« Marie-Thérèse d'Autriche (1638-1683) » : différence entre les versions
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== À la cour d'Espagne ==
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Née le 10 septembre 1638, Marie-Thérèse est baptisée par le cardinal [[Gaspar de Borja y Velasco]], le {{date-|7 octobre}}, avec pour parrain [[François Ier d'Este|François {{Ier}}]], [[Duché de Modène et Reggio|duc de Modène]] et pour marraine, [[Marie de Bourbon (1606-1692)|Marie de Bourbon, la princesse de Carignan et sœur du comte de Soissons]]. Elisabeth de France choisit Sainte Thérèse pour protéger sa fille cadette d’une série de naissances précoces. Elle lui donna alors le nom de Thérèse pour la protéger, soit Marie-Thérèse<ref>{{Ouvrage|langue=FR|prénom1=Henri (1815-1900) Auteur du texte|nom1=Duclos|titre=Madame de La Vallière et Marie-Thérèse d'Autriche, femme de Louis XIV : avec pièces et documents inédits / par M. l'abbé H. Duclos,...|date=1869|pages totales=6|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6439399z|consulté le=2022-04-04}}</ref>.
Elle fut élevée par la gouvernante royale Luisa Magdalena de Jesus<ref>{{Lien web |titre=Luisa Enríquez Manrique de Lara {{!}} Real Academia de la Historia |url=https://dbe.rah.es/biografias/109414/luisa-enriquez-manrique-de-lara |site=dbe.rah.es |consulté le=2022-04-04}}</ref>.
Sa mère [[Élisabeth de France (1602-1644)]], née princesse de France et souffrant beaucoup d'être éloignée de son pays natal, décrivait à la jeune infante les beautés de la France. Elle lui promit qu'elle se marierait avec son cousin [[Louis XIV]]. Le 6 octobre 1644, la reine succomba en couches et laissa un vide immense dans le cœur de Marie-Thérèse<ref name=":1">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Bruno Cortequisse|titre=Madame Louis XIV|sous-titre=Marie-Thérèse d'Autriche|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Perrin|Perrin]]|année=1992|pages totales=195|isbn=2-262-00876-0}}</ref>.
Elle a été élevée très strictement et religieusement dans le sens de la [[Contre-Réforme|contre-réforme catholique]] et a reçu une éducation relativement modeste. Trois [[Ordre des Frères mineurs|franciscains]] veillaient l'un après l'autre sur son éducation. À l'âge de cinq ans, elle est confiée au père Jean de la Palme, puis à André de Guadalupe et enfin à Alfonso Vázquez, qui l'accompagnera jusqu'en France.
▲Elle fut élevée par la gouvernante royale Luisa Magdalena de Jesus<ref>{{Lien web |titre=Luisa Enríquez Manrique de Lara {{!}} Real Academia de la Historia |url=https://dbe.rah.es/biografias/109414/luisa-enriquez-manrique-de-lara |site=dbe.rah.es |consulté le=2022-04-04}}</ref>. Dès l'âge de cinq ans, l'éducation religieuse de Marie-Thérèse fut assurée par Jean de Palme <ref>{{Lien web |langue=espagnol |titre=Juan de Palma {{!}} Real Academia de la Historia |url=https://dbe.rah.es/biografias/46961/juan-de-palma |site=dbe.rah.es |consulté le=2022-04-04}}</ref>, commissaire des Indes qui avait été le directeur d'Elisabeth de France, fut chargé par Philippe IV de soigner sa fille, comme il avait soigné la mère de la princesse. Enfin, dans les derniers temps ce fut le Père Vasquez, homme reconnu en Espagne pour sa grande éducation et sa grande vertu; c'était lui qu'on avait préposé à la direction spirituelle et religieuse de la jeune infante<ref name=":3">{{Ouvrage|langue=FR|prénom1=Henri (1815-1900) Auteur du texte|nom1=Duclos|titre=Madame de La Vallière et Marie-Thérèse d'Autriche, femme de Louis XIV : avec pièces et documents inédits / par M. l'abbé H. Duclos,...|passage=17|date=1869|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6439399z|consulté le=2022-04-04}}</ref>. Elle fut donc élevée très strictement et religieusement dans le sens de la [[Contre-Réforme|contre-réforme catholique]] et a reçu une éducation soignée.
