« Maxime Weygand » : différence entre les versions

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Durant la guerre, il a l'occasion de se rendre en Belgique comme membre d'une délégation militaire française pour y rencontrer le roi des Belges [[Albert Ier (roi des Belges)|Albert {{Ier}}]] et sa famille, à [[La Panne]] où siège l'état-major belge durant toute la guerre.
À cette occasion, on cite une phrase du roi Albert apprenant qu'il allait rencontrer Weygand dans un repas organisé par la reine : {{Citation|Ah, alors nous serons en famille}}. Mais, quant à l'origine de Weygand, rien n'a résulté de cette rencontre ni d'autres entrevues avec la famille royale belge. Du moins, Weygand n'a pas retiré d'information de ces rencontres qui furent, semble-t-il, exclusivement militaires si l'on s'en remet à ses mémoires.
[[Fichier:Waffenstillstand gr.jpg|vignette|Tableau représentant la signature de l’armistice de 1918 dans le [[Wagon de l'Armistice|wagon-salon du Maréchal Foch]]. Weygand est assis derrière la table à droite.<br>Debout, à sa droite se tient le maréchal Foch puis les amiraux britanniques [[Rosslyn Wemyss|Wemyss]] et {{Lien|trad=George Hope (Royal Navy officer)|fr=[[George Hope|texte=Hope}}]] et debout le capitaine de la Royal Navy {{Lien|langue=en|trad=Jack Marriott|fr=Jack Marriott (officier britannique)|texte=Marriot}}. Devant, le ministre d'État allemand [[Matthias Erzberger]], à sa gauche, avec le casque, le général major [[Detlof von Winterfeldt|von Winterfeldt]] de l’armée impériale, le comte [[Alfred von Oberndorff]] des Affaires étrangères et le capitaine de vaisseau [[Ernst Vanselow]] de la Marine impériale]]
En [[mai 1917]], après l'[[Bataille du Chemin des Dames|échec du général Nivelle]], [[Philippe Pétain|Pétain]], nouveau commandant en chef, rappelle Foch en tant que chef d'État-Major général. Weygand devient l'un des sous-chefs d'État-Major et est promu [[général de division]] ([[Grade à titre temporaire|à titre temporaire]]). Avec Foch, il prend part à la {{lienLien|langue=it|trad=Conferenza di Rapallo|fr=conférence de Rapallo}}, le 6 et {{date-|7 novembre 1917}}, tenue pour soutenir le front italien après la [[Bataille de Caporetto|défaite de Caporetto]], au cours de laquelle les Alliés décident de créer un Conseil supérieur de guerre interallié. <br>À la suite de la [[Réunion de Doullens|réunion tenue à Doullens]] dans la Somme le {{date-|26 mars 1918}}, lorsque le commandement en chef des armées alliées, avec le titre de [[généralissime]], est confié à Foch, son collaborateur direct est nommé au poste essentiel de [[major général#France|major général]] des armées alliées. Les 8, 9 et {{date|10 novembre 1918}}, Weygand seconde Foch aux négociations d'[[Armistice de 1918|armistice]] et donne lecture aux Allemands des conditions de celui-ci, dans la [[Clairière de l'Armistice|clairière de Rethondes]], dans ce qui deviendra le [[wagon de l'Armistice]].
 
