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{{sous-titre/Taxon|ns1=Megaptera novaeangliae|nv1=Mégaptère|nv2=Jubarte|nv3=Rorqual à bosse}}
{{Entête label|AdQ}}{{Taxobox début | animal | ''Megaptera novaeangliae'' | Humpback stellwagen edit.jpg | Saut d'une baleine à bosse }}
{{Taxobox | embranchement | Chordata }}
{{Taxobox | classe | Mammalia }}
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{{Taxobox fin}}
 
La '''baleine à bosse''', '''mégaptère''', '''jubarte''' ou, au [[Canadiens francophones|Canada francophone]], '''rorqual à bosse'''<ref name=":0">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Annalisa Berta|titre=Baleines et dauphins|passage=102|éditeur=Ulmer|date=2016|pages totales=288|isbn=978-2-84138-851-6|lire en ligne=https://www.editions-ulmer.fr/editions-ulmer/baleines-et-dauphins-histoire-naturelle-et-guide-des-especes-541-cl.htm|consulté le=07/11/2021}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Megaptera novaeangliae {{!}} DORIS |url=https://doris.ffessm.fr/Especes/Megaptera-novaeangliae-Baleine-a-bosse-1447 |site=doris.ffessm.fr |consulté le=2021-11-07}}.</ref> ('''''Megaptera novaeangliae''''') est une [[espèce]] de [[Mysticeti|cétacés à fanons]]. Elle mesure habituellement environ {{unité|14|mètres}} de long et pèse en moyenne {{unité|30|tonnes}}. La baleine à bosse peut effectuer des sauts spectaculaires hors de l’eau. Ses [[nageoire pectorale|nageoires pectorales]] sont de grande taille contrairement à celles des autres [[Cetacea|cétacés]] et son [[Chant des baleines|chant]] très élaboré est aussi une de ses caractéristiques. Elle vit dans les océans et les mers du monde entier. Elle est un sujet privilégié pour le tourisme d’[[observation des baleines]].
 
== Description ==
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Le baleineau mesure dès la [[naissance]] 4 à {{unité|4.5|mètres}} et pèse environ {{unité|700|kilogrammes}}. Il est exclusivement allaité par sa mère pendant les six premiers mois, puis il continue à être allaité tout en commençant à se nourrir par lui-même pendant les six mois suivants. Les baleineaux quittent leur mère au début de leur seconde année, quand ils mesurent classiquement {{unité|9|mètres}} de longueur.
 
Les juvéniles peuvent atteindre la [[maturité sexuelle]] vers l’âge de cinq ans<ref name=ADW/>, allant jusqu'à 10 ans<ref>{{Chapitre|prénom1=Phillip J.|nom1=Clapham|titre chapitre=Humpback Whale|titre ouvrage=Encyclopedia of Marine Mammals|éditeur=Elsevier|date=2009|isbn=9780123735539|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1016/b978-0-12-373553-9.00135-8|consulté le=2019-03-15|passage=582–585}}.</ref>. La taille adulte définitive est atteinte entre 8 et 12 ans<ref>{{Article|prénom1=Phillip J.|nom1=Clapham|prénom2=James G.|nom2=Mead|titre=Megaptera novaeangliae|périodique=Mammalian Species|numéro=604|date=1999-05-05|issn=0076-3519|doi=10.2307/3504352|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.2307/3504352|consulté le=2019-03-15|pages=1}}.</ref>, après la maturité sexuelle. Celle-ci est communément de 15 à {{unité|16|mètres}} pour les mâles et de 16 à {{unité|17|mètres}} pour les femelles, pour un poids de {{unité|40|tonnes}}. Le plus grand spécimen découvert mesurait {{unité|19|mètres}} et ses nageoires pectorales {{unité|6|mètres}}<ref name=Clapham>{{Ouvrage|auteur1=Clapham P|titre=Encyclopedia of Marine Mammals|éditeur=|année=2002|pages totales=1414|pages=589–592|isbn=978-0-12-551340-1|isbn2=0-12-551340-2|présentation en ligne=https://books.google.com/books?id=TwFUimDtz7sC&printsec=frontcover|titre chapitre=Humpback Whale}}.</ref>. Certaines sources parlent même d'un spécimen de 27 mètres pour 90 tonnes tué aux caraïbes, bien que ce record demeure invérifiable<ref>{{lien web |auteur1=Anna Stephenson |titre=Creature feature : Humpback whales can travel thousands of miles each year from the Arctic to Hawaii and back |url=https://kealakai.byuh.edu/creature-feature-humpback-whales |site=byuh.edu |périodique=BYUH Ke Alaka'i |date=26-04-2022 |consulté le=28-05-2023}}.</ref>. Les baleines à bosse peuvent vivre de 40 à 60 ans<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=John Dawes|auteur2=Andrew Campbell|titre=Exploring the World of Aquatic Life|passage=291|éditeur=Infobase Publishing|année=2008|isbn=}}.</ref>.
 
<br />
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=== Morphologie générale ===
[[Fichier:Buckelwal Nahaufnahme.jpg|left|thumb|Les tubercules de la tête caractérisent la baleine à bosse]]
La baleine à bosse est facilement reconnaissable à de nombreux critères. Son corps est massif. Le dessus de l’animal est entièrement noir avec parfois quelques traces blanches ou grises qui sont souvent des cicatrices. Le ventre est plutôt blanchâtre. La tête et la [[mâchoire]] inférieure sont couvertes de petites protubérances appelées tubercules, qui sont en fait des [[poilFollicule pileux|follicules pileux]] et sont caractéristiques de l’espèce.
 
