« Thérapie de conversion » : différence entre les versions

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Une '''thérapie de conversion''', parfois appelée '''thérapie de réorientation sexuelle''' ou bien encore '''thérapie réparatrice''' (par ses défenseurs), désigneest un ensemble de traitements [[Pseudo-science|pseudo-scientifiques]] d'origines diverses utilisés dans le but controversé de tenter de changer l'[[orientation sexuelle]] d'une personne de l'[[homosexualité]] àou de la l'[[hétérosexualitébisexualité]], ou parfoisà l'[[identité de genrehétérosexualité]]<ref>{{Article|langue=en|url=https://www.webmd.com/sex-relationships/news/20190830/transgender-conversion-therapy-common-potentially-harmful#1|titre=Transgender People Pressured on ‘Conversion Therapy’|date=2019-08-28|périodique=WebMD|consulté le=2019-10-22}}</ref>. Les fondements scientifiques deDe cestelles thérapies sont contestésaussi etsouvent plusieursproposées organisationsà dedes santépersonnes publique dénoncent les thérapies de conversion comme inefficaces et potentiellement dangereuses<ref>{{lien web |url=http://www.apa.org/pi/lgbt/resources/therapeutic-response.pdf |format=PDF |titre=Report of the American Psychological Association Task Force on Appropriate Therapeutic Responses to Sexual Orientation |auteur=JM Glassgold |éditeur=[[American Psychological Associationtransgenre]] |date=2009-08-01 |langue=anglais}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=http://www.gmc-uk.org/news/26043.asp|titre=General Medical Council supports Memorandum on conversion therapy in the UK|date=janvier 2015|langue=anglais}}</ref>.
<br>Il n'existe en fait aucune preuve fiable que l'orientation sexuelle peut être changée, et des études et organisations médicales signalent que ces thérapies inefficaces sont potentiellement dangereuses<ref>{{article|url = http://drdoughaldeman.com/doc/Pseudo-Science.pdf|titre = The Pseudo-science of Sexual Orientation Conversion Therapy|journal = Angles: The Policy Journal of the Institute for Gay and Lesbian Strategic Studies|date = décembre 1999|auteur=Douglas C. Haldeman|langue=anglais}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web |url=http://www.apa.org/pi/lgbt/resources/therapeutic-response.pdf |format=PDF |titre=Report of the American Psychological Association Task Force on Appropriate Therapeutic Responses to Sexual Orientation |auteur=JM Glassgold |éditeur=[[American Psychological Association]] |date=2009-08-01 |langue=anglais}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=http://www.gmc-uk.org/news/26043.asp|titre=General Medical Council supports Memorandum on conversion therapy in the UK|date=janvier 2015|langue=anglais}}</ref>.
 
== Histoire ==
L'homosexualité a longtemps été considérée par le corps médical comme unune [[Trouble psychique|maladiesmaladie mentalesmentale]]. Conséquemmentet conséquemment, plusieurs thérapies de conversion ont vu le jour un peu partout dans le monde, par exemple par les sexologues [[William Masters et Virginia Johnson]].
 
