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== Étiologie ==
Chez le chat, l'obésité résulte d'un apport énergétique excédentaire par rapport aux besoins<ref name=":2">{{Chapitre|prénom1=Roger|nom1=Wolter|prénom2=Clémentine|nom2=Jean-Philippe|titre=Applications aux différents états pathologiques|titre ouvrage=Alimentation du chat|éditeur=Le Point Vétérinaire|date=2014|pages totales=287|isbn=978-2-86326-326-6|isbn2=2-86326-326-9|oclc=893487230|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/893487230|consulté le=2022-07-15|passage=156-165}}</ref>. Ce déséquilibre peut être lale résultat soit d'une absorption alimentaire trop importante, soit d'un défaut de signal d'arrêt alimentaire et de la satiété<ref name=":4">{{Article|langue=fr|auteur1=Nicolas Massal|auteur2=Édith Beaumont-Graff|titre=Gestion de l'obésité chez le chat : aspects comportementaux|périodique=Le Point Vétérinaire|date=01/03/2011|lire en ligne=https://www.lepointveterinaire.fr/publications/le-point-veterinaire/article-rural/n-313/gestion-de-l-obesite-chez-le-chat-aspects-comportementaux.html|accès url=payant}}</ref>{{,}}<ref name=":8">{{Article|langue=en|prénom1=Alexander J.|nom1=German|titre=The Growing Problem of Obesity in Dogs and Cats|périodique=The Journal of Nutrition|volume=136|numéro=7|date=2006-07-01|issn=0022-3166|issn2=1541-6100|doi=10.1093/jn/136.7.1940S|lire en ligne=https://academic.oup.com/jn/article/136/7/1940S/4664725|consulté le=2023-01-27|pages=1940S–1946S}}</ref>. Dans une minorité de cas, l'obésité a pour origine un trouble préexistant de nature hormonale ou [[Iatrogénèse|iatrogène]]<ref name=":6" />.
 
La surconsommation alimentaire peut être provoquée par le fait que le repas est un moment apaisant pour l'animal, ou que l'aliment est riche en énergie et appétant tout en étant apporté un nombre de fois limité dans la journée<ref name=":4" />. Les maîtres peuvent également distribuer trop de nourriture voire donner des restes de table, dépassant ainsi les besoins énergétiques réels de l'animal<ref name=":2" />. L'alimentation peut également être déséquilibrée et pauvre en protéines de qualité, ce que l'animal compense en mangeant davantage<ref name=":2" />. Les aliments riches en [[Lipide|lipides]] sont également de nature à induire une obésité, de par leur à haute teneur en énergie et leur faible capacité rassasiante<ref name=":2" />. La mauvaise compréhension des demandes du chat à son propriétaire peut aussi conduire à une prise alimentaire trop importante, son maître lui octroyant de la nourriture alors que l'animal pouvait demander du jeu ou des caresses<ref name=":5">{{Article|auteur1=Charlotte Devaux|titre=L’obésité, symptôme de troubles comportementaux ?|périodique=La Semaine vétérinaire|numéro=1824|date=04/10/2019|lire en ligne=https://www.lepointveterinaire.fr/publications/la-semaine-veterinaire/article/n-1824/l-obesite-symptome-de-troubles-comportementaux.html|accès url=limité}}</ref>{{,}}<ref name=":8" />. Des pathologies comme des troubles des glandes endocrines, de la thyroïde ou un [[Diabète félin|diabète]], des anomalies du système nerveux peuvent également engendrer une surabsorption alimentaire. C'est également un effet secondaire possible de l'ingestion de [[Corticoïde|corticoïdes]] et de [[Progestatif|progestatifs]]<ref name=":4" />. Le chat peut également se retrouver incapable de s'arrêter de manger, soit parce qu'il ne l'a jamais appris, soit parce qu'il est victime d'[[anxiété]]<ref name=":4" />. La dépression comme l'anxiété, peut engendrer de la [[boulimie]] féline<ref name=":4" />{{,}}<ref name=":8" />.
 
La [[sédentarité]] peut à la fois être une cause comme une conséquence de l'obésité ; l'animal peu actif a tendance à grossir, et le fait d'être en surpoids ou obèse rend l'activité physique plus difficile<ref name=":4" />.
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L'environnement et le style de vie peuvent contribuer à l'obésité chez le chat. La sédentarité, le fait de vivre en intérieur, la cohabitation avec moins de deux chats ou sans chien dans le foyer sont davantage associés à l'apparition d'une obésité chez le chat<ref name=":7">{{Article|prénom1=D.|nom1=Tarkosova|prénom2=M.M.|nom2=Story|prénom3=J.S.|nom3=Rand|prénom4=M.|nom4=Svoboda|titre=Feline obesity - prevalence, risk factors, pathogenesis, associated conditions and assessment: a review|périodique=Veterinární medicína|volume=61|numéro=6|date=2016-06-30|doi=10.17221/145/2015-VETMED|lire en ligne=http://vetmed.agriculturejournals.cz/doi/10.17221/145/2015-VETMED.html|consulté le=2023-01-21|pages=295–307}}</ref>. L'alimentation fournie a un impact sur le poids du chat<ref name=":7" /> ainsi que le fait de lui donner de la nourriture à volonté<ref name=":8" />. Le fait de donner de la viande ou du poisson, plus riches en nutriments et plus appétents, pourrait également favoriser l'obésité féline<ref name=":7" />.
 
