« Mur d'Aurélien » : différence entre les versions

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| lieu = [[Rome]]
| nom image = Celio - le mura tra porta san Sebastiano e porta Ardeatina 1974.JPG
| légende1 = Une section du mur d'Aurélien entre la {{latin|[[porta Ardeatina]]}} et la {{latin|[[porta San Sebastiano]]}}.
| type = [[Fortification|Enceinte fortifiée]]
| date = 271-282
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Le '''mur d'Aurélien''' (en latin : {{latin|Muri Aureliani}}) est une [[Fortification|enceinte fortifiée]] antique protégeant la ville de [[Rome]], en [[Italie]], construite entre le printemps 271 et 282.
 
En réaction aux invasions germaniques dont celles des [[Juthunges]] et des [[Vandales]] qui envahissent le nord de l'Italie, les travaux débutent sous le règne de l'[[Empereurempereur romain]] [[Aurélien (empereur romain)|Aurélien]] et se terminent sous son successeur [[Probus (empereur romain)|Probus]]. Durant l'Antiquité, des améliorations sont effectuées par l'empereur [[Maxence (empereur romain)|Maxence]], puis par l'empereur [[Flavius Honorius]]. À la fin du Moyen Âge, des éléments défensifs sont rénovés par plusieurs [[pape]]s dont [[Pie II]] au {{s-|XV}}, [[Pie IV]] en 1562, [[Urbain VIII]] en 1623 et [[Alexandre VII]] au {{s-|XVII}}.
 
Deux sièges sont repoussés au tout début du {{s-|V}} mais cette protection n'empêche pas la prise de la ville trois fois au cours de ce même siècle : le [[Sac de Rome (410)|sac de Rome]] en août 410 par les [[Wisigoths|troupes wisigothiques]] d'[[Alaric Ier]], en 455 par les [[Vandales]] de [[Genséric]] qui parviennent à franchir le mur et à occuper la ville et enfin en 493 par les [[Royaume ostrogoth|troupes ostrogothes]] de [[Théodoric le Grand]]. Au {{s-|VI}}, le général [[Bélisaire]], sur ordre de l'[[Empire byzantin|empereur byzantin]] [[Justinien Ier|Justinien]] parvient à franchir le mur au cours du [[siège de Rome (537-538)|siège mené en 537-538]]. En revanche, il protège efficacement Rome contre les [[Sac de Rome (846)|raids sarrasins]] du haut [[Moyen Âge]] et contre l'attaque de [[Robert Ier (roi de Naples)|Robert d'Anjou]] en 1327. Le {{date-|20|septembre|1870}}, les troupes italiennes parviennent à franchir le mur et à [[Prise de Rome|prendre la ville de Rome]], possession des papes depuis plusieurs siècles. Peu de temps après, les [[Armée française sous le Second Empire|troupes françaises]] font le siège du mur pour porter assistance au pape [[Pie IX]].
 
La plus grande partie du mur d'Aurélien subsiste encore actuellement. Il constitue la limite administrative du ''{{lang|it|[[Municipio I]]}}'', baptisé « {{lang|it|Centro Storico}} », dans lequel 20 des 22 ''{{lang|it|[[rioni de Rome|rioni]]}}'' (quartiers historiques) se trouvent.
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=== Premières enceintes défensives ===
{{Article détaillé|Roma quadrata|Muraille Servienne}}
La première muraille de Rome qui ne protège que le [[mont Palatin]] de forme carrée remonte à la [[Fondation de Rome|fondation de la ville]] à l'époque de [[Romulus et Rémus|Romulus]]{{sfn|Volpe|gr=B|2019|p=121 et 128}}. Elle se dénomme {{latin|[[Roma quadrata]]}} et aurait comporté trois ou quatre portes{{sfn|Volpe|gr=B|2019|p=121-122 et 125}}. Des doutes subsistent encore sur son existence malgré la découverte de vestiges au nord-est de ce mont{{sfn|Volpe|gr=B|2019|p=122}}.
 
[[Servius Tullius]], le sixième [[roi de Rome]], fait construire une enceinte défensive dénommée [[muraille Servienne]], plus large que la précédente pour délimiter la « grande Rome des Tarquins » en « forme de haricot »{{sfn|Volpe|gr=B|2019|p=122 et 128}}. Elle serait constituée d'un remblai, d'un fossé et d'un mur{{sfn|Volpe|gr=B|2019|p=122}}. Des incertitudes subsistent sur le tracé de cette muraille{{sfn|Volpe|gr=B|2019|p=122}}. Les vestiges découverts datent de deux siècles plus tard, lors de la reconstruction de la muraille en {{date|378 av. J.-C.}} après le [[Sac de Rome (390 av. J.-C.)|sac de Rome]] mené par l'[[Gaulois (peuples)|armée gauloise]] commandée par [[Brennos (IVe siècle av. J.-C.)|Brennos]] en {{date|390 av. J.-C.}}{{sfn|Volpe|gr=B|2019|p=122}}. Des quartiers se situent déjà à l'extérieur de la muraille à cette époque, le {{latin|[[Champ de Mars (Rome)|Campus Martius]]}} et l'{{grc|[[Emporium (Rome)|emporium]]}}{{sfn|Volpe|gr=B|2019|p=122}}. Elle est également rénovée pendant la [[deuxième guerre punique]] et les deux guerres civiles entre [[Sylla]] et [[Caius Marius]]{{sfn|Volpe|gr=B|2019|p=123}}. Au {{-s|I}}, la muraille servienne est peu visible, avec le développement des faubourgs et de divers édifices{{sfn|Volpe|gr=B|2019|p=124}}.
 
Avec la nouvelle forme de la ville en étoile et l'arrivée au pouvoir du premier [[Empereur romain|empereur]] [[Auguste]] au pouvoir et la {{latin|[[Pax Romana]]}} qui s'ensuit, les murs défensifs ne sont plus nécessaires car c'est la superficie de l'[[Empire romain]] qui assure la tranquillité de [[Rome]]{{sfn|Volpe|gr=B|2019|p=125 et 128}}. Toutefois, les portes de l'ancienne muraille subsistent avec désormais des rôles économique et administratif{{sfn|Volpe|gr=B|2019|p=125}}.
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[[Fichier:Carte empire Romain 271.svg|vignette|gauche|Situation de l'[[Empire romain]] en 271 lors du début de la construction du mur.]]
 
Au {{s-|III}}, les limites de [[Rome]] se sont étendues bien au-delà de l'ancienne [[muraille Servienne]], construite pendant la période républicaine à la fin du {{-s-|IV}}{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=15}}. Rome reste sans fortification pendant les siècles suivants{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=16}}. Le besoin de défenses plus adaptées devient critique pendant la [[crise du troisième siècle]], lorsque des tribus barbares passent les [[Limes de Germanie|''limes'' de Germanie]], et sont arrêtées avec difficulté par l'[[armée romaine]]. L'incursion des peuples germains jusqu'en [[Italie du Nord]] sous [[Gallien]], [[Claude II le Gothique|Claude le Gothique]] et au début du règne d'[[Aurélien (empereur romain)|Aurélien]] laisse craindre une attaque de Rome{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=4 et 22}}.
 
En 270, les [[Juthunges]] et les [[Vandales]] envahissent le nord de l'[[Italie]], infligeant une sévère défaite à l'armée romaine à la [[Bataille de Plaisance (271)|bataille de Plaisance]] en 271{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=18}}. En suivant la {{latin|[[via Aemilia]]}}, ils menacent rapidement Rome car l'Empire n'a pas de force à interposer dans ce secteur et l'emprise de la capitale romaine a largement dépassé la protection de la [[muraille Servienne]]{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=18}}. Pour les habitants de la capitale, la crainte s'installe avec le souvenir de la campagne d'[[Hannibal Barca]] lors de la [[deuxième guerre punique]]{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=29}}. Les deux tribus germaniques sont finalement repoussées après deux victoires romaines en 271 à {{latin|[[Fano (Italie)|Fanum Fortunae]]}} et {{latin|[[Bataille de Pavie (271)|Ticinum]]}}{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=18}}. Aurélien ordonne alors la construction d'une nouvelle muraille pour défendre la ville en cas d'invasion au printemps 271{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=18}}.
 
À l'intérieur de la capitale, des troubles éclatent à l'été 271, lors de la rébellion des ouvriers de la monnaie ; plusieurs milliers de personnes meurent dans les combats qui en résultent. La construction du mur est également un prétexte pour reprendre en main la population de Rome, la faible hauteur du mur ne permettant pas de le définir comme un élément uniquement défensif{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=37-38}}.
 
