« Henri d'Artois » : différence entre les versions
Contenu supprimé Contenu ajouté
Non il ne s'agit pas de vandalisme. Il suffit pour justifier la sauvegarde de cette version de s'en référer aux éléments historiques. Charles X, le 2 août 1830, abdiqua du trône en faveur de son petit-fils, Henri d'Artois duc de Bordeaux, et non en faveur de Louis-Philippe, duc d'Orléans qui fut désigné pour faire proclamé Henri V et devenir son régent. La proclamation ne se fit pas, mais Henri V fut bien roi entre l'abdication de son grand-père et la prise de pouvoir de Louis-Philippe. |
Annulation de la modification de Lemondeplus (d) - pour évitez toutes équivoques, et comme ceci n'est que votre deuxième intervention sur Wikipédia, un petit passage par la page de discussion pour faire évaluer votre modification par les contributeurs habitués de l'article sera très apprécié Balise : Annulation |
||
Ligne 1 :
{{Voir homonymes|Chambord|Henri V{{!}}{{nobr|Henri {{V}}}}}}
{{Infobox Rôle monarchique
| charte = Prétendant
|
|
|
| fonction1 = [[Liste des prétendants au trône de France depuis 1792|Prétendant légitimiste<br />aux trônes de France et de Navarre]]
| à partir du fonction1 = {{date|3|juin|1844}}
| jusqu'au fonction1 = {{date|24|août|1883}}<br /><small>({{durée|03|06|1844|24|08|1883}})</small>
|
| prédécesseur1 = [[Louis de France (1775-1844)|Louis de France]], ''dauphin de France'', '' comte de Marnes{{note|group=alpha|texte={{citation|Devenu, par la mort de M. le comte de Marnes, chef de la Maison de Bourbon}}, déclara Henri d'Artois en 1844<ref>{{Harvsp|Jossinet|1983|p=206|id=Jossinet1983}}</ref>.}} ''
| successeur1 = [[Jean de Bourbon (1822-1887)|Jean de Bourbon]] ([[Légitimisme|légitimiste]]) <br /> [[Philippe d'Orléans (1838-1894)|Philippe d’Orléans]] ([[Orléanisme|orléaniste]])
| titulature = [[Liste des comtes et ducs de Bordeaux|duc de Bordeaux]]<br />comte de Chambord
| dynastie = [[Maison capétienne de Bourbon|maison de Bourbon]]
| nom de naissance = Henri{{note|group=alpha|texte=L'orthographe de l'époque du prénom Henri était ''Henry'', comme le montre le registre de l'état civil de la maison royale de France<ref>[http://www.culture.gouv.fr/Wave/image/web/archim/pagination.php?ref=AF-100536&page=138 ''Premier volume des registres de l'Etat civil de la Maison royale de France (17 juin 1816 - 15 novembre 1845)''], base de données Archim, ministère de la Culture</ref>.}} Charles Ferdinand Marie Dieudonné d'Artois, <br />''duc de Bordeaux''
| date de naissance = {{date de naissance|29|septembre|1820}}
| lieu de naissance = [[Paris]] ([[Restauration (histoire de France)|France]])
Ligne 26 ⟶ 21 :
| sépulture = [[Kostanjevica (Görz)#Histoire|Crypte du couvent de Kostanjevica]] ([[Slovénie]])
| nationalité =
| père = [[Charles-Ferdinand d'Artois
| mère = [[Marie-Caroline de Bourbon-Siciles (1798-1870)|Caroline des Deux-Siciles]]
| fratrie =
Ligne 36 ⟶ 31 :
| résidence =
| signature =
|
| liste = [[Liste des prétendants au trône de France depuis 1792|Prétendants au trône de France]]
}}
'''Henri d'Artois''', [[petit-fils de France]], [[Liste des comtes et ducs de Bordeaux|duc de Bordeaux]], est un prince de la famille royale de France, chef de la [[maison capétienne de Bourbon]], plus connu sous son [[titre de courtoisie]] de '''comte de Chambord''', né le {{date|29|septembre|1820}} au [[palais des Tuileries]] à [[Paris]]
Le nom [[Seconde maison d'Artois|d'Artois]] qui lui fut donné par le roi [[Louis XVIII]] (suivant la transmission [[onomastique]] particulière<ref group=alpha>[[Charles-Ferdinand d'Artois]], duc de Berry, père du duc de Bordeaux, portait lui-même le nom d'Artois, car son propre père, [[Charles X|Charles-Philippe de France]] (futur roi Charles X) était titré [[Liste des comtes d'Artois|comte d'Artois]].</ref> de la [[Appellations des membres de la maison de France|famille royale]] sous l'[[Ancien Régime]]) est celui qui figure sur son acte de naissance, mais il ne l'utilisa plus à partir de 1844 (date de la mort de son oncle le [[Louis de France (1775-1844)|comte de Marnes]], dernier dauphin de France), considérant dès lors porter ''[[Liste de locutions latines commençant par D#Loc-De jure|de jure]]'' le nom « de France ».
En outre, il opta à partir de la même date pour le nom [[Maison capétienne de Bourbon|de Bourbon]] dans ses relations avec les États étrangers (en particulier ceux qui lui accordaient l'[[Droit d'asile|asile politique]]), et c'est aussi sous ce [[Pseudonyme|nom d'emprunt]]<ref group=alpha>Nom d'emprunt pour les petits-enfants de Charles X ([[Louise d'Artois|Louise]], duchesse de Parme, et Henri, comte de Chambord ), le nom de Bourbon était en revanche, le nom officiel des [[Maison de Condé|Bourbons de Condé et de Conti]], ainsi que de la branche [[Filiation naturelle|illégitime]] des [[Maison de Bourbon Busset|Bourbons de Busset]]. Le nom de Bourbon fut également pris, sans l'acceptation des rois de France, par les descendants [[agnat]]iques de [[Philippe V (roi d'Espagne)|Philippe de France]], duc d'Anjou, petit-fils de [[Louis XIV]].</ref> (qui était celui qui servait de [[patronyme]] aux [[Liste de bâtards#Bâtards royaux|bâtards royaux]] en France depuis le [[Grand Siècle (histoire de France)|Grand Siècle]]) qu'il se fit représenter par ses avocats en France, dans certaines [[Procédure civile|procédures civiles]]. Sous la [[Restauration (histoire de France)|Restauration]], Henri d'Artois portait le titre de [[Liste des comtes et ducs de Bordeaux|duc de Bordeaux]], que lui donna [[Louis XVIII|{{nobr|Louis {{XVIII}}}}]] en hommage à la première ville qui se rallia aux [[Maison capétienne de Bourbon|Bourbons]] en [[1814]].
Désigné comme roi en [[1830]] dans l'acte d'abdication de son grand-père, [[Charles X|{{nobr|Charles {{X}}}}]], et de renonciation de son oncle, le dauphin (futur prétendant « [[Louis de France (1775-1844)|Louis XIX]] »), il n'exercera pas cette fonction du fait de la montée du [[Louis-Philippe Ier|duc d'Orléans]] sur le trône. Il s'exile alors avec toute sa famille en Angleterre. De 1830 à sa mort, il porte le [[titre de courtoisie]] de comte de Chambord (qui lui fut donné à l'âge de neuf ans, par la famille royale déchue partant pour l'exil), du nom du [[Château de Chambord|château]] qui lui avait été offert par une souscription nationale. Ses partisans le considérèrent comme le « roi {{nobr|Henri {{V}}}} ». Avant 1844, le prince portait les mêmes armes que son grand-père quand il était comte d'Artois à savoir de France à la bordure crénelée de gueules<ref>[[Hervé Pinoteau]], ''La symbolique royale française, V{{e}} - XVIII{{e}} siècle'', P.S.R. éditions, 2004, p. 518.</ref>.
Revenu en France après la chute du [[Second Empire]] en 1870, il rallie à lui la majorité royaliste de la nouvelle assemblée nationale, se réconcilie avec la branche d'[[Quatrième maison d'Orléans|Orléans]] (qui se pose néanmoins en héritière de la branche aînée des Bourbons), et assiste à l'échec d'un projet de restauration, à la suite du refus de la majorité des députés d'accepter le drapeau blanc, et de son propre refus d'adoption du drapeau tricolore.
Il est le dernier descendant légitime en ligne masculine de [[Louis XV|{{nobr|Louis {{XV}}}}]] et de [[Marie Leszczyńska]]. Sa mort sans enfant en 1883 marque l'extinction de la [[Seconde maison d'Artois|branche Artois]] de la [[maison capétienne de Bourbon]] et le début d'une [[Querelles dynastiques françaises|querelle]] (toujours d'actualité) entre les maisons de [[Maison de Bourbon en Espagne|Bourbon d’Espagne]] et d'[[Quatrième maison d'Orléans|Orléans]] pour savoir laquelle a le plus de légitimité à la [[Couronne de France]].
== Le duc de Bordeaux ==
[[Fichier:
Henri, duc de Bordeaux, est le petit-neveu du roi de France [[Louis XVIII]]. À sa naissance, il est troisième dans l'ordre de succession après son grand-père, le comte d'Artois — futur [[Charles X|{{nobr|Charles {{X}}}}]] (veuf de la princesse [[Marie-Thérèse de Savoie (1756-1805)|Marie-Thérèse de Savoie]]) et son oncle [[Louis de France (1775-1844)|Louis-Antoine, duc d'Angoulême]].
