« Mur d'Aurélien » : différence entre les versions
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| lieu = [[Rome]]
| nom image = Celio - le mura tra porta san Sebastiano e porta Ardeatina 1974.JPG
| légende1 = Une section du mur d'Aurélien entre la {{latin|[[porta Ardeatina]]}} et la {{latin|[[porta San Sebastiano]]}}.
| type = [[Fortification|Enceinte fortifiée]]
| date = 271-282
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Le '''mur d'Aurélien''' (en latin : {{latin|Muri Aureliani}}) est une [[Fortification|enceinte fortifiée]] antique protégeant la ville de [[Rome]], en [[Italie]], construite entre le printemps 271 et 282.
En réaction aux invasions germaniques dont celles des [[Juthunges]] et des [[Vandales]] qui envahissent le nord de l'Italie, les travaux débutent sous le règne de l'[[
Deux sièges sont repoussés au tout début du {{s-|V}} mais cette protection n'empêche pas la prise de la ville trois fois au cours de ce même siècle : le [[Sac de Rome (410)|sac de Rome]] en août 410 par les [[Wisigoths|troupes wisigothiques]] d'[[Alaric Ier]], en 455 par les [[Vandales]] de [[Genséric]] qui parviennent à franchir le mur et à occuper la ville et enfin en
La plus grande partie du mur d'Aurélien subsiste encore actuellement. Il constitue la limite administrative du ''{{lang|it|[[Municipio I]]}}'', baptisé « {{lang|it|Centro Storico}} », dans lequel 20 des 22 ''{{lang|it|[[rioni de Rome|rioni]]}}'' (quartiers historiques) se trouvent.
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=== Premières enceintes défensives ===
{{Article détaillé|Roma quadrata|Muraille Servienne}}
La première muraille de Rome qui ne protège que le [[mont Palatin]] de forme carrée remonte à la [[Fondation de Rome|fondation de la ville]] à l'époque de [[Romulus et Rémus|Romulus]]{{sfn|Volpe|gr=B|2019|p=121 et 128}}. Elle se dénomme {{latin|[[Roma quadrata]]}} et aurait comporté trois ou quatre portes{{sfn|Volpe|gr=B|2019|p=121-122 et 125}}. Des doutes subsistent encore sur son existence malgré la découverte de vestiges au nord-est de ce mont{{sfn|Volpe|gr=B|2019|p=122}}.
[[Servius Tullius]], le sixième [[roi de Rome]], fait construire une enceinte défensive dénommée [[muraille Servienne]], plus large que la précédente pour délimiter la « grande Rome des Tarquins » en « forme de haricot »{{sfn|Volpe|gr=B|2019|p=122 et 128}}. Elle serait constituée d'un remblai, d'un fossé et d'un mur{{sfn|Volpe|gr=B|2019|p=122}}. Des incertitudes subsistent
Avec la nouvelle forme de la ville en étoile et l'arrivée au pouvoir du premier [[Empereur romain|empereur]] [[Auguste]] au pouvoir et la {{latin|[[Pax Romana]]}} qui s'ensuit, les murs défensifs ne sont plus nécessaires car c'est la superficie de l'[[Empire romain]] qui assure la tranquillité de [[Rome]]{{sfn|Volpe|gr=B|2019|p=125 et 128}}. Toutefois, les portes de l'ancienne muraille subsistent avec désormais des rôles économique et administratif{{sfn|Volpe|gr=B|2019|p=125}}.
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[[Fichier:Carte empire Romain 271.svg|vignette|gauche|Situation de l'[[Empire romain]] en 271 lors du début de la construction du mur.]]
Au {{s-|III}}, les limites de [[Rome]] se sont étendues bien au-delà de l'ancienne [[muraille Servienne]], construite pendant la période républicaine à la fin du {{-s-|IV}}{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=15}}. Rome reste sans fortification pendant les siècles suivants{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=16}}. Le besoin de défenses plus adaptées devient critique pendant la [[crise du troisième siècle]], lorsque des tribus barbares passent les [[Limes de Germanie|''limes'' de Germanie]], et sont arrêtées avec difficulté par l'[[armée romaine]]. L'incursion des peuples germains jusqu'en [[Italie du Nord]] sous [[Gallien]], [[Claude II le Gothique|Claude le Gothique]] et au début du règne d'[[Aurélien (empereur romain)|Aurélien]] laisse craindre une attaque de Rome{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=4 et 22}}.
En 270, les [[Juthunges]] et les [[Vandales]] envahissent le nord de l'[[Italie]], infligeant une sévère défaite à l'armée romaine à la [[Bataille de Plaisance (271)|bataille de Plaisance]] en 271{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=18}}. En suivant la {{latin|[[via Aemilia]]}}, ils menacent rapidement Rome car l'Empire n'a pas de force à interposer dans ce secteur et l'emprise de la capitale romaine a largement dépassé la protection de la [[muraille Servienne]]{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=18}}. Pour les habitants de la capitale, la crainte s'installe avec le souvenir de la campagne d'[[Hannibal Barca]] lors de la [[deuxième guerre punique]]{{sfn|texte=Esposito
À l'intérieur de la capitale, des troubles éclatent à l'été 271, lors de la rébellion des ouvriers de la monnaie ; plusieurs milliers de personnes meurent dans les combats qui en résultent. La construction du mur est également un prétexte pour reprendre en main la population de Rome, la faible hauteur du mur ne permettant pas de le définir comme un élément uniquement défensif{{sfn|texte=Esposito
Aurélien ne peut laisser une armée permanente conséquente dans le nord de l'[[Italie (époque romaine)|Italie]] pour contrer des invasions germaniques car elle lui est nécessaire pour ses campagnes danubiennes et orientales{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=36}}. La [[garde prétorienne]]
==== Début des travaux ====
Les travaux sont décidés entre mars 271 et avant le départ de l'empereur en Orient à l'été 271 contre l'[[
Les réparations effectuées entre le règne d'Aurélien et celui de [[Flavius Honorius]] sont mal connues{{sfn|texte=Esposito
=== Seconde phase de construction sous Flavius Honorius et sièges ===
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[[Fichier:Roma-castelsantangelo.jpg|vignette|Le [[mausolée d'Hadrien]], principal lieu de combat lors du siège de l'armée des [[Ostrogoths]] en 537-538 contre l'[[armée byzantine]].]]