L'attitude du propriétaire envers le poids de son chienchat peut également constituer un facteur de risque ; les propriétaires ont en effet tendance à sous estimer le poids de leur animal<ref name=":1" />{{,}}<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Kendy T.|nom1=Teng|prénom2=Paul D.|nom2=McGreevy|prénom3=Jenny-Ann L. M. L.|nom3=Toribio|prénom4=Navneet K.|nom4=Dhand|titre=Positive attitudes towards feline obesity are strongly associated with ownership of obese cats|périodique=PLOS ONE|volume=15|numéro=6|date=2020-06-25|issn=1932-6203|pmid=32584825|pmcid=PMC7316328|doi=10.1371/journal.pone.0234190|lire en ligne=https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0234190|consulté le=2022-12-28|pages=e0234190}}</ref>.
 
== Physiopathologie ==
Le déséquilibre entre l'énergie apportée par l'alimentation et celle dépensée provoque un stockage sous la forme de [[Triglycéride|triglycérides]] au sein des [[Adipocyte|adipocytes]], cellules de stockage<ref name=":3" />. Selon l'état hormonal de l'individu, l'obésité peut être hyperplasique (augmentation du nombre d'adipocytes), plutôt retrouvée chez le chat en croissance, ou hypertrophique (augmentation de la taille des adipocytes), davantage retrouvée chez l'animal adulte<ref name=":3" />.
 
Le [[tissu adipeux]] est un organe sous influence hormonale, neurologique et nutritionnelle<ref name=":7" />. Les adipocytes qui le constituent jouent un rôle hormonal important, et l'obésité est de nature à perturber les phénomènes endocriniens de l'animal<ref name=":3" />. Les [[Adipocyte|adipocytes]] produisent en effet des molécules comme la [[leptine]], hormone influençant la sensation de satiété, et d'autres [[Adiponectine|adiponectines]], qui augmentent la sensibilité à l'[[insuline]]<ref name=":7" />. Les chats obèses présentent ainsi des taux de [[leptine]] plus élevés que les chats à corpulence normale, tandis que leurs concentrations en [[adiponectine]] sont plus faibles et la masse corporelle est corrélée au niveau de leptine<ref name=":7" />. La présence d'unune [[panicule adipeuxadipeuse]] (ou « poche primordiale ») conduit à une plus grande production de leptine en période postprandiale<ref name=":7" />. Dans le cas de l'obésité, il y a une déficience d'oirgined’origine multifactorielle de la réponse à la leptine au niveau de l'hypothalamus, ce qui engendre une résistance à la leptine dans l'organisme, provoquant une hyperlipidémie<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Debra L.|nom1=Zoran|titre=Obesity in Dogs and Cats: A Metabolic and Endocrine Disorder|périodique=Veterinary Clinics of North America: Small Animal Practice|volume=40|numéro=2|date=2010-03|doi=10.1016/j.cvsm.2009.10.009|lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S0195561609001806|consulté le=2023-01-29|pages=221–239}}</ref>.
 
=== Répercussions ===
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Les chats obèses sont plus difficiles à examiner par un vétérinaire et certaines interventions médicales sont rendues plus délicates<ref name=":8" />. Ils font face à davantage de mortalité au cours ou après d'interventions chirurgicales, tandis que les chats pesant plus de 6 kg ont une surmortalité opératoire multipliée par 2,8<ref name=":7" />.
 
== Symptômes ==
L'animal présente des difficultés locomotrices, une intolérance à l'effort, et il est léthargique<ref name=":13">{{Ouvrage|prénom1=Florence|nom1=Le Sueur-Almosni|prénom2=Marine|nom2=Neveux|titre=Guide thérapeutique et clinique vétérinaire|passage=514-516|éditeur=les Éditions du "Point vétérinaire"|date=2017|isbn=978-2-86326-365-5|consulté le=2023-09-06}}</ref>. Une insuffisance cardio-respiratoire peut être observée, ainsi que de l'hypertension, une pancréatite, une lipidose hépatique ou encore du diabète ou des affections diverses<ref name=":13" />.
 
