« Pacte germano-soviétique » : différence entre les versions

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Le '''Pacte germano-soviétique''', officiellement '''traité de non-agression entre l'[[Troisième Reich|Allemagne]] et l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]]''', est un ensemble d'accords diplomatiques et militaires signés le {{Date|23|août|1939}} à [[Moscou]], par les ministres des Affaires étrangères allemand, [[Joachim von Ribbentrop]], et soviétique, [[Viatcheslav Molotov]], en présence de [[Joseph Staline]].
 
Il est également connu sous les dénominations de '''pacte Molotov-Ribbentrop''', '''pacte Ribbentrop-Molotov '''(surtout en Occident), '''pacte Hitler-Staline''' (surtout dans les pays concernés) et '''Pacte de non-agression de 1939''' (dans les sources soviétiques et apparentées{{note|groupe=alpha|texte=Le plus souvent, les sources qui utilisent la dénomination de ''Pacte de non-agression de 1939'' adoptent à des degrés divers le point de vue officiel soviétique et [[Internationale communiste|communiste]] de 1941 à 1991, selon lequel ce pacte ne visait qu'à « gagner du temps » avant un conflit que « Staline pensait inévitable », tandis que l'[[invasion soviétique de la Pologne]] en 1939 puis [[Occupation des pays baltes|des pays baltes]] et [[Occupation soviétique de la Bessarabie et de la Bucovine du Nord|de la Roumanie en 1940]] est une « libération » de ces peuples par l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]]. En [[Biélorussie]] et [[Russie]], c'est toujours la dénomination utilisée et le point de vue officiel.}}).
 
Il fait suite aux [[Accords de Munich|accords de Munich de 1938 entre Hitler et les pays occidentaux]], rendus possibles par la crainte de la [[Deuxième République (Pologne)|Pologne]] et de la [[Royaume de Roumanie|Roumanie]] de laisser l'[[Armée rouge]] les traverser pour secourir la [[Première République (Tchécoslovaquie)|Tchécoslovaquie]], à la signature du [[Pacte d'acier]] entre l'[[Troisième Reich|Allemagne nazie]] et l'[[Histoire de l'Italie fasciste|Italie fasciste]], bientôt rejointes par l'[[empire du Japon]], et à l'échec des négociations soviéto-occidentales en vue d'une éventuelle alliance contre l'Allemagne nazie. Outre un engagement de neutralité en cas de conflit entre l'une des deux parties et les puissances occidentales, le [[Traité (droit international public)|Pacte]] germano-soviétique comportait un protocole secret, qui répartissait entre l'Allemagne et l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]] certains pays et territoires à annexer, dont la [[Finlande]], la [[Histoire de la Pologne pendant la Seconde Guerre mondiale|Pologne]], les [[pays baltes]] et la [[Occupation soviétique de la Bessarabie et de la Bucovine du Nord|Bessarabie]], territoires non-russes de l'[[Empire russe|Empire des tsars]], qui s'en étaient détachés à la faveur de la [[Révolution russe|révolution de 1917]] et que Staline souhaitait récupérer<ref>[https://www.youtube.com/watch?v=j1yQEOkt3X4 ''Le pacte Hitler-Staline'' [[Arte_France|ARTE]], 2018)].</ref>.
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Entre 1932 et 1938, les diplomates soviétiques s'efforcent, sans succès, de convaincre les autorités britanniques de constituer une alliance antifasciste. Cette politique est en revanche bien accueillie par le ministre français des Affaires étrangères, [[Louis Barthou]], et permet des négociations qui aboutissent en 1935 au [[traité franco-soviétique d'assistance mutuelle]]. Toutefois, l’assassinat de Louis Barthou par l’extrême droite yougoslave conduit à son remplacement par le très anti-communiste [[Pierre Laval]]. Dans les années 1930, la montée des conflits sociaux en France fait craindre à Moscou un virage à droite des élites, voire leur conversion au [[fascisme]]. Avec la victoire du [[Front populaire (France)|Front populaire]], la diplomatie soviétique tente de ranimer l'idée d'une alliance antifasciste qui pourrait également inclure le Royaume-Uni ; pourtant, après son entretien avec [[Léon Blum]], Maxime Litvinov confie à Staline que le président du Conseil français lui a donné « une impression de fatigue et de fatalisme d'outre-tombe ». Quant aux discussions militaires franco-soviétiques, qui avaient constamment été reportées par les autorités françaises, Léon Blum reconnait qu'elles sont « sabotées » par les généraux et par son ministre de la Défense, [[Édouard Daladier]], qui le remplacera peu après en s'alliant avec la droite<ref name=":0" />.
 