EnL'homosexualité 1973,n'est poursorti des raisonsclassifications politiquespsychiatriques etqu'en à[[1973]] lasuite suiteà d'importantes pressions de groupe homophiles<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Beltrami É.; Couture, N. & Boulet, R.|titre=Chapitre 23, Homosexualités|périodique=In Psychiatrie clinique, approche bio-psycho-sociale|date=1988|isbn=2-89105-294-3|pages=654-678}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Malick Briki|titre=Psychiatrie et homosexualité|éditeur=Presses Universitaire de Franche-Comté|année=2009|pages totales=232|isbn=978-2-84867-251-9}}.</ref> mais pour réapparaitre dans la révision du manuel américain de classification des maladies mentales (DSM) <ref>Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders</ref> sous le terme de « désordre de l'orientation sexuelle » (pour des raisons politiques<ref>{{Ouvrage|langue=anglais|auteur1=Ronald Bayer|titre=Homosexuality and American Psychiatry: The Politics of Diagnosis|passage=|lieu=|éditeur=Princeton University Press|année=1987|pages totales=249|isbn=|lire en ligne=}}</ref> (l'[[Association américaine de psychiatrie]] a alors proposé de substituer au diagnostic d'homosexualité celui de « perturbation de l'orientation sexuelle » (incluant les personnes perturbées par leur orientation sexuelle, en conflit avec celle-ci ou désirant la modifier) ; dans la prise de position initiale de son Conseil d'administration, l'Association précise<ref>{{Lien web|langue=anglais|titre=Position Statement on Homosexuality and Civil Rights|url=http://www.well.com/~aquarius/apastatement.htm|consulté le=4 janvier 2017}}.</ref> :
{{Citation bloc|«''Whereas homosexuality per se implies no impairment in judgment, stability, reliability, or general social or vocational capabilities, therefore, be it resolved that the American Psychiatric Association deplores all public and private discrimination against homosexuals in such areas as employment, housing, public accommodation, and licensing, and declares that no burden of proof shall be placed upon homosexuals greater than that imposed on any other persons''.» (|p. 497)}}. Puis une nouvelle classification apparait ("homosexualité ego-dystonique") avant de disparaitre en [[1984]] du DSM, suite à de nombreuses contestations. Un référendum est tenu sur cette question auprès des psychiatres membres qui l'emporte à 58%. Depuis le manuel de psychiatrie ne la considère plus comme une pathologie
Un référendum est tenu sur cette question auprès des psychiatres membres qui lL'emporte[[Organisation àmondiale 58%.de Lela mêmesanté]] changementattendra survient[[1992]] beaucouppour plusretirer tard dansde leson classement de l'[[Organisation mondiale de la santé]] ([[Classification internationale des maladies]] mentales) où l'homosexualité n'est retirée qu'en 1992. La [[Chine]] fait de même le {{date|20 avril 2001}}<ref>Pierre Hurteau, ''Homosexualités masculines et religions du monde'', éditions L'Harmattan, 2010.</ref>.
 
En [[1983]], la théologienne [[Elizabeth Moberly]] déclare dans son ouvrage ''{{lang|en|Homosexuality: A New Christian Ethic}}'' que l'homosexualité ne dépend pas d'une prédisposition génétique ou d'un déséquilibre [[Hormone sexuelle|hormonal]], mais de difficultés dans la relation parent-enfant. Ces difficultés aplanies, il serait possible de réorienter sexuellement les personnes concernées - cela dans un cadre chrétien approprié. Moberly est la première à lier la thérapie de conversion et la religion chrétienne<ref>{{article|périodique=[[American Broadcasting Company|ABC]]|url=https://www.abc.net.au/news/2018-04-21/gay-conversion-therapy-survivors-on-greg-hunt-comments/9679416|langue=en|titre=Gay conversion therapy survivors share painful legacy of 'ex-gay' treatments|jour=21|mois=avril|année=2018|auteur=Siobhan Hegarty}}</ref>.
, l'[[Association américaine de psychiatrie]] propose de substituer au diagnostic d'homosexualité celui de «perturbation de l'orientation sexuelle» dans le manuel américain de classification des maladies mentales (DSM). Dans la prise de position initiale<ref>{{Lien web|langue=anglais|titre=Position Statement on Homosexuality and Civil Rights|url=http://www.well.com/~aquarius/apastatement.htm|consulté le=4 janvier 2017}}.</ref> de son Conseil d'administration, l'Association précise:
 
{{Citation bloc|«''Whereas homosexuality per se implies no impairment in judgment, stability, reliability, or general social or vocational capabilities, therefore, be it resolved that the American Psychiatric Association deplores all public and private discrimination against homosexuals in such areas as employment, housing, public accommodation, and licensing, and declares that no burden of proof shall be placed upon homosexuals greater than that imposed on any other persons''.» (p. 497)}}
 
Un référendum est tenu sur cette question auprès des psychiatres membres qui l'emporte à 58%. Le même changement survient beaucoup plus tard dans le classement de l'[[Organisation mondiale de la santé]] ([[Classification internationale des maladies]]) où l'homosexualité n'est retirée qu'en 1992. La [[Chine]] fait de même le {{date|20 avril 2001}}<ref>Pierre Hurteau, ''Homosexualités masculines et religions du monde'', éditions L'Harmattan, 2010.</ref>.
 
