-pas-lantisemitisme/|titre=Les Juifs d’Ukraine craignent la guerre, pas l’antisémitisme|site=Tome of Israël|date=13 mars 2014|consulté le=28 juillet 2015}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.worldaffairsjournal.org/blog/alexander-j-motyl/ukraines-chief-rabbi-refutes-putins-anti-semitic-charges|titre=Ukraine's Chief Rabbi Refutes Putin's Anti-Semitic Charges|date=5 mars 2014|consulté le=28 juillet 2015}}</ref>.

Le 5 décembre 2013, la secrétaire d'État adjointe [[États-Unis|américaine]] aux Affaires européennes et asiatiques, [[Victoria Nuland]] a appelé le {{citation|gouvernement ukrainien à écouter la voix de son peuple}}<ref name="romandie_31051220131056">{{Lien web |langue=fr |url=http://www.romandie.com/news/n/_Les_USA_soutiennent_le_peuple_ukrainien_qui_voit_son_avenir_dans_l_Europe31051220131056.asp |titre=Les USA soutiennent le peuple ukrainien qui voit son avenir dans l'Europe|url=http://www.romandie.com/news/n/_Les_USA_soutiennent_le_peuple_ukrainien_qui_voit_son_avenir_dans_l_Europe31051220131056.asp |site=Romandie |en ligne le=5 décembre 2013 |consulté le=20 février 2014}}</ref>}} au cours d'une réunion de l'[[Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe|OSCE]] à Kiev. Le même jour, le ministre [[Russie|russe]] des Affaires étrangères [[Sergueï Lavrov]] déclare que les {{citation|autres nations ne devraient pas interférer dans la tourmente politique de l'Ukraine}}.

Le 24 janvier 2014, le président [[France|français]] [[François Hollande]] déclare {{Citation|appeler le gouvernement ukrainien à trouver le chemin du dialogue et à la baisse des tensions.}}. Il ajoute : {{Citation|comme je l'ai déjà dit au sommet de novembre à Vilnius, l'Union européenne demeure ouverte à la signature d'un accord d'association avec l'Ukraine}}.

Le 22 février, après l'annonce de Ianoukovytch selon laquelle il ne démissionnera pas, le ministre des Affaires étrangères [[Pologne|polonais]], [[Radosław Sikorski]], écrit : {{Citation|ce n'est pas un coup d’État. Les bâtiments gouvernementaux ont été abandonnés. Le président du Conseil élu légalement. Le président Ianoukovytch a 24 heures pour signer l'entrée en vigueur de la Constitution de 2004}}. Ce même jour, le ministre [[Russie|russe]] des Affaires étrangères, [[Sergueï Lavrov]], affirme que l'opposition ukrainienne est {{citation|aux mains d'extrémistes armés qui menacent la souveraineté nationale et l'ordre constitutionnel en Ukraine}}<ref>[https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/manifestations-en-ukraine/direct-ukraine-le-president-ianoukovitch-a-quitte-kiev_536277.html France TV Info, 22.02.14]</ref> et dénonce des adeptes des [[pogrom]]s. Depuis, les médias russes dénoncent régulièrement les « bandits », « fascistes », « extrémistes », « pillards » qui séviraient à Kiev. Les [[Izvestia]] du 21 février décrivent ainsi une situation apocalyptique (« post-[[Catastrophe nucléaire de Tchernobyl|Tchernobyl]] »), titrant {{citation|Il n'y a que pendant l'[[Europe sous domination nazie#Occupation allemande de l'Union soviétique|occupation fasciste]] qu'on a vu ça à Kiev}}<ref>{{ru}} [http://izvestia.ru/news/566333 Izvestia, 21 février 2014]</ref>. Dans le même temps, le pouvoir russe prend ses distances vis-à-vis de [[Viktor Ianoukovytch]] : le 4 mars, Vladimir Poutine, tout en dénonçant dans la destitution du {{citation|président légitime}} un {{citation|coup d'État anticonstitutionnel}}, précise que l'homme n'a {{citation|plus d'avenir politique}}<ref>[https://www.lemonde.fr/europe/article/2014/03/04/vladimir-poutine-nie-la-presence-de-soldats-russes-en-crimee_4377232_3214.html#8k8uHHJkL2V6kgPd.99 « Vladimir Poutine nie la présence de soldats russes en Crimée »], lemonde.fr, 4 mars 2014</ref>.

En septembre 2014, six mois après Euromaïdan, un recueil d'articles<ref>[http://french.ruvr.ru/radio_broadcast/5646129/278818127/ L’inespéré dégrisement des analystes occidentaux], ''La Voix de la Russie'', 17 octobre 2014</ref> regroupe en un seul ouvrage, sous la direction de Stephen Lendmann, les analyses sur la crise en Ukraine de dix-huit politologues anglo-saxons, pour la plupart adeptes de théories complotistes, parmi lesquels [[Diana Johnstone]], [[Edward S. Herman]], [[James Petras]], [[Michel Chossudovsky]], [[Michael Parenti]], [[Paul Craig Roberts]]<ref>sous le titre ''Flashpoint in Ukraine: How the Us Drive for Hegemony Risks World War III''. Le titre français de la traduction de Daniel Sillou à Paris étant : ''Ukraine le coups d'état fasciste orchestré par les États-Unis'', Éditions Delga, Paris, 2014</ref>. Selon ces auteurs, des groupes extrémistes soutenus par l'Occident, notamment par l'intermédiaire d'ONG humanitaires décrites comme des « officines déstabilisatrices de la [[CIA]] », auraient organisé un putsch pour renverser un président démocratiquement élu (à l'instar, selon eux, de la [[Libye]] et [[Syrie]]). Lendmann avance ainsi : « La CIA, le FBI, les forces spéciales américaines infestent Kiev: les hauts responsables américains comme Joe Biden, John Kerry, Victoria Nuland et John Brennan arrivent pour distribuer des ordres de marche. » « La politique de guerre est fabriquée à Washington. »<ref>{{Lien web|nom1=Sputnik|titre=America Hell-Bent on War: 80-Year-Old Analyst Has Never Been More Afraid|url=http://sputniknews.com/analysis/20150210/1018058746.html|site=sputniknews.com|consulté le=2016-05-20}}</ref>. Les auteurs dénoncent également la couverture médiatique pro-Maïdan qui rendrait les Européens apathiques face à ces évènements<ref>{{Lien web|titre=Stephen Lendman – Les éditions Delga|url=http://editionsdelga.fr/portfolio/ukraine-le-coup-detat-lendman/|site=editionsdelga.fr|consulté le=2016-05-20}}</ref>.

A contrario, plusieurs journalistes de référence affirment que ceux qui avancent que « le gouvernement ukrainien a été renversé par un putsch violent fomenté par l’occident » sont directement influencés par la propagande du Kremlin<ref>{{Lien web|titre=À Donetsk, les séparatistes dorlotent les médias russes|url=http://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/a-donetsk-les-separatistes-dorlotent-les-medias-russes_1610859.html|site=LExpress.fr|consulté le=2016-05-20}}</ref>. Selon eux, la Russie a orchestré un travail particulièrement élaboré pour saper la crédibilité des journalistes occidentaux ou les induire en erreur<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Spiegel|titre=How Russia Is Winning the Propaganda War |url=http://www.spiegel.de/international/world/russia-uses-state-television-to-sway-opinion-at-home-and-abroad-a-971971.html |date=30 mai 2014}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Euan MacDonald|titre=How Russia Defeated Western Journalism |url=http://euan-macdonald.blogspot.fr/2014/09/how-russia-defeated-western-journalism.html |date=8 septembre 2014}}</ref>.