« Cheikh Anta Diop » : différence entre les versions

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'''Cheikh Anta Diop''' (né le {{date|29|décembre|1923}} à [[Thieytou]] - mort le {{date|7|février|1986}} à [[Dakar]]) est un [[historien]], [[Anthropologie|anthropologue]], et [[homme politique]] [[sénégal]]ais. Il s'est attaché sa vie durant à montrer l'apport de l'[[Afrique]] et en particulier de l'[[Afrique subsaharienne|Afrique noire]] à la culture et à la civilisation mondiale.
 
Ses thèses restent aujourd'hui controversées et sont peu reprises au sein de la communauté scientifique<ref>Voir notamment le bilan des jugements portés par la communauté scientifique francophone effectué dans la ''Revue canadienne des études africaines'', vol. 23, {{numéro|1}}, 1989, « Hommage à Cheikh Anta Diop, 1923-1986 : un bilan critique de l'œuvre de Cheikh Anta Diop » : « Cet ouvrage (''Nations nègres et culture'') a été favorablement accueilli par certains et sévèrement critiqués par d'autres. Jean Czarnecki (1956) s'est montré compréhensif, de même, le géographe sénégalais [[Assane Seck]] (1955) a invité les spécialistes à analyser les thèses défendues par Diop. Celles-ci sont acceptées par certains Africains et notamment par [[Théophile Obenga]] (1973) qui se présente comme son disciple. Par contre, [[Raymond Mauny]] (1960), Jean Suret-Canale (1961), Louis-Vincent Monteil (1971, 16-17), Jean Leclant (1972), Maxime Rodinson (1972, 205-326, 558), Jean Duvignaud (1960), [[Louis-Vincent Thomas]] (1961), [[Maurice Houis]] (1980), Louis-Jean Calvet (1974) et Pierre Fougeyrollas (1977, 309) en ont fait une critique serrée. De même, la sympathie de Maurice Caveing (1965) n'est pas exempte de réserves ».</ref>{{,}}<ref>Daniel F. McCall a donné un compte rendu très sceptique sur la méthode et les conclusions d’« Antériorité des civilisations nègres : mythe ou vérité historique ? » dans ''African Historical Studies'', 1-1, 1968, {{p.|134-135}}.</ref>{{,}}<ref>P.F. De Moraes Farias, « Afrocentrism: Between Crosscultural Grand Narrative and Cultural Relativism », ''[[The Journal of African History]]'', 44-2, 2003, {{p.|327-340}}, en particulier {{p.|337}}.</ref>, en particulier au sujet de l'Égypte antique et quant à l'origine de la langue [[Wolof (langue)|wolof]]<ref name=":1">{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Alain Froment|titre=Science et conscience : le combat ambigu de Cheikh Anta Diop|titre volume=Les sciences d'Occident au XXème siècle, Roland Waat (dir)|passage=pp. 321-341|lieu=Paris|éditeur=Editions Ostrom|année=1996|date=|pages totales=|isbn=|lire en ligne=}}</ref>.
Ses thèses ont fait controverse lors de leur publication. En 1974, il participe à une conférence a l'Unesco qui réunit 23 spécialistes de l'Egypte antique. A l'issue de la conférence, 22 des 23 égyptologues reconnaissent que l'Egypte antique fait partie intégrante de la sphère culturelle noire africaine. <ref>{{Lien web|url=https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000032875|site=unesdoc.unesco.org|consulté le=2019-02-18}}</ref>{{,}}<ref>Cf. Unesco, ''Histoire générale de l’Afrique : études et documents'', 1 : ''Le Peuplement de l’Égypte ancienne et le déchiffrement de l’écriture méroïtique. Actes du colloque tenu au Caire du 28 janvier au 3 février 1974'', Paris, Unesco, 1978 : 73-126.</ref>
 
Cheikh Anta Diop a cependant été un précurseur dans sa volonté d'écrire l'histoire africaine précédant la colonisation.
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| éditeur = Karthala Editions
| année = 2010
| isbn = 978-2-8111-0409-2}}</ref>. Dans ce contexte, les débats autour de Cheikh Anta Diop prennent souvent une forte tournure idéologique et identitaire<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Froment Alain|titre=Origine et évolution de l'homme dans la pensée de Cheikh Anta Diop|périodique=Cahier d'études africaines|volume=3|numéro=121|année=1991|date=|issn=|lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/cea_0008-0055_1991_num_31_121_2108|pages=pp. 29-64}}</ref>. Il n'est pas rare que les partisans de Cheikh Anta Diop perçoivent les critiques à l'encontre de ses travaux comme étant a priori de mauvaise foi, voire le fruit d'un complot.
 