Surnommé par le poète [[Alphonse de Lamartine|Lamartine]] l’« enfant du miracle<ref>Alphonse de Lamartine, « Ode pour la naissance du duc de Bordeaux », ''Œuvres poétiques complètes'', Paris, La Pléiade, 1963, {{p.|42-43}}.</ref> », il est le [[Enfant posthume|fils posthume]] de [[Charles-Ferdinand d'Artois|Charles-Ferdinand d’Artois, duc de Berry]], fils cadet du [[Charles X|comte d'Artois]], et de son épouse [[Marie-Caroline de Bourbon-Siciles (1798-1870)|Marie-Caroline des Deux-Siciles]]. Le duc de Berry a été assassiné, dans la nuit du 13 au 14 février 1820, par le bonapartiste [[Louis Pierre Louvel|Louis-Pierre Louvel]] qui voulait « ''détruire la souche'' » des [[Maison capétienne de Bourbon|Bourbons]]. Déjà mère d'une fille, la duchesse de Berry, enceinte au moment du drame, accoucha sept mois et demi plus tard d’un fils, futur héritier du trône tant espéré.
[[Fichier:La Duchesse de Berry.jpg|thumb|La duchesse de Berry, mère du jeune Henri.]]
[[Fichier:The Dowager Duchess of Berry in mourning with her two children praying to a bust of her husband in circa 1822 by Gérard.png|thumb|La duchesse de Berry et ses deux enfants après la mort de son époux.|gauche]]
Ondoyé sitôt sa naissance, entre trois et quatre heures du matin du 29 septembre, par son premier aumônier Marc Marie de Bombelles évêque d'Amiens, sous le nom de « Henri, Charles, Ferdinand, Marie, Dieu-donné d'Artois, Duc de Bordeaux »<ref> Acte d'ondoiement, Archives du Comte de Chambord (cabinet Honoré d'Urfé, Paris).</ref>, Henri est baptisé le {{date|1|mai|1821}} à Notre-Dame de Paris ; il a pour parrain et marraine son oncle et sa tante, le [[Louis de France (1775-1844)|duc]] et la [[Marie-Thérèse de France (1778-1851)|duchesse d'Angoulême]].
Le 11 octobre 1820, une souscription nationale permet de donner au prince le [[château de Chambord]].
Il est d’abord placé, comme sa sœur aînée Louise, sous la responsabilité de la duchesse de Gontaut. En 1828, son grand-père, devenu roi en 1824 sous le nom de {{nobr|Charles {{X}}}}, confie son éducation au [[Ange Hyacinthe Maxence de Damas|baron de Damas]]<ref>''Mémoires du baron de Damas'', publiés par son petit-fils le comte de Damas, Paris, Plon, 1922, {{nobr|tome {{II}}}}, {{p.|289}}.</ref>. Cet éducateur accorde beaucoup d’importance à l’apprentissage religieux<ref>[[René de La Croix de Castries|Duc de Castries]], ''Le Testament de la monarchie ({{V}}) Le grand refus du comte de Chambord : La légitimité et les tentatives de restauration de 1830 à 1886'', [Paris], Hachette, 1970, {{p.|28}}.</ref> ; il veille aussi à choisir des précepteurs qui initient le prince aux matières de bases, aux langues vivantes — allemand, italien — aux exercices physiques et au tir au pistolet{{Sfn|Jean-Paul Bled|p=25-26}}.
== La révolution de 1830 ==
{{Article détaillé|Dissolution du 16 mai 1830|Ordonnances de Saint-Cloud|Trois Glorieuses|Hésitation de 1830|Lieutenance générale de Louis-Philippe d'Orléans|Charte de 1830}}
Le 25 juillet 1830, {{nobr|Charles {{X}}}} promulgue des ordonnances qui provoquent la révolution de 1830, connue aussi sous le nom de [[Trois Glorieuses]], s'étant étalée sur trois journées. Le {{date|30|juillet|1830}}, un groupe d'hommes politiques parisiens lance la candidature au trône de [[Louis-Philippe Ier|Louis-Philippe, duc d'Orléans]]. Le
== La monarchie de Juillet (1830-1848) ==
{{Article détaillé|Monarchie de Juillet}}
===De la Grande-Bretagne à l'Autriche===
[[Fichier:Henri dArtois by Adeodata Malatesta.jpg|thumb|Le comte de Chambord dans les années 1840 par Adeodata Malatesta.]]
La famille royale déchue s'installe au château de [[Palais de Holyrood|Holyrood]], en [[Écosse]]. En avril [[1832]], la duchesse de Berry, mère du duc de Bordeaux, débarque en France dans l'espoir de provoquer un [[Guerre de Vendée et Chouannerie de 1832|soulèvement dans l'Ouest de la France]], qui donnerait le trône à son fils. Sa tentative échoue. Arrêtée en novembre 1832, emprisonnée à la [[citadelle de Blaye]], elle y accouche d'une fille qu'elle présente comme le fruit d'un mariage secret avec le [[Hector Lucchesi-Palli|comte de Lucchesi-Palli]]. Discréditée, elle s'exile et l'ancien roi {{nobr|Charles {{X}}}} confie l'éducation de ses petits-enfants à son autre belle-fille, la [[Marie Thérèse de France (1778-1851)|dauphine]], fille des défunts [[Louis XVI|{{nobr|Louis {{XVI}}}}]] et [[Marie-Antoinette d'Autriche|Marie-Antoinette]].
En octobre [[1832]], la famille de Charles X quitte le [[Royaume-Uni]] pour s'installer au palais royal de [[Prague]], en [[Royaume de Bohême|Bohême]]. L'éducation du duc de Bordeaux est confiée à {{Mgr}} [[Denis Frayssinous|Frayssinous]]. Le 27 septembre 1833, pour sa majorité, fixée à treize ans par les lois du royaume, le prince Henri reçoit un groupe de légitimistes henriquinquistes, qui le saluent au cri de « Vive le roi ! ». À leur retour en France, ces derniers sont poursuivis par le gouvernement de Louis-Philippe, mais acquittés par la cour d'assises. Le premier acte que le duc de Bordeaux accomplit à l'occasion de sa majorité est celui d'une « protestation solennelle contre l'usurpation de Louis-Philippe ».
En octobre [[1836]], l'ancienne famille royale doit quitter Prague pour [[Gorizia|Goritz]], où {{nobr|Charles {{X}}}} meurt le 6 novembre. Son fils, le dauphin, qui porte le [[titre de courtoisie]] de comte de Marnes, devient en droit « {{nobr|Louis {{XIX}}}} », aux yeux des légitimistes carlistes.
Le 28 juillet [[1841]], le comte de Chambord est victime d'un accident de cheval, qui le force à une longue convalescence, et lui laisse une claudication. En octobre 1843, il se rend à Londres, où il reçoit à [[Belgrave Square]] des légitimistes venus de France, parmi lesquels figure Chateaubriand.
===Chef de la maison de Bourbon===
La mort du dauphin, survenue le 3 juin [[1844]], amène ses partisans à se rallier au comte de Chambord, qui devient l'aîné de la maison de France et est désormais reconnu sous le nom d'{{nobr|Henri {{V}}}} par tous les [[Légitimisme|légitimistes]], qui restent dans l'opposition sous la [[monarchie de Juillet]], la [[Deuxième République (France)|Deuxième République]] et le [[Second Empire]].
Le premier acte du prétendant au trône de France est d'affirmer ses droits :
:{{citation|Devenu, par la mort du comte de Marnes, chef de la maison de Bourbon, je regarde comme un devoir de protester contre le changement qui a été introduit dans l'ordre légitime de succession à la
En 1844, le comte de Chambord et sa tante, la dauphine, s'installent au château de [[Frohsdorf]], situé au sud-est de Vienne. Le 15 novembre [[1846]], le prince Henri épouse [[Marie-Thérèse de Modène]], avec laquelle il devait former un couple uni. Le père de cette princesse de vingt-neuf ans, le duc [[François IV de Modène|{{nobr|François {{IV}}}} de Modène]], était le seul souverain européen à n'avoir pas reconnu la [[monarchie de Juillet]]. La duchesse, née princesse [[Marie-Béatrice de Savoie]], était l'héritière des [[Maison Stuart|Stuart]] pour régner sur la [[Grande-Bretagne]], mais exclue de la succession à cause de l'[[Acte d'établissement]] anti-catholique de 1701. Quelques années auparavant, le prince Henri avait souhaité se marier avec la sœur cadette de son épouse, [[Marie Béatrice de Modène (1824-1906)|Marie Béatrice de Modène]], mais celle-ci s'était déjà promise à un ancien infant d'Espagne, [[Jean de Bourbon (1822-1887)|Jean de Bourbon]], frère puîné du nouveau prétendant [[Carlisme (Espagne)|carliste]].
Depuis Frohsdorf, il se tient au courant des affaires françaises et internationales. « Il lit quotidiennement plusieurs titres de la presse française et étrangère, prend connaissance des brochures et des livres qui lui sont envoyés, reçoit des voyageurs venus de France, entretient des correspondances avec des personnalités légitimistes{{Sfn|Jean-Paul Bled|p=145}}. »
== La Deuxième République (1848-1852) ==
[[Fichier:Henri de France par Charles-Marie de Sarcus.jpg|gauche|vignette|« Henri de France » par Charles-Marie de Sarcus.]]
En février 1848, [[Révolution française de 1848|la Révolution éclate]] ; Louis-Philippe abdique le 24 ; la République est proclamée. Le comte de Chambord voit dans la chute des Orléans un juste châtiment, mais s'interdit toute manifestation publique de joie. Le prince [[Napoléon III|Louis-Napoléon Bonaparte]] est élu président de la République en décembre 1848. Cependant, en mai 1849, les élections portent une majorité monarchiste à l'Assemblée nationale. Le prince-président entre bientôt en conflit avec elle. Par le [[coup d'État du 2 décembre 1851]], il conserve le pouvoir et, en octobre 1852, laisse entendre le prochain rétablissement de l'Empire. Henri d'Artois intervient alors par un manifeste daté du 25 octobre 1852, dans lequel il déclare :
{{Citation bloc|Le génie et la gloire de Napoléon n'ont pu suffire à fonder rien de stable ; son nom et son souvenir y suffiraient bien moins encore. On ne rétablit pas la sécurité en ébranlant le principe sur lequel repose le trône […]. La monarchie en France, c'est la maison royale de France indissolublement unie à la nation. [...] Je maintiens donc mon droit qui est le plus sûr garant des vôtres, et, prenant Dieu à témoin, je déclare à la France et au monde que, fidèle aux lois du royaume et aux traditions de mes aïeux, je conserverai religieusement jusqu'à mon dernier soupir le dépôt de la monarchie héréditaire dont la Providence m'a confié la garde, et qui est l'unique port de salut où, après tant d'orages, cette France, objet de tout mon amour, pourra retrouver enfin le repos et le bonheur<ref>Cité dans {{Harvsp|Jean-Paul Bled|p=156}}.</ref>.}}
Aussitôt après avoir signé ce manifeste, le prince Henri précise à ses partisans la ligne de conduite qu'il attend d'eux, si l'Empire se rétablit : ils ne devront pas participer à la vie publique, s'abstenir de voter et de se présenter à des mandats électifs.