La grande [[nageoire caudale]], noire et blanche, sort largement hors de l’eau quand la baleine plonge en profondeur. Le bord postérieur de cette nageoire est ondulé<ref name="plan">{{lien web|url=http://www.nmfs.noaa.gov/pr/pdfs/recovery/whale_humpback.pdf|titre=Final Recovery Plan for the Humpback Whale ''Megaptera novaeangliae''|date=1991|éditeur=U.S. Department of Commerce|consulté le=[[2007]]|brisé le = 2023-10-27}}.</ref>. Les motifs sur la face ventrale de cette nageoire sont propres à chaque individu et ne changent pas au cours de la vie. Ils servent notamment à leur identification individuelle<ref>{{article|lang=en|auteur=Katona S.K. and Whitehead, H.P.|date=1981|titre=Identifying humpback whales using their mural markings|journal=Polar Record|vol=20|pages=439–444}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|lang=en|auteur=Kaufman G., Smultea M.A. and Forestell P.|date=1987|titre=Use of lateral body pigmentation patterns for photo ID of east Australian (Area V) humpback whales|journal=Cetus|vol=7|numéro=1|pages=5–13}}.</ref>.
 
[[Fichier:Buckelwal Schwanzflosse.jpg|thumb|La forme de l'ondulation, les taches noires et blanches, les [[cicatrice]]s de la nageoire caudale sont propres à chaque individu]]
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Chaque [[nageoire pectorale]] peut atteindre jusqu'au tiers de la longueur du corps. C'est beaucoup plus que chez n'importe quel autre [[Cetacea|cétacé]]. Pour expliquer cette nette différence de longueur, plusieurs hypothèses ont été suggérées. Il pourrait s'agir d'un avantage [[Évolution (biologie)|évolutif]] significatif assurant une meilleure manœuvrabilité. Cela pourrait aussi permettre, grâce à une plus grande surface de contact, de mieux réguler la [[Homéotherme|température interne]] lors des [[migration animale|migrations]] entre les zones de [[climat]] chaud et celles de climat froid. Chez les baleines à bosse vivant dans l'[[océan Atlantique]], ces nageoires sont blanches alors qu'une baleine vivant dans l'[[océan Pacifique]] a des nageoires pectorales plutôt sombres.
 
Quand la baleine à bosse fait surface et expulse par son [[évent]] l'air provenant des [[poumon]]s, le [[Expiration pulmonaire|souffle]] provoque un nuage pouvant atteindre {{unité|3|mètres}}, en forme de [[chou-fleur]].
 
L’aileron dorsal, trapu, apparaît hors de l'eau peu après l'émission de ce souffle. Il continue à être visible quand l'animal fait le dos rond pour amorcer une plongée, mais disparaît avant que la nageoire caudale émerge.
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== Écologie et comportement ==
=== Organisation et comportement sociaux ===
 
[[Fichier:Sanc0605.jpg|thumb|Les sauts spectaculaires font partie de la [[Parade nuptiale|parade sexuelle]].]]
[[File:Baleine à bosse et son baleineau 2.jpg|thumb|Femelle accompagnée de son petit faisant des sauts pour éloigner les mâles. Au large de [[Tahiti]].]]
 
Les baleines à bosse sont migratrices. Pendant l'été, elles fréquentent les eaux froides [[Région polaire|polaires]] et subpolaires à la recherche de nourriture. Pendant l'hiver, elles rejoignent les eaux chaudes tropicales et subtropicales pour s'accoupler et se reproduire<ref name=Locklear2017>{{Article |langue=en |prénom1=Mallory |nom1=Locklear |titre=Never-before-seen gatherings of hundreds of humpback whales |périodique= New Scientist |jour=10 |mois=03 |année=2017 |lire en ligne=https://www.newscientist.com/article/2124149-never-before-seen-gatherings-of-hundreds-of-humpback-whales |consulté le=6 novembre 2020}}.</ref>. Bien qu'on puisse les rencontrer en plein océan pendant leurs transits ou près des [[Mont sous-marin|monts sous-marins]], on les observe le plus souvent au-dessus des [[Plateau continental (géophysique)|plateaux continentaux]]<ref name="IWC"/>.
 
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Leur organisation sociale est assez lâche. Habituellement, les individus vivent seuls ou s'assemblent en groupes transitoires pour quelques heures. En été, ces groupes peuvent se maintenir plus longtemps à l'effet de coopérer pour chasser les crustacés ou les poissons. Des relations durables de plusieurs mois ou même plusieurs années, de couples ou de petits groupes, ont été décrites, mais elles sont rares.
[[Fichier:Sanc0605.jpg|thumb|Les sauts spectaculaires font partie de la [[Parade nuptiale|parade sexuelle]].]]
[[File:Baleine à bosse et son baleineau 2.jpg|thumb|Femelle accompagnée de son petit faisant des sauts pour éloigner les mâles. Au large de [[Tahiti]].]]
File:026b Humpback whale jump and splash Photo by Giles Laurent.jpg|Baleine à bosse sautant en l’air et éclaboussant l’eau à [[Ísafjarðardjúp]] (Islande). Les raisons pour lesquelles les baleines sautent hors de l’eau sont encore inconnues aujourd'hui. Selon certaines hypothèses, le saut est pratiqué pour communiquer, faire la cour, affirmer sa domination, avertir d'un danger, éliminer les parasites de la peau ou jouer.
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Leur organisation sociale est assez lâche. Habituellement, les individus vivent seuls ou s'assemblent en groupes transitoires pour quelques heures. En été, ces groupes peuvent se maintenir plus longtemps à l'effet de coopérer pour chasser les crustacés ou les poissons. Des relations durables de plusieurs mois ou même plusieurs années, de couples ou de petits groupes, ont été décrites, mais elles sont rares.
 