Aurélien ne peut laisser une armée permanente conséquente dans le nord de l'[[Italie (époque romaine)|Italie]] pour contrer des invasions germaniques car elle lui est nécessaire pour ses campagnes danubiennes et orientales{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=36}}. La [[garde prétorienne]] devantdoit également accompagner l'empereur en campagne et ne peut défendre Rome,. laLa décision est prise d'édifier une muraille pour rassurer la population après le départ de l'armée pour l'Orient, mais aussi pour défendre la capitale contre une attaque peu organisée par des tribus germaniques{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=36}}{{,}}{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=29}}. Le mur est peut-être aussi un moyen pour Aurélien de réformer la société en la contrôlant davantage et de la reprendre en main avec le concept de « défense interne »{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=30-31}}. D'autres villes de l'Empire comme [[Byzance]] et {{latin|[[Mediolanum]]}} se dotent également d'une muraille à la même période{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=39}}.
 
==== Début des travaux ====
 
Les travaux sont décidés entre mars 271 et avant le départ de l'empereur en Orient à l'été 271 contre l'[[empireEmpire de Palmyre]] dirigée par la reine [[Zénobie de Palmyre|Zénobie]] et restent une mesure d'urgence face aux invasions barbares{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=14 et 29}}. La construction du mur est, de loin, le plus grand projet de construction à Rome depuis plusieurs décennies, une déclaration concrète de la force toujours présente de Rome{{sfn|Aldrete|2004|p=41-42}}. La première phase de construction débute et les murs sont bâtis en seulement cinq ans, bien qu'Aurélien lui-même meure avant la fin du projet{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=16}}{{,}}{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=13}}. Les travaux se terminent avant la mort d'Aurélien ou sous son successeur [[Probus (empereur romain)|Probus]] {{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=16}}{{,}}{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=14}}.
 
Les réparations effectuées entre le règne d'Aurélien et celui de [[Flavius Honorius]] sont mal connues{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=14}}, à l'exception des travaux entrepris par l'empereur [[Maxence (empereur romain)|Maxence]] opposé au [[César (titre)|césar]] occidental [[Sévère]] et à l'[[auguste (titre)|auguste]] oriental [[Galère (empereur romain)|Galère]]. Il renforce les maçonneries de la muraille, principalement enavec de l'{{latin|opus listatum}} (alternance de bandes de briques et de moellons de tuf){{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=16}}{{,}}{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=4}}. La hauteur des murs est doublée et des points d'accès sont comblés{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=4}}. Les murs de la [[caserne de la Garde prétorienne]] sont renforcés de tours carrées espacées de manière irrégulière{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=21}}. Un fossé estcommence à être commencécreusé, mais il ne sera jamais terminé{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=16}}.
 
=== Seconde phase de construction sous Flavius Honorius et sièges ===
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[[Fichier:Roma-castelsantangelo.jpg|vignette|Le [[mausolée d'Hadrien]], principal lieu de combat lors du siège de l'armée des [[Ostrogoths]] en 537-538 contre l'[[armée byzantine]].]]
 
En 401-402, sous le règne de [[Flavius Honorius]] débute la seconde phase de construction avec le doublement de la hauteur des murs pour repousser les attaques des [[Goths]]{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=16}}{{,}}{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=13}}. Cette nouvelle hauteur nécessite de remonter le chemin de ronde possédant désormais des créneaux, l'ancien étant remplacé par des meurtrières{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=16-17}}. À cette époque, le [[mausolée d'Hadrien]] (le moderne [[château Saint-Ange]]), de l'autre côté du [[Tibre]] est incorporé comme forteresse sur la rive droite dans les défenses de la ville{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=17 et 20}}. Flavius Honorius fait fermer deux poternes l'une proche de la {{latin|[[porta Nomentana]]}} et l'autre à côté du {{latin|[[Caserne de la Garde prétorienne|Castra Praetoria]]}}{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=21}}. Des rénovations sont effectuées comme pour la {{latin|[[porta Tiburtina]]}} ou l'amélioration des défenses de la {{latin|porta Praenestina-Labicana}}{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=21}}. Peu de temps après, [[Stilicon]], régent de l'[[Empire romain d'Occident]] pour Flavius Honorius, parvient à repousser deux sièges menées par [[Alaric Ier]], roi des [[Wisigoths]], dont le deuxième a lieu en {{date-|novembre 408}}{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=4 et 47}}. Mais à la troisième tentative, le {{date|24|août|410}}, Alaric {{Ier}} parvient avec son armée à franchir le mur d'Aurélien par la {{latin|[[porta Salaria]]}} et livre la ville au pillage pendant trois jours{{sfn|Duret|Néraudau|2010|p=63}}{{,}}{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=6 et 48}}.
 
Après 440, [[Théodose II]] et [[Valentinien III]] réalisent une restauration mineure des tours et des portes pour réparer les dommages subis lors du sac d'Alaric {{Ier}}{{sfn|Montesanti|2007|p=4}}. En 442, lors d'un [[séisme]], des fissures apparaissent dans le secteur sud du mur entre la {{latin|[[porta Appia]]}} et la {{latin|[[porta Metronia]]}}{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=52}}. Des restaurations urgentes sont faites sur la {{latin|porta Appia}}{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=52}}. Plus globalement, au milieu du {{s-|V}}, le mur est restauré une première fois et des contreforts sont installés sur une partie de la muraille{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=4 et 52}}. En 455, les [[Vandales]] de [[Genséric]] parviennent à franchir le mur et occupent la ville pendant quatorze jours{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=6}}. En 493, [[Théodoric le Grand]] fonde le [[Royaume ostrogoth]] et occupe la ville{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=6}}. Le mur est restauré une seconde fois au début du {{s-|VI}}{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=4}}.
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En 1327, [[Robert Ier (roi de Naples)|Robert d'Anjou]] échoue à prendre la ville{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=23}}.
 
Au {{s-|XV}} pendant son pontificat, [[Nicolas V]] décide de la plus grande rénovation des murailles depuis [[Bélisaire]]{{sfn|Montesanti|2007|p=5}}. La [[porta San Paolo]] est modernisée par l'architecte italien [[Leon Battista Alberti]] après les leçons tirées de la prise de Constantinople par les Turcs ottomans en 1453{{sfn|Montesanti|2007|p=5}}. Les tours de la porte bénéficient des nouvelles techniques de fortification en plaçant des contreforts à base triangulaire avec un coin tourné vers l'ennemi{{sfn|Montesanti|2007|p=5}}. Un [[Terrassement|remblai]] est également construit{{sfn|Montesanti|2007|p=5}}.
 
Au cours du Moyen Âge, dans le secteur de la [[basilique Saint-Jean-de-Latran]], des modifications sont apportées aux fortifications{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=150-151}}.
 
=== Modernisation des défenses à l'époque moderne ===
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Entre 1642 et 1643, la {{latin|[[porta Appia]]}} est rénovée et des murs sont construits autour du [[Trastevere]] sur demande du pape [[Urbain VIII]]{{sfn|Montesanti|2007|p=6}}. Entretemps, en 1643, la {{latin|[[porta Portuensis]]}} est détruite{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=25}}. En 1655, sous le pontificat d'[[Alexandre VII]], les noms des portes sont changés pour correspondre à ceux des basiliques proches{{sfn|Montesanti|2007|p=6}}.
 
En 1703, sous le pontificat de [[Clément XI]], les ''Curatores'' sont chargés d'entretenir les parties les plus dangereuses de la muraille situées entre la ''[[porta San Paolo]]'' et la ''[[porta San Lorenzo]]''{{sfn|Montesanti|2007|p=6}}. Puis, sous le pontificat de [[Benoît XIV]] des rénovations sont effectuées sur le revêtement et l'enduit des murs, ainsi que le {{latin|[[Caserne de la Garde prétorienne |Castra Praetoria]]}}, la {{latin|[[porta del Popolo]]}} et le ''[[Muro Torto]]''{{sfn|Montesanti|2007|p=6}}. Enfin [[Pie VII]] dépense {{nombre|5884 [[Écu (monnaie)|écus]]}} sur neuf années pour l'entretien de l'enceinte défensive{{sfn|Montesanti|2007|p=6}}. Ces derniers travaux sont confiés à [[Giuseppe Valadier]] qui commencentcommence par le secteur entre la ''porta del Popolo'' et le [[Pincio]], mais en raison de la privatisation de certains secteurs, le projet n'arrivera pas à son terme{{sfn|Montesanti|2007|p=6}}. Le ''Muro Torto'' est transformé pour servir de support aux terrasses supérieures du [[Pincio]]{{sfn|Montesanti|2007|p=6}}.
 
=== Époque contemporaine ===
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En 1838, [[Grégoire XVI]] mène une restauration radicale de la {{latin|[[porta Praenestina-Labicana]]}} (qui devient la ''[[porta Maggiore]]''){{sfn|Montesanti|2007|p=7}}. De nombreux ajouts du Moyen Âge sont supprimés, les tours latérales sont détruites et les deux arcs sont rétrécis{{sfn|Montesanti|2007|p=7}}.
 