En {{date-|avril 1938}}, l'URSS entame des négociations avec la [[Finlande]]{{note|groupe=alpha|texte=Selon le point de vue officiel soviétique à partir de 1941, toujours en vigueur dans la Russie d'aujourd'hui, les pressions soviétiques sur la Finlande avant la [[guerre d'Hiver]] ont été effectuées « dans l'idée d'améliorer leur défense mutuelle contre l'Allemagne, les Soviétiques craignant que les nazis ne passent par la Finlande pour attaquer [[Saint-Pétersbourg|Leningrad]] ».}}. Les Soviétiques, trouvant la frontière finlandaise trop proche de [[Saint-Pétersbourg|Leningrad]], à seulement {{unité|32|km}}, lui proposent d'échanger des terres au nord-ouest de Leningrad jusqu'à une ligne [[Primorsk (oblast de Léningrad)|Koivisto]]-[[Kouznetchnoïe|Kaarlahti]] et la presqu'île de [[Hanko]] contre une bande de territoire équivalente en [[République socialiste soviétique autonome de Carélie|Carélie soviétique]], offre que la Finlande refuse. La [[guerre d'Hiver]] permettra aux Soviétiques d'atteindre leurs objectifs. Lors de la crise tchécoslovaque — le pays étant menacé d'invasion par l'Allemagne nazie — l'URSS réclame la tenue immédiate de négociations militaires entre des représentants des forces soviétiques, françaises et tchécoslovaques, ainsi que l'inscription de la crise à l'ordre du jour de l'assemblée générale de la SDN. L'ambassadeur soviétique Ivan Maïski indique que son pays est disposé à apporter une aide militaire à la Tchécoslovaquie à condition que la France intervienne également, ce que celle-ci refuse<ref name=":0" />.
 
Le {{Date|30|septembre|1938}}, la France et l'Angleterre (représentées respectivement par [[Édouard Daladier|Daladier]] et [[Neville Chamberlain|Chamberlain]]) signent les [[accords de Munich]] avec l'Allemagne nazie et l'Italie (représentées respectivement par Hitler et [[Benito Mussolini|Mussolini]]), laissant le champ libre aux nazis pour annexer la région des Sudètes en [[Tchécoslovaquie]], peuplée d'importantes minorités allemandes (les [[Allemands des Sudètes|Sudètes]]). La proposition de Staline d'envoyer des troupes aider la Tchécoslovaquie, se heurte au refus de la [[Deuxième République (Pologne)|Pologne]] du colonel [[Józef Beck|Beck]] et de la [[Royaume de Roumanie|Roumanie]] du roi [[Carlisme (Roumanie)|Carol II]] de laisser passer l'[[Armée rouge]], ces deux pays craignant que les revendications soviétiques sur leurs territoires orientaux acquis en 1918-1921 par le [[paix de Riga|traité de Rīga]] et par l'[[République démocratique moldave|union de la Moldavie à la Roumanie]], ne se transforment en occupation. Selon [[Winston Churchill|Churchill]], la France était d'ailleurs consciente dès le {{date-|7 mai 1939}} que l'URSS tendait plus vers une alliance ayant pour but le partage de la Pologne, que vers une qui prônait sa défense<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur=[[Winston Churchill]]|titre=The Second World War|volume={{I}}|éditeur=The Reprint Society|lieu=Londres|année=1950|passage=302}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur=[[Winston Churchill]]|titre=The Second World War|éditeur=Plon|année=1948-1954}} ; rééd. ''La Deuxième Guerre mondiale'', Le Cercle du Bibliophile, 12 {{vol.}}, 1965-1966, {{Vol.|1}}, « L'orage approche – D'une guerre à l'autre, 1919-1939 », {{chap.|{{XX}}}}, {{p.|378}}.</ref>.
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* [[Royaume de Roumanie|Roumanie]] : récupération d’un accès aux [[Delta du Danube|bouches du Danube]] et annulation des conséquences de l'union, en 1918, de la [[République démocratique moldave]] à la Roumanie, en dépit des efforts de la [[république soviétique d'Odessa]] pour empêcher cette union.
 
