« Affaire Roman Polanski » : différence entre les versions

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'''L'affaire Polanski''' est une affaire judiciaire impliquant le réalisateur franco-polonais, [[Roman Polanski]], arrêté et inculpé à Los Angeles en [[mars 1977]] dans une affaire d'[[abus sexuel sur mineur]] contre Samantha Geimer, une jeune fille alors âgée de treize ans. La justice retient six chefs d'accusation contre lui : [[viol]] sur mineur, [[sodomie]], fourniture d'une substance prohibée à une mineure, actes licencieux et débauche, relations sexuelles illicites et [[perversion]]. En échange de l'abandon des autres charges, Roman Polanski [[Négociation de peine|plaide coupable]] pour [[Majorité sexuelle aux États-Unis|rapports sexuels illégaux avec une mineure]]. Il est condamné à une peine de quatre-vingt-dix jours de prison puis est libéré pour conduite exemplaire après en avoir effectué quarante-deux. L'évaluation psychiatrique est favorable mais le juge, sensible aux critiques de la presse et du public, revient sur sa décision — décision contestée aussi bien par la défense que par l'accusation, et souhaite à nouveau condamner Polanski. Ce dernier fuit les [[États-Unis]] et s'installe en [[France]], pays refusant l'extradition de ses citoyens et dont il possède la nationalité puisqu'il y est né.
 
Selon Roger Gunson, le procureur chargé de l'affaire au moment des faits, la temps passé par Roman Polanski en prison correspondait à la totalité de la peine qu'il devait et a exécuté. Sa victime, Samantha Geimer, lui a publiquement pardonné et a demandé à plusieurs reprises l'arrêt des poursuites. La justice américaine a cependant toujours refusé de clôturer l'affaire si le réalisateur ne revenait pas sur le sol américain.
 
En 2009, Roman Polanski est arrêté à [[Zurich]], dans le cadre d'un traité d’entraide judiciaire pénale entre la [[Suisse]] et les États-Unis, et incarcéré pendant deux mois avant d'être assigné à résidence à [[Gstaad]]. En 2010, la Suisse refuse l'extradition du réalisateur. En 2015, la [[Pologne]] refuse à son tour une demande d'extradition des États-Unis.
 
Le réalisateur est, en raison des poursuites engagées par la justice américaine contre lui depuis 1977, toujours considéré par [[Interpol]] comme fugitif, et ne peut circuler librement que dans trois pays : la [[France]], la [[Pologne]] et la [[Suisse]].
 
Sa victime, Samantha Geimer, lui a publiquement pardonné et a demandé à plusieurs reprises l'arrêt des poursuites.
== L'Affaire ==
 
=== Faits ===
De nombreux intellectuels et artistes, ainsi que le gouvernement français, ont apporté leur soutien à Roman Polanski. Certaines personnes ont depuis retiré leur soutien.
 
== L'affaire de 1977 ==
=== Les faits ===
Au début de l'année 1977, [[Roman Polanski]], alors âgé de quarante-quatre ans, est engagé par l'édition française du magazine ''[[Vogue]]'' pour réaliser un reportage photographique sur les jeunes filles européennes et américaines<ref name="p.417-L1" group="L1">{{p.}}417.</ref>{{,}}<ref name="Toobin-NewYorker">{{lien web|langue=en|auteur=Jeffrey Toobin|titre=The Celebrity Defense |url=https://www.newyorker.com/magazine/2009/12/14/the-celebrity-defense |site=[[The New Yorker]] |date=14 décembre 2009 |consulté le=19 octobre 2017}}.</ref>.
Par l'intermédiaire d'un ami commun, il rencontre Jane Gailey, une aspirante actrice, et sa fille Samantha, une jeune adolescente de treize ans, à qui il propose d'être l'un de ses modèles<ref name="p.419-L1" group="L1">{{p.}}419.</ref>{{,}}<ref name="p.29-L3" group="L3">{{p.}}29.</ref>.
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Dans un témoignage ultérieur, Samantha Geimer déclare qu'au moment où le crime était commis, l'actrice [[Anjelica Huston]], compagne de Nicholson, est rentrée dans la maison. Selon Geimer, Huston est devenue méfiante à propos de ce qui se passait derrière la porte fermée et avait commencé à frapper dessus, avant de repartir après que Polanski lui ait dit qu'ils venaient de sortir du jacuzzi et qu'ils allaient bientôt sortir. L'interruption d'Huston provoque à Samantha un {{citation|sentiment de soulagement}}<ref name="p.50-L3" group="L3">{{p.}}50.</ref>. Néanmoins, Polanski la contraint à poursuivre un rapport anal : {{citation|Il pose ses mains sur mon épaule et me rallonge sur le canapé. Quoi, ce n'est pas terminé ? Je ne sais plus quoi penser. Maintenant qu'il y a quelqu'un dans la maison, vais-je résister et essayer de me réfugier auprès de la femme qui a frappé à la porte ? Hélas je suis shootée, je ne pense qu'à en finir et m'en aller. Roman n'est pas brutal et je n'ai même plus peur. Je ne me soucis plus de ce qu'il fait car je ferme les yeux. Je veux seulement rentrer chez moi}}<ref name="p.50-L3" group="L3"/>{{,}}<ref name="SamanthaTranscripts" />.
 
Alors que Polanski s'apprête à raccompagner Samantha chez elle, ils croisent [[Anjelica Huston]]. Selon cette dernière, l'adolescente, avec qui elle parle brièvement, n'a l'air ni {{citation|apeurée}}, ni {{citation|bouleversée}}<ref name="p.81-L3" group="L3">{{p.}}81.</ref>. Cependant, Samantha témoigne : <blockquote>{{citation|J'étais heureuse de savoir que j'allais bientôt rentrer chez moi. J'étais épuisée, accablée et, même si je n'en avais pas conscience, assez shootée. Je me mis à pleurer, à la fois de soulagement de colère. J'étais consciente qu'il s'était passé quelque chose de grave, que je m'étais comporté comme une idiote, mais j'allais m'en remettre, pensais-je.}}<ref name="p.50-L3" group="L3"/>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=Roman Polanski's rape victim describes sex attack in graphic detail|url=https://www.dailymail.co.uk/news/article-2435255/Samantha-Geimer-Roman-Polanskis-rape-victim-describes-sex-attack-graphic-time.html|site=Mail Online|date=2013-09-27|consulté le=2019-04-24}}</ref> </blockquote>Une fois rentrée chez elle, Samantha se confesse sur ce qui vient de lui arriver à son petit ami<ref name="SamanthaTranscripts"/>.
Sa sœur surprend la conversation et prévient leur mère immédiatement.
Susan Gailey, furieuse, appelle la police et dépose plainte le soir même contre Polanski<ref name="Toobin-NewYorker"/>.
Samantha est alors interrogée et amenée à l'hôpital pour être examinée<ref name="Toobin-NewYorker"/>{{,}}<ref name="SamanthaTranscripts"/>.
 
==== CondamnationLa condamnation, la prison et la fuite ====
Le lendemain, le {{date|11|mars|1977}}, Roman Polanski est arrêté. Informé qu'une accusation de viol pèse contre lui, le cinéaste est pourtant incapable d'établir {{citation|un lien quelconque entre le viol et ce qui s'était passé la veille}}<ref name="p.434-L1" group="L1">{{p.}}434.</ref>.
Contre une caution de deux mille cinq cents dollars versée par son avocat, Polanski est libéré et poursuit son travail sur l'adaptation d'un roman de [[Lawrence Sanders]] intitulé ''The First Deadly Sin'', produit par [[Columbia Pictures]]<ref name="p.436-L1" group="L1">{{p.}}437.</ref>{{,}}<ref name="Toobin-NewYorker"/>.
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Le {{date|11|mars|1977}}, Samantha témoigne devant le Grand Jury du comté de Los Angeles<ref name="Toobin-NewYorker"/>.
Polanski est inculpé pour six motifs : avoir fourni une substance prohibée à une mineure, s'être livré à des actes licencieux et de débauche, s'être rendu coupable de relations sexuelles illicites, de perversion, de sodomie et de viol<ref name="Toobin-NewYorker"/>{{,}}<ref name="VanityFair-2013"/>{{,}}<ref name="Le Monde - déraillement judiciaire - 2009">{{lien web|langue=fr|auteur=Alain Frachon|titre=Un invraisemblable déraillement judiciaire au moment des faits |url=https://www.lemonde.fr/cinema/article/2009/12/11/un-invraisemblable-deraillement-judiciaire-au-moment-des-faits_1279307_3476.html |site=[[Le Monde]] |date=11 décembre 2009 |consulté le=19 octobre 2017}}.</ref>.
 
