« Usine sidérurgique d'Uckange » : différence entre les versions

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Malgré ses innovations techniques (abandon de la minette dès les années 1960, adoption d'injection de [[fioul]] puis de [[charbon]] broyé dans les années 1980, essai de [[torche à plasma]], automatisation complète{{etc}}), le marché de la fonte de moulage décline et [[Usinor-Sacilor]] annonce la fermeture de l'usine en 1991.
 
Après une campagne en vue de sa conservation, soutenue par l'association ''MECILOR'', le [[Liste des monuments historiques de la Moselle|haut fourneau U4 est classéinscrit]] au titre des Monuments historiques, intégré dans un espace paysager, le ''Jardin des Traces''.
 
== Histoire de l'usine ==
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=== Fondation (1890 - 1920) ===
La [[famille de Wendel]] s’implante à [[Hayange]] en 1704. Ce sont les débuts du développement de l’industrie du fer dans la [[vallée de la Fensch]]. Peu après, l’année 1870 marque un tournant important dans l’[[histoire de la Lorraine]], et plus particulièrement d’[[Uckange]]. En 1871, l'[[Annexions de l'Alsace-Lorraine|annexion de la Moselle]] est à l’origine du grand développement de la [[sidérurgie]] dans le [[District de Lorraine|bassin lorrain sous administration allemande]]. À la suite des De Wendel, les grandes firmes industrielles de fer s'implantent dans les vallées de la Fensch, de l’[[Orne (rivière)|Orne]] et de la [[Moselle (rivière)|Moselle]] : les [[Thyssen (entreprise)|Thyssen]], [[Hermann Röchling|Röchling]], La Paix, les {{Lien|langue=de|fr=Gebrüder Stumm|texte=Frères Stumm}}<ref name=MECILOR>{{lien web
|url= http://www.mecilor.fr/
|titre= MECILOR (Mémoire Culturelle et Idustrielle de LORraine)
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|date= 28 janvier 2002
|éditeur= Soleil d'acier
|consulté le= 12/06/13}}</ref>, et les mises à feu s'enchaînent jusqu'en 1913 : le premier haut fourneau est mis à feu en 1891, 4 sont opérationnels en 1897/1898<ref name=MECILOR/>, les 2 derniers sont ajoutés en 1904<ref name=U4/>. L'usine reste sur cette configuration jusque vers 1920<ref name=MECILOR/>. En 1913, juste avant la [[Première Guerre mondiale]], elle emploie {{unité|590|personnes}}<ref name=SavoirFer/>. et a produit {{unité|261700|t}} de fonte<ref>{{article |lang= de
|titre= Handel und Industrie |sous-titre= Die Liquidation der Hüttenwerke und Gru⸗ ben von Ueckingen
|périodique= Escher Tageblatt
|lire en ligne= https://viewer.eluxemburgensia.lu/ark:70795/m59cd1/pages/4/articles/DTL45?search=knutange
|jour= 12 |mois= janvier |année= 1920}}</ref>.
 
=== Routine et prospérité (1920 - 1960) ===
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En 1919, après la première Guerre mondiale, l'usine est placée sous séquestre, puis devient, avec les concessions minières des frères Stumm, la propriété des ''Forges et Aciéries du Nord et de Lorraine'' (FANL). Par suite de conventions juridiques, Uckange conserve des liens avec l'usine sarroise de Neunkirchen<ref name=MECILOR/>{{,}}<ref name="Soleild'acier"/>, bien que le nouveau propriétaire fait table rase de la gestion allemande, reconstruisant les bureaux, détruisant les archives, et passant d'une numérotation des hauts fourneaux en chiffre romains à une appellation alphabétique (la dernière numérotation, en chiffre arabe, date de 1930)<ref name=SavoirFer/>.
 
La crise des années 1920 frappe durement l'usine qui est contrainte d'éteindre momentanément tous les hauts fourneaux<ref name=EscherTageblatt>{{article |lang= de
Entre 1928 et 1935, les 4 hauts fourneaux restants sont modernisés, les hauts fourneaux 5 et 6 sont arrêtés et démantelés. L'usine acquiert alors une physionomie qui ne changera guère jusqu'à sa fermeture<ref name="Soleild'acier"/>.
|titre= Handel und Industrie |sous-titre= Die Eisenindustrie in Lothringen
|périodique= Escher Tageblatt
|lire en ligne= https://viewer.eluxemburgensia.lu/ark:70795/t5kvmw/pages/2/articles/DTL31?search=knutange
|jour= 31 |mois= août |année= 1921}}</ref>{{,}}{{note|En août 1921, sur les 66 hauts fourneaux lorrains, seuls 18 sont à feu, à savoir 9 à l'[[Usine sidérurgique de Florange|usine de Wendel]], 3 à l'[[Usine sidérurgique de Knutange|usine de Knutange]], 2 à [[Usine sidérurgique d'Hagondange|Hagondange]], 2 à [[Usine sidérurgique de Gandrange-Rombas|Rombach]], 1 à Audun-le-Tiche et 1 à Thionville. Les usines suivants sont totalement arrêtées : Uckange, Ottange, Maizières et Rodange<ref name=EscherTageblatt/>.|group=note}}. Entre 1928 et 1935, les 4 hauts fourneaux restants sont modernisés, les hauts fourneaux 5 et 6 sont arrêtés et démantelés. L'usine acquiert alors une physionomie qui ne changera guère jusqu'à sa fermeture<ref name="Soleild'acier"/>.
 