[[Paul-Marie de La Gorce]]{{sfn|de La Gorce}} ajoute que les atermoiements franco-anglais face à une {{Citation|grande alliance}} contre l'Allemagne nazie, leurs concessions à Hitler, notamment divers accords comme l'[[Traité naval germano-britannique|accord naval anglo-allemand de 1935]] (signé par Ribbentrop et le ministre des Affaires étrangères britannique, Samuel Hoare), les [[accords de Munich]] de 1938 ou le sus-mentionné traité de non-agression franco-allemand, peuvent aussi expliquer que l'URSS perçoive les démocraties occidentales comme indifférentes sinon délibérément hostiles envers elle et se rabatte sur un accord avec l'Allemagne{{note|groupe=alpha|texte=C'est, par exemple, la position de l'historien américain [[Michael Jabara Carley]]{{sfn|Carley}}.}}{{,}}{{note|groupe=alpha|texte=L'ambassadeur de France à Moscou, Paul-Émile Naggiar, résume ainsi, en 1938, les effets négatifs que l'attentisme occidental provoque en l'URSS : {{Citation|[…] le gouvernement soviétique maintient les principes qu'il n'a cessé de défendre au cours de ces dernières années, de la nécessité pour les puissances pacifiques de former un front de la paix, de s'organiser pour {{Citation|barrer la route aux agresseurs}}. La Cassandre moscovite continue à prêcher l'urgence d’une action en vue de laquelle il n’y a plus, selon elle, une heure à perdre ; mais voyant qu'on ne l'écoute pas et sentant qu’on se méfie d'elle, sa voix se fait peu à peu plus lointaine, ses accents plus amers}}, D. Lévi, chargé d'affaires français à Moscou, {{n°|109}}, 5 avril 1938, DDF, {{2e}}, {{IX}}, {{p.|225-227}}.}}. Churchill écrit d'ailleurs dans ses mémoires que {{Citation|l'offre des Soviétiques fut ignorée dans les faits. Ils ne furent pas consultés face à la menace hitlérienne et furent traités avec une indifférence, pour ne pas dire un dédain, qui marqua l'esprit de Staline. Les événements se déroulèrent comme si la Russie soviétique n'existait pas. Nous avons après-coup terriblement payé pour cela}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur=[[Winston Churchill]]|titre=The Second World War|volume=1|passage=104}}.</ref>.
 
L'historien soviétique [[Roy Medvedev]] juge, pour sa part, que le Pacte germano-soviétique ne doit pas être ajouté à la liste des crimes et des erreurs de Staline : il pense en effet que {{citation|le gouvernement soviétique se trouva obligé de signer ce pacte parce que l'Angleterre et la France favorisaient le fascisme allemand et empêchaient l'aboutissement des négociations qui devaient sceller un pacte d'assistance mutuelle avec l'URSS}}. Pour Medvedev, les politiques française et britannique, en permettant le réarmement et le renforcement de l'Allemagne nazie {{citation|dans l'espoir que cette force se retournerait contre le bolchevisme}}, ont « obligé » l'URSS {{citation|à se protéger en mettant à profit les conflits qui opposaient les États impérialistes}}<ref>{{Ouvrage|auteur=Roy Medvedev|titre=Le Stalinisme : origines, histoire, conséquences|éditeur=Seuil|année=1972|passage=491-492}}.</ref>.
 
