« Discours de Posen » : différence entre les versions
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| lieu = [[Poznań]]
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Les '''discours de Posen''' sont deux allocutions prononcées par [[Heinrich Himmler]] les {{nobr|[[4 octobre|4]] et [[6 octobre|6]] [[Octobre 1943 (guerre mondiale)|octobre 1943]]}} au {{Lien | fr = Nouvel hôtel de ville de Poznań | lang = de | trad = Neues Rathaus (Posen) | texte = nouvel hôtel de ville}}, dans la ville polonaise de [[Poznań]], alors intégrée au [[Grand Reich germanique]] sous le nom allemand de « Posen », alors chef-lieu du [[Reichsgau Wartheland|Warthegau]].
Ces discours, tenus devant de hauts responsables de la [[Schutzstaffel|SS]], puis à l'intention des [[
D'après les sources disponibles, ces deux exposés marquent une rupture radicale dans la sémantique nazie : contrairement au langage codé adopté jusqu'
== Contexte ==
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En {{date-|octobre 1943}}, la situation militaire n'est plus favorable au [[Troisième Reich]]. Depuis la défaite allemande à [[bataille de Stalingrad|Stalingrad]], l'[[Armée rouge]] a repris l'offensive sur le [[Front_de_l'Est_(Seconde_Guerre_mondiale)|Front de l'Est]] ; les [[Deutsches Afrikakorps|forces armées allemandes en Afrique du Nord]] se sont rendues, le régime de [[Benito Mussolini|Mussolini]] a été [[Benito_Mussolini#Arrestation_et_début_de_la_guerre_civile|renversé]] et les [[Alliés de la Seconde Guerre mondiale|Alliés]] ont entrepris la [[Campagne_d'Italie_(Seconde_Guerre_mondiale)|campagne d'Italie]].
À la même période la [[Shoah]] a déjà atteint son paroxysme. Après les tueries de masse de Juifs {{incise|hommes, femmes et enfants}} perpétrées par les [[Einsatzgruppen]], le [[Camp d'extermination de Chełmno|camp d'extermination de Chelmno]] a temporairement cessé son activité génocidaire et l'[[Aktion Reinhard]], qui vise à l'extermination de tous les Juifs du [[Gouvernement général de Pologne]], à [[camp d'extermination de Belzec|Belzec]] [[camp d'extermination de Sobibor|Sobibor]] et [[camp d'extermination de Treblinka|Treblinka]] touche à sa fin. En {{date-|octobre 1943}}, Himmler a déclenché une nouvelle phase d'escalade dans sa politique d'anéantissement des Juifs en Europe, notamment en lançant le {{Date-|1 octobre 1943}} {{Incise|sans succès}}
Depuis le printemps 1943, les nazis ont entamé une vaste opération visant à éliminer toute trace du génocide, via la ''[[Sonderaktion 1005]]'', en exhumant les corps des fosses communes puis en les incinérant<ref>{{Ouvrage |titre=Dictionnaire de la Shoah |auteur1=Georges Bensoussan |directeur1=oui |auteur2=Jean-Marc Dreyfus |directeur2=oui |auteur3=Édouard Husson |directeur3=oui |et al.=oui |lieu=Paris |éditeur=Larousse |collection=À présent |année=2009 |pages totales=638 |isbn=978-2-035-83781-3 |passage=375}}.</ref>.
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[[Fichier:Bundesarchiv_Bild_146-1974-079-51,_Ostpreußen,_Rede_Himmlers_vor_dem_Volkssturm.jpg|vignette|alt=Photographie en noir et blanc d'une foule écoutant un discours d'un orateur placé sous des symboles nazis.|Himmler prenant la parole devant des membre du [[Volkssturm]] le {{nobr|[[19 octobre|19]] [[Octobre 1944 (guerre mondiale)|octobre 1944]]}}.]]
{{Citation|Pour juger du talent oratoire de Himmler, et de l'efficacité de ses discours, il faut éviter d'établir des parallèles peu flatteurs avec les «
Orateur moyen, voire médiocre, qui se perd souvent dans les détails{{note|ses interventions sur la construction de saunas ou les oignons de glaïeuls, par exemple, le montrent aisément{{Sfn|''Discours secrets''|p=197-198}}|groupe=alpha}}, Himmler est prolixe. Bradley F. Smith et Agnes F. Peterson recensent {{unité|132|discours}} dans les sources disponibles en 1993, compte non tenu du fait que la plupart des allocutions de Himmler dans les années 1930 n'ont pas laissé de trace{{Sfn|''Discours secrets''|p=253}}.