Les psychologues [[Ole Ivar Løvaas]], qui utilisa l'ABA ([[Analyse appliquée du comportement|Applied Behavior Analysis]]) dans la [[Interventions en autisme|prise en charge de l'autisme]], et {{lien|langue=en|trad=George Alan Rekers}}, membre de la {{lien|langue=en|trad=National Association for Research & Therapy of Homosexuality}}, ont également étudié la thérapie de conversion en cas de « brouillage de l'identité de genre pendant l'enfance » (''childhood cross-gender identity'')<ref>{{article|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1311956/|titre=Behavioral treatment of deviant sex-role behaviors in a male child|langue=en|périodique=Journal of Applied Behavior Analysis|année=1974|mois=été|passage=173-190|auteur1=George A. Rekers|auteur2=O. Ivar Lovaas|numéro=7|doi=10.1901/jaba.1974.7-173}}</ref>.
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Jusqu'au milieu des années 1990, les techniques utilisées dans les thérapies de conversion ont suivi mimétiquement celles utilisées dans le traitement des [[paraphilie]]s.
 
SelonDe Hadelmant (2002), desrares thérapies "douces" ont été utilisées au {{s2-|XIX|XX}} (telles que la mise au repos, la prière). CesLe thérapiesplus sontsouvent selon Haldemant (2002), bien que cette pratique soit peu décritesdécrite dans la littérature scientifique, parce qu'elles étaientcar conduitesconduite par des non-médecins., un Ellespeu s'apparentaientà aula groupemanière de soutien tel que lesdes [[alcooliques anonymes]], mais avec une connotation plus religieusereligieuses, plus prononcée. Cesdes groupes de pratiquants religieux, recouraientéventuellement composés d' «ex-gays» recourent à {{Citation|des interventions spirituelles visant à débarrasser d'autres personnes de leur orientation sexuelle par le biais de la [[prière]], du soutien de groupes et de pressions}}<ref name=Haldemant2002>Haldeman, D. C. (2002). Gay rights, patient rights: The implications of sexual orientation conversion therapy. Professional Psychology: Research and Practice, 33(3), 260.</ref>.
 
D'autres méthodes étaient fortement contraignantes et intrusives (ex : rencontre obligatoire de [[prostituées]] et/ou mariage imposé)<ref>Murphy TF (1992) Freud and sexual reorientation therapy. Journal of Homosexuality, 23, 21- 38 | [https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1300/J082v23n03_02 ].</ref>
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Comme pour certains troubles psychiatriques, des techniques médicales agressives telles que la [[lobotomie]] et la [[sismothérapie]] auraient été expérimentées<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Malick Briki|titre=Psychiatrie et homosexualité. Malick Briki.|passage=|lieu=|éditeur=Presse universitaire de Franche-Comté.|année=|pages totales=|isbn=|lire en ligne=}}</ref>, durant la première partie du {{s-|20|e}}, pour tenter des changer l'orientation sexuelle de patients avec sensiblement la même inefficacité. Du côté de la psychanalyse, qui a dominé la psychothérapie durant la même période, Sigmund Freud entretenait une ambivalence face à l'homosexualité parce que, suivant sa théorie, l'homosexualité constituait une composante normale de la sexualité humaine et l'attirance exclusive pour les personnes de même sexe n'apparaissait pas toujours cliniquement intriquée dans des conflits précoces. Cette ambivalence s'exprimait déjà en 1903 (voir Menahem 2003<ref>{{Article|langue=français|auteur1=Ruth Menahem|titre=Désorientations sexuelles. Freud et l’homosexualité|périodique=Revue française de psychanalyse, 67(1)|date=2003|issn=|lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-francaise-de-psychanalyse-2003-1-page-11.htm|pages=}}</ref>), mais en 1935, Freud l'écrit de sa propre main dans une lettre, aujourd'hui célèbre<ref>{{Lien web|langue=anglais|titre=Lettre du 9 avril 1935|url=https://web.archive.org/web/20091103132809/http://www.lettersofnote.com/2009/10/homosexuality-is-nothing-to-be-ashamed.html|site=|date=Letters of Note|consulté le=3 avril 2017}}</ref>, à la mère d'un jeune homosexuel où il dédramatise explicitement le diagnostic en invitant sa correspondante à ne pas considérer l'homosexualité de son fils comme une « maladie ».
 