De grands rassemblements (jusqu'à 200 animaux) sont parfois observés. Ceux-ci ont notamment été documentés en 2011, 2014 et 2015 au large de l'[[Afrique du Sud]]. On ignore s'il s'agit d'un comportement ancien réapparu à la faveur du [[Convention internationale pour la règlementation de la chasse à la baleine|moratoire sur la chasse à la baleine]] et de la reconstitution progressive des populations (celles des baleines à bosse avaient diminué d'environ 90 %) ou s'il s'agit d'une adaptation récente à des changements dans la disponibilité des proies<ref name=2017Findlay>{{Article |langue=en |prénom1=Ken P. |nom1=Findlay |et al.=oui |titre=Humpback whale “super-groups” |sous-titre=A novel low-latitude feeding behaviour of Southern Hemisphere humpback whales (Megaptera novaeangliae) in the Benguela Upwelling System |périodique= PLoS ONE |volume=12 |numéro=3 |titre numéro=e0172002 |jour=1 |mois=03 |année=2017 |lire en ligne=https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0172002 |consulté le=7 novembre 2020 |doi=10.1371/journal.pone.0172002}}.</ref>.
En raison de son extension mondiale, l'aire de répartition des baleines à bosse recouvre celles de nombreuses espèces de cétacés. Il n'est pas extraordinaire d'observer des baleines à bosse côtoyer d’autres [[dauphin]]s ou baleines, par exemple des [[Baleine de Minke|baleines de Minke]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Humpbacks and Minke whales |url=https://whales.is/humpbacks-and-minke-whales/ |site=Whale watching Hauganes |jour=22 |mois=9 |année=2019 |consulté le=7 novembre 2020}}.</ref>, mais les interactions sociales sont très limitées.
 
Des scientifiques ont observé que cette espèce de cétacés, en particulier, avait un comportement assez singulier : on a vu par exemple en [[Californie]] un groupe de baleines à bosse protéger une [[baleine grise]] et son petit d'un groupe d'[[Orque|épaulards]], ceux-ci ont malgré tout réussi à achever le baleineau<ref>{{Lien web |langue=fr |nom=@NatGeoFrance |titre=Pourquoi les baleines à bosse protègent-elles les autres animaux des orques ? |url=https://www.nationalgeographic.fr/animaux/2019/12/les-baleines-bosse-protegent-les-autres-animaux-des-orques-mais-pourquoi |site=National Geographic |date=2019-12-13 |consulté le=2021-11-03}}.</ref>.
 
=== Cycle de vie et reproduction ===
 
La [[maturité sexuelle]] est atteinte entre 5 et 10 ans, ou à une longueur de 11 mètres chez le mâle, et de 12 mètres chez la femelle. L'[[Accouplement (biologie)|accouplement]] s'effectue en eaux tropicales ou chaudes (supérieures à 20 °C) tandis que la gestation qui suit est d'un an.
 
La mise bas se fait elle aussi en eaux chaudes.
 
LaLe baleineau est sevré du très riche lait de sa mère au bout d'environ 10 à 12 mois, au bout desquels il aura doublé voire triplé en poids et en taille. Cependant, il n'est réellement indépendant de sa mère qu'au bout de 5 à 6 ans. Durant toute cette période, il reste près de sa mère ou dans le groupe de celle-ci, et apprend à parfaire sa technique de pêche et à reconnaître les dangers et à s'en tenir éloigné. C'est à cet âge-là aussi qu'il devient suffisamment gros et grand pour ne plus être une proie facile pour les orques[[orque]]s.
 
Les [[Parade nuptiale|parades sexuellesnuptiales]] se déroulent pendant l’hiver en eaux plus chaudes. La compétition entre mâles est souvent intense. Des groupes de mâles de deux à douze, voire vingt individus se rassemblent autour d’une seule femelle et se livrent à des exhibitions variées pour établir la domination. La joute dure plusieurs heures et la taille du groupe fluctue avec les départs de mâles dépités ou les arrivées de nouveaux prétendants. Les parades réalisées comprennent des sauts qui peuvent atteindre {{unité|5|m}}, des dressements verticaux, des frappements de l’eau avec les nageoires (pectorales ou caudale), des charges et des esquives. On présume que les [[Chant des baleines|chants]] jouent également un rôle important dans cette compétition, mais les spécialistes ne savent pas s’ils servent aux mâles pour s’identifier et se comparer, s’ils sont un appel à l’accouplement entre le mâle et la femelle, ou les deux. Toutes ces manifestations vocales et physiques ont aussi été observées en l’absence de partenaires potentielles et constituent aussi probablement des outils généraux de communication.
 
