« Mosasaurus » : différence entre les versions

{{collapsible list|titre=Liste de synonymes|{{collapsible list|titre=Synonymes du genre<ref name=StreetandCaldwell />{{,}}<ref name=Leidy1864>{{Ouvrage|langue=en|auteur=Joseph Leidy|lien auteurauteur1=[[Joseph Leidy]]|titre=Cretaceous Reptiles of the United States|annéevolume=186414|éditeur=Smithsonian Contributions to Knowledge|volumeannée=141864|pages totales=30-120|urllire en ligne=https://books.google.com/books?id=Nb1BAQAAMAAJ}}</ref>|* {{éteint}} ''Batrachiosaurus'' <small>Harlan, 1839</small>

Le premier [[fossile]] connu de ''Mosasaurus'' est un [[crâne]] fragmenté qui fut découvert en 1764 dans une [[Carrière (géologie)|carrière]] de [[craie]] situé sous la [[montagne Saint-Pierre]], près de [[Maastricht]], aux [[Pays-Bas]], initialement identifié comme provenant d'une [[baleine]] selon [[Martin van Marum]]<ref>{{Ouvrage|langue=nl|auteurauteur1=Martinus van Marum|année=1790|titre=Beschrijving der beenderen van den kop van eenen visch, gevonden in den St Pietersberg bij Maastricht, en geplaatst in Teylers Museum|volume=9|éditeur=Verhandelingen Teylers Tweede Genootschap|volumeannée=91790|pages totales=383-389}}</ref>. Ce spécimen, catalogué TM 7424, est aujourd'hui exposée au [[Musée Teyler]], à [[Haarlem]]<ref name=OOKMosasaurus1 />. Plus tard, vers 1780{{Note|L'année exacte n'est pas entièrement certaine en raison de multiples affirmations contradictoires. Un examen des preuves historiques existantes menée par Pieters {{et al.}} en 2012 suggère que la date la plus précise serait vers 1780<ref name=Pietersetal />. Plus récemment, des journaux [[Province de Limbourg (Pays-Bas)|limbourgeois]] rapportent en 2015 qu'un [[historien]] [[Néerlandais (peuple)|néerlandais]] aurait découvert un magazine [[Liège|liégeois]] paru en {{date-|octobre 1778}}, relatant en détail la découverte récente du deuxième crâne<ref name=Limburg>{{article|langue=de|auteur=Vikkie Bartholomeus|titre=Datum vondst mosasaurus ontdekt: in oktober 1778|périodique=1Limburg|année=2015|url=https://www.1limburg.nl/datum-vondst-mosasaurus-ontdekt-oktober-1778|archive-url=https://web.archive.org/web/20200307171343/https://www.1limburg.nl/datum-vondst-mosasaurus-ontdekt-oktober-1778|archive-date=March 7, 2020}}</ref>.|group=N}}, la carrière montre la présence d'un deuxième crâne qui attire l'attention du médecin [[Johann Leonard Hoffmann]], qui pense qu'il proviendrait d'un [[Crocodilia|crocodile]]. Il contacte l'éminent biologiste [[Petrus Camper]], et le crâne attire l'attention internationale après que ce dernier publie une étude l'identifiant comme une baleine<ref name=Mulder />{{,}}<ref name=Camper>{{article|langue=en|auteur=Petrus Camper|titre=Conjectures relative to the petrifactions found in St. Peter's Mountain near Maestricht|année=1786|périodique=[[Philosophical Transactions of the Royal Society of London]]|volume=76|numéro=2|pages=443-456|doi=10.1098/rstl.1786.0026|issn=2053-9223|s2cid=186208192|accès doi=libre}}</ref>{{,}}<ref name=PietersEssay>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Florence F. J. M. Pieters|titre=Napoleon's legacy : the rise of national museums in Europe, 1794–1830|volume=27|éditeur=Berlin: G+H Verlag|année=2009|pages totales=55–72|format=pdf|isbn=978-3-940939-11-1|lire en ligne=https://pure.uva.nl/ws/files/1052778/79068_325600.pdf|titre chapitre=Natural history spoils in the Low Countries in 1794/95: the looting of the fossil ''Mosasaurus'' from Maastricht and the removal of the cabinet and menagerie of