« Pierre Rivière (parricide) » : différence entre les versions

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== Biographie ==
{{Citation bloc|Si les paysans avaient un [[Plutarque]], Pierre Rivière figurerait parmi les morts illustres<ref>{{ouvrage|auteur=[[Michel Foucault]], [[Blandine Kriegel]]|titre=Moi, Pierre Rivière, ayant égorgé ma mère, ma sœur et mon frère : un cas de parricide au {{XIXe}} siècle|éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]]|date=1973|passage=293}}.</ref>.|[[Michel Foucault]]}}
Pierre Rivière est né le 24 janvier 1815 à [[Courvaudon]] dans le [[Calvados (département)|Calvados]], en Normandie, il est l’aîné de la fratrie<ref name=":0">{{Lien web|langue=|auteur1=|titre=La serpe du Maudit, le roman de Pierre Rivière|url=http://crimes.mysteres.free.fr/Affaires-criminelles/serpe-maudit.htm|site=crimes et mystères|périodique=|date=|consulté le=01/01/2020}}</ref>. Sa mère, après la naissance d’un deuxième enfant, Victoire, se désintéresse de lui. Le couple vit au lieu-dit de ''la Faucterie'', dans la commune d'[[Aunay-sur-Odon]], située près de [[Caen]]. Le couple se déchire. La mère quitte son mari et Pierre pour revenir chez ses parents, à Courvaudon, avec sa fille Victoire. Cette première séparation va fortement perturber Pierre Rivière qui n’a que quatre ans<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Viviane Janouin-Benanti|titre=La serpe du Maudit - Le roman de Pierre Rivière|passage=62|lieu=|éditeur=3E éditions|date=2017|pages totales=368|isbn=979-10-95826-71-2|lire en ligne=https://fr.calameo.com/read/0048764024bfce0a402af}}</ref>. De façon incompréhensible, après avoir délaissé son fils, un an plus tard sa mère va saisir la justice pour en reprendre la garde<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Viviane Janouin-Benanti|titre=La serpe du Maudit – Le roman de Pierre Rivière|passage=69|lieu=|éditeur=3E éditions|date=2017|pages totales=368|isbn=979-10-95826-71-2|lire en ligne=}}</ref>. Très attaché à son père, Pierre est perturbé par la lutte que mènent ses parents, son comportement devient bizarre<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Viviane Janouin-Benanti|titre=La serpe du Maudit – Le roman de Pierre Rivière|passage=96|lieu=|éditeur=3E éditions|date=2017|pages totales=368|isbn=979-10-95826-71-2|lire en ligne=}}</ref>. Bien que séparé, le couple continue de se voir et de nouveaux enfants naissent : Aimée, Prosper et Jean<ref name=":0" />.
Paysan normand, Pierre Rivière est le fils de cultivateurs séparés. Pierre, l'aîné, habite depuis toujours avec son père et une sœur tandis que sa mère, une autre sœur et son frère cadet vivent dans la ferme maternelle au lieu-dit de ''la Faucterie'', dans la commune d'[[Aunay-sur-Odon]], située près de [[Caen]]. Le {{date|3|juin|1835}}, il entre dans la pièce principale de cette ferme, y égorge sa mère (enceinte de six mois et demi), sa sœur et son plus jeune frère à coups de serpe. Son quadruple meurtre accompli, il s'enfuit et erre pendant un mois dans la campagne avant d'être arrêté et incarcéré dans la prison de Falaise.
 
En 1825, alors que Pierre a dix ans, sa mère le chasse de chez elle, ainsi que sa jeune sœur Aimée. Ils vivront désormais chez leur père<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Viviane Janouin-Benanti|titre=La serpe du Maudit – Le roman de Pierre Rivière|passage=138|lieu=|éditeur=3E éditions|date=2017|pages totales=368|isbn=979-10-95826-71-2|lire en ligne=}}</ref>. Deux ans plus tard, la mère, décrite comme hystérique par l’auteur, se débarrasse de Prosper, un handicapé mental, en le confiant lui aussi à son père<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Viviane Janouin-Benanti|titre=La serpe du Maudit – Le roman de Pierre Rivière|passage=182|lieu=|éditeur=3E éditions|date=2017|pages totales=368|isbn=979-10-95826-71-2|lire en ligne=}}</ref>. Après la naissance du dernier fils, Jules, c’est Jean qui devra aussi quitter sa mère pour aller vivre chez son père<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Viviane Janouin-Benanti|titre=La serpe du Maudit – Le roman de Pierre Rivière|passage=217|lieu=|éditeur=3E éditions|date=2017|pages totales=368|isbn=979-10-95826-71-2|lire en ligne=}}</ref>.
 
