« Attaque de Pearl Harbor » : différence entre les versions

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| date = {{date|7|décembre|1941}}
| lieu = [[Pearl Harbor]], [[Hawaï]]
| issue = Victoire tactique japonaise<br />Déclenchement de la [[guerre du Pacifique]] et entrée des États-Unis dans la [[Seconde Guerre mondiale ]]
| combattants1 = {{USA (1912-1959)-d}} [[États-Unis]]
| combattants2 = {{Empire du Japon}}
| commandant1 = Amiral{{USA (1912-1959)-d}} [[Husband Kimmel]]<br />Général{{USA (1912-1959)-d}} [[Walter Short]]
| commandant2 = Amiral[[Fichier:Flag of Japan (1870–1999).svg|20px|bordure]] [[Isoroku Yamamoto]] <br /> Amiral[[Fichier:Flag of Japan (1870–1999).svg|20px|bordure]] [[Chuichi Nagumo]]
| forces1 = 8 [[cuirassé]]s<br />6 [[croiseur]]s<br />29 [[destroyer]]s<br />9 sous-marins<br />~390 avions
| forces2 = 6 [[porte-avions]]<br />2 [[cuirassé]]s<br />3 [[croiseur]]s<br />9 [[destroyer]]s<br />441 avions<br />5 [[sous-marins de poche]]
| pertes1 = 2 cuirassés et un bateau cible coulés<br />6 cuirassés endommagés<br />5 autres navires diversement endommagés<br />188 avions détruits<br />128 avions endommagés<br />{{nombre|2403|tués}} ou disparus
| pertes2 = 29 avions détruits<br />55 aviateurs tués<br />4 [[sous-marins de poche]] coulés, un pris par l'ennemicapturé<br />9 sous-mariniers tués<br />1 sous-marinier capturé
| batailles = {{Seconde Guerre mondiale-Guerre du Pacifique}}
| géolocalisation = Océan Pacifique/Hawaï/Oahu/Océanie
}}
 
L’L''''attaque de Pearl Harbor''' est une attaque surprise menée par les [[Service aérien de la Marine impériale japonaise|forces aéronavales japonaises]] le {{date|7| décembre| 1941}} contre la [[Base navale de Pearl Harbor|base navale américaine de Pearl Harbor]] située sur l’îlel'île d’d'[[Oahu]], dansà le[[Hawaï]], ancien [[Territoire non incorporé des États-Unis|territoire américain non incorporé]], devenu un d’[[HawaïÉtats des États-Unis|État fédéré américain]]. Autorisée par l'[[empereur du Japon]] [[Hirohito]], elle vise à détruire la [[United States Pacific Fleet|flotte du Pacifique]] de l’l'[[United States Navy|US Navy]] située dans la baie de [[Pearl Harbor]]. Cette attaque provoque l'entrée des [[États-Unis]] dans le [[Seconde Guerre mondiale|conflit mondial]].
 
L’anéantissementL'anéantissement de la principale flotte américaine doit permettre à l’l'[[empire du Japon]] de continuer à établir sa « [[sphère de coprospérité de la Grande Asie orientale]] » en privant les Américains des moyens de s'y opposer militairement ; c'est aussi une réponse aux sanctions économiques prises par [[Washington (district de Columbia)|Washington]] en {{date-||juillet| 1941}}, contre sa [[expansionnisme du Japon Shōwa|politique impérialiste]], après l'invasion [[GuerreSeconde guerre sino-japonaise|invasion (1937-1945)|de la Chine]] et [[Invasion japonaise de l'Indochine|de l'[[Indochine française]] dans le cadre de l’l'[[expansionnisme du Japon Shōwa]].
 
L'attaque, dirigée par le général [[Hideki Tōjō]], est lancée le dimanche {{date-|7 décembre 1941-}} à {{heure|7|48}} par le Serviceservice aérien de la Marine impériale japonaise contre la flotte américaine du [[Océan Pacifique|Pacifique]] et les forces stationnées sur place. Elle est conduite en deux vagues aériennes parties de six [[porte-avions]] impliquant plus de {{nombrenb|400| avions}}. En moins de vingt-quatre heures, l'empire du Japon [[Bataille des Philippines (1941-1942)|attaque également les États-Unis aux Philippines]] et engage les hostilités avec le [[Royaume-Uni]], en [[Bataille de Hong Kong|envahissant Hong Kong]] et en [[BatailleCampagne de la Malaisie|débarquant en Malaisie]].
 
Les pertes américaines sont importantes : {{nombrenb|2403| morts}} et {{nombrenb|1178| blessés}}. Mais seulement deux [[cuirassé]]s sont détruits (le troisième n'étant qu'un bateau cible) ainsi que {{nombrenb|188| avions}}. Les seize autres navires endommagés sont remis en état dans les mois qui suivent (dont onze avant la fin de 1942). Parmi les navires endommagés figurent six [[cuirassé]]scuirassés, trois [[croiseur]]s, quatre [[destroyer]]s. Les trois porte-avions du Pacifique, alors absents de Pearl Harbor, demeurent intacts. Les Japonais perdent {{nombrenb|64| hommes}}, {{nombrenb|29| avions}} et cinq [[sous-marin de poche|sous-marins de poche]] ; un marin est capturé.
 
Aux États-Unis, cette attaque reste un des événements les plus marquants de l'[[Histoire des États-Unis|histoire du pays]] et est synonyme de désastre national {{incise|chaque année le drapeau est [[miseDrapeau en berne|mis en berne]] le {{date|7 décembre|stop}}}}. Les historiens ont mis en évidence l’audacel'audace du plan de l’amirall'amiral [[Isoroku Yamamoto]], le manque de préparation et les négligences américaines. Le rôle du [[présidentPrésident américaindes États-Unis|président]] [[Franklin Roosevelt|Delano Roosevelt]] reste un sujet de polémique.
 
== Contexte ==
[[Fichier:Meiji tenno1.jpg|thumbvignette|upright|L'[[empereur Meiji]].]]
{{Article détaillé|Expansionnisme du Japon Shōwa|Empire du Japon|Seconde Guerre mondiale}}
Pendant l’l'[[ère Meiji]] ([[1868]]-[[1912]]), l’l'[[empire du Japon]] s’engageas'engage dans une période de [[croissance économique]], politique et militaire afin de rattraper les puissances occidentales. Cet objectif s’appuyaits'appuie également sur une stratégie d’expansion territoriale en Asie orientale qui devaitdoit garantir au Japon son approvisionnement en [[Matière première|matières premières]] indispensables à son développement.
 
L’L'[[Expansionnisme du Japon Shōwa|expansionnisme nippon]] se manifestamanifeste dès la fin du {{XIXe siècles-|XIX}} et au début du {{XXe siècles-|XX}} avec l’annexionl'annexion de l’îlel'île de [[Île de Taïwan (île)|Formose]] ([[1895]]), du Sud de l’îlel'île de [[Sakhaline]] ([[1905]]) et de la [[Corée]] ([[1910]]). Pendant la [[Première Guerre mondiale]], le Japon s’emparas'empare des [[Empire colonial allemand|possessions allemandes]] d’Extrêmed'Extrême-Orient et du Pacifique et gagnagagne des parts de marché au détriment des Européens et des Américains présents dans la région. Après 1920, la croissance économique nipponne ralentit et le chômage augmentaaugmente ; l’industriel'industrie souffritsouffre du manque de matières premières et de débouchés{{sfn|Bernstein|Milza|1996|p=225}}.
 
Dans l’l'[[entre-deux-guerres]], l’archipell'archipel se dotadote d’uned'une [[marine impériale japonaise|marine de guerre]] moderne. La [[Grande Dépression]] des [[années 1930]] n’épargnan'épargne pas l’l'[[économie du Japon]]. Aux effets de la [[crise économique]] s’ajoutas'ajoute une montée des [[nationalisme|nationalistes]] et des militaires au cours de l'[[ère Shōwa (1926-1989)|ère Shōwa]]. L'[[Armée impériale japonaise]] envahit la [[Mandchourie]] en 1931 et ce territoire devintdevient l'[[État fantoche]] du [[Mandchoukouo]]. Le Japon pritprend ensuite progressivement le contrôle d'autres régions de la [[Chine]]. En 1937, le [[Guerre sino-japonaise (1937-1945)|Japon envahit le reste]] de la Chine à partir de [[Shanghai]] sans toutefois déclarer officiellement la guerre.
 
=== La dégradation des relations entre Tokyo et Washington ===
[[Fichier:Hirohito wartime.jpg|thumbvignette|leftgauche|upright|L'[[empereur Shōwa]].]]
[[Fichier:Osami Nagano.jpg|thumbvignette|leftgauche|upright|[[Osami Nagano]], chef d'état-major de la Marine.]]
Les conquêtes nipponnes en Asie orientale menaçaientmenacent les intérêts américains et Washington intervintintervient contre le Japon, sans aller jusqu’àjusqu'à la confrontationl'affrontement arméearmé. Ainsi, le [[traité de Washington de 1922]] limitalimite le tonnage de la flotte de guerre japonaise au troisième rang mondial. En réponse aux pressions diplomatiques internationales à la suite de l'invasion de la [[Mandchourie]], Tokyo décidadécide de quitter la [[Société des Nations]] en 1933. Entre 1935 et 1937, les États-Unis choisirentchoisissent la non-intervention en promulguant une série de lois sur la [[neutralité (relations internationales)|neutralité]].
 
Le Japon signasigne le [[pacte anti-Komintern]] en 1936. En 1937, le [[président des États-Unis|président]] [[Franklin Delano Roosevelt]] prononçaprononce à [[Chicago]] le ''[[Discoursdiscours de la quarantaine]]'' dans lequel il condamnaitcondamne les [[dictature]]s, y compris celle du Japon. L'année suivante, son ''[[Discours sur l'état de l'Union (États-Unis)|discours sur l'état de l'Union]]'' propose d'augmenter les dépenses militaires. En {{date-|décembre 1937}}, au moment du [[massacre de Nankin]], les avions japonais coulèrentcoulent la [[canonnière (navire)|canonnière]] américaine {{USS|Panay|PR-5|2}} sur le [[Yangzi JiangYangtsé|Yang-tse-Kiang]]{{sfn|Binoche|2003|p=185}}. Washington obtintobtient des excuses mais la tension montamonte rapidement entre les deux pays. En 1939, le gouvernement américain mitmet fin au traité de commerce signé en 1911, prélude à l’l'[[embargo]] commercial.
 
En 1940, l'Empire rejoignitrejoint les forces de l’l'[[Axe Rome-Berlin-Tokyo|Axe]] en signant le [[Pacte tripartite]]. La même année, le [[Expansionnisme du Japon Shōwa#Structure militaire|quartier-général impérial]], profitant de la défaite de la France et de l’affaiblissementl'affaiblissement du Royaume-Uni, autorisaautorise l'implantation de bases militaires en [[Indochine française]]. Immédiatement après un accord conclu le {{date-|22 septembre 1940-}} avec le [[gouverneur-généralListe des gouverneurs de l'Indochine Françaisefrançaise|gouverneur-général de l'Indochine française]], le Japon déclenchadéclenche une offensive sur [[Lang Son]] et bombardabombarde [[HaiphongHaïphong]].
 
1941 futest l'année de l’escaladel'escalade entre les deux pays : en {{date-|mai 1941-}}, Washington accordaaccorde son soutien à la Chine par l’octroil'octroi d’un [[prêt-bail]]. À la suite du refus du Japon de se retirer de l'Indochine et de la Chine, à l'exclusion du [[Mandchoukouo]], les États-Unis, le [[Royaume-Uni]] et les [[Pays-Bas]] décrétèrentdécrètent à partir du {{date-|26 juillet 1941}} l’embargo complet sur le [[pétrole]] et l’[[acier]] ainsi que le gel des avoirs japonais sur le sol américain. Cinq mois plus tard, les approvisionnements de pétrole du Japon étaientsont réduits de 90 %{{sfn|Worth, Jr.|1995}}. Le gouvernement japonais, angoissé à l’idée que, tôt ou tard, le pays se retrouveraitretrouvera totalement privé de ces ressources précieuses, réalisaréalise qu’il devaitdoit vite trouver une solution pour se sortir de l’impasse.
 
La conférence impériale tenue le {{date-|6 septembre 1941}} décidadécide qu'une guerre seraitsera entreprise contre les États-Unis et le Royaume-Uni, à moins qu'un accord ne soit trouvé à bref délai avec Washington. Ce compromis reflète les deux courants qui s’opposaients’opposent au sein du gouvernement japonais. [[Fumimaro Konoe]], alors [[Premier ministre du Japon]], pritprend position du côté des négociations avec les États-Unis et, du moins l'espère-t-il l’espérait, de la paix. Soutenu entre autres par l’empereur, il cherchacherche à rencontrer le président Roosevelt début {{date-|août 1941-}}, dans l’optiquel'optique de prouver la bonne foi japonaise, même si la guerre venait à éclater{{sfn|Ian Kershaw|2009|p=478}}. De l’autrel'autre côté, les chefs militaires, comme [[Osami Nagano]], s’opposaients'opposent farouchement à tout ce qui pouvaitpeut retarder l’entréel'entrée en guerre immédiate du Japon{{sfn|Ian Kershaw|2009|p=480}}. D’aprèsD'après leurs estimations, plus la guerre commenceraitcommence tôt et finiraitfinit rapidement, plus les chances de victoire du Japon augmentaientaugmentent{{sfn|Ian Kershaw|2009|p=486}}. Ainsi, c’estc'est l’oppositionl'opposition de ces deux points de vue qui fitfait que, au terme de la conférence impériale du {{date-|6 septembre 1941-}}, le plan choisi futest le suivant : les défenseurs de la diplomatie avaientont quelques semaines pour tenter des négociations pendant que l’onl'on poursuivaitpoursuit les préparatifs pour la guerre, après quoi celle-ci seraitsera déclarée, ce qui déjà à ce stade semblaitsemble être l’issuel'issue la plus probable. Ainsi, la guerre étaitest probable, mais pas nécessairement inévitable, et à ce stade le renoncement des Japonais à leur politique expansionniste auraitpeut pu l’éviterl'éviter{{sfn|Ian Kershaw|2009|p=536}}.
 