Dès juin 1848, il a pris l'initiative d'un premier geste de réconciliation avec la famille d'Orléans. En 1850, à la mort de Louis-Philippe, il fait célébrer une messe à la mémoire du défunt et écrit à sa veuve, la reine Marie-Amélie. Des démarches sont accomplies entre les deux familles, mais leur union ne se réalise pas{{Sfn|Jean-Paul Bled|p=159-166}}.
En 1851, il hérite le château de [[Frohsdorf]], de sa tante la dauphine. Il s'y installe défintivement<ref group=alpha>Jusqu'en 1866, il passe néanmoins l'hiver à Venise, au palais Cavalli.</ref> et y conserve des souvenirs de la royauté : portraits de la famille royale ; drapeaux blancs remis à {{nobr|Charles {{X}}}} en août 1830 ; cadeaux offerts par des légitimistes. Il fait construire sur le domaine de Frohsdorf deux écoles, pour les enfants du personnel du château et de la paroisse.
Il quitte parfois le château de [[Frohsdorf]] pour voyager en Suisse, aux Pays-Bas, en Angleterre, en Allemagne et en Grèce. En 1861, ce catholique convaincu accomplit un périple de deux mois et demi en Orient, qui lui permet de faire un pèlerinage en Terre sainte, dont il a laissé un récit<ref>Comte de Chambord, ''Journal de voyage en Orient (1861), '' Texte présenté et annoté par [[Arnaud Chaffanjon]], Paris, Tallandier, 1984, 391 p.</ref>.
Sa sœur, la princesse [[Louise d'Artois|Louise]] avait été mariée en 1845 au prince héréditaire de Lucques, Ferdinand-Charles de Bourbon, devenu ensuite le duc [[Charles III de Parme]]. Celui-ci fut assassiné en [[1854]] après cinq ans de règne. La duchesse Louise fut nommée régente pour son fils [[Robert Ier de Parme|Robert {{Ier}}]] mais dut s'enfuir devant les troupes sardes qui envahirent ses duchés en 1860. Elle mourut prématurément en [[1864]] en confiant la tutelle de ses enfants à son frère. Henri d'Artois eut une grande influence sur ses neveux et nièces.
==Élaboration d'un projet politique sous le Second Empire (1852-1870)==
Sous le [[Second Empire]],
===Inspirations===
Parmi ceux qui ont influencé la pensée du comte de Chambord, il faut citer {{Mgr}} [[Louis-Édouard Pie]], évêque de Poitiers, à qui, Henri de Vanssay demandera à l'intention
===Constitution===
Le comte de Chambord souhaite que le roi soit accessible sans distinction de rang social et fasse « concourir tous les talents, tous les caractères élevés, toutes les forces intellectuelles de tous les Français<ref>Lettre au duc de Noailles du 5 octobre 1848, ''Étude politique
Le rôle du parlement est un rôle de contrôle qui ne va pas jusqu'à pouvoir renverser le gouvernement : il consiste dans le vote annuel des impôts et du budget et dans la participation à
===Suffrage universel et décentralisation===
Concernant le [[suffrage universel]], le comte de Chambord
La question du suffrage lui paraît indissociable de celle de la [[décentralisation]] dans la mesure où il prône la création de [[collectivité territoriale en France|collectivités territoriales]] dont les
Concernant la décentralisation,
===Liberté de l'enseignement===
[[Fichier:Henri d'Artois Litho.jpg|thumb|Henri d'Artois.]]
Le prince Henri tient la liberté religieuse pour « inviolable et sacrée », il entend la garantir mais n'entend pas que les évêques se mêlent des affaires temporelles, ce qui ne serait « pas moins contraire à la dignité et aux intérêts de la religion elle-même qu'au bien de l'État ». Mais le prince ne précise pas si cela se traduirait pas la négociation d'un nouveau concordat{{Sfn|Daniel de Montplaisir|p=357}}.
Selon
Mais s'il insiste sur la liberté de l'enseignement, dérivant selon lui de la liberté de conscience, il n'en tire aucune conséquence analogue sur la liberté d'expression et de la presse sur lesquelles il ne développe pas sa pensée, s'en tenant à des généralités
===Justice, armée, politique étrangère et coloniale===
Le 6 janvier [[1855]],
Hostile à la politique étrangère de [[Napoléon III|{{nobr|Napoléon {{III}}}}]] qu'il juge aventureuse, hostile au renforcement de la Prusse et la destruction des [[États pontificaux]], il envisage de reprendre
À partir de [[1856]], il étudie minutieusement le dossier algérien et il publie la synthèse de ses réflexions dans sa ''Lettre sur l'Algérie'' le 30 janvier [[1865]], lettre où il souhaite qu'on construise des écoles, développe les travaux publics, qu'on fasse l'expérience des associations agricoles, commerciales, industrielles. Il insiste sur la nécessité de servir les intérêts de la civilisation et du [[christianisme]] en Algérie et reçoit l'approbation du pape [[Pie IX|{{nobr|Pie {{IX}}}}]]
===Agriculture et paysannerie===
Dans sa ''Lettre sur l'agriculture'', publiée le 12 mars 1866,
===Politique ouvrière===
En 1848, il écrit : « assister des Français qui souffrent, c'est me servir ». Dès le 30 octobre 1846, le prince Henri avait demandé au marquis de Pastoret d'établir à Chambord et dans les forêts qui lui appartenaient des ateliers de charité offrant pour l'hiver du travail aux habitants les plus démunis. L'idée inspirera l'institution des [[Ateliers nationaux]] en 1848
Les mémoires des légitimistes français alimentent la réflexion du
Dans sa ''Lettre sur les ouvriers'' du 20 avril 1865
Exception française, il est un hériter du trône avec un réel programme, lentement élaboré : ses travaux vont inspirer de manière profonde les [[Monarchisme|monarchistes]] qui feront renaitre le [[catholicisme social]] en France, [[Albert de Mun]] et, surtout, [[François René de La Tour du Pin Chambly de La Charce|René de la Tour du Pin]]<ref>{{Ouvrage|langue=Français|auteur1=Léo Imbert|titre=Le Catholicisme social, In Hoc Signo Vinces, de la Restauration à la Première guerre mondiale|passage=254|lieu=Paris|éditeur=Perspectives Libres|année=2017|pages totales=696|isbn=979-10-90742-36-9|lire en ligne=}}</ref>.
== La tentative de Restauration (1870-1873) ==
{{Article détaillé|Projet de Troisième Restauration|}}
===De Sedan à la fin de l'exil (août 1870-juillet 1871)===
En août 1870, alors que la France de {{nobr|Napoléon {{III}}}} connaît de graves défaites dans la guerre contre la [[royaume de Prusse|Prusse]], Henri d'Artois quitte Frohsdorf dans l'intention de s'enrôler ; il lance le {{1er}} septembre 1870 un appel à « repousser l'invasion, sauver à tout prix l'honneur de la France, l'intégrité de son territoire<ref>François Laurentie, ''Le Comte de Chambord, {{nobr|Guillaume {{Ier}}}} et Bismarck en octobre 1870, avec pièces justificatives'', Paris, Emile-Paul, 1912, {{p.|11}}.</ref>. »
Le 4 septembre [[1870]], le Second Empire s'effondre après la [[bataille de Sedan|défaite de Sedan]]. [[Otto von Bismarck|Bismarck]] exigeant de négocier le futur traité de paix avec un gouvernement issu du suffrage des Français, des élections législatives sont organisées en février 1871 ; la nouvelle
Assemblée compte 240 députés républicains contre 400 monarchistes, divisés entre [[Légitimisme|légitimistes]] et [[Orléanisme|orléanistes]].
Réunie à Bordeaux le 18 février, l'Assemblée nomme [[Adolphe Thiers]] « chef du pouvoir exécutif de la République française » ; elle s'investit en même temps du pouvoir constituant, mais annonce qu'elle ne l'exercera qu'ultérieurement. Elle ne veut envisager la restauration de la royauté que lorsque la France sera libérée de l'occupation allemande.
Le 8 mai 1871, le
[[Fichier:Touchatout - Néanmoins Le {{date|8|juin|1871}}, l'Assemblée abolit les lois bannissant de France les Bourbons.
