« Masculinisme (idéologie) » : différence entre les versions

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Le mot est initialement un [[anglicisme]] issu des milieux universitaire et militant féministe [[Amérique du Nord|nord-américains]] (voir section [[#Histoire|Histoire]]), où il désigne la {{Citation|domination des hommes}} : {{Citation étrangère|langue=en|a theory which acknowledges the domination of men in sex relationships and in all the various activities and spheres of labour, which are accomodated to such}}<ref name=Eder1911 />. Ainsi le masculinisme comme domination des hommes, sous forme de patriarcat ou de {{Citation|société des frères}}<ref name=":1" /> est à distinguer des [[études de genre]] sur les masculinités.
 
Dans le domaine médical, le mot désigne unel'état maladied'un fémininesujet féminin laqui patiente porteprésente des [[Caractère sexuel secondaire|caractères sexuels secondaires]] masculins ([[hirsutisme|pilosité faciale]], voix grave, [[aménorrhée]], atrophie mammaire...)<ref name="Larousse">{{lien web |url=https://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/masculinisme/68503 |titre=masculinisme |site=larousse.fr |consulté=13 février 2020}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Masculinisme |site=Dictionnaire [[Cordial]] |éditeur=[[Encyclopædia Universalis]] |url=https://www.universalis.fr/dictionnaire/masculinisme/ }}.</ref>{{,}}<ref name=CNRTL>{{CNRTL|Masculinisme|dér. 1}} : {{Citation|Présence chez la femme de caractères sexuels secondaires masculins}}.</ref>{{,}}<ref name="toupie">{{Lien web |titre=Masculinisme |url=http://www.toupie.org/Dictionnaire/Masculinisme.htm |site=La Toupie}}.</ref>.
 
== Histoire ==
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Selon Mélissa Blais, le masculinisme connaît trois phases de développement au {{s-|xx}}. Dans les années 1980, il désigne à la fois des mouvements apparaissant en Amérique et en Europe occidentale, {{Citation|à l’origine proféministes, [prenant] parfois la forme de groupes de parole qui visent à permettre aux hommes d’échanger au sujet des difficultés liées à la masculinité.}}, et des discours antiféministes et conservateurs. Dans les années 1990, ces mouvements opposés se développent. Dans les années 2000, le versant antiféministe se consolide, notamment grâce à la participation d'intellectuels, psychologues et militants antiféministes, qui mènent des actions et procès<ref>{{Chapitre |auteur=Mélissa Blais |titre chapitre=L’antiféminisme au Québec |titre ouvrage=[[L'Encyclopédie canadienne]] |année=2014 |url=https://thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/lantifeminisme-au-quebec }}.</ref>
 
{{Référence nécessaire|Le terme est largement utilisé par ses adversaires antimasculinistes jusque dans les années 1990, qui donnent au mot une signification négative comme «  sexisme  ».|date=2 septembre 2020}} Certains hommes ne se retrouvent pas dans ce mot jusque dans les années 2000, où ils cherchent à se le réapproprier. Des militants pour les droits des pères ou « droits des hommes » se refusent à l'endosser, le considérant comme inadapté, voire caricatural<ref>{{Lien web |titre=Masculinisme et Misandrie |url=http://lemmings.unblog.fr/2017/04/01/masculinisme-et-misandrie |site=Lemmings |date=1 avril 2017}}.</ref>{{refins|date=février 2020}}. {{Référence nécessaire|D'autres, en revanche, estiment qu'il faut répliquer à l'appropriation du mot «  par les féministes  » en le revendiquant, et non pas en créant des termes moins connotés, comme le terme ''[[hominisme]]''.|date=2 septembre 2020}} Ce dernier a été promu au début des années 2000 par le psychologue québécois [[Yvon Dallaire]]{{note|groupe=alpha|Yvon Dallaire est un psychologue canadien (Québec), auteur, conférencier et éditeur. Il est présenté comme la « figure de père fondateur et référence obligatoire sur le masculinisme au Québec » et est cosignataire du ''Manifeste Hoministe''}}<ref>{{Lien web |titre=L’hominisme : définitions |url=http://la-cause-des-hommes.com/spip.php?article398}}.</ref>.
 