Toujours selon Smith et Peterson, pour préparer ses discours, Himmler ne se base que sur quelques notes manuscrites qui vont d'une douzaine de mots à quelques pages «
La plupart de ses discours qui nous sont parvenus proviennent de notes prises en [[sténographie]] pendant qu'il prend la parole, avec de nombreuses erreurs et lacunes. Le processus de retranscription devient plus rigoureux fin 1942 : les discours sont enregistrés en direct, mais le support qui sert à l'enregistrement comporte de longues plages vides, en raison du mauvais fonctionnement des appareils de prise de son. Ils sont ensuite tapés à la machine, ce qui permet de corriger les fautes de grammaire et de syntaxe, courantes dans ces exposés largement improvisés ; le texte est ensuite soumis à Himmler qui le corrige à la marge, avant d'être archivé{{Sfn|''Discours secrets''|p=254}}.
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[[Fichier:New Town Hall in Poznan 03.PNG|vignette|alt=Photographie en noir et blanc d'un bâtiment officiel de style néo-Renaissance au début du {{s-|XX}}.|L'hôtel de ville de Posen sur une carte postale de 1916.]]
En prenant la parole pendant plus de trois heures{{Sfn|Breitman|2009|p=293}} à Posen, lors d'une réunion de
=== Sujets abordés ===
Dans son exposé, Himmler, toujours convaincu que l'Allemagne nazie finira par gagner la guerre, car il s'agit d'une «
=== L'extermination du peuple juif===
{{Citation bloc|Je voudrais aussi vous parler très franchement d'un sujet extrêmement important. Entre nous, nous allons l'aborder franchement, mais en public, nous ne devrons jamais en parler, pas plus que du [[Nuit des
Je voudrais parler de l'évacuation des Juifs, de l'extermination du peuple juif. Voilà une chose dont il est facile de parler. « Le peuple juif sera exterminé » dit chaque membre du Parti, « c'est clair dans notre programme : élimination des Juifs, extermination : nous le ferons ». Et puis, ils arrivent, {{unité|80 millions}} de braves Allemands, et chacun a son « bon » Juif. « Évidemment les autres sont des porcs, mais celui-là est un Juif de première qualité ». Pas un de ceux qui parlent ainsi n'a vu ce qui se passe. Pas un n'était sur place. La plupart d'entre vous savent ce que c'est que de voir un monceau de {{unité|100|cadavres}} ou de 500 ou de {{
Les richesses qu'ils possédaient, nous les leur avons enlevées. J'ai donné un ordre formel, qui a été exécuté par le
== Le discours du {{date-|6 octobre 1943}} ==
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[[Fichier:Bundesarchiv Bild 183-1997-0923-500, Albert Speer und Erhard Milch.jpg|vignette|redresse=0.5|alt=Photographie en noir et blanc de deux hommes dans une voiture, portant l'uniforme militaire de la Wehrmacht|[[Albert Speer]] et [[Erhard Milch]] en [[Mai 1944 (guerre mondiale)|{{date-|mai 1944}}]].]]
Le discours de Himmler du {{date-|6 octobre 1943-}} est prononcé à la fin d'une réunion , {{Citation|qui fut une de plus remarquables assemblées de fonctionnaires du Parti du Troisième Reich}}{{Sfn|''Discours secrets''|p=159}}. Cette réunion regroupe de hauts responsables du Reich, [[
Himmler, qui prend la parole entre {{nobr|17h00}} et {{nobr|18h30}}, clôt une longue réunion au cours de laquelle, entre autres, le général [[Erhard Milch]], l'amiral [[Karl Dönitz]], le chef d'état-major de la [[SA]] [[Wilhelm Schepmann]]{{Sfn|Goebbels|p=303-304}} et [[Albert Speer]], qui intervient après plusieurs de ses collaborateurs{{Sfn|Goebbels|p=302}}, ont notamment pris la parole{{note|Après guerre et dès le [[procès de Nuremberg]], Speer nie avoir eu connaissance de la [[Shoah]] et déclare qu'il a quitté la réunion de Posen avant l'exposé de Himmler. Si cette hypothèse est jugée crédible par un de ses principaux biographes, [[Joachim Fest]], elle est réfutée par Kate Connoly dans un article du ''Guardian'' en 2007 <ref>{{Lien web |langue=en |url=http://archive.wikiwix.com/cache/?url=https%3A%2F%2Fwww.theguardian.com%2Fworld%2F2007%2Fmar%2F13%2Fsecondworldwar.kateconnolly |titre=Letter proves Speer knew of Holocaust plan |auteur=Kate Connolly |date=13 mars 2007 |site=theguardian.com |consulté le=4 novembre 2018 }}</ref>|groupe=alpha}}{{,}}{{Sfn|''Discours secrets''|p=159}}.