===Une historiographie évolutionniste ===
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Les critiques d'Henry Tourneux ont fait l'objet d'une réponse circonstanciée de [[Théophile Obenga]] dans ''Le sens de la lutte contre l'africanisme eurocentriste''<ref>Khepera/L'Harmattan, Paris, 2001.</ref>, où il estime que son contradicteur n'est pas compétent en matière de linguistique historique comparative, ni même spécialiste de la langue égyptienne. En effet, Henry Tourneux est « spécialiste des langues tchadiques et de la lexicographie peule<ref>''Afrocentrismes. L'histoire des Africains entre Égypte et Amérique'', Karthala, Paris, 2000.</ref> ». Par ailleurs, d'après Obenga, aucun linguiste spécialiste de linguistique historique n'a encore contesté ses travaux ni ceux de Diop, particulièrement en ce qui concerne la régularité des propriétés communes aux langues négro-africaines, au copte et à l'égyptien ancien. Or, toujours selon [[Théophile Obenga]], c'est très précisément cette régularité, faisant force de loi linguistique, qui fonde sa théorie générale du « négro-égyptien » : des similitudes éparses, irrégulières entre les langues ou groupes de langues comparées pouvant relever ou bien de coïncidences ou — plus sûrement en l'espèce du paradigme afroasiatique — d'emprunts réciproques de langues dont les locuteurs sont géographiquement mitoyens depuis des millénaires. Pour Obenga, le fait même que les langues africaines modernes ne soient pas contemporaines de l'égyptien ancien, et que beaucoup de ces langues soient attestées à des milliers de kilomètres de l'Égypte, serait un argument favorable à sa théorie linguistique du « négro-égyptien »<ref>« L'énorme discontinuité géographique milite en faveur de l'exclusion de l'emprunt dans ces temps anciens, sur l'ensemble des concordances établies, morphologiques, phonétiques et lexicologiques. C'est-à-dire que la séparation très ancienne de la souche commune prédialectale élimine les effets de convergence, de hasard et d'emprunt. En d'autres mots, si des connexions de caractère sérial sont établies entre l'égyptien pharaonique, le copte et les langues négro-africaines modernes, on est autorisé de reconnaître un « air de famille », une « parenté par enchaînement » selon l'expression de la systématique des plantes, même si l'on s'éloigne beaucoup du type initial, des prototypes reconstruits. Ainsi, le temps qui sépare l'égyptien ancien des langues africaines actuelles — un hiatus de {{unité|5000|ans}} — au lieu de constituer une difficulté se présente au contraire comme un critère sûr de comparaison (le temps qui sépare le hittite du portugais actuel est également énorme, mais rien n'empêche de comparer directement ces deux langues, dans un ensemble donné, pour rejoindre précisément l'indo-européen. » [http://www.ankhonline.com/parente_langue_egypt_afrique_moderne.htm source]</ref>. Toutefois les théories linguistiques d’Obenga ne sont pas reconnues par les enquêtes linguistiques actuellement en cours<ref>Patrick Mouguiama-Daouda, Jean-Marie Hombert et Lolke Van der Veen, « Aspects of linguistic diversity in western Central Africa », Laboratoire Dynamique du Langage, UMR 5596, Lyon [http://www.linguistics.ucsb.edu/projects/ Languages-and-Genes/poster/VanderVeenAbstract.pdf] : « A theory elaborated by Rev. Trilles (1912, 1931) in the early 20th century claims an Egyptian origin for the Fang population, its language and its culture on the basis of its oral tradition, and several linguistic, cultural and physical traits. This theory has become very popular, especially among Black African scholars, and often takes a strong ideological dimension as it accuses (white) Egyptologists of falsifying ancient History. It suffers, however, from important methodological and theoretical weaknesses. Cheikh Anta Diop and Théophile Obenga are the main representatives of this school of thought. Similar claims have been made by other Bantu-speaking populations (cf. Basaá, A43a). (…) Guthrie (1948), Hombert & al. (1989) and Medjo Mvé (1997) have shown that Fang presents all the traits of a regular Bantu language. There is absolutely no evidence of a non-Bantu substratum. »</ref>, on leur a reproché leur manque de sérieux<ref name=":0">Alain Froment « Science et conscience : le combat ambigu de Cheikh Anta Diop », dans R. Waast (dir.), ''Les sciences coloniales, figures et institutions'', Ortsom, Paris, 1996, {{p.|330}} [http://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/ pleins_textes/pleins_textes_7/carton07/010008847.pdf] : « Le Centre d'études des civilisations bantoues (dirigé par Obenga) n'hésitait pas à programmer le télétransfert psychique comme sujet de recherche en matière de transport, au motif que les ancêtres pratiquaient ce moyen pour traverser l'espace. »</ref>, et leur instrumentalisation politique<ref>Bogumil Jewsiewicki, ''Cahiers d'études africaines'', année 1991, {{numéro|121}}, {{p.|202}} : « Le projet du Centre international des civilisations bantu est un projet politique financé par le président Bongo du Gabon, et appuyé par le président Mobutu du Zaïre à la recherche d'une nouvelle formule de domination régionale. »</ref>.
 