L'attaque de Pearl Harbor n'est pas un plan préparé conjointement par l'Allemagne et par le Japon mais une initiative japonaise, les Allemands y ayant vu leur intérêt{{sfn|Harter|2011}}. Le {{date-|16 octobre 1941-}}, le Premier ministre du Japon Fumimaro Konoe démissionnadémissionne de son poste après avoir pris conscience qu’{{citation|[u]n accord avec les États-Unis sur le problème des troupes en Chine étaitest l’uniquel'unique chose qui pûtpeut maintenant arrêter [les préparatifs militaires]. La logique étaitest évidente. Seul un nouveau gouvernement, qui ne seraitsera pas lié par la décision du {{date-|6 septembre 1941-}}, pouvaitpeut enrayer l’élanl'élan vers la guerre{{sfn|Ian Kershaw|2009|p=503}}.}} Il compritcomprend aussi que ses idées ne plaisaientplaisent pas, et préféraitpréfère céder sa place à un militaire{{sfn|Ian Kershaw|2009|p=504}}. Il manifestamanifeste son accord avec le général Tōjō, qui proposapropose alors le prince [[Naruhiko Higashikuni]], un oncle de l'empereur, pour le remplacer. [[Hirohito]] refusarefuse cette candidature, proposée également par les militaires, et choisit plutôt le général [[Hideki Tōjō|Tōjō]], un ferme partisan de la guerre mais également un homme renommé pour sa fidélité envers l'institution impériale{{sfn|Peter Wetzler|1998|p=44}}{{,}}<ref>Paul-Yanic Laquerre, ''Showa, chroniques d'un dieu déchu'', Kindle, 2008, {{p.|54}}.</ref>. Ainsi, malgré sa conviction personnelle, la nomination de Tōjō pouvaitpeut au contraire s’avérer être une dernière chance pour la paix : {{citation|Homme borné, il étaitest lié à l’empereur par un sens de l'obéissance et du devoir à toute épreuve. « Nous ne sommes encore que des humains ; l’empereurl'empereur, lui, est divin, observaobserve-t-il. Je m’inclineraim'inclinerai toujours devant la divinité et la grandeur de Son Excellence. »{{sfn|Ian Kershaw|2009|p=505}}}} Après une discussion avec l’empereur, que l’idéel'idée de partir en guerre inquiétaitinquiète, Tōjō acceptaaccepte de promouvoir autant que possible les négociations, dans un dernier effort pour éviter la guerre et pour satisfaire son souverain.
 
Toutefois, l'arrivée d'un nouveau Premier ministre ne changeachange rien au dilemme qui secouaitsecoue le gouvernement. Lors de la conférence de liaison qui duradure du {{date-|23 octobre 1941-}} au {{date-|1er1 novembre 1941-}}, les options étaientsont claires. Le Japon pouvaitpeut renoncer à la guerre, acceptant ainsi de devenir une puissance de troisième ordre{{sfn|Ian Kershaw|2009|p=511}}, ou renoncer à la paix, et se lancer dans une guerre dont l’issuel'issue étaitest plus qu’incertaine, sachant qu’aprèsqu'après deux ans la victoire devenaitdevient impossible, par manque de pétrole et d’acierd'acier. Ainsi, comme l’expliquel'explique l’historienl'historien Ian Kershaw, {{citation|[l]’alternative étaitest entre la paix dans l’austéritél'austérité au sein d’un monde dominé par l’Amériquel'Amérique ou la guerre assortie d’uned'une défaite probable mais en défendant l’honneurl'honneur national}}{{sfn|Ian Kershaw|2009|p=520}}. Malgré le compromis auquel parvintparvient le gouvernement, c’estc'est-à-dire préparer la guerre tout en continuant les négociations, la guerre étaitest quasiment assurée{{sfn|Ian Kershaw|2009|p=512}}. À ce moment, [[Shigenori Tōgō|Tōgō]], le ministre des Affaires étrangères, proposapropose deux plans de négociations, le plan A et le plan B. Le premier, à l’imagel'image du comportement du Japon depuis le début de l’affaire, étaitest dénué de toute vraie concession. Tōgō lui-même était conscient que le plan A avaita peu de chance de convaincre les Américains et n’enn'en attendaitattend donc pas grand-chose. Le plan B, plus engageant, pourraitpeut quant à lui offrir un terrain pour les négociations, quoiqu’unequoiqu'une bonne partie du gouvernement japonais étaitsoit réticente aux compromis qu’ilqu'il proposaitpropose. En effet, il comportaitcomporte quelques concessions, entre autres concernant la Chine, qui étaitest au cœur des tensions entre Japon et États-Unis, cependant il garantissaitgarantit la paix, bien qu’ellequ'elle ne n’étaitsoit peut-être pas durable. Ainsi, le gouvernement de Tōjō futest contraint d’accepter le plan B{{sfn|Ian Kershaw|2009|p=518}}.
 
De son côté, [[Cordell Hull|Hull]], le [[Secrétaire d'État des États-Unis|secrétaire d’État américain]], après avoir intercepté des informations sur la volonté des Japonais d’attaquerd'attaquer les États-Unis, ne souhaitasouhaite plus trouver un terrain d’entented'entente avec ces derniers. Il repoussarepousse le plan B, qui ne faisaitfait pas assez de concessions selon lui. Roosevelt, quant à lui, cherchaitcherche toujours à gagner du temps et ne fermaitferme pas la porte à la négociation. Mais malgré une certaine bonne volonté du président, le gouvernement américain, convaincu de la mauvaise foi des Japonais, laissarenonce finalement tomber lesaux propositions d’accord, qui pourtant auraient pupeuvent fonctionner{{sfn|Ian Kershaw|2009|p=524}}.
[[Fichier:Takamatsunomiya nobuhito.jpg|thumbvignette|upright|Le prince [[Nobuhito Takamatsu]].]]
Parallèlement à l’échec des négociations avec les États-Unis, les Japonais commencèrentcommencent à préparer l'attaque. Le {{date-|3 novembre 1941-}}, l'amiral [[Osami Nagano]] expliquaexplique en détail à [[Hirohito]] la version finale du plan d'attaque contre Pearl Harbor. Le {{date-|5 novembre 1941}}, l'empereur approuvaapprouve en conférence impériale le plan d'opération pour une guerre contre les États-Unis, le Royaume-Uni et les Pays-Bas prévu pour le début {{date-|décembre 1941-}}{{sfn|Peter Wetzler|1998|p=29, 35 et 39}}{{,}}<ref name="Laquerre5556">Paul-Yanic Laquerre ''Showa, chroniques d'un dieu déchu'', Kindle, 2008, {{p.|55-56}}.</ref>. Le jour même, le quartier-général impérial mitmet en application la décision adoptée à la conférence et ordonnaordonne au commandant en chef de la flotte combinée, l’amiral [[Isoroku Yamamoto]], de mettre en branle la mission sur [[Pearl Harbor]]{{sfn|Michel|2001|p=334}}. Les négociations avec les États-Unis demeurant dans l'impasse, [[Hirohito]] approuvaapprouve finalement le {{date-|1er1 décembre 1941-}} en conférence impériale la guerre de la Grande Asie orientale{{sfn|Peter Wetzler|1998|p=39}}, après que Nagano et le ministre de la Marine [[Shigetaro Shimada]], l'eurentont rassuré la veille sur les chances de succès de l'entreprise en réfutant l'argument du prince [[Nobuhito Takamatsu]] qui jugeaitjuge que la [[Marine impériale japonaise|Marine impériale]] ne pourraitpourra tenir plus de deux ans contre les États-Unis<ref>Herbert Bix, ''[[Hirohito and the Making of Modern Japan]]'', {{p.|430-431}} ; Paul-Yanic Laquerre, ''Showa, chroniques d'un dieu déchu'', Kindle, 2008, {{p.|57}}.</ref>.
{{clr|left}}
 
=== Les forces en présence ===
 
À partir du {{s-|XIX|e}}, la puissance militaire japonaise se renforçarenforce et se modernisamodernise grandement. Pour pallier la hausse du chômage provoquée par la [[Grande Dépression]], le gouvernement multipliamultiplie les commandes d'armement. Les [[dépenses militaires]] augmentèrentaugmentent fortement. Au total, le Japon possédaitposséde en 1941 une quinzaine de [[cuirassé]]s, une dizaine de [[porte-avions]], {{nombrenobr|50| [[croiseur]]s}}, {{nombrenobr|110| [[destroyer]]s}}, {{nombre|80|[[sous-marin]]s}} et quelque {{unité|1350|avions}}{{sfn|Michel|2001|p=340}}. Surtout, le pays comptaitcompte {{nobr|73 millions}} d'habitants<ref name="Bernstein414">S. Bernstein, P. Milza, ''Histoire du {{s-|XX|e}}. […]'', 1996, {{p.|414}}.</ref>{{,}}{{sfn|Michel|2001|p=323}} animés d'une [[patriotisme|fierté patriotique]]<ref>Le [[shintoïsme]] proclame l'origine divine du Japon.</ref> et d'un esprit de sacrifice. Les militaires japonais étaientsont confiants dans la supériorité de leur armée ; en outre, Tokyo étaitest assuré du soutien allemand en cas de contre-attaque des Américains.
 
En 1941, les États-Unis n'étaientne sont pas prêts à entrer en guerre{{sfn|Michel|2001|p=337}}. Certes,Le lepays paysest étaitcertes une puissance démographique ({{uniténobr|132| millions}} d’habitants){{sfn|Michel|2001|p=344}} et industrielle de premier ordre mais son industrie ne tourne pas encore à son plein potentiel. En 1941, l'aviation américaine pouvaitpeut avancer plusieurs milliers d'avions, mais beaucoup étaientsont obsolètes{{sfn|Michel|2001|p=345}}. En 1940, face aux trois millions de soldats japonais, l'[[United States Army]] était en position d'infériorité numérique ({{unité|250000|hommes}}){{sfn|Abbad|1992|p=150}}.
 
Surtout, l’opinion américaine n'étaitn’est pas prête à entrer en guerre<ref name="Bernstein414">S. Bernstein, P. Milza, ''Histoire du {{s-|XX|e}} […]'', 1996, {{p.|414}}.</ref>. Le souvenir de la [[Première Guerre mondiale]] et des soldats américains morts en Europe étaitest encore très présent. Les emprunts contractés par les belligérants auprès des États-Unis n'avaientn’ont pas été remboursés<ref>Jacques Binoche, ''Histoire des États-Unis'', Paris, Ellipses, 2003 {{ISBN|2-7298-1451-5}}, {{p.|182}}.</ref> et beaucoup d'Américains étaientsont [[isolationnisme|isolationnistes]]. Le président [[Franklin Delano Roosevelt]] (1933-1945) ne voulaitveut pas s'aliéner les Américains d'origine allemande, italienne et japonaise. Le [[comité America First]], une association [[pacifisme|pacifiste]] influente, faisaitfait également pression pour maintenir les États-Unis hors de la guerre{{refnec}} .
 
En {{date|janvier 1941}}, Roosevelt promitpromet à [[Winston Churchill]] que son pays [[L'Allemagne d'abord|interviendrait d'abord contre l'Allemagne nazie et non contre le Japon]]<ref name="Bernstein414"/>. Pour soulager le Royaume-Uni dans la [[bataille de l'Atlantique (1939-1945)|bataille de l'Atlantique]], d'{{date-|avril 1941-}} à {{date-|juin 1941}}, trois cuirassés, un porte-avions, quatre croiseurs et deux flottilles de destroyers sont transférés du Pacifique à l'Atlantique (soit 20 % de la flotte du Pacifique) ce qui laisse la supériorité numérique dans la zone à la marine japonaise.
 
=== La base de Pearl Harbor ===
{{Article détaillé|Pearl Harbor}}
[[Fichier:Pearl Harbor looking southwest-Oct41.jpg|vignette|gauche|Vue aérienne de Pearl Harbor le {{date-|30 octobre 1941}}. On y aperçoit le porte-avions {{USS|Enterprise|CV-6}} et cinq cuirassés.]]
[[Fichier:Pearl harbor plain2.png|thumbvignette|Localisation des principaux navires.]]
Pearl Harbor constituaitconstitue la plus grande [[base navale]] américaine dans l'[[océan Pacifique]]<ref>P. Vallaud, ''Témoins de l’Histoire'', 2002, {{p.|211}}.</ref>. Elle se trouvaittrouve sur la côte sud de l’île d’[[Oahu]], dans l’archipel d’[[Hawaï]], {{unité|15|km}} à l’ouest d’[[Honolulu]]. Elle étaitest relativement isolée dans l'océan Pacifique, à {{unité|3500|km}} de [[Los Angeles]] et à {{unité|6500|km}} de [[Tokyo]]. L'île d'Oahu étaitest la plus peuplée de l'archipel hawaïen et se trouvaittrouve sur la route des bases américaines de [[Guam]], [[Wake (atoll)|Wake]] et [[Îles Midway|Midway]]. Au début de la Seconde Guerre mondiale, {{unité|140000|à=180000|Japonais}} résidaientrésident à Hawaï<ref name="Miquel338">P. Miquel, ''La Seconde Guerre mondiale'', 1986, {{p.|338}}.</ref>.
 
La base de Pearl Harbor s'étendaitétend autour d'une [[rade]] peu profonde. L'entrée de cette rade se faisaitfait par un chenal très étroit ({{unité|400|mètres}} de large{{sfn|Michel|2001|p=337}}). La plupart des navires de guerre mouillaientmouillent à l'intérieur de la rade, à l'est et au nord de l'[[île de Ford]]. Trois se trouvaienttrouvent à l’ouest (l’{{USS|Utah|BB-31|6}}, l'{{USS|Raleigh|CL-7|6}} et l'{{USS|Curtiss|AV-4|6}}). Les bâtiments de guerre étaientsont amarrés deux par deux, par souci d'économie et par manque de place.
 
La flotte de guerre américaine du Pacifique, composée alors de la Battle Force, la [[Scouting Fleet|Scouting Force]], la Base Force et de la Amphibious Force<ref>{{en}} [http://www.orbat.com/site/ww2/drleo/013_usa/_41_usn/_usn.html Administrative Order of Battle : 8 / 7 December 1941] - World War II Armed Forces : Orders of Battle and Organizations.</ref> avaientont, le dimanche 7 décembre, {{nombrenobr|86| unités}} dans la base{{sfn|Jean Trogoff |1993|p=267}} : {{nombrenobr|28| destroyers}}, {{nombrenobr|9| croiseurs}}, {{nombrenobr|8| cuirassés}}, {{nombre|4|sous-marins}}, un cuirassé-cible (l’USS ''Utah'') et une trentaine de bâtiments auxiliaires<ref>{{en}} [http://www.history.navy.mil/faqs/faq66-2.htm Ships Present at Pearl Harbor, 0800 7 December 1941] - US Navy (voir archive).</ref>. On comptaitcompte enfin {{nombre|25000|hommes}} sur la base{{sfn|André Kaspi |1997|p=425}} et environ {{nombrenobr|300| avions}} et hydravions de l'[[USAAF]] et de l'[[aéronavale]] dans l’île. Le général [[Walter Short]] étaitest le commandant des forces terrestres tandis que la flotte du Pacifique étaitest sous les ordres de l'amiral [[Husband Kimmel]]. La défense des installations et des ateliers de réparation étaitest assurée par la [[Lutte anti-aérienne|DCA]] et les défenses littorales ainsi que {{unité|35|[[Boeing B-17 Flying Fortress|B-17]]}}{{sfn|André Kaspi |1997|p=425}}.
 