Si l'attitude des Alliés peut être interprétée comme « poussant Hitler contre l'URSS », on peut également soutenir que les Soviétiques « poussaient le Reich nazi contre l'Occident »<ref name=britannica>''[[Encyclopædia Britannica]]'', « International relations ».</ref> : selon l'historien [[Adam Ulam]]<ref>''Encyclopædia Britannica''.</ref>, l'événement décisif à l'origine du Pacte serait l'offre, fin [[mars 1939]], par le Royaume-Uni et la France d'une garantie unilatérale à la Pologne et à la Roumanie<ref name=britannica/>, garantie qui assurait à l'URSS un engagement occidental d'entrer en guerre contre le [[Troisième Reich]] bien avant que la frontière soviétique ne soit atteinte et sans exiger aucune contrepartie de la part des soviétiques, faisant ainsi de Staline l'arbitre de l'Europe<ref name=britannica/>. Mais en fait, cet engagement occidental faisait barrage aux ambitions territoriales de Staline envers les anciennes possessions des Tsars devenues un « glacis européen d'états-tampons » finnois, baltes, polonais ou roumains sur sa frontière occidentale{{Note|groupe=alpha|texte=[[Henry Kissinger]] explique : {{citation|En fait les garanties britanniques à l'égard de la Pologne et la Roumanie supprimèrent toute incitation que les Soviétiques auraient pu avoir pour entrer dans de sérieuses négociations d'alliance avec les démocraties occidentales. Pour une raison, elles garantissaient toutes les frontières soviétiques d'avec ses voisins européens à l'exception des États baltes, et, sur le papier du moins, anéantissaient les ambitions soviétiques aussi bien que les allemandes. […] Plus important, les garanties unilatérales britanniques étaient un cadeau pour Staline parce qu'elles lui fournissaient le maximum [qu'il aurait pu demander], sans qu'il ait à offrir de contrepartie. Si Hitler allait vers l'est, Staline était maintenant assuré d'un engagement britannique d'aller en guerre bien avant que la frontière soviétique ne soit atteinte. Staline recueillait ainsi le bénéfice d'une alliance ''de facto'' avec la Grande-Bretagne sans aucune contrainte de réciprocité.}}<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur=Henry Kissinger |titre=Diplomacy |traduction titre=[[Diplomatie (livre)|Diplomatie]] |éditeur=Touchstone |année=1984}}.</ref>}}. À partir de ce moment, c'est-à-dire le {{nobr|printemps 1939}}, les Occidentaux font des concessions pour obtenir l'alliance avec les Soviétiques tandis que Staline pose ses conditions : pouvoir occuper les États baltes et une partie de la Roumanie, et une convention militaire avant tout accord politique, exigences déjà formulées dans le plan proposé par Litvinov le {{date-|17 avril}} : ces exigences sont autant de signes adressés aux nazis<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur=[[Michael Jabara Carley]]|titre=1939: The alliance that never was and the coming of world war {{II}}|passage=211}}.</ref>.
[[Fichier:MolotovRibbentropStalin.jpg|thumb|Le {{Date-|28 septembre 1939}} [[Viatcheslav Molotov|Molotov]], assis, signe le traité germano-soviétique d'amitié, de coopération et de délimitation à Moscou ; ''juste derrière lui'' se tient debout [[Joachim von Ribbentrop|Ribbentrop]], puis [[Joseph Staline|Staline]] ''(à droite en veste claire)''. ]]
La possibilité d'une intervention alliée était cependant peu crédible : ni la France du général [[Maurice Gamelin]] avec la stratégie défensive de sa [[ligne Maginot]], ni la puissance principalement navale du Royaume-Uni ne semblaient pouvoir ou vouloir intervenir à l'Est sur les terres finnoises, baltes, polonaises ou roumaines menacées. Le [[comité des chefs d'état-major (Royaume-Uni)|comité des chefs d'état-major britannique]] lui-même établissait {{Citation|l'impossibilité absolue d'assurer une protection militaire efficace de la Pologne}}<ref>[[Basil Henry Liddell Hart]], ''Histoire de la Seconde Guerre mondiale'', Fayard, 1978.</ref>. [[Neville Chamberlain|Chamberlain]] répliquera à l'attaque allemande contre la Pologne par une déclaration de guerre deux jours plus tard{{note|groupe=alpha|texte=En revanche, selon l'historien [[Eric Hobsbawm]], qui s'appuie sur l'ouvrage de Donald Cameron Watt ''{{lang|en|How war came}}'', {{Citation|Lorsque les armées allemandes entrèrent en Pologne, le gouvernement de Neville Chamberlain était encore disposé à pactiser avec Hitler, ainsi que celui-ci l'avait escompté}} (''[[L'Âge des extrêmes]]'', 1994, {{p.|210}}).}} : la [[drôle de guerre]] commençait.
 