De 1920 à 1960, excepté pendant la [[Seconde Guerre mondiale]], l'usine poursuit l'exportation de fonte sous la forme de [[Gueuse (sidérurgie)|gueuses]] vers l'industrie sarroise qui constitue son principal débouché<ref name="Soleild'acier"/>. Pendant toute cette période, les qualités des fontes plus ou moins [[phosphore]]uses pour le [[moulage]] évoluent peu. Le minerai de base reste la [[minette lorraine]], à faible teneur en fer, 30 % environ{{#tag:ref|Un [[Transport par câble|transporteur par câble]] de {{unité|18|km}} de long amenait les bennes de minerai de la mine Ida vers l'usine<ref name="Soleild'acier"/>.|group=note}}. Mais à partir du début des années 1960, l’usine se réorganise pour diversifier son offre et s'adapter à d'autres minerais<ref name=MECILOR/>.
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{{article détaillé|Crise de la sidérurgie dans le bassin lorrain}}
 
À ce moment, l'usine commence à se restructurer. En 1962, la production d'électricité à partir de [[gaz de haut fourneau]] est abandonnée et l'usine est connectée au [[gazoduc]] de la [[centrale thermique]] commune de la sidérurgie sise à [[Richemont (Moselle)|Richemont]], dont Uckange fournit alors 10 % du gaz. Trois ans plus tard est organisé le « Plan professionnel » de la sidérurgie et la première restructuration : l'usine de [[Saulnes]] (appartenant à la famille Raty) est réunie à celle de la FANL au sein de la nouvelle société des ''Hauts Fourneaux Réunis de Saulnes et Uckange'' (HFRSU). Alors que Saulnes ne poursuit que la fabrication de fonte électrique (fontes Raty), toute la production à partir de minerai est concentrée à Uckange. La production s'oriente vers les fontes de moulage pour laquelle l'usine d'Uckange abandonne les minerais lorrains pour des minerais [[hématite]]s d'importation. La capacité atteint {{uniténote|1|Mt/an}}<refÀ name="Soleild'acier"/>sa création, et les effectifs''Hauts atteignentFourneaux {{unité|1150|personnes}}.Réunis Ellede devientSaulnes rapidementet laUckange'' seuledisposent usinepourtant de fabricationcapacités d'extraction de fontesminerai spécialesde en France, toutes les autres unités ayant cessé leur activité{{unité|3.5|Mt/an}}<ref name=MECILOR/yearbook1965>{{Ouvrage |langue= en
|prénom1= L. |nom1= Nahai
|titre= Mineral yearbook |sous-titre= The mineral industry of France
|éditeur= [[Institut d'études géologiques des États-Unis|USGS]] |année= 1965
|passage= 406
|lire en ligne= https://search.library.wisc.edu/digital/AEJ6AFIMPF3MC78F/full/AOMJWCSE45JXBV8G}}</ref>.|group=note}}. La capacité atteint {{unité|1|Mt/an}}<ref name="Soleild'acier"/>{{,}}{{note|Une capacité de production de fonte de {{unité|800|kt/an}} est également évoquée. Quoi qu'il en soit, ces chiffres de production potentiels restent très théoriques. Des installations capables de produire {{unité|30|kt/an}} de [[carbure de calcium]] complètent cet ensemble<ref name=yearbook1965/>.|group=note}} et les effectifs atteignent {{unité|1150|personnes}}. Elle devient rapidement la seule usine de fabrication de fontes spéciales en France, toutes les autres unités ayant cessé leur activité<ref name=MECILOR/>…
 
Il faut alors bien situer l’importance de l’usine dans l’hexagonel’[[Hexagone (France)|Hexagone]]. Une dizaine d’usines à fontes spéciales existaient en France dans les années 1950/60 (elles étaient plus nombreuses auparavant). Les qualités de fonte ont dû suivre la demande technique et commerciale, compte tenu des prix de revient et de la situation géographique de chaque site (notamment vis-à-vis de sa propre clientèle). Dans les années 1960 ferment pratiquement toutes les usines à fonte, pour des motifs divers : vétusté, surcoûts logistiques, taille insuffisante, concurrence de nouveaux produits sur le marché et surtout l'arrivée de nouveaux minerais plus riches en fer (60 à 70 % de fer contre 30 % pour la minette) et sans phosphore à des prix compétitifs. Pour alimenter l'usine d'Uckange, idéalement située sur les bords de la Moselle, les minerais d’importation (Brésil, Mauritanie, Australie, Afrique du Sud, Afrique de l’Ouest, Canada, Pays nordique…) arrivent à [[Rotterdam]] puis sont acheminés au port d’Uckange/[[Illange]] par [[Barge (bateau)|barge]] de {{unité|2000|tonnes}} ou par [[péniche]]s de {{unité|1200|tonnes}}, via le [[Rhin]] puis la Moselle<ref name=MECILOR/>.
 