Polanski s'installe ensuite au [[Château Marmont]] afin d'échapper aux paparazzis<ref name="p.440-L1" group="L1">{{p.}}440.</ref>.
La Columbia Pictures l'informe alors qu'ils abandonnent le projet ''The First Deadly Sin''<ref name="p.441-L1" group="L1">{{p.}}441.</ref>.
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Le {{date|8|août|1977}}, Polanski plaide coupable pour [[Majorité sexuelle en Amérique du Nord et centrale|rapports sexuels illégaux avec un mineur]], les autres charges étant abandonnées suite à la négociation entre les différentes parties pour éviter un procès public<ref name="Toobin-NewYorker"/>.
 
Selon deux experts psychiatriques commissionné par la cour, les docteurs Alvin E. Davis et Ronald Markman, Polanski {{citation|ne présente pas un profil de délinquant sexuel mentalement dérangé}}, précisent qu'il est d'une {{citation|intelligence supérieure, a un bon jugement et de fortes valeurs morales et éthiques}}, estiment que {{citation|les circonstances étaient provocatrices, qu'il y avait une certaine permissivité de la part de la mère}} et ajoutent que {{citation|la victime n'était pas seulement physiquement mature, mais désireuse}}<ref>{{lien web|langue=en|auteur=Michael Cieply|titre=How Polanski’s Probation Officer Saw His Crime |url=https://artsbeat.blogs.nytimes.com/2009/10/02/how-polanskis-probation-officer-saw-his-crime/ |site=[[The New York Times]] |date=2 octobre 2009 |consulté le=19 octobre 2017}}.</ref>.
 
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L'avocat ne peut cependant pas lui assurer qu'il sera bien libre après les quarante-huit jours, un emprisonnement d'une durée indéterminée permettant au juge de prolonger la peine jusqu'à cinquante ans s'il le désire<ref name="Toobin-NewYorker"/>.
Dans son autobiographie, Polanski écrit : {{citation|Puisque le juge semblait bien décidé à m'empêcher de vivre et de retravailler aux États-Unis, et puisqu'il était manifeste que j'avais passé quarante-deux jours à Chino pour rien, une question évidente se posait désormais : qu'avais-je à gagner en restant ? Et la réponse semblait bien être : rien du tout}}<ref name="p.465-L1" group="L1">{{p.}}465.</ref>.
 
Le {{date|31|janvier|1978}}, sans en informer son avocat, Polanski se rend à l'aéroport de Los Angeles et prend un avion pour Londres puis pour Paris<ref name="p.465-L1" group="L1"/>{{,}}<ref name="p.466-L1" group="L1">{{p.}}466.</ref>{{,}}<ref name="Wanted & Desired"/>.
 
Le {{date|3|février|1978}}, les autorités américaines ouvrent un dossier d’extradition à l’encontre du cinéaste. La France, comme d'autres États, refuse généralement l'extradition de ses citoyens et annonce que Polanski ne sera pas renvoyé aux États-Unis<ref>{{lien web|langue=en|auteur=|titre=Polanski Flies to Paris as Officials In U.S. Ponder Prosecution Move |url=https://www.nytimes.com/1978/02/03/archives/polanski-flies-to-paris-as-officials-in-us-ponder-prosecution-move.html |site=[[The New York Times]] |date=3 février 1978 |consulté le=19 octobre 2017}}.</ref>.
 
L'accusation, le procureur et la défense dénoncent alors le comportement du juge, qui est déchargé du dossier en février 1978 pour {{citation|irrégularités}}<ref name="Le Monde - déraillement judiciaire - 2009"/>.
L'affaire est confiée au juge Paul Breckinridge qui refuse de juger Polanski par {{citation|contumace}}<ref name="p.468-L1" group="L1">{{p.}}468.</ref>{{,}}<ref name="Wanted & Desired"/>.
 
En 1979, Polanski donna une interview controversée avec le romancier [[Martin Amis]] dans laquelle, parlant à propos de sa condamnation, il déclara : <blockquote>« Si j'avais tué quelqu'un, ça n'aurait pas suscité un tel attrait auprès de la presse, vous voyez? Mais... putain, tu vois, les jeunes filles. Les juges veulent baiser les jeunes filles. Les jurys veulent baiser les jeunes filles. Tout le monde veut baiser les jeunes filles! » <ref>{{Lien web|titre=Roman Polanski: ‘Everyone else fancies little girls too’ – Telegraph Blogs|url=https://web.archive.org/web/20091002184012/http://blogs.telegraph.co.uk/news/michaeldeacon/100011795/roman-polanski-everyone-else-fancies-little-girls-too/|site=web.archive.org|date=2009-10-02|consulté le=2019-04-23}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en-US|nom1=VanAirsdale|prénom1=S. T.|titre=Are All These Sex Scandals Turning You On?|url=https://www.esquire.com/the-side/hollywood/american-sex-scandals-100709|site=Esquire|date=2009-10-07|consulté le=2019-04-23}}</ref>.</blockquote>
 
=== Suites de l'affaire, procès au pénal et un documentaire ===
La justice américaine va alors tenter de mettre la main sur Polanski lors de ses déplacements à l'étranger. Des demandes d'extraditions sont adressées aux pays avec lesquels les États-Unis ont signé une convention d'extradition : en mai 1978 au [[Royaume-Uni]], en décembre 1986 au [[Canada]], en 1988 en [[Allemagne]], au [[Brésil]], au [[Danemark]] et en [[Suède]], en [[octobre 2005]] en [[Thaïlande]] et en 2007 en [[Israël]]. Cependant, toutes ces tentatives restent vaines<ref>{{lien web|langue=fr|auteur=|titre=Pour les Etats-Unis, Polanski, c'est trente ans de cavale... |url=https://www.lemonde.fr/cinema/article/2009/09/29/pour-les-etats-unis-polanski-c-est-trente-ans-de-cavale_1246741_3476.html#ens_id=1245879 |site=[[Le Monde]] |date=29 septembre 2009 |consulté le=19 octobre 2017}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=en|auteur=Nick Allen|titre=Roman Polanski: timeline of US attempts to capture director |url=http://www.telegraph.co.uk/culture/film/roman-polanski/6245119/Roman-Polanski-timeline-of-US-attempts-to-capture-director.html |site=[[The Telegraph]] |date=30 septembre 2009 |consulté le=19 octobre 2017}}.</ref>.
 
En 1993, Polanski s'engage à verser une indemnité de cinq cent mille dollars à Samantha Gailey, devenue épouse Geimer, à la suite d'un procès civil.
Le réalisateur ne tient pas cet engagement dans le délai convenu et la somme qu'il a finalement versée demeure inconnue<ref name="Toobin-NewYorker"/>.
 
En 1994, il déclare dans un entretien avec [[Diane Sawyer]] : {{Citation|À cette époque, il m'a été très difficile de me persuader que c'était mal. Je pensais que personne n'en avait souffert. Plus tard j'ai réalisé que ce n'était pas bien de faire ça mais il n'y avait aucune préméditation, c'est juste arrivé comme ça...}}<ref>[[Serge July]], ''Roman Polanski {{Citation|Ma vérité}}'', ''[[Vanity Fair (magazine)|Vanity Fair France]]'', {{numéro}}5, publié en novembre 2013, {{p.}}102.</ref>.
 
En 1997, Samantha Geimer dévoile publiquement lui avoir pardonné<ref name="independent-truth-2008">{{lien web|langue=en|auteur=Jonathan Romney|titre=Roman Polanski: The truth about his notorious sex crime |url=https://www.independent.co.uk/news/people/profiles/roman-polanski-the-truth-about-his-notorious-sex-crime-949106.html |site=[[The Independent]] |date=4 octobre 2008 |consulté le=19 octobre 2017}}.</ref>.
 
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En février 2003, alors que le réalisateur est nommé à l'[[Oscar du meilleur réalisateur]] pour son film ''[[Le Pianiste]]'', Samantha Geimer prend publiquement sa défense et déclare que leur affaire ne doit pas entrer en considération pour juger son travail<ref>{{lien web|langue=en|auteur=Samantha Geimer|titre=Judge the Movie, Not the Man |url=http://articles.latimes.com/2003/feb/23/opinion/oe-geimer23 |site=[[The Los Angeles Times]] |date=23 février 2003 |consulté le=19 octobre 2017}}.</ref>.
Geimer défend également la décision du réalisateur d'avoir fui les États-Unis et réitère son souhait qu'un terme soit mis aux poursuites<ref name="SG-LK-2003">{{lien web|langue=en|auteur=|titre=Interview with Samantha Geimer |url=http://transcripts.cnn.com/TRANSCRIPTS/0302/24/lkl.00.html |site=[[Cable News Network|CNN]] |date=24 février 2003 |consulté le=19 octobre 2017}}.</ref>.
 