Le {{date-|2|octobre|1847}}, le [[pape]] [[Pie IX]] transfère la gestion du {{latin|[[pomerium]]}}, du mur d'Aurélien et de ses portes du gouvernement pontifical à la commune de Rome{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=9}}. Cette dernière prend en charge la restauration et la sauvegarde du mur d'Aurélien{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=9}}.
 
Au début du {{s-|XIX}}, la section du mur située sur la rive gauche du [[Tibre]] est entièrement détruite entre la ''[[porta del Popolo]]'' et le [[pont Sisto]] dans l'indifférence générale{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=137}}. En 1869, Pie IX fait détruire une partie de la {{latin|[[porta Tiburtina]]}}{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=21}}. Le mur d'Aurélien continue d'être une défense militaire significative des [[États pontificaux]] jusqu'au {{date-|20|septembre|1870}} lorsque les troupes italiennes du révolutionnaire italien [[Giuseppe Garibaldi]] le percent près de la {{latin|[[porta Pia]]}}, puis [[prise de Rome|prennent Rome]]{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=5}}. Le mur permet aux troupes italiennes de résister un temps à l'[[Armée française sous le Second Empire|armée française]] arrivée au secours du Papepape. La {{latin|[[porta Salaria]]}} est détruite cette même année{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=20}}. Le [[Prise de Rome|20 septembre 1870]], le pape transfère la gestion du mur à la commune de Rome, les portes et les portions de mur qui gênent l'extension de la ville sont alors détruites{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=134 et 137}}.
 
Le mur sert également à définir les limites de [[Rome]] jusqu'au {{s-|XIX}}, les zones construites étant confinées à l'intérieur de son périmètre{{sfn|Volpe|gr=B|2019|p=128}}. À la fin de ce siècle, de nombreuses brèches sont créées afin de permettre le passage de nouvelles voies permettant le développement de Rome{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=9}}.
 
Jusqu'au début du {{s-|XX}}, le mur d'Aurélien délimite la frontière fiscale pour le paiement des taxes sur les marchandises entrant dans Rome{{sfn|Volpe|gr=B|2019|p=126-127}}.
 
En 1930, les travaux de [[Ian Richmond]] permettent d'éveiller un intérêt archéologique pour le mur{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=30}}{{,}}{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=136}}.
 
Au cours de l'hiver 1962-1963, d'importantes gelées et chutes de neige incitent la commune de Rome à investir massivement dans la restauration de la muraille{{sfn|Montesanti|2007|p=7}}. Les premiers travaux commencent au début de l'année 1965 et se terminent en octobre 1966{{sfn|Montesanti|2007|p=7}}. L'objectif des travaux n'est pas de restaurer la muraille dans son aspect antique mais de la protéger des dégâts causés par le temps et d'améliorer l'étanchéité de la structure{{sfn|Montesanti|2007|p=7-8}}.
 
En 1999 lors de la préparation du [[jubilé de l'an 2000]], des ruines de la muraille sont détruites pour permettre le passage du défilé de la cérémonie et la création d'un jardin{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=137-138}}.
 
{{Gallery|title=Représentations de différentes parties de la muraille à l'époque contemporaine|align=center|lines=4
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== Historiographie, archéologie et préservation ==
=== Fonds ancien ===
Aucune source antique n'évoque la construction avant la seconde partie du {{s-|IV}}{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=14}}.
 
Le [[chronographe de 354]] imputé au [[Gravure lapidaire|lapicide]] romain [[Furius Dionysius Filocalus]] mentionne le creusement d'un fossé sous Maxence mais ne fait aucune mention de la muraille{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=18}}. [[Lactance]], [[Rhétorique|rhéteur]] romain et [[Apologétique chrétienne|apologète chrétien]] de la fin du {{s mini-|III}} et du début du {{s-|IV}}, dans son œuvre {{latin|De mortibus persecutorum}} (en français : ''De la mort des persécuteurs'') évoque pendant le règne de [[Maxence (empereur romain)|Maxence]] le début du creusement d'un fossé en avant du mur mais sans que celui-ci ne soit terminé{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=4}}. Pour la même période, [[Jérôme de Stridon]], moine romain, parle de la construction aurélienne dans sa ''Chronique''{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=18}}.
 
L{{'}}''[[Histoire Auguste]]'', recueil de biographies impériales, cite la décision d'extension des murs de Rome prise par l'[[Empereur romain|empereur]] [[Aurélien (empereur romain)|Aurélien]] avant son départ pour le {{latin|limes}} danubien<ref>''[[Histoire Auguste]]'', ''Le divin Aurélien'', 21-22.</ref>{{,}}{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=18 et 24}}.
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[[Eutrope (historien)|Eutrope]], historien et haut fonctionnaire romain du {{s-|IV}} mentionne le mur dans son ''[[Abrégé de l'histoire romaine]]''{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=18}}. Au même siècle, [[Aurelius Victor]], autre historien et haut fonctionnaire romain, évoque la vulnérabilité de [[Rome]] dans son ''Livre des Césars'', indications reprises par un auteur anonyme dans un livre intitulé ''[[Épitomé de Caesaribus]]''{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=18}}.
 
En 404, [[Claudien]], poète latin de la fin du {{s mini-|IV}} et du début du {{s-|V}}, écrit un [[Éloge panégyrique|panégyrique]] l'année où [[Flavius Honorius]] devient [[Consul (Rome antique)|consul]] de la partie occidentale de l'Empire romain, ce qui permet de lui attribuer une partie de la rénovation du mur. Il y vante lasa beauté et l'son utilité de ce dernier{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=21-23 et 38}}.
 
[[Zosime (historien)|Zosime]], historien byzantin de la fin du {{s mini-|V}} et du début du {{s-|VI}}, évoque la fin de la construction du mur par [[Probus (empereur romain)|Probus]] dans son ''Histoire universelle''{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=18 et 31}}.
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=== Archéologie ===
 
Différents éléments complémentaires permettent d'obtenir des informations comme la présence des [[armoiries papales]] des papes ordonnant et réalisant les restaurations, les [[graffiti]]s, les [[invocation]]s, les dessins réalisés par les ouvriers sur la [[courtine]]{{sfn|Montesanti|2007|p=8}}.
 
Une inscription dédicatoire sur la {{latin|[[porta Tiburtina]]}} dédiée à [[Flavius Honorius]] permet d'attribuer la rénovation de ce secteur à cet empereur{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=21-23}}.
 
Trois inscriptions retrouvées sur le mur mentionnent les travaux réalisés à la fin de l'année 401 sur demande de l'empereur [[Flavius Honorius]]{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=48}}.
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=== Historiographie ===
 
Au {{s-|XV}}, les transformations apportées à la muraille sont documentées{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=136-137}}.
 
Des dessins et gravures qui vont de la [[Renaissance]] au {{s-|XVIII}} représentent la {{latin|porta Latina}}{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=22}}.
 
[[Antonio Nibby]], archéologue italien du début du {{s-|XVIII}}, est le premier auteur en 1820 à évoquer le mur, même s'il attribue ce dernier à [[Flavius Honorius]]{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=43}}.
 
[[Rodolfo Lanciani]], archéologue italien de la fin du {{s mini-|XIX}} et du début {{s-|XX}} est le premier à proposer un calcul de la longueur de la muraille{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=14}}. En 1892, il est le premier auteur à différencier les deux périodes de construction du mur : celle d'Aurélien et celle de Flavius Honorius{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=43}}.
 
[[Léon Homo]], historien français de la fin du {{s mini-|XIX}} et du début du {{s-|XX}}, réalise la première étude synthétique en 1904{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=43}}.
 
[[Ian Richmond|Sir Ian Archibald Richmond]], archéologue britannique du {{s-|XX}}, dans ''The City Walls of Imperial Rome: An Account of its Architectural Development from Aurelian to Narses'' paru en 1930 est le premier à évoquer un intérêt archéologique pour la muraille{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=30}}{{,}}{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=136}}. Dans son ouvrage, il distingue deux phases de construction ([[Aurélien (empereur romain)|Aurélien]] et [[Probus (empereur romain)|Probus]], puis Flavius Honorius){{sfn|Fields|2008|gr=C|p=30}}{{,}}{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=43-44}}. Sa théorie s'oppose à celle de la restauration réalisée en 310 par Maxence, hypothèse soutenue par [[Filippo Coarelli]] et Lucas Cozza{{sfn|Montesanti|2007|p=4}}.
 
{{Gallery|title=Représentations de différentes parties de la muraille à l'époque moderne|align=center|lines=4
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==== Généralités ====
{{Article détaillé|Musée des murs|Musée de la Via Ostiense}}
Le mur d'Aurélien est le mieux conservé de tous les murs défendant une ville pendant l'Empire romain{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=5}}. De nombreux vestiges sont encore visibles tout le long de son tracé{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=5}}. Cependant le travail de restauration est rendu difficile par l'usage des différents matériaux utilisés allant du {{-s-|I}} au {{s-|XXI}}{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=138}}. L'objectif des restaurations est de donner aux touristes une vision globale de l'enceinte défensive malgré le déphasage induit par le développement récent de la ville, les contraintes locales d'urbanisme de chaque secteur et son morcellement{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=286-287}}. À moyen terme, un projet américano-italien envisage la création d'un parcours pédestre et cycliste autour des dix-neuf kilomètres de l'enceinte, à l'image du projet [[High Line]] à [[New York|New-York]]{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=300-301}}.
 
