« Jean Tauler » : différence entre les versions

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=== Écrits ===
[[Fichier:Ruusbroec miniatuur.jpg|vignette|[[Jan Van Ruysbroeck (religieux)|Jan van Ruysbroec]], chantre de la mystique rhéno-flamande<ref>[http://nominis.cef.fr/contenus/saint/209/Bienheureux-Jan-Van-Ruysbroeck.html Voir le bienheureux Jan Van Ruysbroeck sur Nominis]</ref>.]]
Disciple de [[Maître Eckhart]], il fut un théologien, mystique et prédicateur influent. Surnommé parfois le «  ''docteur illuminé''  », bien que n’ayant jamais obtenu le grade de Docteur et Maîtres des Saintes Écritures, il appartient au courant des [[Mystique rhénane|mystiques rhénans]]<ref>[[Jeanne Ancelet-Hustache]], ''Maître Eckhart et la mystique rhénane'', coll. Points Sagesses. Ed. mise à jour, Seuil, 2000, p. 13. {{ISBN|978-2020407649}}.</ref>.
:;''Aimer comme le Christ le demande''
{{citation bloc|Dans la sainte Église, chacun a sa fonction propre, et tous appartiennent à un seul et même corps, sous une seule tête. C'est ainsi que, dans toute la chrétienté, il n'est pas d'œuvre, si modeste et si petite soit'elle, son de cloche ou flambée de cierge, qui ne serve à l'accomplissement de cette œuvre intérieure.<br>
Dans ce «  corps mystique  », ce corps spirituel, il doit y avoir une aussi grande solidarité que celle que vous voyez régner entre vos membres. Aucun membre ne doit, en ne considérant que lui seul, faire du mal ou du tort aux autres, mais il doit s'identifier à eux tous, étant là, tous pour chacun et chacun pour tous. D'où, si nous connaissions dans ce corps un membre qui ait plus de noblesse que nous ne nous en connaissons à nous-mêmes, nous devrions également le tenir pour plus précieux que nous-mêmes. De même que le bras et la main protègent plus la tête, le cœur ou l'œil, qu'ils ne se protègent eux-mêmes, ainsi devrait-il régner entre les membres de Dieu une charité si spontanée que nous devrions, avec une affection bienveillante, nous réjouir d'autant plus du bien de chacun que nous le saurions plus digne et plus cher à notre tête.<br>
Tout ce que notre Seigneur voudrait, je devrait le prendre à cœur, aussi bien que ce qui est mien. Dès lors que j'aime plus le bien de mon frère qu'il ne l'aime lui-même, ce bien est plus vraiment à moi qu'à lui. S'il y a quelque chose de mal, cela lui reste ; mais le bien que j'aime en lui, ce bien est vraiment à moi.|Jean Tauler, O.P. ''Sermons'', Paris, Desclée et Cie, 1930, II, p. 207.}}
 
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=== Langue ===
 
Appuyé à l'activité de prédication d'Eckhart en langue allemande à Strasbourg avant Jean Tauler, de 1313 à 1323, [[Heinrich Heine]] crédite Jean Tauler d'avoir été l'un des premiers à utiliser la langue allemande pour les questions religieuses ou philosophiques, un {{Début citation}}exemple de (ces) quelques rares savants qui avaient déjà essayé, dans les temps antérieurs, de professer en allemand sur ces matières [...] Dans les dernières années de sa vie, ce brave homme renonça à l'orgueil des savants, ne se fit pas honte de prêcher dans l'humble langue du peuple, et les sermons qu'il a recueillis, ainsi que les traductions allemandes qu'il fit de quelques autres de ses sermons antérieurs, comptent parmi les monuments les plus remarquables de la langue allemande&nbsp;<ref>''De l'Allemagne'', t. 1, p. 87 ([https://archive.org/stream/delallemagne02heingoog#page/n98/mode/2up sur Archive]).</ref>{{Fin citation}}
Jean Tauler bénéficiait donc du vocabulaire mis au point par Eckhart et par les traducteurs de [[Saint Bonaventure]], qui diffusaient de larges extraits de ses œuvres en moyen-haut allemand. mais il a volontairement opté pour un langage simple et concret, évitant les termes abstraits sans refuser cependant d'exposer des points directement hérités de Proclus.
 