Depuis 2010, on assiste dans la presse à un [[glissement sémantique]] du terme, qui, tout en reprenant l'historique des mouvements masculinistes aux [[États-Unis]] et au [[Canada]], fait un [[Amalgame sémantique|amalgame]] entre ce terme et des revendications de retour à plus de [[virilité]]<ref>[https://www.ouest-france.fr/actu/actuDet_-Le-masculinisme-ou-la-revanche-de-la-virilite-_3639-1213216_actu.Htm Le masculinisme, ou la revanche de la 'virilité'], ''[[Ouest-France]]'', 5 janvier 2010.</ref> ou, au contraire, à la diminution des différences de [[Genre (sciences sociales)|genre]]<ref>[http://www.franceculture.fr/emission-le-magazine-de-la-redaction-ete-11-les-nouveaux-machos-ces-hommes-qui-travaillent-comme-des Les nouveaux machos : ces hommes qui travaillent comme des femmes] France Culture, 20 janvier 2011.</ref>.
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Bien que les [[Masculinité#Les men’s studies (en)|''{{langue|en|men’s studies}}'']] n'existe pas en tant que tel en France, ce qui est dû à une organisation de la recherche universitaire par département et non par sujet d'étude, des initiatives citoyennes {{incise|par exemple le podcast de [[Victoire Tuaillon]] ''Les Couilles sur la table''<ref>[[Victoire Tuaillon]], ''[https://www.binge.audio/podcast/les-couilles-sur-la-table Les couilles sur la table]''</ref>}} visent à analyser, discuter et proposer des pistes afin de comprendre les mécanismes de construction des masculinités (le genre) et les déconstruire lorsqu'elles sont nuisibles, tant pour les femmes et les non-binaires que pour les hommes<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |nom=upian |titre=binge.audio |url=https://www.binge.audio/podcast/les-couilles-sur-la-table/contre-la-rhetorique-masculiniste/?uri=contre-la-rhetorique-masculiniste/ |site=[[Binge Audio]] |consulté le=2020-08-15}}.</ref>.
 
{{Passage promotionnel|Parmi les universitaires contribuant à ces études, le sociologue [[Éric Fassin]] et le philosophe [[Didier Eribon]] en France.}} La sociologue australienne [[Raewyn Connell|R.W. Connell.]] classe ainsi les [[Masculinité hégémonique|masculinités]] : {{Passage évasif|hégémonique, complice, subordonnée, marginalisée|date=septembre 2020}}<ref>{{Article |prénom1=Najate |nom1=Zouggari |titre=Raewyn Connell – Édition établie par Meoïn Hagège et Arthur Vuattoux, Masculinités. Enjeux sociaux de l’hégémonie |périodique=Travail, genre et sociétés |volume=n° 41 |numéro=1 |date=2019 |issn=1294-6303 |issn2=2105-2174 |doi=10.3917/tgs.041.0204 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.3917/tgs.041.0204 |consulté le=2020-08-15 |pages=204 }}.</ref>.
 
== Thématiques et revendications du masculinisme ==
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En 2014, près de {{nombre|6900|hommes}} se sont [[Suicide en France|suicidés en France]] sur un total de {{nb|8885 décès}} attribués au suicide. Les hommes ont ainsi un [[taux de suicide]] trois fois plus élevé que les femmes<ref name="challenge">{{Lien web |langue=en |titre=Challenges |url=https://internationalmensday.com/challenges |site=[[Journée internationale de l'homme]]}}.</ref>. Les homosexuels et bisexuels sont particulièrement affectés, qui présentent {{nb|7 à 13 fois}} plus de risques que les hétérosexuels<ref>Blandine Grosjean, [http://www.liberation.fr/evenement/0101520934-peril-suicidaire-chez-les-jeunes-homos « Péril suicidaire chez les jeunes homos »], ''Libération'', 4 mars 2005.</ref>. Cette différence n’est pas spécifique à la France. La plupart des suicides se font par des méthodes violentes, pendaison (61 %) et armes à feu (16 %) en tête. [[Warren Farrell]] se dit préoccupé par la violence contre les hommes présentée comme humoristique, dans les médias et ailleurs{{Référence nécessaire|date=septembre 2020}}.
 