Intriguée par les déclarations de Geimer, la réalisatrice Marina Zenovich décide de consacrer un documentaire sur le réalisateur auquel ce dernier refuse de participer<ref>{{lien web|langue=fr|auteur=Jean-Luc Douin|titre="L'avocat de Polanski ne s'était jamais exprimé. J'ai mis trois ans à le convaincre de parler |url=https://www.lemonde.fr/culture/article/2009/09/27/marina-zenovich-l-avocat-de-polanski-ne-s-etait-jamais-exprime-j-ai-mis-trois-ans-a-le-convaincre-de-parler_1047569_3246.html |site=[[Le Monde]] |date=27 septembre 2009 |consulté le=19 octobre 2017}}.</ref>.
Dévoilé en 2008, ''[[Roman Polanski: Wanted and Desired]]'' met en lumière l'acharnement judiciaire et médiatique de l'affaire<ref>{{lien web|langue=fr|auteur=Juliette Bénabent|titre=Roman Polanski : Wanted and Desired |url=http://www.telerama.fr/cinema/films/roman-polanski-wanted-and-desired,367208,critique.php |site=[[Télérama]] |date=28 août 2010 |consulté le=19 octobre 2017}}.</ref>.
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Gunson déclare même à propos du réalisateur : {{Citation|Je ne suis pas surpris qu’il ait fuit dans ces circonstances}}<ref>{{lien web|langue=en|auteur1=Samira J. Simone|auteur2=Sonya Hamasaki|titre=Polanski attorneys move to get case dismissed |url=http://edition.cnn.com/2008/SHOWBIZ/Movies/12/02/polanski.case/index.html |site=[[The Los Angeles Times]] |date=3 décembre 2008 |consulté le=19 octobre 2017}}.</ref>.
Également interrogée par Zenovich, Samantha Geimer déclare : {{Citation|Le juge aimait la publicité. Il n'avait rien à faire de ce qui pouvait m'arriver, ni à moi, ni à Polanski}}<ref name="independent-truth-2008"/>.
 
Après avoir vu le documentaire, Roman Polanski envoie une lettre à Geimer dans laquelle il assume l'entière responsabilité de l'affaire et écrit : {{Citation|J'aimerais que vous sachiez à quel point je suis désolé d'avoir tant bouleversé votre existence}}<ref>{{lien web|langue=en|auteur=Emma Brockes|titre=Samantha Geimer on Roman Polanski: 'We email a little bit' |url=https://www.theguardian.com/film/2013/sep/18/samantha-geimer-roman-polanski-unlawful-sex-email |site=[[The Guardian]] |date=18 septembre 2013 |consulté le=19 octobre 2017}}.</ref>.
 
Le {{date|3|décembre|2008}}, {{Mes}} Chad Hummel et Bart Dalton, avocats de Polanski, demandent à la justice californienne d'abandonner les poursuites contre leur client. Ils affirment disposer de nouvelles preuves montrant que le réalisateur n'a pas bénéficié d'une procédure pénale équitable et mettent en avant le documentaire de Marina Zenovich pour dénoncer {{Citation|un ensemble de mauvais comportements et de communications entre la Cour et le bureau du procureur, en violation de l'égalité devant la loi, et sans que l'accusé ni ses avocats en aient eu connaissance}}<ref>{{lien web|langue=en|auteur=Michael Cieply|titre=Film Cited in Request to Dismiss Polanski Case |url=https://www.nytimes.com/2008/12/03/movies/03webpolanski.html |site=[[The New York Times]] |date=3 décembre 2008 |consulté le=19 octobre 2017}}.</ref>.
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Les avocats du cinéaste demandent alors à la cour d'appel de l'État de Californie d'examiner les vices de procédure et atteintes aux droits constitutionnels de leur client.
 
=== ArrestationL'arrestation à Zurich et l'assignation à résidence (2009—2010) ===
Le {{date|27|septembre|2009}}, alors qu'il se rend au [[Festival du film de Zurich|festival de film de Zurich]] en Suisse afin d'y recevoir un prix pour l'ensemble de sa carrière, Roman Polanski est arrêté par la police à [[Zurich]] dans le cadre d'un traité d’entraide judiciaire pénale que la Suisse a signé avec les États-Unis, par lequel les deux parties s’engagent à se livrer réciproquement les personnes poursuivies pour des faits d’une certaine gravité<ref>{{lien web|langue=fr|auteur=|titre=Le cinéaste Roman Polanski arrêté à Zurich |url=https://www.lemonde.fr/culture/article/2009/09/27/le-cineaste-roman-polanski-arrete-a-zurich_1245878_3246.html |site=[[Le Monde]] |date=27 septembre 2009 |consulté le=19 octobre 2017}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=fr|auteur=Fati Mansour|titre=La procédure qui attend Roman Polanski |url=https://www.letemps.ch/culture/2009/09/28/procedure-attend-roman-polanski |site=[[Le Temps (quotidien suisse)|Le Temps]] |date=28 septembre 2009 |consulté le=19 octobre 2017}}.</ref>.
 
La conseillère fédérale suisse responsable du département de Justice et Police [[Eveline Widmer-Schlumpf]] défend l'arrestation comme conforme au traité d'extradition helvético-américain et comme manifestation de l'[[égalité devant la loi]]<ref name="Traité-extradition-CH-US">{{lien web|langue=fr|auteur=|titre=Traité d’extradition entre la Confédération Suisse et les Etats-Unis d’Amérique |url=http://www.admin.ch/ch/f/rs/i3/0.353.933.6.fr.pdf |site=[[Conseil fédéral (Suisse)]] |date= |consulté le=19 octobre 2017}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=fr|auteur=|titre=Affaire Polanski: la Suisse se défend |url=http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2009/10/04/01011-20091004FILWWW00141-affaire-polanski-la-suisse-se-defend.php |site=[[Le Figaro]] |date=4 octobre 2009 |consulté le=19 octobre 2017}}.</ref>.
Très rapidement, il reçoit le soutien personnel d'une centaine de représentants du monde politique, dont [[Frédéric Mitterrand]], ministre de la Culture<ref>{{lien web|langue=fr|auteur=|titre=Mitterrand et Kouchner critiqués à droite pour leur soutien à Polanski |url=http://www.liberation.fr/france/2009/09/29/mitterrand-et-kouchner-critiques-a-droite-pour-leur-soutien-a-polanski_584749 |site=[[Libération (journal)|Libération]] |date=29 septembre 2009 |consulté le=19 octobre 2017}}.</ref>, et artistique (notamment en France et en Pologne, les deux pays dont il a la nationalité), puis aux États-Unis, parmi lesquels [[Martin Scorsese]], [[David Lynch]], [[Darren Aronofsky]], [[Jeanne Moreau]] ou encore [[Monica Bellucci]]{{,}}<ref>{{lien web|langue=fr|auteur=|titre=Pétition pour Polanski signée par Allen, Scorsese et Lynch |url=http://tempsreel.nouvelobs.com/culture/20090929.OBS2963/petition-pour-polanski-signee-par-allen-scorsese-et-lynch.html |site=[[L'Obs]] |date=6 octobre 2009 |consulté le=19 octobre 2017}}.</ref>. La plupart des grands journaux américains approuvent cette arrestation, s'étonnant du soutien manifesté au réalisateur, étonnement partagé par une partie de la population américaine<ref>{{lien web|langue=fr|auteur=|titre=Pourquoi, en France, vous le soutenez, Polanski? |url=next.liberation.fr/culture/2009/09/29/pourquoi-en-france-vous-le-soutenez-polanski_584674 |site=[[Libération (journal)|Libération]] |date=29 septembre 2009 |consulté le=19 octobre 2017}}.</ref>.
Ces soutiens soulèvent également des oppositions et indignations dans l'opinion publique et la presse française<ref>{{lien web|langue=fr|auteur=|titre=Arrestation de Polanski: des voix discordantes troublent le concert de soutiens |url=http://www.ladepeche.fr/article/2009/09/29/683159-arrestation-polanski-voix-discordantes-troublent-concert-soutiens.html |site=[[L'Obs]] |date=29 septembre 2009 |consulté le=19 octobre 2017}}.</ref>.
 
Dans son édition du {{date|28|septembre|2009}}, le ''[[Los Angeles Times]]'' s'interroge sur le coût de cette arrestation et juge curieux que le {{lang|en|''district attorney''}} du comté de Los Angeles, alors que l'État de Californie est en proie à des difficultés financières et à une surpopulation carcérale, cherche à boucler Polanski pour une affaire vieille de trente-deux ans et alors même que la victime a exprimé le souhait que les poursuites cessent<ref>{{lien web|langue=en|auteur=Patrick Goldstein|titre=Polanski an odd priority for DA |url=http://articles.latimes.com/2009/sep/28/entertainment/et-big-picture28 |site=[[The Los Angeles Times]] |date=28 septembre 2009 |consulté le=19 octobre 2017}}.</ref>.
 