== Comorbidités ==
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== Diagnostic ==
Le diagnostic se base tout d'abord sur la constatation d'une surchargé pondérale<ref name=":13" />. Une [[ascite]], une gestation et la présence d'une masse abdominale doivent être écartées<ref name=":13" />.
 
Plusieurs techniques existent pour évaluer la composition du corps : [[échographie]], [[Impédance (électricité)|impédance électrique]] ou [[Impédance bioélectrique|bioélectrique]], [[Imagerie par résonance magnétique|IRM]], [[tomodensitométrie]], [[ostéodensitométrie]]<ref name=":8" />. Cependant en pratique clinique, le diagnostic se base généralement sur la [[Masse corporelle|pesée]] et l'estimation du [[score corporel]] de l'animal<ref name=":8" />{{,}}<ref name=":7" />. Ce dernier évalue la proportion de tissu gras chez le chat grâce à une observation de sa morphologie et une palpation<ref name=":7" />. Le chat obèse a un [[score corporel]] supérieur à 7 sur 9 et au moins deux symptômes parmi une faible concentration en [[adiponectine]], une [[Hyperlipémie|hyperlipidémie]] et une concentration élevée en [[sérum amyloïde A]], marqueur d'inflammation<ref name=":11">{{Article|prénom1=Yuki|nom1=Okada|prénom2=Hiromichi|nom2=Ueno|prénom3=Takayuki|nom3=Mizorogi|prénom4=Kenji|nom4=Ohara|titre=Diagnostic Criteria for Obesity Disease in Cats|périodique=Frontiers in Veterinary Science|volume=6|date=2019|issn=2297-1769|doi=10.3389/fvets.2019.00284/full|lire en ligne=https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fvets.2019.00284|consulté le=2023-01-25}}</ref>.
 
La mesure du [[Masse corporelle|poids]] n'est pas un bon indicateur de l'obésité, car elle ne fournit pas d'information sur la composition corporelle. Cependant, il s'agit d'une mesure utile à suivre afin de détecter des variations de poids dans le temps<ref name=":7" />.
 
Plus marginalement, l'[[indice de masse corporelle félin]] peut être utilisé pour déterminer si l'animal est obèse ou non<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Koh|nom1=Kawasumi|prénom2=Eiji|nom2=Iwazaki|prénom3=Yuki|nom3=Okada|prénom4=Toshiro|nom4=Arai|titre=Effectiveness of feline body mass index (fBMI) as new diagnostic tool for obesity|éditeur=Graduate School of Veterinary Medicine, Hokkaido University|date=2016-02|doi=10.14943/jjvr.64.1.51|lire en ligne=https://doi.org/10.14943/jjvr.64.1.51|consulté le=2022-12-08}}</ref>.
Adulte ⇒ bilan pour path endocrino ou conséquences hormonales obésités
 
Plus marginalement, l'[[indice de masse corporelle félin]] peut être utilisé pour déterminer si l'animal est obèse ou non<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Koh|nom1=Kawasumi|prénom2=Eiji|nom2=Iwazaki|prénom3=Yuki|nom3=Okada|prénom4=Toshiro|nom4=Arai|titre=Effectiveness of feline body mass index (fBMI) as new diagnostic tool for obesity|éditeur=Graduate School of Veterinary Medicine, Hokkaido University|date=2016-02|doi=10.14943/jjvr.64.1.51|lire en ligne=https://doi.org/10.14943/jjvr.64.1.51|consulté le=2022-12-08}}</ref>.
 
== Prise en charge ==
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==== Distribution ====
[[File:Remus_and_the_slow_feeder.jpg|thumb|Une gamelle anti-glouton permet de ralentir la prise alimentaire et de potentiellement diminuer la quantité de nourriture absorbée sur la journée.]]
Plusieurs stratégies de distribution sont possibles. L'alimentation peut être distribuée de manière fractionnée tout au long de la journée, ce qui présente l'avantage d'être en accord avec le comportement naturel du chat<ref>{{Article|auteur1=Christophe Blanckaert|titre=Gérer l’obésité féline avec les aliments industriels|périodique=Le Point Vétérinaire|numéro=313|date=01/03/2011|lire en ligne=https://www.lepointveterinaire.fr/publications/le-point-veterinaire/article-rural/n-313/gerer-l-obesite-feline-avec-les-aliments-industriels.html#t1|accès url=payant}}</ref>{{,}}<ref name=":4" />, qui fait entre une dizaine et une vingtaine de repas par jour. Il est possible de proposer un aliment peu appétant mais laissé à volonté à différents endroits de l'habitat de l'animal, ce qui l'amène à rechercher sa nourriture<ref name=":4" />.
 
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