« Chatouillement (torture) » : différence entre les versions
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[[Fichier:Adolphe Willette - Pierrot tickles Columbine to death.jpg|thumb|''Pierrot assassin de sa femme'', gravure d'[[Adolphe Léon Willette|Adolphe Willette]], ''La revue illustrée'', 1888<ref>[http://livrenblog.blogspot.fr/2010/10/paul-margueritte-pierrot-assassin-de-sa.html ''Pierrot assassin de sa femme''.]</ref>.]]
Le '''chatouillement''' est une [[torture]] hypothétique qui consiste à [[Chatouillement|chatouiller]] les suppliciés jusqu'à leur mort.
Tout au long du dix-neuvième siècle, différents auteurs, médecins, historiens, écrivains, entretiennent l'idée qu'un '''chatouillement''' prolongé, et poussé jusqu'à un stade extrême peut constituer une réelle torture, voire provoquer la mort. Ils appuient leurs affirmations sur des exemples tirés de l'histoire ou des anecdotes : certains puisent dans les anciens traités de criminalistes qui mentionnent l'emblématique torture de la chèvre, rendue populaire au cinéma dans le fameux film ''[[François Ier (film)|François {{Ier}}]]'' ; d'autres rappellent une célèbre affaire criminelle impliquant une sorte de Barbe-Bleue faisant périr ses épouses successives en les chatouillant ; l'histoire fournit d'autres exemples d'emploi de ce genre de supplice, comme la [[Guerre des Cévennes]] ou la [[Guerre de Trente Ans]], le système judiciaire des [[Huttérisme|Frères Moraves]], les cruautés commises par le prince [[Vlad III l'Empaleur|Dracula]], les tortures pratiquées dans la [[Rome antique]], dans la [[Chine impériale]] ou encore au [[Féodalité au Japon|Japon]]. Cependant, certains de ces récits colportés au cours du temps s'avèrent invérifiables, et la médecine finit par écarter au début du vingtième siècle le « danger mortel » que ferait courir un chatouillement ininterrompu, ce qui n'empêche pas quelques auteurs du {{s mini-|XX}} et du {{s mini-|XXI}} siècles de continuer de reprendre ces éléments. Quant à la « torture par les chèvres », quoique plusieurs fois mentionnée dans les traités de procédure criminelle des {{s2-|XVI|XVII}}, et dans plusieurs autres écrits de la même époque, elle ne paraît pas vraiment constituer une « torture par le chatouillement ».▼
▲Tout au long du dix-neuvième siècle, différents auteurs, médecins, historiens, écrivains
== Affaires criminelles ==
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Tout au long du dix-neuvième siècle, différents auteurs évoquent un fameux criminel qui aurait défrayé la chronique en assassinant ses femmes successives, pour leur dérober leur héritage, en les faisant périr par des séances ininterrompues de chatouillement. Le premier à l'évoquer est le docteur Auguste Bonnet, professeur de pathologie interne à l’École de médecine de Bordeaux. Dans un article publié en 1839<ref>{{Article |auteur1=Auguste Bonnet |titre=Mémoires inédits et observations pratiques. Considération médico-légales sur la monomanie homicide |périodique=Journal de médecine-pratique ou Recueil des travaux de la Société royale de médecine de Bordeaux |date=1839, tome 9 |lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9793744h/f75 |pages=p. 63 }}</ref>, il laisse entendre, d'ailleurs, que le criminel aurait été jugé malade et pénalement irresponsable : « Un mari se procure un triple veuvage, et cela en garrottant ses victimes et en les chatouillant ensuite, folie !... ». Il se peut que le médecin évoque l'affaire d'un certain Reboul, jugé au tribunal de [[Brignoles]], dans le Var, en novembre 1838. Marié en secondes noces, Reboul annonce à sa femme « qu’il connaissait un moyen de se défaire d’une personne sans se compromettre. Bientôt cette femme eut à subir, de la part de son mari, le plus étrange comme le plus cruel traitement. L’entourant d’un de ses bras, il la chatouillait de l’autre, à la plante des pieds, aux genoux, aux hanches, puis l’étreignant violemment, il lui tournait les pieds et la tête, de manière à exciter une congestion cérébrale<ref>{{Article |auteur1= |titre=Nouvelles diverses |périodique=Le journal du Cher |date=20 novembre 1838 |lire en ligne=https://www.retronews.fr/journal/journal-du-cher/20-novembre-1838/1133/3470807/3 |pages=3 }}</ref>. » Finalement, les voisins alertés interviennent, et font arrêter Reboul. Dans cette affaire, l'épouse n'a donc pas trouvé la mort. Mais évoquant de nouveau l'affaire en 1866, le même Bonnet écrit : « Nous avons eu, d’ailleurs, de nos jours, la preuve de ce fait : sous la Restauration, un mari se procura un triple veuvage en garrottant ses victimes et en les chatouillant ensuite<ref>{{Ouvrage|auteur1=Auguste Bonnet|titre=Rapport fait à la Société de médecine de Bordeaux le 29 octobre 1866|passage=p. 9|lieu=Bordeaux|éditeur=Imprimerie E. Crugy|date=1866|isbn=|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5489502h/f11}}</ref> », précisant que l'intervention du beau-frère permit de sauver la vie de sa quatrième épouse.