En 401-402, sous le règne de [[Flavius Honorius]] débute la seconde phase de construction avec le doublement de la hauteur des murs pour repousser les attaques des [[Goths]]{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=16}}{{,}}{{sfn|texte=Esposito
Après 440, [[Théodose II]] et [[Valentinien III]] réalisent une restauration mineure des tours et des portes pour réparer les dommages subis lors du sac d'Alaric {{Ier}}{{sfn|Montesanti|2007|p=4}}. En 442, lors d'un [[séisme]], des fissures apparaissent dans le secteur sud du mur entre la {{latin|[[porta Appia]]}} et la {{latin|[[porta Metronia]]}}{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=52}}. Des restaurations urgentes sont faites sur la {{latin|porta Appia}}{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=52}}. Plus globalement, au milieu du {{s-|V}}, le mur est restauré une première fois et des contreforts sont installés sur une partie de la muraille{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=4 et 52}}. En 455, les [[Vandales]] de [[Genséric]] parviennent à franchir le mur et occupent la ville pendant quatorze jours{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=6}}. En 493, [[Théodoric le Grand]] fonde le [[Royaume ostrogoth]] et occupe la ville{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=6}}. Le mur est restauré une seconde fois au début du {{s-|VI}}{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=4}}.
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En 1327, [[Robert Ier (roi de Naples)|Robert d'Anjou]] échoue à prendre la ville{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=23}}.
Au {{s-|XV}} pendant son pontificat, [[Nicolas V]] décide
Au cours du Moyen Âge, dans le secteur de la [[basilique Saint-Jean-de-Latran]], des modifications sont apportées aux fortifications{{sfn|texte=Esposito
=== Modernisation des défenses à l'époque moderne ===
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Entre 1642 et 1643, la {{latin|[[porta Appia]]}} est rénovée et des murs sont construits autour du [[Trastevere]] sur demande du pape [[Urbain VIII]]{{sfn|Montesanti|2007|p=6}}. Entretemps, en 1643, la {{latin|[[porta Portuensis]]}} est détruite{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=25}}. En 1655, sous le pontificat d'[[Alexandre VII]], les noms des portes sont changés pour correspondre à ceux des basiliques proches{{sfn|Montesanti|2007|p=6}}.
En 1703, sous le pontificat de [[Clément XI]], les ''Curatores'' sont chargés d'entretenir les parties les plus dangereuses de la muraille situées entre la ''[[porta San Paolo]]'' et la ''[[porta San Lorenzo]]''{{sfn|Montesanti|2007|p=6}}. Puis, sous le pontificat de [[Benoît XIV]] des rénovations sont effectuées sur le revêtement et l'enduit des murs, ainsi que le {{latin|[[Caserne de la Garde prétorienne |Castra Praetoria]]}}, la {{latin|[[porta del Popolo]]}} et le ''[[Muro Torto]]''{{sfn|Montesanti|2007|p=6}}. Enfin [[Pie VII]] dépense {{nombre|5884 [[Écu (monnaie)|écus]]}} sur neuf années pour l'entretien de l'enceinte défensive{{sfn|Montesanti|2007|p=6}}. Ces derniers travaux sont confiés à [[Giuseppe Valadier]] qui
=== Époque contemporaine ===
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En 1838, [[Grégoire XVI]] mène une restauration radicale de la {{latin|[[porta Praenestina-Labicana]]}} (qui devient la ''[[porta Maggiore]]''){{sfn|Montesanti|2007|p=7}}. De nombreux ajouts du Moyen Âge sont supprimés, les tours latérales sont détruites et les deux arcs sont rétrécis{{sfn|Montesanti|2007|p=7}}.
Le {{date-|2|octobre|1847}}, le [[pape]] [[Pie IX]] transfère la gestion du {{latin|[[pomerium]]}}, du mur d'Aurélien et de ses portes du gouvernement pontifical à la commune de Rome{{sfn|texte=Esposito
Au début du {{s-|XIX}}, la section du mur située sur la rive gauche du [[Tibre]] est entièrement détruite entre la ''[[porta del Popolo]]'' et le [[pont Sisto]] dans l'indifférence générale{{sfn|texte=Esposito
Le mur sert également à définir les limites de [[Rome]] jusqu'au {{s-|XIX}}, les zones construites étant confinées à l'intérieur de son périmètre{{sfn|Volpe|gr=B|2019|p=128}}. À la fin de ce siècle, de nombreuses brèches sont créées afin de permettre le passage de nouvelles voies permettant le développement de Rome{{sfn|texte=Esposito
Jusqu'au début du {{s-|XX}}, le mur d'Aurélien délimite la frontière fiscale pour le paiement des taxes sur les marchandises entrant dans Rome{{sfn|Volpe|gr=B|2019|p=126-127}}.