La conseillère fédérale suisse responsable du département de Justice et Police [[Eveline Widmer-Schlumpf]] défend quant à elle l'arrestation comme conforme au traité d'extradition helvético-américain et comme manifestation de l'[[égalité devant la loi]]<ref name="Traité-extradition-CH-US">{{lien web|langue=fr|auteur=|titre=Traité d’extradition entre la Confédération Suisse et les Etats-Unis d’Amérique |url=http://www.admin.ch/ch/f/rs/i3/0.353.933.6.fr.pdf |site=[[Conseil fédéral (Suisse)]] |date= |consulté le=19 octobre 2017}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=fr|auteur=|titre=Affaire Polanski: la Suisse se défend |url=http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2009/10/04/01011-20091004FILWWW00141-affaire-polanski-la-suisse-se-defend.php |site=[[Le Figaro]] |date=4 octobre 2009 |consulté le=19 octobre 2017}}.</ref>.
L'{{nobr|article 22}} du traité prévoit qu'il {{citation|s'applique pour tous les faits commis avant ou après son entrée en vigueur}} sauf lorsque la procédure d'extradition a été lancée avant son entrée en vigueur, auquel cas un traité de 1900 doit être appliqué<ref name="Traité-extradition-CH-US"/>.
Widmer-Schlumpf affirme par ailleurs que l'arrestation ne résulte d'aucune pression politique américaine<ref>{{lien web|langue=en|auteur=|titre=Polanski arrest cues mixed emotions |url=https://www.swissinfo.ch/eng/polanski-arrest-cues-mixed-emotions/45538 |site=[[Swissinfo]] |date=28 septembre 2009 |consulté le=19 octobre 2017}}.</ref>. Dans l'ensemble, la classe politique suisse approuve l'arrestation de Polanski<ref>{{lien web|langue=fr|auteur=|titre=La classe politique suisse approuve l'arrestation de Roman Polanski |url=http://www.lepoint.fr/actualites-insolites/2009-09-30/la-classe-politique-suisse-approuve-l-arrestation-de-roman/918/0/381677 |site=[[Le Point]] |date=30 septembre 2009 |consulté le=19 octobre 2017}}.</ref>.
 
Le réalisateur s'oppose à son extradition et engage l'avocat suisse {{Me}} Lorenz Erni pour assurer sa défense<ref>{{lien web|langue=fr|auteur=|titre=Roman Polanski se rendait souvent en Suisse |url=https://www.rts.ch/info/suisse/1063335-roman-polanski-se-rendait-souvent-en-suisse.html |site=[[Radio télévision suisse]] |date=29 septembre 2009 |consulté le=19 octobre 2017}}.</ref>.
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Le {{date|26|février|2010}}, le procureur chargé de l'affaire en 1977, Roger Gunson, déclare sous serment que le défunt juge Rittenband avait bien déclaré à toutes les parties le {{date|19|septembre|1977}} que la peine de prison au pénitencier de Chino correspondait à la totalité de la peine que Polanski devait et a exécuté<ref>{{lien web|langue=en|auteur=|titre=People of the State of California Vs. Roman Raymond Polanski |url=http://ww2.lacourt.org/hp/uedw4tqgmwclddjcf5wliic3/1373094362.pdf |site=Los Angeles Superior Court |date=29 avril 2010 |consulté le=19 octobre 2017}}.</ref>.
Le {{date|22|avril|2010}}, la cour d’appel du {{2e|district}} de Californie rejette la demande de Polanski de pouvoir être jugé par contumace, ouvrant la voie à son extradition vers les États-Unis. La demande d’abandon des poursuites présentée par la victime est également rejetée<ref>{{lien web|langue=fr|auteur=|titre=Polanski pourrait être extradé vers les Etats-Unis |url=https://www.lemonde.fr/societe/article/2010/04/23/roman-polanski-ne-sera-pas-juge-par-contumace_1341398_3224.html |site=[[Le Monde]] |date=23 avril 2010 |consulté le=19 octobre 2017}}.</ref>.
 
Le {{date|2|mai|2010}}, Roman Polanski sort de son silence dans une lettre ouverte publiée sur le site de [[Bernard-Henri Lévy]], ''[[La Règle du jeu (revue)|La règle du jeu]]'', intitulée, {{citation|Je ne peux plus me taire}}<ref>{{lien web|langue=fr|auteur=Roman Polanski|titre=Je ne peux plus me taire ! |url=http://laregledujeu.org/2010/05/02/1395/je-ne-peux-plus-me-taire/ |site=[[La Règle du jeu (revue)|La Règle du jeu]] |date=2 mai 2010 |consulté le=19 octobre 2017}}.</ref>.
 
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[[Interpol]] rappelle aux États membres de l'organisation qu'une [[notice rouge]] le concernant est toujours en vigueur, et qu'il est toujours considéré comme fugitif<ref>{{lien web|langue=fr|auteur=|titre=Polanski: "notice rouge" d'Interpol |url=http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/07/13/97001-20100713FILWWW00450-polanski-notice-rouge-d-interpol.php |site=[[Le Figaro]] |date=13 juillet 2010 |consulté le=19 octobre 2017}}.</ref>.
 
=== Réactions suite à l'arrestation à Zürich ===
=== Le procès en Pologne et ses suites ===
 
Le {{date|29|octobre|2014}}, les autorités américaines tentent de faire arrêter Polanski en Pologne, où il s'est rendu pour assister à l'inauguration du Musée Polin d'histoire des Juifs du pays<ref>{{lien web|langue=fr|auteur= Cyril Coantiec|titre=Roman Polanski poursuivi par les États-Unis : retour sur l'affaire |url=http://www.lefigaro.fr/cinema/2014/10/30/03002-20141030ARTFIG00258-roman-polanski-poursuivi-par-les-etats-unis-retour-sur-l-affaire.php |site=[[Le Figaro]] |date=30 octobre 2014 |consulté le=19 octobre 2017}}.</ref>. Polanski est entendu par un procureur puis finalement remis en liberté.
==== France ====
Cette arrestation a provoqué une controverse particulière en France, où beaucoup avaient minimisé au fil des ans la gravité du crime commis par Polanski, soulignant plutôt ses réalisations en tant que réalisateur et les nombreuses années écoulées depuis sa fuite des États-Unis<ref name="TIME 2009-09-28"></ref>.
 
Le ministre français de la Culture et de la Communication, [[Frédéric Mitterrand]], s'est montré particulièrement vif, tout en annonçant sa « très profonde émotion » après l'interrogatoire du réalisateur, « citoyen français » et « cinéaste de dimension internationale » : « Le voir jeté aux lions pour une vieille histoire qui n'a pas beaucoup de sens, emprisonné lors d'un voyage pour un événement qui avait pour but de lui rendre hommage : être pris, en un mot, dans un piège, est absolument terrible ». « Polanski », a poursuivi Mitterrand, avait « une vie difficile » mais « avait toujours dit à quel point il aimait la France, et il est un homme merveilleux ». Il existe, a-t-il ajouté, « une Amérique généreuse que nous aimons et une certaine Amérique qui nous fait peur. C'est cette Amérique qui vient de se montrer »<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=FILMMAKER'S ARREST: Frédéric Mitterrand : Polanski has been "thrown to the lions on account of an old story which doesn't make much sense", actualité Société : Le Point|url=http://www.lepoint.fr/actualites-societe/2009-09-27/reaction-frederic-mitterrand-cette-histoire-n-a-pas-de-sens/920/0/380868|série=Le Point|consulté le=29 septembre 2009}}</ref>{{,}}<ref>{{article|titre=Should Roman Polanski be above the law? &#124; Film &#124; The Guardian|date=28 septembre 2009|lieu=London|prénom=Jon|nom=Henley}}</ref>{{,}}<ref name="autogenerated1">{{article|titre=Lawyer: Polanski will fight extradition to the USA|date=28 septembre 2009}}</ref>. Ces réactions ont toutefois entraîné une réaction politique en France.
 
[[Daniel Cohn-Bendit|Daniel Cohn-Bendit a]]<nowiki> critiqué ces déclarations de Mitterrand, principalement au motif qu'il s'agissait d'une « question de justice » dans la mesure où « une jeune fille de 13 ans a été violée », ajoutant « je pense qu'un ministre de la Culture, même si son nom est Mitterrand, devrait dire : je vais attendre et lire les fichiers [moi-même] »</nowiki><ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Cohn-Bendit criticizes Frédéric Mitterrand's stance on Polanski – Libération|url=http://www.liberation.fr/culture/0101594040-cohn-bendit-critique-la-position-de-frederic-mitterrand-sur-polanski|série=Libération|consulté le=29 septembre 2009}}</ref><nowiki>. « C'est un appel difficile, car il est vrai qu'une jeune fille de 13 ans a été violée, qu'elle a dit avec ses propres mots : Je me suis plainte [comme cela se passait] » et elle a ensuite ajouté : « J'ai accepté une grosse somme d'argent [pour rester silencieuse] »</nowiki><ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Polanski affair – Daniel Cohn Bendit takes a stand – France soir|url=http://www.francesoir.fr/politique/2009/09/29/polanski-cohn-bendit.html#|série=France Soir|consulté le=29 septembre 2009|archive-url=https://www.webcitation.org/5kHEHl1Kj?url=http://www.francesoir.fr/politique/2009/09/29/polanski-cohn-bendit.html|archive-date=4 October 2009|brisé le=no}}</ref>.
 