Sont également critiqués les tests menés par Cheik Anta Diop relatifs à la pigmentation de l'épiderme des pharaons, qui selon lui prouverait qu'ils étaient « Noirs ». En effet, une étude menée sur la momie de Ramsès {{II}}, par le musée de l'Homme à Paris en 1976, a conclu que le pharaon était un « [[Blanc (humain)|leucoderme]], de type méditerranéen proche de celui des [[Berbères|Amazighes]] africains<ref>{{Ouvrage | auteur = Christiane Desroches Noblecourt | titre = Ramsès {{II}} | référence = Référence:Ramsès II - La véritable histoire (Christiane Desroches Noblecourt) | passage = 50}}</ref> ».
Lors d'un colloque international organisé à Dakar du 26 février au 2 mars 1996 à l'occasion du dixième anniversaire de la mort de Cheikh Anta Diop<ref>Compte rendu du colloque par Xavier Fauvelle dans ''Politique africaine'', {{numéro|62}}, juin 1996, {{p.|103-109}} [http://www.politique-africaine.com/numeros/pdf/062103.pdf].</ref>, l'anthropologue Alain Froment fit une communication ouvertement critique dans la continuité de ses précédents travaux<ref>Alain Froment, « Origine et évolution de l’homme dans la pensée de Cheikh Anta Diop : une analyse critique », ''Cahiers d’études africaines'', Paris, {{numéro|121- 122}}, 1991 (voir l’article de C. Coquery Vidrovitch dans le numéro 32 de la même revue [http://www.persee.fr/showPage.do?urn=cea_0008-0055_1992_num_32_125_2092]) et « Science et conscience : le combat ambigu de Cheikh Anta Diop », in Waast Roland (ed.), Petitjean P. (ed.) ''Les sciences hors d'Occident au {{s-|XX|e}} = 20th century sciences : beyond the metropolis : 2. Les sciences coloniales : figures et institutions'', ORSTOM, Paris, 1996, {{p.|321-341}}. [http://www.horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/ pleins_textes/pleins_textes_7/carton07/010008847.pdf]</ref>. En 1996 toujours, Xavier Fauvelle a publié un livre sur Cheikh Anta Diop conçu comme un bilan critique<ref>''L’Afrique de Cheikh Anta Diop'', Karthala, Paris, 1996, 240 p.</ref>. Pour l'égyptologue [[Jean Yoyotte]], « Cheik Anta Diop était un imposteur. Un égyptologue incapable de lire le moindre hiéroglyphe »<ref>[http://www.fxgpariscaraibe.com/article-10410258-6.html Interview du 14 mai 2007 sur le site fxqpariscaraibe].</ref>.
 
Lors d'un colloque international organisé à Dakar du 26 février au 2 mars 1996 à l'occasion du dixième anniversaire de la mort de Cheikh Anta Diop<ref>Compte rendu du colloque par Xavier Fauvelle dans ''Politique africaine'', {{numéro|62}}, juin 1996, {{p.|103-109}} [http://www.politique-africaine.com/numeros/pdf/062103.pdf].</ref>, l'anthropologue Alain Froment fit une communication ouvertement critique dans la continuité de ses précédents travaux<ref>Alain Froment, « Origine et évolution de l’homme dans la pensée de Cheikh Anta Diop : une analyse critique », ''Cahiers d’études africaines'', Paris, {{numéro|121- 122}}, 1991 (voir l’article de C. Coquery Vidrovitch dans le numéro 32 de la même revue [http://www.persee.fr/showPage.do?urn=cea_0008-0055_1992_num_32_125_2092]) et « Science et conscience : le combat ambigu de Cheikh Anta Diop », in Waast Roland (ed.), Petitjean P. (ed.) ''Les sciences hors d'Occident au {{s-|XX|e}} = 20th century sciences : beyond the metropolis : 2. Les sciences coloniales : figures et institutions'', ORSTOM, Paris, 1996, {{p.|321-341}}. [http://www.horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/ pleins_textes/pleins_textes_7/carton07/010008847.pdf]</ref>. En 1996 toujours, Xavier Fauvelle a publié un livre sur Cheikh Anta Diop conçu comme un bilan critique<ref>''L’Afrique de Cheikh Anta Diop'', Karthala, Paris, 1996, 240 p.</ref>. Pour l'égyptologue [[Jean Yoyotte]], « Cheik Anta Diop était un imposteur. Un égyptologue incapable de lire le moindre hiéroglyphe »<ref>[http://www.fxgpariscaraibe.com/article-10410258-6.html Interview du 14 mai 2007 sur le site fxqpariscaraibe].</ref>.
L'égyptologue Alain Anselin, du département d'égytologie de l'Université des Antilles et martiniquais tout comme Jean Yoyotte, confirme les thèses linguistiques de Diop en démontrant l'africanité des hyéroglyphes égyptiens. <ref>{{Lien web|langue=en|titre=Alain Anselin, l'égyptologue antillais qui a démontré l'africanité des hiéroglyphes égyptiens|url=https://www.nofi.media/2017/09/alain-anselin-hieroglyphes/42519|site=NOFI|date=2017-09-02|consulté le=2019-02-22}}</ref>
 
== Œuvres ==
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