« Centrale nucléaire de Flamanville » : différence entre les versions

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La '''centrale nucléaire de Flamanville''' est une [[centrale nucléaire]] située sur la [[Commune (France)|commune]] de [[Flamanville (Manche)|Flamanville]] ([[Manche (département)|Manche]]). Elle comprend trois réacteurs :
* Flamanville-1 et -2, deux [[Réacteur à eau pressurisée|réacteurs à eau pressurisée]] de [[Générations de réacteurs nucléaires#Génération II|génération II]] du [[Centrale nucléaire en France#Achèvement du parc et interrogations (1980-2000)|palier P4]], en service depuis 1986/87 ;
* Flamanville-3, un réacteur à eau pressurisée de [[Générations de réacteurs nucléaires#Génération III|génération III+]] de type [[réacteur pressurisé européen|EPR]], en construction et dont la mise en service commerciale, initialement prévue pour 2012, ne doitdevrait intervenir qu'au premier trimestre 2024.
 
== Situation géographique ==
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</ref>.
 
Chacun des réacteurs nucléaires 1 et 2 de Flamanville fournit une [[puissance (physique)#Puissance thermique|puissance thermique]] maximale de {{nombre|3817|[[Ordres de grandeur de puissance#Mégawatt (106 watts)|MW]]}}. La puissance brute générée par chaque alternateur est de {{nombre|1382|MW}}. Après déduction des consommations internes, chaque unité fournit {{nombre|1330|MW}} sur le [[réseau électrique]]<ref name="aiea46"/>{{,}}<ref name="aiea47"/>. Le [[Rendement (physique)|rendement]] global (puissance électrique nette sur puissance thermique) est de <math>\dfrac{1330}{ / 3817} =</math> 34,8 %.
 
=== Réacteur 3 ===
Le réacteur 3 de Flamanville est de type [[réacteur pressurisé européen]] (EPR), réacteur de troisième génération qui représente une évolution majeure du REP. Quand il sera en service, ce sera le réacteur nucléaire le plus puissant de France, produisant {{unité|1650|MWe}} en sortie d'[[Machine synchrone|alternateur]]. Il est prévu pour fonctionner {{nobr|60 ans}} au minimum<ref>{{lien web|auteur=Ludovic Dupin|url=https://www.usinenouvelle.com/article/les-huit-chiffres-a-connaitre-sur-le-futur-epr-d-hinkley-point.N438362|titre=Les huit chiffres à connaître sur le futur EPR d'Hinkley Point|site=[[L'Usine nouvelle]] |date=19 septembre 2016|consulté le=22 12 2022}}.</ref>. Les puissances prévues étant de {{unité|1630 MWe}} pour la puissance électrique nette fournie sur le réseau et de {{unité|4300 MWth}} pour la puissance thermique du réacteur<ref name="aiea48"/>, le rendement net attendu pour ce réacteur est de <math>\dfrac{1630}{ / 4300} =</math> 37,9 %.
 
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=== Emploi ===
{{section à sourcer|date=juin 2019}},
{{section à actualiser|décembre 2022}}
Fin 2012, {{nobr|731 salariés}} EDF et {{nobr|331 salariés}} prestataires travaillent en permanence à la centrale. En période d’arrêt pour maintenance, entre {{nb|500 et 1500 personnes}} viennent renforcer les équipes déjà sur place pour intervenir sur les installations.
 
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=== Incidents ===
 
Suivant les recommandations de l'[[Autorité de sûreté nucléaire]] ((ASN) après l'[[accident nucléaire de Fukushima]], un [[Groupe électrogène#Groupe électrogène d'ultime secours|Diesel d'ultime secours]] est installé pour assurer le refroidissement des réacteurs, en cas de défaillance des autres alimentations électriques. À trois reprises, ce [[groupe électrogène]] prend feu, les {{date-|25 février}} et {{date-|6 avril 2021}} et le {{date-|14 juin 2022}}. Il s'agit d'une vulnérabilité du modèle choisi (acheté aux États-Unis), connue depuis 2008 et portée à la connaissance du public par le [[Réseau Sortir du nucléaire]]<ref>{{Article |auteur1=O. B.K. |auteur2=C.L. |titre=EDF: Des moteurs de secours neufs et flambants |périodique=[[Le Canard enchaîné]] |date=6 juillet 2022 |pages=3}}.</ref>.
 