La mort de [[Balthazar-Charles d'Autriche]], le 9 mars 1646, fait de Marie-Thérèse l'héritière présomptive du trône d'Espagne et de ses possessions coloniales. Bien qu'il soit reconnu aux femmes le droit de monter sur le trône, [[Philippe IV (roi d'Espagne)|Philippe IV]] redoute que l'absence d'un héritier masculin puisse engendrer des troubles profonds susceptibles de déstabiliser la [[Monarchie catholique espagnole|Monarchie catholique]]. Il se remarie alors en 1649 avec sa nièce [[Marie-Anne d'Autriche (1634-1696)|Marie-Anne d'Autriche]] (1634-1696), l'union étant destinée à poursuivre l'alliance matrimoniale et politique entre les [[Maison de Habsbourg|Habsbourg d'Autriche]] et les [[Maison de Habsbourg en Espagne|Habsbourg d'Espagne]]. La proximité de l'âge entre Marie-Anne et Marie-Thérèse favorisa une affection et une amitié profonde entre elles.
Le 12 juillet 1651, la nouvelle reine accouche de [[Marguerite-Thérèse d'Autriche]]. Marie-Thérèse devient sa marraine et les deux sœurs resteront très proches, notamment par correspondance, jusqu'à la mort de Marguerite-Thérèse en 1673.
La naissance de son demi-frère [[Philippe-Prosper d'Autriche]] le 20 novembre 1657 marque un tournant pour l'infante, qui n'est alors plus l'héritière présomptive du trône d'Espagne et se retrouve en seconde position
=== Projets de mariage et traité des Pyrénées ===
[[File:Diego Velázquez 030b.jpg|thumb|left|150px|Marie Thérèse d'Autriche, adolescente par [[Diego Velasquez|Vélasquez]]|alt=]]
Pour les mêmes raisons qui ont poussé son père à se remarier au sein de la Maison des Habsbourg, Marie-Thérèse est un temps promise à son cousin (et frère de sa belle-mère), [[Ferdinand IV de Habsbourg|Ferdinand de Habsbourg]] (1633-1654), [[Archiduc|archiduc d'Autriche]], élu [[Roi des Romains]] puis, au décès de celui-ci, à son frère [[Léopold Ier (empereur du Saint-Empire)|Léopold de Habsbourg]] (1640-1705), futur [[Liste des souverains du Saint-Empire|Empereur élu]] du [[Saint-Empire romain germanique]]
Bien qu'elle demeure une puissance européenne de premier ordre, l'Espagne appauvrie, ne parvient pas à l'emporter durant les négociations et est contrainte de signer le [[traité des Pyrénées]] (1659) avec [[Louis XIV]]. Outre les changements territoriaux dont la plus grande partie profite au Roi-Soleil, un projet de mariage est engagé pour sceller la paix.
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=== Mariage ===
[[Fichier:Louis XIV wedding.jpg|vignette|Mariage de Louis XIV et de Marie-Thérèse d'Autriche par [[Jacques Laumosnier]], [[musée de Tessé]].]]
L'infante se marie par procuration le 3 juin 1660 à [[Fontarrabie]]. Le 7 juin, son père et toute la cour espagnole l'accompagnent à l'[[île des Faisans]], une île située dans la rivière [[Bidassoa]] qui sert de frontière entre la France et l'Espagne. Elle y rencontre pour la première fois son mari, ainsi que la
Marie-Thérèse dit alors adieu à son père, [[Philippe IV (roi d'Espagne)|Philippe IV]], sachant tous deux qu'ils ne se reverront plus jamais ; leurs adieux sont déchirants
Le mariage de Louis XIV et de Marie-Thérèse a lieu le 9 juin 1660, en l'[[Église Saint-Jean-Baptiste (Saint-Jean-de-Luz)|église Saint-Jean-Baptiste de Saint-Jean-de-Luz]] (ville près de la [[Frontière entre l'Espagne et la France|frontière]] entre l'Espagne et la France où elle demeura à la [[maison de l'Infante|maison Joanoenia]], dite désormais {{citation|maison de l'Infante}}).