=== Alimentation ===
[[Fichier:Humpback lunge feeding.jpg|thumb|Deux baleines usant de leur gueule comme d'une épuisette pour se nourrir.]]
[[Fichier:Humpback whale bubble net feeding Christin Khan NOAA.jpg|thumb|Vue aérienne d'un « [[filet à bullede »bulles]].]]
L’espèce se nourrit exclusivement pendant l’été et vit sur ses réserves de graisse pendant l’hiver. C’est un prédateur actif qui chasse ses proies. Les baleines à bosse de l'hémisphère sud se nourrissent principalement de [[krill]], celles de l'hémisphère nord recherchent les bancs de petits poissons<ref name="IWC">{{Lien web |langue=en |format= |auteur=Commission baleinière internationale |lien auteur=Commission baleinière internationale |url=https://iwc.int/humpback-whale |titre=Humpback whale - Megaptera novaeangliae |consulté le= 3 novembre 2020}}.</ref> tels les [[hareng]]s, les [[Mallotus villosus|capelans]], les [[sardine]]s ou les [[lançon (poisson)|lançons]]<ref>{{article|lang=en|auteur=Overholtz W.J. and Nicholas J.R.|date=1979|titre=Apparent feeding by the fin whale, ''Balaenoptera physalus'', and humpback whale, ''Megaptera novaeangliae'', on the American sand lance, ''Ammodytes americanus'', in the
Northwest Atlantic|revue=Fish. Bull.|vol=77|pages=285–287}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|lang=en|auteur=Whitehead H.|date=1987|titre=Updated status of the humpback whale, ''Megaptera novaeangliae'', in Canada|journal=Canadian Field-Naturalist|vol=101|numéro=2|pages=284–294}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|lang=en|auteur=Meyer T.L., Cooper R.A. and Langton R.W.|date=1979|titre=Relative abundance, behavior and food habits of the American sand lance ''(Ammodytes americanus)'' from the Gulf of Maine|revue=Fish. Bull|vol=77|numéro=1|pages=243–253}}.</ref>, usant de l’attaque directe ou étourdissant leurs proies en frappant l’eau avec leurs nageoires.
 
La technique de pêche la plus originale des baleines à bosses est certainement celle du [[filet àde bulles]]. Plusieurs baleines forment un groupe, nagent rapidement autour et au-dessous d’un banc de poissons et larguent de l’air par leurs évents[[évent]]s. Les bulles forment une barrière visuelle qui confine le banc dans un espace de plus en plus restreint<ref>{{en}} [http://video.nationalgeographic.com/video/animals/mammals-animals/whales/deadliest-humpback-whales/ Vidéo de la technique du « filet de bulles »].</ref>. Soudain, les baleines se précipitent vers le haut à travers le rideau de bulles, gueule grande ouverte, avalant des milliers de poissons d’une seule goulée. Le diamètre du filet à bulles peut atteindre {{unité|30|m}} et nécessiter la coopération de jusqu'à douze animaux<ref>[http://documentaires.france5.fr/documentaires/geants-de-locean/lintelligence-des-cetaces Géants de l'océan - l'intelligence des cétacés] sur [[France 5]]. Version originale de la [[British Broadcasting Corporation|BBC]] [http://www.bbc.co.uk/programmes/b013wpxz Ocean Giants - Deep Thinkers].</ref>.
 
Avec la raréfaction des harengs au large de Boston dans les années 1980, les baleines à bosse ont adopté une nouvelle technique de pêche pour se nourrir de lançons, espèces d'anguilles des sables de la côte est des États-Unis qui viennent frayer dans le secteur. Pratiquée par près de 40 % de la population locale qui se transmet ce [[Écologie comportementale|comportement par son réseau social]], cette tactique de chasse consiste à frapper la surface de l'eau avec la face ventrale de leur nageoire caudale (''{{lang|en|texte=lobtail feeding}}'') de manière répétée, suivie par une séquence de capture avec un filet de bulles<ref>{{article|langue=en|auteur=Jenny Allen, Mason Weinrich, Will Hoppitt, Luke Rendell|titre=Network-Based Diffusion Analysis Reveals Cultural Transmission of Lobtail Feeding in Humpback Whales|périodique=Science|date=26 avril 2013|volume=340|numéro=6131|pages=485-48|url texte=}}.</ref>.
 
=== Chant ===
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[[Fichier:Humpback whales in singing position.jpg|thumb|Baleines à bosse.]]
[[Fichier:Humpbackwhale singing.webm|vignette|Chant d'une baleine à bosse auprès des iles [[Vavaʻu]].]]
Les baleines à bosse sont autant réputées pour leurs acrobaties que pour leurs longs chants complexes. Elles émettent pendant des heures, parfois des jours, des motifs de notes graves qui varient d’amplitude et de fréquence, en répétant des séquences cohérentes et emboîtées. Les baleines ne chantent que pendant la saison d’accouplement : on suppose donc qu’il s’agit de chants de séduction. On notera aussi que le chant personnel d’une baleine évolue lentement au cours des années et ne revient jamais à la même séquence de notes même après des décennies<ref name="asc">{{lien web|url=http://www.acsonline.org/factpack/humpback.htm|titre=American Cetacean Society Fact Sheet|éditeur=American Cetacean Society|consulté le=[[2007]]|brisé le = 2023-10-27}}.</ref>.
 
=== Prédation ===
L'[[orque]] s’attaque régulièrement à la baleine à bosse, plus spécifiquement aux baleineaux. Dans leur souci de défendre leur progéniture, il n'est pas rare que les mères s’en sortent avec quelques cicatrices sans toutefois toujours réussir à sauvegarder leur baleineau<ref name="claphamj">{{article|lang=en|revue= Mammal
Review |auteur= Clapham, P.J. |date= 1996 |titre= The social and reproductive biology of humpback whales: an ecological perspective |vol= 26 |pages= 27–49 |texte= http://www.sitkawhalefest.org/review.pdf |consulté le= 2007-04-26}}.</ref>.
 
Il y a également eu des cas d'attaques de [[grand requin blanc]] et de [[Carcharhinus obscurus|requin de sable]] sur des baleines à bosse<ref>{{Lien web |langue=fr |nom=@NatGeoFrance |titre=Images rares des plaies d'une baleine à bosse causées par des requins |url=https://www.nationalgeographic.fr/video/animaux/images-rares-des-plaies-dune-baleine-a-bosse-causees-par-des-requins |site=National Geographic |date=2021-11-20 |consulté le=2021-11-20}}.</ref> .
 