=== Déclin et mort de l'usine (1965 - 1991) ===
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Le déclin de l’usine d’Uckange s’est ensuite matérialisé peu à peu avec l’arrêt du haut fourneau U2 en 1964-1965 et sa démolition, puis l’arrêt temporaire du U3 vers 1966-1967, puis successivement l’arrêt du U4 et du U1. Le U4, qui avait fait l’objet d’une rénovation dans les années 1929 à 1931, est intégralement reconstruit en 1976… mais ne sera rallumé qu'en 1988<ref name=MECILOR/>! En 1970, l'usine, qui dispose de 4 hauts fourneaux modernes, emploie {{unité|2800|personnes}} et peut produire {{unité|400000|tonnes}} de fonte par an<ref name=SavoirFer/>.
 
En 1976, la HFRSU met en service une [[usine d'agglomération]] des minerais<ref>{{Ouvrage |langue= en
En 1985{{note|On relève des contradictions entre certaines sources : Corbion rapporte un incident sur la boucheuse du U3 en 1988-89, quelques jours avant son arrêt définitif<ref name=SavoirFer/>.|group=note}}, le haut fourneau 3 est définitivement éteint ; le U1 produit de la fonte d'affinage pour les [[aciérie]]s de la région tandis que le U4 est spécialisé dans les fontes spéciales de moulage. Peu après, [[Usinor-Sacilor]], devient majoritaire dans HFRSU et lie l'usine aux aciéries du Groupe<ref name="Soleild'acier"/>.
|prénom1= Roman V. |nom1= Sondermayer
|titre= Mineral yearbook |sous-titre= The mineral industry of France
|éditeur= [[Institut d'études géologiques des États-Unis|USGS]] |année= 1976
|passage= 401
|lire en ligne= https://search.library.wisc.edu/digital/AVQZRREFOF3LHK85/pages/AHOLXHXTUMO4JM8D}}</ref>. En 1985{{note|On relève des contradictions entre certaines sources : Corbion rapporte un incident sur la boucheuse du U3 en 1988-89, quelques jours avant son arrêt définitif<ref name=SavoirFer/>.|group=note}}, le haut fourneau 3 est définitivement éteint ; le U1 produit de la fonte d'affinage pour les [[aciérie]]s de la région tandis que le U4 est spécialisé dans les fontes spéciales de moulage. Peu après, [[Usinor-Sacilor]], devient majoritaire dans HFRSU et lie l'usine aux aciéries du Groupe<ref name="Soleild'acier"/>.
 
La remise à feu du U4 en 1988, après 12 ans de sommeil, nécessite son automatisation. Il est redémarré pour une courte campagne au cours de laquelle est expérimentée une [[torche à plasma]] (procédé P.T.M.) dans une tuyère<ref name="Soleild'acier"/>.
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Le film policier [[Amours à mort]] (Meurtres en Moselle) a été tourné sur le site du haut-fourneau U4 d'Uckange en juin et {{date-|juillet 2018}}<ref> [http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=265763.html] </ref>. Le film a été diffusé sur France 3 le samedi {{date-|5 septembre 2020}} devant 3 564 000 téléspectateurs<ref> [https://www.toutelatele.com/audiences-tv-prime-samedi-5-septembre-2020-the-voice-kids-survit-au-foot-fort-boyard-relegue-par-amours-a-mort-122838] </ref>.
 
Une partie du film le Visiteur du Futur a été tourné sur le site (exterieurs et intérieur). Le camion utilisé dans le film a été offert au site et est visible lors se la visite.Le site a été sélectionné pour participer à l'édition 2020 de l'émission [[Le Monument préféré des Français]] sur France 3. Le site est arrivé en 7ème position sur 14 grâce aux votes du public<ref> [https://www.linternaute.com/sortir/evenement/2503141-monument-prefere-des-francais-2020-les-candidats-au-classement-en-images/] </ref>.
 
=== Projets ===
 
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→ Trois documentaires DVD disponibles sur le site U4 et à l'office du tourisme de Hayange. Également : egraff@worldcom.ch.
 
{{Portail|métallurgie|Industrie|Monuments historiques|Moselle}}
 
[[Catégorie:Uckange]]