Le {{date-|23 octobre 2012}} : un incident {{incise|classé au {{nobr|niveau 1}} sur l'[[échelle internationale des événements nucléaires]]}} s'est produit à la centrale de Flamanville. Pendant près de six heures, une fuite radioactive est survenue sur le [[circuit primaire]] du réacteur {{n°|1}}, alors à l'arrêt pour maintenance<ref>[http://www.romandie.com/news/n/_Incident_de_niveau_1_a_la_centrale_de_Flamanville77251020121344.asp « Incident de niveau 1 à la centrale de Flamanville »], Romandie News avec l'AFP, 25 octobre 2012.</ref>{{,}}<ref>[https://www.lemonde.fr/planete/article/2012/10/25/incident-a-la-centrale-nucleaire-de-flamanville_1781087_3244.html « Incident à la centrale nucléaire de Flamanville »], ''Le Monde'', 25 octobre 2012.</ref>. L’eau qui s’est écoulée par la fuite (environ {{unité|22 m3}}) est restée en permanence confinée dans le bâtiment réacteur puis récupérée et traitée par les dispositifs habituels de traitement des effluents. Elle ne présentait pas de contamination significative. L’incident, déclaré à l'ASN, n'a pas eu de conséquence sur les salariés, les [[population]]s, et sur l'[[environnement]].
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Le samedi {{date-|17 mars 2007}}, des manifestations réunissent dans cinq villes de France entre {{nb|20000 personnes}} selon la police et {{nb|62000 personnes}} selon les organisateurs du collectif Stop EPR.
 
Le {{date-|11 avril 2007}}, après avis du préfet et de l'[[Autorité de sûreté nucléaire|ASN]], EDF est autorisé, par décret, à créer l'[[installation nucléaire de base]] pour le réacteur EPR {{nobr|Flamanville 3}}<ref>{{Légifrance|base=JORF|numéro=INDI0700460D|texte=Décret {{n°|2007-534}} du {{date-|10 avril 2007}} autorisant la création de l’installation nucléaire de base dénommée {{nobr|Flamanville 3}}, comportant un réacteur nucléaire de type EPR, sur le site de Flamanville (Manche)}}.</ref>. Ce décret prévoit un délai de dix ans – soit jusqu'au {{date-|11 avril 2017}} – pour réaliser le premier chargement en combustible nucléaire du réacteur<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Nucléaire : le jour où l’EPR expirera |url=http://www.mediapart.fr/journal/france/240415/nucleaire-le-jour-ou-l-epr-expirera |date=24 avril 2015 |site=[[Mediapart]] |consulté le=25 avril 2015}}.</ref>. Des associations et partis politiques protestent contre la publication de ce décret avant l’[[élection présidentielle française de 2007]].
 
Début septembre 2015, alors que la mise en service du réacteur EPR de Flamanville est reportée en 2018, le PDG d'EDF [[Jean-Bernard Lévy]] s’apprête à demander une prolongation de l’arrêté de création du réacteur qui prévoyait un chargement en combustible avant le {{date-|11|avril|2017}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Flamanville (encore) retardé |url=http://www.lanouvellerepublique.fr/France-Monde/Actualite/Environnement/n/Contenus/Articles/2015/09/04/Flamanville-encore-retarde-2452093 |date=4/09/2015 |site=lanouvellerepublique.fr |consulté le=4 septembre 2015}}.</ref>. L'association anti-nucléaire « Observatoire du nucléaire » de [[Stéphane Lhomme]] déclare {{citation|ce subterfuge sera attaqué en justice}}, estimant que l'enquête publique et le débat national sont caducs et devraient être refaits<ref>{{Lien web |titre=Réacteur nucléaire EPR de Flamanville repoussé à 2018 : l’arrêté de création sera caduc dès le 11 avril 2017 ! |url=http://www.observatoire-du-nucleaire.org/spip.php?article285 |date=3/09/2015 |site=observatoire-du-nucleaire.org |consulté le=4 septembre 2015}}.</ref>.
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La construction de la partie nucléaire de l’unité de production {{nobr|Flamanville 3}} débute en pratique le {{date-|3 décembre 2007}} avec la coulée du premier béton de l’îlot nucléaire. {{unité|10000|t}} sont nécessaires afin de réaliser un cylindre de plus de {{unité|55|m}} de diamètre, sur {{unité|1.75|m}} de hauteur<ref>[http://www.cherbourg.maville.com/actu/actudet_-EPR-premier-beton-de-l-ilot-nucleaire-coule_-475585_actu.Htm Ouest-France- EPR : premier béton de l'îlot nucléaire coulé], sur maville.com, 4 décembre 2007.</ref>.
 
