« Jean Coatanlem » : différence entre les versions
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=== Cadet à la recherche de la fortune ===
La période est celle d'un boum économique, la flotte bretonne acquérant peu à peu en cette fin du {{s-|XV}} une position dominante dans le trafic atlantique<ref>J. Cornette, ''Histoire de la Bretagne et des Bretons'' I, p. 379 à 382, Seuil, Paris, 2005, {{ISBN|978-2-7578-0995-2}}.</ref>. En sus de l'exportation du blé et de chevaux, du transport croissant de vins de [[Bordeaux]] et de [[La Rochelle]], le port de [[Morlaix]] profitait spécifiquement du développement de la production de toile de [[lin textile|lin]]. En effet, les [[toile de lin|crées]] du [[Pays de Léon|Léon]], concurrentes des [[toile de lin|poldavy]]s de [[Locronan]], étaient très recherchées, jusqu'au [[Portugal]], pour la qualité de leur tissage, pour faire des voiles, et pour la
La coutume bretonne, suivie même par les [[Maison de Rohan|Rohan]], princes du [[pays de Léon|Léon]], permettait à un [[gentilhomme]] de [[Dérogeance|déroger aux obligations de son ordre]] et de participer, moins par ses mains que par son capital, à des activités économiques, souvent [[maître de forges]], [[orfèvre]], [[maître verrier]], [[armateur]]... Le temps de cette vie de ''bourse commune'', les [[Privilège (droit médiéval)|privilège]]s étaient suspendus, les nombreux cadets des prolifiques familles bretonnes constituant ainsi une ''noblesse dormante''. L'[[Affrètement (marine)|affrètement]] dès qu'il se résolvait par une vente au détail soumettait donc Coetanlem à l'impôt foncier des [[roturier]]s, le [[Fouage de Bretagne|fouage]], alors que l'activité de course, toute militaire, l'en dispensait.
C'est donc à vingt ans, en 1475, qu'il se fait [[corsaire]] du roi de France<ref>{{Ouvrage|auteur1=Gilbert Buti, Philippe Hrodej|titre=Dictionnaire des corsaires et des pirates|passage=157|lieu=Paris|éditeur=CNRS éditions|collection=Biblis|date=2021|pages totales=1007|isbn=978-2-271-13720-3}}</ref>, [[Louis XI|Louis {{XI}}]], qui lui prête un capital de deux cents livres pour acheter une nef espagnole réformée<ref name="Brekilien_p203">Y. Brekilien, ''Histoire de Bretagne'', p. 203, Hachette, Paris, 1977, {{ISBN|2-01-003235-7}}</ref> car le duc de Bretagne, {{lnobr|François II de Bretagne|François {{II}}}}, n'encourageait pas lui-même les courses en mer, surtout de la part de la petite noblesse la plus éloignée. Le Duc n'accordait ses ''brefs'', autorisations de commercer, qu'aux marchands qui s'engageaient à naviguer en ''convoi de mer'' et à payer une taxe. S'engager auprès de l'ennemi du Duc s'était donc d'abord échapper à un impôt qui constituait une part essentielle du revenu du duché<ref>J. Cornette, ''Histoire de la Bretagne et des Bretons'' I, p. 380, Seuil, Paris, 2005, {{ISBN|978-2-7578-0995-2}}</ref>. L'opération entre un petit gentilhomme [[bas-breton]] et la cour de France a été rendu possible par le [[Traité de Caen (1465)|traité de Caen]], signé le {{date-|23 décembre 1465}}, consolidé le {{date|10 septembre 1468}} par le [[traité d'Ancenis]], entre ces souverains afin de mettre un terme à la [[Ligue du Bien public#
[[Fichier:Special-guidon-breton.png|thumb|600px|La Croaz zuff (orthographe de l'époque), bannière de [[Bretagne]], ne pouvait être arborée que par les navires armés dans le duché souverain auquel elle garantissait une forme de [[monopole]]. Les marchandises, pour y échapper, devaient appartenir à une [[Marque de distributeur|marque]] obtenue par l'affréteur, c'est-à-dire que leur vente devait être garantie par une autorisation appelée ''bref'', scellée avec la marque du prince ou [[lettre de marque]].]]
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Son navire amiral s'appelait ''La Cuiller'', mais plusieurs autres navires étaient, selon les moments, sous ses ordres, comme le ''Singe'', la ''Figue'', le ''Sainte-Marie de Penmarc'h'', le ''Barque de Morlaix'', le ''Picard''<ref>Mémoires de l'Académie des sciences, lettres et arts d'Arras, année 1908, {{gallica|n=bpt6k5533348t/f262.image.r=}}</ref>. L'escadre de Coatanlem se composait de cinq à dix bateaux de 150 à 250 tonneaux, escortée d'un grand nombre de barques de 30 à 80 tonneaux<ref>Mémoires de l'Académie des sciences, lettres et arts d'Arras, année 1908, {{Gallica|n=bpt6k5533348t/f264.image.r=}}</ref>.
En [[1483]], les armateurs de [[Bristol (ville)|Bristol]], sans doute excédés par l'attitude hostile des navires morlaisiens, expédient une flotte punitive<ref>{{Ouvrage|auteur1=Gilbert Buti, Pilippe Hrodej|titre=Dictionnaire des corsaire et des pirates|passage=157|lieu=Paris|éditeur=CNRS éditions|date=2021|pages totales=1007|isbn=978-2-271-13720-3}}</ref>. Coatanlem réussit à la vaincre, malgré un effectif cinq fois moindre et un seul navire, après six heures de combats et deux heures de trêve<ref>Y. Brekilien, ''Histoire de Bretagne'', p. 204, Hachette, Paris, 1977, {{ISBN|2-01-003235-7}}</ref>. En représailles, il conduisit, l'année d'après, une flotte en guerre, afin de préparer un raid sur Bristol où il
=== De corsaire à pirate ===
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=== La carte du "gouverneur des mers" ===
=== postérité ===
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