Avec le [[Prise de Rome|transfert de responsabilité]] le {{date-|20|septembre|1870}} du pape à la commune de [[Rome]], le mur perd son rôle militaire : l'entretien s'arrête, les dégradations commencent et les propriétés limitrophes récupèrent des portions de la muraille{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=134}}. Dix brèches sont alors créées pour laisser passer autant de nouvelles voies. La végétation envahit le mur, qui parfois devient invisible{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=135}}.
 
Lors de la préparation du [[jubilé de l'an 2000]] en 1999, des ruines de la muraille sont détruites et des déblais sont enlevés afin de permettre la création d'un jardin{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=137-138}}.
 
Au {{s-|XXI}}, la ''Sovrintendenza capitolina'' instaure le projet « Progetto Osservatori Mura Aureliane », lance un système de préservation en utilisant leun [[système d'information géographique]] avec plusieurs partenaires et examine les dégradations provoquées par les agents atmosphériques sur le mur{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=10}}. Le [[Système d'information géographique|SIG]] permettantpermet d'intégrer des relevés [[Trois dimensions|3D]] à partir des relevés planimétrique et spatial{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=195-196}}. En 2017, le projet est toujours en cours d'élaboration et il permettra des analyses de synthèse concernant le mur à partir des travaux effectués, de réaliser des mesures de distance sur le plan 3D et d'interroger la base de données créée{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=205}}. La méthode a été testée sur la {{latin|[[porta Latina]]}} et la [[Caserne de la Garde prétorienne|caserne de la Garde Prétorienne]]{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=209-210}}.
 
Une collaboration est également lancée avec les universités de Rome{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=11}}. Les opérations de restauration comprennent l'élimination de la végétation, le nettoyage et le décapage léger des surfaces et la restauration structurelle{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=139}}. Les dernières techniques de restauration tendent vers des réparations plus ponctuelles mais aussi plus discrètes{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=140}}.
 
Les études et les fouilles archéologiques concernant le mur se poursuivent afin de le restaurer au plus juste et de faire connaître ce monument au public{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=141-143}}.
 
==== Secteurs ====
 
Il ne reste aucun élément du mur construit le long de la rive gauche du [[Tibre]] qui est entièrement détruit entre la ''[[porta del Popolo]]'' et le [[pont Sisto]] dans l'indifférence générale au début du {{s-|XIX}}{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=20}}{{,}}{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=137}}.
 
Une partie est bien conservée contre la muraille entre l'[[amphithéâtre Castrense]] et {{latin|[[porta Asinaria]]}}, principalement l'intérieur de cette partie du mur mais les courtines ont dû être restaurées avec de la maçonnerie moderne{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=22}}. En 2013, lors de la construction de la [[Ligne C du métro de Rome|nouvelle ligne C du métro]], des fouilles archéologiques sont menées sur un secteur proche de la {{latin|porta Asinaria}}, ainsi que sur deux tours et quatorze arches du chemin de ronde intérieur{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=149-150}}. Une proposition existe pour créer deux parcours piétons franchissant cette porte, ainsi que la création d'un jardin du côté de la face interne{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=159-160}}.
 
Une autre partie de la muraille bien conservée se situe entre la {{latin|[[porta Metronia]]}} et la {{latin|[[porta Ardeatina]]}} même si une partie est restaurée par la ville de Rome{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=22}}. La porte la mieux conservée est la {{latin|[[Porta San Sebastiano|porta Appia]]}}{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=23}}.
 
La {{latin|[[porta Ostiensis]]}} est la seconde porte la mieux conservée de l'enceinte fortifiée, endommagée après un bombardement dans le secteur et rénovée après 1944{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=24}}{{,}}{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=280-281}}. Elle héberge le [[musée de la Via Ostiense]] où l'on peut voir une maquette d'[[Ostie]], ainsi que des ports de [[Claude (empereur romain)|Claude]] au {{s-|I}} et de [[Trajan]] au {{s-|II}}{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=24}}. Des moulages de reliefs et des inscriptions retrouvés sur la {{latin|[[via Ostiensis]]}} y sont conservés{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=24}}.
 
La [[pyramide de Cestius]] est également restaurée, tout comme la [[porta Clausa]] qui subit des dégradations importantes dues aux agents atmosphériques{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=280-283}}.
 
Des tours près de la {{latin|[[porta Latina]]}} sont rénovées par les papes [[Pie II]] au {{s-|XV}}, [[Pie IV]] en 1562, [[Urbain VIII]] en 1623 et [[Alexandre VII]] au {{s-|XVII}}{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=22-23}}. L'intérieur de la {{latin|porta Latina}} est rénové à la fin du {{s-|XX}} et accueille le [[musée des murs]]{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=23}}.
 
En 2007 une partie des murs située le long de la travée viale Pretoriano se sont effondrés{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=239-240}}. Les éléments instables ont été retirés{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=240}}. Cette partie de la muraille est diversement conservée : bon état pour la période romaine, plus fragile sur la partie moderne située au-dessus, désagrégé au sommet{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=240-241}}. La restauration entamée peu après comprend un comblement des vides dans le noyau, puis la reconstruction du [[Parement (construction)|parement]] en tuf{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=241-242}}. Les [[Brique (matériau)|brique]]s sont rarement entières, de couleurs variables et proviennent de remploi ou sont neuves{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=258-259}}. Le mortier réalisé est composé avec des inclusions de [[pouzzolane]]{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=258-259}}. Des blocs de tuf de formes et de dimensions variables et des fragments de marbre recouverts d'un enduit gris sont également utilisés{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=258-259}}. Une partie du mur est comprise dans une villa construite en 1741 par le [[Cardinal (religion)|cardinal]] [[Antonio Saverio Gentili]]{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=262}}. Trois tours fortement modifiées depuis l'époque antique sont également restaurées sur cette section{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=243-244}}. Des remontées d'eau par [[capillarité]] depuis la [[nappe phréatique]] existent toujours dans le mur {{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=248}}.
 
En 2013, un fragment découvert au sud de la [[caserne de la Garde prétorienne]] montre des restaurations avec des matériaux de remploi en tuf ou en [[travertin]] effectuées au {{s mini-|VIII}} ou {{s-|IX}}{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=274}}. Des pierres similaires semblent présentes dans la muraille Servienne et dans desles aqueducs proches que sont l'{{latin|[[Aqueduc de l'Aqua Claudia|Aqua Claudia]]}} et l'{{latin|[[Aqueduc de l'Aqua Marcia|Aqua Marcia]]}}{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=76}}. Des propositions existent pour détruire les constructions « parasites » situées le long des murs de la caserne{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=290-291}}.
 
En 2014, une partie des murs longeant la ''via delle Mura Latine'' est restaurée, les cavités qui sont peu nombreuses sont comblées et les joints sont refaits{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=233-234}}. Une substance est appliquée pour stopper la désagrégation superficielle{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=234-235}}. Le chemin de ronde est en partie reconstruit pour garantir la sécurité. Un écusson en marbre en l'honneur de Pie II est lui aussi rénové{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=235}}.
 
Au niveau de la zone de la ''via del Porto fluviale'', avec la création d'une zone d'échange en lien avec la gare ferroviaire que ce soit au niveau des transports publics et privés tout en prenant en compte la présence du mur d'Aurélien, un cheminement piétonnier à hauteur du chemin du ronde est envisagé{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=294-295}}. Des liens sont prévus avec la [[pyramide de Cestius]] et la {{latin|[[porta San Paolo]]}} à proximité{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=294-295}}. Un projet pour la {{latin|porta San Paolo}} consiste en sa réintégration au tracé de la muraille tout en permettant le passage des voies circulationsde circulation imposées par les exigences urbaines actuelles{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=298-299}}.
 
Des projets de fusion entre zones archéologiques sont également à l'étude avec les [[thermes de Caracalla]] et la ''[[via Cristoforo Colombo]]'', du mausolée de Lucius Fabius Cilo et de l'aqueduc d'Antonin{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=296-297}}. Ce projet permettrait de réduire l'impact de la voirie moderne et les effets de la circulation{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=296-297}}.
 
== Caractéristiques ==
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L'objectif est de faire une défense suffisant à empêcher les peuples germains, incapables de tenir un long siège, de prendre rapidement la ville{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=16}}. [[Aurélien (empereur romain)|Aurélien]], qui a déjà participé à des campagnes militaires contre les peuples germaniques et danubiens, connaît leurs difficultés lors des sièges qu'ils doivent mener{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=36}}. Ces peuples vont mettre plusieurs décennies pour apprendre l'art de la guerre de siège et celles des [[Engin de siège|engins de siège]]{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=36-37}}. Il s'inspire des défenses érigées par [[Valérien]] à [[Thessalonique]] permettant à la ville de résister à une attaque des [[Goths]] ou celles construites par [[Gallien]] à [[Vérone]] qui empêche les [[Alamans]] de prendre la cité{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=36}}.
 
