« Enceinte gallo-romaine du Mans » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
lien
CptKeyes (discuter | contributions)
m wiki
Ligne 52 :
 
==== Bas-Empire ====
A l'issue de la [[crise du troisième siècle|crise]], une profonde réorganisation a lieu et se poursuit sous les règnes de [[Dioclétien]] et [[Constantin Ier (empereur romain)|Constantin]]. Sont mises en place alors de profondes réformes administratives, économiques et politiques{{sfn|Monteil|2022|gr=BA|p=10-11}}. Les provinces romaines sont alors divisées afin d'être plus facilement administrées{{sfn|Monteil|2022|gr=J|p=31|id=PM1}}. La date de cette réorganisation dure jusqu'aux {{s-|IV}}-début {{s-|V}} selon Joseph Guilleux en 2000{{sfn|Guilleux|2000|gr=A|p=10-11}}.
[[Fichier:Celio - le mura tra porta san Sebastiano e porta Ardeatina 1974.JPG|vignette|alt=Vue d'un long mur et de tours avec au premier plan des arbres.|Mur d'Aurélien entre la porte San Sebastiano et la porte Aredatina.]]
Les enceintes tardives sont liées à un {{citation|nouveau contexte militaire, politique et administratif}}, avec notamment une réduction de la surface protégée par rapport à la surface antérieure des villes. La reprise en mains se marque à Rome par la construction du [[mur d'Aurélien]], long de {{unité|19|km}}{{sfn|Monteil|2022|gr=J|p=31|id=PM1}}. Les capitales de {{latin|civitas}} en sont dotées, ainsi que d'autres sites au nouveau rôle administratif ou stratégique{{sfn|Guilleux|2000|gr=A|p=10}}. Le mouvement débute dans le dernier quart du {{s-|III}}{{sfn|Monteil|2022|gr=BA|p=10}}.
Ligne 90 :
 
[[Fichier:Au pied du mur - Tresor d'allonnes 275 musée du mans 2023.jpg|vignette|Présentation d'une cruche et de monnaies du dépôt monétaire dit trésor d'Allonnes, daté 275.|alt=Présentation d'une cruche et d'un tas de pièces de monnaies dans une vitrine.]]
L'édification de l'enceinte romaine du Mans répond à la nécessité de protéger la ville. La question se pose du rôle militaire de la ville et de l'enceinte, {{citation|partie d'un ensemble}} plus vaste ou système autonome{{sfn|Guilleux|2000|gr=A|p=31}}. L'enceinte du Mans est intégrée à un groupe d'édifices destinés à protéger les axes routiers{{sfn|Guilleux|2000|gr=A|p=260}}. Une garnison était peut-être présente{{sfn|Guilleux|2000|gr=A|p=262}}. Il s'agit également par cet édifice d'affirmer la puissance et la richesse de la ville.
 
L'enceinte a longtemps été datée comme remontant au règne de [[Dioclétien]], entre [[270]] et [[310]]. La thèse de Joseph Guilleux avançait une datation autour de 285 pour des analyses archéométriques de briques, qui ont été réétudiées{{sfn|Bertrand|2022|gr=F|id=B1|p=59}}. Les dernières estimations de l'[[Institut national de recherches archéologiques préventives|Inrap]] datées de 2018-2019{{sfn|Monteil|2022|gr=BA|p=11}} l'établissent plutôt entre [[320]] et [[360]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Actualité {{!}} Au pied du mur, l’enceinte romaine du Mans |url=https://www.inrap.fr/au-pied-du-mur-l-enceinte-romaine-du-mans-16518 |site=Inrap |date=2022-06-03 |consulté le=2023-01-18}}</ref>{{,}}{{sfn|Augry|Meunier|Monteil|2022|gr=C|p=21}}, au moins sa partie orientale{{sfn|Monteil|2022|gr=BA|p=11}}{{,}}{{sfn|Meunier|Monteil|2022|gr=Z|id=DAT|p=48}}.
 
La décision de bâtir une enceinte est datée de la fin du {{s-|III}} et du début du {{s-|IV}}{{sfn|Meunier|Monteil|Augry|2022|gr=G|p=24}} et ce qui peut être dit sur la préparation n'est que supposition{{sfn|Guilleux|2000|gr=A|p=119}}. Les données archéologiques sont cependant en faveur d'une construction de qualité planifiée et réalisée en dehors de l'urgence<ref>{{Lien web|langue= fr |url= http://vindunum.free.fr/index.php/enceinte |site= Le Mans Gallo-romain |année= 1996 |titre= L'enceinte gallo-romaine |consulté le= 15 avril 2018 }}.</ref>{{,}}{{sfn|Guilleux|2000|gr=A|p=11}}.
 
La décision est prise par les autorités locales mais avec l'accord de l'autorité impériale. L'enceinte a aussi pour rôle de marquer le rétablissement de l'Empire après la période de troubles{{sfn|Monteil|2022|gr=J|p=32|id=PM1}}. Il a été nécessaire de mobiliser de la main-d’œuvre mais aussi des ressources financières, peut-être tout à la fois issues d'un [[évergétisme]] local et d'un impôt exceptionnel ou une exemption impériale{{sfn|Meunier|Monteil|Augry|2022|gr=G|p=26}} voire un reversement des taxes et impôts{{sfn|Meunier|Monteil|2022|gr=AA|id=CHA|p=64}}. L'évergétisme n'était plus de mise sur le territoire des Gaules depuis le {{s-|III}}{{sfn|Guilleux|2000|gr=A|p=262}}.
 