Bien que le [[tabou]] autour des hommes battus soit tenace, en 2015 un tiers environ des victimes de violences conjugales (et 17 % des cas mortels) sont des hommes<ref>{{Article |langue=fr |titre=Hommes battus : des chiffres pour comprendre une réalité méconnue |périodique=[[Le Monde]] |date=2015-04-10 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/04/10/hommes-battus-des-chiffres-pour-comprendre-une-realite-meconnue_4613224_4355770.html |consulté le=2020-07-02 }}</ref>. Un grand nombre d’hommes ne porte cependant pas plainte par peur du ridicule ou sous la menace<ref>{{Ouvrage |titre=Chiffres Clés 2018 |site=[[Journée internationale de l'homme]] |pages=8 |url=https://www.journeeinternationaledelhomme.com/wp-content/uploads/2018/11/Fact-Sheet-2018.pdf |format=pdf }}.</ref>. Ainsi, en 2017 et en France, les victimes du sexisme dont les plaintes sont enregistrées par les forces de l’ordre sont à 89 % des femmes , donc à 11 % sont des hommes {{Note|Parallèlement, {{nb|17559 personnes}}, dont {{nb|16829 hommes}}, ont été condamnées pour violences entre partenaires. Toutes infractions sexistes confondues, les personnes mises en cause pour des actes sexistes sont principalement des hommes. En 2016 et en 2017, le pourcentage est stable : 91% des mis en cause sont des hommes. De même, {{nb|12380 cas}} de menaces de mort commis par le partenaire ont été enregistrés par les forces de sécurité, dont 10 % des cas envers une victime masculine<ref name="HCEFH2017" />. }}<ref name="HCEFH2017">{{Lien web |titre=Repères statistiques |site=[[Haut Conseil à l'Égalité entre les femmes et les hommes]] |url=https://www.haut-conseil-egalite.gouv.fr/violences-de-genre/reperes-statistiques |consulté le=2020-08-15}}.</ref>.
 
Parallèlement,17 559 personnes, dont 16 829 hommes, ont été condamnées pour violences entre partenaires. Toutes infractions sexistes confondues, les personnes mises en cause pour des actes sexistes sont principalement des hommes. En 2016 et en 2017, le pourcentage est stable : 91% des mis en cause sont des hommes. De même, 12 380 cas de menaces de mort commis par le partenaire ont été enregistrés par les forces de sécurité, dont 10 % des cas envers une victime masculine<ref name="HCEFH2017" />.
 
Ils expriment également leur inquiétude quant au fait que la violence contre les hommes soit ignorée ou minimisée par rapport à la violence contre les femmes, affirmant la symétrie de genre dans la [[violence domestique]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=South Africa: Do men suffer spousal abuse? |url=https://web.archive.org/web/20090221033948/http://www.iol.co.za/index.php?click_id=13&art_id=vn20081125064002133C731559&set_id= |site=web.archive.org |date=2009-02-21 |consulté le=2019-12-31}}.</ref>. Une autre préoccupation de Farrell est que les hypothèses traditionnelles d'innocence ou de sympathie envers les femmes, appelées [[sexisme bienveillant]], peuvent conduire à des sanctions inégales pour les femmes et les hommes qui commettent des crimes similaires, à un manque de sympathie pour les victimes masculines dans les cas de violence domestique lorsque le l'agresseur est une femme et le licenciement d'[[Agression sexuelle|agressions sexuelles]] entre femmes et d'hommes et de cas de [[harcèlement sexuel]].
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Les garçons souffrent d’un important retard à l’école primaire et au collège. En 2017, en [[Cours élémentaire 1re année|CE1]] du système français, ils accusent un retard de 7 % par rapport aux filles en français. En [[Classe de troisième française|{{3e}}]], leur retard se creuse pour atteindre 14 % en français et 4 % en mathématiques<ref>{{Lien web |titre=Vers l’égalité réelle entre les femmes et les hommes |site=[[Ministre chargé des Droits des femmes]] |url=https://www.egalite-femmes-hommes.gouv.fr/wp-content/uploads/2017/03/Chiffres-cles-2017_PDF-pour-mise-en-ligne.pdf |format=pdf}}.</ref>.
 