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== À la cour de France ==
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[[File:Detail of Marie Thérèse d'Autriche by Nocret.jpg|thumb|Portrait de Marie-Thérèse d'Autriche par Nocret, 1660.]]
Le 26 août 1660, le couple royal fait son entrée à [[Paris]], où la reine s'est fait accueillir par la noblesse, les dignitaires ecclésiastiques et les professeurs de la [[Sorbonne]]
La [[reine mère]] Anne d'Autriche s'occupa de la jeune reine comme s'il s'agissait de sa propre fille et essaya de la protéger des intrigues de la cour. Une amitié étroite mutuelle se développa. Marie-Thérèse se retirait souvent dans le cercle de sa belle-mère, où elle pouvait parler en espagnol et boire du chocolat chaud, loin du regard inquisiteur de la Cour. Ensemble, elles priaient, pratiquaient des œuvres de bienfaisance, faisaient des dons pour les pauvres et visitaient des monastères et des églises
La première fois que la reine vit le château de Versailles fut le 25 octobre 1660. À cette époque, ce n'était qu'une petite résidence royale qui avait été le pavillon de chasse de [[Louis XIII]] non loin de Paris.
Durant les premiers mois, le mariage semble heureux et Louis XIV porte beaucoup d'attention à son épouse, mais il finit par se lasser et, peu à peu, le roi n’échange plus que des banalités avec son épouse. De plus, la reine a du mal à s'habituer à la Cour de France, où l'étiquette est très différente de celle de Madrid, ce qui la pousse à se mettre en retrait.
Au début de l'année 1661, à la grande joie de la Cour française, Marie-Thérèse tombe enceinte. Elle reste alors la plupart du temps dans son lit et se déplace exclusivement en [[chaise à porteurs]]. En effet, la reine a peur de mourir comme sa mère, disparue des suites d'une fausse couche<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Lien du sang : le drame de Louis XIV et Marie-Thérèse - |url=https://plume-dhistoire.fr/lien-du-sang-le-drame-de-louis-xiv-et-marie-therese/ |date=2017-09-02 |consulté le=2021-09-04}}</ref>.
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Mais, durant l'été 1661, Louis XIV profite de l'immobilité de son épouse et se rapproche de sa belle sœur, la duchesse d'Orléans [[Henriette d'Angleterre]], avant de tomber sous le charme d'une de ses filles d'honneur : [[Louise de La Vallière]]. On a d'abord tenté de cacher les infidélités de Louis XIV à Marie-Thérèse pour éviter une dispute en pleine grossesse, mais, se doutant que quelque chose se tramait, la reine réussit à force de questions à faire avouer une de ses suivantes. Elle se plaint alors à [[Anne d'Autriche (1601-1666)|Anne d'Autriche]] qui intervient auprès du roi, sans succès<ref name=":1" />.
Marie-Thérèse accouche d'un fils très attendu le {{1er}} novembre 1661, [[Louis de France (1661-1711)|Louis de France]] dit le Dauphin.
Louis XIV continue ses aventures extra-conjugales, et Marie-Thérèse ne veut pas rester les bras croisés. Elle utilise alors ses suivantes, notamment ses servantes espagnoles, pour espionner le roi et ainsi savoir comme il s'y prend pour aller chez ses maîtresses (en effet, le roi cache ses relations adultères pour ne pas choquer Anne d'Autriche). La [[première dame d'honneur]] de Marie-Thérèse, [[Suzanne de Navailles]] essaye alors d'empêcher l'accès au roi à la chambre de ses conquêtes, en allant même jusqu'à placer des barreaux aux entrées secrètes des chambres. Louis XIV devient furieux et la bannit de la cour, malgré les vives protestations de Marie-Thérèse et Anne d'Autriche.