Selon Joseph Guilleux l'enceinte permet à la ville de maintenir sa {{citation|tradition de domination}} sur un territoire{{sfn|Guilleux|2000|gr=A|p=11}}. La construction est l'occasion de réaffirmer le statut du chef-lieu et la place des élites locales{{sfn|Meunier|Monteil|Augry|2022|gr=G|p=26}}.
Ligne 112 :
L'enceinte enserre une superficie de {{unité|8.5|ha}}{{sfn|Chevet|2022|gr=I|p=25}} et la ville couvre au maximum {{unité|10|ha}} au {{s-|IV}}{{sfn|Meunier|Monteil|2022|gr=AI|id=AT|p=90}}, soit une superficie comparable aux nouvelles villes fortifiées, [[Enceinte gallo-romaine d'Angers|Angers]] et [[Caesarodunum|Tours]], capitale provinciale ({{unité|9|ha}}) {{sfn|Meunier|Monteil|Augry|2022|gr=G|p=25}} ; la majeure partie de la ville des {{s2-|IV||V}} est alors protégée{{sfn|Meunier|Monteil|Augry|2022|gr=G|p=32}}. Une partie de la ville en est cependant exclue{{sfn|Guilleux|2000|gr=A|p=32}}. L'enceinte exclut les thermes de l'école Claude-Chappe réutilisés comme habitat en dépit d'une destruction partielle{{sfn|Meunier|Monteil|2022|gr=AI|id=AT|p=90}} et une fontaine monumentale, et le réseau viaire se simplifie{{sfn|Chevet|2022|gr=I|p=25}}.
 
L'intérieur de la cité est mal connu au plan archéologique du fait du statut de secteur sauvegardé{{sfn|Chevet|Meunier|Monteil|2022|gr=B|p=174}} à partir de 1966{{sfn|Meunier|Monteil|2022|gr=AI|id=AT|p=90}}, tout comme l'histoire des quartiers situés hors de l'enceinte{{sfn|Chevet|Meunier|Monteil|2022|gr=B|p=197-198}}. De rares investigations archéologiques ont pu avoir lieu, ainsi qu'un ré-examen des résultats de fouilles du {{s-|XIX}}{{sfn|Meunier|Monteil|2022|gr=AI|id=AT|p=90-91}}. Les chercheurs évoquent un {{citation|maintien vraisemblable de la voirie à l'époque médiévale}}. Le tracé des rues évoque un urbanisme régulier peut-être hérité du Haut-Empire{{sfn|Meunier|Monteil|2022|gr=AI|id=AT|p=91}}.
 
Les archéologues supposent que les espaces privés s'installent dans d'anciens édifices ; les nouvelles constructions sont faites en terre, bois et autres éléments végétaux{{sfn|Meunier|Monteil|2022|gr=AI|id=AT|p=93}}. L'inhumation remplace l'incinération et les nécropoles restent extérieures à la ville du {{sp-|III|au|VI}} voire au {{s-|X}}. De petites nécropoles sont destinées à accueillir des populations modestes, une nécropole plus vaste étant située sur la rive droite de la Sarthe{{sfn|Meunier|Monteil|2022|gr=AI|id=AT|p=94}}.
 
Certains monuments publics hors de l'enceinte servent pour les matériaux de construction, et peu de lieux d'occupation résiduelle sont connus si ce n'est une {{latin|domus}} dans le secteur de la place des Halles occupée jusqu'au milieu du {{s-|IV}}{{sfn|Chevet|Meunier|Monteil|2022|gr=B|p=176}}. Les berges de la Sarthe sont occupées par des activités artisanales et commerciales{{sfn|Meunier|Monteil|2022|gr=AI|id=AT|p=90}}.
Ligne 170 :
 
==== Organisation du chantier ====
[[Fichier:Au pied du mur - Outil arpenteur.jpg|vignette|alt=Instrument de mesure en métal présenté sur un mur, ayant été fiché sur un poteau en bois|Instrument de mesure d'un [[Arpenteur romain|arpenteur romain]] présenté au musée archéologique du Mans lors de l'exposition ''Au pied du mur'' en 2022-2023.]]
Le projet a été conçu par un spécialiste d'architecture militaire membre de l'armée ou de l'administration impériale. Des géomètres se sont occupés du tracé au sol des courtines, des portes et poternes en tenant compte de la topographie du site. Les évacuations d'eaux usées et pluviales sont également prévues{{sfn|Meunier|Monteil|2022|gr=AA|id=CHA|p=58}}. Des destructions d'édifices publics et privés, avec expropriation, ont été également des préalables. La superficie de la ville détruite a été estimée de {{unité|4|ha}} à {{unité|12|ha}} et a été évaluée de 10 à 15 % de la ville du Haut-Empire{{sfn|Meunier|Monteil|2022|gr=AA|id=CHA|p=58}}. L'espace détruit a été arasé{{sfn|Meunier|Monteil|2022|gr=AA|id=CHA|p=59}}. Du fait de la présence de sources en différents endroits dont la fontaine Saint-Anne non loin de la tour d'Oigny, il a fallu drainer le terrain{{sfn|Guilleux|2000|gr=A|p=119}}.
 
Ligne 184 :
 
Plusieurs équipes intervenaient de façon simultanée{{sfn|Meunier|Monteil|2022|gr=AA|id=CHA|p=61}} sur différentes tranches{{sfn|Guilleux|2000|gr=A|p=224}}. Les équipes ont dû obéir à un schéma général mais elles ont eu des libertés pour les détails{{sfn|Guilleux|2000|gr=A|p=233}}.
Les diverses tranches du chantier sont visibles sur une à trois assises{{sfn|Meunier|Monteil|Augry|2022|gr=G|p=29}}. Le blocage interne et les parements (larges de {{unité|0.60|m}} à {{unité|0.70|m}}) étaient réalisés simultanément sans [[coffrage]]s{{sfn|Meunier|Monteil|Augry|2022|gr=G|p=29}}. À Jublains ou pour l'enceinte de Tours un coffrage a été utilisé{{sfn|Guilleux|2000|gr=A|p=223}}. Le mortier du côté interne mesure {{unité|0.30|m}}{{sfn|Guilleux|2000|gr=A|p=149}}. Les joints côté extérieur de la muraille sont {{citation|tirés au fer}} ; du côté interne les joints sont réalisés avec un moindre soin{{sfn|Meunier|Monteil|Augry|2022|gr=G|p=29}}. Les joints tirés au fer permettent la pénétration du mortier dans le joint et également un aspect esthétique{{sfn|Meunier|Monteil|2022|gr=AA|id=CHA|p=63}}. La face interne, souvent en moellons de grès roussard, n'est pas ornée{{sfn|Meunier|Monteil|2022|gr=AA|id=CHA|p=61}} ou alors le rejointement y a été réalisé avec un moindre soin{{sfn|Meunier|Monteil|2022|gr=AA|id=CHA|p=63}}.
 