À sa construction, le mur s'étend sur presque {{unité|19|km}} ({{nombre|18837.5|m}} selon [[Rodolfo Lanciani]]) et protège une superficie de {{unité|2500|ha}} soit le double de la surface protégée par la [[muraille Servienne]]{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=24}}. Le mur est épais de {{unité|3.5|m}} à {{unité|3.7|m}} et haut de {{unité|6|m}}{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=16}}{{,}}{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=14}}. La hauteur est de {{unité|7|m}} mais avec les [[créneau]]x et le [[parapet]] de presque {{unité|1|m}}, la structure atteint un peu moins de {{unité|8|m}}{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=14}}{{,}}{{sfn|Montesanti|2007|p=2}}. Certains secteurs dépassent les {{unité|10|m}} de hauteur{{sfn|Montesanti|2007|p=2}}. Le mur est surmonté de deux types de créneaux : les premiers font une hauteur moyenne de {{unité|60|cm}}, une largeur de {{unité|45|c}}m et une distance de centre à centre de {{unité|3|m}}, les seconds font {{unité|90|cm}} de hauteur et {{unité|75|cm}} de largeur, tandis que la distance varie entre un minimum de {{unité|75|cm}} et un maximum de {{unité|1.5|m}}{{sfn|Montesanti|2007|p=2}}.
 
Les travaux sont effectués par les {{latin|[[Collegium|collegia]]}} de maçons sous la supervision probable d'un petit groupe de soldats romains apportant leur expertise militaire et permettant ainsi de gagner du temps et de l'argent lors de la construction{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=16}}{{,}}{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=28 et 30-31}}. En échange de ce service rendu, les {{latin|collegia}} participant à la construction, qui sont de nouveau contrôléescontrôlés par le pouvoir central{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=32-33}}, peuvent porter le nom {{latin|Aureliani}} dans leurs titres officiels{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=30}}. {{formatnum:100000}} ouvriers auraient travaillé sur le chantier de la muraille{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=32-33}}. Il aurait nécessité plus d'un million de m{{3}} de maçonnerie lors de sa construction{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=193}}.
 
Une zone derrière les murs est dégagée, laissant des passages pour les sentinelles et les [[Engin de siège dans l'Antiquité romaine|machines de guerre]] défensives, afin de pouvoir le renforcer en cas d'urgence{{sfn|Volpe|gr=B|2019|p=127}}. Les expropriations et les démolitions ont sans doute été nombreuses afin de permettre la construction de ces passages{{sfn|Volpe|gr=B|2019|p=127-128}}.
 
Le mur de l'époque aurélienne comporte cependant des points faibles vers la {{latin|[[porta Praenestina-Labicana]]}} et l'angle nord-ouest de la {{latin|[[caserne de la Garde prétorienne]]}}{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=37}}.
 
==== Entre les règnes d'Aurélien et de Flavius Honorius ====
 
L'empereur [[Maxence (empereur romain)|Maxence]] a fait rénover plusieurs murailles en [[Italie (époque romaine)|Italie]] sous son règne, mais cela ne semble pas être le cas de celle de [[Rome]], celle-ci n'étant datée que de seulement trente ans{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=18-19 et 26}}. Entre le règne d'[[Aurélien (empereur romain)|Aurélien]] et celui de [[Flavius Honorius]], il semble y a voir eu deux interventions pour la rénovation du mur, mais une seule, voire aucune, ne peut être attribuée avec certitude à Maxence{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=19 et 45}}. En effet, la technologie au début du {{s-|XXI}} ne permet pas d'obtenir une datation avec certitude{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=21}}.
 
Ces deux restaurations semblent être plutôt l'œuvre de deux usurpateurs [[Magnence]] entre 350-353 et [[Eugène (usurpateur romain)|Eugène]] entre 392-394{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=26}}.
 
==== Sous le règne de Flavius Honorius ====
[[Fichier:Schéma du mur d'Aurélien (époque de Flavius Honorius).svg|vignette|Mur d'Aurélien au moment de sa rénovation par [[Flavius Honorius]].]]
Sous [[Flavius Honorius]], le mur prend un rôle fortement défensif à la différence du choix décidé par son constructeur initial [[Aurélien (empereur romain)|Aurélien]]{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=38}}. Les travaux ne se résument donc pas à une simple réparation, mais plutôt comme un renforcement de l'intégrité et du bon fonctionnement du système défensif{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=114}}. Depuis [[Aurélien (empereur romain)|Aurélien]], les courtines et les tours sont restées en bon état et nécessitent peu d'entretien{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=48}}. Seules les fenêtres des tours sont remplacées par des meurtrières{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=48}}.
 
Les travaux menés sur l'ordre de Flavius Honorius portent moins d'attention sur les détails{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=121}}. Pour chaque secteur de la muraille repris, plusieurs équipes travaillent ensemble mais une organisation cohérente permet d'harmoniser l'aspect final{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=118-119}}. L'objectif est de progresser le plus rapidement possible en utilisant le maximum de matériaux de récupération{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=125}}.
 
La [[courtine]] est surélevée de {{unité|6|m}} par rapport au chemin de ronde d'Aurélien, en arasant le [[parapet]] et les [[créneau]]x, ce qui permet de doubler la hauteur du mur pour atteindre les {{unité|15|m}}{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=16-17 et 115}}{{,}}{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=43}}. Dans certains cas, la reconstruction se fait sur l'entièreté du mur ou alors aucune rénovation n'est faite si le mur est en bon état au début du {{s-|V}}{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=17}}. Sur les parties conservées, les archéologues constatent l'utilisation de grattoirs ou de matériaux abrasifs afin de régulariser le [[Parement (construction)|parement]] ancien{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=120}}.
 
Il existe donc désormais deux chemins de ronde : un couvert abrité permettant le déplacement des archers et un à découvert{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=122}}. Globalement, la rénovation entre deux tours nécessite {{unité|1500|m|3}} de maçonnerie{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=122}}. Le chemin de ronde couvert passe à l'intérieur d'une galerie de {{unité|1.20|m}} de largeur qui supporte le chemin de ronde découvert situé au-dessus{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=123}}.
 
Les améliorations apportées par cet empereur permettent de classer les sections du mur en deux catégories : la première catégorie, là où le relief le permet, le mur fait {{unité|6|[[Pied (unité)#Le pied romain|pieds]]}} à la hauteur du chemin de ronde et possède deux [[meurtrière]]s entre deux tours ; la seconde, cas le plus courant, est dotée d'une galerie comportant sept arches soutenues par autant de cloisons entre deux tours {{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=16 et 116-117}}. Une attention particulière est portée au choix des briques qui composent le parement autour des meurtrières{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=119}}.
 
L'installation de la galerie est parfois rendue difficile par les variations de direction du mur d'Aurélien{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=118}}. L'utilisation des voûtes est avantageuse pour limiter le volume de maçonnerie mais les travaux sont plus longs car il faut créer des [[Cintre (architecture)|cintre]]s afin de bâtir les [[Voûte en berceau|voûtes en berceau]] allant de {{unité|1.2|m}} à {{unité|4.8|m}} et en [[cul-de-four]]s où des niches donnent accès aux meurtrières{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=123 et 125-127}}. Ces cintres gênent la circulation tant qu'ils ne sont pas retirés{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=123}}. Les voûtes sont composées de [[tuf]]s, de [[Brique (matériau)|brique]]s et de matériaux de récupération{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=123}}.
 
D'une manière plus globale, les portes d'accès principales sont rénovées et réduites à une seule entrée de {{unité|4|m}} à l'exception de la {{latin|[[porta Portuensis]]}}{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=48}}, des [[Herse (architecture)|herse]]s sont installées et des tours semi-circulaires sont construites pour encadrer des portes secondaires{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=16}}. La base des tours devient rectangulaire et est renforcée en épaississant les parois ou en ajoutant des [[Mur de refend|murs de refend]] afin de pouvoir les rehausser d'un étage{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=16 et 116}}{{,}}{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=48}}. Les façades des portes principales en [[travertin]] et en [[marbre]] sont rénovées et reçoivent des inscriptions dédicatoires tandis que d'autres portes secondaires sont murées{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=16 et 38}}. Les différences de niveaux entre les sections du mur sont compensées en jouant sur l'épaisseur des joints de mortier et l'épaisseur des murs passe de {{unité|2|m}} à {{unité|3.7|m}} en empiétant sur l'intérieur de la ville{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=114-116 et 122}}.
 