== La stratégie et les plans japonais ==
[[Fichier:Naval Ensign of Japan.svg|thumbvignette|Le drapeau de la marine impériale.]]
{{Article détaillé|Marine impériale japonaise}}
L'objectif de l'attaque étaitest d'anéantir la flotte américaine stationnée à Pearl Harbor afin de conquérir sans difficulté l'[[Asie du Sud-Est]] et les îles de l'océan Pacifique. Le but étaitest de contraindre les forces américaines à quitter Hawaï pour se replier sur les bases de [[Californie]]. Il fallaitfaut par ailleurs réduire en cendres les docks, les ateliers de réparation et le champ de réservoirs contenant les approvisionnements en [[mazout]] pour la flotte du Pacifique, sans oublier les [[aérodrome]]s de [[Wheeler FieldArmy Airfield]] et d'Hickhamde Field[[Hickam Air Force Base]]. Le Japon voulaitveut aussi effacer l’humiliation des sanctions économiques prises par Washington. Les préparatifs de l'attaque furentsont confiés au commandant en chef de la flotte [[Isoroku Yamamoto]].
 
=== Les préparatifs de l'opération ===
[[Fichier:Admiral Isoroku Yamamoto.jpg|thumbvignette|leftgauche|upright|[[Isoroku Yamamoto]].]]
Approuvé officiellement le {{date-|5 novembre 1941}} par Hirohito{{sfn|Peter Wetzler|1998|p=29, 35 et 39}}{{,}}<ref name="Laquerre5556"/>, le plan d’attaque de Pearl Harbor avaita quant à lui été élaboré dès le début de l’année 1941<ref>{{en}} ''Japanese Monograph No. 97 - Pearl Harbor Operations : General Outline of Orders and Plans'', General Headquarters [[Far East Command (États-Unis)|Far East Command]]-Foreign Histories Division. 1950 {{Lire en ligne|lien=http://www.ibiblio.org/pha/monos/097/index.html}}.</ref>{{,}}{{sfn|Jean Trogoff |1993|p=263}}.
 
Ce plan devaitdoit surmonter deux difficultés. Premièrement, l’isolement relatif d’[[Hawaï]] rendaitrend impossible le recours aux navires de guerre classiques. Deuxièmement, les eaux peu profondes de la rade de Pearl Harbor empêchaientempêchent l’utilisation de [[torpille]]s conventionnelles qui auraient explosé sur le fond marin avant d’atteindre leur cible.
 
La stratégie japonaise reprenaitreprend les éléments décisifs de deux batailles sur mer : le premier étaitest l'effet de surprise de l'attaque japonaise menée par l'amiral [[Heihachirō Tōgō]] contre la flotte russe à [[Bataille de Port-Arthur|Port-Arthur]] en février 1904 ; le second étaitest le lancement de plusieurs [[bombardier-torpilleur|bombardiers-torpilleurs]] [[Fairey Swordfish]] depuis un [[porte-avions]] de l'escadre menée par l’amiral britannique [[Andrew Cunningham]] contre la flotte italienne à la [[Bataille de Tarente (1940)|bataille de Tarente]] en novembre 1940<ref>Pierre Royer, « Tarente (1940). Le chef-d'œuvre inconnu », ''Conflits'', {{n°}}8, janvier-mars 2016, p. 36-38.</ref>. La bataille devaitdoit ainsi être décisive, selon le principe du [[Kantaikantai Kessenkessen]] en vigueur dans la marine japonaise depuis le début du siècle.
 
En 1941, l’amiral [[Isoroku Yamamoto]] envoyaenvoie des experts japonais en [[Italie]] pour recueillir des informations qui permettraient de transposer cette stratégie dans le Pacifique. La délégation revintrevient avec des renseignements sur les torpilles que les ingénieurs de Cunningham avaient imaginées. Les plans japonais ont sans doute été aussi influencés par ceux de l’amiral américain [[Harry Yarnell]] qui anticipaitanticipe une invasion d’Hawaï. Au cours d’un exercice militaire du {{date-|7 février 1932}}, ce dernier avaita mis en évidence la vulnérabilité d’Oahu en cas d’attaque aérienne par le nord-ouest. La simulation avaita montré que des avions ennemis pourraient infliger de sérieux dommages et que la flotte ennemie, restée à l'écart des côtes, serait indétectable pendant {{nobr|24 heures}}. À l'[[académie navale impériale du Japon|académie navale de Tokyo]], les jeunes officiers savaientsavent qu’{{citation|au cas où le gros de la flotte de l’ennemi serait stationné à Pearl Harbor, l’idée devrait être d’ouvrir les hostilités par une attaque aérienne surprise<ref>Jeremy R. Hammond, « The day of infamy », dans ''Yirmeyahu Review'', {{date|8 novembre 2002}}.</ref>.}}
 
[[Fichier:Minoru Genda.jpg|thumbvignette|Le jeune officier [[Minoru Genda]], concepteur du plan d'attaque de Pearl Harbor.]]
Yamamoto euta du mal à faire accepter son plan d'attaque : par exemple, l’amiral [[Osami Nagano|Nagano]] jugeaitjuge l’entreprise particulièrement risquée{{sfn|Michel|2001|p=335}}. Yamamoto s’appuyas’appuie sur [[Kameto Kuroshima]] pour obtenir l’approbation du chef d’état-major de la Marine [[Sadatoshi Tomioka]], un adversaire de Yamamoto et subordonné de Nagano<ref>{{Ouvrage|langue=anglaisen|auteur1=Gordon W. Prangue|titre=Miracle at Midway|passage=p60|lieu=|éditeur=Open Road Media|dateannée=2014|pages totales=488|passage=p60|isbn=978-1-4804-8945-5|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=J8hcAwAAQBAJ&printsec=frontcover}}.</ref>. L’[[empereur du Japon|empereur]] ne souhaitaitsouhaite pas une attaque surprise sans déclaration de guerre{{sfn|Michel|2001|p=334}}. Les réticences de Nagano venaientviennent du fait que l'opération devaitdoit engager une grande partie de la marine de guerre, qui devraitdoit parcourir une grande distance sans être repérée. Yamamoto menaçamenace de démissionner pour que son plan soit finalement adopté, en {{date-|octobre 1941}}{{sfn|Michel|2001|p=336}}. Cela laissalaisse donc peu de temps à [[Minoru Genda]] pour préparer l’expédition, essayer les nouvelles torpilles et entraîner les hommes pour la mission.
 
Pour que l'attaque ait des chances de réussir, il fallaitfaut qu’elle soit précisément définie et menée dans le plus grand secret. Les [[ingénieur]]s militaires japonais créèrentcréent des torpilles spéciales ({{Lien|langue=en|trad=Type 91 torpedo|fr=Torpille Type 91|texte={{nobr|Type 91}}}}) munies d’ailerons pour les stabiliser. Ils produisirentproduisent également des bombes capables de percer la coque des navires.
 
L’observation de la situation sur la base de Pearl Harbor, la configuration des installations et les activités des navires et avions sont confiées à un officier de la marine japonaise envoyé comme [[espion]] à Hawaii sous la couverture du consulat du Japon, [[Takeo Yoshikawa]]. Sa présence et ses activités ne sont pas détectées par les services de renseignement américains, sauf un message qu’il reçoit de Tokyo via le consul du Japon le {{date|24 novembre}}, dit ‘{{nobr|message 83}}’, qui lui demande d’établir un plan du port et des bases avec les positions exactes des navires et avions, et de fournir un certain nombre d’informations sur leur exploitation{{refnec}}. Ce message est décodé et traduit en octobre par les services de renseignement américains, mais n’est pas communiqué au commandement d’Hawaii. Si ce message avait été transmis à l’amiral [[Husband E. Kimmel]] et au général [[Walter Short]], ceux-ci auraient pu être conduits à faire renforcer leurs dispositifs défensifs.
Le {{date-|3 novembre 1941-}}, l'amiral Nagano expliqua en détail le plan d'attaque à [[Hirohito]]{{sfn|Peter Wetzler|1998|p=29-35}}. Le 5 novembre, l'empereur approuva en conférence impériale le plan d’attaque{{sfn|Peter Wetzler|1998|p=39}}. Les renseignements fournis par des Japonais d’Hawaï furent déterminants dans la réussite de l’opération : il fallait attaquer un dimanche car la flotte américaine n’était pas en manœuvre le week-end et de nombreux équipages n’étaient pas complets. Il n’y avait aucune patrouille ce jour-là. Les [[Espionnage|espions]] japonais fournirent également des informations sur la situation de la flotte américaine.
 
Le {{date-|3 novembre 1941-}}, l'amiral Nagano expliquaexplique en détail le plan d'attaque à [[Hirohito]]{{sfn|Peter Wetzler|1998|p=29-35}}. Le {{date|5 novembre}}, l'empereur approuvaapprouve en conférence impériale le plan d’attaque{{sfn|Peter Wetzler|1998|p=39}}. Les renseignements fournis par des Japonais d’Hawaï furentsont déterminants dans la réussite de l’opération : il fallaitfaut attaquer un dimanche car la flotte américaine n’étaitn’est pas en manœuvre le week-end et de nombreux équipages n’étaientne sont pas complets. Il n’y avaita aucune patrouille ce jour-là. Les [[EspionnageRenseignement|espions]] japonais fournirentfournissent également des informations sur la situation de la flotte américaine.
 
=== Le départ de la flotte japonaise ===
 
Le {{date-|14 novembre 1941}}, la « flotte combinée » se concentraconcentre dans la baie d’Hito-Kappu, au sud des [[îles Kouriles]]. Elle se composaitcompose d'une force de choc avec sa force aéronavale, le [[Kidô Butai]], qui comportaitcomporte notamment six porte-avions (''[[Akagi (porte-avions)|Akagi]]'', ''[[Hiryū]]'', ''[[Kaga (porte-avions)|Kaga]]'', ''[[Shōkaku]]'', ''[[Sōryū]]'', ''[[Zuikaku]]''<ref name="Vallaud216">P. Vallaud, ''Témoins de l’Histoire'', 2002, {{p.|216}}.</ref>) et plus de {{nobr|400 avions}} : des [[avion de chasse|avions de chasse]] [[Mitsubishi A6M]] (les ''Zéros''), des [[Bombardier-torpilleur|bombardiers-torpilleurs]] [[Nakajima B5N]] (Les ''Kate'') et des [[Bombardier en piqué|bombardiers en piqué]] [[Aichi D3A]] (les ''Val''). Une flotte de reconnaissance comprenaitcomprend {{nobr|22 sous}}-marins{{sfn|Michel|2001|p=337}}, cinq [[sous-marin de poche|sous-marins de poche]] [[Classe Kō-hyōteki|''Ko-hyoteki'']], emportant chacun deux hommes et deux [[torpille]]s de {{unité|450|mm}} et trois croiseurs légers{{sfn|Jean Trogoff |1993|p=265}}. Huit bateaux de ravitaillement en carburant accompagnaientaccompagnent l’expédition<ref>« Pearl Harbor, une attaque surprise préméditée de longue date », sur le site du [http://www.memorial-caen.fr/pearl_harbor/ph1.htm Mémorial de Caen], page consultée le {{date|21/01/ janvier 2007}}.</ref>.
 
Le {{date-|26 novembre 1941-}}, alors que les deux gouvernements étaientsont encore en pourparlers, l'armada de la [[Marine impériale japonaise]] quittaquitte secrètement le Japon. Elle se dirigeadirige vers l'archipel d'[[Hawaï]] par le nord en empruntant une route peu fréquentée.
 
Le {{date-|1er1 décembre 1941-}}, [[Hirohito]] approuvaapprouve en conférence impériale la [[Expansionnisme du Japon ShowaShōwa|guerre de la Grande Asie orientale]] et autorisaautorise le bombardement de Pearl Harbor<ref>Wetzler, ''Ibid.'', {{p.|39}}.</ref>. Lorsque la flotte reçutreçoit l'ordre officiel d'attaquer le {{date-|2 décembre 1941-}}, les pourparlers se poursuivaientpoursuivent encore (voir ci-dessous). Le {{date-|6 décembre 1941-}}, la flotte qui se trouvaittrouve à {{unité|200|[[Mille marin|milles marins]]}} ({{unité|370|km}}) au nord de Pearl Harbor, reçutreçoit le signal d’attaque : {{citation|Grimpez surEscaladez le mont Niitaka}}{{sfn|Jean Trogoff |1993|p=266}}.
 
<gallery mode="packed" "nolines"="" caption="Les navires et appareils japonais">
Fichier:Japanese aircraft carrier Akagi 01.jpg|Porte-avions ''Akagi''
Fichier:Japanese Navy Aircraft Carrier Kaga.jpg|Porte-avions ''Kaga''
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</gallery>
 
<gallery mode="packed" "nolines"="">
Fichier:Nakajima B5N2 Kate in flight.jpg|Bombardier torpilleur et horizontal Nakajima B5N2.
Fichier:Mitsubishi Zero-Yasukuni.jpg|Chasseur Mitsubishi A6M.
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=== Rupture des négociations et déclaration de guerre ===
 
Les négociations entre le Japon et les États-Unis, reprises en {{date-|novembre 1941}}, se trouvaienttrouvent bloquées à la veille de l'attaque : les Japonais exigeaientexigent l'arrêt du soutien américain aux Chinois. Le [[secrétaire d'État des États-Unis|secrétaire d'État]] [[Cordell Hull]] réclamaitréclame quant à lui le retrait des troupes nipponnes de Chine. Le {{date-|6 décembre 1941}}, Roosevelt transmittransmet un [[télégramme]] à l’empereur [[Hirohito]] afin de reprendre les négociations qui avaient lieu à Washington{{sfn|Abbad|1992|p=153}}.
 
Le même jour, le ministère des Affaires étrangères japonais envoyaenvoie à ses négociateurs et à l'ambassadeur [[Kichisaburo Nomura]] en place à Washington un document codé en {{nobr|14 points}}, texte diplomatique signifiant la rupture des relations diplomatiques ; ils avaient pour consigne de le remettre au secrétaire d’État américain le lendemain à {{heure|13}}, soit {{heure|7|30}}, heure d’[[Hawaï]]{{sfn|Jean Trogoff |1993|p=268}}. Mais le message ne futn’est pas remis à l’heure prévue en raison de retards dans le décryptage de ce texte long et complexe. Les services américains de renseignement réussirentréussissent à décoder le message bien avant l’ambassade japonaise : seul le dernier point du mémorandum, c’est-à-dire la [[déclaration de guerre]], n’avaitn’a paspu étéêtre déchiffré par les Américains{{sfn|Abbad|1992|p=153}}. Le dimanche {{date-|7 décembre 1941-}} à {{heure|11|58}}, heure de Washington ({{heure|6|28}} à Hawaï), le général [[George Marshall (général)|George Marshall]] lutlit le message ; inquiété par sa teneur, Marshall futest persuadé qu'une attaque se préparaitprépare. Il expédiaexpédie un télégramme pour donner l'alerte aux bases américaines situées aux [[Philippines]], à [[Panama]], à [[San Diego]] et à [[Pearl Harbor]]. En raison de défaillances techniques, l'alerte arrivaarrivera trop tard à Hawaï, plusieurs heures après les bombardements. Le message parvintparvient à l’ambassadeur américain au Japon environ dix heures après la fin de l’attaque.
 
