« Convivencia » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
m Remplacement de {{Lien}} par un lien interne, suite à la création de l'article correspondant
Ligne 47 :
 
== ''Convivencia'' dans les territoires contrôlés par les musulmans ==
{{lien|langue=es|[[Ramon Menendez Pidal}}]], et Américo Castro décrivent une situation de ''convivencia'' {{incise|''pax musulmana''}} à partir de 929 après la proclamation, par [[Abd al-Rahman III]], d'Al Andalus comme califat indépendant, c'est-à-dire au moment où le souverain refuse l'autorité religieuse des [[Abbassides]] de Bagdad{{note |groupe=Note|texte=Cette proclamation intervient dans la foulée de la victoire de l’émir sur [[Omar Ben Hafsun]] et 20 après la proclamation du [[califat fatimide]] d’obédience chiite (909-1171) qui régnait sur l'essentiel de l'Afrique du nord et en Sicile. La création du califat de Cordoue (sunnite) est aussi une réponse politique à l'établissement de ce califat chiite auquel le califat de Bagdad affaibli par des dissensions est incapable de répondre. Les deux califats - fatimide et omeyyade - sont de facto ennemis et luttent âprement en Afrique du Nord. L'émir Abd al-Rahman III est victorieux seul sur Omar Ben Hafsun qui a fait appel à l'appui du calife fatimide, ce qui rend sa victoire symbolique et justifie sa nouvelle dignité.}}. La mise en place de la ''convivencia'' résulte essentiellement, selon Sarah Mae-Thomas, de facteurs politiques<ref name=theconvivencia>{{article |langue=en |url=http://www.fountainmagazine.com/Issue/detail/the-convivencia-july-2013 |numéro=94 |mois=juillet-août |année=2013 |titre=The Convivencia in Islamic Spain |auteur1=Sarah-Mae Thomas |périodique=The Fountain}}</ref>. En effet, durant son règne, de 912 à 961, il mène une politique de réconciliation générale entre musulmans, juifs, chrétiens, Berbères, Arabes et Hispaniques. Il travaille directement avec des [[mozarabe]]s, renouvelle son administration et met au pouvoir certains anciens esclaves juifs et chrétiens. Il permet alors aux juifs et aux chrétiens de pratiquer librement leur religion et met fin aux persécutions. Il s'appuie sur les juifs pour la diplomatie et le pouvoir. Son [[vizir]] juif, [[Hasdaï ibn Shaprut|Hasdaï Ibn Shaprut]], est emblématique de sa politique ; leur collaboration débouche sur {{citation|un pratique mariage d'idées{{sfn|Lewis|1984}}}} : chacun des deux aurait eu pour ambition de couper sa propre communauté de sa base orientale pour une indépendance religieuse et une avancée de la pensée. Ils créent de nombreux centres d'études, développent l'étude d'[[Aristote]] et de la [[philosophie grecque]]<ref name=theconvivencia/> et se placent globalement dans la ligne des traductions en arabe des textes syriaques et grecs commencées dans les [[maison de la sagesse|maisons de la sagesse]] de Bagdad durant le siècle précédent{{sfn|id=Ciencias|Oriente islámico medieval|p=19}}{{,}}{{note |groupe=Note|texte=Outre Cordoue et Bagdad, de tels travaux en arabe sont également menés dans diverses villes. Dans le monde musulman, les villes de [[Bassorah]], [[Gundishapur]], [[Alexandrie]], [[Nusaybin]] sont également des centres de traduction majeurs{{sfn|id=Ciencias|Oriente islámico medieval|p=21}}. Les villes de [[Damas]] et du [[Le Caire|Caire]] sont également citées.}}. Pour Robert Hillenbrand, il s'agit de la première unification sociale en Espagne<ref>{{chapitre |langue=en |titre chapitre=The Ornaments of the World: Medieval Cordoba as Cultural Centre |auteur1=Robert Hillendrand |titre ouvrage=The Legacy of Muslim Spain |auteurs ouvrage=Salma Khadra Jayussi (éd.) |lieu=Leyde |année=1992}}</ref>.
 
Quant aux juifs, maltraités par les [[Wisigoths]], l'hypothèse traditionnelle{{note |groupe=Note|texte=Cette hypothèse de trahison est notamment soutenue par les chroniques médiévales apparues au {{s-|XIII}}{{sfn|id=BravoLopez|Fernando Bravo López|The Treason of the Jews}}, mais semble être battue en brèche par les études contemporaines{{sfn|Niclós y Albarracin 2001|id=tresCulturas|p=45}}. En tout état de cause ces chroniques sont postérieure de cinq siècles aux événements et correspondent à l'amplification des tensions entre communautés à cette époque. Il existe peu de sources permettant l'étude des événements qui mènent à la conquête arabe de 711 et leur étude doit prendre en compte leurs objectifs politiques{{sfn|id=SeguraGonzalez|Segura Gonzalez|El comienzo de la conquista musulmana de España}}.}} est qu'ils accueillent bien les musulmans avec qui ils connaissent une période initiale de stabilité et de liberté religieuse<ref>{{article |langue=fr |nom1=Saenz Badillos |prénom1=Angel |titre=Les recherches sur les juifs d'al-Andalus dans les vingt-cinq dernières années |périodique=Revue du monde musulman et de la Méditerranée |numéro=63-64 |année=1992 |titre numéro=Minorités religieuses dans l'Espagne médiévale |passage=63-79 |doi=10.3406/remmm.1992.1539 }}</ref>. [[María Rosa Menocal]] est d'avis que la tolérance était un aspect inhérent à la société andalouse. Les dhimmis juifs, bien que considérés comme des citoyens de seconde classe, étaient mieux traités qu'ailleurs dans le monde{{sfn|Menocal|2002}}. Al-Andalus était considéré par les juifs, ainsi que par des chrétiens adhérant à des sectes jugées hérétiques par Rome, comme une terre d'accueil. Al Andalus concentre alors les plus grandes communautés juives d'Europe, c'est l'[[âge d'or de la culture juive en Espagne]]. Pour Cyrille Aillet, ce {{s-|X}} est également l’âge d’or des Mozarabes qui constituent alors une {{citation|communauté dynamique qui s’attachait à marier christianisme et culture arabe{{sfn|id=Poutrin|« Les Mozarabes, des chrétiens arabisés dans l’Espagne médiévale », Conversion/Pouvoir et religion (hypotheses.org), 8 juillet 2014.}}}}. Depuis l'instauration du Califat andalou et durant les {{s2-|IX|X}}, il existait en Europe {{citation|deux civilisations{{note |groupe=Note|texte=Le terme est utilisé par la plupart des spécialistes, notamment : [[Évariste Lévi-Provençal|Levi-Provençal]], [[Joseph Pérez]], [[Reinhart Dozy]], Americo Castro, Sanchez Albornoz.}}}}, celle chrétienne et celle d'Al-Andalus.
Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/wiki/Convivencia ».