{{Gallery|title=Images des fortifications|align=center|lines=6
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==== Après l'Empire romain ====
Le général byzantin [[Bélisaire]], après la reconquête de Rome au {{s-|VI}}, fait ériger des protections sur les [[Merlon (fortification)|merlon]]s afin de protéger le côté gauche des défenseurs{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=52}}. En utilisant de la main d'œuvre locale, il fait également creuser un ou plusieurs fossés et fait installer des pièges appelés {{latin|lupi}} devant une partie des portes d'accès de la ville{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=52}}. Les [[aqueduc]]s, pouvant être utilisés par les assiégeants pour entrer dans la ville, sont scellés avec du béton sur une longue distance{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=52}}. Les engins de siège défensifs sont renouvelés avec l'installation de [[baliste]]s dans les tours et d'[[Onagre (engin)|onagre]]s au sommet des courtines, éléments qui vont être efficaces pour défendre Rome à cette époque{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=52}}.
 
Le mur subit de nombreuses modifications au Moyen Âge, ces dernières sont très bien documentées pour le {{s-|XV}} : reconstruction de portes, nouveau [[parement]] plaqué sur le noyau dans de nombreux secteurs de la muraille{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=126-137}}.
 
=== Composition ===
Il est construit en {{latin|[[opus caementicium]]}}, un mélange composé de d'éléments de [[Travertin|tuf]] et de [[travertin]] assemblés ensemble grâce à un ciment à base de [[Chaux (matière)|chaux]]{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=16}}{{,}}{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=28}}. Contrairement aux standards de l'époque, les matériaux sont neufs et non des réemplois d'anciens bâtiments ou d'anciennes sculptures ou tombes{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=28}}. Les briques sont fixées par un [[Mortier (matériau)|mortier]] blanchâtre{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=28}}{{sfn|Montesanti|2007|p=2}}. Les briques font une hauteur moyenne de {{unité|3.5|cm}}, elles sont de couleur rouge clair et ont trois formes différentes (triangulaires, trapézoïdales et irrégulières){{sfn|Montesanti|2007|p=2}}. L'absence de trous de [[Boulin (maçonnerie)|boulin]] suppose que le parement est réalisé du haut vers le bas ou à l'aide d’échafaudages autoportants{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=30}}.
 
En théorie, avec la technique de construction de [[Vitruve]], les murs sont conçus pour ne pas se dégrader rapidement et même pour résister à un tremblement de terre à la condition que le noyau central en béton soit de qualité, ce qui n'est pas toujours pas le cas sur l'ensemble de la muraille{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=30}}. La majorité du mur ayant été construit rapidement et l'inexpérience des maçons de la ville de Rome pour ce type de construction fait que les tuiles et briques de petites tailles ne permettent pas une bonne adhérence au béton, ce qui conduit à un détachement du [[Parement (construction)|parement]] au fil des années{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=30}}{{,}}{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=58-59}}. L'utilisation de grandes tuiles permet de résoudre ce défaut{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=29}}. Quelques parties de cette muraille sont toutefois de bonne qualité, car le béton et le parement ont été bien faits{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=30}}. Globalement le parement de la partie haute du mur est de meilleure qualité que celui de la partie basse même s'il s'agit dans les deux cas de briques de remplois{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=58-59}}.
 
Les travaux de réparation menés sur la muraille après le règne d'Aurélien sont réalisés en {{latin|[[opus vittatum]]}} comme c'est le cas sur la courtine près de la [[porta Maggiore]]{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=17-18}}. Cet {{latin|opus vittatum}} pourrait également dater des {{s mini-|VI}} et {{s-|VII}}{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=18}}.
 
=== Tracé ===
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Les parties nord et sud se basent sur la limite douanière ou de péage établie par [[Vespasien]], puis délimitée par des bornes à la fin de la [[Antonins (Rome)|dynastie antonine]]{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=24}}.
 
Le parcours s'appuie sur les [[sept collines de Rome]], tout en laissant les constructions de grandes dimensions à l'intérieur de la muraille{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=16}}. Un bastion avancé sur le mont [[Janicule]] protège le quartier du [[Trastevere]] ({{latin|Transtiberim}} en [[latin]]), secteur où se trouvent les moulins à eau fabriquant la farine et deux aqueducs ({{latin|[[Aqueduc de l'Aqua Trajana|Aqua Traiana]]}} et {{latin|[[Aqueduc de l'Aqua Alsietina|Aqua Alsietina]]}}), ainsi que les principaux ponts sur le Tibre{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=24}}. En revanche le mont [[Vatican]] demeure sans protection. Un saillant est présent au sud vers la {{latin|[[via Appia]]}} afin de protéger l'{{latin|Aqua Antoniniana}} et d'éviter que la vallée de l'Almo ne dépasse les nouvelles fortifications de la ville{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=24}}.
 
À l'est, le mur ne suit pas la limite douanière et s'appuie principalement sur la [[caserne de la Garde prétorienne]] dont les [[courtine]]s et les tours, qui datent de l'empereur [[Tibère]] et sont hautes de {{unité|4.73|m}}, sont rehaussées de {{unité|2.5|m}} à {{unité|3.2|m}} suivant la localisation et de {{unité|2.3|m}} en largeur{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=21}}{{,}}{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=32}}. Un [[parapet]] est construit avec des [[Merlon (fortification)|merlon]]s espacés de trois mètres environ{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=226}}. Les défenses de la caserne ont déjà été améliorées en 69 puis en 215 sous [[Caracalla]] avec notamment avec la création d'arches dans la partie supérieure des portes afin d'y placer des [[baliste]]s{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=226}}. La hauteur des courtines est aussi augmentée sur les trois aqueducs de l'{{latin|[[aqueduc de l'Aqua Claudia|Aqua Claudia]]}} sur l'[[Esquilin]], de l'{{latin|[[aqueduc de l'Aqua Marcia|Aqua Marcia]]}} et de l'{{latin|[[aqueduc de l'Aqua Tepula|Aqua Tepula]]}}, afin de garantir l’approvisionnement en eau de la ville et de ne pas donner un point d'accès tactique à l'assiégeant{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=21}}{{,}}{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=24}}. La réutilisation de l'espace proche des aqueducs a permis d'éviter des expropriations supplémentaires, par ailleurs la muraille longe parallèlement les aqueducs à l'exception de l'{{latin|Aqua Claudia}}{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=112}}.
 
À l'ouest, même si les ingénieurs estiment à tort que le [[Tibre]] apporte une défense suffisante, trois [[Terrassement|remblais]] sont créés sur la rive gauche de ce dernier{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=25 et 32}}. La rive droite du Tibre comprend {{nombre|4600|m}} de fortification mais les murs ne font que {{unité|1.2|m}} d'épaisseur et {{unité|5|m}} à {{unité|6|m}} de hauteur{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=15}}. Les premiers éléments défensifs datent probablement de l'époque d'Aurélien mais ils sont reconstruits par Flavius Honorius, probablement à cause des crues du Tibre{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=15}}. Les ponts urbains sont incorporés dans la zone de défense{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=25}}. Le [[mausolée d'Hadrien]] semble avoir servi de « tête de pont » défensive et le {{latin|[[Pons Ælius]]}} situé devant l'édifice a été fortifié{{sfn|Duret|Néraudau|2010|p=172}}{{,}}{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=25}}.
 
Le tracé s'appuie également sur d'autres monuments existants qui ont permis d'accélérer les travaux comme l'[[amphithéâtre Castrense]] construit au début du {{s-|III}} dont les arcades sud sont murées{{sfn|Duret|Néraudau|2010|p=231}}{{,}}{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=32}}, la [[pyramide de Cestius]]{{sfn|Duret|Néraudau|2010|p=30 et 172}}, le [[mausolée d'Hadrien]]{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=32}} et des jardins en terrasses sur le [[Pincio]] comme l'{{latin|[[Horti Aciliorum]]}} et l'{{latin|[[Horti Sallustiani]]}}{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=32}}. Des calculs indiquent qu'un dixième des murs reprennent des structures préexistantes{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=16}}.
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|File:Castra Praetoria - 01-12-2019.jpg |{{latin|[[Castra Praetoria]]}} qui abrite la caserne de la garnison militaire de Rome.
|File:Cimetière anglais de Rome.jpg |[[Pyramide de Cestius]], dont le début de la construction débute en 18 av. J.-C., insérée directement dans la muraille.
|File:Aurelian Wall Mura delle torte.JPG |Section du mur d'Aurélien près du ''[[Muro Torto]]''. À l'origine le mur de soutènement au nord du {{latin|[[Horti Aciliorum]]}}.
}}
 
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=== Détails ===
==== FondationFondations, soubassement et courtine ====
 
Les fondations sont posées dans une tranchée de {{unité|4|m}} de largeur{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=31}}. Des coffrages en bois, laissés en place après la construction, permettent de maintenir le béton en place pendant qu'il sèche{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=31}}. La profondeur des fondations varie suivant les sections de la muraille et elle s'adapte au relief avec un système de paliers afin de maintenir globalement les fondations à un même niveau{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=31}}.
 