En juillet 1871, Henri d'Artois revient pour quelques jours dans cette France qu'il a dû quitter en 1830. Mais il diffère une rencontre avec le [[Philippe d'Orléans (1838-1894)|comte de Paris]], ce qui déçoit les orléanistes{{Sfn|Daniel de Montplaisir|p=424-425}}. Il reçoit le 5 juillet une délégation des députés royalistes réunissant les héritiers de trois des plus grandes maisons de la monarchie, Gontaut-Biron, La Rochefoucauld-Bisaccia et Maillé, ainsi que {{Mgr}} Dupanloup, évêque et député d'Orléans, qui tentent de le convaincre d'adopter le drapeau tricolore. Mais le prince Henri reçoit également au [[château de Chambord]] de nombreux représentants de ses partisans de toutes classes sociales et ces entretiens avec eux le persuadent que le peuple de France n'est pas si attaché au drapeau tricolore. Il quitte à nouveau la France et lance un manifeste, publié dans ''[[L'Union (journal français)|L'Union]]'' du 8 juillet, dans lequel il déclare :
:{{citation|Je ne puis oublier que le droit monarchique est le patrimoine de la nation, ni décliner les devoirs qu'il m'impose envers elle. Ces devoirs, je les remplirai, croyez-en ma parole d'honnête homme et de roi. […] Je suis prêt à tout pour relever mon pays de ses ruines et à reprendre son rang dans le monde ; le seul sacrifice que je ne puis lui faire, c'est celui de mon honneur. […] je ne laisserai pas arracher de mes mains l'étendard d'{{nobr|Henri {{IV}}}}, de {{nobr|François {{Ier}}}} et de Jeanne d'Arc. […] Je l'ai reçu comme un dépôt sacré du vieux roi mon aïeul, mourant en exil ; il a toujours été pour moi inséparable du souvenir de la patrie absente ; il a flotté sur mon berceau, je veux qu'il ombrage ma tombe.}}
Globalement, cette lettre suscite l'incompréhension et Daniel Halévy dit à son propos : « Ce prince, qui faisait écho aux stances d'un poète, faisait-il son devoir de roi ? Les Allemands étaient à Saint-Denis, le trésor était vide, chaque minute avait son exigence. Quel Capétien l'eût compris ? [...] Chambord n'était pas un homme de l'ancienne France, son acte ne se relie en rien à la tradition toute réaliste de nos rois. Chambord est un enfant des émigrés, un lecteur de Chateaubriand. [...] La décision du comte de Chambord est, dans son ordre, un acte révolutionnaire : par elle, un des plus solides appuis des anciennes classes dirigeantes est brisé [...]. Par elle, la Monarchie française quitte terre, devient légende et mythe{{Sfn|Daniel de Montplaisir|p=433}}. » Les légitimistes se divisent, certains publiant une note collective pour affirmer leur attachement au drapeau tricolore{{Sfn|Daniel de Montplaisir|p=435}}. Adolphe Thiers affirme que le comte de Chambord est le fondateur de la république et que la postérité le nommera le « Washington français{{Sfn|Daniel de Montplaisir|p=436}} ». Le vicomte de Meaux affirme dans ses souvenirs que si le petit-fils de Charles X était resté à Chambord, y avait reçu les princes d'Orléans, et s'était dit prêt à s'entendre avec l'assemblée la plus monarchiste que le pays pût élire, la royauté aurait rapidement été restaurée<ref>Vicomte de Meaux, ''Souvenirs politiques, 1871-1877'', {{p.|128}}.</ref>.
===Les atermoiements de la présidence Thiers (août 1871-mai 1873)===
[[Fichier:Thiersoldphoto.jpg|gauche|vignette|[[Adolphe Thiers]], chef du gouvernement provisoire puis président de la République.]]
Mais les royalistes pensent que la royauté peut être restaurée. Le 18 septembre 1871, les députés discutent d'une proposition de loi visant à ce que l'ensemble des administrations centrales s'installent à Versailles, qui est votée le 8 octobre, le prince Henri ayant annoncé à [[Lucien Brun]], alors perçu comme l'éventuel président du conseil des ministres d'« {{nobr|Henri {{V}}}} », que la restauration faite, il s'installerait à Versailles{{Sfn|Daniel de Montplaisir|p=448}}.
En novembre 1871, le préfet de police nommé par Thiers, [[Léon Renault]], déclare qu'avec cent mille francs, il couvrira Paris de drapeaux blancs<ref>Note de Lucien Brun à Henri d'Artois du 28 novembre 1871, archives de Lucques.</ref>.
Certains orléanistes comme le [[Alfred de Falloux|comte de Falloux]] veulent obtenir du comte de Chambord une abdication formelle ou amener ses partisans à considérer sa succession comme ouverte, ce qui permettrait d'appeler au trône le comte de Paris{{Sfn|Daniel de Montplaisir|p=451-453}}. Mais le prince Henri s'y oppose et précise à nouveau sa pensée le 25 janvier 1872, par un nouveau manifeste, dans lequel il proclame :
:{{citation|Je n'ai pas à justifier la voie que je me suis tracée. [...] Je ne laisserai pas porter atteinte, après l'avoir conservé intact pendant quarante années, au principe monarchique, patrimoine de la France, dernier espoir de sa grandeur et de ses libertés. [...] Je n'arbore pas un nouveau drapeau, je maintiens celui de la France [...]. En dehors du principe national de l'hérédité monarchique sans lequel je ne suis rien, avec lequel je puis tout, où seront nos alliances ? [...] Rien n'ébranlera mes résolutions, rien ne lassera ma patience, et personne, sous aucun prétexte, n'obtiendra de moi que je consente à devenir le roi légitime de la Révolution.}}
Au printemps 1872,
En janvier 1873, les princes d'Orléans font un geste en direction du prince Henri en assistant à une messe à la mémoire de {{nobr|Louis {{XVI}}}} à la [[chapelle expiatoire]]{{Sfn|Daniel de Montplaisir|p=463}}.
En mai 1873, le président de la République, [[Adolphe Thiers]], déclare que « la monarchie est impossible » et que la République est préférable. La majorité royaliste de l'Assemblée le met alors en minorité, provoquant sa démission le {{date|24|mai|1873}}. Elle le remplace aussitôt par le maréchal de [[Patrice de Mac-Mahon|Mac Mahon]], favorable à la restauration de la royauté.
===L'échec de la Troisième Restauration (juin-novembre 1873)===
[[File:Actualités vote des légitimistes.JPG|vignette|Lithographie par [[Charles Vernier (artiste)|Charles Vernier]]: ''Le légitimiste [[Pierre-Antoine Berryer|Berryer]] et le bonapartiste [[Ratapoil]] rendent visite au comte de Chambord''.|273x273px]]
La mort en janvier de {{nobr|Napoléon {{III}}}} — dont le [[Louis-Napoléon Bonaparte (1856-1879)|fils unique et héritier dynastique]] est exilé avec sa mère en Grande-Bretagne — le départ du républicain Thiers en mai, l'évacuation des troupes allemandes en septembre créent un climat propice à la restauration. Le gouvernement, soutenu par l'Église qui multiplie les pèlerinages où l'on fait chanter en longues processions « Sauvez Rome et la France au nom du Sacré-Cœur ! », entretient ce climat{{Sfn|Daniel de Montplaisir|p=467}}{{,}}<ref group=alpha>L’Assemblée déclare d'utilité publique la construction à Montmartre d'une basilique dédiée au Sacré-Cœur de Jésus, lancée à la fin de 1871 par une souscription nationale. La mosaïque géante devant orner le plafond du chœur doit faire figurer aux pieds du Christ en majesté, le « roi {{nobr|Henri {{V}}}} » priant au nom de la France repentante.</ref>.
Le 5 août 1873, le [[Philippe d'Orléans (1838-1894)|comte de Paris]], petit-fils de [[Louis-Philippe Ier|Louis-Philippe]], se rend à Frohsdorf pour rencontrer son cousin le comte de Chambord et saluer en lui le « seul représentant du principe monarchique. » ; il ajoute que si la France veut revenir à la monarchie, « nulle compétition ne s'élèvera dans notre famille. » Cette réconciliation du petit-fils de {{nobr|Charles {{X}}}} et des Orléans doit en principe inciter les députés orléanistes à se joindre à leurs collègues légitimistes pour voter le rétablissement de la royauté. [[Pie IX|{{nobr|Pie {{IX}}}}]] charge alors le nonce apostolique de [[Vienne (Autriche)|Vienne]] de faire savoir à Henri d'Artois que le [[Saint-Siège]] attache un grand prix à la restauration en France et que la couleur du drapeau est un sujet sur lequel il faut savoir trouver un terrain d'entente{{Sfn|Daniel de Montplaisir|p=479}}.
Le 4 octobre, les députés royalistes nomment une commission chargée de s'entendre avec le comte de Chambord sur un projet de future constitution, préalable au vote de la restauration de la monarchie. La commission désigne le député des Basses-Pyrénées [[Pierre-Charles Chesnelong|Charles Chesnelong]] pour rencontrer le prétendant. Le 14 octobre 1873, à Salzbourg, il approuve le projet constitutionnel libéral et parlementaire que lui expose Chesnelong. Le prince Henri ne soulève aucune objection aux lignes déjà esquissées : la reconnaissance du droit royal héréditaire comme partie intégrante du droit national et non placé au-dessus de lui, l'élaboration d'une constitution discutée par l'Assemblée et non octroyée par le roi, la séparation des pouvoirs et le bicaméralisme, la responsabilité politique des ministres, la garantie des libertés civiles et religieuses{{Sfn|Daniel de Montplaisir|p=481}}. Au sujet du drapeau, les deux hommes conviennent d'un texte indiquant que Henri d'Artois « se réserve de présenter au pays et il se fait fort d'obtenir de lui par ses représentants, à l'heure qu'il jugera convenable, une solution compatible avec son honneur et qu'il croit de nature à satisfaire l'Assemblée et la Nation. » Il n'a cependant pas caché à son interlocuteur qu'il n'accepterait jamais le drapeau tricolore<ref>Charles Chesnelong, ''Un témoignage sur un point d'histoire La campagne monarchique d'octobre 1873'', Paris, E. Plon, Nourrit et {{Cie}}, 1895, 555 p.</ref>. La « solution » envisagée par le comte de Chambord, pour le drapeau, est inconnue<ref>Jean-Paul Bled, ''Les Lys en exil ou la seconde mort de l'Ancien Régime'', Paris, Fayard, 1992, p. 254.</ref>.
[[Fichier:Actualités candidat pour la Présidence de la République.JPG|vignette|Lithographie par [[Charles Vernier (artiste)|Charles Vernier]]. En attendant le retour du "cuirassé" (le comte de Chambord), ''La Gazette de France'' propose un "grenadier" (La Rochejacquelein) pour la Présidence de la République.]]