Les modalités apparues dans les [[années 1960]] reposent essentiellement sur les techniques aversives qui semble inspirées des théories pavloviennes et d'expériences de laboratoires sur l'animal.
Les thérapies de conversion proprement dites apparaissent spécifiquement durant les années 60 à la faveur de l'élargissement des thérapies comportementales aux dysfonctions sexuelles. Les modalités reposent essentiellement sur les techniques aversives. Il s'agit de coupler un stimulus à contenu homosexuel (ex: image d'hommes nus) à un stimulus qui provoque des sensations déplaisantes (douleur, nausée, etc.). Après plusieurs répétitions, le stimulus sexuel à contenu homosexuel devient un stimulus conditionnel qui déclenche automatiquement une réponse d'anxiété chez le patient. Le stimulus aversif le plus souvent utilisé était le choc électrique<ref>{{Article|langue=anglais|auteur1=Bancroft, J., Marks, I.|titre=Electric aversion therapy of sexual deviations|périodique=Proceedings Royal Society of Medicine. (61)|date=1968|issn=|lire en ligne=|pages=796 -799}}</ref> (de faible intensité) administré sur le mollet, mais des stimuli olfactifs (ammoniaque) leur sont préférés par certains expérimentateurs<ref>{{Article|langue=anglais|auteur1=Colson, S.|titre=Olfactory aversion therapy for homosexual behavior.|périodique=Journal of Behavior Therapy and Experimental Psychiatry, 3|date=1972|issn=|lire en ligne=|pages=185 - 187.}}</ref>. Les techniques aversives sont parfois aussi combinées à des techniques de rétroaction biologique qui consistent à équiper le sujet d'un instrument de mesure de l'excitation sexuelle et à intercaler un signal lumineux pour avertir le patient que son niveau d'excitation était trop élevé avant de l'exposer au stimulus aversif. De façon concomitante, le procédé consiste, ensuite, à présenter des stimuli sexuels alternatifs (ex: images de femmes nues) et de les associer à des sensations plaisante soit par simple disparition de la douleur, soit, le plus souvent, en invitant le patient à se masturber jusqu'à l'orgasme. Différentes autres variantes de techniques visant à augmenter l'excitation face à des stimuli hétérosexuels ont été expérimentées<ref>{{Article|langue=anglais|auteur1=Barlow, D.|titre=Increasing heterosexual responsiveness in the treatment of sexual deviation: A review of the clinical and experimental evidence.|périodique=Behavior Therapy. 4|date=1973|issn=|lire en ligne=|pages=655 - 671}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=français|auteur1=Proulx J.|titre=La modification des préférences sexuelles|périodique=In Les agresseurs sexuels,Théorie évaluation et traitement. Ed. De la Chenelières|date=1993|issn=|lire en ligne=|pages=134-40}}</ref>.
<br>Il s'agit de coupler un stimulus négatif à tout contenu homosexuel (par exemple des image d'hommes nus). Les stimuli négatifs utilisés sont des sensations déplaisantes (douleur, nausée induite par un médicament<ref name=Haldemant2002/>, etc.). Après un certain nombre de répétitions, le stimulus sexuel à contenu homosexuel est supposé devenir un stimulus conditionnant déclenchant automatiquement une réponse d'anxiété et/ou de stress physique élevé chez le patient.
Le stimulus aversif le plus souvent utilisé était l'[[électrochoc]]<ref>{{Article|langue=anglais|auteur1=Bancroft, J., Marks, I.|titre=Electric aversion therapy of sexual deviations|périodique=Proceedings Royal Society of Medicine. (61)|date=1968|issn=|lire en ligne=|pages=796 -799}}</ref> (de faible intensité) administré sur la [[main]]<ref name=Haldemant2002/>, les [[organes génitaux]]<ref name=Haldemant2002>{{Article |langue=en |prénom1=Douglas C. |nom1=Haldeman |titre=Gay rights, patient rights: The implications of sexual orientation conversion therapy. |périodique=Professional Psychology: Research and Practice |volume=33 |numéro=3 |date=2002-06 |issn=1939-1323 |issn2=0735-7028 |doi=10.1037/0735-7028.33.3.260 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1037/0735-7028.33.3.260 |consulté le=2019-10-28 |pages=260–264 }}</ref> ou le [[mollet]], mais des stimuli olfactifs (ammoniaque) leur sont préférés par certains expérimentateurs<ref>{{Article|langue=anglais|auteur1=Colson, S.|titre=Olfactory aversion therapy for homosexual behavior.|périodique=Journal of Behavior Therapy and Experimental Psychiatry, 3|date=1972|issn=|lire en ligne=|pages=185 - 187.}}</ref>. Des techniques aversives ont parfois été combinées à des techniques de ''rétroaction biologique'' consistant à équiper le sujet d'un instrument de mesure de son excitation sexuelle et à intercaler un signal lumineux pour avertir le patient que son niveau d'excitation était trop élevé avant de l'exposer au stimulus aversif. De façon concomitante, le procédé consiste, ensuite, à présenter des stimuli sexuels alternatifs (par exemple des images de femmes nues) et de les associer à des sensations plaisantes soit par simple disparition de la douleur, soit, le plus souvent, en invitant le patient à se [[masturbation|masturber]] jusqu'à l'[[orgasme]].
<br>Différentes autres variantes de techniques visant à augmenter l'excitation face à des stimuli hétérosexuels ont été expérimentées, notamment sur les "agresseurs sexuels"<ref>{{Article|langue=anglais|auteur1=Barlow, D.|titre=Increasing heterosexual responsiveness in the treatment of sexual deviation: A review of the clinical and experimental evidence.|périodique=Behavior Therapy. 4|date=1973|issn=|lire en ligne=|pages=655 - 671}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=français|auteur1=Proulx J.|titre=La modification des préférences sexuelles|périodique=In Les agresseurs sexuels,Théorie évaluation et traitement. Ed. De la Chenelières|date=1993|issn=|lire en ligne=|pages=134-40}}</ref>.
 