Au niveau du [[soubassement]], le mur est composé de briques ou de tuiles{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=32}}. Au-dessus se trouve un [[chemin de ronde]] en béton fin, protégé à son tour par des [[créneau]]x irréguliers mais larges{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=32}}. L'ensemble est surmonté de chambres voûtées appuyées contre un mur extérieur d'un mètre d'épaisseur. Les chambres servent de sallesalles d'armes et de magasins, et diminuent le volume à construire. Certaines sections près la {{latin|[[porta Asinaria]]}} et de la {{latin|[[porta Pinciana]]}} ne font que {{unité|3|m}} de hauteur{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=32}}. Une galerie voûtée comportant des [[meurtrière]]s pour les [[archer]]s est alors ajoutée à l'intérieur sous le chemin de ronde{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=32}}.
 
{{Gallery|title=Dessins montrant l'organisation du mur sous Aurélien, puis après Maxence|align=center|lines=5
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==== Tours ====
[[Fichier:Schema of ballista in the Aurelian Walls.svg|vignette|Exemple d'une [[baliste]] romaine au sommet d'une tour.]]
Plusieurs estimations du nombre de tours ont été proposées, de 381{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=16}}{{,}}{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=25-26 et 33}} à 383-400 tours{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=15}}. Elles sont réparties régulièrement toutes les {{unité|29.6|m}}{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=15}}.
 
À l'époque d'[[Aurélien (empereur romain)|Aurélien]], les tours sont de forme rectangulaire avec {{unité|7.6|m}} de largeur avec un [[Saillie (architecture)|saillie]] de {{unité|3.35|m}} devant la courtine et surplombant le [[chemin de ronde]] de {{unité|4.5|m}}{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=33}}. Elles sont composées de béton et recouvertes de briques ou de tuiles entre le [[soubassement]] et le chemin de ronde{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=33}}. Ce dernier est protégé par une triple [[voûte en berceau]] d'où un escalier permet d'accéder à une place-forme protégée par des [[créneau]]x{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=33}}. Chaque tour possède une chambre de guet sur le chemin de ronde, deux fenêtres rondes y sont placées avec une [[baliste]], et sur chaque côté deux fenêtres sont présentes pour pouvoir faire pivoter la baliste à 90 degrés et défendre ainsi le [[soubassement]] de la [[courtine]] et la tour située à côté{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=33}}. La baliste de l'époque fonctionne avec une système à torsion à deux bras privilégiant le tir de {{latin|iaculi}} à la pierre{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=33}}. Les {{latin|iaculi}} sont composés d'une pointe en fer fixée à un corps en bois provenant du [[frêne]] et muni de trois ailettes en bois d'[[érable]]{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=33}}. Au sommet des tours se trouve une terrasse ouverte avec un [[parapet]] permettant d'y installer une baliste{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=16}}{{,}}{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=25-26}}.
 
Sur les sections de la fortification comportant une galerie, les tours dépassent également la courtine de {{unité|3.5|m}}{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=33}}. Les murs ne sont solides que jusqu'à la hauteur de {{unité|3|m}}, soit le niveau du plancher de la galerie{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=33}}. Un escalier donne accès la galerie, puis au chemin de ronde{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=33}}.
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Entre le règne d'Aurélien et celui de [[Flavius Honorius]], les modifications apportées aux tours sont minimes, car l'empereur [[Maxence (empereur romain)|Maxence]] et ses successeurs préfèrent garder le modèle instauré par Aurélien à l'exception du parapet crénelé qui atteint désormais le niveau des terrasses ouvertes crénelées des tours{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=44}}. Toutefois quelques-unes sont agrandies afin de s'adapter à la nouvelle courtine surélevée{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=44}}.
 
Après la rénovation de Flavius Honorius, les tours comportent deux étages avec un toit à quatre pans imperméabilisé avec du [[tuileau]]{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=127-130}}{{,}}{{sfn|Montesanti|2007|p=3}}. Leur étage inférieur donne accès au chemin de ronde intérieur [[Voûte en berceau|voûté en berceau]]{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=127-130}}. Un escalier à trois volées mène à l'étage supérieur{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=127-130}}. L'étage supérieur permet d'accéder au chemin de ronde supérieur. Ce dernier comporte une voûte en pavillon de {{unité|8|pans}}{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=127-130}}. Les tours dépassent de {{unité|5|m}} la courtine et ont sept fenêtres : deux centrales au premier étage et trois centrales ainsi qu'une de chaque côté au deuxième étage{{sfn|Montesanti|2007|p=3}}.
 
==== Portes d'accès et poternes ====
===== Généralités =====
Le mur d'Aurélien est percé de dix neuf portes distinctes (neuf existent encore aujourd'hui{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=33}}) dont trois dans le [[Trastevere]]{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=15}}. Le nombre de points d'entrée monte à trente-deux en comptant les portes secondaires, auxquelles il est possible d'ajouter cinq à six [[poterne]]s entre la ville et le [[Champ de Mars (Rome)|champ de Mars]]{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=15}}. Il existe quatre types de portes d'accès sur le mur d'Aurélien{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=33}}.
 
Les portes de type I sont les plus importantes, elles sont constituées de deux entrées jumelles, flanqués de deux tours semi-circulaires de deux étages et pavées en [[travertin]]{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=16}}{{,}}{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=33}}. Les portes y sont doublées avec une porte constituée de deux battants extérieurs et d'une rainure partant d'une chambre de manœuvre située au-dessus qui accueille une [[Herse (architecture)|herse]]{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=22-23}}. La cour entre les deux portes est fortifiée{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=22}}. Les études actuelles ne permettent pas de dater avec précision les contre-portes, probablement de l'époque de [[Flavius Honorius]] ou entre celui-ci et [[Aurélien (empereur romain)|Aurélien]]{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=164 et 188}}.
 
La {{latin|[[porta Flaminia]]}} pour la {{latin|[[via Flaminia]]}} au nord, la {{latin|[[porta Appia]]}} pour la {{latin|[[via Appia]]}} au sud, la {{latin|[[porta Ostiensis]]}} pour Ostie par la rive Est du [[Tibre]] empruntée par la {{latin|[[via Ostiensis]]}} et la {{latin|[[porta Portuensis]]}} pour la rive Ouest du Tibre par la {{latin|[[via Portuensis]]}} sont les quatre portes du type I{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=29 et 33}}. La courtine au-dessus de chaque portail est décorée{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=36}}. Sous le règne de [[Flavius Honorius]], les portes de type I passent à une seule entrée de {{unité|4|m}} à l'exception de la {{latin|Porta Portuensis}}{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=48}}.
 
{{Gallery|title=Portes d'accès de type I|align=center|lines=6
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}}
 
Les portes de type II sont placées sur une courtine à deux étages mais sans parement en travertin{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=34}}. Les portes dont la façade est en [[Brique (matériau)|brique]] ne sont constituées que d'un seul arc et sont protégées par deux tours semi-circulaires{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=16}}{{,}}{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=15-16}}. Les courtines entre les deux tours sont en travertin{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=49}}. Ce type de porte regroupe la {{latin|[[porta Salaria]]}} pour la {{latin|[[via Salaria]]}}, la {{latin|[[porta Nomentana]]}} pour la {{latin|[[via Nomentana]]}}, la {{latin|[[porta Tiburtina]]}} pour la {{latin|[[via Tiburtina]]}} et la {{latin|[[porta Latina]]}} pour la {{latin|[[via Latina]]}}{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=31-32 et 34}}. La {{latin|[[porta Praenestina-Labicana]]}} est un cas particulier car elle est composée de deux portes de type II l'une à côté de l'autre avec une tour semi-circulaire au milieu{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=33 et 35}}. La porte située auparavant devant le {{latin|[[Pons Ælius]]}} menant à la {{latin|[[via Aurelia]]}} et détruite en 1643 devait également être de ce type{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=36}}.
 
{{Gallery|title=Portes d'accès de type II|align=center|lines=9
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À l'est, est construit la {{latin|[[porta Pinciana]]}} permettant de rejoindre la {{latin|[[Via Salaria|via Salaria vetus]]}}{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=20}}. Au début du {{s-|V}}, [[Flavius Honorius]] ordonne qu'elle soit rehaussée d'un étage{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=51}}.
 
En continuant vers l'est, se trouve la {{latin|[[porta Salaria]]}} composée de deux tours entourant une seule entrée qui servait à rejoindre la {{latin|[[Via Salaria|Via Salaria novus]]}}{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=20}}. Flavius Honorius ne juge pas utile qu'elle reçoive un nouveau [[Parement (construction)|parement]] mais un étage supplémentaire est ajouté{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=51}}. Elle est détruite en 1870 même si des latrines sont encore visibles{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=20}}.
 