Entre ces deux dates, l{{'}}''Encyclopédie du {{s-|XIX}}'' évoque à son tour l'affaire dans son article, par le médecin Eugène Villemin, consacré au « rire » (tome 21, paru en 1846)<ref>{{Ouvrage|auteur1=Eugène Villemin|titre=« Rire », dans : Encyclopédie du dix-neuvième siècle, répertoire universelle des sciences, des lettres et des arts..., tome 21e|passage=p. 418-419|lieu=Paris|éditeur=Au bureau de l'Encyclopédie du XIXe siècle|date=1846|isbn=|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k37591s/f422}}</ref> : « Dans les années de ce règne, nos tribunaux ont été épouvantés par la féroce et criminelle ruse de cet homme, qui pour assassiner ses femmes légitimes sans laisser sur leur corps aucune trace de violence, les emmaillotait dans un drap et leur chatouillait la plante des pieds jusqu’à ce qu’elles fussent asphyxiées. »
=== Au vaudeville ===
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== Dans la littérature médicale jusqu'au dix-neuvième siècle ==
Au cours de l’histoire, la médecine a étudié les effets du rire, bénéfiques ou néfastes, sur la santé. Le rire excessif était réputé entraîner, dans des cas rarissimes, de spectaculaires conséquences telles qu'une prompte guérison, ou à l'extrémité inverse, la mort. Quant à ce mode de production mécanique du rire qu’est le chatouillement, il est si incommodant qu’il pouvait, supposait-on, représenter une sorte de torture, dans les situations les plus extrêmes, capable également d'amener la mort. Malgré un examen poussé de la physiologie et du système nerveux, le phénomène du rire demeure, dans son mécanisme, enveloppé de mystère, et encore plus celui du chatouillement. Les différents auteurs, entre le {{s-|XVI}} et le {{s-|XIX}}, en sont donc réduits à convoquer un certain nombre d’anecdotes, ou de faits historiques, pour illustrer les différents cas de figure. Mais il semble que, concernant la torture par le chatouillement, le sujet prenne de l’ampleur essentiellement au {{s-|XIX}}, où l’on se plaît à rappeler avec insistance certains épisodes marquants de l’histoire tels que la
=== « Vrai rire » et « faux rire » ===
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=== Torture et supplice par le chatouillement ===
Il semble que le médecin suisse [[Albrecht von Haller]] soit l'un des premiers à évoquer un cas de torture, au sens strict du terme, par le chatouillement. Selon le médecin [[Eugène Bouchut]] : « On peut provoquer [le rire] par le chatouillement des côtes ou de la plante des pieds, et ce peut être un moyen de torture, car Haller<ref group="Note">Peut-être dans son traité ''De partibus corporis humani sensilibus et irritabilibus'', 1752, qui étudie l'irritabilité et la sensibilité des nerfs ? La source reste encore à vérifier.</ref> raconte que les émissaires de Louis XIV usaient de ce procédé pour convertir les hérétiques des Cévennes. C’est le ''rire réflexe''<ref>{{Ouvrage|auteur1=Eugène Bouchut|titre=Traité de diagnostic et de sémiologie|passage=p. 447, chapitre IV, « Signes fournis au diagnostic par le rire et les pleurs »|lieu=Paris|éditeur=J.-B. Baillières et fils|date=1883|isbn=|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6156116w/f462}}</ref>. » Son emploi durant la
Un cas de supplice, cette fois, est attribué aux [[Frères_moraves|Frères Moraves]] qui, paraît-il, pour des raisons religieuses ne voulaient pas faire couler le sang et avaient imaginé de faire périr les condamnés à mort par le moyen du chatouillement. Tissot<ref group="Note">''op. cit.'', à propos des convulsions mortelles provoquées par le rire : « Ces exemples rappellent un genre de mort imaginé par les frères de Moravie, secte d’Anabapstistes, qui pour ne pas répandre le sang, chatouilloient le coupable jusques à la mort (en note, il renvoie vers St. Foix, ''essays sur Paris'', t. 5 p. 54). »</ref>, Denis-Prudent Roy<ref group="Note">''op. cit.'', après avoir évoqué la
Il sera question plus en détail ci-dessous de ces deux périodes historiques.