<gallery mode="packed" caption="La préparation de l’attaque">
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Fichier:Kaga B5N aircrew Pearl Harbor.jpg|Une partie des pilotes du porte-avion ''Kaga'' prennent la pose la veille de l’attaque.
Fichier:Kaga Pearl Harbor brief.jpg|Les pilotes du ''Kaga'' en briefing sur un dessin de la rade, la veille de l’attaque.
Fichier:Shokaku Pearl Harbor 1st Wave.jpg|À l’aube du {{date-|7 décembre 1941-}}, sur le ''Shokaku'', la première vague d’assaut s’apprête à décoller.
</gallery>
{{message galerie}}
 
== L'attaque ==
 
[[Isoroku Yamamoto]] et d’autres généraux avaient prévu une attaque en trois vagues, mais le vice-amiral [[Chuichi Nagumo]] décida de n’en retenir que deux. Le nombre total d’avions impliqués dans l’attaque était de 350. {{uniténobr|91| avions}} furent engagés dans la protection des porte-avions et des navires.
 
Ce fut dans la nuit du {{date-|6 décembre- 1941-}} au {{date-|7 décembre 1941-}} que les opérations débutèrent massivement, l'aube permettant de réduire les précautions à prendre pour éviter d'être repéré et accélérer ainsi la vitesse de progression.
 
L'attaque sur la Malaisie, le {{date-|8 décembre 1941-}}, a lieu en fait au même moment, car de l'autre côté de la ligne de changement de date.
 
=== Les missions de reconnaissance ===
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=== La première vague ===
[[Fichier:Pearl Harbor 1941.svg|thumbvignette|400px|Les deux vagues d'attaque aérienne.]]
C'est entre {{heure|6}} et {{heure|7|15}} que la première vague de {{uniténobr|183| avions}}<ref name="Vallaud216"/>, conduite par le [[capitaine de frégate (Japon)|capitaine de frégate]] [[Mitsuo Fuchida]], s'envola vers Pearl Harbor. Elle comprenait :
* 49 bombardiers moyens d'altitude (horizontaux) [[Nakajima B5N2]] Kate<ref group=note>Les Nakajima B5N2 Kate pouvait être employés aussi bien en tant que bombardiers en palier que comme bombardiers torpilleurs, selon qu'ils étaient armés de bombes ou de torpilles.</ref> ;
* 51 [[bombardiers en piqué]] [[Aichi D3A1]] Val ;
* 40 [[bombardiers torpilleurs]] [[Nakajima B5N2]] Kate ;
* 49 bombardiers moyensB5N2 d'altitudeKate (horizontaux)en [[Nakajimaconfiguration B5N2]]bombardier Katehorizontal<ref group=note>Les Nakajima B5N2 Kate pouvait être employés aussi bien en tant que bombardiers en palier que comme bombardiers torpilleurs, selon qu'ils étaient armés de bombes ou de torpilles.</ref> ;
* 51 [[bombardiers en piqué]] [[Aichi D3A1]] Val ;
* 43 [[Avion de chasse|avions de combat]] [[Mitsubishi A6M2]] Zéro.
 
Leur présence ne fut détectée que vers {{heure|7}} par deux soldats américains (George Elliot Jr. et Joseph Lockard) à la station d’Opana Point (un [[SCR-270|radar SCR-270]] situé près de la pointe nord d'Oahu). Ces derniers ne sont pas pris au sérieux par un nouvel officier, le lieutenant Kermit A. Tyler, convaincu qu’il s’agissait de six bombardiers [[Boeing B-17 Flying Fortress|B-17]] qui arrivaient de [[Californie]]{{sfn|Jean Trogoff |1993|p=270}} et qui étaient attendus pour se ravitailler avant de rejoindre leur destination finale de Clark Field dans les îles Philippines<ref>Edward Jablonski, ''L'aviation américaine en guerre'', Amsterdam, Éditions Time-Life, 1983, {{p.|17}}.</ref>.
 
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Les premiers avions survolèrent la base américaine à {{heure|7|40}}<ref group=note>Il faut du temps aux avions pour parcourir la distance qui sépare la flotte japonaise de Pearl Harbor.</ref>. Les avions torpilleurs volaient à basse altitude et provenaient de différentes directions. Les bombardiers volaient quant à eux à haute altitude.
 
À {{heure|7|53}}<ref group=note>Heure d’Hawaï ; {{heure|3|23}} le {{date-|8 décembre 1941-}} heure du Japon.</ref>, les premières bombes nippones furent larguées et les avions se mirent en formation d’attaque<ref>H.P. Willmott, ''La guerre du Pacifique, 1941-1945'', 2001, {{p.|52-53}}.</ref>. Le [[Rear admiral (États-Unis)|contre-amiral]] Patrick Bellinger donna l'alerte.
 
Cinq sous-marins [[Classe Kō-hyōteki|''Ko-hyoteki'']] torpillèrent les bateaux américains après le début des bombardements. Sur les dix hommes qui se trouvaient à bord des sous-marins, neuf trouvèrent la mort ; le seul survivant, [[Kazuo Sakamaki]], fut capturé{{sfn|Arakaki|Kuborn|1941|p=159}} et devint le premier prisonnier de guerre japonais fait par les Américains au cours de la Seconde Guerre mondiale. Une étude de l’[[Institut naval américain]] conduite en 1999 indique qu’une torpille toucha l'{{USS|West Virginia|BB-48|6}} qui devint la première cible de l’attaque japonaise.
 
Cette première attaque était menée par six unités dont une avait pour objectif le poste militaire de Wheeler Field (voir le plan). Les Japonais exploitèrent les premiers moments de surprise pour bombarder les navires les plus importants, surtout à l'est de la rade. Chacune des attaques aériennes commençait par les bombardiers et finissait par les unités de combat afin de contrer les poursuites éventuelles. La première attaque engagea le flanc droit de l’ennemi.
 
=== La deuxième vague ===
[[Fichier:PLanes burning-Ford Island-Pearl Harbor.jpg|thumbvignette|Un hangar d'avions de l'île Ford brûle.]]
171La appareilsseconde devaientattaque prendredevait partêtre àmenée lapar seconde{{nobr|171 attaqueappareils}} mais deux D3A1 restèrentne surpurent ledécoller ponten pourraison de ennuisproblèmes mécaniques et trois autres appareils (1un D3A1 et 2deux Zéro) durent retournerfaire apponterdemi-tour pour les mêmes raisons. AucunLes avionavions torpilleurtorpilleurs ne futfurent utilisépas mobilisés car jugéjugés trop vulnérablevulnérables face à la DCA désormais en alerte<ref>{{Harvsp|Ledet|2006|p=122}}.</ref>. À {{heure|8|30}}, la seconde force de frappe de {{nobr|167 appareils}} visa le flanc gauche. Elle comprenait :
* 54 bombardiers moyens d'altitude (horizontaux) [[Nakajima B5N2]] Kate ;
* 78 [[bombardiers en piqué]] [[Aichi D3A1]] Val ;
* 35 [[Avion de chasse|chasseurs]] [[Mitsubishi A6M2]] Zéro.
 
Elle fut menée par le lieutenant-commandant [[Shigekazu Shimazaki]]. Elle était divisée en quatre unités dont l’une fut lancée sur la base de Kānehohe, à l'est de Pearl Harbor. Les différentes formations arrivèrent presque en même temps sur le site depuis plusieurs directions.
 
Au cours de la deuxième vague, un sous-marin de poche venu en surface fut pris pour cible par le {{USS|Curtiss|AV-4|2}} et coulé par le destroyer {{USS|Monaghan|DD-354|6}}. La seconde vague s’acheva à {{heure|9|45}}{{sfn|Jean Trogoff |1993|p=273}}{{,}}<ref>« {{date|7 décembre 1941}} : les Japonais attaquent Pearl Harbor » sur le site d’[http://www.herodote.net/histoire12072.htm?main=e123e31bcf04852f6dc1d5b3e77d8b0f Hérodote], page consultée le {{date|21/01/ janvier 2006}}.</ref>. Après l'attaque, des avions survolèrent le site afin d’étudier les dommages et de faire un rapport. Le B5N2 de Fuchida fut probablement le dernier à quitter les lieux. Il prit de nombreuses photos et surveilla le retour des appareils aux porte-avions japonais{{sfn|Ledet|2006|p=129}}.
 
=== Défense américaine ===
[[Fichier:The USS Arizona (BB-39) burning after the Japanese attack on Pearl Harbor - NARA 195617 - Edit.jpg|thumbvignette|Incendie sur le cuirassé {{USS|Arizona|BB-39|6}} après l'attaque.<br />''Crédit photo : [[NARA]].'']]
Les hommes qui se trouvaient à bord des navires américains furent réveillés par les explosions. Le fameux message {{citation étrangère|langue=en|Air raid Pearl Harbor. This is not a drill}} ({{citation|Attaque aérienne sur Pearl Harbor. Ceci n’est pas un exercice}}) fut prononcé par le commandant Logan Ramsey à {{heure|7|58}}, cinq minutes après les premières bombes{{sfn|André Kaspi |1997|p=426}}. L'amiral [[Husband Kimmel]] alerta Washington quelque temps après.
 
En dépit du manque de préparation et des scènes de panique, plusieurs militaires se sont illustrés durant la bataille{{sfn|André Kaspi |1997|p=426}}. L’amiral [[Isaac C. Kidd]] et le [[Captain (États-Unis, O-6)|''captain'']] [[Franklin Van Valkenburgh]] se ruèrent sur le pont de l'{{USS|Arizona|BB-39|6}} afin d’organiser la défense et furent tués par l’explosion d'un dépôt d’armes tout proche. Les deux hommes furent honorés de manière posthume parreçurent la [[Medal of Honor|médaille d’honneur]] à titre posthume. L’enseigne de vaisseau Joe Taussig, Jr. dirigea l'artillerie antiaérienne de l'USS ''Nevada'', et fut sévèrement blessé, mais continua néanmoins à servir à son poste. En raison de l'absence du commandant de l'USS ''Nevada'', le [[Lieutenant commander (États-Unis)|''lieutenant commander'']] F. J. Thomas en prit le commandement pendant l’attaque, en assura l'appareillage et le manœuvra jusqu'à ce que le bâtiment s'échoue, à {{heure|9|10}}. L’un des destroyers, l’{{USS|Aylwin|DD-355|6}}, fit de même avec seulement quatre officiers à son bord, uniquement des enseignes de vaisseau qui avaient peu d’expérience à la mer. Le [[Captain (États-Unis, O-6)|''captain'']] [[Mervyn Bennion]], commandant l'{{USS|West Virginia|BB-48|6}}, dirigea son [[équipage]] jusqu’à ce qu'il futfût tué par des fragmentséclats de bombes. Les premières victimes de l’attaque aérienne se trouvaient sur le sous-marin {{USS|Tautog|SS-199|6}} qui abattit également le premier Japonais. L'[[Afro-Américain]] [[Doris « Dorie » Miller]], qui servait comme cuisinier sur l'USS ''West Virginia'', prit le contrôleutilisa d’uneune [[mitrailleuse]] de [[lutte anti-aérienne]] et s’en servit pour tirer sur desles avions japonais : il en toucha au moins un alors que son navire était bombardé dans le même temps. Il reçut la croix de la marine (''Navy Cross'') après la bataille. Quatorze marins et officiers furent par ailleurs récompensés par la médaille d’honneur. Une distinction militaire spéciale, la ''{{Langue|en|Pearl Harbor Commemorative Medal}}'', fut par la suite décernée à tous les vétérans de l’attaque. Dans le ciel, la seule opposition importante vint d’une poignée de [[Curtiss P-36 Hawk]] et de [[Curtiss P-40 Warhawk]] qui firent vingt-cinq sorties et par les défenses anti-aériennes. Des avions décollèrent pour tenter de repérer la flotte japonaise, en vain{{sfn|André Kaspi|1997|p=428}}.
 
=== Une troisième vague avortée ===
[[Fichier:USS Shaw Pearl Harbor-7Dec41.jpg|thumbvignette|Épave du destroyer ''Shaw'' à la suite de son explosion.]]
Certains officiers pressèrent l'[[Chuichi Nagumo|amiral Nagumo]] de lancer une troisième attaque afin d'anéantir les dépôts de carburant et les infrastructures de Pearl Harbor. Certains historiens ont suggéré que la destruction des réserves de carburant et des équipements de réparation aurait fortement handicapé la flotte du Pacifique, bien plus que la perte des navires de ligne. Cependant, Nagumo décida de renoncer à une troisième attaque pour plusieurs raisons : en premier lieu, les défenses antiaériennes eurent plus de succès au cours de la seconde vague et occasionnèrent les 2/3 des dommages nippons. L'effet de surprise avait disparu et une troisième vague risquait d’accroître les pertes japonaises. Ensuite, la préparation d'une troisième attaque aurait pris beaucoup trop de temps, laissant aux Américains la possibilité d'attaquer les forces de Nagumo situées à moins de {{unité|400|km}} au nord d'[[Oahu]]. L'armada pouvait rapidement être localisée et prise en chasse par les sous-marins ennemis. En outre, les Japonais ignoraient toujours la position des porte-avions américains et avaient atteint la limite de leurs capacités [[logistique]]s : rester plus longtemps augmentait le risque de manquer de carburant. La deuxième vague avait atteint l'objectif initial de la mission, à savoir neutraliser la flotte américaine du Pacifique. On se souvient que les autorités japonaises avaient été réticentes devant cette opération, c'est pourquoi l'expédition devait s'arrêter là. Il était donc temps de partir, d'autant que le Japon avait d'autres objectifs stratégiques dans le [[Asie du Sud-Est|Sud-Est asiatique]].
 
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=== Du côté américain ===
Le bilan humain de l'attaque fut lourd : {{unité|2403|Américains}} sont morts et {{formatnum:1178}} ont été blessés. Les pertes se répartissent ainsi :
* US Army : {{uniténobr|218| morts}} et {{uniténobr|364| blessés}} ;
* US Navy : {{uniténombre|2008|morts}} et {{uniténobr|710| blessés}} ;
* US Marine Corps : {{uniténobr|109| morts}} et {{uniténobr|69| blessés}} ;
* civils : {{uniténobr|68| morts}} et {{uniténobr|35| blessés}}, tués ou blessés par les bombes ou les éclats de bombes tombés dans les zones civiles, jusqu'à [[Honolulu]]<ref name="Vallaud216"/>.
 
Près de la moitié des pertes américaines, soit {{unité|1177|hommes}}, fut provoquée par l'explosion et le naufrage de l'{{USS|Arizona|BB-39|6}}. Celui-ci explosa à cause d'un obus de marine de {{unité|400406|mm}} modifié de façon telle qu'il puisse être utilisé comme une bombe de {{unité|800|kg}}, largué par Tadashi Kusumi. La bombe frappa le navire au niveau de la tourelle avant de {{unité|356|mm}}. Le blindage de pont, plus fin dans cette zone, fut traversé par la bombe qui s’arrêta dans la soute à munitions et y explosa<ref name="témoins">P. Vallaud, ''Témoins de l’Histoire'', 2002, {{p.|217}}.</ref>. La coque de l'Arizona sert aujourd'hui de [[mémorial]]. Il continue d’ailleurs de perdre un peu de carburant, plus de {{uniténobr|70| ans}} après l’attaque.
 