Le chantier de la courtine a été réalisé par sections de {{unité|3|m}} à {{unité|8|m}}, avec des matériaux différents et des équipes particulières{{sfn|Meunier|Monteil|Augry|2022|gr=G|p=29-30}}{{,}}{{sfn|Chevet|Meunier|Monteil|2022|gr=B|p=189}} jusqu'à une hauteur de plus de {{unité|10|m}}{{sfn|Meunier|Monteil|2022|gr=AA|id=CHA|p=63}}. Les interruptions du chantier sont dues aux nécessités d'avoir du temps pour que le mortier sèche ou du fait des conditions météorologiques{{sfn|Meunier|Monteil|2022|gr=AA|id=CHA|p=62}}. Le blocage d'{{latin|opus caementicium}} était d'abord réalisé, et les parements larges de {{unité|0.60|m}} à {{unité|0.70|m}} étaient ensuite réalisés, dispensant de réaliser des coffrages{{sfn|Meunier|Monteil|2022|gr=AA|id=CHA|p=62}}. Des raccords de section ont été mis en évidence, ces raccords ayant pu entraîner des fragilités ou des effondrements{{sfn|Meunier|Monteil|2022|gr=AA|id=CHA|p=63}}. Les étapes du chantier ont été peut-être dictées par la météorologie ou d'autres problématiques, de main d’œuvre, techniques ou financières{{sfn|Meunier|Monteil|2022|gr=AA|id=CHA|p=63}}.
Ligne 200 :
[[Fichier:Sarthe Le Mans La Grande Poterne Mur Romain- soubassement.jpg|vignette|alt=Fragment d'un mur avec une base comportant plusieurs niveaux de grosses pierres et d'autres niveaux avec des petites pierres et des briques, formant un décor géométrique|Base de l'enceinte avec niveaux de réemploi.]]
 
Lors de la construction de la muraille, les matériaux de bâtiments plus anciens ont été réemployés{{sfn|Chevet|Meunier|Monteil|2022|gr=B|p=188-189}}. On retrouve ainsi dans la muraille des fragments de [[colonne (architecture)|colonnes]] et [[Fronton (architecture)|frontons]] provenant de monuments antérieurs parfois démolis pour céder la place au nouveau projet imposant que constituaient la muraille et son dispositif défensif de fossés. L'alignement des blocs du soubassement est de grande qualité{{sfn|Guilleux|2000|gr=A|p=129}}.
 
[[Fichier:Au pied du mur - Inscription votive Serona.jpg|vignette|alt=présentation d'une pierre présentant une inscription avec le nom Serona dans un musée.|Inscription votive à Serona, musée archéologique du Mans, retrouvée dans la courtine entre la Petite Poterne et la tour du Petit Saint-Pierre{{sfn|Guilleux|2000|gr=A|p=173}}.]]
Ligne 207 :
Les briques utilisées dans la construction mesurent pour la plupart {{dunité|32|26|cm}} mais d'autres sont un peu plus grandes ({{dunité|38|28|cm}} ; certaines, enfin, de {{unité|50|cm}} environ, proviennent de {{citation|surplus de chantier}} d'édifice thermal{{sfn|Nauleau|2022|gr=AC|p=71}}. Leur épaisseur va de {{unité|3.5|à|5.5|cm}}{{sfn|Guilleux|2000|gr=A|p=175}}. Les briques servent uniquement pour le parement et jusqu'à {{nobr|11 rangs}} se superposent dans l'édifice ; la brique est aussi utilisée pour les poternes et les tours. Le but de l'usage du matériau est tant utilitaire que décoratif{{sfn|Nauleau|2022|gr=AC|p=71}}. {{formatnum:400000}} briques ont été utilisées selon les archéologues{{sfn|Meunier|Monteil|2022|gr=AA|id=CHA|p=64}}{{,}}{{sfn|Guilleux|2000|gr=A|p=175}}. Les ateliers, nécessitant une vaste surface, étaient situés hors de la ville{{sfn|Nauleau|2022|gr=AC|p=72}}. Les briques ont été fabriquées spécialement pour l'enceinte{{sfn|Meunier|Monteil|2022|gr=AA|id=CHA|p=61}} et sont disposées côté extérieur sur trois rangées et une profondeur de deux et moins sur la face interne du mur{{sfn|Meunier|Monteil|Augry|2022|gr=G|p=29}}. Jusqu'à une dizaine d'assises de briques est située à la base. Un réemploi de briques aurait créé une fragilité du mur{{sfn|Meunier|Monteil|2022|gr=AA|id=CHA|p=61}}.
 
[[Fichier:Au pied du mur - Différents mortiers utilisés.jpg|vignette|Différents types de mortier utilisés durant le chantier, exposés durant l'exposition du Mans de 2022-2023.|alt=Vitrine présentant trois plaques de mortiers dont un de couleur jaune et l'autre de couleur rouge.]]
Le mortier de chaux utilisé, estimé à {{unité|60000|tonnes}}{{sfn|Meunier|Monteil|2022|gr=AA|id=CHA|p=64}}, est de deux types. Pour lier les éléments du noyau interne, il est réalisé avec de la chaux et du sable siliceux, qui lui donnent une couleur blanc à beige. Le mortier assurant les joints du parement est confectionné avec de la chaux, du [[tuileau]] et du sable ; il est de couleur rose clair à foncé : il possède des qualités hydrofuges et présente un aspect plus esthétique{{sfn|Meunier|Monteil|2022|gr=AA|id=CHA|p=62-63}}{{,}}{{sfn|Meunier|Monteil|Augry|2022|gr=G|p=29}}. Les briques et la teinte rose-rouge du mortier du parement ont valu à la ville le qualificatif de {{citation|ville rouge}}{{sfn|Guilleux|2000|gr=A|p=136}}. L'examen détaillé du mortier permet de déceler les étapes du chantier{{sfn|Coutelas|2022|gr=AD|p=74}}. La chaux est produite localement, peut-être à proximité immédiate du chantier, même si aucun four n'a été retrouvé, mais les spécialistes n'écartent pas une production hors de la ville{{sfn|Coutelas|Augry|2022|gr=AE|p=75}}.
 
