« Alessandro Tassoni » : différence entre les versions
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| activités = [[Poète]], [[écrivain]] et [[critique littéraire]]
| date de naissance = {{date de naissance|28|septembre|1565}}
| lieu de naissance = [[Modène (Italie)|Modène]], {{Duché de Modène-Este}}
| date de décès = {{date de décès|25|avril|1635|28|septembre|1565}}
| lieu de décès = [[Modène (Italie)|Modène]], {{Duché de Modène-Este}}
| formation = [[Université de Bologne]]
| langue = Italien
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}}
'''Alessandro Tassoni''', né le {{date|28|septembre|1565}} à [[Modène (Italie)|Modène]] et mort dans la même ville le {{Date|25|avril|1635}}, est un poète italien porté à la satire<ref name=":0">{{Ouvrage
== Biographie ==
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== Œuvres ==
Tassoni était un caractère franc jusqu’à la causticité, beau parleur, d’un caractère enjoué. Il avait la [[philosophie]] ancienne et moderne, la [[politique]] et l’[[histoire]]. Personne ne possédait mieux que lui les finesses de sa langue et les beautés de la [[poésie]]. Il faut convenir pourtant que, dans ses notes sur le dictionnaire de l’[[Académie de la Crusca]], ajoutées par [[Apostolo Zeno]] à l’édition de Venise de l’an 1698, on trouve quelquefois l’amertume d’un censeur jaloux plutôt que les égards de la fraternité académique. On le regardait comme un des premiers savants de son siècle, et le savoir était son moindre mérite. Son premier ouvrage fut ses ''Questions philosophiques'', imprimées en 1601, édition qu’il désavoua lorsqu’en 1612, il fit imprimer le même ouvrage à Modène<ref>Il ajouta depuis un dixième livre dans l’édition qu’il donna, en 1620, à [[Carpi]]. Suivant Muratori, la meilleure est celle de Venise, 1646.</ref>. Ce livre, qui a pour des matières de [[physique]], de [[géographie]], de [[morale]], de politique, d’histoire et de [[littérature]], où [[Aristote]] est attaqué et où une guerre ouverte était déclarée au [[péripatétisme]], essuya beaucoup de critiques de la part de ceux qui regardaient comme au-dessous de toute discussion les opinions alors enseignées dans les écoles. Cet ouvrage peu connu au-delà des monts et qui mériterait de l’être est un abrégé de tout le savoir cet âge. L’auteur n’a laissé presque aucun sujet scientifique ou littéraire sans l’effleurer, et partout il déploie beaucoup de pénétration et une grande étendue de connaissances. L’auteur, entre autres sujets, examine celui de la [[Querelle des Anciens et des Modernes|rivalité des anciens et des modernes]] et décide en faveur des derniers. Dans le septième livre, il met en question si la science et les [[Belles-lettres (littérature)|belles-lettres]] sont utiles aux princes et à la jeunesse, et il conclut par la négative. Dans le dixième est l’éloge du [[bourreau]]<ref>Un éloge du même genre est un ouvrage de la jeunesse de [[Ferdinando Galiani]].</ref>. En 1609, il publia ses ''Observations sur Pétrarque'', qu’il avait composées pendant son second voyage d’Italie en Espagne, pour se distraire des ennuis de la navigation, et sa critique est une des plus judicieuses qu’on ait faites de ce poète ; mais, comme l’ouvrage précédent, elle lui attira beaucoup d’ennemis et d’injures. Il y eut dans l’attaque et dans la défense un tel excès d’emportement qu’il en résulta des emprisonnements et des procès. Un [[Frères mineurs récollets|récollet]] d’Imola prit part à la querelle et publia contre le hardi critique un sonnet qui lui attira la réplique sanglante d’un poète offensé<ref>Voyez la traduction du ''Seau enlevé'', t. 3, p. 191-192, 1759.</ref>.
[[Fichier:La Secchia Rapita.jpeg|thumb|Couverture d'une édition italienne de ''Le Seau enlevé'' dans ''Les Classiques du rire'' d'[[Angelo Fortunato Formiggini]] (avant 1935).]]
