« Frère Gérard » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
m mef
Alaspada (discuter | contributions)
excusez moi Kirham mais vous êtes pris dans un revert d'un précédent utilisateur
Ligne 27 :
'''Frère Gérard''' ou '''Gérard l'Hospitalier''', né vers {{date-|1047}} dans une famille de la région d'[[Amalfi (Italie)]], et mort le {{Date-|3 septembre 1120}}, est le fondateur d'une [[Congrégation monastique|congrégation]], les [[Hospitaliers|Hospitaliers de Saint-Jean]], qui deviendra par la suite l’[[ordre de Saint-Jean de Jérusalem]].
 
== Origine ==
* '''Gérard TENQUE, '''fondateur de l'ordre hospitalier Saint Jean de Jérusalem et Martigues : Gérard Tenque paraît être venu plusieurs fois à Martigues au cours de son existence Il y aurait fit bâtir, avec les fonds recueillis en Terre Sainte  une église qui s'élevait sur les bords du canal Saint Sébastien qui a disparu lors de la construction de l'église Sainte Marie Magdeleine et qui en occupe l'emplacement. ''- Un hospice établi au portes de la ville, à l’entrée de la route de Port de Bouc (2, avenue Kennedy-quartier de Ferrières) afin de secourir spécialement les pèlerins de passage à Martigues.'' ''Ce vaste bâtiment était, jusqu'à sa démolition dans les années 60, la propriété '''des hoirs Salomon (mes ancêtres)''' Jadis sa porte principale supportait un blason aux armes de Gérard Tenque, surmonté d'un casque de chevalier, hommage que ses concitoyens avaient voulu, après sa mort, accorder à sa mémoire.''
Frère Gérard est quelquefois appelé Pierre-Gérard de Martigues pour appuyer son lieu de naissance à [[Martigues]] en [[Provence]]<ref>{{harvsp|Dégut et Vigné| (1964)| p=252-253}}</ref>. Mais cette origine n'est pas établie. Une autre version voudrait que frère Gérard soit originaire d'[[Amalfi (Italie)|Amalfi]] ce qui parait plus probable<ref name="Prier">{{harvsp|Beltjens|(2009)|p=386}}.</ref>. L'écrivain et historien italien [[Gian Francesco Galeani Napione]] et l'historien de la ville d'Amalfi, [[Giuseppe Gargano]], auraient retrouvé frère Gérard dans un certain Gerardo Sasso ou Saxus<ref name="AD55">{{harvsp|Demurger|(2013)|p=55}}</ref>, mais les preuves apportées ne sont pas convaincantes.
* A Martigues, dans le quartier de Jonquières, se trouve la Place Gérard Tenque dont la plaque de rue précise : fondateur de l'ordre hospitalier Saint Jean de Jérusalem.<br />
 
* Chaque année les Chevaliers de l'Ordre de Malte se retrouve à Martigues pour la fête du Bienheureux Gérard lord du Messe ( <nowiki>http://www.paroissedemartigues.com/2019/10/les-chevaliers-de-l-ordre-de-malte-a-la-madeleine-pour-la-fete-du-bienheureux-gerard.html</nowiki>)
=== Gérard Tenque ===
Appelé souvent par erreur Gérard Tenque ou Tum, Tune, ou encore Thom, cette confusion vient d'une erreur de traduction de [[Pierre-Joseph de Haitze]] qui traduit des textes latins, entre autres, pour l'écriture de son ''Histoire de la vie et du culte du bienheureux Gérard Tenque, fondateur de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem''. Il aurait appelé le frère Gérard, Gérard Tenque : {{Citation étrangère|lang=la|Fr. Gerardus tunc Hospitalis praefectus cum a Christianis duce Godefredo Hyerusalem capta est anno domini MLXXXIX}} où ''tunc'' doit se traduire par « à l'époque » ou « alors » : {{Citation|Frère Gérard, à l'époque administrateur des Hospitaliers…}} et non {{Citation|Frère Gérard Tenque, administrateur des Hospitaliers… }}<ref name="AD55"/>. C'est [[Ferdinand de Hellwald]] qui a relevé l'erreur de traduction en 1885<ref>{{harvsp|Galimard Flavigny|(2006)|p=20}}.</ref>.
 