== Efficacité et risques ==
Au-delà des enjeux [[éthique]]s et [[bioéthique]]s et déontologiques<ref>Fortier C & Julien D (2003) ''Les psychothérapies de conversion pour les personnes gaies, lesbiennes et bisexuelles: enjeux éthiques et déontologiques''. Canadian Psychology/Psychologie canadienne, 44(4), 332. ([https://psycnet.apa.org/record/2003-09748-004 résumé])</ref>, la mesure de l'efficacité de ces techniques a été elle-même très discutée.
 
LesEn auteurs1970, descertains années 70auteurs s'entendent pour reconnaitrereconnaître que ces techniques se sont montrées capables de réduire l'excitation sexuelle déclenchée par des stimuli à contenu homosexuel<ref>{{Article|langue=anglais|auteur1=Bancroft J.|titre=A comparative study of aversion and desensitization in the treatment of homosexuality.|périodique=in Burns LE (ed): Behavior Therapy in the 1970s. Bristol, England, John Wright & Sons Ltd,|date=1970|issn=|lire en ligne=|pages=12-33}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=anglais|auteur1=McConaghy, N.|titre=Aversion therapy of homosexuality: Measures of efficacy.|périodique=American Journal of Psychiatry. 127(9)|date=1971|issn=|lire en ligne=|pages=1221 - 1224.}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=anglais|auteur1=Callahan, E., Leitenberg, H.|titre=Aversion therapy for sexual deviation: Contingent shock and covert sensitization.|périodique=Journal of Abnormal Psychology 81|date=1973|issn=|lire en ligne=|pages=60 -73}}</ref>, mais d'autres études concluent ensuite qu'elles n'ont pas entrainé efficacement uneentraîné d'augmentation de la réponse à des stimuli hétérosexuels et certainement pas transformé des homosexuels exclusifs en hétérosexuels<ref>{{Ouvrage|langue=anglais|auteur1=Seligman, M.E.P.|titre=What You Can Change and What You Can't: The Complete Guide to Self Improvement|passage=|lieu=|éditeur=Knopf|année=1993|pages totales=|isbn=|lire en ligne=}}</ref>.
 
