« Sixième rapport d'évaluation du GIEC » : différence entre les versions
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Le '''sixième rapport d'évaluation''' (RE6) du [[Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat]] (GIEC) des [[Organisation des Nations unies|Nations unies]] s'inscrit dans une série de rapports destinés à évaluer et synthétiser les informations scientifiques, techniques et socio-économiques relatives au [[réchauffement climatique]].
# résumé à l’intention des décideurs (''{{lang|en|summary for policemakers}}'', SPM), entièrement validé, point par point, par les tous les gouvernements siégeant à l'ONU ;
# résumé technique (''{{lang|en|technical summary}}'', TS) ;
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Le rapport final inclut également un rapport de synthèse, ainsi que les rapports spéciaux publiés en 2018 et 2019.
Ce travail synthétise les résultats d'environ {{nombre|14000}} [[articles scientifiques]]
== Structure et contenu du rapport ==
[[Fichier:GSTA 1850-2019.png|thumb|Anomalies mondiales de température de surface de [[1850]] à [[2019]], par rapport à l'époque pré-industrielle ([[1850]]-[[1900]]), montrant une nette tendance au réchauffement, décrite dans le résumé pour les décideurs du sixième rapport d'évaluation du GIEC.]]
Le sixième rapport se compose des rapports de trois groupes de travail (GT) et d'un rapport de synthèse.
Les experts du GIEC, des chercheurs en sciences, ne produisent pas de donnée nouvelle mais évaluent la littérature scientifique disponible sur chaque sujet pour en tirer des [[Consensus scientifique|consensus]], que la totalité des représentants des États membres du GIEC doivent endosser<ref name="Le Monde GIEC">{{article|auteur=Audrey Garric|titre=Le GIEC, trente ans de collaboration entre scientifiques et politiques au service du climat|date=9 août 2021|périodique=[[Le Monde]]|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/08/09/le-giec-trente-ans-de-collaboration-entre-scientifiques-et-politiques-au-service-du-climat_6090937_3244.html}}.</ref>.
=== Données de bases, licences, atlas interactif ===
Chaque conclusion-clé
Le lecteur a aussi accès à un « atlas interactif » lié au rapport, pour notamment mieux comprendre la prospective et les analyses spatio-temporelles faites dans les régions de référence du 5ème rapport (WGI5)<ref>{{Lien web |langue=en |titre=IPCC AR6-WGI Atlas |url=https://interactive-atlas.ipcc.ch |site=interactive-atlas.ipcc.ch |consulté le=2021-08-19}}</ref>.
Les données sous-jacentes utilisées par l'Atlas (formats NetCDF et GeoTIFF) sont mises à disposition dans le cadre des activités du Centre de distribution des données du GIEC (GIEC-DDC) sous une licence internationale Creative Commons Attribution 4.0, de même pour les informations détaillées sur les sources de données utilisées dans l'Atlas et sur la reconnaissance des fournisseurs de données. La plupart des cartes et graphes de l'Atlas sont réutilisables en ligne en citant leur source <ref>Source à citer : Iturbide, M., Fernández, J., Gutiérrez, J.M., Bedia, J., Cimadevilla, E., Díez-Sierra, J., Manzanas, R., Casanueva, A., Baño-Medina, J., Milovac, J., Herrera, S., Cofiño, A.S., San Martín, D., García-Díez, M., Hauser, M., Huard, D., Yelekci, Ö. (2021) Repository supporting the implementation of FAIR principles in the IPCC-WG1 Atlas. Zenodo, DOI: 10.5281/zenodo.3691645. Available from: https://github.com/IPCC-WG1/Atlas</ref>
=== Rapports spéciaux ===
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=== Évaluation du degré de certitude ===
Le sixième rapport du GIEC utilise deux principales échelles pour indiquer le degré de certitude des affirmations qu'il contient{{sfn|AR6 WGI TS|p=13|gr=GIEC}}{{,}}<ref name="CB Q&A GCI">{{lien web|langue=en|url=https://www.carbonbrief.org/in-depth-qa-the-ipccs-sixth-assessment-report-on-climate-science|titre=In-depth Q&A: The IPCC’s sixth assessment report on climate science|date=9 août 2021|éditeur=[[Carbon Brief]]}}.</ref> :
{| class="wikitable centre"
|+ Échelle de probabilité utilisée
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=== Principaux enseignements ===
L'un des points les plus remarqués du premier volet publié le {{date-|9 août 2021}} est la reconnaissance du fait que la limite de {{tmp|1.5|°C}} de réchauffement global, que l'[[Accord de Paris sur le climat]] de 2015 fixe à l'horizon 2100, sera probablement dépassée avant 2040 avec les cinq scénarios envisagés (''très probable'' à ''plus probable qu'improbable'' selon le scénario){{sfn|AR6 WGI SPM|p=19|gr=GIEC}}, avec une moyenne autour de l'année 2034<ref>{{Article |langue=en-GB |titre=Climate change: IPCC report is 'code red for humanity' |périodique=BBC News |date=2021-08-09 |lire en ligne=https://www.bbc.com/news/science-environment-58130705 |consulté le=2021-08-13 }}</ref>, en cohérence avec les estimations du ''[[Rapport spécial du GIEC sur les conséquences d'un réchauffement planétaire de 1,5 °C|Rapport spécial du GIEC sur les conséquences d'un réchauffement planétaire de {{unité|1.5|°C}}]]''<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.realclimate.org/index.php/archives/2021/08/we-are-not-reaching-1-5oc-earlier-than-previously-thought/|auteur1=Malte Meinshausen|auteur2=Zebedee Nicholls|auteur3=Piers Forster|titre=We are not reaching 1.5ºC earlier than previously thought|date=9 août 2021|site=realclimate.org|éditeur=[[RealClimate]]|consulté le=19 août 2021}}.</ref>.