L'accession au trône du comte de Chambord paraît alors très proche d'aboutir. [[Alphonse Daudet]] écrit : « Qu'il vienne vite, notre Henri… On se languit tant de le voir<ref>[[Alphonse Daudet]], article de ''L'Événement'' du 19 octobre 1873.</ref>. » La commission prépare un texte qui sera soumis au vote dès la première séance de l'Assemblée le 5 novembre et qui affirme dans son ''article premier'' que « la monarchie nationale, héréditaire et constitutionnelle est le gouvernement de la France ».
Le duc [[Gaston d'Audiffret-Pasquier]] entend en informer les Français par un communiqué de presse qui mentionne que des modifications du drapeau ne pourraient être apportées que par l'accord du futur roi et de la représentation nationale, sans parler de remplacement. Or, le comte de Chambord est prêt à accepter provisoirement le drapeau tricolore à condition qu'on lui laisse l'initiative de pouvoir le modifier ou d'en proposer un autre une fois revenu sur le trône. De plus, le procès-verbal d'une réunion des députés du
Du fait de la déformation des paroles du comte de Chambord par [[Charles Savary]], certains journaux vont jusqu'à dire
Le
Dans la nuit du 20 novembre, l'Assemblée, qui ignore que le prince Henri est en France, vote le mandat présidentiel de sept ans, prolongeant ainsi les pouvoirs de Mac Mahon. Pour les orléanistes, ce délai doit permettre d'attendre la mort du prétendant légitimiste, après laquelle son cousin, [[Philippe d'Orléans (1838-1894)|Philippe d'Orléans]], comte de Paris, petit-fils de Louis-Philippe, pourrait monter sur le trône, en acceptant le drapeau tricolore, la [[Troisième République (France)|République]] n'étant alors envisagée que comme un régime temporaire. Circule alors dans les milieux orléanistes ce mot : « Mon Dieu, de grâce ouvrez les yeux du comte de Chambord, ou bien fermez-les lui ! ».
== Les dernières années et la mort==
[[File:Comte Chambord Frohsdorf.jpg|thumb|Le comte de Chambord, dans sa chambre et dans le jardin du château de Frohsdorf, en 1883.]]
Apprenant le vote du septennat, le comte de Chambord rentre à Frohsdorf afin de ne pas être un sujet de troubles. Il ne perd pas espoir, mais les nouvelles qui lui viennent de France ne lui indiquent que l'amenuisement puis la disparition de la majorité royaliste, face aux victoires successives des républicains.
La République est instituée en janvier 1875 par l'[[amendement Wallon]], et les lois constitutionnelles de février puis de juillet organisent son fonctionnement. En 1879, avec la démission du président Mac Mahon, tous les pouvoirs appartiennent aux républicains.
[[Fichier:Castle of Chambord Interior 03.jpg|gauche|vignette|Ornements royaux fabriqués pour le service funèbre du comte de Chambord en 1883. Château de Chambord, inv. CH41/0419-1 à 3.]]
En juin 1883, Henri d'Artois est atteint d'une maladie des voies digestives, dont il meurt en exil à [[Frohsdorf]] le 24 août [[1883]], veille de la [[Louis IX de France|Saint-Louis]]. Les obsèques d'{{nobr|Henri {{V}}}} ont lieu le 3 septembre dans la [[cathédrale de Gorizia]] (devenue [[Italie|italienne]] depuis 1918), et il est inhumé auprès de sa sœur [[Louise d'Artois|Louise]] et de {{nobr|Charles {{X}}}}, du dauphin et de la dauphine, en dehors de la ville, au couvent de [[Kostanjevica (Görz)|Kostanjevica]] (en Slovénie), situé depuis 1947 à deux cents mètres derrière la frontière italo-[[Slovénie|slovène]].
== La question dynastique après le comte de Chambord ==
Le
Selon
Pour les
La question avait été posée
L'opinion du comte de Chambord sur sa succession dynastique fit l'objet de témoignages contradictoires, les uns en faveur des Bourbons, les autres pour les Orléans.
Parmi les partisans de ces derniers, il y avait le vicomte Émile de La Besge, qui écrivit dans ses souvenirs que dès 1862, le comte de Chambord lui aurait dit : « ce sont les princes d’Orléans qui sont mes héritiers légitimes »<ref>Émile de La Besge (1812-1905), ''Souvenir et récits de chasse'', Olivier Perrin, 1971 : « J'ai eu l’honneur de revoir Mgr le comte de Chambord deux fois encore : en 1862, ma fille Marguerite (votre grand-mère) épousait le comte René de Beaumont. Peu après ce mariage, j’ai voulu présenter mes enfants à Monseigneur. C’était un devoir de convenance et surtout de cœur, Monseigneur ayant toujours été pour moi d’une bonté parfaite. Ce fut au château de Warteg sur les bords du lac de Constance, chez Mme la [[Louise d'Artois|duchesse de Parme]] que nous fûmes reçus. Un soir, après dîner, Mme la Duchesse et ma fille étaient assises dans l’embrasure d’une fenêtre qui donne sur le lac. Monseigneur et moi causions debout presque adossés aux fauteuils de ces dames (voyez comme je me souviens de toutes les particularités). Tout à coup, mon oreille fut frappée par le nom des princes d’Orléans que l’on prononçait. Je prêtais l’oreille et voici en propres termes ce que j’ai entendu : Ma fille disait à la duchesse de Parme : "Mais, Madame, si le comte de Chambord venait à mourir sans enfant ce sont vos fils qui hériteraient de la couronne de France ? – Pas du tout mon enfant, mes fils n’ont absolument aucun droit, ce sont les princes d’Orléans qui sont les héritiers légitimes de mon frère." Ma fille insistait : "Vous êtes légitimiste n’est-ce pas ma chère petite, il faut accepter les conséquences du principe." En entendant ces paroles qui n’avaient pas non plus échappé à Monseigneur, je le regarde sans me permettre bien entendu de lui adresser une question. Mais il comprit vite qu’il y avait une interrogation dans mon regard et, aussitôt, il me dit : "Ma sœur a parfaitement raison, ce sont les princes d’Orléans qui sont mes héritiers légitimes." Voici textuellement ce que j’ai entendu, cette conversation était assez importante pour qu’elle soit restée profondément gravée dans ma mémoire. Je n’y ajoute, ni n’en retranche un seul mot. »</ref>. Et selon le marquis de [[Famille de Dreux-Brézé|Dreux-Brézé]] (1826-1904)<ref name="t2">Henri-Scipion-Charles de Dreux-Brézé, Notes et Souvenirs pour servir à l'histoire du parti royaliste, Perrin et Cie, Paris, 1899,4ème édition, p. 227-234 (http://www.heraldica.org/topics/france/dreux-breze.htm)</ref> — qui avait été, de 1872 jusqu'à la mort du comte de Chambord, l'intermédiaire entre le chef de la Maison de Bourbon et les comités royalistes dans 55 départements (plus de la moitié de la France), avant de se rallier au comte de Paris : « Si, dans son esprit, le droit à sa succession comme Roi de France avait reposé sur une autre tête que celle de Monsieur le Comte de Paris, Monsieur le Comte de Chambord, qui, plus que personne, connaissait les dispositions d'esprit de son parti, eût certainement combattu l'opinion qui, parmi les royalistes prévalait, dans la mesure dont nous parlions tout à l'heure, en faveur de ce prince. Il n'eût pas laissé s'enraciner une appréciation à ses yeux erronée ; il se fût refusé, avec la loyauté de son caractère, à prendre une part, même tacite au triomphe à venir de ce qu'il jugeait une usurpation ; il aurait cherché, par l'entremise de ses mandataires autorisés, à éclairer ses fidèles, à diriger leurs regards et leur dévouement vers le prince appelé à devenir leur Roi, ou, du moins, celui de leurs enfants. » [...] « Après la mort de Monsieur le Comte de Chambord, les royalistes, privés de leur chef, reconnurent presque immédiatement, fidèles en cela à leurs principes, les droits de tout temps, à mon avis incontestables, de Monsieur le Comte de Paris à la couronne de France. Quelques légitimistes, toutefois, s'essayèrent à contester ces mêmes droits et se refusèrent à conférer à Monsieur le Comte de Paris le titre d'héritier du Roi. En face de ce double fait et en raison du bruit qui se produisit durant quelques mois autour de cette opposition à la conduite, presque universelle du parti royaliste (je me sers à dessein du mot bruit car ces attaques n'eurent jamais de retentissement sérieux), je puis me regarder comme autorisé à intervenir, à mon tour ; il m'est permis de consigner ici, au moins pour les miens, mon sentiment sur l'opinion de Monseigneur à l'égard des droits de Monsieur le Comte de Paris et les motifs sur lesquels j'appuie ce sentiment. Monseigneur a toujours admis, telle est ma certitude, le droit de Monsieur le Comte de Paris à lui succéder sur le trône de France. Il fut toujours persuadé que la presque unanimité des légitimistes le considéreraient, après sa mort, comme son héritier. » Et le marquis, de fustiger cet « essai d'opposer au droit de Monsieur le Comte de Paris, une pensée intime de Monsieur le Comte de Chambord, pensée d'ailleurs présentée au public, pour la première fois, après la mort seulement de Monseigneur »<ref name="t2" />.