En 1930, les travaux de [[Ian Richmond]] permettent d'éveiller un intérêt archéologique pour le mur{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=30}}{{,}}{{sfn|texte=Esposito
Au cours de l'hiver 1962-1963, d'importantes gelées et chutes de neige incitent la commune de Rome à investir massivement dans la restauration de la muraille{{sfn|Montesanti|2007|p=7}}. Les premiers travaux commencent au début de l'année 1965 et se terminent en octobre 1966{{sfn|Montesanti|2007|p=7}}. L'objectif des travaux n'est pas de restaurer la muraille dans son aspect antique mais de la protéger des dégâts causés par le temps et d'améliorer l'étanchéité de la structure{{sfn|Montesanti|2007|p=7-8}}.
En 1999 lors de la préparation du [[jubilé de l'an 2000]], des ruines de la muraille sont détruites pour permettre le passage du défilé de la cérémonie et la création d'un jardin{{sfn|texte=Esposito
{{Gallery|title=Représentations de différentes parties de la muraille à l'époque contemporaine|align=center|lines=4
Ligne 127 :
== Historiographie, archéologie et préservation ==
=== Fonds ancien ===
Aucune source antique n'évoque la construction avant la seconde partie du {{s-|IV}}{{sfn|texte=Esposito
Le [[chronographe de 354]] imputé au [[Gravure lapidaire|lapicide]] romain [[Furius Dionysius Filocalus]] mentionne le creusement d'un fossé sous Maxence mais ne fait aucune mention de la muraille{{sfn|texte=Esposito
L{{'}}''[[Histoire Auguste]]'', recueil de biographies impériales, cite la décision d'extension des murs de Rome prise par l'[[Empereur romain|empereur]] [[Aurélien (empereur romain)|Aurélien]] avant son départ pour le {{latin|limes}} danubien<ref>''[[Histoire Auguste]]'', ''Le divin Aurélien'', 21-22.</ref>{{,}}{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=18 et 24}}.
Ligne 135 :
[[Eutrope (historien)|Eutrope]], historien et haut fonctionnaire romain du {{s-|IV}} mentionne le mur dans son ''[[Abrégé de l'histoire romaine]]''{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=18}}. Au même siècle, [[Aurelius Victor]], autre historien et haut fonctionnaire romain, évoque la vulnérabilité de [[Rome]] dans son ''Livre des Césars'', indications reprises par un auteur anonyme dans un livre intitulé ''[[Épitomé de Caesaribus]]''{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=18}}.
En 404, [[Claudien]], poète latin de la fin du {{s mini-|IV}} et du début du {{s-|V}}, écrit un [[Éloge panégyrique|panégyrique]] l'année où [[Flavius Honorius]] devient [[Consul (Rome antique)|consul]] de la partie occidentale de l'Empire romain, ce qui permet de lui attribuer une partie de la rénovation du mur. Il y vante
[[Zosime (historien)|Zosime]], historien byzantin de la fin du {{s mini-|V}} et du début du {{s-|VI}}, évoque la fin de la construction du mur par [[Probus (empereur romain)|Probus]] dans son ''Histoire universelle''{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=18 et 31}}.
Ligne 143 :
=== Archéologie ===
Différents éléments complémentaires permettent d'obtenir des informations comme la présence des [[armoiries papales]]
Une inscription dédicatoire sur la {{latin|[[porta Tiburtina]]}} dédiée à [[Flavius Honorius]] permet d'attribuer la rénovation de ce secteur à cet empereur{{sfn|texte=Esposito
Trois inscriptions retrouvées sur le mur mentionnent les travaux réalisés à la fin de l'année 401 sur demande de l'empereur [[Flavius Honorius]]{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=48}}.
Ligne 151 :
=== Historiographie ===
Au {{s-|XV}}, les transformations apportées à la muraille sont documentées{{sfn|texte=Esposito
Des dessins et gravures qui vont de la [[Renaissance]] au {{s-|XVIII}} représentent la {{latin|porta Latina}}{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=22}}.
[[Antonio Nibby]], archéologue italien du début du {{s-|XVIII}}, est le premier auteur en 1820 à évoquer le mur, même s'il attribue ce dernier à [[Flavius Honorius]]{{sfn|texte=Esposito
[[Rodolfo Lanciani]], archéologue italien de la fin du {{s mini-|XIX}} et du début {{s-|XX}} est le premier à proposer un calcul de la longueur de la muraille{{sfn|texte=Esposito
[[Léon Homo]], historien français de la fin du {{s mini-|XIX}} et du début du {{s-|XX}}, réalise la première étude synthétique en 1904{{sfn|texte=Esposito
[[Ian Richmond|Sir Ian Archibald Richmond]], archéologue britannique du {{s-|XX}}, dans ''The City Walls of Imperial Rome: An Account of its Architectural Development from Aurelian to Narses'' paru en 1930 est le premier à évoquer un intérêt archéologique pour la muraille{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=30}}{{,}}{{sfn|texte=Esposito
{{Gallery|title=Représentations de différentes parties de la muraille à l'époque moderne|align=center|lines=4
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==== Généralités ====
{{Article détaillé|Musée des murs|Musée de la Via Ostiense}}
Le mur d'Aurélien est le mieux conservé de tous les murs défendant une ville pendant l'Empire romain{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=5}}. De nombreux vestiges sont encore visibles tout le long de son tracé{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=5}}. Cependant le travail de restauration est rendu difficile par l'usage des différents matériaux utilisés allant du {{-s-|I}} au {{s-|XXI}}{{sfn|texte=Esposito
Avec le [[Prise de Rome|transfert de responsabilité]] le {{date-|20|septembre|1870}} du pape à la commune de [[Rome]], le mur perd son rôle militaire : l'entretien s'arrête, les dégradations commencent et les propriétés limitrophes récupèrent des portions de la muraille{{sfn|texte=Esposito
Lors de la préparation du [[jubilé de l'an 2000]] en 1999, des ruines de la muraille sont détruites et des déblais sont enlevés afin de permettre la création d'un jardin{{sfn|texte=Esposito