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En 1905, le médecin [[Charles Féré]] fait le point sur la question dans sa ''Note sur le chatouillement.'' Il balaie laconiquement le cas de mise à mort rapporté par [[Amédée Dechambre|Dechambre]], trente ans plus tôt : « On a admis depuis que ce danger n’est qu’une légende. » Il rapporte différents cas de pathologies suscitées par des chatouillements comme l'épilepsie, des troubles neurasthéniques ou cardiaques, la fatigue ou l'angoisse, mais signale l'opinion d'{{Lien|trad=Arthur_Mitchell_(physician)|fr=Arthur Mitchell (médecin)|texte=Arthur Mitchell}} qui exclut toute « irritation mécanique » causée par le rire, n'acceptant qu'une « irritation psychique »<ref>{{Article |auteur1=Charles Ferré |titre=Note sur le chatouillement |périodique=Comptes-rendus hebdomadaires des séances et mémoires de la Société de biologie, |date=1905, tome 1er |lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6490646q/f604.item |pages=p. 596-599 }}</ref>.
== La
Comme il en est question ci-dessus, les médecins du dix-neuvième siècle rapportent inlassablement des cas de torture par le chatouillement survenus au cours de deux épisodes historiques marquants : la
=== Les Frères Moraves ===
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{{Citation bloc|S’il arrivoit un homicide parmi les frères, on punissoit de mort le meurtrier ; mais le genre de son supplice étoit très-singulier, & imaginé bizarement, pour ne pas répandre le sang humain ; car on chatoüilloit le criminel jusqu’à ce qu’il en mourût<ref group="Note">L'auteur du présent article n'a pas encore consulté l'ouvrage du père Catrou, mais l'on peut s'attendre à ce que le passage concerné soit rédigé à peu près dans les mêmes termes que cette recension du ''Journal des Savants.''</ref>.}}
On n'est guère mieux informé quant au mode d'administration de ce « supplice » que chez Saint-Foix, lequel reprend quasiment mot pour mot le propos de Catrou. Ce dernier situe le théâtre de son action un siècle auparavant, en 1630. Selon lui, c'est à cette époque que les Frères de Moravie<ref group="Note">On ne doit pas les confondre avec ceux que l'on nomme aujourd'hui les [[Frères moraves|Frères Moraves]] ou Frères Tchèques, qui sont les héritiers du hussisme.</ref>, réunissant [[huttérisme|
=== Les Trembleurs des Cévennes ===
[[Fichier:Le fanatisme renouvelé (cropped).jpg|vignette|redresse|''Le fanatisme renouvellé''
Quant au recours au chatouillement par les [[Dragon (militaire)|Dragons]] de [[Louis XIV]] pour contraindre les « [[Les Petits Prophètes|Trembleurs »]] des Cévennes à la conversion, seul se serait fait l'écho [[Albrecht von Haller]] au
Mais il faut rappeler d'où vient l'appellation, plutôt péjorative, de « trembleurs ». La [[Édit de Fontainebleau (1685)|révocation de l’Édit de Nantes]] en 1685 suivie d'une campagne de conversion forcée des protestants, accompagnée de persécutions, précipite des communautés entières dans la clandestinité, et favorise la naissance d'un mouvement d'exaltation et d'inspiration « prophétique », notamment chez les enfants et les jeunes adultes. Les « inspirés » ou « [[Les Petits Prophètes|prophètes »]] sont au cœur de l'[[Guerre des Cévennes|insurrection cévenole]] des années 