== Biographie ==
[[File:Favray - The Blessed Gerard Receiving Godfrey de Bouillon.jpg|thumb|left|upright|[[Antoine Favray]], ''Frère Gérard reçoit [[Godefroy de Bouillon]]'', {{Lien|lang=en|trad=National Museum of Fine Arts, Malta|fr=Musée national des beaux-arts de Malte|texte=musée national des beaux-arts de Malte}}.]]
Guillaume de Tyr donne pour origine une famille d'Amalfi. Il attribue la construction d'origine à Pantalone di Mauro commerçant amalfitain à Constantinople. Son commerce le menait régulièrement à Jérusalem où il allait prier au [[Saint-Sépulcre]], partiellement reconstruit en 1048. Mauro aurait obtenu du calife fatimide du Caire, gardien des lieux, l'autorisation de construire une maison. L'autorisation obtenue, il fit construire, en plus d'une maison, un monastère et une église, Sainte-Marie-Latine. Il en confia la gestion à des moines [[Ordre de Saint-Benoît|bénédictins]]. Quelque temps plus tard, il fit construire un couvent et un oratoire dédiée à Marie-Madeleine réservée aux femmes. Enfin, il fit construire un ''[[xenodochium]]'' pour accueillir des pèlerins. Lorsque les croisés prirent Jérusalem ils trouvèrent Agnès, l'abbesse du couvent féminin, et Gérard qui n'était sans doute pas un religieux<ref>{{harvsp|Demurger|(2013)|p=44-45}}.</ref>
 
C'est comme [[oblat]] des moines [[Ordre de Saint-Benoît|bénédictins]] de [[Sainte-Marie-Latine]] qu'il soignait, et dirigeait sous leur autorité, les malades au ''xenodochium'' (hôpital en grec) de [[Jérusalem]] que des marchands d'[[Amalfi (Italie)|Amalfi]] avaient construit entre 1068 et 1071 et dédié au bienheureux [[Jean l'Aumônier]]<ref name="Prier"/>. Lors du siège de Jérusalem par les [[croisé]]s de [[Godefroy de Bouillon]], il est suspecté d'entente avec l'ennemi, et, à la prise de la ville, il se met à la disposition de tous les blessés<ref name="Prier"/>.
 
À la suite de la conquête latine de la [[première croisade]], le ''xenodochium'' et son recteur Gérard se séparent des moines bénédictins de [[Sainte-Marie-Latine]], et changent de patronage en le dédiant désormais à [[Jean le Baptiste|saint Jean-Baptiste]]<ref name="Prier"/>{{,}}<ref>{{harvsp|Demurger|(2013)|p=50-53}}.</ref>. Gérard se consacre aux pauvres et aux pèlerins, recrutant du personnel et recevant de nombreux dons de toute la chrétienté. Il fit construire une église dédiée à [[Jean le Baptiste]] et un monastère lui aussi dédié au même saint<ref name="Prier"/>. Ses premiers compagnons dans la congrégation qu'il fonde seront les aides des malades, impressionnés par son engagement et sa foi<ref name="Harot">{{harvsp| Harot| (1911)|p=10}}.</ref>.
 
Frère Gérard institua peut être une règle pour régir [[Ordre de Saint-Jean de Jérusalem|l'Hospital]] en s'inspirant de celle de [[règle de saint Augustin|saint Augustin]] et de [[règle de saint Benoît|saint Benoît]] mais il n'en a pas laissé trace. La première règle connue date de [[Raymond du Puy]]<ref>{{harvsp|Delaville Le Roulx| (1904)|p=43}}.</ref>.
 
