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==== L’ordre éternel des champs ====
 
===== Élite féodale =====
[[Fichier:Château_de_Lentilly.jpg|alt=château de Lentilly|vignette|Château de Lentilly.]]
La première mention attestant de l’existence de Lentilly date de l’an 975. Mais il faut attendre 1245 pour qu’apparaisse une autorité prenant en mains les destinées de ce territoire. C’est à cette date que l’archevêque de Lyon [[Renaud de Forez (archevêque de Lyon)|Renaud de Forez]] a entrepris des travaux sur le château de Lentilly. Dernière figure de grand prélat féodal, il voulait contenir une éventuelle menace beaujolaise et, pour ce faire, il multiplia la construction de châteaux et de fortifications entre Gier et Brévenne, Azergues et Saône. (Le château des Tours à Anse est un des plus imposants){{sfn|id=HistoireLyon2007|p=204|texte=Histoire de Lyon 2007}}. Par la suite, l’autorité suprême devait appartenir à l’Eglise de Lyon représentée par les chanoines du chapitre cathédral de Saint-Jean. Ils la conserveront jusqu’à la [[Révolution française|Révolution de 1789]]. Leur puissance s’appuyait moins sur les terres dont ils étaient propriétaires et qu’ils louaient à des fermiers qu’à leurs prérogatives de seigneurs au nom desquelles ils percevaient les [[droits féodaux]] et exerçaient les droits de justice. Leur présence est toujours bien vivante dans le bourg grâce au château mais ce n’est qu’au cours des âges et surtout qu’après les travaux entrepris à la [[Renaissance]] qu’il a pris son aspect actuel{{sfn|Terraillon|2014|p=167-169}}.
[[Fichier:Château_de_Cruzols.jpg|alt=château de Cruzols|vignette|Château de Cruzols]]
[[Fichier:Étang_de_Cruzols.jpg|alt=étang de Cruzols|vignette|Étang de Cruzols]]
On en dira autant à propos du château de Cruzols à 1,5 km plus au nord. C’est en 1340, lors des difficultés de juridiction avec Lentilly que celui-ci est mentionné pour la première fois sous le nom de Croyseux. Il était alors la propriété du seigneur Guy de Lanay, chevalier. Ce nom de château lui a été contesté par les chanoines de Saint-Jean à qui ce terme était apparemment réservé parce qu’eux seuls avaient le droit de haute justice. ('''AT p''' '''170'''). Un jugement établit que les seigneurs de Cruzols n’avaient que le droit d’infliger des amendes sur le territoire de leur seigneurie où ils percevaient les droits féodaux. La propriété de Cruzols devait changer à de nombreuses reprises<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Jacqueline Fontaine|titre=Le château de Cruzol|passage=59-71|lieu=Messimy|éditeur=L'Araire|date=2e édition 2017|pages totales=165}}</ref>. A la fin du {{s-|XV}} apparaissent les Henry, famille d’échevins lyonnais. C’est Guillaume, second fils de Philibert au service de [[Charles VIII (roi de France)|Charles VIII]] qui en devint le seigneur. La famille dut se contenter de l’appellation de Maison noble mais même ce titre lui fut contesté en 1543 par les chanoines et il a fallu que le Parlement le lui confirme 1544. C’est la famille Henry qui fit les modifications des tours et, le travail achevé, fit apposer son blason tel qu’on le trouve encor entre les tours d’entrée avec deux lions comme tenants. Il était « d’argent au cœur de gueules marqué du nom de Jésus d’or »<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Jacqueline Fontaine|titre=Lentilly|passage=59-71|lieu=Messimy|éditeur=L'Araire|date=2017 2e édition|pages totales=165}}</ref>.
 
Face à ces puissances féodales le domaine dans lequel les habitants pouvaient prendre des décisions était restreint. Au {{s-|XVIII}}, chaque année étaient désignés des consuls dont la fonction principale était de répartir l’impôt royal (aides et capitation). Ces consuls étaient nommés à partir d’un tableau des chefs de famille en 5 colonnes chacune d’elles correspondant à un niveau de richesse. A la fin de son mandat annuel, chaque consul était remplacé par celui qui le suivait dans la colonne. L’assemblée des habitants ne faisait qu’officialiser ce remplacement devant notaire. Elle ne pouvait se réunir qu’après acceptation de sa proposition par l’intendant de la généralité et en précisant ses motifs pour des problèmes mineurs comme l’entretien de l’église et du presbytère ou la demande d’un vicaire{{sfn|Terraillon|2014|p=123-125}}.
 
===== Masse paysanne =====
[[Fichier:À_l'enseigne_du_cordonnier.jpg|alt=à l'enseigne du cordonnier|vignette|à l'enseigne du cordonnier]]
Aussi loin qu’on remonte le cours des siècles, la quasi-totalité de la population de Lentilly vit de l’agriculture. Une estimation établie en 1778 évalue la proportion à 85 % dont 74 % de paysans propriétaires, 6 % de fermiers et métayers, 5% de journaliers et travailleurs agricoles{{sfn|Terraillon|2014|p=26}}. Les rares artisans (forgerons, maréchaux-ferrants, maçons, charpentiers-menuisiers) et commerçants (boulangers), 12 % au total, sont à son service. Et cette proportion semble avoir peu varié depuis les terriers de 1621 et 1684. Elle se maintient au moins jusqu’au cadastre de 1829 . On s’attendrait à voir se multiplier le nombre des travailleurs de la soie au {{s-|XIX}} comme ce fut le cas dans la région lyonnaises sous forme d’usines voire de pensionnats (Dauphiné, Ain, etc.) à partir de la [[révolte des canuts]] de 1831. « On est bien loin d’un envahissement de la commune par les métiers à tisser{{sfn|Terraillon|2014|p=107-112}}.
 
Cette vocation agricole quasi exclusive peut s’expliquer de deux manières. D’une part, alors que bien des places fortifiées ont développé des fonctions urbaines (ainsi Anse, L’Arbresle dans le plus proche voisinage) le château de Lentilly perché sur son site à l’écart du grand chemin n’a pu se développer sous forme de relais pour les voyageurs et leurs voituriers, d’autant plus que la faible distance qui le séparait de Lyon ne le justifiait pas. Jamais la communauté n’a pu, sous la pression d’une classe commençante, prétendre à bénéficier d’une [[charte]] ! D’autre part, sa paysannerie présentait un équilibre assez rare avec, comme on l’a déjà dit, une très forte proportion de laboureurs vivant dans une relative aisance par rapport à bien des campagnes françaises. La taille moyenne des propriétés était de {{unité|10|ha}}{{sfn|Terraillon|2014|p=72-74}}.
[[Fichier:La_belle_maison_de_Mosouvre.jpg|alt=ancienne maison près de Mosouvre|vignette|ancienne maison près de Mosouvre]]
Cet état de la société avait sa traduction, encore percep
 
 
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