Au {{s-|XXI}}, la ''Sovrintendenza capitolina'' instaure le projet « Progetto Osservatori Mura Aureliane », lance un système de préservation en utilisant
Une collaboration est également lancée avec les universités de Rome{{sfn|texte=Esposito
Les études et les fouilles archéologiques concernant le mur se poursuivent afin de le restaurer au plus juste et de faire connaître ce monument au public{{sfn|texte=Esposito
==== Secteurs ====
Il ne reste aucun élément du mur construit le long de la rive gauche du [[Tibre]] qui est entièrement détruit entre la ''[[porta del Popolo]]'' et le [[pont Sisto]] dans l'indifférence générale au début du {{s-|XIX}}{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=20}}{{,}}{{sfn|texte=Esposito
Une partie est bien conservée contre la muraille entre l'[[amphithéâtre Castrense]] et {{latin|[[porta Asinaria]]}}, principalement l'intérieur de cette partie du mur mais les courtines ont dû être restaurées avec de la maçonnerie moderne{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=22}}. En 2013, lors de la construction de la [[Ligne C du métro de Rome|nouvelle ligne C du métro]], des fouilles archéologiques sont menées sur un secteur proche de la {{latin|porta Asinaria}}, ainsi que sur deux tours et quatorze arches du chemin de ronde intérieur{{sfn|texte=Esposito
Une autre partie de la muraille bien conservée se situe entre la {{latin|[[porta Metronia]]}} et la {{latin|[[porta Ardeatina]]}} même si une partie est restaurée par la ville de Rome{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=22}}. La porte la mieux conservée est la {{latin|[[Porta San Sebastiano|porta Appia]]}}{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=23}}.
La {{latin|[[porta Ostiensis]]}} est la seconde porte la mieux conservée de l'enceinte fortifiée, endommagée après un bombardement dans le secteur et rénovée après 1944{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=24}}{{,}}{{sfn|texte=Esposito
La [[pyramide de Cestius]] est également restaurée, tout comme la [[porta Clausa]] qui subit des dégradations importantes dues aux agents atmosphériques{{sfn|texte=Esposito
Des tours près de la {{latin|[[porta Latina]]}} sont rénovées par les papes [[Pie II]] au {{s-|XV}}, [[Pie IV]] en 1562, [[Urbain VIII]] en 1623 et [[Alexandre VII]] au {{s-|XVII}}{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=22-23}}. L'intérieur de la {{latin|porta Latina}} est rénové à la fin du {{s-|XX}} et accueille le [[musée des murs]]{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=23}}.
En 2007 une partie des murs située le long de la travée viale Pretoriano se sont effondrés{{sfn|texte=Esposito
En 2013, un fragment découvert au sud de la [[caserne de la Garde prétorienne]] montre des restaurations avec des matériaux de remploi en tuf ou en [[travertin]] effectuées au {{s mini-|VIII}} ou {{s-|IX}}{{sfn|texte=Esposito
En 2014, une partie des murs longeant la ''via delle Mura Latine'' est restaurée, les cavités qui sont peu nombreuses sont comblées et les joints sont refaits{{sfn|texte=Esposito
Au niveau de la zone de la ''via del Porto fluviale'', avec la création d'une zone d'échange en lien avec la gare ferroviaire que ce soit au niveau des transports publics et privés tout en prenant en compte la présence du mur d'Aurélien, un cheminement piétonnier à hauteur du chemin du ronde est envisagé{{sfn|texte=Esposito
Des projets de fusion entre zones archéologiques sont également à l'étude avec les [[thermes de Caracalla]] et la ''[[via Cristoforo Colombo]]'', du mausolée de Lucius Fabius Cilo et de l'aqueduc d'Antonin{{sfn|texte=Esposito
== Caractéristiques ==
Ligne 217 :
L'objectif est de faire une défense suffisant à empêcher les peuples germains, incapables de tenir un long siège, de prendre rapidement la ville{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=16}}. [[Aurélien (empereur romain)|Aurélien]], qui a déjà participé à des campagnes militaires contre les peuples germaniques et danubiens, connaît leurs difficultés lors des sièges qu'ils doivent mener{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=36}}. Ces peuples vont mettre plusieurs décennies pour apprendre l'art de la guerre de siège et celles des [[Engin de siège|engins de siège]]{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=36-37}}. Il s'inspire des défenses érigées par [[Valérien]] à [[Thessalonique]] permettant à la ville de résister à une attaque des [[Goths]] ou celles construites par [[Gallien]] à [[Vérone]] qui empêche les [[Alamans]] de prendre la cité{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=36}}.
À sa construction, le mur s'étend sur presque {{unité|19|km}} ({{nombre|18837.5|m}} selon [[Rodolfo Lanciani]]) et protège une superficie de {{unité|2500|ha}} soit le double de la surface protégée par la [[muraille Servienne]]{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=24}}. Le mur est épais de {{unité|3.5|m}} à {{unité|3.7|m}} et haut de {{unité|6|m}}{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=16}}{{,}}{{sfn|texte=Esposito
Les travaux sont effectués par les {{latin|[[Collegium|collegia]]}} de maçons sous la supervision probable d'un petit groupe de soldats romains apportant leur expertise militaire et permettant ainsi de gagner du temps et de l'argent lors de la construction{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=16}}{{,}}{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=28 et 30-31}}. En échange de ce service rendu, les {{latin|collegia}} participant à la construction, qui sont de nouveau
Une zone derrière les murs est dégagée, laissant des passages pour les sentinelles et les [[Engin de siège dans l'Antiquité romaine|machines de guerre]] défensives, afin de pouvoir le renforcer en cas d'urgence{{sfn|Volpe|gr=B|2019|p=127}}. Les expropriations et les démolitions ont sans doute été nombreuses afin de permettre la construction de ces passages{{sfn|Volpe|gr=B|2019|p=127-128}}.