En France, ceuxCeux qui promeuvent encore les thérapies de conversion s'appuient même sur ce qu'ils présentent comme un solide argument scientifique, issu d'un courantde psychanalytiquela particulier[[psychanalyse]] qui considère l'homosexuel comme un sujet bloqué à un stade infantile et qui n'aurait pas atteint la phase ultime de développement adulte mature que représenterait l'hétérosexualité<ref>''[[Le Matin (France)|Le Matin]]'' du 24 mars 2019, "Ces homosexuels qu'on force à « guérir »", par Nicolas Poinsot, citant Thierry Delessert, chercheur en histoire à l'Université de Lausanne, {{p.|53}}.</ref>.
Selon la Société canadienne de psychologie<ref>{{Lien web|langue=anglais|auteur1=Société canadienne de psychologie|titre=CPA Policy Statement on Conversion/Reparative Therapy for Sexual Orientation|url=https://cpa.ca/docs/File/Position/SOGII%20Policy%20Statement%20-%20LGB%20Conversion%20Therapy%20FINALAPPROVED2015.pdf|site=Société canadienne de psychologie|périodique=|date=2015|consulté le={{safesubst:Aujourd'hui}}}}</ref> , les thérapies de conversion, qu'elles soient inspirées par les techniques aversives, par la prière ou les groupes de soutien,  peuvent entrainer des séquelles  graves telles que la détresse émotionnelle, l'anxiété, la dépression, un sentiment d'échec ou une perte d'estime de soi, des difficultés à entretenir des relations intimes et des dysfonctions sexuelles.
 
Depuis les années 1990, desde auteursnombreux qualifienttravaux lesde recherches ont classé ces pseudo-thérapies decomme conversionrelevant dedes «[[pseudosciences]]<ref>Haldeman DC (1999) ''The pseudo-science of sexual orientation conversion therapy''. Angles:The Policy Journal of the Institute for Gay and Lesbian Strategic Studies, 4, 1-4.</ref>»., Ils estiment qu'elles sontcomme inadéquates pouraux venirproblèmes envécus aidepar auxles homosexuels et transsexuels en difficulté<ref>Liddle BJ (1996). Therapist sexual orientation, gender, and counseling practices as they relate to ratings of helpfulness by gay and lesbian clients. Journal of Counseling Psychology, 43, 394-401</ref> (d'autant que le [[consensus scientifique]] est maintenant que l'homosexualité n'est pas un maladie) et comme génèrant souvent des conséquences négatives et durablesdurable sur les homosexuels<ref>Stein TS (1996). ''A critique of approaches to changing sexual orientation''. In: ''Textbook of homosexuality and mental health'' (ed. R.P. Cabaj & T.S. Stein). American Psychiatric Press, Washington, DC.</ref> (se traduisant notamment par un taux de suicide encore plus élevé) et qu'en outre ces traitements outre qu'ils renforcent le sentiment de honte du "patient" et, renforce aussi les préjugés et ld'intolérance facehomophobe auxprônant homosexuelsl’anormalité de l’homosexualité<ref>Charbonnier, E., & Graziani, P. (2011) [https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01623618/file/charbonnier%20Suicide%20et%20homosexualité%20REVUE%20FRANCAISE%20DE%20PSYCHIATRIE%20ET%20DE%20PSYCHOLOGIE%20MEDICALE.pdf ''Tentatives de suicide et homosexualité: revue de la littérature''].</ref>.
En France, ceux qui promeuvent encore les thérapies de conversion s'appuient sur ce qu'ils présentent comme un solide argument scientifique, issu d'un courant psychanalytique particulier qui considère l'homosexuel comme un sujet bloqué à un stade infantile et qui n'aurait pas atteint la phase ultime de développement adulte mature que représenterait l'hétérosexualité<ref>''[[Le Matin (France)|Le Matin]]'' du 24 mars 2019, "Ces homosexuels qu'on force à « guérir »", par Nicolas Poinsot, citant Thierry Delessert, chercheur en histoire à l'Université de Lausanne, {{p.|53}}.</ref>.
 
