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Les premiers travaux préparatoires datent de décembre 2013, sous l'égide d'une commission spécialisée du [[Conseil national de la transition écologique]] (CNTE)<ref>[http://www.developpement-durable.gouv.fr/Projet-de-loi-de-programmation-sur,36221.html Projet de loi de programmation sur la transition énergétique] {{1re|réunion}} de la commission spécialisée du Conseil national de la transition écologique, 11 décembre 2013</ref> pour un futur projet de loi qui pourrait contenir six titres destinés à atteindre les objectifs fixés par le président de la République (réduction des émissions de gaz à effet de serre, amélioration de l’efficacité énergétique et réduction de 50 % de la consommation énergétique avant 2050, réduction de 30 % de la consommation de combustible fossile à l’horizon 2030 et diversification du mix électrique avec réduction de la part du nucléaire à 50 % à l’horizon 2025 au profit des renouvelables<ref>Ministère de l'écologie (2014), [http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/2013-12-10_-_Plan_commente_PJL_Programmation_TE.pdf ''Plan commenté du projet de loi de programmation sur la transition énergétique''] {{pdf}}, 5 pages.</ref>).
 
De premiers éléments ont été transmis à la commission spécialisée du débat national en mars 2014 ; il s'agit de sept documents de travail (non validés par l'Exécutif) relatives au soutien des EnR et au nucléaire ou relatives aux émissions de {{CO2}}<ref name=BatiactuTransition12014>Batiactu (2014), brève intitulée« [http://www.batiactu.com/edito/quel-soutien-pour-les-enr-dans-la-loi-de-transitio-37735.php ''Quel soutien pour les EnR dans la loi de transition énergétique ?''] », Batiactu, 20 mars 2014.</ref> ; un {{Citation|complément de rémunération}} pourrait soutenir l'électricité verte en {{Citation|articulation}} avec les aides par un tarifs d'achat soutenu ; par ailleurs un organisme indépendant d'EDF pourrait devenir opérateur spécialisé de l'achat d'électricité renouvelable<ref name=BatiactuTransition12014/>. Des « budgets-carbone » (plafonds d'émissions à ne pas dépasser) pourraient être fixés et révisés à la baisse tous les cinq ans<ref name=BatiactuTransition12014/>. Selon l'AFP, ces sept documents n'évoquent pas l'objectif précédemment affiché de 50 % de production d'électricité nucléaire en 2025, ni les moyens d'y parvenir, mais le dispositif actuelpréexistant de mise à l'arrêt définitif et de démantèlement des installations nucléaires devrait être "« intégralement" » modifié<ref name=BatiactuTransition12014/>. Certains dispositifs ont été mis en place, comme le [https://www.impots.gouv.fr/particulier/le-credit-dimpot-transition-energetique Crédit d'impôt transition énergétique] (CITE), le 1er septembre 2014, pour encourager les particuliers à réaliser des travaux de rénovation énergétique<ref>{{Ouvrage|titre=Fiche technique - Crédit d'impôt
transition énergétique (CITE)|passage=1|lire en ligne=https://www.maison-chauffage-solution.fr/pdf/fiche_technique_credit_impot_transition_energetique_cite.pdf}}</ref>.
 
Le projet de loi sur la transition énergétique a été adopté par l'Assemblée Nationale puis présenté au Sénat en octobre 2014<ref>[http://www.senat.fr/leg/pjl14-016.pdf ''Projet de loi adopté par l’assemblée nationale après engagement de la procédure accélérée , transmis par m. le premier ministre à m. le président du sénat (enregistré à la présidence du sénat le 14 octobre 2014)'']</ref>. La loi sur la transition énergétique et la croissance verte a été définitivement adoptée par l'Assemblée nationale en juillet 2015<ref name=Roussel2015>Florence Roussel (2015), « [https://www.actu-environnement.com/ae/news/projet-loi-transition-energetique-arbitrages-assemble-25018.php4 Le projet de loi sur la transition énergétique est adopté] », Actu Environnement, le 22 juillet 2015</ref>, puis promulguée le {{date-|17 août}}.
 