Le mur de l'époque aurélienne comporte cependant des points faibles vers la {{latin|[[porta Praenestina-Labicana]]}} et l'angle nord-ouest de la
==== Entre les règnes d'Aurélien et de Flavius Honorius ====
L'empereur [[Maxence (empereur romain)|Maxence]] a fait rénover plusieurs murailles en [[Italie (époque romaine)|Italie]] sous son règne, mais cela ne semble pas être le cas de celle de [[Rome]], celle-ci n'étant datée que de seulement trente ans{{sfn|texte=Esposito
Ces deux restaurations semblent être plutôt l'œuvre de deux usurpateurs [[Magnence]] entre 350-353 et [[Eugène (usurpateur romain)|Eugène]] entre 392-394{{sfn|texte=Esposito
==== Sous le règne de Flavius Honorius ====
[[Fichier:Schéma du mur d'Aurélien (époque de Flavius Honorius).svg|vignette|Mur d'Aurélien au moment de sa rénovation par [[Flavius Honorius]].]]
Sous [[Flavius Honorius]], le mur prend un rôle fortement défensif à la différence du choix décidé par son constructeur initial [[Aurélien (empereur romain)|Aurélien]]{{sfn|texte=Esposito
Les travaux menés sur l'ordre de Flavius Honorius portent moins d'attention sur les détails{{sfn|texte=Esposito
La [[courtine]] est surélevée de {{unité|6|m}} par rapport au chemin de ronde d'Aurélien, en arasant le [[parapet]] et les [[créneau]]x, ce qui permet de doubler la hauteur du mur pour atteindre
Il existe donc désormais deux chemins de ronde : un couvert abrité permettant le déplacement des archers et un à découvert{{sfn|texte=Esposito
Les améliorations apportées par cet empereur permettent de classer les sections du mur en deux catégories : la première catégorie, là où le relief le permet, le mur fait {{unité|6|[[Pied (unité)#Le pied romain|pieds]]}} à la hauteur du chemin de ronde et possède deux [[meurtrière]]s entre deux tours ; la seconde, cas le plus courant, est dotée d'une galerie comportant sept arches soutenues par autant de cloisons entre deux tours {{sfn|texte=Esposito
L'installation de la galerie est parfois rendue difficile par les variations de direction du mur d'Aurélien{{sfn|texte=Esposito
D'une manière plus globale, les portes d'accès principales sont rénovées et réduites à une seule entrée de {{unité|4|m}} à l'exception de la {{latin|[[porta Portuensis]]}}{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=48}}, des [[Herse (architecture)|herse]]s sont installées et des tours semi-circulaires sont construites pour encadrer des portes secondaires{{sfn|texte=Esposito
{{Gallery|title=Images des fortifications|align=center|lines=6
Ligne 256 :
==== Après l'Empire romain ====
Le général byzantin [[Bélisaire]], après la reconquête de Rome au {{s-|VI}}, fait ériger des protections sur les [[Merlon (fortification)|merlon]]s afin de protéger le côté gauche des défenseurs{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=52}}. En utilisant de la main d'œuvre locale, il fait également creuser un ou plusieurs fossés et fait installer des pièges appelés {{latin|lupi}} devant une partie des portes d'accès de la ville{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=52}}. Les [[aqueduc]]s, pouvant être utilisés par les assiégeants pour entrer dans la ville, sont scellés avec du béton sur une longue distance{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=52}}. Les engins de siège défensifs sont renouvelés avec l'installation de [[baliste]]s dans les tours et d'[[Onagre (engin)|onagre]]s au sommet des courtines, éléments qui vont être efficaces pour défendre Rome à cette époque{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=52}}.
Le mur subit de nombreuses modifications au Moyen Âge, ces dernières sont très bien documentées pour le {{s-|XV}} : reconstruction de portes, nouveau [[parement]] plaqué sur le noyau dans de nombreux secteurs de la muraille{{sfn|texte=Esposito
=== Composition ===
Il est construit en {{latin|[[opus caementicium]]}}, un mélange composé de d'éléments de [[Travertin|tuf]] et de [[travertin]] assemblés ensemble grâce à un ciment à base de [[Chaux (matière)|chaux]]{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=16}}{{,}}{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=28}}. Contrairement aux standards de l'époque, les matériaux sont neufs et non des réemplois d'anciens bâtiments ou d'anciennes sculptures ou tombes{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=28}}. Les briques sont fixées par un [[Mortier (matériau)|mortier]] blanchâtre{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=28}}{{sfn|Montesanti|2007|p=2}}. Les briques font une hauteur moyenne de {{unité|3.5|cm}}, elles sont de couleur rouge clair et ont trois formes différentes (triangulaires, trapézoïdales et irrégulières){{sfn|Montesanti|2007|p=2}}. L'absence de trous de [[Boulin (maçonnerie)|boulin]] suppose que le parement est réalisé du haut vers le bas ou à l'aide d’échafaudages autoportants{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=30}}.