La première campagne de construction du château de Versailles (1664-1668) a commencé avec les Plaisirs de l'Île enchantée de 1664, une célébration d'une semaine à Versailles tenue officiellement en l'honneur des deux reines de France, la mère et l'épouse de Louis XIV. En réalité, les festivités sont dédiées à [[Louise de La Vallière]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Les fêtes des Plaisirs de l’Île Enchantée |url=http://www.chateauversailles.fr/decouvrir/histoire/grandes-dates/fetes-plaisirs-ile-enchantee |site=Château de Versailles |date=2016-10-05 |consulté le=2021-02-28}}.</ref>.
Le 17 septembre 1665, [[Philippe IV (roi d'Espagne)|Philippe IV]] meurt, laissant le trône à son fils [[Charles II (roi d'Espagne)|Charles II]]. Louis XIV en profitera pour demander une part d'héritage ([[guerre de Dévolution]]). En effet, comme la [[dot]] de Marie-Thérèse n'a pas été payée, la reine est toujours considérée comme ayant des droits de succession sur le trône espagnol. Marie-Thérèse approuve Louis XIV et ne semble pas inquiétée par le fait que la France fasse la guerre à son pays natal.
La mort d'[[Anne d'Autriche (1601-1666)|Anne d'Autriche]] le 20 janvier 1666 est un coup dur pour Marie-Thérèse ; elle perd alors un soutien important à la cour. En effet, lorsqu'il y avait une dispute au sein du couple royal, la reine
=== Dernières années de règne ===
[[File:Anonymous - Marie Thérèse of Austria, Queen of France - Carnavalet P 2142.jpg|thumb|Marie Thérèse D'Autriche, reine de France en 1680 (musée Carnavalet).]]▼
Marie-Thérèse souffre beaucoup des adultères du roi, en effet, depuis la mort d'Anne d'Autriche, Louis XIV ne veut plus prendre la peine de cacher ses aventures aux yeux de la reine. D'autant plus que le roi est tombé à l'automne 1666 sous le charme de [[Madame de Montespan]]. Son orgueil, son arrogance et son esprit vif tranchent avec la première maîtresse, la sensible [[Louise de La Vallière]], qui prenait soin d'éviter de blesser la reine. Marie-Thérèse ne put résister longtemps face à la nouvelle favorite et dut s'éclipser après quelques éclats de colère.
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Une période de cohabitation débute alors entre la reine et les deux favorites. Louis XIV force Marie-Thérèse à prendre comme dames de compagnie [[Louise de La Vallière]] et [[Madame de Montespan]]. De plus, il voyage ouvertement avec son épouse et ses deux maîtresses. Confronté à ce spectacle, le peuple murmure, goguenard ou affligé, « ''Le roi promène les trois reines'' ». Marie-Thérèse utilise alors les privilèges dus à son rang pour mener la vie dure à ses rivales.
La nuit du {{1er}} mars 1672 vers {{heure|22}}, elle trouve en sueur sa seule fille survivante, [[Marie-Thérèse de France (1667-1672)|Marie-Thérèse de France]],
▲La nuit du {{1er}} mars 1672 vers {{heure|22}}, elle trouve en sueur sa seule fille survivante, [[Marie-Thérèse de France (1667-1672)|Marie-Thérèse de France]] née cinq ans plu tôt. La petite meurt peu de temps après dans ses bras, emportée par la tuberculose. La reine et Louis XIV avait beaucoup s'espoir en elle et voulait faire d'elle une reine d'Espagne. Vivement touchée par le décès de sa fille la reine se tourne encore plus vers la religion. <ref name=":1" />.
Durant la [[guerre de Hollande]] en 1672, [[Louis XIV]] lui confie les rênes du pouvoir. Pendant la régence, Marie-Thérèse reçoit les courriers du roi, qui la tient au courant de l'avancée des troupes et elle transmet ensuite les nouvelles aux ministres. Elle assume la fonction d'ordonnateur suprême des finances de l'État, peut lever des troupes et reçoit les ambassadeurs et les correspondances des monarques étrangers. La reine préside également le conseil des ministres.