Weygand est ainsi un rare exemple dans l'histoire de l'armée française de l'ascension aux plus hauts degrés de la hiérarchie d'un officier n'ayant pas commandé en chef au front, ce qui sera souligné par le général [[Charles de Gaulle|de Gaulle]] dans ses ''[[Mémoires de guerre]]''<ref name="cdgl'appel">[[Charles de Gaulle]], ''Mémoires de guerre – L'Appel : 1940-1942'' (Tome I), éd. Plon, Paris, 1954 ; rééd. Pocket, 1999 (nouvelle édition 2007) {{nobr|440 p.}} (texte intégral) {{ISBN|2266095269|978-2-266-09526-6}}, {{p.}}53-56.</ref>.
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Néanmoins, les historiens français soulignent que les nombreux officiers français de sa « mission », rompus au combat, encadrèrent et instruisirent une grande part de l'armée polonaise et contribuèrent à sa réorganisation, sans parler de l’aviation polonaise, dont nombre de pilotes étaient français{{refnec}} ou américains. Quant à Weygand, ils lui coattribuent, avec le général [[Tadeusz Rozwadowski]] et, dans une moindre mesure, Piłsudski, la paternité du plan de bataille. En particulier, l'axe de la contre-offensive, du sud vers le nord, exploitant la décision de [[Semion Boudienny|Boudienny]] de bifurquer vers le sud, allégeant ainsi la pression sur Varsovie, est de son fait.
[[Fichier:Gare de l'Est - arrivée du général Weygand au retour de Pologne.jpg|vignette|Le général Weygand de retour de Pologne, 1920.]]
Weygand a ainsi pu imposer ses vues ou, tout du moins, Piłsudski les a-t-il pour partie intégrées dans son plan, rejetant toutefois l'idée d'une attaque dans le secteur de [[Siedlce]]. Le plan final serait donc de la main de Piłsudski, approuvé par Rozwadowski et Weygand. Dès lors, Weygand est chargé de la conception de la défense de Varsovie, domaine dans lequel il excelle ; afin de mettre en œuvre ses vues et d'aider les Polonais, il exige du général Henrys d'une part l'envoi des conseillers français non seulement au niveau divisionnaire, mais de le pousser au niveau régimentaire, et d'autre part des appuis spécifiques pour l'établissement de fortifications et l'amélioration des positions d'artillerie. Il suggère également de placer le nord du front sous le commandement du général [[Józef Haller]], alors en disgrâce, et de confier le commandement du sud du front à [[Władysław Sikorski]] ; Piłsudski retient ces suggestions<ref name="colloque">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Céline|nom1=Gervais|titre=La Guerre polono-soviétique, 1919-1920|lieu=Lausanne|éditeur=[[Éditions L'Âge d'Homme|L'Âge d'Homme]]|année=1975|pages totales=145|isbn=2-7204-0104-8}}. Actes du colloque de l'[[Institut d'études slaves]] de Paris du {{Date|4|mai|1973}}. Discussion après l'intervention portant sur « le rôle du général Weygand pendant la bataille de Varsovie » menée par le colonel Pierre Le Goyet ; échange avec le général polonais {{liensubst:Lien/Conversion automatique|fr=Józef Jaklicz|lang=pl}}, {{p.|38-40}}.</ref>.
 
Le rôle de la mission militaire interalliée est difficile à appréhender : chargée d'un rôle de conseil et de formation et non d'unité combattante, elle a certainement contribué à améliorer les compétences de l'armée polonaise.
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Dans les années 1930, Maxime Weygand, qui votera pour [[Charles Maurras]] à l’Académie française, est un proche de l’[[Action française]] mais son légalisme l’empêche de manifester publiquement son accord avec Maurras<ref>[[Stéphane Giocanti]], ''Maurras – Le chaos et l'ordre'', éd. Flammarion, 2006, {{p.}}369.</ref>.
 