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{{Citation|Dans ce discours, je me permettrai de prendre position face à des problèmes qui ne sont pas directement liés les uns aux autres{{Sfn|''Discours secrets''|p=160}}}}
Dans son allocution{{note|Voir le texte dans Smith & Peterson {{Sfn|''Discours secrets''|p=159-184}}|groupe=alpha}}, sans fil conducteur, Himmler évoque tour à tour la lutte contre les partisans, le rôle du général [[Andreï Vlassov]], la nécessaire domination des peuples slaves, la lutte contre le sabotage et l'espionnage. Il mentionne également les problèmes de sécurité à l'intérieur du Reich, [[Shoah|l'extermination des Juifs]], le [[soulèvement du ghetto de Varsovie]], la [[Ordre du jour Grandi|chute de Mussolini]], le défaitisme en Allemagne, le [[
=== L'extermination des Juifs ===
Lors de son discours, Himmler aborde de manière frontale et sans aucune ambiguïté [[Shoah|l'extermination des Juifs]].
{{Citation bloc|Qu'il n'y ait plus de Juifs dans votre province est pour vous une chose satisfaisante et évidente. [...] La phase "les Juifs doivent être exterminés" comporte peu de mots, elle est vite dite messieurs. Mais ce qu'elle nécessite de la part de celui qui la met en pratique, c'est ce qu'il y a de plus dur et de plus difficile au monde. [...] Je vous demande avec insistance d'écouter simplement ce que je vous dis ici en petit comité et de ne jamais en parler. «
Himmler insiste ensuite sur le caractère confidentiel de ses propos sur l'extermination des Juifs : {{Citation|Vous êtes maintenant au courant, et vous garderez tout cela pour vous. [...]. Je crois qu'il a mieux valu que nous - nous tous - prenions cela sur nos épaules pour notre peuple, que nous prenions la responsabilité (la responsabilité d'un acte et non d'une idée) et que nous emportions notre secret avec nous dans la tombe{{Sfn|''Discours secrets''|p=169}}}}.
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Dans un exposé du {{nobr|[[16 décembre|16]] [[Décembre 1943 (guerre mondiale)|décembre 1943]]}}, il déclare à [[Weimar]], devant des commandants de la [[Kriegsmarine]] qu'il a donné l’ordre de tuer également les femmes et les enfants de partisans et commissaires juifs et qu'il serait {{Citation|un lâche et un criminel vis-à-vis de nos descendants s'il laissait grandir les enfants pleins de haine de ces sous-hommes{{Sfn|''Discours secrets''|p=205}}}}. Il aborde à nouveau, dans un langage clair et sans ambiguïté, l'extermination des Juifs le {{nobr|[[26 janvier|26]] [[Janvier 1944 (guerre mondiale)|janvier 1944]]}} pour un auditoire d'officiers supérieurs et de généraux, entraînant ainsi la classe dirigeante dans une complicité passive de plus en plus large dans la mise en œuvre de la [[Shoah]]{{Sfn|Goebbels|p=306(note 7)}}.
Himmler revient sur le sujet lors de trois discours prononcés devant des généraux à [[Sonthofen]] les {{nobr|[[5 mai|5]], [[25 mai|25]] [[Mai 1944 (guerre mondiale)|mai]] et [[21 juin|21]] [[Juin 1944 (guerre mondiale)|juin 1944]]}}. Fidèle à sa logique génocidaire, il justifie l'assassinat des femmes et des enfants par la nécessité d'empêcher de {{Citation|laisser grandir des enfants qui chercheraient plus tard à se venger et tueraient nos pères et nos enfants{{Sfn|''Discours secrets''|p=205}}}}. Il insiste à nouveau sur la difficulté de la tâche pour les exécuteurs : {{Citation|C'est dur et terriblement difficile pour les troupes qui doivent le faire et elles l'on fait. Et je peux dire une chose -une chose que l'on ne peut dire que devant un auditoire aussi réduit- : moi, [[Reichsführer-SS]] et fondateur de la [[Schutzstaffel|SS]], j'estime que le fait qu'elles l'aient supporté sans que leur moralité ou leur âme en soient atteintes a été la chose la plus dure, celle qui pèse le plus lourd dans la balance{{Sfn|''Discours secrets''|p=206}}}}. Évoquant son propre rôle dans la résolution du problème juif {{Citation|conformément à la raison et selon les ordres : sans compromis{{Sfn|''Discours secrets''|p=206}}}}, [passage suivi d'applaudissements], il déclare ensuite : {{Citation|Je crois que vous me connaissez suffisamment, messieurs, pour savoir que je ne suis pas assoiffé de sang et que je ne prends aucun plaisir à accomplir quelque chose de pénible. Mais j'ai un système nerveux suffisamment solide et une conscience de mon devoir suffisamment développée - j'ai cette prétention - pour accomplir sans compromis une chose dont j'ai reconnu la nécessité{{Sfn|''Discours secrets''|p=206}}}}
== Historiographie ==
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La plupart des historiens du [[Nazisme]] et de la [[Shoah]] ne citent, en mentionnant ces deux discours, que les passages relatifs à l'extermination des Juifs d'Europe{{note|Voir par exemple Stackeleberg et Winkle{{Sfn|Stackelberg|Winkle|2002}}, Ackermann{{Sfn|Ackermann|1993}}, Breitman{{Sfn|Breitman|2009}}, Longerich{{Sfn|Longerich|2010}} ou le texte repris par Smith et Peterson{{Sfn|''Discours secrets''}} |groupe=alpha}}.