1702-1704<ref>{{Article |auteur1=Charles Bost |titre=Les « Prophètes des Cévennes » au XVIIIe siècle |périodique=Revue d'histoire et de philosophie religieuses |date=5e année n°5, Septembre-octobre 1925 |lire en ligne=www.persee.fr/doc/rhpr_0035-2403_1925_num_5_5_2547 |pages=p. 401-430 }}</ref>. On peut lire en 1784 dans la ''Vie du [[Claude Louis Hector de Villars|maréchal duc de Villars]]''<ref>{{Ouvrage|auteur1=|titre=Vie du maréchal duc de Villars... écrite par lui-même, et donné au public par M. Anquetil, tome 1er|passage=p. 324-325|lieu=Paris|éditeur=Chez Moutard|date=1784|isbn=|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=IJsPAAAAQAAJ&dq=Vie%20du%20duc%20de%20Villars&hl=fr&pg=PA324#v=onepage&q=lunel&f=false}}</ref>{{,}}<ref group="Note">L'édition n'est pas entièrement fiable, et il faut attendre la publication en 1884-1904 du manuscrit original, en 6 volumes, par le marquis de Vogüé, sous le titre des ''Mémoires du maréchal de Villars'' pour accéder au texte authentique. Cependant cet extrait de l'édition de 1784, et la transcription de la lettre qu'il contient, rendent compte des idées qui circulaient alors sur le compte des "trembleurs".</ref>, lequel fut dépêché par le roi en 1704 pour venir à bout de la révolte, une description des convulsions de ces « prophètes » dans leurs moments de transe<ref group="Note">Année 1704. ''Exemples singuliers de fanatisme.'' p. 324-325 « Le Subdélégué de Lunel entrant un jour [dans les prisons] brusquement, trouva tous les Camisards prisonniers à genoux, dans le plus grand silence, autour d’un de leurs Prophètes, qui, couché à terre, trembloit & faisoit des contorsions effroyables. [Il cite la lettre du Subdélégué à M. de Chamillard, du 25 septembre] : « J’ai vu, dans ce genre, des choses que je n’aurois jamais crues, si elles ne s’étoient passées sous mes yeux ; une ville entière, dont toute les femmes & les filles, sans exception, paroissoient possédées du diable. Elles trembloient & prophétisoient publiquement dans les rues. J’en fis arrêter vingt des plus méchantes, dont une eut la hardiesse de trembler & prophétiser pendant une heure devant moi. Je la fis pendre pour l’exemple, & renfermer les autres dans les hôpitaux »</ref>. Cette description ne passe pas inaperçue au cours de l'année 1784, alors que Paris est en pleine ébullition : le « [[magnétisme animal]] » défendu par le médecin allemand [[Franz-Anton Mesmer|Mesmer]] est au centre des débats. Les deux commissaires nommés par le roi pour statuer sur le mesmérisme rendent alors leur rapport dans lequel les effets obtenus par Mesmer - les « crises », les états de « transe », les « convulsions » censés procurer des guérisons - sont mis sur le compte de l'imagination. Ils y rappellent l'exemple des Trembleurs des Cévennes, citant à l'appui l'extrait en question des mémoires du duc de Villars fraîchement publiées<ref>{{Ouvrage|auteur1=|titre=Rapport des commissaires chargés par le roi de l'examen du magnétisme animal|passage=p. 64|lieu=Paris|éditeur=Chez Moutard|date=1784|isbn=|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=N59kAAAAcAAJ&dq=%22baville%20fut%20comme%20le%20mien%22%20magn%C3%A9tisme&hl=fr&pg=PA64#v=onepage&q=%22baville%20fut%20comme%20le%20mien%22%20magn%C3%A9tisme&f=false}}</ref>.