La position favorable de l'URSS dans ses négociations avec l'Allemagne s'accroît avec le temps : Hitler a en effet ordonné l'invasion de la Pologne pour le {{date-|26 août}} et ses généraux ainsi que [[Joachim von Ribbentrop|Ribbentrop]] le poussent à pactiser avec Staline. Les négociations piétinent jusqu'à ce qu'Hitler intervienne personnellement dans la discussion diplomatique pour que l'accord se fasse<ref name=britannica/>. Opportunément, en URSS, [[Viatcheslav Molotov]] remplace le juif [[Maxime Litvinov]] comme ministre soviétique des affaires étrangères, et d'ailleurs Molotov lui-même est débarrassé de son épouse juive [[Polina Jemtchoujina]], accusée le {{date-|10|août|1939}} d'avoir des {{citation|connexions avec des éléments ennemis, facilitant ainsi leurs missions d'espionnage}} et exclue du Comité central<ref>Larisa Vasileva, ''Kremlin Wives, The Secret Lives of the Women Behind the Kremlin Walls—From Lenin to Gorbachev'', Arcade Publ. 1994, 251 pages, {{ISBN|9781559702607}}, [http://google.com/books?id=cFxBIYW4AMMC&pg=PA136] {{p.|155}}</ref>. Le {{date-|23|août|1939}}<ref name=nurembergdoc>Nuremberg Documents, Part {{X}}, {{p.|210}} ''sqq.''.</ref>, l'URSS, représentée par Molotov, et l'Allemagne nazie, représentée par Ribbentrop, signent à [[Moscou]] un « traité de non-agression entre l'Allemagne et l'Union des républiques socialistes soviétiques », plus communément appelé « Pacte germano-soviétique » ou encore « pacte Molotov-Ribbentrop », du nom de ses signataires.
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=== Protocoles secrets ===
[[Fichier:Tajny protokoł 23.08.jpg|vignette|redresse=1.0|Texte du protocole secret en allemand.]]
Le traité comportait également plusieurs protocoles restés longtemps secrets<ref name=nurembergdoc/>. Ces protocoles délimitaient les sphères d'influence de l'Allemagne nazie et de l'URSS dans les pays situés entre eux (Scandinavie, pays baltes, Pologne, Roumanie etc.). La ligne d'un éventuel partage de la Pologne, si réorganisation territoriale il devait y avoir, était également spécifiée. Ce partage eut effectivement lieu après que l'Allemagne nazie eût envahi la Pologne le {{date-|1er septembre 1939}}, suivie par l'URSS le {{date-|17 septembre 1939-}}. La ligne de partage se trouvait un peu à l'ouest de la [[ligne Curzon]], qui avait proposée par la Grande-Bretagne pour séparer la Pologne de la Russie après la [[guerre soviéto-polonaise|guerre russo-polonaise de 1920]]{{note|groupe=alpha|texte=La [[ligne Curzon]] et la ligne de partage du Pacte se confondaient sur le [[Boug (rivière)|moyen-Boug]], mais celle du Pacte donnait [[Białystok|Bialystok]] et [[Lviv|Lwów]] aux Soviétiques : après la guerre, pour justifier leur politique, les Soviétiques dénommèrent la ligne de partage du Pacte « ligne Curzon A », et la véritable ligne Curzon de 1919 « ligne Curzon B ».}}.
[[Fichier:Mucha 8 Wrzesien 1939 Warszawa.jpg|vignette|redresse=1.0|Caricature polonaise montrant [[Joachim von Ribbentrop|Ribbentrop]] baisant la main de [[Joseph Staline|Staline]] devant [[Viatcheslav Molotov|Molotov]] applaudissant.]]
[[Fichier:Pacte Ribbentrop-Molotov.svg|vignette|redresse=3.0|centré|Répartition des territoires prévue par les protocoles secrets du Pacte, et changements effectifs de frontières en 1940.]]