L'attaque avait visé les cuirassés stationnés dans la rade :
Ligne 211 ⟶ 213 :
* l'{{USS|Utah|BB-31|6}}, ce cuirassé d’un modèle ancien était utilisé comme cible de bombardement mobile. Il constituait une cible facile et fut touché deux fois par des torpilles.
* l'{{USS|Oklahoma|BB-37|6}} fut frappé par cinq torpilles et chavira ;
* l'{{USS|Maryland|BB-46|6}} fut atteint par deux obus de marine de 400{{unité|406|mm}} modifiés sans subir de dommages sérieux ;
* l'{{USS|Pennsylvania|BB-38|6}} fut touché par une bombe de {{unité|250|kg}} au cours de la deuxième vague d'attaque alors qu'il était en [[cale sèche]] sans subir de dommages sérieux ;
* l'{{USS|West Virginia|BB-48|6}} fut touché par {{uniténobr|7| torpilles}} (la dernière eut pour conséquence de détacher le gouvernail) et {{uniténobr|2| bombes}} de {{unité|800|kg}}. Il fut renfloué par la suite ;
* l'{{USS|Tennessee|BB-43|6}} fut touché par {{uniténobr|2| bombes}} de {{unité|800|kg}} défectueuses occasionnant seulement des dommages légers.
 
Même si les Japonais ont concentré leurs tirs sur les navires de ligne, ils n'ont pas épargné les autres cibles. Le croiseur léger {{USS|Helena|CL-50|6}} fut torpillé et le choc provoqua le chavirement du [[Navire de guerre des mines|mouilleur de mines]] {{USS|Oglala|CM-4|6}} situé à côté. Deux destroyers en cale sèche furent détruits lorsque des bombes touchèrent leur réservoir de carburant. L’incendie se propagea à d'autres navires. Le croiseur léger {{USS|Raleigh|CL-7|6}} fut touché par une torpille qui ouvrit une brèche. Le croiseur léger {{USS|Honolulu|CL-48|6}} fut endommagé mais resta en service. Le destroyer {{USS|Cassin|DD-372|6}} chavira et le destroyer {{USS|Downes|DD-375|6}} fut sérieusement endommagé. Le bateau de réparation {{USS|Vestal|AR-4|6}}, rangé bord à bord avec l’''Arizona'' (alors en feu), fut gagné par les flammes qui ravageaient ce dernier et finit par sombrer à son tour. Le navire ravitailleur {{USS|Curtiss|AV-4|6}} fut également endommagé.
 
La quasi-totalité des {{uniténobr|188| avions}} stationnés à Hawaï furent détruits ou endommagés. Lorsque les Japonais arrivèrent au-dessus des aérodromes américains, ils trouvèrent {{uniténobr|155| avions}} stationnés aile contre aile pour éviter le sabotage (40 % de la population de l'île d'[[Oahu]] étant des Américano-Japonais) mais constituant ainsi des cibles idéales. Les attaques sur les casernes tuèrent des pilotes et d’autres membres du personnel{{sfn|Harter|2011}}. Des [[Tir ami|tirs amis]] ont abattu plusieurs avions américains.
 
L'aéronavale perdit {{unité|13|[[Avion de chasse|chasseurs]]}}, {{unité|67|[[bombardier (avion)|bombardiers]]}}, trois avions de transport et quatre forteresses volantes{{sfn|André Kaspi |1997|p=428}} en plus de la moitié des avions de combat qui se sont retrouvés cloués au sol parce qu'ils avaient été disposés aile contre aile, ce qui les empêcha de décoller rapidement. L'[[United States Army Air Forces|aviation de l'armée de terre]] fut aussi gravement touchée : {{unité|12|[[Douglas B-18|B-18]]}}, {{unité|20|A-9}}, {{unité|2|[[Douglas A-20 Havoc|A-20]]}}, {{unité|4|[[Boeing P-26 Peashooter|P-26]]}}, {{unité|20|[[Bell P-39 Airacobra|P-36]]}} et {{unité|32|[[Curtiss P-40 Warhawk|P-40]]}}{{sfn|Abbad|1992|p=158}}.
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| ||colspan=7 style="text-align:left" | '''''Navires détruits'''''
|-
| 1 || {{USS|Arizona|BB-39|2}} || Cuirassé [[Classe Pennsylvania (cuirassé)|Classe Pennsylvania]]|| 1916 || 2 bombes de {{unité|800|kg}} || {{formatnum:1177}} || || Définitif
|-
| 2 || {{USS|Oklahoma|BB-37|2}} || Cuirassé [[Classe Nevada]]|| 1916 || 5 torpilles || 429 || || Définitif
|-
| 3 || {{USS|Utah|BB-31|2}} || Bateau cible [[Classe Florida]]|| 1911 || 2 torpilles || 58 || || Définitif
|-
| ||colspan=7 style="text-align:left" | '''''Navires endommagés'''''
|-
| 4 || {{USS|West Virginia|BB-48|2}} || Cuirassé [[Classe Colorado]]|| 1923 || 7 torpilles, 2 bombes de {{unité|800|kg}} (1 défectueuse) || 106 || juillet 1944 || 31
|-
| 5 || {{USS|Oglala|CM-4|2}} || Mouilleur de mines || 1917 || 1 torpille (dommages indirects) || 0 || février 1944 || 26
|-
| 6 || {{USS|Cassin|DD-372|2}} || Destroyer [[Classe Mahan]]|| 1936 || 2 bombes de {{unité|250|kg}} || 0 || février 1944 || 26
|-
| 7 || {{USS|California|BB-44|2}} || Cuirassé [[Classe Tennessee (cuirassé)|Classe Tennessee]]|| 1921 || 2 torpilles, 1 bombe de {{unité|250|kg}} || 105 || janvier 1944 || 25
|-
| 8 || {{USS|Downes|DD-375|2}} || Destroyer [[Classe Mahan]]|| 1937 || 1 bombe de {{unité|250|kg}} || 12 || novembre 1943 || 23
|-
| 9 || {{USS|Nevada|BB-36|2}} || Cuirassé [[Classe Nevada]]|| 1916 || 1 torpille, 5 bombes de {{unité|250|kg}} || 57 || octobre 1942 || 10<br />Échoué pour éviter la submersion dans le chenal.
|-
| 10 || {{USS|Vestal|AR-4|2}} || Navire atelier || 1913 || 2 bombes de {{unité|250|kg}} (1 défectueuse) || 7 || août 1942 || 8
|-
| 11 || {{USS|Shaw|DD-373|2}} || Destroyer [[Classe Mahan]]|| 1936 || 3 bombes de {{unité|250|kg}} || 24 || juin 1942 || 6
|-
| 12 || {{USS|Helena|CL-50|2}} || Croiseur léger [[Classe St. Louis (1938)|Classe St-Louis]]|| 1939 || 1 torpille || 34 || juin 1942 || 6
|-
| 13 || {{USS|Pennsylvania|BB-38|2}} || Cuirassé [[Classe Pennsylvania (cuirassé)|Classe Pennsylvania]]|| 1916 || 1 bombe de {{unité|250|kg}} || 32 || mars 1942 || 3
|-
| 14 || {{USS|Tennessee|BB-43|2}} || Cuirassé [[Classe Tennessee (cuirassé)|Classe Tennessee]]|| 1920 || 2 bombes de {{unité|800|kg}} défectueuses || 5 || février 1942 || 2
|-
| 15 || {{USS|Maryland|BB-46|2}} || Cuirassé [[Classe Colorado]]|| 1921 || 2 bombes de {{unité|800|kg}} défectueuses || 4 || février 1942 || 2
|-
| 16 || {{USS|Raleigh|CL-7|2}} || Croiseur léger [[Classe Omaha]]|| 1924 || 1 torpille, 1 bombe de {{unité|250|kg}} || 0 || février 1942 || 2
|-
| 17 || {{USS|Curtiss|AV-4|2}} || Porte-hydravions || 1940 || 1 bombe de {{unité|250|kg}} || 21 || janvier 1942 || 1
|-
| 18 || {{USS|Honolulu|CL-48|2}} || Croiseur léger [[Classe Brooklyn]]|| 1938 || 1 bombe de {{unité|250|kg}} (dommages indirects) || 0 || janvier 1942 || 1
|-
| 19 || {{USS|Helm|DD-388|2}} || Destroyer [[Classe Bagley]]|| 1937 || 2 bombes de {{unité|250|kg}} (dommages indirects) || 0 || décembre 1941 || 0
|-
| 20 || {{USS|New Orleans|CA-32|2}} || croiseur lourd [[Classe New Orleans (1931)|Classe New Orleans]]|| 1931|| Dommages indirects || 0 || décembre 1941 || 0<br />Dommages légers
|}
{{clr}}
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Fichier:USS Oklahoma (BB-37) capsized at Pearl Harbor (view from aft).jpg|Le cuirassé ''Oklahoma'' retourné après son torpillage. C’est l’un des trois navires sur les dix-neuf touchés qui ne sera pas réparé.
</gallery>
{{message galerie}}
 
=== Dans le camp japonais ===
 
Du côté japonais, les pertes humaines furent beaucoup moins lourdes : {{uniténobr|64| morts}} ({{unité||aviateurs}} et neuf sous-mariniers<ref name="Vallaud216"/>) ; l'enseigne [[Kazuo Sakamaki]] fut capturé, premier prisonnier de guerre japonais du conflit. Le mitrailleur arrière, le maître Toshio Onishi sauta de son B5N2 en flamme sans parachute ; il sera repêché vivant mais succombera à ses blessures peu de temps après<ref>{{Harvsp|Ledet|2006|p=117}}.</ref>. Le lieutenant de vaisseau Fusata iidaLida, commandant de la chasse du Soryu, précipita sonsur Zéroun touchéhangar parson laappareil DCAperdant surde un hangarl'essence, mais rata sa cible de peu<ref>{{Harvsp|Ledet|2006|p=126, 127}}.</ref>. Le pilotepremier-maître Shigenori Nishikaïchi dont le Zéro était également trop endommagé pour rentrer, se posa sur l'île de [[Niihau]] mais fut tué le {{Date|13 décembre}}<ref>{{Harvsp|Ledet|2006|p=127}}.</ref> (voir [[incident de Niihau]]).
 
Le bilan matériel fut aussi limité : les cinq sous-marins de poche engagés furent coulés ou capturés et un sous-marin de croisière a été coulé le {{date-|10 décembre 1941-}} (le ''[[I-70 (sous-marin)|I-70]]'' avec {{uniténobr|121| membres}} d'équipage fut détruit par des avions de l'USS ''Enterprise''). Sur les {{uniténobr|441| avions}} japonais disponibles, 350 prirent part à l’attaque et 29 furent abattus durant la bataille<ref name="Vallaud216"/>, neuf au cours de la première vague, vingt dans la seconde. {{uniténobr|74| autres}} furent touchés par les défenses antiaériennes et l’artillerie au sol. Peu après que l'escadre nippone eut fait demi tour, les Japonais perdirent également un {{30e|appareil}} quand le piloteZéro dedu Zérosecond-maître Munenaga Nomura se tua en manquant son appontage sur le Soryu suiteau àretour d'une mission de reconnaissance{{sfn|Ledet|2006|p=129}}.
 
Le plan audacieux de [[Isoroku Yamamoto|Yamamoto]] et de [[Minoru Genda|Genda]] avait atteint ses objectifs.
Ligne 315 ⟶ 316 :
 
=== Un succès à relativiser ===
[[Fichier:Avenge Pearl Harbor-Our Bullets Will Do It.jpg|thumbvignette|130px|« Vengez Pearl Harbor ». Plus bas « Nos balles le feront ».]]
 
Cependant, l'armada japonaise s'en retourna sans qu'aucun porte-avions américain ne fût détruit car ils ne se trouvaient pas à Pearl Harbor. L'{{USS|Enterprise|CV-6|6}} rentrait au port et se trouvait à {{unité|300|km}} au début de l'attaque (six des dix-huit [[Douglas SBD Dauntless|SBD Dauntless]] qu'il avait fait décoller à {{heure|6|20}} en direction d'Hawaï ont été détruits), l'{{USS|Lexington|CV-2|6}} livrait des avions aux [[îles Midway]] et l'{{USS|Saratoga|CV-3|6}} était à [[San Diego]] en train d'embarquer son groupe aérien après une période d'entretien et réparations. D'autre part, presque tous les navires touchés étaient des vieux bâtiments ; 80 % d'entre eux furent remis en état et modernisés après l'attaque{{sfn|André Kaspi |1997|p=428}}. Les destroyers ''Cassin'' et ''Downes'' furent gravement endommagés mais leurs machines furent sauvées et elles équipèrent d’autres bâtiments portant leur nom d’origine. Les pertes matérielles les plus graves furent celles des {{nobr|155 avions}} et des dégâts matériels dans la base.
 
Finalement, l'attaque japonaise sur Pearl Harbor fut une brillante réussite [[tactique]] mais un échec du point de vue [[stratégie|stratégique]]. Malgré les pertes, la base resta opérationnelle (le port, les pistes, les réservoirs de carburant et les ateliers de réparation n'ont pas été détruits ou marginalement). Yamamoto aurait dit : {{Citation|Je crains que tout ce que nous avons réussi à faire est de réveiller un géant endormi et de le remplir d'une terrible résolution.}}
 
Contrainte de se battre sans cuirassés, la marine américaine développa par la suite de nouvelles tactiques navales reposant sur des ''[[Force opérationnelle|Task forces]]'' combinant des porte-avions et des sous-marins, reprenant la stratégie japonaise employée à Pearl Harbor. Ces nouvelles méthodes permirent de freiner l'avance japonaise en 1942, délai que l'amiral Yamamoto estimait avoir donné au Japon avant que la capacité industrielle démultipliée des États-Unis ne leur donne une supériorité écrasante. Paradoxalement, la doctrine navale japonaise continuait à ce moment à considérer les cuirassés comme les navires les plus importants.
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== Conséquences et portée de l'événement ==
=== Entrée en guerre des États-Unis ===
[[Fichier:CongressRoosevelt1941.jpg|thumbvignette|Roosevelt s'adresse au Congrès américain le {{date-|8 décembre 1941}}.]]
Après l'attaque japonaise sur la base navale américaine, le président Roosevelt engagea son pays dans la [[Seconde Guerre mondiale]] aux côtés des [[Alliés de la Seconde Guerre mondiale|Alliés]]. Les Japonais firent une déclaration de guerre officielle, mais à cause de divers contretemps, elle ne fut présentée qu'après l'attaque.
 