Il entre au comité directeur du « Rassemblement national pour la reconstruction de la France » après la victoire du [[Front populaire (France)|Front populaire]] en 1936, aux côtés de [[Bernard Faÿ]], le médecin-général [[Jules Emily]] ou l'Académicien [[Abel Bonnard]]. Ce cercle de pensée a été fondé en février 1936 par [[René Gillouin]], [[Gaston Le Provost de Launay]] et [[Lucien Souchon]], son secrétaire général. Il publie des documents contre le [[Front populaire (France)|Front populaire]] et le communisme, et tient quelques rares conférences auxquelles Weygand assiste en 1937-1938. Interrogeant Weygand pour la commission d’instruction de la [[Haute Cour (France)#Haute Cour de justice (Gouvernement provisoire de la République française)|Haute Cour de justice]] en [[1946 en France|1946]], un commissaire de la police judiciaire résumera ainsi son témoignage : {{Citation|En résumé, cinq ou six intellectuels se réunissaient mensuellement pour étudier diverses questions d’ordre national. Le résultat de leurs études était livré à la méditation de quelques personnes fournissant à l’association les moyens matériels de subsister. Est-ce bien ainsi qu’il faut résumer votre audition ? }}. {{Citation|Oui, à cela près que je n’étais pas un intellectuel}} corrigea Weygand. Selon le général, les travaux de l’association {{Citation|portaient sur des questions éducatives et sociales}}, en premier lieu, et sur des questions sociales et économiques<ref>''Le Temps'', 30-5-1936 ; ''Le Journal des débats'', 19-2-1937, Gérard Chauvy, ''Le drame de l’armée française'', Pygmalion, 2010 (il cite le témoignage de Weygand du 16 avril 1946), Jacques Nobécourt, ''Le Colonel de La Rocque'', Fayard, 1996</ref>. Parmi les patrons ayant financé ce groupement, on trouve l'industriel vosgien du textile [[Georges Laederich]], qui distribue un temps les Cahiers du Rassemblement à une partie de son personnel, le Marseillais Bernard du Perron de Revel, des raffineries de sucre Saint-Louis, et Marcel Doligez, patron d'une entreprise du textile de [[Tarare (Rhône)|Tarare]] dans le Rhône, les Ets Champier. Ils ont rencontré Weygand à son domicile en mars 1937 et de cette réunion est sortie l'idée de financer l'association<ref>Jean-François Colas, ''Georges Laederich (1898-1969) : le combat d'un industriel vosgien contre le Front populaire et le communisme, 1934-1939'', dans les ''Annales'' de la Société d'émulation du département des Vosges, 2018, {{p.|58-59}}</ref>. Elle aurait été mise en sommeil en 1938 à la suite d'une rupture entre Weygand et Bonnard<ref>Selon Jacques Weygand, ''Weygand, mon père'', op. cit., {{p.|257-258}}). Mais selon lui, le Rassemblement national était un groupement fondé à Paris en 1937, une association vouée à la promotion sociale et à la formation professionnelle. </ref>.
 
Il est administrateur de [[Suez (entreprise, 1858-2008)|Suez]], privilège jamais accordé jusque là un militaire. Il y rejoint l'ancien président de la République [[Gaston Doumergue]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Pertinax|titre=Les fossoyeurs T II|lieu=New York|éditeur=Editions de la maison française|année=1943|pages totales=316|passage=page 25}}</ref>.
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Le général se passionne dans les années 1930 pour les questions d'éducation. Membre actif du [[Cercle Fustel de Coulanges]], il signe des articles dans ses cahiers et il fait publier en 1937 un livre intitulé ''Comment élever nos fils ?''. Il s'en prend notamment aux instituteurs qui {{Citation|(s'élèvent) contre l'ordre social existant et se [montrent] rebelles à l'idée de patrie}}<ref>[http://mnesys-viewer.archives-finistere.fr/accounts/mnesys_cg29/datas/medias/collections/bibliotheque/presse/4MI045/FRAD029_4MI_045_1936_01_03_001_1936_01_31_004.pdf Allocutions de Weygand à un dîner de la Belle France et à un dîner du comité Dupleix-Bonvalot]. Cf. aussi: [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5410548s/f131.image.r=%20Dupleix%20Bonvalot%20%20.langFR ''Revue des questions coloniales et maritimes'', octobre-novembre 1935 : dîner du comité Dupleix-Bonvalot sur « la grande pitié de l'école en France »].</ref>.
 
