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Le '''pont du Gard''' est un [[pont]]-[[aqueduc]] [[Rome antique|romain]] à trois niveaux, situé à [[Vers-Pont-du-Gard]] entre [[Uzès]] et [[Remoulins]], non loin de [[Nîmes]], dans le département du [[Gard]] ([[France]]). Il enjambe le [[Gardon (rivière)|Gardon]]. Probablement bâti dans la première moitié du {{s|I|er}}, il assurait la continuité de l'[[Aqueduc de Nîmes|aqueduc romain]] qui conduisait l’eau d’[[Uzès]] à [[Nîmes]]. D'après les dernières recherches, il aurait cessé d'être utilisé au début du {{s|VI|e}}.
 
Au Moyen Âge, les [[Pile (architecture)|piles]] du second étage furent échancrées et l'ouvrage fut utilisé comme pont routier. L'architecture exceptionnelle du pont du Gard attira l'attention dès le {{s|XVI|e}}, qui dès lors bénéficia de [[Restauration (art)|restaurations]] régulières destinées à préserver son intégrité. Un pont routier lui fut accolé en 1743-1747. Plus haut pont-aqueduc connu du monde romain, il fait l'objet d'un classement au titre des [[Monument historique (France)|monuments historiques]] par la [[liste de 1840]]<ref>{{Base Mérimée|PA00103291}}.</ref> et a été inscrit sur la liste du [[patrimoine mondial]] de l'[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|Unesco]] en décembre 1985<ref name="patmon">''Patrimoine mondial, monuments et sites français'', Revue des Monuments historiques, numéro 182, juillet-août 1992, {{p.}}54-55.</ref>.
 
== L'aqueduc romain de Nîmes ==
 
== L'aqueduc romain de Nîmes ==
Le pont du Gard est la partie monumentale d'un [[aqueduc]] de plus de {{Unité|52|km}} de longueur ({{Unité|52702|m}}), qui apportait l'eau de la [[Fontaine d'Eure]], située au pied d'[[Uzès]], jusqu'à la ville romaine de ''[[Nemausus]]'', aujourd'hui Nîmes<ref>Pierre Gros, ''La France gallo-romaine'', 1991, Nathan, {{ISBN|2092843761}}, p. 102</ref>, alors à son apogée. Les eaux de la source proviennent en partie de la rivière d'[[Alzon (rivière)|Alzon]], qui passe par les environs d'Uzès, et des eaux récoltées du [[mont Bouquet]], situé plus près d'[[Alès]]. L'aqueduc proprement dit est un chef-d'œuvre d'[[ingénierie]], témoignage de l'extraordinaire maîtrise des constructeurs anciens : le dénivelé entre les points de départ et d'arrivée n'est que de {{Unité|12.6|m}}, la pente moyenne générale étant de {{Unité|24.8|cm}} par km. À cause du relief, l'aqueduc serpente à travers les petites montagnes et vallées des garrigues d'Uzès et de Nîmes<ref>G. Fabre, J.-L. Fiches, J.-L. Paillet, ''Le pont du Gard, ...'', 1993, {{p.}}19.</ref>.
 
L'aqueduc de Nîmes a sans doute été construit au {{s|I|er}} de notre ère, comme en atteste la céramique. Des tunnels datant de l'époque d'[[Auguste]] ont dû être contournés, ce qui montre que la construction de l'aqueduc est postérieure, et les monnaies retrouvées dans les réservoirs de la ville de Nîmes, où étaient recueillies les eaux de l'aqueduc, ne sont pas antérieures au règne de l'empereur [[Claude (empereur romain)|Claude]] (41-54). On pense donc que la construction de l'aqueduc dont fait partie le pont du Gard doit se situer entre les [[années 40]] et [[années 50|50]]<ref>{{Lien web|url=http://www.ils.fr/candi/PdG/nimes.html|éditeur=Le Pont du Gard et l'aqueduc romain de Nîmes - Guide pratique complet de visite|titre=Nîmes et son aqueduc|consulté le=09/12/2007}}.</ref>. On estime à mille le nombre d'ouvriers, travaillant sur cinq années intenses.
 
Son débit moyen a été estimé à {{Unité|40000|mètres cubes}} d'eau par jour<ref name="patmon">''Patrimoine mondial, monuments et sites français'', Revue des Monuments historiques, numéro 182, juillet-août 1992, {{p.}}54-55.</ref>, soit {{nombre|400|litres}} d'eau par seconde. L'eau courante mettait une journée entière pour parvenir par [[gravité de surface|gravité]] de son point de captage jusqu'à l'ouvrage de répartition, sorte de [[château d'eau]] appelé ''[[Castellum divisorium de Nîmes|castellum divisorium]]'', encore visible rue de la Lampèze à Nîmes. ''Nemausus'' possédait un certain nombre de [[Puits à eau|puits]], ainsi qu'une source proche : la construction de l'aqueduc ne relevait donc pas d'une nécessité vitale, mais plutôt d'un ouvrage de prestige, destiné à l'alimentation des [[Thermes romains|thermes]], bains, jardins et autres [[Fontaine (bassin)|fontaines]] de la ville. De fait le pont symbolise le génie scientifique romain. Le défi était d'autant plus grand que le pont devait résister aux crues redoutables du Gardon.
 
Dès le {{s|IV|e}} cependant, l'entretien commença à faire défaut, tandis que des dépôts calcaires occupaient les deux tiers, parfois les trois quarts, de la conduite. On estime à présent qu'il avait cessé de fonctionner au commencement du {{s|VI|e}}, à l'époque où, à la suite de la [[bataille de Vouillé]], les [[Francs]] prirent le contrôle de la région d'Uzès, tandis que les [[Wisigoths]] se maintenaient à Nîmes : on a retrouvé des céramiques contemporaines dans les couches d'abandon, et l'aqueduc servit alors de carrière de pierre (des concrétions détachées des parois du canal ont été utilisées par les riverains pour leurs propres constructions et pour couvrir des sarcophages du cimetière de Saint-Baudile à Nîmes)<ref>G. Fabre, J.-L. Fiches, J.-L. Paillet, ''Le pont du Gard, ...'', 1993, {{p.}}26 ; J.L. Fiches, ''Le pont du Gard'', 2001, {{p.}}27 ; {{Ouvrage |titre = Histoire du Languedoc |éditeur = Privat |collection = Histoire des Provinces |auteur = Philippe Wolff (s. dir.) |année = 1967 |lieu = Toulouse |pages = |isbn = 2-7089-1705-6 |passage = 111}}.</ref>.
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