Depuis les années 1990, des auteurs qualifient les thérapies de conversion de «[[pseudosciences]]<ref>Haldeman DC (1999) ''The pseudo-science of sexual orientation conversion therapy''. Angles:The Policy Journal of the Institute for Gay and Lesbian Strategic Studies, 4, 1-4.</ref>». Ils estiment qu'elles sont inadéquates pour venir en aide aux homosexuels et transsexuels en difficulté<ref>Liddle BJ (1996). Therapist sexual orientation, gender, and counseling practices as they relate to ratings of helpfulness by gay and lesbian clients. Journal of Counseling Psychology, 43, 394-401</ref> et comme génèrant souvent des conséquences négatives et durables sur les homosexuels<ref>Stein TS (1996). ''A critique of approaches to changing sexual orientation''. In: ''Textbook of homosexuality and mental health'' (ed. R.P. Cabaj & T.S. Stein). American Psychiatric Press, Washington, DC.</ref> (se traduisant notamment par un taux de suicide encore plus élevé) et qu'en outre ces traitements renforcent le sentiment de honte du "patient" et renforce aussi les préjugés et l'intolérance face aux homosexuels <ref>Charbonnier, E., & Graziani, P. (2011) [https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01623618/file/charbonnier%20Suicide%20et%20homosexualité%20REVUE%20FRANCAISE%20DE%20PSYCHIATRIE%20ET%20DE%20PSYCHOLOGIE%20MEDICALE.pdf ''Tentatives de suicide et homosexualité: revue de la littérature''].</ref>.
 
== Risques avérés ==
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=== France ===
Elles ne sont pas condamnées en France, et leur implantation est difficile à évaluer<ref name=":0" />. Décrites comme des dérives sectaires, elles incluent électrochocs, jeûnes sévères ou voire des pratiques d'exorcisme suivant les cas ; une loi serait en préparation pour les interdire et sanctionner ceux qui les mettent en pratique<ref>{{Lien web |langue=fr |titre="Que l'esprit de l'homosexualité te quitte" : plongée dans les thérapies de conversion en France |url=https://www.franceinter.fr/que-l-esprit-de-l-homosexualite-te-quitte-plongee-dans-les-therapies-de-conversion-en-france |site=www.franceinter.fr |date=2019-09-02 |consulté le=2019-09-02 }}</ref>.
 
En octobre 2019, les journalistes Jean-Loup Adénor et Timothée de Rauglaudre révèlent dans le livre ''[https://editions.flammarion.com/Catalogue/hors-collection/documents-temoignages-et-essais-d-actualite/dieu-est-amour Dieu est amour : infiltrés parmi ceux qui veulent « guérir » les homosexuels]'' (Flammarion), au terme de deux ans d'enquête et d'infiltrations, l'existence et la progression des « thérapies de guérison » sur le territoire français<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|titre=“Les groupes qui veulent 'guérir' les homos sont en train de se développer en France”|url=https://www.lesinrocks.com/2019/10/11/actualite/societe/les-groupes-qui-veulent-guerir-les-homos-sont-en-train-de-se-developper-en-france/|site=Les Inrocks|consulté le=2019-10-22}}</ref>. Importées des États-Unis depuis les années 1990, elles prospèrent à travers certaines associations comme Torrents de vie, protestante évangélique, qui propose de proposer une « restauration de l'identité » hétérosexuelle, ou [[Courage international|Courage]], catholique, qui s'inspire des Alcooliques anonymes et incite ses participants à vivre dans l'abstinence sexuelle.
 
=== États-Unis ===