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'''Mandala''' (du {{lang-sa|मण्डल}} [[IAST]] : ''maṇḍala'' ; chinois : {{chinois|court=o|premier=t|t=曼荼羅|s=曼荼罗|p=màntúluó}} ; [[Japonais]] : {{japonais|曼陀羅|mandara}}, traductions phonétiques ; {{tibétain|t=དཀྱིལ་འཁོར|w=dkyil 'khor|thl=kilkor}} , ''dkyil'' signifiant le centre, l'essence et ''<nowiki/>'khor'' signifiant: la périphérie, la roue<ref>{{Lien web |titre=The tibetan & Himalyan library |url=https://www.thlib.org/reference/dictionaries/tibetan-dictionary/translate.php}}</ref>) est un terme [[sanskrit]] signifiant cercle, et par extension, sphère, environnement, communauté, utilisé dans l'[[hindouisme]], ainsi que le [[bouddhisme]] et le [[jaïnisme]]<ref>Le mot ''mandala'', dans l'hindouisme, a les sens suivants : "1) disque, cercle, sphère ; 2) toute figure géométrique apparentée au cercle ; 3) structure, forme d'organisation ; 4) dessin que l'on trace sur le sol ou sur un autre support à l'occasion de divers rites". Jean Herbert et Jean Varenne, ''Vocabulaire de l'hindouisme'', Dervy, 1985, p. 65.</ref>. Il est composé des termes sanskrit « ''manda'' », signifiant « ''essence'' », et « ''la'' » signifiant « ''contenant'' »{{Sfn|Dellios|2019|p=3}}. Les mandalas sont en premier lieu des aires rituelles utilisées pour évoquer des [[hindouisme|divinités hindoues]]. Le [[bouddhisme]] héritier de ces pratiques utilise également les mandalas pour ses rites et ses pratiques de méditation{{Sfn|Kuo|1998|p=228}}.
 
Dans le [[bouddhisme vajrayāna]], il existe différentes formes de mandalas, structure complexe peinte ou sculptée en [[ronde bosse|ronde-bosse]] utilisée pour la progression initiatique<ref name="GuimetToji" />, ou bien encore diagramme fait de sable coloré qui est utilisé principalement pour la méditation. Le diagramme est dans tous les cas rempli de symboles ; il peut être associé à une divinité. Certains mandalas, très élaborés et codifiés, en deviennent semi-figuratifs, semi-abstraits, tel le [[Gohonzon de Nichiren]]<ref>{{lien web|langue=fr|auteur1=Nichiren|titre=L’objet de vénération pour observer l’esprit, établi dans la cinquième période de cinq cents ans après la disparition de l’Ainsi-Venu|url=https://www.nichirenlibrary.org/fr/wnd-1/Content/39|site=nichirenlibrary.org|consulté le=2021-01-13}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=fr|auteur1=Nichiren|titre=La composition du Gohonzon|url=https://www.nichirenlibrary.org/fr/wnd-1/Content/101|site=nichirenlibrary.org|consulté le=2021-01-13}}</ref>.
 
== Histoire ==
Des proto-mandalas sont attestés pour leurs aspects politiques depuis le premier siècle avant notre ère. Le pouvoir du chef y était alors lié aux ancêtres et à l'esprit animiste{{Sfn|Dellios|2019|p=2}}.
 
Si des pratiquants du bouddhisme du peuple [[Yuezhi]] (de l'[[Empire kouchan]]) sont notés en Chine en -2, l'ère du bouddhisme de Chine commence probablement sous le règne de l'Empereurempereur [[Han Mingdi]] (règne, 58 — 75) étant le premier connu pour avoir eu un intérêt pour le bouddhisme, avec notamment la fondation du [[Temple du cheval blanc|temple du Cheval blanc]]. Au début de l'arrivée du bouddhisme en Chine, des traités d'exégèse et des manuels de rituels y sont écrits. Le manuel de confession lors de l'introduction du bouddhisme en Chine. leLe rituel de confession monastique ([[Patimokkha|pratimokṣa]]), ne correspondant pas forcément à de réelles confessions, mais à un exercice de détachement de la vacuité. Ces confessions parfois de péchés imaginaires lui permettent de comprendre la vraie nature de toute chose (dharma). Des manuels sont écrits par des moines chinois dont certains ont plus d'importance pratique dans les rituels que les [[sūtra]] et [[vinaya]]. Les laïcs effacent alors leur péchés en se confessant suivant un rite au milieu d'un ensemble de moines. Avec l'arrivée des maîtres tantriques au {{s|VII}} et {{S|VIII}}, la pratique rituelle change. Les manuels de rites et méthodes de méditation sont souvent de patronage impérial. Un nouveau badhisattva est alors créé, ayant sa place au sein du mandala. Il est présenté comme ayant été rédigé par [[Amoghavajra]] au {{S|VIII}}, il s'agit en réalité d'un [[Tantras|tantra]] apocryphe fabriqué dans la Chine des [[Dynastie Tang|Tang]] et pratiqué dans la région de [[Dunhuang]]. Le Taishō Canon japonais semble reprendre différents éléments des illustrations de ce tantra<ref name="Kuao1998">{{Harv|Kuo|1998}}</ref>.
 