Le {{date|8 décembre 1941}}, {{Lien|Infamy[[Discours du « Jour de l'infamie Speech»|texte=le président Roosevelt déclare}}]] :
{{Citation bloc|Hier, 7 décembre 1941 {{Incise|une date qui restera à jamais marquée dans l'Histoire comme un jour d’infamie}} les États-Unis d'Amérique ont été attaqués délibérément par les forces navales et aériennes de l'empire du Japon. Les États-Unis étaient en paix avec le Japon et étaient même, à la demande de ce pays, en pourparlers avec son gouvernement et son empereur sur les conditions du maintien de la paix dans le Pacifique. Qui plus est, une heure après que les armées nippones eurent commencé à bombarder Oahu, un représentant de l'ambassade du Japon aux États-Unis a fait au secrétariat d'État une réponse officielle à un récent message américain. Cette réponse semblait prouver la poursuite des négociations diplomatiques, elle ne contenait ni menace, ni déclaration de guerre […]. J'ai demandé […] que le Congrès déclare depuis l'attaque perpétrée par le Japon dimanche {{date|7 décembre}}, l'état de guerre contre le Japon<ref name="témoins"/>.}}
 
Le [[Congrès des États-Unis|Congrès américain]] {{Lien|langue=en|trad=United States declaration of war on Japan|fr=United States declaration of war on Japan|texte=déclara la guerre au Japon}} à la quasi -unanimité ; seule la [[pacifiste]] [[Jeannette Rankin]] (députée [[Parti républicain (États-Unis)|républicaine]] du [[Montana]]) s'opposa à cette décision. Roosevelt signa la déclaration le jour même. Avec la loi sur la [[conscription]] du [[{{date|20 décembre]] 1941}}, la mobilisation s'élargit à tous les Américains entre 20 et {{nobr|40 ans}}<ref>J.-M. Lacroix, ''Histoire des États-Unis'', 2006, {{p.|388}}.</ref>. Le {{date-|22 décembre 1941}} débuta la [[conférence Arcadia]] au cours de laquelle [[Winston Churchill|Churchill]] et Roosevelt décidèrent d'unir leurs forces contre l'Allemagne nazie. La [[Déclaration des Nations unies]] du {{date|1 janvier 1942}} prévoyait la création de l'[[Organisation des Nations unies|ONU]]. Enfin, le pays dut convertir son économie pour répondre aux besoins de la guerre, un processus qui commença le {{date-|6 janvier 1942}} avec l'annonce du « programme de la Victoire ». L'entrée en guerre des États-Unis marquait un tournant dans la mondialisation du conflit.
 
Le lendemain, {{date-|9 décembre 1941-}}, le [[Royaume-Uni]] déclarait la guerre au Japon et [[Winston Churchill]] écrira plus tard dans ses ''Mémoires'' : {{citation bloc|Aucun Américain ne m'en voudra de proclamer que j'éprouvai la plus grande joie à voir les États-Unis à nos côtés. Je ne pouvais prévoir le déroulement des événements. Je ne prétends pas avoir mesuré avec précision la puissance guerrière du Japon, mais je compris que, dès cet instant, la grande République américaine était en guerre, jusqu'au cou et à mort. Nous avions donc vaincu, enfin<ref>[[André Castelot]], « Il y a trente ans : Pearl Harbor », ''Historia'' {{n°|301}} décembre 1971, {{p.|40-49}}.</ref> !}}
 
=== Réaction du Japon et de ses alliés ===
[[Fichier:Second world war asia 1937-1942 map de.png|thumbvignette|Carte des conquêtes japonaises (1937-1942).]]
Dans les heures qui suivirent, le [[Royaume-Uni]] (et son [[empire colonial britannique|empire colonial]], le [[Canada]], l'[[Australie]], l'[[Afrique du Sud]]) entrèrent en guerre contre le Japon.
 
L'[[Allemagne nazie]] et l'[[Italie]] [[Parti national fasciste|fasciste]] déclarèrent la guerre aux États-Unis le {{date-|11 décembre 1941}}, quatre jours après l'attaque de Pearl Harbor. Selon les termes du [[pacte tripartite]], [[Adolf Hitler|Hitler]] et [[Benito Mussolini|Mussolini]] n'étaient pourtant pas obligés de déclarer la guerre. Cependant, les relations entre les pays européens de l’[[Axe Rome-Berlin-Tokyo|Axe]] et Washington s'étaient détériorées depuis 1937.
 
Les adversaires du ''[[New Deal]]'' de Roosevelt, notamment le ''[[Chicago Tribune]]'', rendirent public le plan de guerre américain pour l’Europe. Hitler estimait qu'un conflit avec les États-Unis était inévitable. Ce sentiment fut renforcé par la publication du plan américain, par l’attaque de Pearl Harbor et par le discours de Roosevelt. Le Führer méprisait les Américains, en particulier les Noirs qu'il tenait pour inférieurs. Il sous-estima également la puissance productive des États-Unis, leur capacité à combattre sur deux fronts à la fois (en Europe et dans le Pacifique) et les conséquences du [[prêt-bail]] sur ses adversaires. Les nazis escomptaient qu'à la suite de la déclaration de guerre contre les États-Unis, le Japon s'engagerait davantage contre l'URSS (avec laquelle il est en paix depuis la conclusion du [[pacte nippo-soviétique]] du {{date-|13 avril 1941}}) et les possessions européennes en Asie<ref>J. Pauwels, ''Le mythe de la bonne guerre'', éd. fr. Aden Belgique, 2005 {{ISBN|2-9304-0211-3}}.</ref>. Toutefois, le [[Guerre sino-japonaise (1937-1945)|front chinois]] et le théâtre d'opération méridional accaparèrent l'essentiel des forces de l'[[empire du Japon]].
 
Dans les heures qui ont suivi l'attaque de Pearl Harbor, les Japonais attaquèrent diverses colonies et bases militaires britanniques et américaines en Asie et dans le Pacifique : la [[Malaisie]], [[Attaque de Hong Kong par le Japon|Hong Kong]], [[Guam]] et [[Bataille de l'atoll de Wake|Wake]]. Peu après les événements de Pearl Harbor, les bombardiers de la [[11e flotte aérienne (Marine impériale japonaise)|{{11e|flotte}} aérienne japonaise]] s'en prirent à la {{7e|flotte}} de l'Air Force américaine basée aux [[Philippines]] et à la force « Z » britannique, ce qui ouvrait la voie à la capture des deux premiers objectifs visés. Le {{date-|16 décembre 1941-}}, les forces nippones contrôlaient le nord de l'île de [[Bornéo]], Hong Kong capitula le {{date-|25 décembre 1941-}} et [[Singapour]] tomba en {{date-|janvier 1942}}.
 
=== L'événement vu par les Japonais ===
Bien que la [[propagande]] [[antiaméricanisme|antiaméricaine]] eût préparé l'opinion publique japonaise à la guerre contre les États-Unis, il semble que la plupart des Japonais furent surpris lorsqu'ils apprirent la nouvelle : l'attaque avait en effet été menée dans le plus grand secret. Elle était présentée et ressentie comme un coup d'éclat et finit par rallier les sceptiques face à la guerre{{sfn|Abbad|1992|p=154}}. Pour l'état-major et le gouvernement japonais, l'attaque de Pearl Harbor n’était qu’une réponse juste à la politique agressive de Washington. IlIls considéraitconsidéraient que les Alliés, et particulièrement les États-Unis, multipliaient depuis longtemps les provocations à l'égard des Japonais. Aussi, l’attaque de Pearl Harbor ne relèverait pas de la trahison car Washington se préparait depuis longtemps à la guerre. Aujourd'hui encore, un certain nombre de Japonais pensent que leur pays a été poussé à se battre pour protéger la sécurité nationale et leursses intérêts<ref>Haruko Taya & Theodore F. Cook, ''Japan at War: An Oral History'', New Press, Reprint edition, 1993 {{ISBN|1-5658-4039-9}}.</ref>. En 1991, le ministre japonais des affaires étrangères rappela que le Japon avait donnéenvoyé une déclaration de guerre à {{heure|13 h}} (le message en {{nobr|14 points}}), heure de Washington DC, {{nobr|25 minutes}} avant le début de l’attaque de Pearl Harbor.
 
=== Le sentiment anti-japonais aux États-Unis ===
[[Fichier:Japaneseamericaninternmentcenter-flag.jpg|thumbvignette|Un camp d'internement pour les Japonais, Manzanar, Californie, juillet 1942.]]
 
Les photographies des bâtiments en flamme et des destructions à Pearl Harbor soulevèrent une émotion certaine dans le monde entier{{sfn|Vidalenc|1970|p=165}}. L'attaque japonaise galvanisa la nation américaine et l'unit pour atteindre un but : celui de faire capituler l'Empire du Soleil levant. Le comité [[pacifisme|pacifiste]] [[Comité America First|America First]] décida lui-même sa dissolution et les adversaires politiques de Roosevelt cessèrent provisoirement leurs attaques. Le sentiment de [[trahison]] et la peur du [[sabotage]] ou de l’[[Renseignement|espionnage]] rendirent suspects les Japonais vivant sur le sol américain et les [[Nippo-Américains|Américains d'origine japonaise]]. Le général [[John DeWitt]] et le secrétaire à la Marine [[Frank Knox]] évoquèrent l'existence d'une [[cinquième colonne]] sur le sol américain.
 
Dans les jours qui suivirent l’attaque, plusieurs rumeurs circulèrent : les ouvriers nippons de l’île auraient coupé les champs de [[canne à sucre]] pour former des flèches indiquant le chemin vers Pearl Harbor{{sfn|André Kaspi |1997|p=446}}. D'autres rumeurs touchèrent le président Roosevelt et Marshall qui auraient été au courant de l’attaque. Enfin, la crainte d'un débarquement japonais à la suite de l'attaque ajouta un élément à la confusion qui régnait à Hawaï.
 
C'est dans ce contexte que {{nombre|110000|Japonais}} et citoyens américains d'origine japonaise<ref>J.-M. Lacroix, ''Histoire des États-Unis'', 2006, {{p.|389}}.</ref> furent rassemblés et surveillés dans des [[Internement des Nippo-Américains|camps d'internement (''War Relocation Centers'')]]. L'ordre exécutif 9066 du {{date-|19 février 1942}} fut signé par Roosevelt et concerna l'ouest du pays où se concentraient les populations japonaises ; des camps furent ouverts dans des régions isolées des États de [[Washington (État)|Washington]], de [[Californie]] et de l'[[Oregon]]. Cependant, les Japonais des îles Hawaï ne furent pas internés car l'armée et la marine avaient besoin de main d'œuvre{{sfn|André Kaspi |1997|p=449}}. Des Américains d'origine japonaise furent incorporés dans l'[[Armée américaine]] notamment dans le [[442e Regimental Combat Team|{{442e|Regimental}} Regimental Combat Team]] qui combattit en Europe à partir de 1943 et subit de lourdes pertes. En [[1988]], le Congrès présenta officiellement ses excuses pour ces arrestations arbitraires en votant une loi qui indemnisait les victimes encore vivantes<ref>André Kaspi, François Durpaire, Hélène Harter, Adrien Lherm, ''La civilisation américaine'', Paris, PUF, collection quadrige, 2004 {{ISBN|2-1305-4350-2}}, {{p.|68}}.</ref>.
 
Pearl Harbor peut également expliquer la détermination des États-Unis à procéder aux [[bombardements atomiques d'Hiroshima et Nagasaki]].
 
=== Portée et signification ===
[[Fichier:Arizona Memorial 6.jpg|thumbvignette|Le mémorial de l'USS ''Arizona'', Pearl Harbor.]]
L'attaque de Pearl Harbor est toujours considérée par les Américains comme l'un des événements les plus importants de leur histoire : c'était en effet la première fois depuis la [[guerre de 1812]] que le sol américain était attaqué par un pays étranger. Soixante ans plus tard, des journalistes et personnalités politiques comparèrent les [[attentats du 11 septembre 2001]] à l'attaque du {{date-|7 décembre 1941}}<ref>{{Lien web|url= https://www.latimes.com/opinion/la-xpm-2011-sep-09-la-oe-wiener-anniversaries-20110909-story.html|titre= Pearl Harbor and 9/11: A fleeting day of infamy|site= Los Angeles Times|date= 9 septembre 2011}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|auteur= Clément Chéroux|titre= Le déjà-vu du 11-Septembre|périodique= Études photographiques|numéro= 20|date= Juin 2007|lire en ligne= http://journals.openedition.org/etudesphotographiques/998}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url= https://www.cbsnews.com/news/bush-on-9-11-moment-to-moment/|titre= Bush On 9/11: Moment To Moment : The President Talks In Detail About His Sept. 11 Experience|site= CBS News|date= 2 septembre 2003|citation= ''The Oval Office speech came at the end of the bloodiest day in American history since the Civil War. Before he walked to the White House residence for the night, Mr. Bush dictated these words for the White House daily log: "The Pearl Harbor of the 21st century took place today. We think it's Osama bin Laden."''}}</ref>.
 
De nombreux films japonais et américains ont relaté cet épisode de la Seconde Guerre mondiale. ''[[Tant qu'il y aura des hommes]]'' réalisé en [[1953]] par [[Fred Zinnemann]] évoque la vie des militaires à Pearl Harbor. Le film ''[[Tora! Tora! Tora!]]'' de [[Richard Fleischer]] en [[1970]] donne une description assez réaliste des événements, prenant à la fois les points de vue américain et japonais. Le film documente notamment la longue liste d'erreurs et d'accidents qui rendirent cette attaque si destructrice pour les forces américaines. Le titre reprend le mot ''Tora'' qui signifie « tigre ». Il s'agit du message radio envoyé par [[Mitsuo Fuchida]], le commandant de la mission. Le film ''[[1941 (film)|1941]]'', réalisé par [[Steven Spielberg]] et sorti en [[1979]], évoque le climat de panique après l'attaque. Dans ''[[Nimitz, retour vers l'enfer]]'' de [[Don Taylor]] ([[1980]]), un porte-avions nucléaire voyage dans le temps et se retrouve à Pearl Harbor, la veille de l'attaque, avec la possibilité de changer l'Histoire. ''[[Pearl Harbor (film)|Pearl Harbor]]'' ([[2001]]) de [[Michael Bay]] reprend des scènes de ''Tora! Tora! Tora!'' comme celle du cuisinier-mitrailleur.
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=== Les commissions d'enquête ===
La première commission, dirigée par [[Owen Roberts]], fut constituée dès le mois de décembre 1941 et rendit ses conclusions au [[Congrès des États-Unis]] en {{date-|janvier 1942}}. Elle accusa les officiers de la base ([[Walter Short]] et [[Husband Kimmel]]) de manquement à leur devoir, en particulier dans la défense de Pearl Harbor ; les deux hommes furent relevés de leurs fonctions. Cependant, le [[Sénat des États-Unis]] vota leur réhabilitation en mai 1999 (non signée ni par [[Bill Clinton|Clinton]] ni par [[Georges Walker Bush|Bush]]).
 
=== Les négligences et erreurs américaines ===
[[Fichier:Walter-Short-General.jpg|vignette|Walter Short]]
 
L'attaque de Pearl Harbor par les Japonais provoqua un choc immense dans l'opinion publique, à la tête de l'armée et de l'État. Les journalistes et les politiques posèrent rapidement la question des responsabilités. Il paraissait en effet évident que plusieurs erreurs avaient été commises : encore fallait-il déterminer si elles l'avaient été de manière intentionnelle ou non. Plusieurs défaillances se sont accumulées et ont contribué au désastre : l'entrée de la rade n'était pas protégée par des filets anti torpilles ; les navires, alignés côte à côte sur ordre de l'amiral [[Claude C. Bloch]] en raison du manque de place, offraient des cibles idéales ; les soldats ont cru lors des premiers bombardements qu'il s'agit d'un exercice, pensant que les avions venaient de Californie<ref name="Ferro">[[Marc Ferro]], « Les {{nobr|70 ans}} de Pearl Harbor », émission ''Au cœur de l'histoire'', {{date|6 décembre 2011}}.</ref>.
 