stadholder William V|éditeur=Berlin: G+H Verlag|auteur=Florence F. J. M. Pieters|volume=27|pages=55–72|isbn=978-3-940939-11-1|url=https://pure.uva.nl/ws/files/1052778/79068_325600.pdf|format=pdf}}</ref>. Cela attire l'attention des [[Révolution française|révolutionnaires français]], qui [[Pillage|pillent]] le fossile après le [[Siège de Maastricht (1794)|siège de Maastricht]] pendant les [[guerres de la Révolution française]] en 1794. Dans un récit de 1798 de cet événement par [[Barthélemy Faujas de Saint-Fond]], le crâne aurait été récupéré par douze [[Grenadier (militaire)|grenadiers]] en échange pour une offre de {{nobr|600 [[bouteilles de vin]]}}. Cette histoire a contribué à élever le fossile au rang de renommée culturelle, mais les historiens s'accordent à dire que le récit serait exagéré<ref name=Pietersetal>{{article|langue=en, fr|auteur1=Florence Pieters|auteur2=Peggy G. W. Rompen|auteur3=John W. M. Jagt|auteur4=Nathalie Bardet|titre=Un nouvel aperçu de l'histoire fabuleuse de Faujas de Saint-Fond concernant la provenance et l'acquisition du spécimen type de ''Mosasaurus hoffmanni'' Mantell, 1829|année=2012|périodique=[[Société_géologique_de_France#Publications|Bulletin de la Société Géologique de France]]|volume=183|numéro=1|pages=55-65|doi=10.2113/gssgfbull.183.1.55|s2cid=130192719|issn=0037-9409}}</ref>{{,}}<ref name=PietersEssay />.

Après sa saisie, le deuxième crâne est envoyé au [[Muséum national d'histoire naturelle]] de [[Paris]] en 1795 et catalogué plus tard sous le nom de code MNHN AC 9648<ref name=Pietersetal />. En 1808, le fils de Camper, [[Adriaan Gilles Camper]] et [[Georges Cuvier]] concluent que le fossile, qui fut surnommé comme le « grand animal de Maastricht »<ref name=OOKMosasaurus1>{{lien web|langue=en|auteur=Mike Everhart|titre=''Mosasaurus hoffmanni''-The First Discovery of a Mosasaur?|date=2010|website=Oceans of Kansas|consulté le=6 novembre 2019|url=http://oceansofkansas.com/mosahoff.html|archive-url=https://web.archive.org/web/20190904012849/http://oceansofkansas.com/mosahoff.html|archive-date=4 septembre 2019}}</ref>, appartient à un grand reptile ayant des affinités avec les [[Varanoidea|varans]], mais autrement différent de tout animal moderne<ref name=Mulder>{{Ouvrage|langue=en|auteurauteur1=[[Eric Mulder]]|titre=Maastricht Cretaceous finds and Dutch pioneers in vertebrate palaeontology|année=2004|éditeur=Royal Netherlands Academy of Arts and Sciences|année=2004|pages totales=165-176|urlformat=pdf|isbn=|lire en ligne=https://www.researchgate.net/publication/270286099|format=pdf}}</ref>. Le crâne est devenu une partie des premières spéculations de Cuvier sur la conception de la notion d'[[Extinction des espèces|extinction]], qui conduit ensuite à sa théorie du [[catastrophisme]], précurseur de la [[Évolution (biologie)|théorie de l'évolution]] émise par [[Charles Darwin]]. Lors de cette époque, il n'était pas admis qu'une [[espèce]] puisse disparaître, et les fossiles d'animaux éteints [[Fixisme|furent souvent interprétés comme des formes d'espèces existantes]]<ref name=Evans2010>{{article|langue=en|auteur=Mark Evans|titre=The roles played by museums, collections and collectors in the early history of reptile palaeontology|année=2010|périodique=Geological Society, London, Special Publications|volume=343|numéro=1|pages=5-29|doi=10.1144/SP343.2|bibcode=2010GSLSP.343....5E|s2cid=84158087}}</ref>. L'idée de Cuvier qu'il existait des animaux ayant disparus fut révolutionnaire lors de cet époque, et en 1812, il proclame la phrase suivante : {{citation bloc|Avant tout, la détermination précise du célèbre animal de Maastricht nous semble aussi importante pour la théorie des lois zoologiques que pour l'histoire du globe.|[[Georges Cuvier]]<ref name=Pietersetal />}}

