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Après la mort de Michel IV, en décembre 1041, la cour byzantine est secouée par les querelles entre le nouvel empereur [[Michel V]] et la puissante impératrice [[Zoé Porphyrogénète|Zoé]]. Harald ne bénéficie plus de la faveur impériale et se retrouve même emprisonné pour une raison incertaine{{sfn|DeVries|1999|p=33-34}}. D'après les sagas, il a été arrêté pour avoir puisé dans le trésor impérial et exigé la main d'une parente de Zoé ; d'après [[Guillaume de Malmesbury]], pour avoir entretenu des rapports avec une femme de la noblesse ; d'après [[Saxo Grammaticus]], pour meurtre. Il est possible que Michel V ait voulu se protéger d'un Varègue jugé trop loyal à son prédécesseur{{sfn|DeVries|1999|p=34-35}}. Il existe également plusieurs variantes quant à la manière dont Harald sort de prison. Il pourrait s'être évadé avec une complicité externe, en profitant de la révolte contre Michel V qui éclate en avril 1042. La garde varangienne est divisée : certains de ses membres protègent l'empereur, tandis que d'autres, menés par Harald, apportent leur soutien aux rebelles. En fin de compte, Michel V est aveuglé et envoyé dans un monastère, et les sagas affirment que c'est Harald lui-même qui a crevé les yeux de l'empereur déchu{{sfn|DeVries|1999|p=35-38}}. Au mois de juin, une fois Zoé rétablie sur le trône avec [[Constantin IX]], Harald demande la permission de rentrer en Norvège, mais l'impératrice refuse. Harald parvient néanmoins à s'échapper par le [[Bosphore]] avec deux navires et quelques fidèles. L'un des navires est détruit par les [[Chaîne (obstacle à la navigation)|chaînes]] tendues en travers du détroit, mais l'autre parvient à franchir l'obstacle et permet à Harald de s'enfuir par la [[mer Noire]]{{sfn|DeVries|1999|p=35-38}}.
 
[[Fichier:Elisiv of Kiev.jpg|vignette|redresse|upright=0.5|Élisabeth de Kiev représentée dans une fresque de la [[cathédrale Sainte-Sophie de Kiev]].]]
 
Malgré ce départ, Kékauménos salue la loyauté du Varègue à l'égard de l'empire, une loyauté qui aurait persisté même une fois Harald devenu roi de Norvège{{sfn|Bagge|1990|p=175}}. D'après Þjóðólfr Arnórsson, il aurait participé à dix-huit grandes batailles en tant que membre de la garde varangienne{{sfn|Norseng|2017}}. Durant cette période, il accumule d'importantes richesses, qu'il envoie en Rus' pour plus de sûreté sous la surveillance de Iaroslav le Sage<ref>{{en}} Thenrik Bimbaum, « Yaroslav's Varangian Connection », ''Scando-Slavica'', volume 24, {{numéro|1}}, p. 5-25.</ref>. D'après les sagas, cette fortune provient non seulement du butin ramassé sur les champs de bataille, mais aussi de ses participations à trois « pillages de palais » ''({{lang|non|polutasvarf}})'', un terme pouvant désigner les fonds versés aux Varègues par un nouvel empereur pour s'assurer de leur loyauté, ou bien un véritable pillage de la chambre des comptes du palais impérial au moment d'un changement de régime{{sfn|Blöndal|2007|p=80-83}}. Ces trois « pillages de palais » correspondent vraisemblablement aux disparitions de [[Romain III Argyre|Romain III]] en 1034, Michel IV en 1041 et Michel V en 1042 : Harald aurait eu à chaque fois l'opportunité de capter des sommes importantes{{sfn|Skaare|1995|p=45}}. C'est sûrement cet argent qui lui permet de financer ses prétentions au trône de Norvège{{sfn|DeVries|1999|p=39}}.
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