== Systématique ==
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=== Taxonomie ===
La baleine à bosse est le seul représentant actuel du genre ''[[Megaptera]]'', constituant sa propre sous-famille des Megapterinae dans la famille des Balaenopteridae (ou Balaenoptiidae) qui comprend 8 autres espèces de baleines.
Cette baleine a pour la première fois été identifiée sous le nom de « baleine de la Nouvelle Angleterre » par [[Mathurin Jacques Brisson]] dans ''Regnum Animale'' paru en 1756. En [[1781]], le naturaliste allemand [[Georg Heinrich Borowski|Borowski]] l'a décrite pour la première fois à partir d'observations faites en [[Nouvelle-Angleterre]] et lui donne pour nom scientifique la traduction latine du nom donné par Brisson : ''Balaena novaeangliae''. Dès le début du {{XIXe siècle}}, [[Bernard-Germain de Lacépède]] replace cette espèce dans le genre des ''Balaenoptera'' sous le nom de ''jubartes''. En 1846, [[John Edward Gray]] crée un nouveau genre monotypique de ''[[Megaptera]]'' à partir du grec ''mega-/μεγα-'' grande, et ''ptera/πτερα'' aile pour faire référence à ces grandes nageoires pectorales<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Liddell & Scott|titre=Greek-English Lexicon, Abridged Edition|éditeur=Oxford University Press, Oxford, UK|année=1980|isbn=0-19-910207-4}}.</ref>. L'espèce est alors dénommée '' Megaptera longpinna''. [[Remington Kellogg]] renomme l'espèce en ''Megaptera novaeangliae''<ref>Martin S. (2002). The Whales' Journey. Allen & Unwin Pty., Limited, 251. {{ISBN|1-86508-232-5}}.</ref>.
 
== Répartition et habitat ==
[[Fichier:Cypron-Range Megaptera novaeangliae.svg|vignette|Répartition de la Baleine à bosse.]]
La baleine à bosse peut être retrouvée dans tous les océans et mers situés entre lales [[parallèle 60(géographie)|parallèles]] Sud71 etNord, visible dans les fjords au nord de la parallèleNorvège 67lors Nordde la reproduction des harengs, et 60 Sud{{référence souhaitée}}. 
 
Les baleines à bosse sont observées notamment au large des côtes américaines de l'[[océan Pacifique]] au large de l’État de [[Washington (État)|Washington]], de l'[[Îleîle de Vancouver|Vancouver]] et de l’[[Alaska]], au large de la [[Colombie]] dans le [[golfe de Tribugá]] où certaines viennent donner naissance pendant l’été, le [[golfe de Gascogne]] en [[France]], dans la [[Byron Bay|baie de Byron]] au large de [[Sydney]], au large de la [[Nouvelle-Angleterre]], au large de la presqu’île de [[Snæfellsnes|Snaefelsnes]] et surtout dans la baie de [[Skjálfandi]] à [[Húsavík]] en [[Islande]], dans le [[golfe du Saint-Laurent]] au [[Québec]] (une baleine étant même remontée de manière inédite jusqu'à [[Montréal]] en mai-juin 2020, provoquant la curiosité de la population et des scientifiques<ref>[https://www.journaldemontreal.com/2020/06/01/le-rorqual-a-bosse-est-arrive-dans-un-cul-de-sac-1 «  Aperçue dans le Vieux-Port de Montréal: la baleine est arrivée "dans un cul-de-sac"  »], [[Québecor Média]]–''[[Le Journal de Montréal]]'', {{1er}} juin 2020.</ref>{{,}}<ref>Alexandre Shields, [https://www.ledevoir.com/societe/environnement/580037/la-baleine-a-bosse-pourrait-rester-a-montreal-pendant-des-semaines «  Le séjour de la baleine à bosse se prolonge à Montréal  »], ''[[Le Devoir]]'', 3 juin 2020.</ref>{{,}}<ref>[https://www.ledevoir.com/societe/environnement/580526/en-photos-une-vie-de-baleine «  Une vie de baleine  »], ''[[Le Devoir]]'', 10 juin 2020.</ref>), dans le [[golfe de Guinée]] le long des côtes du [[Gabon]], aà l'[[île Sainte-Marie]] sur la côte est de [[Madagascar]], l’à [[La Réunion|Île de la Réunion]] (surtout depuis 2008), ou encore à [[Mayotte]]<ref name="La rentrée des baleines">{{Lien web|langue=fr|auteur=Frédéric Ducarme|url=https://www.mayottehebdo.com/actualite/environnement/la-rentree-des-baleines|titre=La rentrée des baleines|série=|jour=13|mois=09|année=2017|site=Mayotte Hebdo|éditeur=|page=|citation=|en ligne le=|consulté le=}}.</ref>.
 
== Étymologie et dénomination ==
[[Fichier:Humpback whale Ecuador more typical.jpg|thumb|En plongeant, la baleine montre sa bosse.]]
La bosse (au singulier) de la ''baleine à bosse'' fait référence à son dos car l'animal, avant de sonder (c’est-à-dire avant d'entreprendre une plongée), fait le dos rond (la «  bosse  ») nettement au-dessus de la surface de l'eau. Éventuellement, la bosse peut désigner l'aileron dorsal lui-même (anatomiquement une bosse) qui couronne la courbure du dos lors de ce mouvement<ref>Pêches{{ etlien océansweb Canada [| url=http://www.dfo-mpo.gc.ca/species-especes/aquatic-aquatique/rorqual-a-bosse-fra.htm | titre=Rorqual à bosse]}}.</ref>. Le nom anglais ''Humpback Whale'' rend compte de ce même sens.
 