Ligne 244 :
Les tours adoptent des formes diverses comme dans d'autres enceintes urbaines, en U, en cercles plus ou moins complets, et deux adoptent une forme hexagonale{{sfn|Chevet|Meunier|Monteil|2022|gr=B|p=189-190}}{{,}}{{sfn|Guilleux|2000|gr=A|p=156}}, la tour des Pans-de-Gorron et celle de Saint-Michel{{sfn|Meunier|Monteil|2022|gr=AH|id=CAR|p=82}}. La proximité de ces deux exemples avec des poternes disparues peut laisser croire à d'autres tours de ce type mais elles aussi détruites{{sfn|Meunier|Monteil|2022|gr=AH|id=CAR|p=82}}. 3 tours d'angle sont conservées{{sfn|Guilleux|2000|gr=A|p=181}}. Certaines tours possèdent un talon semi-circulaire et ont été réalisées selon un schéma similaire{{sfn|Guilleux|2000|gr=A|p=181-182}}. Les tours en saillie protègent l'enceinte des agresseurs et également maintiennent la courtine{{sfn|Guilleux|2000|gr=A|p=154}}.
 
[[Fichier:Oblicité tour madeleine.jpg|vignette|gauche|Vue de la tour Madeleine à partir de la gauche, elle apparaît très oblique.|alt=Vue d'une tour et d'un mur, la tour apparaît très oblique.]]
Les tours sont très obliques{{sfn|Guilleux|2000|gr=A|p=154}} afin de stabiliser la courtine{{sfn|Meunier|Monteil|2022|gr=AH|id=CAR|p=82}}. Le mur au niveau des fenêtres de la tour du Vivier est épais d'environ {{unité|0.90|m}}{{sfn|Guilleux|2000|gr=A|p=186}}. Les tours comprenaient un système permettant l'évacuation des eaux{{sfn|Guilleux|2000|gr=A|p=186}}.
 
Ligne 304 :
|-
| 2
| Tour
| Des vestiges existent du côté du square Robert-Triger. La destruction est peut-être contemporaine de celle de l'enceinte qui protégeait l'évêché{{sfn|Guilleux|2000|gr=A|p=91}}.
|
Ligne 389 :
| 12
| Tour des Ponts-Neufs
| La tour est détruite à la fin du {{s-|XV}}, à gauche de la tour du Gros-Pilier et à gauche du Pont-Neuf{{sfn|Guilleux|2000|gr=A|p=98-99}}
|
|
Ligne 410 :
| 14
| Tour
| Disparue{{sfn|Guilleux|2000|gr=A|p=100}}
|
|
Ligne 417 :
| 15
| Tour
| Disparue{{sfn|Guilleux|2000|gr=A|p=100}}
|
|
Ligne 424 :
| 16
| Tour
| La tour romaine est intégrée dans la tour médiévale appelée ''Tour Vineuse'' et détruite en [[1832]]. Des éléments romains sont apparus lors d'un effondrement en [[1976]]{{sfn|Guilleux|2000|gr=A|p=100}}
|
|
Ligne 431 :
| 17
| Tour
| Disparue comme toutes ses homologues de la face sud de l'enceinte{{sfn|Guilleux|2000|gr=A|p=100}}
|
|
Ligne 451 :
|-
| 19
| Tour du Petit Saint-Pierre
| La forme est irrégulière. La partie antique est conservée sur une hauteur de {{unité|7|m}} et surplombée actuellement par une terrasse{{sfn|Guilleux|2000|gr=A|p=68-70}}.
|
Ligne 458 :
|-
| F
| Petite poterne
| La poterne, appelée du Petit-Saint-Pierre au milieu du {{s-|XIII}}, possédait une double archivolte de briques. Elle est dessinée par Georges Bouet, mais qualifiée de {{citation|tentative de restitution}}{{sfn|Guilleux|2000|gr=A|p=216}}, elle est dans un état très dégradé au milieu des années 1970. Joseph Guilleux qualifie la restauration de [[1992]] de {{citation|malencontreuse}} avec un {{citation|résultat (...) catastrophique, aboutissant à un [[pastiche]]}}{{sfn|Guilleux|2000|gr=A|p=108-109}}.
|
Ligne 465 :
|-
| 20
| Tour d'Oigny
| La partie haute s'est effondrée et la partie antique est conservée sur {{unité|7.50|m}}. Le nom provient d'un hôtel du {{s-|XVIII}} disparu en 1919{{sfn|Guilleux|2000|gr=A|p=72-73}}.
 
