« Léonard de Vinci » : différence entre les versions

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Au {{s|XV}}, les artistes du [[Quattrocento|Quatrocento]] encouragent l'intégration des [[art]]s dans les disciplines des [[arts libéraux]]. En ce sens, [[Leon Battista Alberti]] introduit l'enseignement de la [[Peinture (art)|peinture]] dans la [[rhétorique]] et la présente comme une savante combinaison d'éléments comme le [[contour]], l'organisation et la [[couleur]]. Il adjoint également à sa présentation une comparaison entre la peinture et la [[poésie]]. À cette époque, une intense réflexion se fait entre les théoriciens de la [[Renaissance italienne|Renaissance]] afin de déterminer quel art appartient le plus à la ''{{Langue|it|cosa mentale}}''. Ce débat appelé {{Langue|it|''[[Paragone]]''}} (qui signifie « comparaison ») des arts bat son plein vers la fin du {{s|XV}} ; il perdra progressivement de son intérêt vers le milieu du {{s|XVI}} pour s'éteindre{{sfn|Yacob|2019|p=33-36}}{{,}}{{sfn|Arasse|2019|p=207-208|id=AR2019}}.
 
Entre {{Date|1495}} et {{Date|1499}}, Léonard de Vinci participe à ce débat et rédige un {{Langue|it|''Paragone''}} en première partie de son ''[[Trattato della pittura|Traité de la Peinture]]'' : là où Alberti se contente d'une comparaison entre la peinture et la poésie, Léonard compare celle-ci non seulement avec la poésie, mais aussi avec la [[musique]] et la [[sculpture]] en présentant la peinture comme un {{Citation|art total}}, situé par-dessus tous les autres. Il présente la peinture comme supérieure à la poésie, car elle est compréhensible par tous alors que la poésie doit être traduite pour tous ceux qui n'en comprennent pas la langue. Par ailleurs, face à la [[musique]], la peinture présente une plus grande pérennité : la première est composée de notes, certes [[harmonie]]uses, mais n'est-elle pas un art {{citation|qui se consume dans l’acte même de sa naissance<ref>{{Harvsp|id=Carnets|texte=
 
{{Citation bloc|Comment la peinture surpasse toute œuvre humaine, par les subtiles possibilités qu’elle recèle : L’œil, appelé fenêtre de l’âme, est la principale voie par où notre intellect peut apprécier pleinement et magnifiquement l’œuvre infinie de la nature ; l’oreille est la seconde et elle emprunte sa noblesse au fait qu’elle peut ouïr le récit des choses que l’œil a vues. […] Et si toi, poète, tu peins une histoire avec ta plume, le peintre la figure avec son pinceau, de manière plus satisfaisante et moins ennuyeuse à comprendre.|Léonard de Vinci|Carnets (Ms. 2185)<ref>{{Harvsp|id=Carnets|texte=
''Carnets''|p=1029|loc=XXVIII. Comparaison des arts}}.</ref>}}
 
Il présente ainsi la peinture comme supérieure à la poésie, car elle est compréhensible par tous alors que la poésie doit être traduite pour tous ceux qui n'en comprennent pas la langue. Par ailleurs, face à la [[musique]], la peinture présente une plus grande pérennité : la première est composée de notes, certes [[harmonie]]uses, mais n'est-elle pas un art {{citation|qui se consume dans l’acte même de sa naissance<ref>{{Harvsp|id=Carnets|texte=
''Carnets''|p=1260|loc=XXXIX, Musique}} (''Trattato della Pittura, I, 27'').</ref>}} ? La peinture est également supérieure à la [[sculpture]] par le fait qu'elle propose des couleurs alors que la matière sculptée reste uniforme. Elle présente également la possibilité de représenter toute la nature là où la sculpture ne peut présenter qu'un seul sujet. De plus, le sculpteur doit travailler dans le bruit et la poussière alors que le peintre s’installe confortablement devant son tableau dans le silence ou à l'écoute de musique ou de poésie{{sfn|Yacob|2019|p=36-45}}{{,}}{{sfn|Arasse|2019|p=208-216|id=AR2019}}.
 
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