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Or, il existe une relation directe entre le mesmérisme et Haller : Mesmer, qui compterait d'ailleurs parmi ses élèves, a précisément fondé sa « magnétophysiologie à partir de la théorie défendue par Haller sur l'irritabilité des nerfs<ref>{{Ouvrage|auteur1=Didier Michaux|directeur1=Didier Michaux|auteur2=Hugues Lecoursennois|titre=Douleur et hypnose|passage=Non paginé. Sous-partie 3. Douleur et magnétophysiologie mesmérienne|lieu=Paris|éditeur=Imago|date=2005|isbn=|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=pEbdDQAAQBAJ&lpg=PT72&dq=mesmer%20haller&hl=fr&pg=PT72#v=onepage&q=mesmer%20haller&f=false|titre chapitre=Douleur et magnétisme animal, le « feu invisible » de F.-A. Mesmer}}</ref>, dont il est question justement dans l'ouvrage supposé citer en exemple la torture du chatouillement appliquée aux Trembleurs des Cévennes<ref group="Note">Et d'ailleurs, cette même année 1784 paraît une ''Lettre sur le magnétisme animal'' par l'avocat Galart de Montjoie, adressée à Bailly, l'un des commissaires du roi, où il prend la défense de Mesmer. Au titre figure en bonne place une longue épigraphe de Haller.</ref>. De telles coïncidences nécessiteraient d'être élucidées<ref group="Note">On pourrait se demander, par exemple, si au fil du temps, à quelques décennies de distance, les convulsions, bien réelles, observées chez les "trembleurs" dans leurs moments de transe prophétique, ne seraient pas devenues des convulsions provoquées par une énigmatique - et peut-être imaginaire - torture du chatouillement (hypothèse de l'auteur de cette notice).</ref>.
Il faut noter qu'[[Antoine Court]], auteur d'une ''Histoire des troubles des Cévennes ou de la Guerre des Camisards'' en 1760, ouvrage riche en détails, ne dit pas un mot de ce genre de supplice, alors qu'il signale les nombreux autres supplices qu'ont eu à subir les révoltés, tels que la roue et la pendaison<ref group="Note">Dans un article paru en 1961 dans le magazine grand public ''[[Popular Science|Popular science]]'', le journaliste George J. Barmann fait encore mention de la
=== Les aventures du Simplicissime pendant la
[[Fichier:Der Abentheurliche Simplicissimus Teutsch.jpg|vignette|redresse|Frontispice des ''[[Les Aventures de Simplicius Simplicissimus|Aventures de Simplicius Simplicissimus]]'' (1669) où l'auteur est représenté en phénix.]]
En 1669 paraît anonymement en Allemagne le roman ''[[Les Aventures de Simplicius Simplicissimus|Der Abenteuerliche Simplicissimus Teutsch]]'', aujourd'hui attribué à [[Hans Jakob Christoffel von Grimmelshausen]] (1622-1676). Sous une forme pseudo-autobiographique, le héros retrace ses aventures pendant la [[
Aucune version française du récit ne voit le jour avant 1951<ref group="Note">Consulter les renseignements bibliographiques sur la page ''[[Les Aventures de Simplicius Simplicissimus]]''.</ref>, mais dans la thèse en Lettres de Ferdinand Antoine en 1882, on peut lire la traduction de ce passage<ref>{{Ouvrage|auteur1=Ferdinand Antoine|titre=Étude sur le Simplicissimus de Grimmelshausen|lieu=Paris|éditeur=C. Klincksieck|date=1882|pages totales=p. 122|isbn=|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65565590/f128.image}}</ref> :
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Die Beschreibung deß Lebens eines seltzamen Vaganten genant Melchior Sternfels von Fuchshaim...|passage=p. 30|lieu=Monpelgart [i. e. Nürnberg]|éditeur=Gedruckt bei Johann Fillion|date=1669|isbn=|lire en ligne=http://www.deutschestextarchiv.de/book/view/grimmelshausen_simplicissimus_1669?p=36}}</ref>.}}
Abstraction faite de l'horreur absolue du contexte où le petit garçon ne semble pas réaliser que ses parents, sa famille, et tous les habitants de son village sont en train de périr sous ses yeux dans les plus atroces tourments, le récit atteste l'existence d'un chatouillement par les chèvres pratiqué par la soldatesque au cours de la