Ligne 473 :
|-
| 21
| Tour des écoles
| Le nom provient des {{citation|Petites-Escoles de Saint-Benoît}}. L'édifice antique est recouvert sauf sur les côtés. La façade méridionale est conservée sur {{unité|9|m}}{{sfn|Guilleux|2000|gr=A|p=72-75}}.
|
Ligne 480 :
|-
| 22
| Tour du Vivier
| Le nom provient d'une fontaine. La tour est haute de plus de {{unité|14|m}} et a conservé trois ouvertures qui donnaient sur une pièce communiquant avec le chemin de ronde. Une autre pièce sans fenêtre est située en partie basse{{sfn|Guilleux|2000|gr=A|p=74-75}}. Cette salle basse serait profonde de {{unité|3.20|m}}{{sfn|Guilleux|2000|gr=A|p=186}}. La partie romaine, étudiée en 1959, mesurait {{unité|13.25|m}} soit un différentiel de plus de {{unité|5|m}} par rapport au chemin de ronde{{sfn|Guilleux|2000|gr=A|p=156}}.
|
Ligne 487 :
|-
| G
| Grande poterne
| La poterne est appelée de Saint-Hilaire en [[1245]] et est {{citation|la seule bien conservée}}. Elle est haute de {{unité|4.16|m}} et large de {{unité|2.60|m}}. L'arc en plein cintre a été transformé en arc brisé. Une rainure désormais bouchée témoigne de la présence d'une porte{{sfn|Guilleux|2000|gr=A|p=110}} ou d'un système de fermeture par des vantaux de bois{{sfn|Meunier|Monteil|2022|gr=AH|id=CAR|p=84}}. Le décor de l'arc mesure {{unité|0.86|m}} et comprend des briques posées à champ, tuiles canal, 3 rangs de briques à plat séparés après le premier par un rang de moellons{{sfn|Guilleux|2000|gr=A|p=216}}.
|
Ligne 494 :
|-
| 23
| Tour Saint-Hilaire
| Elle est conservée par des traces d'arrachement{{sfn|Guilleux|2000|gr=A|p=67}}. La tour devait protéger la Grande Poterne. Elle appartenait peut-être à un particulier dès le dernier tiers du {{s-|XIV}}{{sfn|Guilleux|2000|gr=A|p=76}}.
|
Ligne 501 :
|-
| 24
| Tour des Ardents
| La tour a été mutilée au {{s-|XVIII}} lors de l'édification d'un hôtel particulier. Seules une chambre basse et la base de la tour antique sont conservées{{sfn|Guilleux|2000|gr=A|p=77}}.
|
Ligne 508 :
|-
| 25
| Tour de Tucé
| Le nom provient d'un hôtel particulier du {{s-|XVI}}. la base mesure {{unité|1.75|m}} et la hauteur antique avec décor {{unité|7.80|m}}. Une chambre basse aveugle est présente{{sfn|Guilleux|2000|gr=A|p=78-79}}.
 
Ligne 516 :
|-
| 26
| Tour de l'Estang
| Une {{citation|portion sud de son pied}} est conservée sur {{unité|3.75|m}} de haut. La tour est représentée par Louis Moullin en 1854 et est détruite dans les trois années suivantes{{sfn|Guilleux|2000|gr=A|p=80-81}}.
|
Ligne 523 :
|-
| 27
| Tour du tunnel
| Des dégagements ont lieu dans les [[années 1990]]. Le côté sud qui la relie à la courtine est cassé sur plus de {{unité|5.70|m}}, le côté nord conserve {{unité|10|m}} de mur romain{{sfn|Guilleux|2000|gr=A|p=80}}. La tour s'est tassée sur elle-même du fait de l'humidité du sol{{sfn|Meunier|Monteil|2022|gr=AH|id=CAR|p=82}}.
|
Ligne 530 :
|-
| H
| Poterne du tunnel
| La poterne conserve des rainures et des trous liés à un système de fermeture{{sfn|Guilleux|2000|gr=A|p=158}}. Inutilisée comme poterne avant le milieu du {{s-|XIII}}, elle est redécouverte en [[1953]], elle est large d'environ {{unité|1.80|m}} et haute sous voûte de {{unité|3.55|m}} avec un passage profond de {{unité|4.20|m}}. Considérée comme une porte marine un temps, cette interprétation n'est plus de mise du fait du niveau de la Sarthe{{sfn|Guilleux|2000|gr=A|p=110}}.
|
Ligne 537 :
|-
| 28
| Tour Hueau
| La tour est détruite dans les années 1830, n'est conservée désormais qu'une hauteur d'environ {{unité|0.80|m}}. Deux dessins sont conservés, un d'Arcisse de Caumont et l'autre de Richard Charles Hussey{{sfn|Guilleux|2000|gr=A|p=80-83}}. Le rayon de la tour était de {{unité|3.50|m}} et une largeur de {{unité|7|m}}, pour une prise sur le mur d'environ {{unité|5|m}}{{sfn|Guilleux|2000|gr=A|p=183-184}}.
|
Ligne 544 :
|-
| 29
| Tour de la Madeleine
| Le nom provient d'une maison canoniale. La hauteur antique conservée est de {{unité|14|m}}. Trois fenêtres sont présentes dans une pièce au premier étage. Une autre fenêtre est percée dans le second étage{{sfn|Guilleux|2000|gr=A|p=83}}.
|
Ligne 551 :
|-
| 30
| Tour des Pans-de-Gorron
| La tour, d'{{citation|une très grande qualité de construction}}, est de forme hexagonale et conservée sur {{unité|10.50|m}} au niveau de la courtine{{sfn|Guilleux|2000|gr=A|p=84}}. le rayon de chaque arête de la tour mesure {{unité|3.75|m}}{{sfn|Guilleux|2000|gr=A|p=183}}.
|
Ligne 558 :
|-
| I
| Poterne de Gourdaine
| Elle a disparu après le {{s-|XVII}}, se situant sur le site occupé par la rue des Pans-de-Gorron. Des vestiges de cette poterne ont été retrouvés, briques de l'arc de la voûte et blocs du jambage{{sfn|Guilleux|2000|gr=A|p=112}}.
|
Ligne 565 :
|-
| 31
| Tour
|
|
Ligne 572 :
|-
| 32
| Tour de Gourdaine
| Disparue de nos jours{{sfn|Guilleux|2000|gr=A|p=67}}. Elle existe encore au {{s-|XVII}}, étant propriété de la ville puis du chapitre de la cathédrale, mais est détruite le siècle suivant{{sfn|Guilleux|2000|gr=A|p=84}}. La tour était peut-être liée à une autre tour de forme hexagonale en liaison avec une poterne et adoptait peut-être cette forme{{sfn|Meunier|Monteil|2022|gr=AH|id=CAR|p=82}}.
|
Ligne 579 :
|-
| 33
| Tour du cavalier
| Un appareillage médiéval existe{{sfn|Guilleux|2000|gr=A|p=67}}, du début du {{s-|XV}}, lorsqu'une nouvelle porte a été créée pour le château. La porte romaine a été soit enveloppée soit reconstruite{{sfn|Guilleux|2000|gr=A|p=88}}.
|
Ligne 637 :
|-
| 5
| V, motif peu présent et parfois inversé{{sfn|Guilleux|2000|gr=A|p=203}}
|[[Fichier:Motif V.jpg|vignette|Motif en forme de V|alt=Motif en forme de V fait à partir de pierres de coloris divers.]]
|-
Ligne 673 :
|-
| 14
| colonnes, motif rare mais présent en particulier sur la tour d'Oigny{{sfn|Guilleux|2000|gr=A|p=210}}
|
|-
Ligne 707 :
L'enceinte retrouve une fonction militaire dans les différentes périodes de troubles jusqu'au {{s-|XVI}} : raids bretons, [[Raids vikings en France|vikings]], conflits médiévaux, [[guerre de Cent Ans]], [[Guerres de Religion (France)|guerre de Religion]]{{sfn|Augry|Meunier|2022|gr=E|p=50}}{{,}}{{sfn|Meunier|2022|gr=K|id=HM1|p=120}}.
 