En théorie, avec la technique de construction de [[Vitruve]], les murs sont conçus pour ne pas se dégrader rapidement et même pour résister à un tremblement de terre à la condition que le noyau central en béton soit de qualité, ce qui n'est pas toujours
Les travaux de réparation menés sur la muraille après le règne d'Aurélien sont réalisés en {{latin|[[opus vittatum]]}} comme c'est le cas sur la courtine près de la [[porta Maggiore]]{{sfn|texte=Esposito
=== Tracé ===
Ligne 278 :
Les parties nord et sud se basent sur la limite douanière ou de péage établie par [[Vespasien]], puis délimitée par des bornes à la fin de la [[Antonins (Rome)|dynastie antonine]]{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=24}}.
Le parcours s'appuie sur les [[sept collines de Rome]], tout en laissant les constructions de grandes dimensions à l'intérieur de la muraille{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=16}}. Un bastion avancé sur le mont [[Janicule]] protège le quartier du [[Trastevere]] ({{latin|Transtiberim}} en [[latin]]), secteur où se trouvent les moulins à eau fabriquant la farine et deux aqueducs ({{latin|[[Aqueduc de l'Aqua Trajana|Aqua Traiana]]}} et {{latin|[[Aqueduc de l'Aqua Alsietina|Aqua Alsietina]]}}), ainsi que les principaux ponts sur le Tibre{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=24}}. En revanche le mont [[Vatican]] demeure sans protection. Un saillant est présent au sud vers la {{latin|[[via Appia]]}} afin de protéger l'{{latin|Aqua Antoniniana}} et d'éviter que la vallée de l'Almo ne dépasse les nouvelles fortifications de la ville{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=24}}.
À l'est, le mur ne suit pas la limite douanière et s'appuie principalement sur la [[caserne de la Garde prétorienne]] dont les [[courtine]]s et les tours, qui datent de l'empereur [[Tibère]] et sont hautes de {{unité|4.73|m}}, sont rehaussées de {{unité|2.5|m}} à {{unité|3.2|m}} suivant la localisation et de {{unité|2.3|m}} en largeur{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=21}}{{,}}{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=32}}. Un [[parapet]] est construit avec des [[Merlon (fortification)|merlon]]s espacés de trois mètres environ{{sfn|texte=Esposito
À l'ouest, même si les ingénieurs estiment à tort que le [[Tibre]] apporte une défense suffisante, trois [[Terrassement|remblais]] sont créés sur la rive gauche de ce dernier{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=25 et 32}}. La rive droite du Tibre comprend {{nombre|4600|m}} de fortification mais les murs ne font que {{unité|1.2|m}} d'épaisseur et {{unité|5|m}} à {{unité|6|m}} de hauteur{{sfn|texte=Esposito
Le tracé s'appuie également sur d'autres monuments existants qui ont permis d'accélérer les travaux comme l'[[amphithéâtre Castrense]] construit au début du {{s-|III}} dont les arcades sud sont murées{{sfn|Duret|Néraudau|2010|p=231}}{{,}}{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=32}}, la [[pyramide de Cestius]]{{sfn|Duret|Néraudau|2010|p=30 et 172}}, le [[mausolée d'Hadrien]]{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=32}} et des jardins en terrasses sur le [[Pincio]] comme l'{{latin|[[Horti Aciliorum]]}} et l'{{latin|[[Horti Sallustiani]]}}{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=32}}. Des calculs indiquent qu'un dixième des murs reprennent des structures préexistantes{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=16}}.
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|File:Castra Praetoria - 01-12-2019.jpg |{{latin|[[Castra Praetoria]]}} qui abrite la caserne de la garnison militaire de Rome.
|File:Cimetière anglais de Rome.jpg |[[Pyramide de Cestius]], dont le début de la construction débute en 18 av. J.-C., insérée directement dans la muraille.
|File:Aurelian Wall Mura delle torte.JPG |Section du mur d'Aurélien près du ''[[Muro Torto]]''. À l'origine le mur de soutènement au nord du {{latin|[[Horti Aciliorum]]}}.
}}
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=== Détails ===
====
Les fondations sont posées dans une tranchée de {{unité|4|m}} de largeur{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=31}}. Des coffrages en bois, laissés en place après la construction, permettent de maintenir le béton en place pendant qu'il sèche{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=31}}. La profondeur des fondations varie suivant les sections de la muraille et elle s'adapte au relief avec un système de paliers afin de maintenir globalement les fondations à un même niveau{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=31}}.
Au niveau du [[soubassement]], le mur est composé de briques ou de tuiles{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=32}}. Au-dessus se trouve un [[chemin de ronde]] en béton fin, protégé à son tour par des [[créneau]]x irréguliers mais larges{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=32}}. L'ensemble est surmonté de chambres voûtées appuyées contre un mur extérieur d'un mètre d'épaisseur. Les chambres servent de
{{Gallery|title=Dessins montrant l'organisation du mur sous Aurélien, puis après Maxence|align=center|lines=5
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==== Tours ====
[[Fichier:Schema of ballista in the Aurelian Walls.svg|vignette|Exemple d'une [[baliste]] romaine au sommet d'une tour.]]