[[Marc Laffineur]], vice-président de l'[[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale française]] et membre du parti de centre-droit du président Nicolas Sarkozy, a reproché aux ministres du gouvernement de s'être précipités pour juger, affirmant que les accusations portées contre Polanski ne devraient pas être minimisées.
 
[[Marine Le Pen]], du [[Front national (parti français)|Front national]], lors d'une émission télévisée sur la prévention de la [[Récidive (droit français)|récidive]] sexuelle, a critiqué Mitterrand pour son soutien à Polanski<ref>[https://www.dailymotion.com/videoxaq091], 5 October 2009 {{Lien brisé|date=juin 2016}}</ref>. Elle a rappelé qu'en 2005, Mitterrand avait publié un livre fortement similaire aux [[mémoires]]<ref>Frédéric Mitterrand, ''La mauvaise vie'' ("the bad life") {{ISBN|2-266-15717-5}}</ref> dans lequel il avait écrit sur les relations sexuelles avec des prostituées en Thaïlande. Le livre ne contenait rien sur les relations sexuelles avec des mineurs, mais Mitterrand a utilisé le nom de « garçons » pour désigner les prostituées. À la télévision, Le Pen l'a transformé en « jeunes garçons » et a ensuite accusé Mitterrand de soutenir les pédophiles, ce qui était en contradiction avec l’objectif de l’État de décourager [[Tourisme sexuel|le tourisme sexuel]] et l’abus des mineurs. Le Front national a lancé une pétition demandant la démission de Mitterrand. Il n'a pas réussi à recueillir un soutien.
 
La [[Société des auteurs et compositeurs dramatiques|SACD]], société qui perçoit les droits d’auteur pour les œuvres de film et de théâtre et les redistribue aux auteurs, a organisé une pétition internationale en faveur de Polanski<ref name="SACD Petition">{{Lien web|titre=Le cinéma soutient Roman Polanski / Petition for Roman Polanski – SACD|url=http://www.sacd.fr/Le-cinema-soutient-Roman-Polanski-Petition-for-Roman-Polanski.1340.0.html|éditeur=Sacd.fr|consulté le=7 novembre 2009}}</ref>. La pétition disait :<blockquote>De par leur [[extraterritorialité]], les festivals de cinéma du monde entier ont toujours permis de montrer des œuvres et aux réalisateurs de les présenter librement et en toute sécurité, même lorsque certains États s'y opposaient<ref name="SACD Petition" />.</blockquote>Un certain nombre de célébrités, principalement françaises, ont exprimé leur soutien à Polanski par le biais d'un manifeste public :<blockquote>« Roman Polanski est un citoyen français, un artiste de renommée internationale, qui risque maintenant d'être extradé. Cette extradition, si elle était appliquée, aurait de lourdes conséquences et priverait le cinéaste de sa liberté ». Les signataires concluant : « Nous demandons la libération immédiate de Roman Polanski »<ref name="fig">{{lien web|langue=fr|auteur= Cyril Coantiec|titre=Roman Polanski poursuivi par les États-Unis : retour sur l'affaire |url=http://www.lefigaro.fr/cinema/2014/10/30/03002-20141030ARTFIG00258-roman-polanski-poursuivi-par-les-etats-unis-retour-sur-l-affaire.php |site=[[Le Figaro]] |date=30 octobre 2014 |consulté le=19 octobre 2017}}.</ref>.</blockquote>Le {{date|7|juin|2010}}, ''[[La Règle du jeu (revue)|La règle du jeu]]'', le site de [[Bernard-Henri Lévy]], rend publique une liste de noms de signataires de la pétition en soutien à Roman Polanski lancée au lendemain de l'arrestation du cinéaste en Suisse. Parmi plus de 400 noms, figurent [[Isabelle Adjani]], [[Paul Auster]], [[Pascal Bruckner]], [[Patrice Duhamel]], [[Isabelle Huppert]], [[Milan Kundera]], [[Yann Moix]], [[Salman Rushdie]], [[Barbet Schroeder]], [[Mathilde Seigner]], [[Jean-Pierre Thiollet]], [[Danièle Thompson]] et [[Henri Tisot]]<ref>{{lien web|langue=fr|auteur=La Rédaction|titre=Polanski : la pétition|url=http://laregledujeu.org/2010/06/07/1780/polanski-la-petition/|site=[[La Règle du jeu (revue)|La Règle du jeu]]|date=7 juin 2010|consulté le=19 octobre 2017}}.</ref>.
 
L'acteur [[Michael Douglas]] et le réalisateur [[Luc Besson]] refusent quant à eux de signer la pétition<ref>{{lien web|langue=fr|auteur=|titre=Michael Douglas ne soutient pas Polanski|url=https://www.parismatch.com/People/Cinema/Michael-Douglas-ne-soutient-pas-Polanski-172126|site=[[Paris Match]]|date=15 mai 2010|consulté le=23 avril 2019}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=fr|auteur=|titre=Luc Besson / BHL : débat à distance autour de Roman Polanski sur RTL|url=https://www.rtl.fr/actu/justice-faits-divers/luc-besson-bhl-debat-a-distance-autour-de-roman-polanski-sur-rtl-5930797417|site=[[RTL]]|date=26 novembre 2009|consulté le=23 avril 2019}}.</ref>. [[Luc Besson]]<nowiki> a déclaré à ce propos : « Je ne connais pas l’histoire du procès. . . . Je ressens beaucoup d'affection pour [Polanski], c'est un homme que j'aime beaucoup et je le connais un peu. Nos filles sont de très bonnes amies, mais il y a une justice, [et] c'est la même chose pour tout le monde »</nowiki><ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Luc Besson : "Justice should be the same for everyone" – Libération – Culture – 29/09/2009 – liberation.fr|url=http://www.liberation.fr/culture/0101594034-luc-besson-la-justice-doit-etre-la-meme-pour-tour-le-monde|série=Libération|consulté le=29 septembre 2009}}</ref>{{,}}<ref>{{article|prénom=Doreen|nom=Carvajal|titre=France Divided Over Polanski Case|périodique=New York Times|date=29 septembre 2009}}</ref>
 
Le 30 septembre 2009, le gouvernement français a retiré son soutien public à Polanski, au motif qu'il n'était pas « au-dessus de la loi ». Le porte-parole du gouvernement, [[Luc Chatel|Luc Chatel, a]] déclaré : « Nous avons une procédure judiciaire en cours pour une affaire grave, le viol d'un mineur, sur laquelle les systèmes judiciaires américain et suisse font leur travail », ajoutant : « On peut comprendre l'émotion que cette arrestation tardive, plus de {{nombre|30|ans}} après l'incident, et la méthode de l'arrestation, ont causée »<ref>{{Lien brisé|date=juin 2016}}</ref>.
 
Les sondages d'opinion en France montrent régulièrement qu'entre 65% et 75% de la population veut le voir être extradé aux États-Unis.
 
Parmi les personnes ayant apporté leur soutien à Roman Polanski figurent notamment [[Bernard Kouchner]] et [[Jack Lang]].
 
==== Pologne ====
Le Premier ministre polonais, [[Donald Tusk|Donald Tusk, a]] réagi aux premières réactions en exhortant ses ministres à faire preuve de calme et en leur rappelant qu'il s'agissait « d'un cas de viol et de punition pour avoir eu des relations sexuelles avec un enfant »<ref name="Klapper">{{article|prénom=Bradley|nom=Klapper|titre=AP NewsBreak: Swiss defend Polanski tipoff to US|url=https://www.google.com/hostednews/ap/article/ALeqM5iRnW_PP9RtYpGgoc5KZiwY84hjrQD9BFCI480|date=21 octobre 2009|consulté le=21 octobre 2009}}{{Lien brisé|date=juin 2016}}</ref>.
 
Un sondage d’opinion réalisé en 2009 a montré que plus de 75% des Polonais n’aimeraient pas que Polanski échappe à un autre procès.
 
==== Suisse ====
En Suisse, l'arrestation a provoqué des réactions très diverses dans les médias et en politique, tandis que la ministre suisse de la Justice, [[Eveline Widmer-Schlumpf]], a défendu l'arrestation requise par la loi en vertu du traité d'extradition entre la Suisse et les États-Unis et par [[égalité devant la loi]]<ref name="Swissinfo 2009-09-28">{{article|titre=Polanski arrest cues mixed emotions|nom=Neville|prénom=Tim|date=28 septembre 2009|périodique=[[Swissinfo]]}}</ref>.
 