== Dans l'hindouisme ==
[[Image:Sri Yantra Correct Colors Johari 1974.jpg|vignette|[[Shri yantra]]]]
{{Article détaillé|Yantra|Mandana|Rangoli|Kolam|Peinture Kalam|Peinture_en_Inde}}
Le maṇḍala n'est pas seulement une structure, c'est un lieu, une aire rituelle, d'invocation de la divinité. Il est donc l'outil de plusieurs rituels quotidiens sous sa forme de [[yantra]], peinture de sable, dans l'hindouisme{{Sfn|Kuo|1998|p=228}}{{,}}<ref>{{Harv|Bühnemann|2003|p=7}} [https://books.google.fr/books?id=kQf2m8VaC_oC&pg=PA7]</ref>. Les maṇḍalamandalas, [[yantra|yantras]] et [[Shri yantra|cakracakras]] ([[chakra|chakras]]) comportent certaines distinctions{{Sfn|Bühnemann|2003|p=8}}.
 
Le [[Shri yantra|śrīcacra]] et d'autres traditions utilisent souvent le mandala comme outil de méditation, mais il s'agit que d'un aspect de ses utilisations. Le « ''navagrahmaṇḍala'' » est en forme de [[lotus]] tandis que le « ''bhadramaṇḍala'' » est de forme carrée et employé principalement dans des cérémonies de fin d'observances religieuses (vrata). La tradition pāncārtra utilise le « ''cakrājamaṇḍala'' » et le « ''navapadmamaṇḍala'' ». Le ''Pāncārtra Saṃhitās'' considère le maṇḍala comme une représentation du corps divin, ainsi que de l'univers{{Sfn|Bühnemann|2003|p=8,9}}.
 
Il existe différentes variations du principe du maṇḍala dans l’hindouisme. le [[rangoli]] est fait de poudre de riz ou de fleur, le [[kolam|kōlam]] exclusivement fait par des femmes du [[Tamil Nadu]], utilisant des motifs géométriques complexes, et auparavant exclusivement fait de poudre de riz. Au contraire, au [[Kerala]], les [[peinture Kalam|kalam]] (ou kalampattu, kalam ezhutu), également en poudre de riz, sont fait uniquement par des hommes représentant des divinités anthropomorphes. Le [[mandana]], fait de motifs géométriques est peint sur les murs (bhitti chitra) et le sol (bhumi chitra) par les femmes au [[rajasthanRajasthan]] et dans le Nord du [[Madhya Pradesh]].
 
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La construction du mandala est en elle-même une pratique spirituelle. Dans la salle, d'autres moines méditent et prient afin de renforcer la [[bodhicitta]] et ainsi bénir le mandala, qui sera offert aux [[bodhisattva]]s et à l'univers. Elle conserve également le [[yantra]] de l’hindouisme.
 
Le mandala est ensuite « détruit » et le sable est rassemblé devant tout le monde pour une offrande spirituelle à une divinité.
Les mandalas sont aussi là pour montrer que tout est éphémère...
 
{{refnec|Ces pratiques sont sans doute inspirées du [[rangoli]], motif de sable dessiné par les [[hindouisme|hindouistes]]|date=2 mai 2022}}. Les femmes y dessinent des motifs de poudre de riz pour attirer les bons esprits dans la maison et les religieux font des motifs divins dans leurs cérémonies religieuses.
 