Dans un [[ouvrage]] publiée en 1822 par [[James Parkinson]], [[William Daniel Conybeare]] crée le [[Genre (biologie)|genre]] ''Mosasaurus'' à partir du [[latin]] {{latin|Mosa}} « [[Meuse (rivière)|Meuse]] » et du [[grec ancien]] {{grec ancien|σαῦρος|saûros}} « lézard », le tout voulant littéralement dire « lézard de la Meuse », en référence à la rivière où le spécimen holotype fut découvert à proximité<ref name=OOKMosasaurus1/>{{,}}<ref name="Parkinson1822">{{ouvrageOuvrage|langue=en|auteurauteur1=James Parkinson|titre=Outlines of Oryctology : An Introduction to the Study of Fossil Organic Remains; Especially of Those Found in the British Strata : Intended to Aid the Student in His Inquiries Respecting the Nature of Fossilsand Their Connection with the Formation of the Earth|éditionlieu=3Londres|éditeur=M. A. Nattali|lieuannée=[[Londres]]|numéro d'édition=3|pages totales=306-308|isbn=|oclc=613230819|urllire en ligne=https://www.biodiversitylibrary.org/item/62884#page/318/mode/1up}}</ref>. En 1829, [[Gideon Mantell]] ajoute l'[[épithète spécifique]] ''hoffmannii'', en honneur à Hoffmann{{Note|Le terme ''hoffmannii'' est l'orthographe originale utilisée par [[Gideon Mantell|Mantell]], se terminant par ''-ii''<ref name="Mantell1829"/>. Les auteurs ultérieurs commencent à abandonner la dernière lettre et à l'épeler ''hoffmanni'', étant devenu la tendance pour les [[épithète spécifique|épithètes spécifiques]] de structure similaire dans les années suivantes. Des scientifiques récents soutiennent que la composition étymologique spéciale ''hoffmannii'' ne peut pas être soumise aux articles 32.5, 33.4 ou 34 du [[Code international de nomenclature zoologique]], qui protégeraient normalement des répulsions similaires. Cela fait de ''hoffmannii'' l'orthographe valide, bien que ''hoffmanni'' continue d'être utilisé de manière incorrecte par de nombreux auteurs<ref name=Konishietal>{{article|langue=en|auteur1=Takuya Konishi|auteur2=Michael Newbrey|auteur3=Michael Caldwell|titre=A small, exquisitely preserved specimen of ''Mosasaurus missouriensis'' (Squamata, Mosasauridae) from the upper Campanian of the Bearpaw Formation, western Canada, and the first stomach contents for the genus|année=2014|périodique=[[Journal of Vertebrate Paleontology]]|volume=34|numéro=4|pages=802-819|doi=10.1080/02724634.2014.838573|jstor=24523386|s2cid=86325001}}</ref>.|group=N}}{{,}}<ref name="Mantell1829">{{article|langue=en|auteur=Gideon Mantell|titre=A Tabular Arrangement of the Organic Remains of the County of Sussex|périodique=[[Société géologique de Londres|Transactions of the Geological Society of London]]|année=1829|série=2|volume=3|pages=201-216|doi=10.1144/transgslb.3.1.20|s2cid=84925439|url=https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/d/dc/A_tabular_arrangement_of_the_organic_remains_of_the_county_of_Sussex.pdf|format=pdf}}</ref>. Cuvier désigne plus tard le deuxième crâne comme [[holotype]] de la nouvelle espèce<ref name="StreetThesis">{{article|langue=en|auteur=Hallie P. Street|titre=A re-assessment of the genus ''Mosasaurus'' (Squamata: Mosasauridae)|nature article=PhD|périodique=[[Université de l'Alberta|University of Alberta]]|année=2016|date=|doi=10.7939/R31N7XZ1K|accès doi=libre|s2cid=92749266}}</ref>{{,}}<ref name=OOKMosasaurus1 />.