Le rôle de l'enceinte se transforme au cours de la période médiévale. Au Haut Moyen Âge l'enceinte tient un rôle défensif et symbolique{{sfn|Meunier|2022|gr=L|id=HM2|p=133}}.
Les portes symbolisent la ville et la distinguent des faubourgs{{sfn|Meunier|2022|gr=L|id=HM2|p=130}}. À la fin du Moyen Âge, cette fonction défensive persiste mais l'enceinte définit en outre le {{citation|cadre territorial et juridique}} de la ville{{sfn|Augry|Meunier|2022|gr=N|id=TUM|p=148}}.
 
Ligne 727 :
Le palais des comtes du Maine est installé pour sa part sur l'{{citation|emplacement probable}} du {{latin|forum}}. La collégiale Saint-Pierre-de-la-Cour est fondée à proximité de la porte Saint-Martin{{sfn|Augry|Meunier|2022|gr=N|id=TUM|p=140}}.
 
[[Fichier:Enceinte romaine du mans - Jardin Pierre-de-Ronsard.jpg|vignette|gauche|alt=Jardin fleuri avec monument à droite et mur à l'arrière-plan|Vue générale du Jardin Pierre-de-Ronsard.]]
 
L'enceinte romaine sert alors de {{citation|cadre au développement de la vie urbaine et (...) symbole de la ville en tant que lieu de pouvoir}}{{sfn|Meunier|Monteil|Augry|2022|gr=G|p=35}}.
Ligne 738 :
L'enceinte romaine devient le lieu de pouvoir de l'époque médiévale, tant religieux que politique, peut-être du fait de la volonté des nouvelles autorités de s'inscrire dans la lignée de l'Empire romain{{sfn|Augry|Meunier|2022|gr=E|p=51}}{{,}}{{sfn|Meunier|2022|gr=K|id=HM1|p=120}}.
 
L'enceinte n'est pas modifiée aux {{s-|XII}}-{{s-|XIII}}{{sfn|Augry|Meunier|2022|gr=N|id=TUM|p=144}}. L'utilité de l'enceinte se confirme durant le [[Moyen Âge]], où elle connut des destructions partielles et de nombreuses restaurations mais mal datées{{sfn|Augry|Meunier|2022|gr=E|p=48}}.
 
La ville est assiégée en [[1100]] puis [[1189]]{{sfn|Augry|Meunier|2022|gr=N|id=TUM|p=142-143}}. [[Philippe Auguste]] autorise la destruction d'une portion de l'enceinte en [[1217]] afin de reconstruire le chevet de la cathédrale en [[art gothique|style gothique]]. L'enceinte dans le secteur de la cathédrale intègre le complexe ecclésiastique dans le premier quart du {{s-|XV}}{{sfn|Augry|Meunier|2022|gr=N|id=TUM|p=140}}.
Ligne 762 :
Des éléments de l'enceinte sont encore possédés par des institutions religieuses, dont la porte Saint-Martin qui est surmontée au {{s-|XVIII}} d'{{citation|une luxueuse demeure}}. Les tours de l'enceinte côté Sarthe appartiennent alors souvent à des hôtels particuliers privés{{sfn|Meunier|2022|gr=O|id=EA|p=159-160}}.
 
L'enceinte est remaniée et renforcée pendant les [[guerres de Religion (France)|guerres de Religion]], afin de les adapter à l'artillerie. Cet usage militaire est perdu après les [[Fronde (histoire)|Fronde]]s du {{s-|XVII}}, [[Richelieu]] et [[Louis XIII]] développant les défenses aux frontières du royaume mais faisant détruire les enceintes intérieures afin de limiter les velléités de révoltes{{sfn|Meunier|2022|gr=O|id=EA|p=158}}. La tour de Guillaume le Conquérant, bâtie en 1063, devenue [[Château du Mans|château de la ville]], est détruite en 1617{{sfn|Augry|Meunier|2022|gr=N|id=TUM|p=142}}{{,}}{{sfn|Augry|Meunier|2022|gr=E|p=50}}, tout comme des éléments des l'enceinte romaine, les matériaux étant réutilisés et la place libérée (actuelle ''place du cardinal Grente''){{sfn|Meunier|2022|gr=O|id=EA|p=158}}. Une tour est détruite en 1633{{sfn|Meunier|2022|gr=O|id=EA|p=160}}.
 