Avant les discours de Posen, Himmler n'évoque le génocide des Juifs qu'en termes voilés, utilisant alors un langage codé, que ce soit oralement ou par écrit. Par exemple fin 1942, dans un courrier adressé à [[Heinrich Müller]] {{incise| directeur de la [[Gestapo]], supérieur immédiat d'[[Adolf Eichmann]] et tenu informé des opérations d'extermination menées par les [[Einsatzgruppen]], notamment via la réception du [[rapport Jäger]]}}, il répugne à mentionner crûment les faits, il ne mentionne qu'un vaste mouvement d'émigration des Juifs, dont {{Citation|nous savons tous les deux que le taux de mortalité est en augmentation chez les Juifs qu'on fait travailler{{Sfn|Breitman|2009|p=15}}}}. Pour [[Richard Breitman]], Himmler admet dans ce courrier la nécessité d'une vaste opération pour se débarrasser d'un grand nombre de cadavres mais nie la réalité d'un programme d'extermination pourtant déjà bien en cours{{Sfn|Breitman|2009|p=15}}. Au début de l'année 1943, fidèle à sa logique de dissimulation, il fait modifier le [[rapport Korherr]], faisant notamment remplacer le terme «
[[Fichier:Bundesarchiv Bild 146-1968-101-20A, Joseph Goebbels.jpg|vignette|redresse=0.5|Photographie en noir et blanc d'un homme en costume.|[[Joseph Goebbels]] en 1939 (date incertaine).]]
Dans son journal, à la date du {{date-|7 octobre 1943}}, [[Joseph Goebbels]] consacre six pages à la réunion de Posen de la veille, mais seulement quelques lignes au discours de Himmler, qu'il salue toutefois en écrivant, à propos l'extermination des Juifs que {{Citation|même si c'est la solution la plus brutale, c'est aussi la plus logique. Car nous devons assumer la responsabilité d'avoir réglé entièrement cette question pour notre temps. Les générations futures n'oseront certainement plus aborder ce problème avec le même courage et la même conviction que nous aujourd'hui{{Sfn|Goebbels|p=305}}}}. Dans la note qu'ils consacrent à ce passage, [[Horst Möller|Möller]] et [[Pierre Ayçoberry|Ayçoberry]] considèrent en 2005 que le discours de Himmler est «
Commentant le compte-rendu discours du {{date-|4 octobre 1943-}}, l'historien Josef Ackermann, définit en 1993, ce document comme un texte monstrueux, non seulement en raison des propos qu'il relate, mais aussi parce qu'il enlève le masque de de l'attitude mentale de ceux qui donnent les ordres au sein du Troisième Reich et de ceux qui leur ont obéi et souligne qu'aucun des présents n'élève la moindre objection aux propos de Himmler sur l'extermination des Juifs{{Sfn|Ackermann|1993|p=105}}.
Pour Stackelberg & Winter (2002), la principale justification de Himmler pour le meurtre systématique de tous les Juifs - hommes, femmes et enfants - était que la première loi de la nature commandait la loyauté envers sa propre race et le manque de compassion envers les rivaux et les ennemis (perçus comme tels). Mais son insistance à maintenir le secret du programme d'extermination, en dehors de cercles restreints, a révélé une culpabilité profondément ancrée et que la réalisation de l'extermination montre que les êtres humains normaux n'accepteraient jamais la validité de la «
Dans son discours du {{date-|4 octobre 1943-}} Himmler évoque aussi les problèmes de corruption au sein de la SS via le détournement des biens des Juifs. S'il affirme que les SS coupables de ces prévarications vont mourir, cette affirmation est démentie par les faits. Selon [[Richard J. Evans]], cette déclaration renvoie implicitement aux enquêtes menées par le juge SS [[Konrad Morgen]]. Evans relativise cette déclaration, en mentionnant que les poursuites ne donnent généralement lieu qu'à une mutation, à l'exception notable de [[Karl Otto Koch]] {{Sfn|Evans|2009|p=613-614}}.