Pour la première fois, un rapport du GIEC met aussi en avant l'impérieuse nécessité d'{{Citation|actions fortes, rapides et durables de réduction des émissions (...) de méthane mais aussi des autres gaz à effet de serre}} ajoutant que cela {{Citation|améliorerait aussi la qualité de l’air}}.
En regard du cinquième rapport (publié en [[2013]]), le GIEC estime dans le sixième rapport (9 août 2021) que :
* les connaissances se sont consolidées et elles montrent une situation climatique qui s'est globalement aggravée : le changement climatique se généralise, s’accélère et s’intensifie ;
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* chacune des quatre dernières décennies a été successivement plus chaude que toute décennie depuis [[1850]]{{sfn|AR6 WGI SPM|p=6|gr=GIEC}} ;
* depuis 2013 le réchauffement s'est produit plus vite que ce que les modèles le prévoyaient alors, avec une température moyenne de surface en moyenne {{tmp|1.09|°C}} plus chaude qu’en [[1850]], soit un rythme de réchauffement (sur la période de {{nombre|cinquante ans}} 1970-2020) jamais observé depuis {{nombre|2000 ans}} (''confiance élevée''){{sfn|AR6 WGI SPM|p=8 et 10|gr=GIEC}}, lié à un taux de {{CO2}} qui atteint plus de {{unité|410|ppm}} en 2021 (le taux de 2019 étant le plus élevé depuis au moins deux millions d’années, ''confiance élevée'')<ref name="ReporterreAout2021">{{Lien web |langue=fr |auteur1=Justin Carrette|auteur2=Hervé Kempf|titre=Les scientifiques du GIEC : « Le changement climatique s'accélère et s'intensifie » |lire en ligne=https://reporterre.net/Les-scientifiques-du-GIEC-Le-changement-climatique-s-accelere-et-s-intensifie|éditeur=[[Reporterre]]|date=9 août 2021 |consulté le=2021-08-10}}.</ref>{{,}}{{sfn|AR6 WGI SPM|p=6 et 10|gr=GIEC}}.
* Les estimations du budget carbone restant (quantité de dioxyde de carbone pouvant encore être libérée dans l'atmosphère avant d’atteindre un niveau de réchauffement inacceptable) ont été
* Au vu des études disponibles, si l'humanité atteint rapidement la [[neutralité carbone]] (l'un des enjeux majeurs mis en avant par le rapport spécial {{tmp|1.5|°C}} de 2018), le réchauffement global s'arrêtera presque aussitôt pour se stabiliser. Selon Matthews et Weaver (2010) un scénario de concentration constante de GES dans l'air implique un réchauffement d'environ {{tmp|0.3|°C}} d’ici 2200 puis une hausse des températures pour plusieurs siècles (les océans profonds continuant à se réchauffer lentement)<ref>{{Article |langue=en |prénom1=H. Damon |nom1=Matthews |prénom2=Ken |nom2=Caldeira |titre=Stabilizing climate requires near-zero emissions |périodique=Geophysical Research Letters |volume=35 |numéro=4 |date=2008-02-27 |issn=0094-8276 |doi=10.1029/2007GL032388 |lire en ligne=http://doi.wiley.com/10.1029/2007GL032388 |consulté le=2021-08-19 |pages=L04705}}</ref><ref>{{Article |langue=en |prénom1=H. Damon |nom1=Matthews |prénom2=Andrew J. |nom2=Weaver |titre=Committed climate warming |périodique=Nature Geoscience |volume=3 |numéro=3 |date=2010-03 |issn=1752-0908 |doi=10.1038/ngeo813 |lire en ligne=https://www.nature.com/articles/ngeo813 |consulté le=2021-08-19 |pages=142–143}}</ref> ; et comme le monde a déjà (en 2020) gagné +1,3°C, le seuil des {{tmp|1.5|°C}} serait dépassé. Par contre, la neutralité carbone stopperait le réchauffement (si les [[puits de carbone]] sont résilient)<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Andrew H. |nom1=MacDougall |prénom2=Thomas L. |nom2=Frölicher |prénom3=Chris D. |nom3=Jones |prénom4=Joeri |nom4=Rogelj |titre=Is there warming in the pipeline? A multi-model analysis of the Zero Emissions Commitment from CO<sub>2</sub> |périodique=Biogeosciences |volume=17 |numéro=11 |date=2020-06-15 |issn=1726-4189 |doi=10.5194/bg-17-2987-2020 |lire en ligne=https://bg.copernicus.org/articles/17/2987/2020/ |consulté le=2021-08-19 |pages=2987–3016}}</ref>. Ce 5ème rapport confirme donc cette hypothèse (avancée par les scientifiques du GIEC depuis 2008), contre l'idée encore souvent exprimée, d'une inertie climatique inévitable, voulant que même en cas d'arrêt des émissions de GES, le réchauffement se maintiendrai durant 20 ans, voire 40 ans. Mais le CO2 n'est toutefois pas seul en cause : le méthane et l’oxyde nitreux sont aussi à prendre en compte, de même que les aérosols sulfatés qui créent des [[nuages artificiels]] refroidissant la planète, et divers processus complexe de rétroaction à long terme.
==== Hausse effective des températures et conséquences ====
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