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== En psychanalyse ==
Selon, le psychiatre [[Carl Gustav Jung]]<ref>{{Ouvrage|langue=francais|auteur1=carl gustav jung|titre=Ma vie|passage=631|éditeur=Gallimard|date=22 mai 2015|pages totales=712|isbn=978-2-07-038407-5}}</ref>,des représentations structurées selon une double symétrie {{Référence nécessaire||date=16 janvier 2021}}<ref>{{Ouvrage|langue=francais|auteur1=Carl Gustav Jung|titre=Symboles oniriques du processus d'individuation|passage=106|lieu=58500 clamecy|éditeur=La Fontaine de Pierre|date=2021|pages totales=477|isbn=9782902707805}}</ref> (carré, cercle) peuvent apparaître dans les rêves, fantasmes, dessins, ou encore lors de danses spontanées<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=C.G. Jung|prénom1=Carl Gustav|titre=Commentaire sur le Mystère de la Fleur d’Or|passage=40|éditeur=Albin Michel}}</ref>, à travers la gestuelle ou le déplacement des corps. Ces mandalas individuels constituent, pour le psychiatre, des images archétypiques du '''[[Soi (psychologie)|Soisoi]]'''<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=C.G. Jung|titre=Ma vie|passage=315|éditeur=Gallimard|date=1973}}</ref>, c’est-à-dire du centre de l'entièreté psychique (conscient et inconscient).
 
Selon [[Carl Gustav Jung]], comme objet de contemplation, le mandala a pour fonction d'attirer intuitivement l'attention sur certains éléments spirituels, par la [[contemplation]] de l'ensemble et la [[Attention|concentration]] autour du centre<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=C.G. Jung|titre=Psychologie et orientalisme|éditeur=Albin Michel|date=1985}}</ref>. Le mandala permet et exprime le mouvement de descente de la [[Psyché (psychologie)|psyché]] vers le noyau spirituel de l'être, vers le Soisoi, aboutissant à la réconciliation intérieure et à une nouvelle intégrité de l'être. Le mandala est à la fois expressif, mais aussi opératoire : il exprime l’état psychique du sujet et agit sur lui en retour. Jung pense que l'[[inconscient]] tourmenté peut tout de même générer spontanément des mandalas<ref name="L’âme et le soi, Renaissance et individuation">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=C.G. Jung|titre=L’âme et le soi, Renaissance et individuation|éditeur=Albin Michel|date=1990}}</ref>, comme moyen d’auto-régulation. Le mandala est une expression de l’archétype d’ordre. Jung en fait ainsi un moyen pour se connaitre et se transformer<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=C.G. Jung|titre=Ma vie|passage=313|éditeur=Gallimard|date=1973}}</ref>. Après avoir travaillé sur lui-même en faisant et en contemplant des mandalas, il l’utilise comme moyen thérapeutique pour ses patients<ref name="L’âme et le soi, Renaissance et individuation" /> , notamment avec le physicien Wolfgang Pauli<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Bruno Traversi, Alexandre Mercier|titre=L’Arrière-monde ou l’inconscient neutre, selon W. Pauli et C.G. Jung|éditeur=Editions du Cénacle|date=2008}}</ref>.
 
=== Le danse du mandala comme espace originel ===
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== Art ==
Les peintures Thangka représentent généralement des diagrammes mystiques symboliques (mandala), des divinités du bouddhisme tibétain ou de la religion bön, ou encore des portraits du dalaï-lama. Ils sont destinés le plus souvent à servir de support à la méditation.
 
Le logiciel [[The Gimp]], dès sa version instable 2.09 (version stable 2.10), dispose de fonctions de symétries, textures jointives et mandalas<ref>{{lien web |titre=GİMP 2.10 Symmetry Painting Mirror Mandala |url=https://www.youtube.com/watch?v=kKdLDBAs0hU |format=vidéo |site=YouTube |consulté le=29-07-2020}}.</ref>.
* {{Ouvrage|langue=en| titre=Maṇḍalas and Yantras in the Hindu Traditions| auteur=Gudrun Bühnemann|nom=Bühnemann| éditeur=Brill| année=2003| page=3| lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=kQf2m8VaC_oC}}
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=== Liens externes ===
{{Liens}}
* [http://www.buddhaline.net/spip.php?article619 « Introduction à la pratique et au symbolisme du mandala dans le bouddhisme tibétain »]
* [http://vimeo.com/34839487 « Vidéo d'un mandala de purification »]
 
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[[Catégorie:Art bouddhique tibétain]]
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