==== États-Unis ====
Lorsqu'on lui a demandé s'il envisageait d'accorder une [[Grâce (droit)|grâce à]] Polanski, le gouverneur de la Californie, [[Arnold Schwarzenegger]] a déclaré : « Je pense qu'il est une personne très respectée et que je suis un grand admirateur de son travail. Mais, néanmoins, je pense qu'il devrait être traité comme tout le monde. Peu importe si vous êtes un acteur de cinéma à succès, un réalisateur ou un producteur de cinéma à succès ». Schwarzenegger a ajouté: « Et il faut examiner toutes les allégations, non seulement ses allégations, mais également les allégations relatives à son cas. Est-ce que quelque chose s'est mal passé? Vous savez, une injustice a-t-elle été commise dans l'affaire? »<ref>{{article|titre=Arnie wades into Polanski debate|date=2 octobre 2009}}</ref>.
 
Plus de {{nombre|100|personnes}} de l'industrie cinématographique, dont [[Woody Allen]], [[Martin Scorsese]], [[Darren Aronofsky]], [[David Lynch]], [[Wes Anderson]], [[Tilda Swinton]], [[Pedro Almodóvar|Pedro Almodovar]], [[Guillermo del Toro|Guillermo Del Toro]], [[Harmony Korine]], [[Michael Mann]], [[Alfonso Cuarón|Alfonso Cuaron]], [[Jonathan Demme]], [[Alexandre Desplat]], [[Terry Gilliam]], [[Stephen Frears]], Thierry Fremaux, [[Wim Wenders]], [[Alejandro González Iñárritu]], [[Julian Schnabel]] et [[Wong Kar-wai]], entre autres, ont signé une pétition en 2009 demandant la libération de Polanski<ref name="SACD Petition" />{{,}}<ref>{{Lien web|titre=Fellow Filmmakers Call for Roman Polanski's Release – Today's News: Our Take|url=http://www.tvguide.com/News/Scorsese-Defends-Polanski-1010320.aspx?rss=breakingnews&partnerid=imdb&profileid=01|éditeur=TVGuide.com|date=30 septembre 2009|consulté le=7 novembre 2009}}</ref>{{,}}<ref>La liste complète des signataires de la pétition peut être lue ici [http://www.indiewire.com/2009/09/over-100-in-film-community-sign-polanski-petition-55821/] .</ref>. [[Harvey Weinstein]] a également défendu Polanski<ref>[https://www.nytimes.com/2017/10/09/opinion/harvey-weinstein-lena-dunham-silence-.html Lena Dunham: Harvey Weinstein et le silence des hommes], New York Times, 9 octobre 2017</ref>{{,}}<ref>[https://www.independent.co.uk/voices/commentators/harvey-weinstein-polanski-has-served-his-time-and-must-be-freed-1794699.html Harvey Weinstein: Polanski a purgé sa peine et doit être libéré], Indépendant, le 28 septembre 2009</ref>.En 2018, [[Natalie Portman]], [[Xavier Dolan]] et [[Asia Argento]] ont exprimé leurs regrets et se sont excusés pour la signature de cette pétition<ref>{{Lien web|auteur1=Arthur|prénom1=Kate|titre=Natalie Portman Is The Woke Actor We Need Right Now|url=https://www.buzzfeed.com/kateaurthur/natalie-portman-is-woke|série=[[Buzzfeed]]|date=20 février 2018|consulté le=21 février 2018}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|auteur1=Kilkenny|prénom1=Kate|titre=Natalie Portman: "I Very Much Regret" Signing Roman Polanski Petition|url=https://www.hollywoodreporter.com/news/natalie-portman-i-very-regret-signing-roman-polanski-petition-1086690|série=[[The Hollywood Reporter]]|date=20 février 2018|consulté le=21 février 2018}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|auteur1=Dolan|prénom1=Xavier|titre=I was 20 when I signed this petition, and was entering an adult world I didn't know, and in which many artists I admired had signed it. I prefer to live my life apologizing for mistakes than thinking wrongs can't be righted by saying "I am sorry".|url=https://twitter.com/XDolan/status/966452684457787393|série=[[Twitter.com|Twitter]]|date=21 février 2018|consulté le=2 avril 2018}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=fr|auteur=|titre=Natalie Portman : c'était une «erreur» d'avoir soutenu Roman Polanski en 2009|url=http://www.lefigaro.fr/cinema/2018/02/21/03002-20180221ARTFIG00251-natalie-portman-regrette-d-avoir-soutenu-roman-polanski.php|site=[[Le Figaro]]|date=21 février 2008|consulté le=23 avril 2019}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=fr|auteur=Sirin Kale|titre=Natalie Portman Is One of the Few Celebrities to Apologize for Supporting Roman Polanski|url=https://broadly.vice.com/en_us/article/evm59e/natalie-portman-apology-for-roman-polanski-petition|site=[[Vice Media]]|date=21 février 2008|consulté le=23 avril 2019}}.</ref>.
 
== Le procès en Pologne (2014) et ses suites ==
En 2013, Samantha Geimer publie son autobiographie, ''La Fille : Ma vie dans l'ombre de Roman Polanski''. Elle y revient sur la traque dont elle a fait l'objet, affirme que {{citation|ma mésaventure avec Polanski ne m’a pas traumatisée, ni mentalement, ni physiquement}} et ajoute {{citation|Si je devais choisir entre le viol et revivre ce qui s'est passé après, je choisirais le viol}}<ref name="p.94-L3" group="L3">{{p.}}94.</ref>{{,}}<ref name="L'Obs - SG - 2013">{{lien web|langue=fr|auteur=Doan Bui|titre=Affaire Polanski : "Il m'a violée, merde !" |url=http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20131016.OBS1295/affaire-polanski-il-m-a-violee-merde.html |site=[[L'Obs]] |date=20 octobre 2013 |consulté le=19 octobre 2017}}.</ref>.
Elle confie correspondre ponctuellement par mail avec le cinéaste depuis 2009 et s'exprime sur le pardon qu'on lui a {{citation|souvent reproché}} : {{citation|Je ne souffre pas du [[syndrome de Stockholm]]. Je lui ai pardonné pour moi, pas pour lui. Tout le monde veut me voir traumatisée, brisée, mais c'était il y a trente-six ans, maintenant, ça va, merci. Et tant pis si je ne suis pas la victime idéale, celles que veulent voir les médias ou le procureur}}<ref name="L'Obs - SG - 2013"/>.
 
Le {{date|29|octobre|2014}}, les autorités américaines tentent de le faire arrêter en Pologne, où il s'est rendu pour assister à l'inauguration du Musée Polin d'histoire des Juifs du pays<ref name="fig" />.
Polanski est entendu par un procureur puis finalement remis en liberté.
 
Le {{date|15|décembre|2014}}, ses avocats lancent une procédure afin de le réhabiliter, accusant les procureurs et les juges d'avoir commis une {{citation|grave faute professionnelle}}<ref>{{lien web|langue=en|auteur=Matt Hamilton|titre=Roman Polanski's lawyers open new front against L.A. County D.A. |url=http://www.latimes.com/local/california/la-me-polanski-20141216-story.html |site=[[The Los Angeles Times]] |date=15 décembre 2014 |consulté le=19 octobre 2017}}.</ref>.
Le {{date|24|décembre|2014}}, le tribunal de Los Angeles refuse de mettre un terme aux poursuites en raison du statut de fugitif de Polanski et de son refus de se plier aux ordres de la cour<ref>{{lien web|langue=en|auteur1=Dan Weikel|auteur2=Geoffrey Mohan|titre=Court won't dismiss Roman Polanski sex case; 'He has to surrender himself' |url=http://www.latimes.com/local/lanow/la-me-ln-judge-rejects-polanskis-bid-to-kill-sex-case-from-1970s-20141224-story.html |site=[[The Los Angeles Times]] |date=24 décembre 2014 |consulté le=19 octobre 2017}}.</ref>.
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L'avocat du cinéaste estime alors que {{citation|ce tribunal continue à étudier une affaire vieille de quarante ans avec un accusé de 84 ans qui a déjà purgé plus de trois fois en détention la peine que cette cour lui avait infligée}}<ref>{{lien web|langue=fr|auteur=|titre=Un juge américain refuse de clore les poursuites contre Polanski pour agression sexuelle |url=https://www.lemonde.fr/ameriques/article/2017/08/19/un-juge-americain-refuse-de-clore-les-poursuites-contre-polanski-pour-agression-sexuelle_5174056_3222.html |site=[[Le Monde]] |date=19 août 2017 |consulté le=19 octobre 2017}}.</ref>. Samantha Geimer se déclare {{citation|profondément déçue}} par la décision du juge Gordon, s'interroge {{citation|Qui s'en soucie, je suis juste la victime, je suis insignifiante}}, et s'adresse à ceux qui lui reproche son désir de voir mettre un terme à cette affaire : {{citation|Votre impitoyable indifférence à mon égard montre qui vous êtes}}<ref>{{lien web|langue=en|auteur=|titre=Judge rejects bid by Polanski rape victim to end case |url=https://www.enca.com/life/entertainment/judge-rejects-bid-by-polanskis-1977-rape-victim-to-end-case |site=enca.com |date=19 août 2017 |consulté le=19 octobre 2017}}.</ref>.
 