Le fait que la baleine porte des tubercules sur la tête et la mâchoire, entraîne parfois un faux-sens et une orthographe incorrecte avec l'emploi du pluriel : ''baleine à bosses''.
 
''Mégaptère'' vient du grec. Ce nom vernaculaire signifie «  grandes ailes  » et fait référence aux nageoires pectorales anormalementparticulièrement longues qui caractérisent la baleine à bosse.
 
L'autre nom vernaculaire issu de l'[[ancien français]] ''Gibbar'', aujourd'hui peu employé et devenu ''jubarte'', est apparenté au portugais ''jubarte'' ou à l'espagnol ''{{Lien|fr=yubarta|lang=es|trad=ballena yubarta|texte=yubarta}}''. Ce terme pourrait dériver du latin ''gibbus'' qui signifie « bosse »<ref>{{CNRTL|Jubarte}}.</ref>.
 
Les [[Canadiens francophones]] l'appellent aussi ''rorqual à bosse''<ref>{{Harv|texte=ITIS 2010|id=ITIS}}.</ref> Cette appellation a été retenue du fait que ces animaux, comme tous les rorquals, dont ils font partie, ont des sillons sur leurs gorges ainsi qu’une nageoire dorsale<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Annalisa Berta|titre=Baleines et dauphins|passage=80|éditeur=Elmer|date=2016|pages totales=288|isbn=978-2-84138-851-6|lire en ligne=https://www.editions-ulmer.fr/editions-ulmer/baleines-et-dauphins-histoire-naturelle-et-guide-des-especes-541-cl.htm|consulté le=07/11/2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Baleine à bosse : tout savoir sur les rorquals à bosse ! |url=https://tendrejeudi.com/la-baleine-a-bosse/ |consulté le=2021-11-07}}.</ref>.
On l'appelle aussi parfois rorqual à bosse<ref>{{Harv|texte=ITIS 2010|id=ITIS}}.</ref>.
 
== La Baleinebaleine à bosse et l'homme ==
[[Fichier:Beached whale.jpg|thumb|Une baleine à bosse échouée sur une plage de l'[[île Baranof]] ([[Alaska]]).]]
 
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Lorsqu’en [[1966]], les membres de la [[commission baleinière internationale]] ont décidé d’un moratoire pour les baleines à bosse, celles-ci étaient devenues tellement rares que leur chasse n’était plus rentable. On dénombrait alors historiquement {{nombre|250000|prises}} enregistrées, mais le vrai chiffre d’animaux tués est très certainement beaucoup plus important. L’[[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]] était bien connue pour délibérément mentir sur ses chiffres, elle avait déclaré {{nombre|2710|prises}} alors qu'on pense maintenant qu’il y en a eu {{formatnum:48000}}<ref>{{article|lang=en|revue=Whales Alive!|éditeur=Cetacean Society International|vol=6|numéro=4|titre=On the Soviet Whaling Falsification, 1947–1972|auteur=Alexey V. Yablokov|date=1997|texte=http://csiwhalesalive.org/csi97403.html}}.</ref>.
 
En [[2004]], une chasse limitée à quelques animaux est permise au large des îles de [[Saint-Vincent-et-les-Grenadines|Saint-Vincent et Grenadines]] dans la [[mer des Caraïbes]]<ref name="Recplan91">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Prepared by the Humpback Whale Recovery Team for the National Marine Fisheries Service, Silver Spring, Maryland|titre=Recovery Plan for the Humpback Whale (Megaptera novaeangliae)|éditeur=National Marine Fisheries Service|année=1991|pages=105|isbn=}}.</ref>. On pense que le quota autorisé ne met pas en danger la population locale.
 
Le [[Japon]] a contourné l'interdiction de la [[chasse à la baleine]] à bosse, en pratiquant des pêches à but «  scientifique  », durant de longues années. En {{Date||décembre|2007}}, toutefois, le Japon a annoncé que les bateaux pêcheurs japonais allaient cesser la pêche de la baleine à bosse<ref>{{fr}} {{lien web|url=http://svt.967.fr/archives/309|titre=Le Japon arrête la pêche de la baleine à bosse.|id=309|auteur=Harbonnier|site=http://svt.967.fr|citation=Le porte-parole du gouvernement en personne, Nobutaka Machimura, a déclaré que les baleines, du moins à bosse, seront désormais épargnées par les bateaux pêcheurs japonais.|date=23 décembre 2007|consulté le=27 décembre 2007}}.</ref>.
 