Il soutient le Centre d’action et de propagande nationale à l’école, dirigé par le général René Madelin, directeur de la revue mensuelle ''La Belle France'', qui accueille alors des articles de Weygand, Bonnard, Faÿ (Weygand fait partie de son comité de patronage avec le maréchal Pétain, les généraux Gamelin et Brécard, des Académiciens), et qui publie aussi un périodique, ''L’Instituteur national''<ref>Cf. Jean-Michel Barreau, ''Vichy contre l’école de la République'', Flammarion, 2001.</ref>. Weygand a discuté d'éducation avec Georges Laederich, qui lui demande conseil en 1938 alors que le général a rompu avec le Centre de Madelin et que Laederich, abonné de ce Centre, cherche un autre groupement plus actif pour les instituteurs vosgiens de droite<ref name="Jean-François Colas 1969">Jean-François Colas, ''Georges Laederich (1898-1969) : le combat d'un industriel vosgien contre le Front populaire et le communisme, 1934-1939'', op. cit., {{p.|81}} </ref>. Weygand figure ensuite en 1938 au comité directeur de l’Association des Amis de l’école française, liée au journal ''L’École française'' et au Rassemblement national, et financée par Georges Brabant. Il y siège aux côtés notamment de [[René Gillouin|Gillouin]]. L'association est rebaptisée en 1939 Les Amis de l’Éducation française<ref>Jean-Michel Barreau, op. cit.</ref>{{,}}<ref> name="Jean-François Colas, ''Georges Laederich (1898-1969) : le combat d'un industriel vosgien contre le Front populaire et le communisme, 1934-1939'', op. cit., {{p.|81}} <"/ref>..
 
Il appuie les diverses initiatives qui veulent développer le [[Compagnons de Jeanne d'Arc|culte de Jeanne d'Arc]] à [[Domrémy]], dans les Vosges.
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Au dernier Conseil des ministres du [[gouvernement Paul Reynaud|gouvernement Reynaud]], Weygand contribue à faire échouer le projet d'[[union franco-britannique]] proposé depuis Londres par [[Winston Churchill]] et [[Jean Monnet]], et fait pression pour qu'une décision soit prise rapidement au sujet de l'armistice<ref>[[Éric Roussel]], ''Le Naufrage'', Gallimard, 2009, {{p.}}41-42.</ref>. De plus en plus isolé, Paul Reynaud démissionne auprès du président Lebrun au soir de ce {{date-|16 juin}} et lui recommande Philippe Pétain pour former le [[Gouvernement Philippe Pétain|nouveau gouvernement]]. Pétain annonce le {{date-|17 juin}} que la France s'informe par l'intermédiaire de l'Espagne des conditions d'armistice émises par l'Allemagne et déclare à la radio qu'{{Citation|il faut cesser le combat}} (alors que des troupes démoralisées se battent toujours). Le même jour, Weygand est nommé ministre de la Défense nationale. Charles de Gaulle, sous-secrétaire d'État sous Reynaud, perd son portefeuille ; il accompagne Spears en Angleterre alors que celui-ci cherche à recruter des hommes politiques français de premier plan pour continuer la lutte auprès de l'Angleterre.
 
{{Référence incomplètenon conforme|Avant d'engager des négociations d'armistice, Weygand prend deux décisions : il ordonne le transfert au profit du [[Royaume-Uni]] de tous les contrats d'armement passés par la France auprès des industries d'armement américaines, ainsi que la livraison dans les ports britanniques de tous les armements en cours d'acheminement, alors que les ports français étaient sous contrôle allemand<ref>[[Jean Monnet]], ''Mémoires''.</ref>|date=avril 2015}}, {{Référence incomplètenon conforme|puis le transfert en Afrique du Nord de tous les avions en état de vol, soit {{nombre|600|appareils}}, pour une éventuelle reprise des combats<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Bernard Destremau]]|titre=Weygand|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Perrin|Perrin]]|année=1999|isbn=}}.</ref>|date=avril 2015}} ; en effet il ne cessera de répéter tout au long de la guerre que l'armistice est {{citation|un arrêt momentané des combats}}.
 