Pour [[Peter Longerich]], en 2008, {{Citation|dans ces deux discours, Himmler chercha manifestement à confirmer officiellement, par sa «
Dans son ouvrage ''Auschwitz. Enquête sur un complot nazi'', publié en 2012, {{Incise|qui va à contre-courant de l'historiographie dominante de la [[Shoah]] et est d'ailleurs contesté<ref>[[Édouard Husson (historien)|Édouard Husson]], « Florent Brayard abuse du mot "complot" », ''[[Le Point]]'', {{n°|2055}}, {{Date-|2 février 2012}}, {{p.|70-71}}.</ref>}}, Florent Brayard estime que {{Citation|les explications de Himmler [lors du discours du 6 octobre] n'interviennent en effet pas, comme on l'a longuement cru, au terme d'une longue période d'échanges autour du meurtre des Juifs, période dont [[conférence de Wannsee|Wannsee]] aurait constitué le point de départ. Elles font au contraire, violemment contraste avec la politique de communication - en l'occurrence la politique de secret - mise en œuvre par les responsables de ce programme criminel avant et même après ce discours{{Sfn|Brayard|2012|p=402}}.}} Pour Brayard, [[Joseph Goebbels]] n'était pas informé clairement de la politique d'extermination des Juifs avant le discours du {{date-|6 octobre 1943-}}{{Sfn|Brayard|2012|p=408}}. Il poursuit sa démonstration en écrivant que {{Citation|Posen fut donc le moment du dévoilement devant les plus hauts responsables du régime, du contenu ultime de la solution finale{{Sfn|Brayard|2012|p=409}}}}.
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=== Bibliographie ===
{{Légende plume}}
* {{en}} {{Chapitre |auteur=Josef Ackermann |titre chapitre=Heinrich Himmler, Reichsführer -SS |passage=98-112 |auteurs ouvrage=Ronald Smelser
* {{Ouvrage |auteur=[[Florent Brayard]] |titre=Auschwitz, enquête sur un complot nazi |éditeur=éd. du Seuil |lieu=Paris |année=2012 |pages totales=526 |isbn=978-2-02-106033-1 |oclc=1010105962|plume=oui}}
* {{Ouvrage |auteur=[[Richard Breitman]] |titre=Himmler et la Solution finale |sous-titre=
* {{Ouvrage |auteur=[[Richard J. Evans]] |titre=
* {{Ouvrage |auteur= [[Joseph Goebbels]] |titre=Journal. 1943-1945 |
* {{Ouvrage |auteur=[[Peter Longerich]] |titre=Himmler |sous-titre=l'éclosion quotidienne d'un monstre ordinaire |lieu=Paris |éditeur=Héloïse d'Ormesson |année=2010 |pages totales=917 |isbn=978-2-35087-137-0 |plume=oui}}
* {{Ouvrage |langue=de |auteur=
* {{Ouvrage |langue=
* {{Ouvrage |
* {{Ouvrage |langue=en |auteur1=
=== Liens externes ===
* {{fr}} [http://phdn.org/histgen/documents/nazisdoc.html#himmler-19431004 Le discours du 4 octobre] (bref extrait en français sur phdn.org).
* {{fr}} [http://phdn.org/histgen/documents/nazisdoc.html#himmler-19431006 Le discours du 6 octobre] (larges extraits en français sur phdn.org).
*{{Lien web |langue=de |titre=Rede des Reichsführers SS bei
*{{Lien web |langue=de |titre=100(0) Schlüsseldokumente / Nr. 20 Rede des Reichsführers SS bei der SS-Gruppenführertagung in Posen am 4. Oktober 1943 – mit Tondokument (MP3) |traduction titre=100 documents-clés - {{n°|20}} Le discours du Reichsführer-SS à la réunion des SS-Gruppenführer à Posen le 4 octobre 1943 - avec un document sonore (MP3) |url=https://www.1000dokumente.de/index.html?c=dokument_de&dokument=0008_pos&object=abstract&st=REDE%20DES%20REICHSF%C3%BCHRERS%20SS&l=de |site=1000dokumente.de |consulté le= }}.
*{{Lien web |langue=en
{{Article potentiellement bon|oldid=174242911|date=29 août 2020}}
{{Portail|nazisme|Seconde guerre mondiale}}
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