== Acteurs de l'affaireConséquences ==
L'affaire de 1977 a suscité plusieurs polémiques.
=== Roman Polanski ===
Lors de son arrestation en 1977, Roman Polanski est stupéfait d'apprendre qu'il est accusé de viol. Pour lui, son rapport sexuel avec Samantha Geimer était consentant<ref name="LAT-JM-2017">{{lien web|langue=en|auteur=Joe Mozingo|titre=How a girl’s stark words got lost in the Polanski spectacle |url=https://www.latimes.com/local/la-me-polanski25-2009oct25-story.html |site=[[The Los Angeles Times]] |date=16 septembre 2014 |consulté le=19 août 2019}}.</ref>. Dans son autobiographie ''Roman par Polanski'' publiée en 1984, il explique avoir sentis {{Citation|une certaine tension érotique s'installer}} entre lui et l'adolescente, puis ajoute : {{Citation|L'expérience de Samantha, son absence d'inhibitions ne faisaient aucun doute. Elle s'étendit, offerte, et je la pénétrai. Elle ne demeura pas sans réaction. Toutefois, quand je lui demandai doucement si cela lui plaisait, elle recourut à son expression favorite, « Ça peut aller »}}.
 
Dans une interview controversée avec le romancier [[Martin Amis]] datant de 1979, Roman Polanski parle de sa condamnation en ces termes : {{Citation|Si j'avais tué quelqu'un, ça n'aurait pas suscité un tel attrait auprès de la presse, vous voyez ? Mais... putain, tu vois, les jeunes filles. Les juges veulent baiser les jeunes filles. Les jurys veulent baiser les jeunes filles. Tout le monde veut baiser les jeunes filles !
<ref>{{Lien web|titre=Roman Polanski: ‘Everyone else fancies little girls too’ – Telegraph Blogs|url=https://web.archive.org/web/20091002184012/http://blogs.telegraph.co.uk/news/michaeldeacon/100011795/roman-polanski-everyone-else-fancies-little-girls-too/|site=web.archive.org|date=2009-10-02|consulté le=2019-04-23}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en-US|nom1=VanAirsdale|prénom1=S. T.|titre=Are All These Sex Scandals Turning You On?|url=https://www.esquire.com/the-side/hollywood/american-sex-scandals-100709|site=Esquire|date=2009-10-07|consulté le=2019-04-23}}</ref>}}
 
À la journaliste [[Diane Sawyer]], Roman Polanski explique dans un entretien effectué en 1994 : {{Citation|À cette époque, il m'a été très difficile de me persuader que c'était mal. Je pensais que personne n'en avait souffert. Plus tard j'ai réalisé que ce n'était pas bien de faire ça mais il n'y avait aucune préméditation, c'est juste arrivé comme ça...}}<ref>[[Serge July]], ''Roman Polanski {{Citation|Ma vérité}}'', ''[[Vanity Fair (magazine)|Vanity Fair France]]'', {{numéro}}5, publié en novembre 2013, {{p.}}102.</ref>.
 
Cependant, en 2009, Roman Polanski envoie une lettre à Geimer dans laquelle il assume l'entière responsabilité de l'affaire et écrit : {{Citation|J'aimerais que vous sachiez à quel point je suis désolé d'avoir tant bouleversé votre existence}}<ref>{{lien web|langue=en|auteur=Emma Brockes|titre=Samantha Geimer on Roman Polanski: 'We email a little bit' |url=https://www.theguardian.com/film/2013/sep/18/samantha-geimer-roman-polanski-unlawful-sex-email |site=[[The Guardian]] |date=18 septembre 2013 |consulté le=19 octobre 2017}}.</ref>. Il réitère ses excuses dans le documentaire ''Roman Polanski: A Film Memoir'' tourné en 2011 où il parle de Samantha Geimer comme d'une {{Citation|double victime : ma victime, et une victime de la presse}}<ref>{{lien web|langue=en|auteur= Andrew Hough|titre=Roman Polanski: fugitive director admits rape woman 'double victim' |url=https://www.telegraph.co.uk/culture/film/roman-polanski/8793470/Roman-Polanski-fugitive-director-admits-rape-woman-double-victim.html |site=[[The Telegraph]] |date=28 septembre 2011 |consulté le=19 août 2019}}.</ref>.
 
=== Samantha Geimer ===
En 2013, Samantha Geimer résume ainsi sur les circonstances de son viol : {{Citation|C'était inapproprié, déplacé, effrayant. Je ne me suis pas beaucoup amusée. J'étais sous l'emprise de l'alcool. C'était confus}}<ref name="RTL - SG - 2013">{{lien web|langue=fr|auteur=Marc-Olivier Fogiel|titre="Roman Polanski ne voulait pas me faire du mal", témoigne sa victime, Samantha Geimer |url=https://www.rtl.fr/actu/justice-faits-divers/roman-polanski-ne-voulait-pas-me-faire-du-mal-temoigne-sa-victime-samantha-geimer-7765579531 |site=[[RTL]] |date=14 octobre 2013 |consulté le=19 août 2019}}.</ref>. Elle estime cependant que Roman Polanski n'avait pas de mauvaise intention à son égard : {{Citation|Il ne voulait pas me faire du mal. C'est le sentiment que j'avais. Mais il ne comprenait pas que c'était complément déplacé, que j'étais trop jeune}}<ref name="RTL - SG - 2013"/>.
 
Samantha Geimer vit mal la médiatisation de l'affaire, subissant une pression incessante de la part des médias, de la police et de la justice californienne. Sa sincérité et celle de sa famille sont également mises en cause : {{Citation|J'étais présentée comme la petite salope qui voulait profiter du réalisateur célèbre, et ma mère comme la maquerelle n'hésitant pas à monnayer sa fille pour faire carrière}}<ref name="L'Obs - SG - 2013">{{lien web|langue=fr|auteur=Doan Bui|titre=Affaire Polanski : "Il m'a violée, merde !" |url=http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20131016.OBS1295/affaire-polanski-il-m-a-violee-merde.html |site=[[L'Obs]] |date=20 octobre 2013 |consulté le=19 octobre 2017}}.</ref>.
 
En 1997, Samantha Geimer dévoile publiquement avoir pardonné à Polanski et, dans un entretien accordé à l'émission ''[[Inside Edition]]'', elle estime qu'il {{Citation|ne s'agissait pas d'un viol}}<ref name="LAT-JM-2017"/>. Cependant, en 2009, elle déclare : {{Citation|À l'époque, je croyais qu'un viol, c'était lié à de la violence, de la brutalité. Lui, il ne m'a pas agressée, il ne voulait pas me faire mal. Mais j'ai dit non. Et j'avais 13 ans. Donc il n'y a aucun doute, c'était un viol}}<ref name="L'Obs - SG - 2013"/>.
 
En 2013, Samantha Geimer publie son autobiographie, ''La Fille : Ma vie dans l'ombre de Roman Polanski''. Elle y revient sur la traque dont elle a fait l'objet, affirme que {{citation|ma mésaventure avec Polanski ne m’a pas traumatisée, ni mentalement, ni physiquement}} et ajoute {{citation|Si je devais choisir entre le viol et revivre ce qui s'est passé après, je choisirais le viol}}<ref name="p.94-L3" group="L3">{{p.}}94.</ref>{{,}}<ref name="L'Obs - SG - 2013"/>.
Elle confie correspondre ponctuellement par mail avec le cinéaste depuis 2009 et s'exprime sur le pardon qu'on lui a {{citation|souvent reproché}} : {{citation|Je ne souffre pas du [[syndrome de Stockholm]]. Je lui ai pardonné pour moi, pas pour lui. Tout le monde veut me voir traumatisée, brisée, mais c'était il y a trente-six ans, maintenant, ça va, merci. Et tant pis si je ne suis pas la victime idéale, celles que veulent voir les médias ou le procureur}}<ref name="L'Obs - SG - 2013"/>.
 