Au titre des chasses aborigènes de subsistance, la [[Commission baleinière internationale]] accorde aux populations autochtones de l'ouest du [[Groenland]] et aux habitants de Saint-Vincent-et-les-Grenadines des quotas de capture de baleines à bosse. Pour la période 2019-2025, ce quota est de 70 individus (en moyenne 10 par an avec un maximum annuel de 15) pour le Groenland et de 28 pour Saint-Vincent (en moyenne 4 par an)<ref>{{en}} ''The International Whaling Commission, [https://iwc.int/html_76 Catch limits]''.</ref>. Au Groenland, les prises réelles s'étaient élevées entre 2010 (date officielle de reprise de la chasse) et 2018 à 61 (soit en moyenne 6,8 par an). Pendant la même période elles étaient de 15 à Saint-Vincent (en moyenne 1,7 par an)<ref>{{en}} ''The International Whaling Commission, [https://iwc.int/total-catches Total catches]''.</ref>.
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=== Populations et conservation ===
[[Fichier:Humpback Whale fg1.jpg|thumb|Baleine à bosse, dans la baie de Platypus, [[Queensland]], [[Australie]].]]
On rencontre la baleine à bosse dans tous les océans, dans une large bande allant des latitudes 60° S à 65° N<ref>{{Article|langue=en|auteur=A.S. Kennedy, A.N. Zerbini, O.V. Vásquez, N. Gandilhon, P.J. Clapham, O. Adam|titre=Local and migratory movements of humpback whales (Megaptera novaeangliae) satellite-tracked in the North Atlantic Ocean|périodique=Revue canadienne de zoologie|date=2014|volume=92|numéro=1|pages=9-18|doi=10.1139/cjz-2013-0161}}.</ref>. C’est une [[migration des cétacés|espèce migratrice]], passant les étés dans les eaux froides des hautes latitudes, s’accouplant et se reproduisant dans les eaux tropicales ou sub-tropicalessubtropicales<ref name="asc"/>. Avec des distances couramment parcourues de plus de {{unité|25000|km}} par an, l’espèce détient des records parmi les [[mammifère]]s. Faisant exception à la règle, les populations du [[golfe Persique]] ne migrent pas et restent dans des eaux chaudes toute l’année<ref name="asc"/>. Il n’y a pas de baleines à bosse dans l’[[océan Arctique]], ni dans la partie orientale de la [[mer Méditerranée]]. Alors qu'elles étaient réputées absentes de la [[mer Baltique]], des baleines à bosse ont été observées en juillet 2006 au large de la [[Finlande]].
 
Les effectifs de baleines à bosse semblent se reconstituer plus facilement que ceux des autres grandes baleines. La population est passée d’un minimum de {{unité|20000|individus}} au moratoire de 1986 à environ {{formatnum:35000}} aujourd’hui. Par comparaison les populations de [[baleine bleue]] sont restées autour de {{nombre|3000|individus}} pendant la même période. On estime à {{formatnum:11600}} les baleines à bosse dans l’[[Océan Atlantique|Atlantique]] Nord, {{formatnum:7000}} dans le [[Océan Pacifique|Pacifique]] Nord et au moins {{formatnum:17000}} dans l’[[hémisphère sud]]. La dernière évaluation de l'[[Union internationale pour la conservation de la nature|UICN]] indique un passage au statut de préoccupation mineure, à l'exception de deux [[sous-espèce]]s, la baleine à bosse d’[[Océanie]] et celle du golfe Persique<ref>[http://www.universnature.com/inf/inf_actualite1.cgi?id=3309 Les baleines à bosse sauvées de l’extinction ?].</ref>.
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=== Recherche ===
[[Fichier:W Buckelwale Gruppe.jpg|thumbvignette|Un groupe nage le long d'une côte australienne]]
Bien que l’on connaisse parfaitement l’anatomie des baleines à bosse à la suite auxdes captures des baleiniers, les phénomènes de migrations et le comportement social de l’espèce n’ont été réellement décrits que dans les années 1960 grâce à deux études séparées, pionnières en la matière, celle de R. Chittleborough et celle de W.H. Dawbin.
 
Roger Payne et Scott McVEy ont étudié l’espèce en 1971. Leur analyse des chants a attiré l’intérêt mondial des médias sur l’espèce et amené le public à l’idée d’une haute intelligence de l’animal. Cette impression est probablement incorrecte, mais a contribué néanmoins à soutenir les mouvements d’opposition à la chasse à la baleine dans de nombreux pays
 
Les scientifiques réalisant que les motifs de la nageoire caudale pouvaient caractériser un individu, la baleine à bosse est devenue la baleine la plus étudiée car les autres espèces ne possédaient pas un tel moyen d’identification. Une étude, s’appuyant sur des données de 1973 à 1988 d'animaux de l’Atlantique Nord a fourni des informations détaillées sur les durées de gestation, de sevrage, sur les vitesses de croissance, etc. On a pu modéliser précisément les dynamiques de population comme si l’on avait utilisé des techniques de capture et de marquage. Un catalogue photographique répertoriant toutes les baleines connues de l’Atlantique Nord a été mis en place à cette période ; il est suivi aujourd’hui par le Wheelock College<ref>{{lien web|url=http://whale.wheelock.edu/whalenet-stuff/humpcat.html|titre=Whalenet Data Search|éditeur=Wheelock College|auteur=Williamson JM|date=2005|consulté le=[[2007]]|brisé le = 2023-10-27}}.</ref>. Des projets similaires ont débuté dans le Pacifique Nord et dans d’autres régions du globe.
 
Dans l'est de [[Madagascar]], à l'[[Île Sainte-Marie|ile Sainte-Marie]], une région propice à l'observation des baleines à bosse pendant leur saison de reproduction. [[Anjara Saloma]] et son équipe mènent des recherches sur la communication acoustique entre les baleines à bosse et leurs baleineaux. Leur étude se concentre sur les sons sociaux capturés dans les enregistrements acoustiques des groupes mère-baleineau, en analysant les vocalisations des femelles et de leurs petits lors des interactions mère-jeune. En identifiant les sons les plus fréquents du répertoire vocal, l'équipe a entrepris d'analyser la source des sons de basse fréquence produits par les mères, tout en mettant en évidence l'individualité de certaines vocalisations spécifiques à chaque mère et son baleineau<ref>{{Ouvrage|prénom1=Anjara|nom1=Saloma|titre=Humpback whales (Megaptera novaeangliae) mother-calf interactions|éditeur=Université Paris-Saclay (ComUE)|date=2018-06-15|lire en ligne=https://theses.fr/2018SACLS138|consulté le=2024-05-16}}</ref>.
 