En tant que nouveau ministre de la Défense<ref>[[gouvernement Philippe Pétain]] et [[gouvernement Pierre Laval (5)]].</ref>, Weygand donne à la délégation française dirigée par le général [[Charles Huntziger|Huntziger]], avant son départ pour [[Clairière de l'Armistice|Rethondes]]<ref name=jackel>{{de}} {{fr}} [[Eberhard Jäckel]], ''Frankreich in Hitlers Europa – Die deutsche Frankreichpolitik im Zweiten Weltkrieg'', Deutsche Verlag-Anstalg GmbH, Stuttgart, 1966 ; traduction : ''La France dans l'Europe de Hitler'' (préface de [[Alfred Grosser]], traduction de Denise Meunier), éd. Fayard, coll. {{Citation|Les grandes études contemporaines}}, 1968, {{nobr|554 p.}}, {{p.}}63-65.</ref>, des instructions concernant la Flotte et son maintien sous contrôle français<ref name=jackel/>. Ayant pris connaissance des [[armistice du 22 juin 1940|conditions d'armistice]] édictées par les Allemands, Huntziger en rend compte à Weygand, le {{date|21|juin|1940}} à {{heure|20|}}, au cours d'un long entretien téléphonique où il dicte le texte intégral de la convention, aussitôt transmise au Conseil des ministres réuni à [[Bordeaux]]<ref name=jackel/>. Lors des pourparlers qui se déroulent toute la journée du 22, entrecoupés de nouvelles communications téléphoniques entre Huntziger et Weygand, la délégation française ne peut obtenir que deux modifications : l'article 5 sur la livraison des avions militaires et l'article 17 sur les transferts de valeurs et de stocks, sont amendés<ref name=jackel/>. Les Allemands refusent toute autre concession, en dépit des protestations françaises, en particulier sur l'article 19 concernant le droit d'asile et sur l'Italie (la France n'ayant pas été vaincue [[Bataille des Alpes|dans les Alpes]])<ref name=jackel/>. À la suite de l'ultimatum reçu à {{heure|18|34}} du chef de la délégation allemande, le général [[Wilhelm Keitel|Keitel]], Weygand transmet à Huntziger, à {{heure|18|39}}, l'ordre de signer l'armistice{{sfn|Schiavon|2018|p=400}}.
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En particulier, il fait appliquer les [[Lois sur le statut des Juifs du régime de Vichy|lois raciales décidées par le gouvernement de Vichy]], notamment celles qui excluent les Juifs de la fonction publique, de presque toutes les activités privées et de l'université, et qui placent leurs biens sous séquestre.
 
Mais il va plus loin que le [[régime de Vichy]], en excluant, sans aucune loi, les enfants juifs des écoles et lycées, avec l'appui du recteur [[Georges Hardy (historien)|Georges Hardy]]. Il instaure en effet, par une simple note de service {{numéro}}343QJ du {{date-|30 septembre 1941}}, un {{langlangue|la|numerus clausus}} scolaire excluant la quasi-totalité des enfants juifs des établissements publics d'enseignement, y compris des écoles primaires, {{Citation|par analogie avec la législation de l’Enseignement supérieur}}, alors que des mesures semblables n'avaient pas été prises en métropole.
 