Short estimait que le danger le plus immédiat pour les aérodromes était le sabotage et avait donc ordonné que les avions soient concentrés en des endroits aisés à surveiller, ce qui facilita leur destruction par l'attaque aérienne. Short ne croyait pas à l’efficacité du [[radar]], invention relativement nouvelle. L'équipe de surveillance du radar n'avait pas été remplacée après {{nobr|7 heures}} puisqu'aucune patrouille n'était de service le dimanche matin. Les diverses installations militaires n'étaient pas [[camouflage (militaire)|camouflées]]. La [[cryptanalyse]] des codes secrets ([[Code 97]] des ''purple machines'') aurait dû aider Pearl Harbor<ref name="Vallaud216"/>, mais les Japonais pratiquaient la contre-information et ils n’ont pas été transmis à l'heure ([[George Marshall (général)|George Marshall]] préféra le télégraphe au téléphone qu'il pensait être écouté par les Japonais), d'autant plus qu'il n'y avait aucun décodeur à Hawaï. Enfin, les divergences entre Short et Kimmel furent une des raisons du manque de coordination et les dysfonctionnements dans le système de défense de Pearl Harbor.
 
=== Les révélations d'un agent double ===
De nombreux signes et avertissements n'ont pas été entendus ou compris. Quatre mois avant l'attaque, l'espion serbe [[Dušan Popov]], à l'instar de [[Richard Sorge]], informe les services secrets britanniques puis américains des intentions nippones. Les actualités de Paramount dès le {{date-|13 novembre 1941}} montraient qu'une attaque pourrait avoir lieu sur Pearl Harbor<ref name="Ferro"/>.
 
Dans un ouvrage publié en 2011, ''Comment Roosevelt fit entrer les États-Unis dans la guerre'', [[Arnaud Blin]] indique<ref>Arnaud Blin, ''Comment Roosevelt fit entrer les États-Unis dans la guerre'', André Versaille, 2011, pages 29 à 31.</ref> que l'agent double [[DuskoDušan Popov]] avait dévoilé par un questionnaire des services secrets britanniques<ref>{{référence incomplète|Lire la biographie de [[John Cecil Masterman]].}}</ref> (MI5) que les amiraux japonais avaient réclamé à l'[[Abwehr]] une étude détaillée du bombardement par la [[Royal Air Force|RAF]] de la [[Bataille de Tarente (1940)|flotte italienne dans le port de Tarente]] les {{date-|11 novembre- 1940-}} et {{date-|12 novembre 1940}}. Bien que le directeur du FBI [[J. Edgar Hoover]] ait reçu l'espion Popov le {{date-|12 août 1941}} dans son bureau, il ne transmit qu'un échantillon du questionnaire à la Maison Blanche.
 
L’amiral [[Harold Rainsford Stark]], [[ChiefChef ofdes Navalopérations Operationsnavales|chef des opérations navales américaines]], avait envoyé un message d’alerte au commandant en chef des flottes de l’Asie orientale et du Pacifique à Hawaï{{sfn|Jean Trogoff |1993|p=265}}. L'état-major américain redoutait donc une attaque japonaise mais il ne l'attendait pas à Pearl Harbor, ayant une confiance aveugle dans l'isolement de l'île, à plusieurs milliers de kilomètres du Japon. Stark était convaincu que l’attaque aurait lieu aux Philippines ou à Singapour, ce qui ne constituait pas un ''[[casus belli]],'', selon les déclarations de Roosevelt.
 
Blin a donc la conviction que la surprise de Roosevelt était bien réelle lorsque Knox l'informa de l'attaque.
 
Le {{date-|7 décembre 1941}}, lorsqu'il apprend que Pearl Harbor a été attaquée, il s'écria incrédule :
{{Citation bloc|Mon Dieu, ça ne peut pas être vrai. Il s'agit sûrement des Philippines{{sfn|André Kaspi |1997|p=434}} !}}
 
Ligne 393 ⟶ 394 :
 
=== La mise en cause du président Roosevelt ===
[[Fichier:Husband Kimmel.jpg|leftgauche|thumbvignette|L'[[amiral Kimmel]], déchu de son poste, contributeur de la thèse sur Roosevelt.]]
 
Une thèse très controversée<ref>{{référence incomplète|La {{Lien|lang=en|trad=Pearl Harbor advance-knowledge conspiracy theory|texte=''Pearl Harbor advance-knowledge conspiracy theory''}}.}}</ref> affirme que Roosevelt était au courant de l'attaque et qu'il laissa faire pour provoquer l'indignation de la population et faire entrer son pays dans la guerre<ref>{{en}} [http://www.rationalrevolution.net/war/fdr_provoked_the_japanese_attack.htm « FDR provoked the Japanese attack on Pearl Harbor »], rationalrevolution.net.</ref>. Cette théorie fut d'abord avancée par les officiers déchus par les commissions d'enquête : Kimmel se dit victime d'un complot visant à cacher la responsabilité du gouvernement et de l'état-major. Il diffusa cette idée dans ses ''Mémoires'', parus en [[1955]]. Le [[Robert A.Alfred Theobald|contre-amiral Robert Alfred Theobald]], qui commandait les [[destroyersdestroyer]]s à Pearl Harbor<ref>Castelot, {{p.|48}}.</ref>, écrivit dans un ouvrage traduit en français :
{{Citation bloc|Notre conclusion principale est que le président Roosevelt contraignit le Japon à faire la guerre en exerçant en permanence sur lui une pression diplomatique et économique, et l'incita à ouvrir les hostilités par une attaque surprise en maintenant la flotte du Pacifique dans les eaux hawaïennes comme appât<ref>Robert Theobald, ''Le Secret de Pearl Harbor'', Payot, Paris, 1955, p. 151.</ref>.}}
 
Cette thèse fut reprise par les adversaires de Roosevelt et de sa politique extérieure<ref>A. Kaspi, « Pearl Harbor : une provocation américaine ? », dans ''L'Histoire'', {{numéro|101}}, juin 1987, {{p.|37}}.</ref>. Les négligences furent utilisées par les républicains pour discréditer le [[Parti démocrate (États-Unis)|camp démocrate]] après 1945{{sfn|Michel|2001|p=339}}. Plus tard, plusieurs historiens américains, comme [[Charles Austin Beard]] et {{lien |[[Charles C. Tansill}}]]{{sfn|André Kaspi |1997|p=436}} essayèrent de prouver l'implication du président.
 
Les faits cités à l'appui de cette hypothèse sont notamment l'absence supposée providentielle des trois porte-avions en manœuvre le jour de l'attaque et qui ne furent donc pas touchés, le fait que les nombreux messages d'avertissement furent ignorés et enfin les négligences locales. Certains soupçonnent le gouvernement américain d'avoir tout fait pour ne recevoir la déclaration de guerre japonaise qu'après le bombardement. Les partisans de cette thèse sont convaincus que Roosevelt a poussé les Japonais à la guerre tout au long des années 1930 afin de convaincre le [[peuple américain]], majoritairement [[isolationnisme|isolationniste]] et partisan de la [[Neutralité (relations internationales)|neutralité]]<ref>Lire à ce sujet « Roosevelt est-il coupable ? », dans {{Harvsp|André Kaspi |1997|p=435-442}}.</ref>.
 
[[Fichier:Franklin Roosevelt signing declaration of war against Japan.jpg|thumbvignette|Le président américain Roosevelt signant la déclaration de guerre contre le Japon, une fois son {{Lien|lang=en[[Discours du « Jour de l'infamie »|texte=discours prononcé devant le Congrès|fr=Infamy Speech}}]].]]
 
Il est, cependant, difficile d'imaginer que Roosevelt ait laissé détruire autant de bâtiments de la Marine uniquement pour engager son pays dans la guerre. En effet, la valeur tactique des [[porte-avions]] était méconnue en 1941, même si d'évidence, compte tenu des investissements réalisés, les Japonais et les Américains fondaient de gros espoirs sur cette nouvelle unité marine. C'était encore le [[cuirassé]] qui faisait figure de navire principal dans les flottes de guerre, et même l'amiral Yamamoto envisageait lal'affrontement confrontation finalefinal entre les deux pays sous la forme d'un combat entre cuirassés. Dès lors, tout officier au courant de l'attaque aurait fait en sorte de protéger les cuirassés qui seraient alors partis au large en sacrifiant les porte-avions. Ce choix aurait été logique pour les autorités de la Marine et paradoxalement plus néfaste aux Américains dans la poursuite de la guerre. L'amiral [[Chester Nimitz]] livra une analyse similaire dès [[1945]] :
 
{{Citation bloc|Si l'amiral Husband Kimmel, alors commandant des forces américaines à Pearl Harbor, avait reçu 24 heures à l'avance la nouvelle de l'attaque, il aurait fait partir toutes nos forces à la rencontre des Japonais. Nous n'avions pas un seul porte-avions capable de s'opposer à la formation des porte-avions de l'amiral Nagumo, et les Japonais auraient coulé chacun de nos bateaux en haute mer. Nous aurions perdu {{unité|60000|hommes}} et la quasi-totalité de notre flotte du Pacifique.}}
Ligne 412 ⟶ 413 :
Par conséquent, rien ne permet d’affirmer que Roosevelt était au courant de l'attaque de Pearl Harbor<ref>P. Vallaud, ''Témoins de l’Histoire'', 2002, {{p.|212}}.</ref>{{,}}<ref>Howard Zinn, Frédéric Cotton (trad.), ''Une histoire populaire des États-Unis, de 1492 à nos jours'', Paris, Agone, 2002 {{ISBN|2-9108-4679-2}}, {{p.|466}}.</ref> bien qu'il ait presque certainement accumulé des actes contraires à la neutralité dans les [[années 1930]]. Cependant, les sanctions économiques visaient avant tout les Allemands{{sfn|Michel|2001|p=339}}, et Roosevelt donnait la priorité au théâtre européen des opérations, comme le montre, par exemple la [[conférence Arcadia]], et la guerre contre le Japon ne fut jamais sa priorité absolue.
 
Si Roosevelt et son entourage étaient conscients des risques de guerre provoqués par la politique de soutien au Royaume-Uni, à l'URSS et à la Chine, il n'y a pas d'indication qu'ilils aitaient souhaité l'attaque de Pearl Harbor. Le désastre fut provoqué par la préparation minutieuse des Japonais, par une série de négligences locales et par des circonstances particulièrement défavorables aux Américains.
 
Enfin ils ne pouvaient pas être certains des réactions allemande et italienne. Ce furent Hitler et Mussolini qui, par le jeu des alliances, déclarèrent la guerre aux États-Unis quelques jours après la déclaration de guerre américaine au Japon et impliquèrent ainsi directement les États-Unis dans le conflit en Europe et en Afrique du Nord.
 
== Notes et références ==
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{{Références}}
 