Certains « conseillers intimes » de Chambord, le [[Pierre Louis Jean Casimir de Blacas d'Aulps#Postérité|comte de Blacas]] (qui avait été chargé de relever les « instructions destinées à guider les représentants, en France, de Monsieur le Comte de Chambord »), le baron [[Familles subsistantes de la noblesse française (L à Z)#R|de Raincourt]], le comte [[Famille de Monti|de Monti]], le [[Laure de Chevigné#Biographie|comte de Chevigné]] et le [[Ange Hyacinthe Maxence de Damas#Descendance|comte de Damas]], firent savoir qu'ils « reconnaiss[aient] les droits de M. le comte de Paris à la succession de M. le comte de Chambord. », dans une lettre publiée par ''Le Figaro'' le 6 septembre 1883<ref name="r1">http://www.heraldica.org/topics/france/dreux-breze.htm</ref>. Blacas, Raincourt, Monti, Chevigné et Damas, qui n'avaient pas voulu être associés aux « Blancs d'Espagne » {{incise|sobriquet donné aux partisans des Bourbons par l'orléaniste Eugène Reynis le 2 janvier 1884, et qui fit florès}} formant ce que des orléanistes appelaient « la petite église » {{incise|réunie, autour de la veuve du prétendant (laquelle soutenait son beau-frère Montizón), dans sa résidence de Frohsdorf}}, apportèrent « un démenti formel aux appréciations émises par le prétendu conseiller intime [du prince défunt], [[Maurice d'Andigné]], qui n'a pu, en tout cas, que parler en son nom personnel »<ref name="r1" /> en prenant le parti du nouvel aîné des Bourbons. Le surlendemain des obsèques d'Henri d'Artois, le journal ''Le Temps'' avait évoqué {{citation|un groupe d'intransigeants, qui déjà cherchent, parmi les parents du comte de Chambord, un prétendant à opposer à {{M.}} le comte de Paris}} — tandis que quelques légitimistes allaient se convertir au [[Naundorffisme|survivantisme]], espérant une lignée royale cachée, fondée par Louis XVII, qui se serait perpétuée dans l'ombre (une sorte de [[sébastianisme]] à la française).
Du côté des légitimistes (parmi lequels [[Alfred Huet du Pavillon]], Maurice de Junquières{{note|group=alpha|texte=''Maurice'' Amédée de Junquières, né à [[Ancien 1er arrondissement de Paris|Paris (ancien {{1er}} arrondissement)]] le 20 janvier 1852 et mort à [[10e arrondissement de Paris|Paris X{{e}}]] le 30 mars 1914.}}, Charles-Louis du Verne, Urbain [[Maison de Maillé#Branche de la Tour-Landry|de Maillé de La Tour-Landry]], [[Bernard de Quatrebarbes#Biographie|Louis de Quatrebarbes]], Paul [[Famille de Foresta|de Foresta]], Germain Guérin de La Houssaye, [[Hilaire de Chardonnet|Hilaire Bernigaud de Chardonnet]], [[Pierre-Sébastien Laurentie#Descendance|Sébastien Laurentie]], [[Pierre Véran#Biographie|Guillaume Véran]], [[Guillaume-Isidore Baron de Montbel#Biographie|Henri Baron de Montbel]], Ludovic Clément de Blavette, Hilaire Parent de Curzon, Victor de Maumigny, Oscar Bévenot des Haussois{{note|group=alpha|texte=''Oscar'' Baptistin Auguste Bévenot [des Haussois], né au [[Le Quesnoy|Quesnoy]] le 9 juillet 1834 et mort à [[7e arrondissement de Paris|Paris VII{{e}}]] le {{1er}} février 1923.}}, Arsène Le Gal de Kérangal{{note|group=alpha|texte=''Arsène'' Pierre Ange Le Gal de Kérangal est né à [[Locminé]] le 13 août 1827 et mort à [[Quimper]] le 8 avril 1902. Trisaïeul (par son fils aîné, Arsène) de l'écrivaine [[Maylis de Kerangal]], Arsène de Kérangal fut de 1862 à 1883 le rédacteur en chef du journal légitimiste ''L'Impartial du Finistère''. Il était aussi le bisaïeul (cette fois par son fils cadet, Charles) du comte Gilles de Kérangal (1938-2017), gentilhomme de service<ref>{{Lien archive|url=http://www.institutducdanjou.fr/fr/daniel-de-montplaisir/187-on-lappelait-l-madame.html|titre=On l’appelait « Madame »|date=20140716174219|auteur=[[Daniel de Montplaisir]]}}, sur le site de l'[[Institut Duc d'Anjou]], {{date|21 mai 2012}}.</ref> et chevalier d'honneur<ref>https://www.letelegramme.fr/ar/viewarticle1024.php?aaaammjj=20070810&article=1387263</ref> de la [[Emmanuelle de Dampierre|duchesse d'Anjou et de Ségovie]].}}...) qui se rallièrent à la nouvelle branche aînée des Bourbons, [[Joseph du Bourg]] (un des secrétaires du comte de Chambord) déclara dès le 16 octobre 1883 dans le journal ''Les Nouvelles''<ref>''Les Nouvelles : journal quotidien de Toulouse et du Sud-Ouest'', 16 octobre 1883 {{ISSN|2020-5945}} {{bnf|32826340}}.</ref> que {{citation|la succession légitime au trône de France reposait sur les descendants du duc d'Anjou}}. Quant au comte de la Viefville{{note|group=alpha|nom=Viefville}}, il écrivit le 20 novembre à son ami le [[Jean Prévost-Sansac de Touchimbert|comte de Touchimbert]] : {{citation|Bien que le Roi, mon maître bien-aimé, ne se soit jamais prononcé devant moi, ses réserves, son silence, m'ont souvent prouvé qu'il ne pensait pas autrement que nous sur cette question. Trente-deux ans de service m'avaient appris à le comprendre, même quand il ne disait rien. Je défie donc n'importe qui de me citer un mot du Roi affirmant le prétendu droit des d'Orléans. Bien plus, quelques jours avant sa fin, prévoyant tout, il a dit : « Je ne veux pas que mon cercueil serve de pont aux d'Orléans}}.
L'aumônier du comte de Chambord, l'abbé Amédée Curé, écrivit dans la revue ''[[L'Ami du clergé]]'' {{incise|en parlant des supposés droits des Orléans à succéder au comte de Chambord}} que {{citation|non, [Henri d'Artois] ne les reconnaissait pas, il ne les avait jamais reconnus et même avait toujours défendu à ses partisans de les affirmer publiquement}}. L'abbé Curé confirmait que le comte de Chambord était pour les Anjou et qu'{{citation|il n'en faisait pas mystère aux personnes qui partageaient cette manière de voir}}<ref>''L'Ami du clergé'', 18 avril 1902 {{bnf|32691478}}. Cité par {{ouvrage|auteur=[[Hervé Pinoteau]]|titre=Monarchie et avenir|lieu=Paris|éditeur=Nouvelles Éditions Latines|année=1960|pages totales=190|bnf=33137040|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=FigxAQAAIAAJ&q=%22Henri+V+était+pour+les+Anjou%22|numéro chapitre=III|titre chapitre=Le roi légitime|passage=122}} ; cité aussi par {{ouvrage|auteur=[[Paul Watrin]]|préface=Guy Augé|postface=Guy Augé|champ libre=réédition sous la direction de Jean-Pierre Brancourt : augmentée d'une mise à jour critique et d'une bibliographie par Guy Augé|titre=La Tradition Monarchique|sous-titre=d'après l'ancien droit public français|lieu=Paris|éditeur=Diffusion Université-Culture (D.U.C.)|nature ouvrage=thèse de doctorat d'État en droit, ès sciences politique et économique, soutenue le 11 mars 1916|année=1983|numéro d'édition=2|année première édition=1916|pages totales=230-CXXII|isbn=2-904092-01-3|bnf=34730523|lire en ligne=https://archive.org/stream/latraditionmonar00watr#page/206/mode/2up|partie=3|numéro chapitre=VII|titre chapitre=Le comte de Chambord|passage=207}}.</ref>. Et en 1905, Amédée Curé rapporta une lettre du {{Date|19 mars 1872}} qu'il avait reçue du comte de Cibeins, Léonor [[Familles subsistantes de la noblesse française (A à K)#C|de Cholier]]{{note|group=alpha|nom=Cholier|texte=Laurent Gabriel ''Léonor'' de Cholier de Cibeins, né à [[Ancien 1er arrondissement de Paris|Paris (ancien {{1er}} arrondissement)]] le 29 septembre 1825 et mort à [[Misérieux]] le 28 juillet 1897.}}, quelques jours après une interview du prétendant Henri V au journal ''La Liberté''. Cholier y écrivait : {{Citation|le Roi ne se prononçait pas sur la pensée de l'héritier et j'avais compris, pour mon compte, que sans un Dauphin envoyé de Dieu, cet héritier était le prince qui serait déclaré Duc d'Anjou, c'est-à-dire [[Charles de Bourbon (1848-1909)|Don Carlos]] ou [[Alphonse-Charles de Bourbon|Don Alphonse]] [les deux fils du comte de Montizón, le plus proche cousin salique du comte de Chambord], selon l'option de l'aîné entre les deux Couronnes}}. L'abbé Curé montra ces lignes à Henri d'Artois, qui approuva : {{Citation|elle est parfaite, cette lettre. Je la signerais d'un bout à l'autre}}<ref>{{Ouvrage|auteur=Amédée Curé|titre=Le Comte de Chambord et Sa Sainteté Léon XIII|sous-titre=observations sur les « Mémoires » de Mme de La Ferronnays|lieu=Paris|année=1905|pages totales=148|bnf=31985005|passage=appendice}}.</ref>. Et le confesseur du prétendant, le père [[Prosper Bole]], relata que c'était le comte de Chambord lui-même qui l'avait instruit<ref>{{ouvrage|auteur=[[Gabriel Adrien Robinet de Cléry]]|titre=Les prétentions dynastiques de la branche d'Orléans. Deux lettres du Révérend père Bole, aumônier de Frohsdorf|éditeur=H. Daragon|lieu=Paris|année=1910|pages totales=32|passage=17-18|bnf=34211631|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5550332k/f20}}.</ref> des droits de la branche d'Anjou, descendant d'un petit-fils de Louis XIV (alors que la branche d'Orléans ne descend que du frère de ce roi), quand le père Bole croyait jusqu'alors à la validité de la renonciation de Philippe V.