[[Fichier:PLAN DU MANS 1769.jpg|vignette|alt=Plan d'une ville avec une rivière et des éléments en rouge|Plan de la ville du Mans en 1769.]]
Ligne 790 :
La documentation sur l'enceinte se multiplie après le {{s-|XIV}}{{sfn|Meunier|2022|gr=K|id=HM1|p=120}}. L'intérêt pour l'Antiquité se manifeste en France au {{s-|XVI}}{{sfn|Meunier|Monteil|2022|gr=P|p=162}}. Le mouvement atteint la ville vers 1540 selon [[François Grudé]]{{sfn|Meunier|Monteil|2022|gr=P|p=162}}. Le premier véritable historien qui étudie l'édifice en le décrivant et le datant de l'empire romain est Louis Maulny ([[Circa]] 1681-1765), conseiller au [[Présidial]] de son état{{sfn|Meunier|Monteil|2022|gr=P|p=162-163}}.
 
Les premiers travaux significatifs de la part d'érudits locaux sont datés de la seconde moitié du {{s-|XVIII}}{{sfn|Augry|Meunier|Monteil|2022|gr=C|p=16}}. [[Pierre Renouard]] (1744-1825) étudie les vestiges d'Allonnes et l'enceinte, il opère de {{citation|véritables observations archéologiques}}{{sfn|Meunier|Monteil|2022|gr=P|p=163}}. De la même période et surtout du {{s-|XIX}} date une vague de représentations de la ville par les peintres, mais l'enceinte est alors très peu visible{{sfn|Bertrand|Hirardot|2022|id=SA|gr=R|p=167}}.
L'enceinte est utilisée lors des constructions, en appui pour les courtines et les tours sont utilisées, pourvues de toitures en ardoise. L'enceinte est masquée par un quartier artisanal de tanneurs et et de meunerie, et les abords de la muraille sont insalubres{{sfn|Bertrand|Hirardot|2022|gr=Q|p=166}}.
 
[[Fichier:Georges Crinier l'enceinte gallo-romaine avant la construction du tunnel 1869.jpg|vignette|alt=Tableau figurant des tours, un fragment de mur ruiné et un escalier comportant deux personnages|''L'enceinte gallo-romaine avant la construction du tunnel'', Georges Crinier, 1869, musée du Mans.]]
 
L'enceinte romaine a été beaucoup étudiée par les sociétés savantes et historiens au XIXe siècle{{sfn|Bertrand|2022|id=ERU|gr=U|p=180}}.
Ligne 808 :
[[Fichier:Au pied du mur - Gros blocs et petits appareils pres de la Grande Poterne G BOUET.jpg|vignette|alt=Gravure figurant un mur avec sa base en pierres de taille et le mur en pierres et briques|''Gros blocs et petits appareils près de la Grande Poterne'', Georges Bouet.]]
Des travaux ont lieu à partir de la seconde moitié du {{s-|XIX}} afin de décrire et étudier l'édifice, ainsi [[Georges Bouet]], [[Robert Triger]] ou [[Adrien Blanchet]]{{sfn|Augry|Meunier|Monteil|2022|gr=C|p=16}}. Le dernier étudie les enceintes en étudiant en parallèle la [[numismatique]], l'[[épigraphie]] et date les enceintes du dernier quart du {{s-|III}}{{sfn|Meunier|Monteil|2022|gr=Z|id=DAT|p=47}}. Les auteurs du {{s-|XIX}} datent l'enceinte du {{s-|III}} au {{s-|VI}} mais surtout des {{s-|III}}-début {{s-|IV}}{{sfn|Meunier|Monteil|2022|gr=Z|id=DAT|p=47}}. Georges Bouet réalise plus de trente dessins destiné à une publication destinée à l'enceinte sous la plume de [[Robert Charles]] en [[1881]]{{sfn|Bertrand|Hirardot|2022|id=SA|gr=R|p=169}}. Robert Charles est très prudent pour la datation de l'enceinte et place sa construction entre la seconde moitié du {{s-|III}} et la mort de l'empereur [[Julien (empereur romain)|Julien]] en 363{{sfn|Guilleux|2000|gr=A|p=247}}. L'enceinte est décrite et son histoire étudiée à partir des [[années 1850]] dans le cadre des sociétés et revues savantes{{sfn|Bertrand|2022|id=ERU|gr=U|p=181}}.
 
Les éboulements de sections de l'enceinte entraînent des affaires judiciaires entre habitants et municipalité afin d'obtenir des {{citation|travaux de mise en sécurité}}{{sfn|Bertrand|Hirardot|2022|gr=Q|p=166}}. Une affaire a lieu après l'éboulement en [[1887]] rue de la Porte Sainte-Anne d'une section à la suite de pluies, un autre procès a lieu en [[1893]] ; ces démêlés sont des défaites judiciaires pour la ville qui est considérée comme propriétaire par la voie judiciaire{{sfn|Bertrand|2022|id=ET|gr=T|p=177-178}}.
 
Ligne 830 :
 
===== Amplification de la recherche et politique volontariste =====
[[Fichier:Plaque travaux tour de tucé.jpg|vignette|alt=Plaque commémorative fixée sur un mur.|Plaque commémorative de la signature de la convention, partie basse de la courtine de la tour de Tucé.]]
Lors d'un colloque en [[1980]] un bilan est fait{{sfn|Augry|Meunier|Monteil|2022|gr=C|p=16-17}} et un message d'alerte lancé{{sfn|Bertrand|2022|gr=F|id=B1|p=57}}, dans la revue [[Archéologia]], en [[août 1980|août]]{{sfn|Bertrand|2022|id=GUI|gr=V|p=186}}, l'enceinte y est qualifiée de {{citation|trésor du patrimoine national en danger}}{{sfn|Bertrand|2022|gr=F|id=B1|p=58-59}}. Une convention est signée en [[1980]]{{sfn|Bertrand|2022|id=ET|gr=T|p=179}} ou [[1981]] entre la ville et l'État afin d'amplifier les recherches sur l'édifice{{sfn|Guilleux|2000|gr=A|p=9}}, sa restauration{{sfn|Augry|Meunier|Monteil|2022|gr=C|p=17}} et sa valorisation{{sfn|Bertrand|2022|gr=F|id=B1|p=59}}.
 