== BibliographieVoir aussi ==
{{Autres projets
=== Ouvrages et revues en français ===
|commons=Category:Pearl Harbor attack
|commons titre=L'attaque de Pearl Harbor
}}
{{Article audio
|fichier=Attaque sur Pearl Harbor.ogg
|date=9 juin 2007
|oldid=17726224
}}
=== Bibliographie ===
==== Ouvrages et revues en français ====
<!--Classement alphabétique ; ne pas retirer les références qui ont servi à la rédaction de l'article (voir les notes)-->
* {{Ouvrage |langue=fr |auteurauteur1=Eddy Dufourmont |titre=Histoire politique du Japon, de 1853 à nos jours |lieu=Paris |éditeur=Presses Universitaires de Bordeaux |passage=|lieu=Paris |année=2016 |date=|pages totales=496 |isbn=979-103000104410-300-0104-4 |ean=9791030001044 |bnf=FRBNF45237499|lire en ligne=45237499}}.
* {{Ouvrage |auteurauteur1=[[Jean-Jacques Antier]] |titre=Pearl Harbor |lieu=Paris |éditeur=[[Presses de la Cité |lieu=Paris]] |année=1988 |isbn=}}.
* {{Ouvrage |auteurauteur1=Ernest Arroyo |titre=Pearl Harbor, New York |éditeur=MetroBooks |année=2003 |pages totales=160 |isbn=1-586658663-3149149-7 }}.
* {{Article |auteur=A.J. Barker |titre=Pearl Harbour : un stupéfiant désastre |revue=Histoire illustrée de la Seconde Guerre mondiale |numéro=GM 15 |éditeur=Marabout |année=1971 }}.
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Serge BernsteinBerstein]] |auteur2=[[Pierre Milza]] |titre=Histoire du {{s-|XX|e}} Tome 1 : 1900-1945 : la fin du « monde européen » |éditeurlieu=HatierParis |lieuéditeur=Paris[[Hatier]] |année=1996 |date=|pages totales=|isbn=2-2187-1564-3 |isbn2=2-218-71565-1|bnf=FRBNF35856649|lire en ligne=|passage=chapitres 19, 21 et 34 pour le contexte général et l’expansionnisme japonais |isbn=2-218-71564-3 |isbn2=2-218-71565-1 |bnf=35856649}}.
* {{Ouvrage |langue=fr |auteurauteur1=Jacques Binoche |titre=Histoire des États-Unis |éditeurlieu=EllipsesParis |passageéditeur=[[Éditions Ellipses|lieu=ParisEllipses]] |année=2003 |date=|pages totales=253 |isbn=2-7298-1451-5 |bnf=FRBNF39072080|lire en ligne=39072080}}.
* {{Article |auteur=[[André Castelot]] |titre=Il y a trente ans : Pearl Harbor |revue=Historia |numéro=301 |année=1971 |mois=12 |passage=40-49 }}.
* {{Ouvrage |langue=fr |auteurauteur1=[[Claude Delmas]] |titre=Pearl Harbor : |sous-titre=la guerre devient mondiale |éditeurlieu=ComplexeParis |passageéditeur=|lieu=ParisComplexe |année=2001 |date=|pages totales=253 |isbn=2-870287027-7884884-5 |bnf=FRBNF3908866539088665 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=fsCDaVDOSlUC&printsec=frontcover}}.
* {{Ouvrage |langue=fr |auteurauteur1=Patrick Facon |titre=Pearl Harbor - 7 décembre 1941 |passage=|lieu=Vichy |éditeur=Éditeal |année=2011 |date=|pages totales=104 |isbn=978-2-36450-003-7 |ean=9782364500037 |bnf=FRBNF42560583|lire42560583 en ligne=|présentation en ligne=http://www.aerostories.org/~aerobiblio/article3529.html }}.
* {{Article |auteur1=Pierre Grumberg |auteur2=Benoist Bihan |titre=Dossier Pearl Harbor |revue=[[Guerres & Histoire]] |numéro=4 |année=2011 |mois=12 |passage=30-53 }}.
* {{Ouvrage |langue=fr |auteurauteur1=[[Hélène Harter ]]|titre=Pearl Harbor |sous-titre=7 décembre 1941 |passage=|lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Tallandier|Tallandier]] |collection=L'histoire en batailles |année=2011 |date=|pages totales=194 |isbn=978-2-84734-687-9 |issn=2112-9207 |ean=9782847346879|lire en ligne=}}.
* {{Ouvrage |langue=fr |auteurauteur1=[[André Kaspi]] |titre=Franklin Roosevelt |éditeurlieu=FayardParis |lieuéditeur=Paris[[Librairie Arthème Fayard|Fayard]] |année=1997 |date=|pages totales=647 |passage=423-451 |isbn=2-2130213-220302203-8 |bnf=FRBNF34961066|lire34961066 en ligne=|numéro=12 |passagechapitre=423-451 12}}.
* {{Article |auteur=André Kaspi |titre=Pearl Harbor : une provocation américaine ? |revue=[[L'Histoire]] |numéro=101 |année=1987 |mois=6 |passage=36-44 }}.
* {{Ouvrage|langue=françaisfr|auteurauteur1=[[Ian Kershaw]] |titre=Choix fatidiques |lieu=Paris|éditeur=Éditions du Seuil |lieu=Paris |année=2009 |pages totales=813|isbn=978-0-7137139-997129712-5}}.
* {{Ouvrage |langue=fr |auteurauteur1=[[Jean-Michel Lacroix]] |titre=Histoire des États-Unis |lieu=Paris |éditeur=[[PUF]] |passage=|lieu=Paris |collection=Quadrige. Manuels |année=2006 |date=|pages totales=614 |isbn=2-130513-5477055477-6 |ean=9782130554776 |bnf=FRBNF40202813|lire en ligne=40202813}}.
* {{Ouvrage |langue=|auteurauteur1=Paul-Yanic Laquerre |titre=Showa, chroniques d'un dieu déchu |lieu=Paris |éditeur=[[Amazon Kindle|Kindle]] |passage=|lieu=Paris |date=8 septembre 2008|pages totales=|isbn= |asin=B00H6T5UM6|lire en ligne=}}.
* {{Ouvrage |langue=fr |langue originale=en |auteur1=[[Walter Lord]] |traducteur=Bernard Ullmann |titre=Pearl Harbour : |sous-titre=ce jour-là (7 décembre 1941) |lieu=Paris |éditeur=[[Robert Laffont]] |passage=|lieu=Paris |collection=Ce jour-là |année=2001 |date=|pages totales=245 |isbn=2-2210221-949309493-X |bnf=FRBNF37635679|lire en ligne=37635679}}.
* {{Ouvrage |langue=fr |auteurauteur1=[[Henri Michel (historien)|Henri Michel]] |titre=La Seconde Guerre mondiale |éditeurlieu=OmnibusParis |passageéditeur=|lieu=ParisOmnibus |année=2001 |date=|pages totales=977 |isbn=2-2580258-560305603-9 |bnf=FRBNF37657107|lire en ligne=37657107}}.
* {{Ouvrage |auteurauteur1=[[Pierre Miquel]] |titre=La Seconde Guerre mondiale |éditeurlieu=FayardParis |lieuéditeur=Paris[[Librairie Arthème Fayard|Fayard]] |année=1986 |isbn=2-2130213-182201822-7 }}.
<!-- Manque l'année pour pouvoir utiliser le modèle Article : * {{Article |auteur=[[Michel Mourre]] |titre=Pearl Harbor |revue=Dictionnaire encyclopédique d'histoire |passage=3578 }} -->
* [[Michel Mourre]], « Pearl Harbor », ''Dictionnaire encyclopédique d'histoire'', {{page|3578}}.
* [[James Rusbridger]], ''La trahison de Pearl Harbor'', Pygmalion, 1997.
* {{Ouvrage |auteurauteur1=[[Robert A.Alfred Theobald|Robert Alfred Theobald (contre-amiral]]) |titre=Le secret de Pearl Harbor |lieu=Paris |éditeur=[[Payot (maison d'édition)|lieu=ParisPayot]] |année=1955 }}.
* {{Ouvrage |langue=fr|auteur=Jean Trogoff |titre=Les grandes dates de la guerre sur mer (1939-1945) |passage=|lieu=Rennes|éditeur=Éditions Ouest-France |année=1993 |date=|pages totales=362|isbn=2-7373-1395-3 |bnf=FRBNF35618888|lire en ligne=}}.
* {{Ouvrage |langue=fr |auteurauteur1=[[PierreJean Vallaud]]Trogoff |titre=TémoinsLes degrandes l’Histoire.dates Lade Secondela Guerreguerre mondiale,sur plus de 500 documents inéditsmer |éditeursous-titre=Éditions Acropole1939-1945 |passage=|lieu=ParisRennes |collectionéditeur=Témoins[[Édilarge|Éditions deOuest-France]] l'histoire|année=20021993 |date=|pages totales=701362 |isbn=2-73577373-02301395-83 |bnf=FRBNF39058670|lire en ligne=35618888}}.
* {{Ouvrage |langue=fr |auteurauteur1=Dan[[Pierre van der Vat |traducteur=ChristopheVallaud]] Dutrône|titre=PearlTémoins Harborde l’Histoire. La Seconde Guerre mondiale, plus de 500 documents inédits |passage=|lieu=Paris |éditeur=Éditions Pierre de TaillacAcropole |collection=ImagesTémoins de guerrel'histoire |année=20112002 |date=|pages totales=176701 |isbn=978-2-3647357-450050230-98 |ean=9782364450059|bnf=FRBNF43550292|lire en ligne=|présentation en ligne=http://www.aerostories.org/~aerobiblio/article3577.html 39058670}}.
* {{Ouvrage |langue=fr |langue originale=en |auteur1=Dan van der Vat |traducteur=Christophe Dutrône |titre=Pearl Harbor |lieu=Paris/Toronto (Canada) |éditeur=Éditions Pierre de Taillac |collection=Images de guerre |année=2011 |pages totales=176 |isbn=978-2-36445-005-9 |ean=9782364450059 |bnf=43550292 |présentation en ligne=http://www.aerostories.org/~aerobiblio/article3577.html}}.
* {{Ouvrage |auteurauteur1=[[Jean Vidalenc]] |titre=Le second conflit mondial (mai 1939-mai 1945) |éditeurlieu=SEDESParis |lieuéditeur=Paris[[CDU Sedes|SEDES]] |année=1970 |isbn=}}.
* {{Ouvrage |langue=fr|auteur=H. P. Willmott |traducteur=Geneviève Brzustowski|titre=La Guerre du Pacifique, 1941-1945 |titre original=The Second world war in the Far East|éditeur=Autrement |passage=|lieu=Paris |collection=Atlas des guerres|année=2001 |date=|pages totales=224|isbn=2-7467-0042-5 |bnf=FRBNF37204376|lire en ligne=}}.
* {{Ouvrage |nom1langue=Ledetfr |langue originale=fren |auteur1=H. P. Willmott |prénom1traducteur=MichelGeneviève Brzustowski |titre=SamouraïLa surGuerre porte-avionsdu Pacifique, Les1941-1945 groupes|titre embarquésoriginal=The japonaisSecond etworld leurswar porte-avionsin 1922-1944the Far East |passage=|lieu=Paris |éditeur=Lela[[Autrement]] Presse|collection=CollectionAtlas Histoiredes deguerres l'aviation|numéro dans collection=17|année=20062001 |date=|pages totales=581224 |isbn= 2-9140177467-320042-4|ean=97829140173295 |bnf=FRBNF40105837|lire en ligne=37204376}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Michel|nom1=Ledet|titre=Samouraï sur porte-avions, Les groupes embarqués japonais et leurs porte-avions 1922-1944|lieu=Outreau|éditeur=Lela Presse|collection=Collection Histoire de l'aviation|numéro dans collection=17|année=2006|pages totales=581|isbn=2-914017-32-4|ean=9782914017329|bnf=40105837}}.
* {{Ouvrage |auteurlangue=fr |langue originale=en |auteur1=Edward Jablonski |titre=L'aviation américaine en guerre |lieu=Amsterdam |éditeur=Éditions Time-Life |lieuannée=Amsterdam1983 |annéepages totales=1983176 |passage=17-18 |isbn=2-7344-0159-2 |passage=17-18 }}
 
==== Bibliographie en anglais ====
 
<!--Les ouvrages suivants n'ont pas été utilisés pour rédiger l'article ; la littérature en anglais est pléthorique !-->
* {{Ouvrage |auteur1=Leatrice R. Arakaki |auteur2=John R. Kuborn |titre=7 December 1941 The Air Force Story |éditeur=United States. Air Force. Pacific Air Forces. Office of History |année=1941 |lire en ligne=https://archive.org/details/7December1941TheAirForceStory }}.
* Sadao Asada, ''From Mahan to Pearl Harbor: The Imperial Japanese Navy and the United States'', US Naval Institute Press, 2006 {{ISBN|1-5575-0042-8}}.
* Rodney P. Carlisle (dir.), ''One Day in History: December 7, 1941'', HarperCollins Publishers, 2006 {{ISBN|0-0611-2034-0}}.
Ligne 464 ⟶ 478 :
* Harry Mead, ''20 Was Easy: Memoirs Of A Pearl Harbor Survivor'', Booksurge Llc, 2005 {{ISBN|1-4196-0094-X}}.
* G. W. Prange, ''At Dawn We Splept. The Untold Story of Pearl Harbor'', New York, Mc Graw-Hill, 1981.
* [[Robert A.Alfred Theobald|Rear Admiral Robert Alfred Theobald]], ''The Final Secret of Pearl Harbor'', The Devin-Adair Company, New York, 1954.
* [[Harry Turtledove]], ''Days of Infamy'', Roc, Reprint, 2005 {{ISBN|0-4514-6056-1}}.
* George Victor, ''The Pearl Harbor Myth: Rethinking the Unthinkable'', Potomac Books, 2006 {{ISBN|1-5979-7042-5}}.
* [[Roberta Wohlstetter]], ''Pearl Harbor. Warning and Decision'', Palo Alto, California, Stanford University Press, 1962.
* {{Ouvrage |langue=en |auteurauteur1=Roland H. Worth, Jr. |titre=No Choice But War |sous-titre=The United States Embargo Against Japan and the Eruption of War in the Pacific |lieu=Jefferson |éditeur=[[McFarland & Company]] |année=1995 |pages totales=236 |isbn=0-7864-0141-9 }}.
* Allan D. Zimm, ''Attack on Pearl Harbor, Strategy, Combat, Myths, Deceptions'', Casemate, 2011.
* {{Ouvrage|auteurauteur1=Peter Wetzler |titre=Hirohito and War |éditeur=|année=1998|isbn=}}.
 
=== Filmographie ===
* [[Kajirō Yamamoto]], ''[[La Bataille navale à Hawaï et au large de la Malaisie]]'', [[1942]].
* [[Howard Hawks]], ''[[Air Force (film)|Air Force]]'', [[1943]].
* [[Fred Zinnemann]], ''[[Tant qu'il y aura des hommes]]'', [[1953]].
* [[Richard Fleischer]], ''[[Tora! Tora! Tora!]]'', [[1970]].
* [[Steven Spielberg]], ''[[1941 (film)]]'', [[1979]].
* [[Don Taylor]], ''[[Nimitz, retour vers l'enfer]]'', [[1980]].
* [[Michael Bay]], ''[[Pearl Harbor (film)|Pearl Harbor]]'', [[2001]].
*[[Roland Emmerich]], ''[[Midway (film, 2019)|Midway]]'', [[2019]].
 
==== Voir aussiCinéma ====
* 1942 :
{{Autres projets
** [[Kajirō Yamamoto]], ''[[La Bataille navale à Hawaï et au large de la Malaisie]]'', [[1942]].
|commons=Category:Pearl Harbor attack
** [[Lew Landers]], et [[Budd Boetticher]], ''[[Submarine Raider]]''.
|commons titre=L'attaque de Pearl Harbor
* 1943 :
}}
** [[Howard Hawks]], ''[[Air Force (film)|Air Force]]'', [[1943]].
{{Article audio
** [[John Ford]] et [[Gregg Toland]], ''[[December 7th]]''.
|fichier=Attaque sur Pearl Harbor.ogg
* 1953 : [[Fred Zinnemann]], ''[[Tant qu'il y aura des hommes]]'', [[1953]].
|date=9 juin 2007
* 1970 : [[Richard Fleischer]], ''[[Tora! Tora! Tora!]]'', [[1970]].
|oldid=17726224
* 1978 : [[Stirling Silliphant]], ''Pearl''.
}}
* 1979 : [[Steven Spielberg]], ''[[1941 (film)|1941]]'', [[1979]].
* 1980 : [[Don Taylor]], ''[[Nimitz, retour vers l'enfer]]'', [[1980]].
* 2001 : [[Michael Bay]], ''[[Pearl Harbor (film)|Pearl Harbor]]'', [[2001]].
* 2017 : [[Bille August]], ''[[The Lost Soldier]]''.
* 2019 : [[Roland Emmerich]], ''[[Midway (film, 2019)|Midway]]'', [[2019]].
 
==== Télévision ====
* 2001 : Kevin Bachar, ''De la Réalité à la Fiction : Pearl Harbor''.
* 2019 : Nick Mavroidakis, ''Pearl Harbor'', épisode 4 de la série Les batailles mythiques de la Seconde Guerre mondiale.
* 2021 :
** [[Charles-Antoine de Rouvre]], ''Quand Pearl Harbor changea le destin de la France''.
** [[David Korn-Brzoza]], ''Pearl Harbor, le monde s'embrase''.
** Stan Griffin, ''Attack on Pearl Harbor: Minute by Minute''.
* 2022 : Jérémie Schellart, [[L'Ombre d'un doute (émission de télévision)|''L'Ombre d'un doute'']], épisode ''Pearl Harbor : un coup monté ?''.
 
=== Articles connexes ===
Ligne 499 ⟶ 519 :
* [[Bataille de l'atoll de Wake]]
* [[Bataille de Hong Kong]]
* [[BatailleCampagne de la Malaisie]]
* [[Bataille de Singapour]]
* [[Bataille des Philippines (1941-1942)|Bataille des Philippines]]
Ligne 514 ⟶ 534 :
* {{en}} [http://memory.loc.gov/ammem/afcphhtml/afcphhome.html Pearl Harbor : The day after], une série de témoignages stockée à la [[Bibliothèque du Congrès]].
* {{en}} [http://www.ibiblio.org/pha/monos/097/index.html Pearl Harbor operations], documents sur les préparatifs de l'attaque japonaise.
* {{AutoritéLiens}}
* {{Dictionnaires}}
 
{{Palette
Ligne 522 ⟶ 541 :
| Principaux événements militaires de la Seconde Guerre mondiale
}}
{{Portail|aéronautique|Hawaï|Seconde Guerre mondiale|Empire du Japon|Forces armées des États-Unis|années 1940}}
 
[[Catégorie:Attaque de Pearl Harbor| ]]