Frère Gérard meurt à Jérusalem le {{date-|3 septembre 1120}}<ref>{{harvsp|Delaville Le Roulx| (1904)|p=39}}.</ref>, il est considéré comme [[bienheureux]] par l’Église catholique<ref>{{harvsp|Delaville Le Roulx| (1904)|p=40}}.</ref>.
{{clr}}
 
=== Les donations à L'Hospital ===
[[File:Pie Postulatio Voluntatis.jpg|thumb|upright|Bulle pontificale ''[[Pie postulatio voluntatis]]'' conservée à la [[Bibliothèque nationale de Malte]].]]
Les premiers dons viennent d'abord de [[Godefroy de Bouillon]] qui va faire donation aux [[Hospitaliers]] de frère Gérard d'un casal à [[Es Silslieh|Hessilia]] et de deux tours à Jérusalem<ref name="DLR41">{{harvsp|Delaville Le Roulx| (1904)|p=41}}.</ref>, le premier patriarche d'[[Antioche]] lui cède un emplacement face à l'hôpital d'Antioche<ref name="DLR41"/>, puis le roi de Jérusalem [[Baudouin Ier de Jérusalem|Baudouin de Boulogne]] qui confirme, en 1110, toutes les possessions de [[L'Hospital]] à [[Jérusalem]], [[Naplouse]], [[Jaffa]], [[Acre (Israël)|Acre]], [[Ashkelon|Ascalon]], [[Ashdod|Azot]], [[Césarée]], [[Qaqoum]], dans le [[Soeth]], à [[Haïfa]], [[Capharnaüm]], [[Ramallah]], [[Lod (Israël)|Saint-Georges]], [[Hébron|Saint-Abraham]] et [[Jéricho]]<ref name="DLR41"/> ; en 1118, l'archevêque d'[[Apamée]], pour le [[comté de Tripoli]] et [[Roger de Salerne]], [[Liste des princes d'Antioche|régent d'Antioche]], confirment à leur tour les possessions hospitalière<ref name="DLR42">{{harvsp|Delaville Le Roulx| (1904)| p=42}}.</ref>. L’Église ne veut pas être en reste et en 1112 elle exempt les [[Hospitaliers]] du paiement des dimes dans le [[Patriarche de Jérusalem|patriarcat de Jérusalem]] et dans l'[[Césarée|évêché de Césarée]]<ref name="DLR42"/>. Mais cela ne s’arrête pas à la [[Terre sainte]] mais aussi en Angleterre à [[Clerkenwell]] vers 1100 ; en Espagne à [[Serón]], [[Anglerilium]], [[Lhorens]] et [[Biosea]] en 1109, d'une dime à [[Benaias]] en 1110, des églises de [[Cireza]], [[Llorach]] en 1111, Guillaume Arnal de Perbes donne avec l'accord d'Arnal Mir, comte de Pallars, le huitième de la dime qu'il perçoit de Roger et de Bernard de Sotsterres en 1113, donations à [[Balaguer]], [[Iborra (Espagne)|Iborra]], [[Vallesa]] et [[Bóveda (province de Lugo)|Bóveda]] en 1116, de [[Taniol]] et de [[Mamez]] en 1118 ; au Portugal, d'[[Idanha a Velha]] en 1114 ; en Italie, d'hôpitaux à [[Asti]], [[Pise]], [[Bari]], [[Otrante]] et [[Messine]] en 1113<ref name="DLR41"/>
 