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Cette dalle funéraire, qui constitue à la fois son portrait physique et le résumé de sa doctrine spirituelle, a été étudiée par Jean Devriendt et Denis Delattre<ref>Denis Delattre et Jean Devriendt, « Un portrait de Jean Tauler selon Rulmann Merswin », ''Revue des Sciences Religieuses'', {{70e}} année, 267, 1, 1996, 136-153 ; voir extraits en ligne [http://ileverte.moncelon.fr/LA%20TOMBE%20DE%20JEAN%20TAULER.pdf]</ref>. Elle présente une colonne à gauche sur laquelle est inscrite le mot « IN », soit « DANS ». Ce terme se lit autant sur l’épitaphe gravée sur le pourtour de la dalle et dont la fin a été endommagée par les bombes de 1870 que relié aux symboles écrits au centre. L'épitaphe dit : « En l’année du Seigneur 1361 aux calendes de juin en la fête de Saint-Cyr et sainte Juliette, est mort frère Jean Tauler ». Le mot « in » se rattache aussi à la verticale aux mots « Christ » et « Jésus » inscrits chacun dans un cercle au-dessus des épaules de sa silhouette. Celle-ci est calquée sur l’iconographie classique de Jean le Baptiste. Sans entrer dans les détails, on peut énumérer différents éléments gravés dans la pierre. De la main gauche, Jean Tauler tient un livre ouvert sur lequel est déposé un agneau pascal. De la main droite il indique ce montage comme pour dire à la façon de Jean-Baptiste : « voici l’agneau de Dieu » (Jn 1, 29). Sur son cœur est gravé le monogramme IHS, pour « Jésus ». [[Henri Suso|Suso]], un des autres grands mystiques Rhénans dépendant de la pensée de Maître Eckhart, avait scarifié sa peau à l’endroit de son cœur avec ce monogramme.
 
S’il est aujourd’hui associé à l’ordre des jésuites, qui ne naîtront que plusieurs siècles plus tard, « le nom de Jésus" est au XIVe siècle{{s-|XIV}} au cœur de nombreuses prédications, En particulier celles des franciscains Antoine de Padoue et Bernardin de Sienne. Sur la tombe de Jean Tauler, cette abréviation du nom de Jésus est surmontée d’une couronne. Ce symbole est très rare. Sa signification est évidente : le Christ règne sur le cœur de Jean Tauler. L’ensemble forme travail fort coûteux y compris l’achat de la dalle de grès rose. Parmi les disciples de Jean Tauler, le banquier Rulman Merswin, qui se retirera dans sa fondation à partir de 1380, semble être le commanditaire de cet hommage funéraire.
 
=== La statue de l'église Saint-Pierre-le-Jeune protestante de Strasbourg ===
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=== Les estampes ===
Plusieurs estampes, conservées à la Bibliothèque Nationale Universitaire de Strasbourg, ont été imprimées entre le XVIIe{{s mini-|XVII}} et le XVIIe siècle{{s-|XVII}} . Elles servent parfois de frontispice à des éditions anciennes des œuvres de Jean Tauler. Basées sur la pierre tombale de Jean Tauler avant qu’elle ne soit endommagée par les bombes en 1870, elles restent très maladroites, surtout dans le tracé du visage.
 
Dans les inventaires des écrivains dominicains (Scriptores ordinis praedicatorum), remis à jour de façon régulière depuis le début du XVIIIe siècle{{s-|XVIII}}, on trouve parfois une vignette représentant un visage banal, de profil, la partie arrière de la tête couverte d’une capuche. Ce qui est une façon de non-réprésentationreprésentation de Jean Tauler.
 
== Bibliographie ==
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* {{es}} Brian Farrelly, ''Eckhart, Tauler y Seuze : vida y doctrina del Maestro y de sus dos mejores discípulos'', Edibesa, Madrid, 2000, 358 p. {{ISBN|84-8407-189-8}}
* {{de}} Henrik Otto, ''Vor- und frühreformatorische Tauler-Rezeption : Annotationen in Drucken des späten 15. und frühen 16. Jahrhunderts'', Gütersloher Verlagshaus, Heidelberg, 2003, 358 p. {{ISBN|3-579-01648-2}}
* André Pinet, ''Prier {{nobr|15 jours}} avec Jean Tauler'', Nouv. Cité, Paris, 1990, 126 p. {{ISBN|2-85313-234-X}}
* Marie-Anne Vannier, « Jean Tauler », in ''[[Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne]]'', vol. 36, {{p.|3836}}
* Marie-Anne Vannier (et al.), ''{{700e}} anniversaire de la naissance de Jean Tauler'' (Colloque Tauler, {{date-|29 janvier 2001}}), Cerf, Paris, 2001 {{ISBN|2-204-06887-X}} (numéro de la ''Revue des sciences religieuses'', 290, {{n°|4}}, {{date-|octobre 2001}}, {{p.|401-576}})
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