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==== Premières actions ====
Mao est envoyé au [[Hunan]] par le Comité central du PCC et lève une armée appelée l’ « armée révolutionnaire des travailleurs et des paysans ». Il déclenche en septembre 1927 le [[soulèvement de la récolte d'automne]]. Ses troupes sont défaites, et sont forcées de quitter la province du Hunan pour le village de Sanwan, situé dans les montagnes du [[Massif du Jinggang|Jinggang Shan]] dans la province du [[Jiangxi]], où Mao réorganise ses forces épuisées.
 
Il organise au sein de chaque compagnie une cellule du parti avec un [[commissaire politique]] qui puisse donner des instructions politiques sur la base d’instructions supérieures. Ce réarrangement militaire initie le contrôle absolu du PCC sur ses forces militaires et est considéré comme ayant eu l’impact le plus fondamental sur la révolution chinoise. Ultérieurement, Mao déplace plusieurs fois son quartier général dans le Jinggang Shan.
 
Mao persuade alors deux chefs rebelles locaux de se soumettre. Il est rejoint par l’armée de [[Zhu De]], et crée avec lui l’ « armée rouge des travailleurs et des paysans de Chine », mieux connue sous le nom d’[[Armée populaire de libération|Armée rouge chinoise]].
 
==== Fujian : perte d'innocence ====
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[[Jung Chang]] et [[Jon Halliday]] estiment qu’à son apogée, la République soviétique chinoise couvrait quelque {{unité|150000 km2}} pour une population de dix millions d’habitants. Ils indiquent également que, rien que sur la zone centrale du Jiangxi et du Fujian, le régime communiste fit, en trois ans, {{unité|700000|victimes}} (assassinats, suicides, travaux forcés…), soit 20 % de la population.
 
Après la fondation de la [[République soviétique chinoise|république soviétique chinoise du Jiangxi]] sur le modèle russe, Mao Zedong peine à s’imposer dans la hiérarchie du parti. Considéré comme un modéré, voire un droitiste, il découvre une méthode soviétique qu’il n’oubliera plus par la suite : les purges. En 1934, [[Chen Yi]] est l'exécuteur de la [[purge de Futian]] qui permit d'éliminer les opposants à Mao Zedong{{sfn|Leys|1987|p=à préciser}}. Il parvient à asseoir une certaine autorité en procédant ainsi à un régime de la terreur, s’appuyant sur le prétexte de contrecarrer des « AB » (antibolchéviquesanti-bolchéviques), ou sous d’autres étiquettes. Du fait de ses choix stratégiques toujours pris en fonction de son intérêt personnel, au risque de milliers de morts inutiles, il est déconsidéré par ses pairs.
 
==== Président de la République soviétique chinoise ====
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Après les difficultés de l'année 1956, dont l'[[insurrection de Budapest]], les dirigeants soviétiques entendent utiliser la conférence de Moscou comme le symbole du redressement du camp socialiste{{sfn|Bauchau|p=750}}.
 
En octobre 1957, la Chine et l'[[Union des républiques socialistes soviétiques]] (URSS) signent un accord secret permettant à Pékin de se doter de la bombe nucléaire. La [[Conférences mondiales des Partis communistes|conférenceconférences mondialemondiales des Partis communistes de 1957]] se déroule entre le 14 et le 16 novembre, à [[Moscou]], et rassemble 68 [[partis communistes dans le monde|partis communistes]]. Mao Zedong arrive à Moscou le 2 novembre et évoque la réussite du lancement de ''[[Spoutnik 1]]'' indiquant que l'URSS « dans de nombreux domaines, est la plus avancée du monde ». Le 3 novembre, c'est le lancement de ''[[Spoutnik 2]]''. La supériorité soviétique sur le camp occidental semble alors évidente, [[Nikita Khrouchtchev]] entend s'en servir pour négocier, sur un pied d'égalité, avec les américains et arriver à un accord. Or Mao Zedong est en conflit ouvert avec les [[États-Unis]] à propos de [[Taiwan]]. Mao se méfie de la coexistence pacifique et de la transition pacifique vers le socialisme. Il apparaît là un désaccord de stratégie entre Mao et Khrouchtchev. Ce désaccord entre les deux partis frères se double d'un ressentiment personnel entre Mao et Khrouchtchev, ce dernier n'appréciant pas l'ampleur des ambitions du Grand Timonier. À l'issue de la conférence, l'URSS augmente son aide financière à des pays neutralistes comme l'Inde et l'Égypte mais le soutien à la Chine stagne. Mao constate alors que, sans les capitaux soviétiques, la Chine doit compter sur elle seule pour se moderniser{{sfn|Bauchau|p=746-752}}.
 