=== La reconnaissance papale ===
 
C'est le pape [[Pascal II]] dans une bulle ''[[Pie postulatio voluntatis]]'' datant du {{date-|15 février 1113}}<ref name="Harot"/> qui fait du fondateur, le recteur Gérard, « instituteur et prévôt du ''[[xenodochium]]'' de Jérusalem »<ref>{{harvsp|Beltjens|(1995)|p=192-193}}</ref>. Il obtient divers privilèges, avantages et exceptions pour [[L'Hospital]], une institution, une sorte de congrégation<ref name=":0">{{harvsp|Demurger|(2013)|p=61}}</ref>, sous la tutelle et protection exclusive du pape. La bulle précise également qu'à la mort de frère Gérard, les frères éliront entre eux son successeur<ref>{{harvsp|Demurger|(2013)|p=58}}.</ref>. Elle confirme aussi toutes les donations faites aux [[Hospitaliers]] et les autorisent à lever la dîme sur leurs terres<ref name="DLR42"/>.
 
Le {{date-|19 juin 1119}}, le pape [[Calixte II]], par la bulle ''[[Ad hoc nos disponente]]'', confirme toutes les possessions et privilèges de [[L'Hospital]] en l'étendant aux dîmes et églises récemment acquises dans l'évêché de Tripoli<ref name="DLR42"/>.
 
== Les Hospitaliers ne sont pas des gents d'armes ==
[[File:Gerardo sasso.jpg|thumb|Anonyme du {{s-|XVII}}, portrait de beato Gherardo ([[Palazzo Malta]]).]]
Il faut se poser la question aux regards de son évolution ultérieur et la réponse est non. Gérard, involontairement sans doute, en payant des gents d'armes et des chevaliers pour protéger les pèlerins sur les chemins de la Méditerranée à Jérusalem, engagea l'[[ordre de Saint-Jean de Jérusalem]] dans la direction de la militarisation qui ne sera effective que le {{date-|15 mai 1179}} sous [[Roger de Moulins]]<ref name="Prier"/>. Si les [[Hospitaliers]] avaient participé en tant que gents d'armes, il n'aurait pas manqué d'historiens pour relater les faits comme ils le feront plus tard quand ce sera le cas<ref name="DLR42"/>.
 
== Le miracle de Gérard ==
Gérard est resté dans Jérusalem lors de l'attaque de la ville par les croisés. Il aidait ceux-ci en leur jetant du haut de la muraille des miches de pain. Surpris, il fut conduit devant le gouverneur de la ville. Les miches de pain s'étaient transformés en pierres. Le gouverneur n'y vit pas malice et renvoya Gérard lapider les croisés avec ... des miches de pain<ref>{{harvsp|Demurger|(2013)|p=41}}.</ref>.
 
== Les reliques de la chapelle du château de Manosque ==
Il ressort d'un longue étude d'Alain Beltjens au sujet des différentes reliques qui, avant et après la [[révolution française]], ont été attribuées à Gérard l'Hospitalier, elles ne seraient en fait que celles de saint [[Géraud d'Aurillac]]. Géraud fut déclaré saint par la voix populaire. C'est un des premiers exemples de saint à avoir été canonisé sans avoir subi le martyre ou être entré dans les ordres. Beltjens dénie la béatification de frère Gérard , car les Hospitaliers auraient profité de la confusion entretenue entre Géraud et frère Gérard qui lui, n'aurait jamais été déclaré saint par la voix populaire <ref>{{harvsp|Beltjens| (2008)|p=6-59}}.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Beltjens| (2009)|p=4-50}}.</ref>
 
== Mémoire ==
* A [[Martigues]], dans le quartier de Jonquières, se trouve la Place Gérard Tenque dont la plaque de rue précise : fondateur de l'ordre hospitalier Saint Jean de Jérusalem.<br />
* À [[Manosque]] se trouve la rue Gérard Tenque.
* À [[Saint-Mitre-les-Remparts]] se trouve l'impasse Gérard Tenque.
* À [[Gimeaux (Arles)|Gimeaux]], dans la banlieue d'[[Arles]], se trouve le chemin Gérard Tenque.
 
== Notes et références ==
{{références|colonnes=2}}
 
Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/wiki/Frère_Gérard ».