En 1804, l'[[expédition Lewis et Clark]] découvrent un [[squelette]] fossile maintenant perdu sur le long de la rivière [[Missouri (rivière)|Missouri]], interprété comme un poisson de {{unité|14 m}} de long<ref name=OOKMosasaurus2>{{lien web|langue=en|titre=The Goldfuss Mosasaur|auteur=Mike Everhart|année=2013|website=Oceans of Kansas|consulté le=10 novembre 2019|url=http://oceansofkansas.com/Goldfuss.html|archive-url=https://web.archive.org/web/20190602090558/http://oceansofkansas.com/Goldfuss.html|archive-date=2 juin 2019}}</ref>. [[Richard Ellis (biologiste)|Richard Ellis]] émet l'hypothèse en 2003 qu'il s'agirait peut-être de la première découverte de la deuxième [[espèce]] ''M. missouriensis''<ref name=Ellis>{{ouvrageOuvrage|langue=en|auteurauteur1=Richard Ellis|année=2003|titre=Sea Dragons: |sous-titre=Predators of the Prehistoric Oceans|lieu=Lawrence|éditeur=[[University Press of Kansas]]|année=2003|pages totales=216|isbn=978-0-7006-1394-6|pages=216}}</ref>, bien que des spéculations concurrentes existent quant à son identification<ref name=Meredithetal>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Robert W. Meredith|auteur2=James E. Martin|auteur3=Paul N. Wegleitner|titre=The largest mosasaur (Squamata : Mosasauridae) from the Missouri River area (Late Cretaceous; Pierre Shale Group) of South Dakota and its relationship to Lewis and Clark|éditeur=[[Société américaine de géologie|The Geological Society of America]]|année=2007|pages totales=209-214|urlformat=pdf|isbn=|lire en ligne=https://www.montclair.edu/profilepages/media/5008/user/Meredith,_Martin_2007_The_largest_mosasaur_(Squamata_Mosasauridae)_from_the_Missouri_River_area_(Late_Cretaceous_Pierre_Shale_Group)_of_South_Dakota_and_its_relationship_to_Lewis.pdf|format=pdf}}</ref>. En 1818, un fossile du [[comté de Monmouth]], dans le [[New Jersey]], est devenu le premier spécimen nord-américain à être correctement reconnu comme un ''Mosasaurus'' par les scientifiques de l'époque{{Note|En raison du fait que le genre ''Mosasaurus'' n'était pas nommé durant cet époque, l'identifiant original, [[Samuel Latham Mitchill]], décrit le fossile comme {{citation|un lézard monstrueux ou un animal saurien ressemblant au célèbre reptile fossile de Maastricht}}<ref name=Dekay />. Cuvier doutait que les deux spécimens soient liés. La relation congénère est finalement confirmée par [[James Ellsworth De Kay|James E. De Kay]] en 1830<ref name=Dekay />, et le fossile du New Jersey a été nommé ''M. dekayi'' en son honneur<ref name=Bronn>{{ouvrageOuvrage|langue=de|auteurauteur1=Heinrich Georg Bronn|titre=Lethaea Geognostica Oder Abbildungen und Beschreibungen Der für die Gebirgs-Formationen bezeichnendsten Versteinerungen|volume=2|éditeur=Stuttgart|année=1838|pages totales=760|éditeur=Stuttgart|doi=10.5962/bhl.title.59080|urllire en ligne=https://babel.hathitrust.org/cgi/pt?id=nyp.33433090769179&view=1up&seq=228}}</ref>. Le taxon est déclaré ''[[nomen dubium]]'' en 2005<ref name=Gallagher2005 />, et d'autres fossiles qui lui sont attribués seront réidentifiés comme appartenant à ''M. hoffmannii''<ref name=Mulder1999 />.|group=N}}{{,}}<ref name=Dekay>{{article|langue=en|titre=On the Remains of Extinct Reptiles of the genera ''Mosasaurus'' and ''Geosaurus'' found in the secondary formation of New-Jersey; and on the occurrence of the substance recently named Coprolite by Dr. Buckland, in the same locality |auteur=James Ellsworth De Kay|année=1830|périodique=[[Annals of the New York Academy of Sciences|Annals of the Lyceum of Natural History of New York]]|volume=3|pages=134-141|url=https://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/15987}}</ref>.

