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Pensée politique : Source primaire, Evola sur lui-même. Déjà signalé.
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Evola se réclame d'une Tradition primordiale et universelle, d'origine [[hyperboréen]]ne, et s'inspire pour cela des travaux de [[René Guénon]], [[Hermann Wirth]] et [[Johann Jakob Bachofen]]. D'après cette Tradition, les fonctions sont réparties par un système hiérarchisé de castes, en quatre parties, selon la terminologie [[hindouisme|hindoue]] : chefs religieux (« [[brahmane]]s »), noblesse guerrière (« [[kshatriya]] »), bourgeoisie marchande (« [[vaishya]] ») et serfs (« [[shudra]] »). Pour l'auteur italien, l'appartenance à une caste prime sur celle à une nation, c'est pourquoi il est favorable à un pouvoir impérial et fédératif, plutôt qu'à un [[nationalisme intégral]] de type [[Charles Maurras|maurrassien]]. L’État est bâti autour d'un centre, incarné dans la personne d'un chef spirituel et temporel, le monarque sacré. Contrairement à [[René Guénon]], pour qui l'autorité spirituelle a le pas sur le pouvoir temporel, Evola estime que la figure du monarque dépasse les deux fonctions<ref name=boutin />. Il se positionne contre la démocratie et surtout le communisme qu'il considère aussi comme l'échelon le plus bas à atteindre sur l'échelle du politique<ref>Julius Evola, ''Les hommes au milieu des ruines'', chap. IV, Éditions Pardès, 2005.</ref>.
 
Evola apprécie dans le fascisme italien son caractère « réactionnaire, » c'est-à-dire proche de la pensée politique traditionnelle. Il estime que le choix du modèle [[Rome antique|romain antique]] par le régime fasciste est un choix plein d'audace, et l'occasion de « faire agir un héritage oublié : sur le plan du caractère, de la formation intérieure et extérieure, du style, et de l'éthique. » Il loue le régime mussolinien d'avoir relevé l'idée d'État en tant que pur principe d'autorité, conformément à la tradition européenne, et repousse une conception fausse de l'État consistant à suivre passivement les forces de la réalité économique et sociale. Il reproche cependant au fascisme italien son [[totalitarisme]], qu'il considère comme une déviation<ref>Jean-Paul Lippi, ''Julius Evola, métaphysicien et penseur politique'', Éditions L'Âge d'Homme, 1998, {{p.|219-221}}.</ref>. Evola estime que le fascisme est encore loin d'incarner un régime traditionnel légitime, ce qui lui vaut de l'inimitié à l'intérieur du régime<ref>Mark J. Sedgwick, ''Contre le monde moderne'', chap: 5, Dervy, Paris, 2008, 394 p.</ref>. Selon Evola, si le fascisme avait échoué dans le domaine culturel, si rien n'avait dépassé la rhétorique et les formules à l'emporte-pièce, c'était parce qu'on n'avait pas eu le courage du radicalisme, parce qu'au fond on s'était contenté de petites ambitions : « ...au lieu de ne pas respecter réputation et noms connus, au lieu de soumettre chacun à une révision radicale, le fascisme eut l'ambition de provincial et de parvenu de rassembler autour de lui les "représentants de la culture" bourgeoise existante »<ref>{{Ouvrage|langue=italien|auteur1=Julius Evola|titre=Il Cammino del Cinabro|passage=105|lieu=|éditeur=|date=|pages totales=|isbn=|lire en ligne=}}</ref>. D'ailleurs, Evola refusera toujours de voter et n'adhérera jamais au [[parti national fasciste|parti fasciste italien]]<ref name=lippi/>.
 
Evola prône un retour à une spiritualité « active », « guerrière », qu'il estime plus fidèle à la tradition occidentale. C'est pourquoi il cherche à établir un lien direct entre la Tradition et la politique de son temps. Mais la chute dans le règne des masses impose de passer par des voies indignes de l'aristocratie traditionnelle, comme le recours au vote des masses, ou l'exécution d'un [[coup d’État]], comme n'importe quel usurpateur. Pour assurer la restauration de l’État traditionnel, Evola propose une action tout d'abord occulte, puis la création d'une force militaire capable d'effectuer un coup de force. C'est dans ce sens que l'auteur est favorable au [[fascisme]] [[italie]]n et au [[national-socialisme]]<ref name=boutin />. Il accorde une grande importance à la notion d'Ordre, s'opposant à la notion naturaliste de Patrie. Dans ''Le Fascisme vu de droite'' (1964), Evola montre son admiration pour les récentes incarnations de ces Ordres dans des formations comme la [[Garde de fer]] [[Roumanie|roumaine]], la [[Phalange espagnole]], ou les [[Schutzstaffel|SS]]. Il voit en ces derniers les bases d'une nouvelle élite spirituelle européenne, dont il estime à la fois l'esprit spartiate, la discipline rigoureuse, le sens de la fidélité et de l'honneur, l'intrépidité physique, et l'éthique de l'action dépersonnalisée<ref name=ferraresi>Franco Ferraresi, « Les références théorico-doctrinales de la droite radicale en Italie », ''Mots'' {{numéro}}12, mars 1986, {{p.|7-27}} {{lire en ligne|lien=http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mots_0243-6450_1986_num_12_1_1221}}</ref>.
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