Pour autant, lesLes hommes s'insèrent professionnellement bien plus facilement et en nombre que les femmes<ref name=":1">{{Ouvrage|nom1=[[Geneviève Fraisse]] |titre=La fabrique du féminisme |date=2018 |isbn=978-2-36935-079-8 |isbn2=2-36935-079-2|oclc=1022567459 |consulté le=2020-08-15}}.</ref>.
 
Les difficultés scolaires seraient artificiellement provoquées pour les garçons par le système éducatif actuel au niveau des résultats scolaires<ref>{{article |titre=A l’école, les garçons restent moins performants que les filles |url=https://www.lemonde.fr/education/article/2015/03/06/a-l-ecole-les-garcons-restent-moins-performants-que-les-filles_4588725_1473685.html |périodique=[[Le Monde]] |date=2015-03-06 |consulté le=2020-01-08}}.</ref>. Les masculinistes dénoncent un manque d'intérêt vis-à-vis de ces problèmes, l'absence d'aides spécifiques et les difficultés rencontrées dans un milieu « hautement féminisé » qui serait de plus, particulièrement chez les plus jeunes, hostile aux garçons<ref>[https://quebec.huffingtonpost.ca/robert-whitley/sante-hommes-decrochage-scolaire-garcons_b_11430460.html La « crise des garçons »], ''[[HuffPost]]'' Canada, 12 août 2016.</ref>{{,}}<ref>[http://www.terrafemina.com/vie-privee/famille/articles/22384-ecole-les-garcons-paient-le-prix-fort-pour-leur-indiscipline.html « École : les garçons paient le prix fort pour leur indiscipline »], [[Terrafemina]], 7 février 2013.</ref>.
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* Pour la chercheuse Pierrette Bouchard, en 2003, le masculinisme vise à défendre des [[Privilège masculin|privilèges masculins]] dans la [[Société (sciences sociales)|société]], au détriment des [[droit]]s des [[femme]]s<ref>{{Lien web|url=http://sisyphe.org/spip.php?article329|titre=La stratégie masculiniste, une offensive contre le féminisme|auteur=Pierrette Bouchard}}.</ref>.
* Rejoignant ces analyses, en 2009, Hélène Palma constate que le discours masculiniste est plus revendicatif que politique{{C'est-à-dire||date=28 01 2019}} (ce qui rapprocherait les masculinistes du concept d{{'}}''{{lang|en|[[angry white male]]}}'', ou « homme blanc en colère »). Il vise en premier lieu à contester les dispositions post-divorce relatives aux enfants et aux [[Obligation alimentaire en France|pensions alimentaires]], à nier les [[Violence conjugale|violences conjugales]],à contester les statistiques sur ces violences et affirmer que les hommes seraient autant, voire plus battus que les femmes, et à contester le [[droit à l’avortement]] et à la [[contraception]], ainsi qu'à remettre en cause le droit du [[divorce]]. Les moyens utilisés pour défendre le discours passent par le [[Réseautage social|réseautage]] sur Internet, les [[Lobbying|pressions]] auprès des organes législatifs, l'[[entrisme]] dans les instances para-judiciaires et la [[Médiatisation (média)|médiatisation]] utilisant au besoin la [[calomnie]] ou l'[[intimidation]]. Selon elle, les résultats conduiraient non seulement à des modifications de la [[législation]] favorables aux thèses du petit groupe d'hommes revendiquant ces évolutions, mais interdiraient {{citation|de protéger les enfants de la violence d’un conjoint}} et engageraient la {{citation|responsabilité pénale pour toute personne essayant de secourir femmes et enfants victimes de maltraitances}} selon son analyse du procès de l’association SEDIRE<ref>Hélène Palma, [http://lagitation.free.fr/spip.php?article50 La percée de la mouvance masculiniste en Occident].</ref>.
* Certains avancent que le masculinisme serait une démarche visant moins à défendre le droit des hommes qu'à lutter contre un féminisme ayant permis aux femmes {{citation|d'aller trop loin}}<ref>{{Lien web |langue= |format=pdf |auteur=collectif |titre=Contre le masculinisme, petit guide d'autodéfense intellectuelle |url=https://m.centre-hubertine-auclert.fr/sites/default/files/fichiers/contrele-masculinisme-web.pdf |site= |éditeur=Editions bambule |date=2013 |consulté le=}}.</ref>. Cette position serait récurrente chez ses opposants{{refnec}}.
 
== Notes et références ==