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On réunit ordinairement aux éditions de ''La Secchia'' le premier chant d’un autre poème, intitulé ''L’Océan'', que l’on peut considérer comme le vestibule d’un grand monument que l’auteur se proposait d’élever à la mémoire de [[Christophe Colomb]] ; c’est un ouvrage de sa première jeunesse, dans lequel il a imité [[Le Tasse]], [[L'Arioste]] et le [[Luís de Camões|Camões]], notamment dans la description de l’île enchantée. Ce fut probablement durant sa résidence (en 1615) chez l’ambassadeur du duc de Savoie, à Rome, qu’il entreprit l’''Abrégé des Annales ecclésiastiques du cardinal Baronio''. Il le mit entre les mains d’un maître du sacré palais, pour le faire examiner ; mais il ne put jamais le retirer. Cet ouvrage n’a point été imprimé ; il en existait encore, en 1744, trois copies [[Autographe|autographes]], dont une, au rapport de Cédols, se trouvait à Paris, dans la bibliothèque. Cet abrégé était écrit en latin ; l’auteur y affectait des sentiments contraires à ceux de [[Cesare Baronio|Baronio]], non par esprit de contradiction, disait-il, mais par respect pour la vérité des faits. On a perdu son histoire de la [[guerre de la Valteline]], qu’il avait composée lorsqu’il était secrétaire d’Orazio Ludovisi, duc de Fiano, général du Saint-Siège, et lorsqu’en 1623, ce général, pour mettre fin à la guerre, prit en dépôt la Valteline, sujet de la querelle. Il y avait joint, à l’imitation de la cinquième satire du premier livre d’[[Horace]], un récit fort gai de son voyage de Rome à cette contrée. Le cardinal Ludovisi le tira adroitement de ses mains, et il s’amusait beaucoup de cette lecture, quoique son père y fût tourné en ridicule. Mais par ce motif, ce cardinal brûla, dit-on, ce petit ouvrage. [[Leone Allacci]] attribue encore à Tassoni un volume de lettres, et le peu qui en reste, écrit d’une manière piquante et légère, doit en faire regretter la perte. Quant aux ''Philippiques'' dirigées contre [[Philippe III (roi d'Espagne)|Philippe III]] et aux ''Funérailles de la gloire d’Espagne'', que ses ennemis lui attribuèrent et qui causèrent ses disgrâces pendant ses liaisons de Savoie, il n’est pas sûr qu’il en fût l’auteur, et il s’en est toujours défendu, quoique sa haine contre l’Espagne, manifestée en toute occasion, ait affaibli la force de ses protestations.
Tassoni avait été reçu en 1600 à l'Académie des Humoristes, sous le nom d’''Il Bisquadro'', qu’il mit en tête de l’édition publiée en 1624 de ''La Secchia rapita''. Cette association ne fut pas de longue dorée. La salle où s’assemblaient ces académiciens fut achetée, en 1738, par le [[André Hercule de Fleury|cardinal de Fleury]]. C’est à présent celle de l’académie de peinture. On y voyait encore, en 1759, la devise de Tassoni ; c’était une scie qui a commencé de scier un bloc de marbre ; à côté est un petit vase, avec ces mots espagnols : ''Si non falta el umor'' (si l’eau ne manque pas). Plus bas était l’écusson de Tassoni, portant dans la partie supérieure un champ d'azur, un aigle noir les ailes étendues, et au-dessous un taisson dressé sur ses pattes. Vers le même temps s'éleva une autre institution, à la promotion de laquelle Tassoni eut la plus grande part. Le prince [[Federico Cesi]], duc d’Acquasparta, ouvrit son palais à l'[[Académie des Lyncéens]], dont l’objet était d’expliquer les phénomènes de la nature, d’en rechercher les causes et de soumettre à l’examen d’une sage critique la vieille philosophie d'Aristote. On a vu haut jusqu’à quel point Tassoni en avait profité ; mais la liberté philosophique, puisée dans ces entretiens, ne put le défendre de quelque penchant pour l'[[astrologie]] judiciaire. Ce qui le prouve, c'est que, dans la treizième question du dixième livre des ''Pensées'', il examine sérieusement si la [[Conjonction (astronomie)|conjonction]] de la [[Balance (constellation)|balance]] et du [[soleil]] est funeste et si septembre porte malheur à ceux qui naissent dans ce mois. Le résultat de cet examen est d'attribuer à ces deux circonstances tous les
Une autre imputation dont on ne peut le justifier est son extrême irritabilité, son ressentiment implacable et l’acrimonie qu’il porta dans les querelles littéraires. Muratori, en citant le ''Drapeau rouge'', titre d'un pamphlets de Tassoni<ref>''Tenda Rossa'', avec le motto : ''Ignem gladio ne fodias'', 1613.</ref>, dit qu'il suivait l’exemple de [[Tamerlan]]. Quand on l’attaquait, d’abord il arborait le drapeau blanc, comme un signal de pardon général ; puis le drapeau rouge pour marquer qu’il exigeait la mort de ceux qui s’étaient armés contre lui ; le drapeau noir annonçait qu’il voulait tout exterminer. Cependant Tassoni compta au nombre de ses amis les hommes de lettres les plus distingués parmi ses contemporains, [[Gian Vittorio Rossi|Rossi]], [[Girolamo Preti|Preti]], [[Leone Allacci|Allacci]], [[Giambattista Marino|Le Marini]], [[Galilée (savant)|Galilée]], Querenghi, etc.
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<references />
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=== Bibliographie ===
* {{Michaud|Article=Tassoni (Alexandre)}}
* {{Bouillet note}}
* {{Liens}}▼
=== Liens externes ===
{{Portail|poésie|Renaissance|XVIIe siècle|Émilie-Romagne|littérature italienne}}▼
▲{{Portail|poésie|Renaissance|XVIIe siècle|Émilie-Romagne|littérature italienne|humour}}
{{DEFAULTSORT:Tassoni, Alessandro}}
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[[Catégorie:Écrivain italien du XVIe siècle]]
[[Catégorie:Écrivain italien du XVIIe siècle]]
[[Catégorie:Poète italien du XVIe siècle]]
[[Catégorie:Poète italien du XVIIe siècle]]
[[Catégorie:Membre de l'Accademia degli Umoristi]]▼
[[Catégorie:Naissance en septembre 1565]]
[[Catégorie:Décès en avril 1635]]
[[Catégorie:Décès à Modène]]
[[Catégorie:Décès dans le duché de Modène et Reggio]]
[[Catégorie:Décès à 69 ans]]
▲[[Catégorie:Membre de l'Accademia degli Umoristi]]
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