Plusieurs estimations du nombre de tours ont été proposées, de 381{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=16}}{{,}}{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=25-26 et 33}} à 383-400 tours{{sfn|texte=Esposito
À l'époque d'[[Aurélien (empereur romain)|Aurélien]], les tours sont de forme rectangulaire avec {{unité|7.6|m}} de largeur avec un [[Saillie (architecture)|saillie]] de {{unité|3.35|m}} devant la courtine et surplombant le [[chemin de ronde]] de {{unité|4.5|m}}{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=33}}. Elles sont composées de béton et recouvertes de briques ou de tuiles entre le [[soubassement]] et le chemin de ronde{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=33}}. Ce dernier est protégé par une triple [[voûte en berceau]] d'où un escalier permet d'accéder à une place-forme protégée par des [[créneau]]x{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=33}}. Chaque tour possède une chambre de guet sur le chemin de ronde, deux fenêtres rondes y sont placées avec une [[baliste]], et sur chaque côté deux fenêtres sont présentes pour pouvoir faire pivoter la baliste à 90 degrés et défendre ainsi le [[soubassement]] de la [[courtine]] et la tour située à côté{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=33}}. La baliste de l'époque fonctionne avec une système à torsion à deux bras privilégiant le tir de {{latin|iaculi}} à la pierre{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=33}}. Les {{latin|iaculi}} sont composés d'une pointe en fer fixée à un corps en bois provenant du [[frêne]] et muni de trois ailettes en bois d'[[érable]]{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=33}}. Au sommet des tours se trouve une terrasse ouverte avec un [[parapet]] permettant d'y installer une baliste{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=16}}{{,}}{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=25-26}}.
Sur les sections de la fortification comportant une galerie, les tours dépassent également la courtine de {{unité|3.5|m}}{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=33}}. Les murs ne sont solides que jusqu'à la hauteur de {{unité|3|m}}, soit le niveau du plancher de la galerie{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=33}}. Un escalier donne accès la galerie, puis au chemin de ronde{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=33}}.
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Entre le règne d'Aurélien et celui de [[Flavius Honorius]], les modifications apportées aux tours sont minimes, car l'empereur [[Maxence (empereur romain)|Maxence]] et ses successeurs préfèrent garder le modèle instauré par Aurélien à l'exception du parapet crénelé qui atteint désormais le niveau des terrasses ouvertes crénelées des tours{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=44}}. Toutefois quelques-unes sont agrandies afin de s'adapter à la nouvelle courtine surélevée{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=44}}.
Après la rénovation de Flavius Honorius, les tours comportent deux étages avec un toit à quatre pans imperméabilisé avec du [[tuileau]]{{sfn|texte=Esposito
==== Portes d'accès et poternes ====
===== Généralités =====
Le mur d'Aurélien est percé de dix neuf portes distinctes (neuf existent encore aujourd'hui{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=33}}) dont trois dans le [[Trastevere]]{{sfn|texte=Esposito
Les portes de type I sont les plus importantes, elles sont constituées de deux entrées jumelles, flanqués de deux tours semi-circulaires de deux étages et pavées en [[travertin]]{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=16}}{{,}}{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=33}}. Les portes y sont doublées avec une porte constituée de deux battants extérieurs et d'une rainure partant d'une chambre de manœuvre située au-dessus qui accueille une [[Herse (architecture)|herse]]{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=22-23}}. La cour entre les deux portes est fortifiée{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=22}}. Les études actuelles ne permettent pas de dater avec précision les contre-portes, probablement de l'époque de [[Flavius Honorius]] ou entre celui-ci et [[Aurélien (empereur romain)|Aurélien]]{{sfn|texte=Esposito
La {{latin|[[porta Flaminia]]}} pour la {{latin|[[via Flaminia]]}} au nord, la {{latin|[[porta Appia]]}} pour la {{latin|[[via Appia]]}} au sud, la {{latin|[[porta Ostiensis]]}} pour Ostie par la rive Est du [[Tibre]] empruntée par la {{latin|[[via Ostiensis]]}} et la {{latin|[[porta Portuensis]]}} pour la rive Ouest du Tibre
{{Gallery|title=Portes d'accès de type I|align=center|lines=6
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}}
Les portes de type II sont placées sur une courtine à deux étages mais sans parement en travertin{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=34}}. Les portes dont la façade est en [[Brique (matériau)|brique]] ne sont constituées que d'un seul arc et sont protégées par deux tours semi-circulaires{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=16}}{{,}}{{sfn|texte=Esposito
{{Gallery|title=Portes d'accès de type II|align=center|lines=9
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À l'est, est construit la {{latin|[[porta Pinciana]]}} permettant de rejoindre la {{latin|[[Via Salaria|via Salaria vetus]]}}{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=20}}. Au début du {{s-|V}}, [[Flavius Honorius]] ordonne qu'elle soit rehaussée d'un étage{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=51}}.
En continuant vers l'est, se trouve la {{latin|[[porta Salaria]]}} composée de deux tours entourant une seule entrée qui servait à rejoindre la {{latin|[[Via Salaria|Via Salaria novus]]}}{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=20}}. Flavius Honorius ne juge pas utile qu'elle reçoive un nouveau [[Parement (construction)|parement]] mais un étage supplémentaire est ajouté{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=51}}. Elle est détruite en 1870 même si des latrines sont encore visibles{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=20}}.
La porte suivante, la {{latin|[[porta Nomentana]]}} donne accès à la {{latin|[[via Nomentana]]}}{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=20}}. Elle est en brique et Flavius Honorius fait le choix de ne pas y appliquer un nouveau parement{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=21}}{{,}}{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=51}}. La porte est entourée par deux tours : celle de droite est semi-circulaire et celle de gauche est détruite en 1827{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=21}}. Avant la destruction de cette dernière, la tombe d'un préteur dénommé Q. Haterius est découverte à l'intérieur{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=21}}. Cette porte est fermée au {{s-|XVI}} et est remplacée à {{unité|75|m}} plus à l'ouest par la {{latin|[[porta Pia]]}} édifiée sur ordre du pape [[Pie IV]] et reconstruite en 1560 par l'architecte [[Nanni di Baccio Bigio]]{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=20-21}}.
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À {{unité|43|m}} à l'est de la {{latin|porta Nomentana}} se trouve, une [[poterne]] fermée par l'empereur [[Flavius Honorius]]{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=21}}.