==== Le « Grand Bond en avant » ====
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Cette politique entraîna à la fois une croissance industrielle et une famine dans les campagnes avec 30 à 55 millions de morts<ref name="libé trou">[http://www.liberation.fr/monde/2011/06/17/la-chine-creuse-ses-trous-de-memoire_743211 « La Chine creuse ses trous de mémoire »], ''Libération'', 17 juin 2011.</ref>{{,}}<ref>Magazine ''L’Histoire'', {{Numéro|324}}, « Les crimes cachés du communisme », {{p.|52}}.</ref>. La main-d’œuvre inexpérimentée produit des biens d’une qualité exécrable tandis que les récoltes, faute de temps, pourrissent sur pied.
 
Au pire moment de la crise, Mao-Zedong refusa de limiter les exportations de [[céréale]]s qui finançaient le développement de l’industrie en faisant ce commentaire : « Distribuer les ressources de façon égalitaire ne fera que ruiner le Grand Bond en avant. Quand il n’y a pas assez de nourriture, des gens meurent de faim. Il vaut mieux laisser mourir la moitié de la population, afin que l’autre moitié puisse manger suffisamment ». Quand [[Liu Shaoqi]] après avoir visité sa région natale et compris la catastrophe, tenta de redresser la situation, il dut s'opposer à Mao. Ce dernier accusa Liu d’avoir « lâché pied devant l’ennemi de classe ». Liu Shaoqi rétorqua : « Tant de morts de faim ! L’histoire retiendra nos deux noms et le [[Histoire du cannibalisme en Chine|cannibalisme]] sera dans les livres. »<ref name="roux">[[Alain Roux (universitaire)|Alain Roux]], [https://www.humanite.fr/monde/le-grand-bond-en-avant-vers-la-famine-en-chine-520223 « Le Grand Bond en avant… vers la famine en Chine »], ''L'Humanité'', 15 avril, 2013.</ref>
 
Le sinologue et historien [[Lucien Bianco]] compare la famine en Chine entre 1958 et 1962 avec les [[famines soviétiques de 1931-1933]] en [[Ukraine]] et en Russie méridionale bien que ces dernières eurent été plus « modestes » avec six millions de morts. En [[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]] comme en Chine, une stratégie identique de développement opère des transferts excessifs de l’agriculture vers l’industrie lourde. Sous l’impulsion du chef, cette stratégie s’accélère : Mao impose le Grand Bond et [[Joseph Staline|Staline]] impose le Grand Tournant. « L’énorme responsabilité personnelle des deux dictateurs, auxquels des dirigeants nationaux (dans le cas de la Chine) ou régionaux (en Ukraine) moins entêtés ou moins cruels n’ont pu résister, met en cause la [[Léninisme|matrice léninienne]] commune aux deux régimes : si mal inspiré fût-il, le pouvoir d’un seul s’est imposé à tous »<ref>Lucien Bianco, [http://www.laviedesidees.fr/Les-origines-des-grandes-famines.html « Chine-URSS Les origines des grandes famines »], ''La Vie des idées'', 10 janvier 2013.</ref>. Fort de l'expérience stalinienne, [[Nikita Khrouchtchev]] avait mis Mao en garde contre les dangers du collectivisme agricole, mais celui-ci n'en avait pas tenu compte, notamment parce qu'il s'opposait à la [[déstalinisation]] mise en œuvre officiellement par Khrouchtchev.
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