Le spécimen type de ''M. missouriensis'' est décrit pour la première fois en 1834 par [[Richard Harlan]] sur la base d'un fragment de museau trouvé le long d'un [[méandre]] de la rivière<ref name=OOKMosasaurus2 />. Il nomme l'[[épithète spécifique]] ''missouriensis'' (en référence à la rivière où le spécimen fut découvert) et l'identifie initialement comme une espèce d{{'}}''[[Ichthyosaurus]]''<ref name=Harlan1834>{{article|langue=en|auteur=Richard Harlan|titre=Notice of the Discovery of the Remains of the ''Ichthyosaurus'' in Missouri, N. A.|année=1834|périodique=Transactions of the American Philosophical Society|volume=4|pages=405-408|doi=10.2307/1004839 |jstor=1004839|s2cid=135291243}}</ref>, puis après comme un [[amphibien]]<ref name=Harlan1839London>{{article|langue=en|auteur=Richard Harlan|titre=Notice of the discovery of ''Basilosaurus'' and ''Batrachiotherium''|année=1839|périodique=[[Journal of the Geological Society|Proceedings of the Geological Society of London]]|volume=3|pages=23–24|url=https://www.biodiversitylibrary.org/item/96958#page/45}}</ref>. Le reste du crâne avait été découvert plus tôt par un [[trappeur]] de [[fourrure]]s, et tombe finalement sous la possession du prince [[Maximilian zu Wied-Neuwied]] entre 1832 et 1834. Le fossile est livré à [[Georg August Goldfuss]] à [[Bonn]] pour la recherche, qu'il publie dans un ouvrage en 1845<ref name="Goldfuss1845">{{ouvrageOuvrage|langue=de|auteurauteur1=August Goldfuss|titre=Der Schädelbau des Mosasaurus, durch Beschreibung einer neuen Art dieser Gattung erläutert |année=1845|volume=21|éditeur=|année=1845|pages totales=28|oclc=421862452|urllire en ligne=https://archive.org/details/bub_gb_1IZapg_k2BAC/mode/2up}}</ref>. La même année, [[Hermann von Meyer]] soupçonne que le crâne et le museau de Harlan feraient partie du même individu, un soupçon qui sera confirmé en 2004<ref name=OOKMosasaurus2 />.

La cinquième espèce, ''M. beaugei'', est décrite par le paléontologue français [[Camille Arambourg]] en 1952 à partir de dents isolées provenant de [[Gisement (géologie)|gisements]] de phosphate du [[bassin d'Ouled Abdoun]] et du bassin de Ganntour au [[Maroc]]. L'espèce est nommé en l'honneur d'Alfred Beaugé, directeur de l'époque du [[groupe OCP]], qui a invité Arambourg à participer au projet de recherche et a aidé à fournir des fossiles locaux<ref name="Arambourg1952">{{ouvrageOuvrage|langue=fr|auteurauteur1=Camille Arambourg|titre=Les vertébrés fossiles des gisements de phosphates (Maroc–Algérie–Tunisie)|volume=92|lieu=Paris|éditeur=Typographie Firmin-Didot|lieu=[[Paris]]|collection=Notes et Mémoires du Service Géologique|année=1952|volume=92|pages totales=1-372|urlformat=pdf|lire en ligne=http://mmtk.ginras.ru/pdf/arambourg1952_vertebres_de_phosphate.pdf|format=pdf|archive-urlarchiveurl=https://web.archive.org/web/20221127111754/http://mmtk.ginras.ru/pdf/arambourg1952_vertebres_de_phosphate.pdf |archive-datearchivedate=2022-11-27}}</ref>{{,}}<ref name=Bardetetal />.