Ses contemporains furent étonnés de l'application de la reine durant la régence. [[Jacques-Bénigne Bossuet]] dira : « Cette régence dura peu mais servit à prouver la capacité de la reine dans les affaires, et toute la confiance que le Roi avait en elle »<ref name=":0">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Joëlle Chevé|titre=Marie-Thérèse d'Autriche, épouse de Louis XIV|passage=Pages 366-367|lieu=Paris|éditeur=[[Pygmalion (maison d'édition)|Pygmalion]]|année=2008|pages totales=560|isbn=}}</ref>.
En 1673, Marie-Thérèse se rebelle contre Louis XIV, qui a prévu de renvoyer toute sa suite espagnole. Elle obtient finalement le droit de conserver une seule de ses dames espagnoles grâce au soutien inattendu de sa rivale, [[Madame de Montespan]]<ref name=":2" />.
En 1674, au grand étonnement de la Cour, [[Louise de La Vallière]], première favorite de son mari, convertie et repentante, lui demande publiquement pardon avant de se retirer au [[couvent des Carmélites du faubourg Saint-Jacques]]. La reine, miséricordieuse, accepte ses excuses et lui rendra souvent visite par la suite.
La jalousie de Marie-Thérèse vis-à-vis des favorites de son époux laisse peu à peu place à la résignation et elle finit par se replier sur elle-même. Elle supporte son sort avec dignité et ne fait plus de scène à son mari, qui continue à lui faire tous les honneurs dus à sa position et s'assure que Madame de Montespan ne lui manque pas de respect. La reine se réfugie alors dans la religion et se rend de plus en plus au carmel Sainte-Thérèse, [[rue du Bouloi]], qu'elle avait fondé en 1664<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Ville |nom=Data |titre=Visite de la chapelle du Carmel de Créteil |url=https://ville-data.com/que-faire/agenda/Visite-de-la-chapelle-du-Carmel-de-Creteil/Creteil/94-144029-94028 |site=ville-data.com |consulté le=2021-09-04}}</ref>.
▲[[File:Anonymous - Marie Thérèse of Austria, Queen of France - Carnavalet P 2142.jpg|thumb|Marie Thérèse D'Autriche, reine de France en 1680 (musée Carnavalet).]]
L'[[Affaire des poisons]] éclate en 1679 et [[Madame de Montespan]] ainsi que d'autre femmes de la haute noblesse sont inquiétées. Les rumeurs disent que Madame de Montespan aurait participé à des messes noires et qu'elle aurait essayé d'attenter à la vie du roi. La [[Chambre ardente (tribunal)|Chambre ardente]], fut créée et l'affaire fut étouffée. Au grand soulagement de Marie-Thérèse, la marquise tombe peu à peu en disgrâce après plus de dix années de règne informel.
Le 7 mars 1680, le roi marie à la hâte le Dauphin à [[Marie-Anne de Bavière (1660-1690)|Marie-Anne de Bavière]] sans la consulter, car il était épris d'une autre femme. Marie-Thérèse fut
▲Le 7 mars 1680, le roi marie à la hâte le Dauphin à [[Marie-Anne de Bavière (1660-1690)|Marie-Anne de Bavière]] sans la consulter, car il était épris d'une autre femme. Marie-Thérèse fut énervée car elle souhaitait qu'il épouse [[Marie-Antoinette d'Autriche (1669-1692)|Marie-Antoinette d'Autriche]], la fille de sa demi-sœur, l’impératrice [[Marguerite-Thérèse d'Autriche]]. La reine devient alors jalouse de sa belle-fille, d'autant plus qu'elle trouvait que les festivités données pour son mariage étaient moins grandioses que ce que l’on avait fait pour la dauphine<ref name=":2" />. Mais avec le temps la reine s'acclimatera de la dauphine et se rapprochera d'elle.