La porte suivante, la {{latin|[[porta Nomentana]]}} donne accès à la {{latin|[[via Nomentana]]}}{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=20}}. Elle est en brique et Flavius Honorius fait le choix de ne pas y appliquer un nouveau parement{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=21}}{{,}}{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=51}}. La porte est entourée par deux tours : celle de droite est semi-circulaire et celle de gauche est détruite en 1827{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=21}}. Avant la destruction de cette dernière, la tombe d'un préteur dénommé Q. Haterius est découverte à l'intérieur{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=21}}. Cette porte est fermée au {{s-|XVI}} et est remplacée à {{unité|75|m}} plus à l'ouest par la {{latin|[[porta Pia]]}} édifiée sur ordre du pape [[Pie IV]] et reconstruite en 1560 par l'architecte [[Nanni di Baccio Bigio]]{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=20-21}}.
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À {{unité|43|m}} à l'est de la {{latin|porta Nomentana}} se trouve, une [[poterne]] fermée par l'empereur [[Flavius Honorius]]{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=21}}.
 
À côté de la {{latin|[[porta Praetoriana]]}} qui est l'entrée du [[Caserne de la Garde prétorienne|Castra Praetoria]] se trouve une autre poterne, fermée également par Flavius Honorius{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=21}}. La caserne de la Garde prétorienne comporte également une autre porte en [[travertin]] dénommée {{lang|it|[[Porta Clausa|porta Chiusa]]}} (« porte fermée » en français) car son nom est inconnu et elle permettait de rejoindre la {{latin|[[via Tiburtina]]}}{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=21}}. Cette dernière est rétrécie à {{unité|3.6|m}} sous le règne de [[Maxence (empereur romain)|Maxence]], puis elle n'a plus été utilisée{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=49}}. Elle aurait été réaménagé au {{s-|VI}} puis au {{sp-|XII|ou|XIII}}{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=282-283}}.
 
===== Secteur sud-est =====
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===== Secteur sud =====
La {{latin|[[porta Asinaria]]}} et les murs environnants sont particulièrement bien conservés avec la présence d'une galerie double superposée{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=22}}. Elle ne comporte pas de tourstour avant Flavius Honorius, puis ce dernier fait construire deux tours semi-circulaires{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=22}}. Elle permet de rejoindre la {{latin|[[via Asinaria]]}}, puis la {{latin|[[Via Tuscolana|via Tusculana]]}}{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=22}}. La porte est murée par des briques pour ne jamais être réouverte{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=49}}. La porte est restaurée à la fin du {{s-|XX}}{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=22}}.
 
Une autre poterne est accessible jusqu'en 1868 vers la [[basilique Saint-Jean-de-Latran]]{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=22}}.
 
La {{latin|[[porta Metrovia]]}} (ou {{latin|[[porta Metronia]]}}) n'est qu'une simple poterne{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=22}}. Le mur et la porte sont restauréesrestaurés vers 1157{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=22}}. Le développement de la circulation au {{s-|XX}} a nécessité de créer d'autres ouvertures dans le mur près de la porte{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=22}}.
 
La {{latin|[[porta Latina]]}}, qui est l'une des portes les mieux conservées, permet à la {{latin|[[Voie Latine|via Latina]]}} de passer le mur{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=22}}. La porte est constituée de [[travertin]] et date de l'époque d'[[Aurélien (empereur romain)|Aurélien]], tout comme la tour semi-circulaire de gauche{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=22}}. Sous le claveau se trouve un [[monogramme]] datant de l'époque de [[Constantin Ier (empereur romain)|Constantin Ier]]. La porte est transformée sous [[Flavius Honorius]] (type II) qui probablement élève sa hauteur où il fait construire cinq fenêtres cintrées et crée un parement en pierre de taille de travertin{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=22}}{{,}}{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=218}}. Elle est désormais plus petite et possède une herse sur la partie extérieure et à l'intérieur une porte en bois à double battants{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=218}}. Au milieu du {{s-|V}}, des contreforts sont créés à l'est de la porte{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=52}}. La tour semi-circulaire de gauche est rénovée par [[Bélisaire]] et celle de droite au Moyen Âge{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=22}}{{,}}{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=31}}. Un escalier externe remplace l'escalier interne pour l'accès à la galerie{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=221}}. Depuis le Moyen Âge, la porte est modifiée à plusieurs reprises, notamment sous [[Pie II]] et [[Benoît XIV]] jusqu'au pontificat de [[Pie IX]], parfois murée ou dégagée, la dernière réouverture date de 1911{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=221-222 et 235}}. Un blason de Pie II avec le mention {{latin|PIUS PP II}} est présent{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=236}}.
 
La {{latin|[[Porta San Sebastiano|porta Appia]]}} (aujourd'hui [[porta San Sebastiano]]) qui permet à la {{latin|[[Voie Appienne|via Appia]]}} de franchir la muraille{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=23}}. La première partie de la construction se déroule à l'époque d'Aurélien entre 270 et 275 avec la construction de deux tours semi-circulaires et au deuxième étage des fenêtres à arcades{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=23}}. Lors de la première transformation, un étage est ajouté et les deux tours sont élargies{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=23}}. Sous Flavius Honorius des [[soubassement]]s carrés en marbre sont créés{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=23}}. Les deux derniers aménagements n'apportent que des transformations mineures, à l'exception de l'ajout d'un étage supplémentaire. Les contre-portes datent probablement de l'époque de Flavius Honorius{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=163-164}}. Le placage en marbre date de cette époque ou peut être du {{s-|VI}}{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=189}}. En 442, des dégâts importants sont infligés par un [[séisme]], des restaurations urgentes sont entreprises et des contreforts sont ajoutés à l'est de la porte{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=52}}. Globalement cette porte a toujours été entretenue et souvent rénovée depuis l'époque romaine car elle a toujours eu une position stratégique sur la muraille{{sfn|texte=Esposito|Pallottino|Giovanetti|Fabbri|Medri|Zampilli|Porretta|Santangeli Valenzani|Volpe''et al''.|id=collectif|2017|gr=D|p=163}}. Une gravure représentant l'[[Gabriel (archange)|archange Gabriel]] est présente, elle date probablement de la victoire des habitants de Rome contre [[Robert Ier (roi de Naples)|Robert d'Anjou]] le {{date-|29|septembre|1327}}{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=23}}. En 1942-1443, le secrétaire du [[Parti national fasciste|parti fasciste italien]] [[Ettore Muti]] occupe l'intérieur de l'édifice{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=23}}. La porte accueille maintenant le [[musée des murs]]{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=23}}.
 
La {{latin|[[porta Ardeatina]]}} voit la construction d'un bastion entre 1538-1542 sur demande du pape [[Paul III]]{{sfn|Montesanti|2007|p=6}}. La charge est confiée à l'architecte italien [[Antonio da Sangallo le Jeune]]{{sfn|Montesanti|2007|p=6}}. Le bastion, bien qu'appartenant à des propriétaires privés, est rénové quatre fois au {{s-|XX}} (1926, 1954, 1967, 1972){{sfn|Montesanti|2007|p=6}}.
 
{{Gallery|title=Portes du secteur sud|align=center
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! scope="col" width="90px" | Illus.
|-
| [[Porta del Popolo]] ({{latin|Porta Flaminia}})
| [[Via Flaminia]]
|
Ligne 469 :
| [[Fichier:Porta Tiburtina front.JPG|100px|Porta Tiburtina]]
|-
| [[Porta Maggiore]] ({{latin|Porta Praenaestina}})
| [[Via Praenaestina]]
| Point de rencontre des trois aqueducs de la ville
Ligne 499 :
| [[Fichier:Porta Latina 28 09 2019.jpg|100px|Porta Latina]]
|-
| [[Porta San Sebastiano]] ({{latin|Porta Appia}})
| [[Voie Appienne|Via Appia]]
|
Ligne 511 :
| [[Fichier:Porta Ardeatina 28 09 2019.jpg|100px|Porta Ardeatina]]
|-
| [[Porta San Paolo]] (ancienne {{latin|Porta Ostiensis}})
| [[Via Ostiense]]
| À côté de la [[pyramide de Cestius]] conduisant<br/> à la [[basilique Saint-Paul-hors-les-Murs]]
Ligne 523 :
| [[Fichier:Porta Portese 28 09 2019.jpg|100px|Porta Portuensis]]
|-
| [[Porta San Pancrazio]] (ancienne {{latin|Porta Aurelia}})
|
| Dans le [[Trastevere]]
Ligne 529 :
| [[Fichier:Porta San Pancrazio Rome2.JPG|100px|Porta Aurelia]]
|-
| [[Porta Settimiana]]
|
| Dans le [[Trastevere]]
Ligne 563 :
| commons = Category:Aurelian Walls
}}
* {{latin|[[Roma quadrata]]}} - [[Muraille Servienne]]
* [[Musée des murs]] - [[Musée de la Via Ostiense]]
* [[Sac de Rome (410)]] - [[Siège de Rome (537-538)]] - [[Siège de Rome (545-546)]] - [[Siège de Rome (549-550)]]
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