== Dans l'histoire de la torture pénale ==
Il est assez difficile de séparer histoire et littérature lorsqu'on aborde ce sujet tant les deux disciplines sont entremêlées, et auxquelles il faut ajouter une nouvelle fois la médecine. Tout l'imaginaire moderne associant le chatouillement à la torture, et que l'on voit à l’œuvre de façon emblématique dans le célèbre film [[François Ier (film)|''François {{Ier}}'']], paraît s'être décanté tout au long du dix-neuvième siècle dans des écrits où l'historien, le médecin et l'homme de lettre se confondent. Dans la section consacrée à la littérature médicale, il n'était question principalement que du rire, comme phénomène physiologique, où la torture par le chatouillement figurait à titre d'illustration des cas les plus extrêmes, se limitant essentiellement à deux périodes de l'histoire concernant la
=== Selon Fodéré ===
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=== Dans une brasserie de Berlin ===
On lit dans ''La Petite presse'', en 1873, que dans une brasserie de [[Berlin]], un Polonais se vante de supporter vaillamment le supplice de la chèvre inventé par les Suédois pendant la guerre de Trente
=== Le patient de l'Hôpital de Hudson River ===
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== La torture du chatouillement : fable ou réalité ? ==
{{Synthèse inédite|Le paragraphe qui suit semble contenir}}
== Dans les arts et la littérature ==
{{style|Il serait fastidieux de faire la liste de toutes les scènes|date=juin 2023}} de torture par chatouillement rencontrées au cinéma, dans des émissions de télévision, dans les dessins animés, etc. Il en existe des dizaines répertoriées pas certains amateurs dans les forums de discussion. Les exemples qui suivent font partie des cas les plus marquants,
=== Dans les arts du spectacle ===
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La configuration de la scène n'est pas sans rappeler la lithographie d'[[Adolphe Léon Willette|Adolphe Willette]] pour illustrer ''Pierrot assassin de sa femme'' dans ''La Revue illustrée'', quatre ans plus tard.
Cette gravure fait partie des 184 images découpées et réemployées par [[Max Ernst]] en 1933 pour son roman-collage [[Une semaine de bonté]]<ref>{{article|auteur=François Albera|titre=Exposition au Musée d’Orsay. Une semaine de bonté de Max Ernst : « la robe déchirée du réel… »|périodique=1895|numéro=58|année=2009|url texte=http://journals.openedition.org/1895/3967}}.</ref>, dans la série du Lion de Belfort du premier cahier, où il dénonce, par des scènes de violence, meurtre, torture, etc., la montée du nazisme en Europe<ref>{{Lien web |titre=Max Ernst « Une semaine de bonté » - les collages originaux |url=https://www.musee-orsay.fr/fr/evenements/expositions/archives/presentation-detaillee/page/2/article/les-collages-de-max-ernst-20484.html?cHash=b8aad459c0 |site=https://www.musee-orsay.fr |date=2009 |consulté le=21 juin 2020}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=Anglais |titre=Max Ernst Volume I: Le Lion de Belfort (Volume I: The Lion of Belfort) from Une Semaine de bonté ou les sept éléments capitaux (A Week of Kindness or the Seven Deadly Elements) 1933–34, published 1934 |url=https://www.moma.org/collection/works/163934 |site=https://www.moma.org/ |date=2020 |consulté le=21 juin 2020}}</ref>. L'ouvrage est publié en 1934 en cinq cahiers<ref>{{Ouvrage|auteur1=Max Ernst|titre=Une semaine de bonté ou les Sept Éléments capitaux, roman. Premier cahier, dimanche. Élément, la boue. Exemple, le lion de Belfort.|passage=28|lieu=Paris|éditeur=J. Bucher|date=1934|isbn=|lire en ligne=}}</ref>.
==== Musées de figures de cire : The London Dungeon et Les martyrs de Paris ====
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