À partir de l'été 1680, sous l'influence de [[Madame de Maintenon]], Louis XIV se rapproche de son épouse, qu'il avait publiquement délaissée. « La reine est fort bien à la cour », remarquera [[Madame de Sévigné]]. Marie-Thérèse, comblée de bonheur et émue par les attentions inattendues de son volage époux dira : « Dieu a suscité Madame de Maintenon pour me rendre le cœur du roi ! Jamais il ne m'a traitée avec autant de tendresse que depuis qu'il l'écoute ! ». En signe de reconnaissance, la reine se montre alors très bienveillante vis à vis de Madame de Maintenon.
Le 6 mai 1682, la Cour s'installe définitivement à [[Versailles]]. Marie-Thérèse est alors bientôt grand-mère d'un petit duc de Bourgogne qui naît le 6 août 1682
=== Mort ===
[[Image:Grave of Marie Thérèse of Austria at the Royal Basilica of Saint Denis.jpg|thumb|right|Tombeau de Marie-Thérèse d'Autriche à la [[basilique Saint-Denis]], où la plupart des monarques français sont inhumés.]]
Mais Marie-Thérèse ne profita guère de ce regain de faveur. Le 20 juillet 1683, au retour d'une tournée royale des forteresses édifiées par [[Sébastien Le Prestre de Vauban|Vauban]] en Bourgogne, un abcès à son bras gauche lui a été découvert. Violacé et purulent, il n'est pas incisé mais combattu vainement par des [[Saignée (médecine)|saignées]] et des emplâtres humides, qui affaiblissent Marie-Thérèse<ref
Le {{date|30|juillet|1683}}, à {{heure|3}} de l'après-midi la reine succombe sans qu'on ait eu le temps de lui administrer l'[[Onction des malades|extrême onction]]. Ses derniers mots sont : « Depuis que je suis reine, je n'ai eu qu'un seul jour heureux ». Louis XIV aurait dit de cette mort : « Voilà le premier chagrin qu'elle me cause »<ref>{{Ouvrage|auteur1=Marc Lefrançois|titre=Histoires insolites des Rois et Reines de France|éditeur=City Edition|année=2013|passage=33|isbn=}}</ref>.
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=== Personnalité ===
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Marie-Thérèse était introvertie, charitable, gourmande et superstitieuse. D'un caractère effacé, elle passait la plupart de son temps libre avec ses dames de compagnie qui l'ont suivie depuis l'Espagne, ses nains, ses petits chiens et son chocolat. Elle chaussait des talons très hauts pour compenser sa petite taille mais ils la faisaient souvent tomber, elle persistait pourtant à les porter, ce qui lui attirait les moqueries des courtisans.
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=== Légende de la Mauresse de Moret ===
{{Article détaillé|Louise Marie Thérèse|Marie-Anne_de_France}}
Selon une hypothèse travaillée par les écrivains du {{XIXe siècle}}, dont [[Victor Hugo]], Marie-Thérèse aurait été la mère d'une nonne noire, [[Louise Marie Thérèse]], dit la Mauresse de Moret. Elle se prétendait être de sang royal et cette femme reçut beaucoup d'honneur de la part de [[Louis XIV]] pour une simple religieuse. La théorie est que le troisième enfant de la reine, [[Marie-Anne de France]], était noire. Le père serait un nain noir de la reine, « Nabo ». Pour cacher le scandale, la fille est déclarée morte mais elle est en réalité confiée à un couvent.
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#[[Louis-François de France]] (14 juin 1672 - 4 novembre 1672), duc d'Anjou (1672).
Seul l'aîné atteindra l'âge adulte
Elle est la grand-mère paternelle de [[Philippe V (roi d'Espagne)|Philippe de France]], [[Liste des comtes et ducs d'Anjou|duc d'Anjou]] (1683-1746), qui succède à [[Charles II (roi d'Espagne)|Charles II]] sur le trône d'Espagne, en 1700, sous le nom de Philippe V, grâce aux droits de succession qu'elle transmet à la [[Maison de Bourbon]].
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