== Médiatisation de l'affaire ==
=== Soutiens et oppositions ===
En 2009, suite à son arrestation à Zurich, Roman Polanski reçoit très rapidement le soutien personnel d'une centaine de représentants du monde politique et artistique, notamment en France et en Pologne, les deux pays dont il a la nationalité, puis aux États-Unis<ref>{{lien web|langue=fr|auteur=|titre=Mitterrand et Kouchner critiqués à droite pour leur soutien à Polanski |url=http://www.liberation.fr/france/2009/09/29/mitterrand-et-kouchner-critiques-a-droite-pour-leur-soutien-a-polanski_584749 |site=[[Libération (journal)|Libération]] |date=29 septembre 2009 |consulté le=19 octobre 2017}}.</ref>. La plupart des grands journaux américains approuvent cette arrestation, s'étonnant du soutien manifesté au réalisateur, étonnement partagé par une partie de la population américaine<ref>{{lien web|langue=fr|auteur=|titre=Pourquoi, en France, vous le soutenez, Polanski? |url=next.liberation.fr/culture/2009/09/29/pourquoi-en-france-vous-le-soutenez-polanski_584674 |site=[[Libération (journal)|Libération]] |date=29 septembre 2009 |consulté le=19 octobre 2017}}.</ref>.
Ces soutiens soulèvent également des oppositions et indignations dans l'opinion publique et la presse française<ref>{{lien web|langue=fr|auteur=|titre=Arrestation de Polanski: des voix discordantes troublent le concert de soutiens |url=http://www.ladepeche.fr/article/2009/09/29/683159-arrestation-polanski-voix-discordantes-troublent-concert-soutiens.html |site=[[L'Obs]] |date=29 septembre 2009 |consulté le=19 octobre 2017}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|lang=en|auteur1=Peggy Hollinger|auteur2=Jan Cienski|auteur3=Haig Simonian|auteur4=Matt Garrahan|titre=Politicians face backlash over Polanski |url=https://www.ft.com/content/7ad75dca-ae06-11de-87e7-00144feabdc0 |site=[[Financial Times]] |date=1 octobre 2009 |consulté le=19 août 2019}}.</ref>.
[[Frédéric Mitterrand]], alors ministre de la Culture, dénonce ce qu'il juge être une arrestation {{Citation|épouvantable et complètement injuste}} avant d'expliquer avoir réagi {{Citation|sous le coup de l’émotion}} suite aux réactions indignées provoquées par ses déclarations<ref name="L'Obs - RP - 2009">{{lien web|langue=fr|auteur=|titre=Dans la cellule de Roman Polanski |url=https://www.nouvelobs.com/culture/20091126.OBS8870/dans-la-cellule-de-roman-polanski.html |site=[[L'Obs]] |date=22 décembre 2009 |consulté le=19 août 2019}}.</ref>. [[Luc Chatel]], porte-parole du gouvernement, déclare alors que Roman Polanski n'est {{Citation|pas au dessus des lois}}<ref>{{lien web|langue=fr|auteur=AFP|titre=Polanski "pas au dessus des lois" (Chatel) |url=http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2009/09/30/01011-20090930FILWWW00541-polanski-pas-au-dessus-des-lois-chatel.php |site=[[Le Figaro]] |date=30 septembre 2009 |consulté le=19 août 2019}}.</ref>.
 
Une pétition réclamant sa libération immédiate est signée par de nombreux acteurs et réalisateurs de renoms, parmi lesquels [[Isabelle Adjani]], [[Woody Allen]], [[Martin Scorsese]], [[Darren Aronofsky]], [[David Lynch]], [[Wes Anderson]], [[Tilda Swinton]], [[Pedro Almodóvar|Pedro Almodovar]], [[Guillermo del Toro|Guillermo Del Toro]], [[Harmony Korine]], [[Michael Mann]], [[Alfonso Cuarón|Alfonso Cuaron]], [[Jonathan Demme]], [[Alexandre Desplat]], [[Terry Gilliam]], [[Stephen Frears]], Thierry Fremaux, [[Wim Wenders]], [[Alejandro González Iñárritu]], [[Julian Schnabel]], [[Wong Kar-wai]] ou encore [[Harvey Weinstein]]<ref>{{lien web|langue=fr|auteur=La Rédaction|titre=Polanski : la pétition|url=http://laregledujeu.org/2010/06/07/1780/polanski-la-petition/|site=[[La Règle du jeu (revue)|La Règle du jeu]]|date=7 juin 2010|consulté le=19 octobre 2017}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=Fellow Filmmakers Call for Roman Polanski's Release – Today's News: Our Take|url=http://www.tvguide.com/News/Scorsese-Defends-Polanski-1010320.aspx?rss=breakingnews&partnerid=imdb&profileid=01|éditeur=TVGuide.com|date=30 septembre 2009|consulté le=7 novembre 2009}}</ref>{{,}}<ref>La liste complète des signataires de la pétition peut être lue ici [http://www.indiewire.com/2009/09/over-100-in-film-community-sign-polanski-petition-55821/] .</ref>.
L'acteur [[Michael Douglas]] et le réalisateur [[Luc Besson]] refusent quant à eux de signer la pétition, ce dernier estimant que {{Citation|la justice doit être la même pour tout le monde}}<ref>{{lien web|langue=fr|auteur=|titre=Michael Douglas ne soutient pas Polanski|url=https://www.parismatch.com/People/Cinema/Michael-Douglas-ne-soutient-pas-Polanski-172126|site=[[Paris Match]]|date=15 mai 2010|consulté le=23 avril 2019}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=fr|auteur=|titre=Luc Besson / BHL : débat à distance autour de Roman Polanski sur RTL|url=https://www.rtl.fr/actu/justice-faits-divers/luc-besson-bhl-debat-a-distance-autour-de-roman-polanski-sur-rtl-5930797417|site=[[RTL]]|date=26 novembre 2009|consulté le=23 avril 2019}}.</ref>.
 
En 2018, dans le sillage de l'[[affaire Harvey Weinstein]], [[Natalie Portman]] et [[Asia Argento]] expriment leurs regrets et leurs excuses pour la signature de cette pétition<ref>{{Lien web|auteur1=Arthur|prénom1=Kate|titre=Natalie Portman Is The Woke Actor We Need Right Now|url=https://www.buzzfeed.com/kateaurthur/natalie-portman-is-woke|série=[[Buzzfeed]]|date=20 février 2018|consulté le=21 février 2018}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=fr|auteur=Sirin Kale|titre=Natalie Portman Is One of the Few Celebrities to Apologize for Supporting Roman Polanski|url=https://broadly.vice.com/en_us/article/evm59e/natalie-portman-apology-for-roman-polanski-petition|site=[[Vice Media]]|date=21 février 2008|consulté le=23 avril 2019}}.</ref>. Le réalisateur continue cependant d'avoir de nombreux soutiens, à l'instar de l'actrice [[Sigourney Weaver]], que Polanski a dirigée dans ''La jeune fille et la mort'', et qui estime que : {{Citation|Le mouvement [[#MeToo]] demande que nous écoutions ceux qui ont été victimes de harcèlement sexuel ou d’agression sexuelle – et de réellement les écouter. Alors, quand la victime de Roman nous demande à tous d’aller de l’avant avec compréhension et compassion, je choisis de l’écouter}}<ref>{{lien web|langue=en|auteur= Ariston Anderson|titre=Sigourney Weaver Talks 'Avatar' Saga, #MeToo and How Sci-Fi Has Shaped Her Hopes for the World |url=https://www.hollywoodreporter.com/news/sigourney-weaver-talks-avatar-saga-metoo-at-rome-film-fest-1155711 |site=[[The Hollywood Reporter]] |date=27 octobre 2018 |consulté le=19 août 2019}}.</ref>. De son côté, l'actrice [[Catherine Deneuve]] a apporté son soutien au réalisateur à plusieurs reprises, estimant notamment que {{Citation|la façon dont il a été́ traité est inadmissible. Il a plus que payé. Je pense que dans cette histoire beaucoup de femmes sont aveuglées par leur féminisme et ne connaissent même pas en détail les faits juridiquement parlant}}<ref>{{lien web|langue=fr|auteur=Dany Jucaud|titre= Catherine Deneuve : "Je suis une petite anarchiste" |url=https://www.parismatch.com/Culture/Cinema/Catherine-Deneuve-je-suis-une-petite-anarchiste-1620036 |site=[[Paris Match]] |date=28 avril 2019 |consulté le=19 août 2019}}.</ref>.
 
=== Conséquences et polémiques ===
L'affaire Polanski a suscité plusieurs polémiques.
Le {{date|26|juillet|2014}}, Roman Polanski est invité à recevoir un prix spécial lors de la [[Locarno Festival|{{67e}} édition du Festival de Locarno]] où il doit également donner une leçon de cinéma<ref>{{lien web|langue=fr|auteur=|titre=Roman Polanski: "Pourquoi je viens à Locarno" |url=https://www.rts.ch/info/culture/6028505-roman-polanski-pourquoi-je-viens-a-locarno-.html |site=[[Radio télévision suisse]] |date=26 juillet 2014 |consulté le=19 octobre 2017}}.</ref>.
Le {{date|12|août|2014}}, le cinéaste renonce finalement à sa participation par peur des {{citation|tensions et des controverses}} à la suite d'une campagne hostile lancée sur les réseaux sociaux<ref>{{lien web|langue=fr|auteur=Pauline Le Gall|titre=Roman Polanski renonce à aller au festival de Locarno |url=http://www.lefigaro.fr/cinema/2014/08/12/03002-20140812ARTFIG00213-roman-polanski-renonce-a-aller-au-festival-de-locarno.php |site=[[Le Figaro]] |date=12 août 2008 |consulté le=19 octobre 2017}}.</ref>.