À côté de la {{latin|[[porta Praetoriana]]}} qui est l'entrée du [[Caserne de la Garde prétorienne|Castra Praetoria]] se trouve une autre poterne, fermée également par Flavius Honorius{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=21}}. La caserne de la Garde prétorienne comporte également une autre porte en [[travertin]] dénommée {{lang|it|[[Porta Clausa|porta Chiusa]]}} (« porte fermée » en français) car son nom est inconnu et elle permettait de rejoindre la {{latin|[[via Tiburtina]]}}{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=21}}. Cette dernière est rétrécie à {{unité|3.6|m}} sous le règne de [[Maxence (empereur romain)|Maxence]], puis elle n'a plus été utilisée{{sfn|Fields|2008|gr=C|p=49}}. Elle aurait été réaménagé au {{s-|VI}} puis au {{sp-|XII|ou|XIII}}{{sfn|texte=Esposito
===== Secteur sud-est =====
Ligne 385 :
===== Secteur sud =====
La {{latin|[[porta Asinaria]]}} et les murs environnants sont particulièrement bien conservés avec la présence d'une galerie double superposée{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=22}}. Elle ne comporte pas de
Une autre poterne est accessible jusqu'en 1868 vers la [[basilique Saint-Jean-de-Latran]]{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=22}}.
La {{latin|[[porta Metrovia]]}} (ou {{latin|[[porta Metronia]]}}) n'est qu'une simple poterne{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=22}}. Le mur et la porte sont
La {{latin|[[porta Latina]]}}, qui est l'une des portes les mieux conservées, permet à la {{latin|[[Voie Latine|via Latina]]}} de passer le mur{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=22}}. La porte est constituée de [[travertin]] et date de l'époque d'[[Aurélien (empereur romain)|Aurélien]], tout comme la tour semi-circulaire de gauche{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=22}}. Sous le claveau se trouve un [[monogramme]] datant de l'époque de [[Constantin Ier (empereur romain)|Constantin Ier]]. La porte est transformée sous [[Flavius Honorius]] (type II) qui probablement élève sa hauteur où il fait construire cinq fenêtres cintrées et crée un parement en pierre de taille de travertin{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=22}}{{,}}{{sfn|texte=Esposito
La {{latin|[[Porta San Sebastiano|porta Appia]]}} (aujourd'hui [[porta San Sebastiano]]) qui permet à la {{latin|[[Voie Appienne|via Appia]]}} de franchir la muraille{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=23}}. La première partie de la construction se déroule à l'époque d'Aurélien entre 270 et 275 avec la construction de deux tours semi-circulaires et au deuxième étage des fenêtres à arcades{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=23}}. Lors de la première transformation, un étage est ajouté et les deux tours sont élargies{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=23}}. Sous Flavius Honorius des [[soubassement]]s carrés en marbre sont créés{{sfn|Coarelli|1994|gr=A|p=23}}. Les deux derniers aménagements n'apportent que des transformations mineures, à l'exception de l'ajout d'un étage supplémentaire. Les contre-portes datent probablement de l'époque de Flavius Honorius{{sfn|texte=Esposito
La {{latin|[[porta Ardeatina]]}} voit la construction d'un bastion entre 1538-1542 sur demande du pape [[Paul III]]{{sfn|Montesanti|2007|p=6}}. La charge est confiée à l'architecte italien [[Antonio da Sangallo le Jeune]]{{sfn|Montesanti|2007|p=6}}. Le bastion, bien qu'appartenant à des propriétaires privés, est rénové quatre fois au {{s-|XX}} (1926, 1954, 1967, 1972){{sfn|Montesanti|2007|p=6}}.
{{Gallery|title=Portes du secteur sud|align=center
Ligne 427 :
! scope="col" width="90px" | Illus.
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| [[Porta del Popolo]] ({{latin|Porta Flaminia}})
| [[Via Flaminia]]
|
Ligne 469 :
| [[Fichier:Porta Tiburtina front.JPG|100px|Porta Tiburtina]]
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| [[Porta Maggiore]] ({{latin|Porta Praenaestina}})
| [[Via Praenaestina]]
| Point de rencontre des trois aqueducs de la ville
Ligne 499 :
| [[Fichier:Porta Latina 28 09 2019.jpg|100px|Porta Latina]]
|-
| [[Porta San Sebastiano]] ({{latin|Porta Appia}})
| [[Voie Appienne|Via Appia]]
|
Ligne 511 :
| [[Fichier:Porta Ardeatina 28 09 2019.jpg|100px|Porta Ardeatina]]
|-
| [[Porta San Paolo]] (ancienne {{latin|Porta Ostiensis}})
| [[Via Ostiense]]
| À côté de la [[pyramide de Cestius]] conduisant<br/> à la [[basilique Saint-Paul-hors-les-Murs]]
Ligne 523 :
| [[Fichier:Porta Portese 28 09 2019.jpg|100px|Porta Portuensis]]
|-
| [[Porta San Pancrazio]] (ancienne {{latin|Porta Aurelia}})
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| Dans le [[Trastevere]]
Ligne 529 :
| [[Fichier:Porta San Pancrazio Rome2.JPG|100px|Porta Aurelia]]
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| [[Porta Settimiana]]
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| Dans le [[Trastevere]]
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| commons = Category:Aurelian Walls
}}
* {{latin|[[Roma quadrata]]}} - [[Muraille Servienne]]
* [[Musée des murs]] - [[Musée de la Via Ostiense]]
* [[Sac de Rome (410)]] - [[Siège de Rome (537-538)]] - [[Siège de Rome (545-546)]] - [[Siège de Rome (549-550)]]
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