L'[[espèce type]], ''M. hoffmannii'', est l'un des plus grands [[Reptile marin|reptiles marins]] connus<ref name=LinghamSoliar />{{,}}<ref name=Penza />, bien que la connaissance de son [[squelette]] reste incomplète car il est principalement connu à partir de [[crâne]]s<ref name=StreetThesis />. [[Dale Russell|Russell]] écrit en 1967 que la longueur de la mâchoire équivaudrait à un dixième de la longueur du corps chez l'[[espèce]]<ref name=Russell1967>{{ouvrageOuvrage|langue=en|auteurauteur1=Dale A. Russell|titre=Systematics and morphology of American mosasaurs|annéevolume=196723|lieu=New Haven|éditeur=[[Musée Peabody d'histoire naturelle|Bulletin of the Peabody Museum of Natural History]]|lieuannée=[[New Haven]]|volume=231967|pages totales=240|oclc=205385|urllire en ligne=https://www.biodiversitylibrary.org/item/88808#page/7/mode/1up}}</ref>. Sur la base de ce rapport, Dimitry V. Grigoriev utilise en 2014 la plus grande [[mandibule]] attribué à ''M. hoffmannii'', découvert en [[Russie]] (catalogué CCMGE 10/2469, également connu sous le nom de « spécimen de [[Penza]] », mesurant {{unité|1,71 m}} de long), pour estimer une longueur maximale à {{unité|17,1|m}}<ref name=Penza>{{article|langue=en, ru|auteur=Dimitry V. Grigoriev|titre=Giant ''Mosasaurus hoffmanni'' (Squamata, Mosasauridae) from the Late Cretaceous (Maastrichtian) of Penza, Russia|périodique=Proceedings of the Zoological Institute RAS|volume=318|numéro=2|pages=148-167|année=2014|doi=10.31610/trudyzin/2014.318.2.148 |s2cid=53574339 |url=https://www.zin.ru/journals/trudyzin/doc/vol_318_2/TZ_318_2_Grigoriev.pdf|format=pdf|accès doi=libre}}</ref>. En utilisant une mâchoire partielle plus petite (catalogué NHMM 009002), mesurant {{unité|90 cm}} et estimée de « manière fiable » à {{unité|1,6|m}} une fois terminée, Lingham-Soliar estime en 1995 une longueur maximale plus grande de {{unité|17,6|m}} via le même rapport{{Note|Lingham-Soliar a peut-être mal appliqué le ratio. Ses calculs interprètent la « longueur du corps » comme étant la longueur du corps postcrânien, et non la longueur totale de l'animal comme démontré par [[Dale Russell|Russell]] en 1967, cela augmentant à tort l'estimation de {{unité|10 %}}<ref name=Russell1967 />{{,}}<ref name=LinghamSoliar />.|groupe=N}}{{,}}<ref name=LinghamSoliar>{{article|langue=en|auteur=Theagarten Lingham-Soliar |titre=Anatomy and functional morphology of the largest marine reptile known, ''Mosasaurus hoffmanni'' (Mosasauridae, Reptilia) from the Upper Cretaceous, Upper Maastrichtian of The Netherlands |périodique=[[Philosophical Transactions of the Royal Society B]] |volume=347 |numéro=1320 |pages=155-180 |année=1995 |url=https://royalsocietypublishing.org/doi/pdf/10.1098/rstb.1995.0019 |doi=10.1098/rstb.1995.0019 |bibcode=1995RSPTB.347..155L|s2cid=85767257|jstor=55929|archive-url=https://web.archive.org/web/20191026201507/https://royalsocietypublishing.org/doi/pdf/10.1098/rstb.1995.0019 |archive-date=26 Octobre 2019 |format=pdf}}</ref>. Aucune justification explicite du ratio 1:10 n'est fournie dans l'étude publié par Russell en 1967<ref name=Russell1967 />, et il est considéré comme probablement surestimé par Terri J. Cleary {{et al.}} en 2018<ref name=Clearyetal>{{article|langue=en|auteur1=Terri J. Cleary|auteur2=Roger B. J. Benson|auteur3=Susan E. Evans|auteur4=Paul M. Barrett|titre=Lepidosaurian diversity in the Mesozoic–Palaeogene: the potential roles of sampling biases and environmental drivers|année=2018|journal=[[Royal Society Open Science]]|volume=5|numéro=3 |pages=171830|doi=10.1098/rsos.171830|pmid=29657788 |pmc=5882712 |bibcode=2018RSOS....571830C |accès doi=libre}}</ref>. En 2014, Federico Fanti et ses collègues soutiennent alternativement que la longueur totale de ''M. hoffmannii'' aurait été plus proche de sept fois la longueur du crâne, une