[[Maurice d'Andigné]], qui avait été un des secrétaires et un conseiller intime<ref name="Vacquerie" /> d'Henri d'Artois, créa le {{date|22 décembre 1883}} avec d'autres anciens conseillers ou secrétaires intimes<ref name="Vacquerie">{{Article|auteur=[[Auguste Vacquerie]]|titre=Blancs d'Espagne et blancs d'Eu|périodique=[[Le Rappel]]|numéro=5247|date=22 juillet 1884|pages=1|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7540191w/f1}}.</ref> du comte de Chambord ([[Henri de Cathelineau]], [[Joseph du Bourg]], Auguste [[Gilbert-Joseph-Martin Bruneteau#Vie familiale|de Bruneteau de Sainte-Suzanne]]{{note|group=alpha|texte=''Auguste'' François Bruneteau de Sainte Suzanne, né à [[Châlons-en-Champagne]] le 4 juin 1828 et mort à [[Champigneul-Champagne]] le 30 décembre 1912.}}, Alexis de La Viefville{{note|group=alpha|nom=Viefville|texte=''Alexis'' Eugène Désiré Alphonse de La Viefville, né à [[Récourt (Pas-de-Calais)|Récourt]] le 6 septembre 1823 et mort à [[16e arrondissement de Paris|Paris {{16e}}]] le 24 novembre 1891.}}, Raoul [[Famille de Scorailles#Branche de Sangruère dans l'Agenais|de Scorraille]]{{note|group=alpha|texte=François Marie Marc ''Raoul'' de Scorraille, né à [[Villeneuve-sur-Lot]] le 10 juillet 1859 et mort à [[Montredon-des-Corbières]] le 13 octobre 1940.}}) un nouveau parti<ref>{{Article|auteur=Charles Bigot|titre=Un peu de clarté commence à se faire sur l'état exact du parti royaliste|périodique=[[Le XIXe siècle (journal)|Le {{XIXe}} siècle]]|numéro=4581|date=22 juillet 1884|pages=1|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k75617282/f1}}.</ref>, le Comité légitimiste de propagande, qui tint son premier congrès le {{date|27 juillet 1884}} à Paris. À cette occasion, d'Andigné, interviewé<ref>{{Article|auteur=[[Fernand Xau]]|titre=Les Déclarations de {{M.}} d'Andigné|périodique=[[Gil Blas]]|numéro=1714|date=28 juillet 1884|pages=1-2|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k75161782/f1}}.</ref> le 26 juillet par le journaliste [[Fernand Xau]], déclara que l'héritier du comte de Chambord était actuellement le prince [[Jean de Bourbon (1822-1887)|Jean de Bourbon]] ({{citation|don Juan}}, comte de Montizón, le nouveau chef de la [[Maison capétienne de Bourbon|maison de Bourbon]]) et souligna qu'être légitimiste, c'était {{citation|accepter la [[loi salique]] sans discussion. [...] Or. que dit la loi salique ? Que l'héritier du trône de France est le ''premier né''. {{M.}} le comte de Paris est-il le ''premier né'' ? Certes non !}}
La comtesse de Chambord, qui détestait les Orléans qu'elle qualifiait de « vautours »<ref>Daniel de Montplaisir, ''Louis XX, petit fils du Roi Soleil'', éditions Jacob-Duvernet, 2011.</ref>, testa en faveur d'un Bourbon d'Espagne (filleul du prince), le futur duc d'Anjou et de Madrid (petit-fils de Jean de Bourbon), lui laissant ses archives, l'argenterie aux armes de France, les colliers des ordres royaux et les étendards confiés en 1830 à {{nobr|Charles {{X}}}}.
À la mort du prince, une minorité de légitimistes, soutenue par sa veuve, la comtesse de Chambord, reconnut comme le roi de droit [[Jean de Bourbon (1822-1887)|Jean de Bourbon]], comte de Montizón (beau-frère de la comtesse de Chambord), descendant du petit-fils de {{nobr|Louis {{XIV}}}}, désormais aîné des Capétiens, et ancien prétendant [[Carlisme (Espagne)|carliste]] à la couronne d'Espagne. Pour ces légitimistes, la [[maison d'Orléans]] ne pouvait prétendre qu'à la succession d'un [[roi des Français]], [[Louis-Philippe Ier|Louis-Philippe]].
Mais une majorité de royalistes français reporta ses espoirs de restauration sur [[Philippe d'Orléans (1838-1894)|Philippe d'Orléans]], [[Liste des comtes de Paris|comte de Paris]], petit-fils de Louis-Philippe, aîné des Capétiens demeurés continûment français<ref>Il s'agit là pour [[Hervé Pinoteau]], de {{citation|l'invention d'une nouvelle loi fondamentale par [[Philippe du Puy de Clinchamps|Ph. du Puy de Clinchamps]] dans son « [[Que sais-je ?]] » sur ''Le royalisme'', 1967, {{p.}}107 : pour être dynaste il faut sortir d'une branche « de nationalité continûment française »}} : Hervé Pinoteau, Compte rendu critique (d'un livre de Hugues Trousset, ''La légitimité dynastique en France'', Grenoble, Éditions Roissard, 1987, 132 {{p.}}), ''[[Revue historique (France)|Revue historique]]'', {{n°}}569, janvier-mars 1989, {{p.}}272, [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k18399t/f274 lire en ligne] {{bnf|34349205}}. Du Puy de Clinchamps avait développé cette théorie dès 1965 dans son livre ''Les grandes dynasties'', {{p.}}55, [https://books.google.fr/books?id=QkYJAQAAIAAJ&q=%22de+nationalité+continûment+française%22 lire en ligne] {{bnf|32989070}}, un autre « Que sais-je ? ».</ref>, vivant en France et connu des Français.
{{Article détaillé|Querelles dynastiques françaises}}
== Ascendance ==
{{Boîte déroulante/début|alignT=center|titre=Ascendance d'Henri d'Artois}}
<center>{{Ancêtres-compact6
|style=font-size: 90%; line-height: 110%;
|border=1
|boxstyle=padding-top: 0; padding-bottom: 0;
|boxstyle_1=background-color: #fcc;
|boxstyle_2=background-color: #fb9;
|boxstyle_3=background-color: #ffc;
|boxstyle_4=background-color: #bfc;
|boxstyle_5=background-color: #9fe;
|1= 1. Henri d'Artois
|2= 2. [[Charles-Ferdinand d'Artois]]
|3= 3. [[Marie-Caroline de Bourbon-Siciles (1798-1870)|Marie-Caroline de Bourbon-Siciles]]
|4= 4. [[Charles X de France|{{nobr|Charles {{X}}}} de France]]
|5= 5. [[Marie-Thérèse de Savoie (1756-1805)|Marie-Thérèse de Savoie]]
|6= 6. [[François Ier (roi des Deux-Siciles)|{{nobr|François {{Ier}}}} des Deux-Siciles]]
|7= 7. [[Marie-Clémentine d'Autriche]]
|8= 8. [[Louis de France (1729-1765)|Louis de France]]
|9= 9. [[Marie-Josèphe de Saxe (1731-1767)|Marie-Josèphe de Saxe]]
|10= 10. [[Victor-Amédée III de Sardaigne|{{nobr|Victor-Amédée {{III}}}} de Sardaigne]]
|11= 11. [[Marie-Antoinette d'Espagne]]
|12= 12. [[Ferdinand Ier (roi des Deux-Siciles)|{{nobr|Ferdinand {{Ier}}}} des Deux-Siciles]]
|13= 13. [[Marie-Caroline d'Autriche]]
|14= 14. [[Léopold II du Saint-Empire|{{nobr|Léopold {{II}}}} du Saint-Empire]]
|15= 15. [[Marie-Louise d'Espagne (1745-1792)|Marie-Louise d'Espagne]]
|16= 16. [[Louis XV de France|{{nobr|Louis {{XV}}}} de France]]
|17= 17. [[Marie Leszczyńska]]
|18= 18. [[Auguste III de Pologne|{{nobr|Auguste {{III}}}} de Pologne]]
|19= 19. [[Marie-Josèphe d'Autriche]]
|20= 20. [[Charles-Emmanuel III de Sardaigne|{{nobr|Charles-Emmanuel {{III}}}} de Sardaigne]]
|21= 21. [[Polyxène de Hesse-Rheinfels-Rotenburg]]
|22= 22. [[Philippe V (roi d'Espagne)|{{nobr|Philippe {{V}}}} d'Espagne]]
|23= 23. [[Élisabeth Farnèse]]
|24= 24. [[Charles III (roi d'Espagne)|{{nobr|Charles {{III}}}} d'Espagne]]
|25= 25. [[Marie-Amélie de Saxe]]
|26= 26. [[François Ier du Saint-Empire|{{nobr|François {{Ier}}}} du Saint-Empire]]
|27= 27. [[Marie-Thérèse d'Autriche (1717-1780)|Marie-Thérèse d'Autriche]]
|28= 28=26. [[François Ier du Saint-Empire|{{nobr|François {{Ier}}}} du Saint-Empire]]
|29= 29=27. [[Marie-Thérèse d'Autriche (1717-1780)|Marie-Thérèse d'Autriche]]
|30= 30=24. [[Charles III (roi d'Espagne)|{{nobr|Charles {{III}}}} d'Espagne]]
|31= 31=25. [[Marie-Amélie de Saxe]]
|32= 32. [[Louis de France (1682-1712)|Louis de France]]
|33= 33. [[Marie-Adélaïde de Savoie]]
|34= 34. [[Stanislas Leszczynski]]
|35= 35. [[Catherine Opalinska]]
|36= 36. [[Auguste II de Pologne|{{nobr|Auguste {{II}}}} de Pologne]]
|37= 37. [[Eberhardine de Brandebourg-Bayreuth]]
|38= 38. [[Joseph Ier du Saint-Empire|{{nobr|Joseph {{Ier}}}} du Saint-Empire]]