Deux rapports de l'[[Autorité de sûreté nucléaire]] (ASN) sont publiés les 6 novembre et {{date-|28 avril 2008}}, qui établissent que {{citation|des fissures}} sont apparues {{citation|à la coulée d'un bloc de béton composant la plate-forme (le radier) de l'îlot nucléaire de l'EPR}}. C’est pourquoi, en mai 2008 l'ASN ordonne la suspension des travaux de bétonnage pendant un mois. Cette décision {{incise|une première dans l'histoire des centrales nucléaires en France}} contraint EDF à arrêter les travaux<ref>[https://cdn.greenpeace.fr/blog/documents/Brief_technique_EPR_juin_2008.pdf Réacteur EPR de Flamanville : où en est-on ?] {{pdf}}, juin 2018, [[Greenpeace]], 8 p.</ref>. Une lettre d'injonction de Thomas Oudré, chef de division, exige qu'EDF mette au point des procédures de contrôle satisfaisantes avant toute reprise des travaux<ref>''[[Le Canard enchaîné]]'', le 4 juin 2008, page 3.</ref>. L'ASN autorise finalement, le {{date-|20 juin 2008}}, la reprise des activités de coulage du béton suspendues le 21 mai<ref>''[[Sud Ouest]]'', le 21 juin 2008.</ref>.
 
Le {{date-|20 octobre 2008}}, les six tuyauteries du système de sauvegarde sont installées dans le bâtiment réacteur. Les tuyauteries RIS-EVU mesurent {{unité|80|cm}} de diamètre sur environ {{unité|16|m}} de long ; elles participent notamment au refroidissement du réacteur et de l’enceinte. La pose de ces « composants particulièrement sensibles pour la sûreté » a été effectuée par [[Bouygues]] et [[Orano|Areva]]. Sur cette opération, les inspecteurs de l’Autorité de sûreté nucléaire {{Citation|ont conclu à l’existence de mesures adaptées, qui répondent aux exigences fixées par l’arrêté qualité}}<ref>[http://www.asn.fr/Presse/Actualites-ASN/Reacteur-n-3-de-type-EPR-a-Flamanville Inspection de revue sur la conformité], [[Autorité de sûreté nucléaire]], 7 juillet 2011.</ref>.
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[[Électricité de France|EDF]] annonce, le {{date-|18 novembre 2014}}, un nouveau report de la mise en service à 2017 : la durée de construction prévue atteint désormais dix ans. L'électricien attribue ce retard à des difficultés rencontrées par Areva pour livrer certains équipements, comme le couvercle et les structures internes de la cuve, ainsi qu’à la mise en place de la réglementation des équipements sous pression nucléaires (ESPN) pour laquelle {{nobr|Flamanville 3}} est tête de série, en particulier sur un lot de montage réalisé par Areva et ses entreprises sous-traitantes<ref>[http://www.centrale-energie.fr/CE-infoEPR_29_03_07%40abstract.pdf Le projet EPR « tête de série » - Flamanville 3] {{pdf}}, sur centrale-energie.fr, le 17 mars 2007 (consulté le 6 août 2017).</ref>.
 