Il interdit la franc-maçonnerie, et enferme, avec l'appui de l’amiral [[Jean-Marie Charles Abrial|Abrial]], dans des camps de prisonniers du [[Géographie de l'Algérie#Sud|Sud de l'Algérie]] et du [[Maroc]], les volontaires étrangers de la [[Légion étrangère]], les opposants au régime, réels ou présumés, et des réfugiés étrangers sans contrat de travail (bien que régulièrement entrés en France).
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Il prend position pour l'Algérie française<ref>''Le Monde'', 27/11/1957, « Et maintenant ? »</ref>. Il s'en prend implicitement au général de Gaulle en octobre 1959 dans une déclaration à la presse : {{Citation|Ni la Constitution de la République française, ni les principes d'indivisibilité et de souveraineté sur lesquels elle repose, n'autorisent qui que ce soit à porter atteinte à l'intégrité du territoire national}}<ref>''Le Monde'', 7/10/1959.</ref>. Ce militaire légaliste s'oppose à la [[Semaine des barricades]] de {{date-|janvier 1960}} : {{Citation|ce fut une folle aventure, d'où ne pouvait sortir que du mal}}, déclare-t-il lors d'une conférence donnée à l'Institut catholique sur l'armée<ref>''Le Monde'', 19/5/1960.</ref>. En {{date-|juin 1962}}, il sort du silence auquel il s'était astreint pour prendre position en faveur des [[Harki]]s : {{Citation|Si nous abandonnons sans dire mot à leur sort affreux les musulmans d'Algérie qui ont fait foi à la parole donnée au nom de la France, l'honneur de notre pays sera perdu}}<ref>[https://www.lemonde.fr/archives/article/1962/06/16/le-general-weygand-des-milliers-de-musulmans-fideles-a-la-france-ont-ete-massacres-depuis-le-cessez-le-feu_2367229_1819218.html?xtmc=general_weygand&xtcr=320 ''Le Monde'', 16/6/1962].</ref>. Il figure ensuite au comité de patronage de l'Union française pour l'amnistie<ref>[https://www.lemonde.fr/archives/article/1964/12/18/l-union-francaise-pour-l-amnistie-une-comedie_2123607_1819218.html?xtmc=general_weygand&xtcr=291 ''Le Monde'', 18/12/1964].</ref>. Et à celui du pèlerinage de Chartres initié par le [[colonel Rémy]] en 1963, bien qu'il ait failli refuser d'y figurer car il ne voulait pas s'associer à un événement qui aurait pu être favorable au général de Gaulle :
{{citation bloc|S'il s'agit de réconciliation avec l'homme le plus trompeur et le plus malfaisant qui ait gouverné la France, je n'en suis pas. J'ai le sentiment d'avoir pardonné chrétiennement les injures et le mal faits à ma personne. Mais je lui pardonne nullement ses mensonges, son escroquerie historique, et tout le mal et tout l'immense dommage fait à la France dans les domaines des politiques intérieure et extérieure<ref>Philippe Kerrand, ''L'étrange colonel Rémy'', Champ Vallon, 2020</ref>.}}
 
Ses prises de position sont publiées aussi bien dans la vénérable ''[[Revue des deux Mondes]]'', fief de la droite académique à laquelle il appartient, que dans ''Le Monde'', par exemple en 1956 sur le refus {{Citation|d'éliminer l'emploi de l'énergie nucléaire à des fins militaires}} car il s'agit d'{{Citation|une question de vie ou de mort}}<ref>''Le Monde'', 30/1/1956, Weygand, « L'Euratom ». Cf. aussi ''Le Monde'', 6/3/1958, « Réflexions personnelles par le général Weygand », 27/11/1957, « Et maintenant ? »</ref>, la revue ''Fédération''<ref>[http://www.cvce.eu/content/publication/2005/2/2/e698c20f-a575-4dd0-8bb9-7177e88c364b/publishable_fr.pdf ''Fédération'', juin 1953, « Pour ou contre l'armée européenne », avis de Weygand].</ref> ou l'hebdomadaire néo-royaliste ''[[La Nation française]]''<ref>[https://www.lemonde.fr/archives/article/1958/02/28/une-declaration-du-general-weygand_2296016_1819218.html?xtmc=general_weygand&xtcr=374 ''Le Monde'', 28/2/1958].</ref>.
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