Ligne 837 :
[[Fichier:La nuit des Chimères 2015 - enceinte romaine du Mans.jpg|vignette|gauche|alt=Vue nocturne d'une muraille et d'édifices illuminés de motifs géométriques|L'enceinte illuminée lors de la Nuit des chimères 2015.]]
 
Depuis les années 1980, des études archéologiques comprenant des bénévoles{{sfn|Augry|Meunier|Monteil|2022|gr=C|p=17}} ont permis de la dégager {{Incise|notamment sur toute sa partie ouest}}, entièrement restaurée et mise en valeur. Elle devient, à l'occasion, un lieu de fêtes et d'illuminations. Une exposition a lieu en [[1989]]-[[1990]]{{sfn|Augry|Meunier|Monteil|2022|gr=C|p=17}}.
La façade occidentale est totalement restaurée au milieu des [[années 1990]]{{sfn|Bertrand|2022|gr=F|id=B1|p=59}}.
 
Ligne 847 :
[[Fichier:Vue cathedrale et place du jet d'eau.jpg|vignette|Vue générale de la Place du Jet d'eau avec la cathédrale en travaux, l'enceinte médiévale et les vestiges romains.|alt=Vue d'une place avec une cathédrale, une muraille, une fontaine et des édifices contemporains.]]
Les recherches des [[années 2010]] portent sur la façade orientale de la muraille, qui avait été moins étudiée que la façade bordant la Sarthe{{sfn|Augry|Meunier|Monteil|2022|gr=C|p=18}}. Le secteur entre le tunnel Wilbur-Wright et le Jet d'eau est mis en valeur, et un projet de jardin archéologique au pied de la cathédrale est en cours en 2022{{sfn|Bertrand|2022|gr=F|id=B1|p=60}}. La tour Saint-Michel et des tronçons de l'enceinte sont redécouverts{{sfn|Bertrand|2022|id=ERU|gr=U|p=183}}.
En 2018, trois tours sont dégagées avec un pan de mur aux abords immédiats de la cathédrale lors de fouilles en prévision d'aménagement de jardins<ref>{{Article|langue=français|auteur1=Aliénor Vinçotte|titre=Des fortifications romaines découvertes au pied de la cathédrale du Mans|périodique=[[Le Figaro]]|date=29/05/2018|lire en ligne=http://www.lefigaro.fr/culture/2018/05/29/03004-20180529ARTFIG00298-des-fortifications-romaines-decouvertes-au-pied-de-la-cathedrale-du-mans.php|pages=}}</ref>.
 
=== Mise en valeur ===
Ligne 943 :
===== Ouvrages généraux =====
* {{Ouvrage|auteur1= Julie Bouillet |auteur2= Stéphane Augry |auteur3= Estelle Bertrand |auteur4= Hugo Meunier |directeur4= oui |titre= Au pied du mur. L'enceinte romaine du Mans |lieu=Gent|éditeur=Snoek|année=2022|pages totales=199|isbn=978-94-616-172-93|plume=oui}}.
* {{Ouvrage|auteur1=[[Joseph Guilleux|lien auteur1=Joseph Guilleux]]|titre=L'Enceinte romaine du Mans|lieu=Saint Jean d'Angély|éditeur=Jean-Michel Bordessoules|année=2000|pages totales=268|isbn=2-913471-15-3|plume=oui}}.
* {{Article|auteur1=Pierre Chevet|auteur2=Hugo Meunier|auteur3=Martial Monteil|titre=Le Mans/Vindinum, chef-lieu de la cité des Aulerques Cénomans|périodique=Revue archéologique de l'ouest|numéro=11|date=2022|pages=167-199|issn=1775-3732|plume=oui}}.
 
Ligne 994 :
 
==== Résumés d'opérations ====
* {{Lien web|auteur1= [[Joseph Guilleux |lien auteur1= Joseph Guilleux]] |titre= Le Mans – Rue des Fossés Saint-Pierre. Sondage (1993) |url= https://journals.openedition.org/adlfi/38263 |site= Archéologie de la France – Informations |année= 2020 |issn= 2114-0502 |consulté le= 2 mars 2023}}.
* {{Lien web|auteur1= [[Joseph Guilleux |lien auteur1= Joseph Guilleux]] |titre= Le Mans – Place du Général-Grente. Sauvetage urgent (1992) |url= https://journals.openedition.org/adlfi/41887 |site= Archéologie de la France – Informations |année= 2020 |issn= 2114-0502 |consulté le= 2 mars 2023}}.
* {{Lien web|auteur1= Hugo Meunier |auteur2= Martial Monteil |titre= L’enceinte romaine du Mans : bilan des connaissances. Projet collectif de recherche (2020) |url= https://journals.openedition.org/adlfi/133606 |site= Archéologie de la France – Informations |année= 2023 |issn= 2114-0502 |consulté le= 2 mars 2023}}.
* {{Lien web|auteur1= Nicolas Prouteau |titre= Le Mans – Tour du Tunnel. Sondage (2009) |url= https://journals.openedition.org/adlfi/36389 |site= Archéologie de la France – Informations |année= 2020 |issn= 2114-0502 |consulté le= 2 mars 2023}}.
Ligne 1 005 :
* [http://vindunum.free.fr/ Vindunum : un exposé au lycée, devenu site d'histoire]
* [http://www.campingcar-bricoloisirs.net/lemans.html Le vieux Mans : schémas, belles images]
* [http://cite-plantagenet.org/echotier/1980/03/1980-annee-du-patrimoine/ Une action sera-t-elle entreprise pour sauver l'enceinte gallo-romaine ?] [[Joseph Guilleux]]
* <small>[vidéo]</small> [https://www.youtube.com/watch?v=zV6WwTU7ES8 ''Fouilles aux abords de la Cathédrale du Mans''], [[Institut national de recherches archéologiques préventives|INRAP]], {{date-|17 janv. 2018}}, sur youtube.fr.
 
{{Palette|Architecture militaire romaine|Patrimoine du Mans}}