=== Dans la culture ===
Les baleines à bosse apparaissent dans les récits des marins de tous les temps. Le spectacle de ces gigantesques créatures bondissant hors de l’eau était sans doute fascinant, peut-être même effrayant. La baleine à bosse est probablement pour partie à l’origine des mythes marins de monstres et de [[sirène]]s qui charment par leurs chants les navigateurs et les entraînent dans les eaux jusqu’à la mort.
 
* Dans ''[[Star Trek 4 : Retour sur Terre]]'', l’extinction des baleines à bosse est un des éléments centraux du film, une sonde inconnue d'origine [[Vie extraterrestre|extraterrestre]] s'approche de la [[Terre]] au {{XXIIIe siècle}} et essaye d’entrer en communication avec les baleines, avec lesquelles «  ils  » auraient noué un dialogue depuis des temps reculés... <br /> Mais comme les baleines avaient disparu au {{XXIe siècle}} (d’après [[Spock (Star Trek)|Spock]]), la tentative de contact échoue. L’insistance des «  visiteurs  » s’avère alors menaçante pour la Terre, la sonde émettant un rayonnement ionisant toute l'atmosphère et coupant toute communication humaine. Pour empêcher le pire, l’équipage de l’''[[{{USS |Enterprise (|NCC-1701)]]''}}, à bord d'un vaisseau sidéral volé aux [[Klingon]]s lors de ''[[Star Trek 3 : À la recherche de Spock|Star Trek III]]'', remonte le temps jusqu'au {{XXe siècle}} pour en ramener un couple de baleines à bosse, et sauver la Terre de la destruction.
* Dans son [[roman (littérature)|roman]] de 1878 ''[[Un capitaine de quinze ans]]'', [[Jules Verne]] décrit la jubarte et sa chasse.
* Dans la série télévisée [[Océane (série télévisée)|Océane]], une baleine à bosse mâle nommée "Jarli" ("Charley" dans la version originale) est la compagne de l'héroïne Néri.
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{{Article audio|fichier 1=Fr-baleine_a_bosse.ogg|date=4 avril 2011|oldid=63364918}}
=== Bibliographie ===
* {{en}} ''Temporal variability in features used to photo-identify humpback whales (Megaptera novaeangliae)''. Blackmer, A. L., S. K. Anderson and M. T. Weinrich. 2000. Marine Mammal Science 16:338–354.
* {{en}} ''The Emergence of Whales: Evolutionary patterns in the Origin of Cetacea. J.G.M. Thewissen (ed). Plenum, New York.''
* {{en}} ''Humpback Whales''. Phil Clapham. 1996. {{ISBN|0948661879}}
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=== Références taxonomiques ===
* {{ADW|Megaptera_novaeangliae|''Megaptera novaeangliae''}}
* {{INPNCatalogueofLife |60867 3YWY2 | ''Megaptera novaeangliae'' (Borowski, 1781) | consulté le=1015 décembre juillet2020 2014}}
* {{ITISINPN|18053060867|''Megaptera novaeangliae'' (Borowski, 1781)|consulté le=10 juillet 2014}}
* {{NCBIITIS|9773180530|''Megaptera novaeangliae'' (Borowski, 1781)}}
* {{MSW|14300027|Megaptera novaeangliae Borowski, 1781}}
* {{TPDBNCBI|706859773|''Megaptera novaeangliae'' (Brisson 1762)}}
* {{ARKive GESTPDB|mammals70685|''Megaptera| novaeangliae'' (Brisson 1762)}}
* {{Tolweb|Megaptera novaeangliae}}
* {{WRMS espèce|137092|Megaptera novaeangliae|(Borowski, 1781)}}
* {{CatalogueofLife espèce|Megaptera|novaeangliae|(Borowski, 1781)}}
 
=== Liens externes ===
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* {{Dictionnaires}}
* {{Bases}}
* {{NCBI|9773|''Megaptera novaeangliae''}}
* {{ARKive GES|mammals|Megaptera|novaeangliae}}
* {{CITES species+|3052|Megaptera novaeangliae|(Borowski, 1781)|consulté le=15 mai 2015}}
* {{CITES fr|4303|''Megaptera novaeangliae''|consulté le=15 mai 2015}}
* {{UICN|13006|''Megaptera novaeangliae'' (Borowski, 1781)|consulté le=15 mai 2015}}
* {{fr}} [http://www.cetaces.org Le Groupe de Recherche sur les Cétacés]
* {{lien web|url=http://recherchespolaires.veille.inist.fr/spip.php?article357|site=recherches polaires|titre=La migration des baleines à bosse dans l’océan Austral|éditeur=[[Centre national de la recherche scientifique|CNRS]]|date=4 septembre 2008|brisé le = 2023-10-27}}
* sur le site officiel du [http://www.pac.dfo-mpo.gc.ca/comm/publications/whalesdpbook/featuredspecies/humpbackwhale_f.htm Ministère des Pêches et des Océans du Canada]
* [http://www.cetace.info/baleine_a_bosse.php Fiche détaillée de la baleine à bosse du site cétacé.info]
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{{Palette|Cetacea}}
{{Portail|cétacés|Conservation de la nature|biologie marine|mammifères}}
 
{{Article de qualité contesté|oldid=24474369|date=2 janvier 2008}}
 
[[Catégorie:Cétacé (nom vernaculaire)]]
[[Catégorie:Balaenopteridae]]
[[Catégorie:Mammifère décrit en 1781]]
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