|39= 39. [[Wilhelmine-Amélie de Brunswick-Lunebourg]]
|40= 40. [[Victor-Amédée II de Savoie|{{nobr|Victor-Amédée {{II}}}} de Savoie]]
|41= 41. [[Anne-Marie d'Orléans]]
|42= 42. [[Ernest-Léopold de Hesse-Rheinfels-Rotenburg]]
|43= 43. [[Éléonore de Loewenstein-Wertheim]]
|44= 44. [[Louis de France (1661-1711)|Louis de France]]
|45= 45. [[Marie-Anne de Bavière (1660-1690)|Marie-Anne de Bavière]]
|46= 46. [[Édouard Farnèse, Prince Héritier de Parme|Édouard Farnèse]]
|47= 47. [[Dorothée Sophie de Neubourg]]
|48= 48=22. [[Philippe V (roi d'Espagne)|{{nobr|Philippe {{V}}}} d'Espagne]]
|49= 49=23. [[Élisabeth Farnèse]]
|50= 50=18. [[Auguste III de Pologne|{{nobr|Auguste {{III}}}} de Pologne]]
|51= 51=19. [[Marie-Josèphe d'Autriche]]
|52= 52. [[Léopold Ier de Lorraine|{{nobr|Léopold {{Ier}}}} de Lorraine]]
|53= 53. [[Élisabeth-Charlotte d'Orléans]]
|54= 54. [[Charles VI du Saint-Empire|{{nobr|Charles {{VI}}}} du Saint-Empire]]
|55= 55. [[Élisabeth-Christine de Brunswick-Wolfenbüttel]]
|56= 56=52. [[Léopold Ier de Lorraine|{{nobr|Léopold {{Ier}}}} de Lorraine]]
|57= 57=53. [[Élisabeth-Charlotte d'Orléans]]
|58= 58=54. [[Charles VI du Saint-Empire|{{nobr|Charles {{VI}}}} du Saint-Empire]]
|59= 59=55. [[Élisabeth-Christine de Brunswick-Wolfenbüttel]]
|60= 60=22. [[Philippe V (roi d'Espagne)|{{nobr|Philippe {{V}}}} d'Espagne]]
|61= 61=23. [[Élisabeth Farnèse]]
|62= 62=18. [[Auguste III de Pologne|{{nobr|Auguste {{III}}}} de Pologne]]
|63= 63=19. [[Marie-Josèphe d'Autriche]]
}}</center>
{{Boîte déroulante/fin}}
== Titulature ==
* En France : 29 septembre 1820 – 16 août 1830 : ''Son Altesse royale'' Henri d'Artois, petit-fils de France, duc de Bordeaux<ref>Il n'est pas né premier prince du sang mais petit-fils de France puisqu'en 1814, le roi [[Louis XVIII]] permet à son [[Charles-Ferdinand d'Artois|père]] et à son [[Louis de France (1775-1844)|oncle]] de prendre le titre de fils de France en lieu et place de celui de petit-fils de France.</ref> ;
* En exil : 16 août 1830 – 3 juin 1844 – 24 août 1883 : ''Son Altesse royale'' Monseigneur le comte de Chambord<ref>Il devient l'aîné des [[Capétiens]] à la mort de son oncle ; pour ses partisans, il est de ''jure'' {{citation|Sa Majesté le roi de France}}.</ref>. En exil, le prince cessa de porter sa titulature française (petit-fils de France, duc de Bordeaux) pour ne porter que le titre de "comte de Chambord"), à l'instar de Charles X (comte de Ponthieu) et du duc d'Angoulême (comte de Marnes).
== Musée, monument et iconographie ==
Le château de Chambord, qui appartient à l'État, comporte un musée où plusieurs salles évoquent le
À la fin du {{s-|XIX|e}}, des légitimistes français ont élevé
{{Article détaillé|Monument du comte de Chambord}}
Le cabinet des arts graphiques du [[musée Carnavalet]] et son cabinet de numismatique conservent plusieurs centaines d'estampes et de médailles de propagande légitimiste à la gloire du duc de Bordeaux puis comte de Chambord, de sa naissance à sa mort.
Un cultivar de [[rosier]] lui a été dédié en 1858 par les rosiéristes Moreau et Robert, la rose '[[Comte de Chambord (rose)|Comte de Chambord]]', au parfum capiteux.
== Galerie ==
Ligne 225 ⟶ 353 :
Image:Duc de Bordeaux.jpg|Portrait en uniforme, 1833.
Image:Bordeaux, duc de.jpg|Portrait, vers 1833.
Image:Duc de Bordeaux enfant F-E Picot.jpg|Enfant, au château de [[Marnes-la-Coquette|Villeneuve-l'Étang]], chez sa tante, la dauphine.
File:Pendule à poser, Duc de Bordeaux.jpg|Pendule à poser représentant le jeune duc de Bordeaux à cheval, v. 1830-1832, bronze patiné et doré, [[musée des Arts décoratifs et du Design de Bordeaux]]
File:Statue du Duc de Bordeaux.JPG| Pierre-Sébastien Guersant, Le duc de Bordeaux, biscuit de la Manufacture Nationale de céramique de Sèvres, 1827, [[musée des Arts décoratifs et du Design de Bordeaux]]
</gallery>
== Notes et références ==
=== Notes ===
{{Références|groupe=
=== Références ===
{{Références|
== Annexes ==
{{Autres projets
| commons = Category:Henri,
| wiktionary = henriquinquisme
| wiktionary2 = henriquinquiste
}}
=== Articles connexes ===
* [[
* [[Légitimisme]],
* [[Monument du comte de Chambord]].
=== Bibliographie ===
* [[René de La Croix de Castries|Duc de Castries]], ''Le Testament de la monarchie ({{V}}) Le grand refus du comte de Chambord La légitimité et les tentatives de restauration de 1830 à 1886'', [Paris], Hachette, 1970, 383 p.
* {{ouvrage|lang=fr|prénom=Alain|nom=Jossinet|préface=[[Madeleine de Bourbon Busset|Madeleine de Bourbon]]|titre=Henri V|lieu=Bordeaux|éditeur=Ulysse Éditions|collection=Les lys de France|année=1983|isbn=2865580075|pages totales=577|id=Jossinet1983}}
* Jean-François Chiappe, ''Le Comte de Chambord et son mystère'', Paris, Perrin, 1990, 350 p.-16 pl.
* {{Ouvrage |langue= |nom1=Bled |prénom1=Jean-Paul
* [[Dominique Lambert de la Douasnerie|Dominique Lambert de La Douasnerie]], ''Le Drapeau blanc en exil. Lieux de mémoire (1833-1883) D'après de nombreux documents et témoignages inédits'', préface d'[[Hervé de Charette]], Paris, édition Guénégaud, 1998, 391 p.
* [[David Lévi Alvarès]], ''Rounde adréssade a les damès de Bourdèou, en l'haounou de la Néchènse d'aou duc de Bordèou'', chantée aux Tuileries, le 29 septembre 1820, avec traduction en français, Paris, imprimerie de Sétier, 2 p.
* {{Ouvrage|prénom1=Daniel |nom1=de Montplaisir |lien auteur1=Daniel de Montplaisir |titre=Le Comte de Chambord, dernier roi de France |année=2008 |pages totales=735 |isbn=978-2-262-02146-7 |id=Daniel de Montplaisir |plume=oui }}
* Henri comte de Chambord, ''Journal (1846-1883) Carnets inédits'', texte établi et annoté par [[Philippe Delorme]], Paris, François-Xavier de Guibert, 2009, 815 p. {{ISBN|2-7554-0345-4}}
* [[Georges Poisson]], ''Le Comte de Chambord {{nobr|Henri {{V}}}}'', Paris, Pygmalion, 2009, 355 p.-8 pl.
* {{ouvrage |titre= [[La Prodigieuse Histoire de la Bourse]] |prénom1= Alfred |nom1= Colling |lien auteur1= Alfred Colling | |année= 1949 |plume= oui }}
* Sous la direction d'[[Emmanuel de Waresquiel]], ''Les lys et la République. Henri, comte de Chambord, 1820-1883'', Taillandier, 2015, 272 p. {{ISBN|979-1021010758}}
* Léo Imbert, ''Le Catholicisme social, In Hoc Signo Vinces, de la Restauration à la Première guerre mondiale'', Persecptives Libres, 2017, 696 p.
=== Liens externes ===
* {{Autorité}}
* [http://www.comtedechambord.fr/ Site consacré au comte de Chambord]
* [http://www.viveleroy.fr/Lettre-sur-les-ouvriers-par-Henri,14 Lettre sur les ouvriers, du 20 avril 1865]
* [http://maurras.net/textes/157.html « {{nobr|Henri {{V}}}} »], article de [[Charles Maurras]] sur le comte de Chambord, pour le centenaire de sa naissance (1920).
=== Voir aussi ===
{{Succession/Début|étatboîte=uncollapsed}}
{{Succession/Ligne|couleur1=skyblue|couleur2=|couleur3=skyblue
| avant = [[Louis de France (1775-1844)|{{nobr|Louis {{XIX}}}}]]
| nom = [[Image:Grand Royal Coat of Arms of France.svg|50px]] <br /> {{nobr|Henri {{V}}}} <br /> [[Légitimisme|Prétendant légitimiste au trône de France]] | | après = [[Jean de Bourbon (1822-1887)|{{nobr|Jean {{III}}}}]]
}}
{{Succession/Fin
{{Palette|
{{Portail|royaume de France|France au XIXe siècle}}
Ligne 279 ⟶ 414 :
[[Catégorie:Bourbons de France]]
[[Catégorie:Prince de sang royal français]]
[[Catégorie:Prétendant légitimiste au trône de France|Henri 05]]
[[Catégorie:Naissance en septembre 1820]]
[[Catégorie:Naissance posthume]]
[[Catégorie:Naissance
[[Catégorie:Décès en août 1883]]
[[Catégorie:Décès à 62 ans]]
Ligne 292 ⟶ 427 :
[[Catégorie:Colonel général (France)]]
[[Catégorie:Décès en Autriche-Hongrie]]
[[Catégorie:
|