proposition qui est basée sur un squelette presque complet de l'espèce apparentée ''[[Prognathodon|Prognathodon overtoni]]''. L'étude estime qu'un individu de ''M. hoffmannii'' avec un crâne mesurant plus de {{unité|1,45|m}} aurait mesuré jusqu'à ou plus de {{unité|11|m}} de long et pesé {{unité|10 [[tonne]]s}} en masse corporelle<ref name=Fantietal>{{article|langue=en|auteur1=Fedrico Fanti|auteur2=Andrea Cau|auteur3=Alessandra Negri|titre=A giant mosasaur (Reptilia, Squamata) with an unusually twisted dentition from the Argille Scagliose Complex (late Campanian) of Northern Italy|année=2014|périodique=Cretaceous Research|volume=49|numéro=2014|pages=91-104|doi=10.1016/j.cretres.2014.01.003|s2cid=129797507|url=https://www.disva.univpm.it/sites/www.disva.univpm.it/files/disva/news_dipartimento/cretaceus%20research.pdf|format=pdf}}</ref>. Mentionnant le spécimen de Penza, [[Gregory S. Paul]] estime dans un livre qu'il publie en 2022 une longueur maximale plus courte de {{unité|13|m}} et une masse corporelle de {{unité|5,5|tonnes}} pour ''M. hoffmannii''<ref name="G.S.Paul2022">{{ouvrageOuvrage|langue=en|auteurauteur1=Gregory S. Paul|année=2022|titre=The Princeton Field Guide to Mesozoic Sea Reptiles|éditeur=[[Princeton University Press]]|année=2022|pages totales=175-176|isbn=978-0-69691-11938019380-9|éditeur=Princeton University Press|doi=10.2307/j.ctv2hnkc6h|s2cidpmcid=251553177|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=py1sEAAAQBAJ&printsec=frontcover}}</ref>.

Bon nombre des premiers fossiles de ''Mosasaurus'' ont été trouvés dans des gisements datant du stade [[Campanien]] en Amérique du Nord, y compris dans la [[voie maritime intérieure de l'Ouest]], une [[mer intérieure]] qui traversait autrefois ce qui est aujourd'hui le centre des États-Unis et le Canada, et reliait l'[[Océan Arctique]] à l'actuel [[golfe du Mexique]]. La région était peu profonde pour une voie maritime, atteignant une profondeur maximale d'environ {{unité|800 à 900|mètres}}<ref name=Stanley>{{Ouvrage|langue=en|auteurauteur1=Steven M. Stanley|titre=Earth System History|lieu=[[New York]]|éditeur=[[W. H. Freeman and Company]]|année=1999|pages totales=487–489|isbn=978-0-7167-2882-5|pages=487–489}}</ref>. Le drainage extensif des continents voisins, [[Appalachia]] et [[Laramidia]], a apporté de grandes quantités de sédiments. Avec la formation d'une masse d'eau profonde riche en nutriments à partir du mélange d'eau douce continentale, d'eaux arctiques du nord et d'eaux salines plus chaudes de la Téthys du sud, cela a créé une voie maritime chaude et productive qui a soutenu une riche diversité de vie marine<ref name=OOKBook2017>{{Ouvrage|langue=en|auteurauteur1=Michael J. Everhart|titre=Oceans of Kansas|annéesous-titre=2017a natural history of the western interior sea|lieu=Bloomington|éditeur=[[Indiana University Press]]|année=2017|pages totales=24-263|isbn=978-0-253-02632-3}}</ref>{{,}}<ref name=Heetal>{{article|langue=en|auteur1=Shaoneng He|auteur2=T. Kurtis Kyser|auteur3=William G. E. Caldwell|titre=Paleoenvironment of the Western Interior Seaway inferred from δ18O and δ13C values of molluscs from the Cretaceous Bearpaw marine cyclothem|année=2005|périodique=[[Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology]]|volume=217|numéro=1-2|pages=67-85|doi=10.1016/j.palaeo.2004.11.016|bibcode=2005PPP...217...67H|s2cid=129666891}}</ref>{{,}}<ref name=FisherandArthur>{{article|langue=en|auteur1=Cynthia G. Fisher|auteur2=Michael A. Arthur|titre=Water mass characteristics in the Cenomanian US Western Interior seaway as indicated by stable isotopes of calcareous organisms|année=2002|périodique=[[Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology]]|volume=188 |numéro=3-4|pages=89-213|doi=10.1016/S0031-0182(02)00552-7|bibcode=2002PPP...188..189F|s2cid=129156324}}</ref>.