Le {{date-|7 avril 2015}}, l'[[Autorité de sûreté nucléaire|ASN]] annonce qu'Areva l'a informée d'une anomalie de la composition de l’acier dans certaines zones du couvercle et du fond de la cuve du réacteur de l’EPR de Flamanville<ref>[http://www.asn.fr/Informer/Actualites/EPR-de-Flamanville-anomalies-de-fabrication-de-la-cuve Anomalies de fabrication de la cuve de l’EPR de Flamanville] (communiqué de presse), [[Autorité de sûreté nucléaire]], 7 avril 2015.</ref>{{,}}<ref name="ASN2015">[https://www.asn.fr/Informer/Dossiers-pedagogiques/Anomalies-de-la-cuve-de-l-EPR-et-irregularites-usine-Creusot-Forge-d-AREVA Anomalies de fabrication de la cuve de l'EPR et irrégularités détectées dans l’usine Creusot Forge d’Areva], ASN (consulté le 30 janvier 2018).</ref>. [[Ségolène Royal]], ministre de l’Écologie, demande au fabricant de donner sans délai les suites qui s’imposent au rapport de l'ASN<ref>[http://www.greenetvert.fr/2015/04/08/nucleaire-une-nouvelle-anomalie-detectee-sur-lepr-de-flamanville/82548 Nucléaire: une nouvelle anomalie détectée sur l’EPR de Flamanville], ''Green et vert'', 8 avril 2015.</ref>. Dans un rapport technique publié le {{date-|8 avril 2015}}, l'ASN précise que {{Citation|Les essais réalisés à ce stade mettent en lumière un défaut de maîtrise de la qualité des fabrications, ayant un impact sur les caractéristiques mécaniques des matériaux<ref>[http://www.asn.fr/Media/Files/Precisions-techniques-sur-les-anomalies-de-fabrication-de-la-cuve-de-l-EPR-de-Flamanville Note technique annexe au communiqué de presse] {{pdf}}, 8 avril 2015, ASN.</ref>}}. Le président de l'ASN explique qu'{{Citation|en dépit des difficultés matérielles à remplacer cette cuve, c'est une option réalisable, parce qu'elle n'a pas encore été irradiée, le réacteur n'étant pas en marche<ref>[https://news.vice.com/fr/article/une-anomalie-serieuse-detecte-au-coeur-de-lepr-de-flamanville Une « anomalie sérieuse » détectée au cœur de l’EPR de Flamanville].</ref>}}. Pour l'agence [[Wise-Paris]] : {{Citation|Toute solution de réparation [...] conduirait presque certainement à devoir évacuer le corps de la cuve}}<ref>[http://www.global-chance.org/IMG/pdf/wise-paris-fabrication-defauts-epr-flamanville-latest.pdf "Wise-Paris: Défauts de fabrication sur la cuve du réacteur EPR de Flamanville 3], {{pdf}} {{p.|4}}.</ref>. Areva propose la mise en œuvre jusque fin 2016 d'un programme d’essais pour justifier le caractère suffisant des propriétés mécaniques du matériau de ces composants<ref name="ASN2015"></ref>. Selon l'organisation écologiste [[Greenpeace]], cette anomalie pourrait condamner le réacteur EPR de Flamanville<ref>[https://france3-regions.francetvinfo.fr/basse-normandie/2015/04/09/greenpeace-l-anomalie-pourrait-condamner-le-reacteur-epr-de-flamanville-701445.html Greenpeace : l'anomalie pourrait condamner le réacteur EPR de Flamanville], [[France 3 Régions]], 9 avril 2015.</ref>.
 
Le {{date-|3 septembre 2015}}, EDF annonce que la construction de cet EPR devrait coûter {{unité|10,5|milliards}} d'euros, soit {{unité|7|milliards}} d'euros de plus que l'estimation initiale. La fin des travaux est fixée au {{4e|trimestre}} 2018<ref>{{Lien web |titre = Nouveau report de l EPR de Flamanville, surcoût de 2 mds |url = http://bourse.lesechos.fr/infos-conseils-boursiers/infos-conseils-valeurs/infos/nouveau-report-de-l-epr-de-flamanville-surcout-de-2-mds-1077229.php |consulté le = 2015-09-03}}.</ref>.