Pierre est décrit comme un adolescent maladroit de ses mains, mais possédant une mémoire étonnante. Il souffre de voir son père malheureux à cause de sa mère. Si le couple vit séparé, devant la loi ils sont toujours mariés. Le père se ruine à payer les dettes que fait sa femme, des injonctions du juge de Paix l’y obligent<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Viviane Janouin-Benanti|titre=La serpe du Maudit – Le roman de Pierre Rivière|passage=278|lieu=|éditeur=3E éditions|date=2017|pages totales=368|isbn=979-10-95826-71-2|lire en ligne=}}</ref>.
 
En 1834, Jean meurt de la méningite chez son père. Devant Pierre, sa mère menace son mari de mort<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Viviane Janouin-Benanti|titre=La serpe du Maudit – Le roman de Pierre Rivière|passage=293|lieu=|éditeur=3E éditions|date=2017|pages totales=368|isbn=979-10-95826-71-2|lire en ligne=}}</ref>. Décidée à se venger, elle se lâche alors complètement, fait dette sur dette et envoie les créanciers vers son mari qui n’a plus un sou. Le mari désespéré tente de se pendre<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Viviane Janouin-Benanti|titre=La serpe du Maudit – Le roman de Pierre Rivière|passage=316|lieu=|éditeur=3E éditions|date=2017|pages totales=368|isbn=979-10-95826-71-2|lire en ligne=}}</ref>. La justice ordonne alors à sa femme de rejoindre le domicile conjugal, à la Faucterie<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Viviane Janouin-Benanti|titre=La serpe du Maudit – Le roman de Pierre Rivière|passage=329|lieu=|éditeur=3E éditions|date=2017|pages totales=368|isbn=979-10-95826-71-2|lire en ligne=}}</ref>. L’ambiance devient toxique, Pierre prend le parti de son père et veut le protéger. Le {{date|3|juin|1835}}, en l'absence de son père, il entre dans la pièce principale de la ferme, y égorge sa mère (enceinte de six mois et demi), sa sœur Victoire et son plus jeune frère, Jules, à coups de serpe. Son quadruple meurtre accompli, il s'enfuit et erre pendant un mois dans la campagne, parcourant près de 600 kilomètres à pied<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Viviane Janouin-Benanti|titre=La serpe du Maudit – Le roman de Pierre Rivière|passage=359|lieu=|éditeur=3E éditions|date=2017|pages totales=368|isbn=979-10-95826-71-2|lire en ligne=}}</ref>, avant d'être arrêté et incarcéré dans la prison de [[Falaise (Calvados)|Falaise]].
 
Interrogé par le juge d'instruction Exupère Legrain, il explique avoir voulu défendre son père, maltraité par sa femme, qui était soutenue par sa sœur Victoire ; il ajoute avoir résolu de tuer aussi son frère Jules, que son père aimait, en partie pour que celui-ci ne regrettât pas son fils parricide (qui avait d'abord prévu de se tuer immédiatement après) et aussi parce que Jules soutenait sa mère<ref>{{ouvrage|auteur=|titre=Histoire de la Normandie et questions diverses|éditeur=C.T.H.S.|date=1984|passage=83}}.</ref>. En attendant son jugement, il écrit en juillet 1835 un mémoire de quarante pages, d'une extraordinaire qualité littéraire<ref>{{Lien web|url=http://www.telerama.fr/cinema/films/moi-pierre-riviere-ayant-egorge-ma-mere-ma-soeur-et-mon-frere,9092.php|titre=Moi, Pierre Rivière, ayant égorgé ma mère, ma soeur et mon frère|date=2012|site=telerama.fr}}.</ref>, dans lequel il explique son geste.