Des dispositifs ont été mis en place, comme le Crédit d'impôt transition énergétique (CITE), le {{date|1 septembre 2014}}, pour encourager les particuliers à réaliser des travaux de rénovation énergétique<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Le crédit d'impôt transition énergétique |url=https://www.impots.gouv.fr/particulier/le-credit-dimpot-transition-energetique |site=[[impots.gouv.fr]] |consulté le=2023-10-22}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Fiche technique - Crédit d'impôt transition énergétique (CITE) |lire en ligne=https://www.maison-chauffage-solution.fr/pdf/fiche_technique_credit_impot_transition_energetique_cite.pdf |format=pdf}}.</ref>.
 
===== Avant-projet de stratégie nationale pour la transition écologique =====
{{Loupe|Transition écologique}}
Une consultation citoyenne et publique a été lancée par le ministère chargé de l’écologie et du développement durable en mars 2014 (20 mars - 20 avril 2014)<ref>Consultation publique 2014 [http://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/spip.php?page=forum&id_article=354 ''La stratégie nationale de transition écologique vers un développement durable 2014-2020''], le 20 mars 2014.</ref> sur l'avant-projet de {{Citation|Stratégie nationale de la transition écologique vers un développement durable 2014-2020 (SNTEDD)}} ; une version de la SNTEDD, enrichie des résultats de cette consultation sera ensuite soumise au Conseil national de la transition écologique (CNTE) qui donnera son avis sur ce projet. Cette SNTEDD sera ensuite soumise à approbation au « Comité interministériel au développement durable » et succédera à la [[Stratégie nationale de développement durable]] 2010-2013.
<br />une version de la SNTEDD, enrichie des résultats de cette consultation sera ensuite soumise au Conseil national de la transition écologique (CNTE) qui donnera son avis sur ce projet. Cette SNTEDD sera ensuite soumise à approbation au « Comité interministériel au développement durable » et succédera à la [[Stratégie nationale de développement durable]] 2010-2013.
 
L'avant-projet (mars 2014) de la stratégie est construit selon neuf axes transversaux, subdivisés en priorités dont certaines sont basées sur la transition énergétique avec notamment une {{Citation|[[économie circulaire]] et sobre en carbone}} (avec comme priorité : {{Citation|Réorienter les modèles de production, d’échange et de consommation ; Rendre notre économie moins dépendante des ressources non renouvelables ; Mettre en place une nouvelle politique industrielle et agricole plus économe en ressources et s'appuyant sur l'innovation...}}) ; {{Citation|Réduire et prévenir la [[vulnérabilité énergétique]] ; Prévenir et s'adapter aux impacts du changement climatique sur les populations...}}) ; {{Citation|Orienter la production de connaissances, la recherche et l'innovation vers la transition écologique}}...).
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Le rapport ETP 2014 de l'[[Agence internationale de l'énergie]] publié en mai 2014 étudie trois scénarios possibles d'évolution des systèmes énergétiques jusqu'en 2050 ; le scénario le plus volontariste, intitulé « 2DS » (pour {{anglais|2 degrees scenario}}), visant à limiter l'augmentation moyenne de la température à {{tmp|2|°C}} conformément aux recommandations du [[Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat|GIEC]], aboutit à ce résultat en limitant la progression de la demande d'énergie à 25 % (au lieu de 70 % dans le scénario 6DS de poursuite des tendances actuelles menant à un [[Réchauffement climatique|réchauffement]] de {{tmp|6|°C}}) et en réduisant les émissions de [[gaz à effet de serre]] de 50 % (au lieu d'une augmentation de 60 %) ; dans ce scénario 2DS, les énergies renouvelables contribuent pour 30 % à cette réduction des émissions, les gains d'efficacité énergétique contribuant pour 38 %, le [[Séquestration géologique du dioxyde de carbone|captage et séquestration du carbone]] pour 14 %, le nucléaire et les changements de combustibles se partageant les 18 % restants ; les {{Unité|44000|milliards}} de dollars d'investissements supplémentaires nécessaires pour cette dé-carbonation du système énergétique sont largement compensés par les {{Unité|115000|Mds $}} d'économies de combustibles qu'elle apporte ; même avec un taux d'actualisation de 10 %, le gain net serait encore de {{Unité|5000|Mds $}}<ref>{{en}}[http://www.iea.org/publications/freepublications/publication/EnergyTechnologyPerspectives_ES.pdf Energy Technology Perspectives 2014- Harnessing Electricity’s Potential - Executive Summary], [[Agence internationale de l'énergie]] (consulté le 17 mai 2014).</ref>.
 
[[Vincent Champain]], président de l'Observatoire du long terme, fait remarquer que, puisque l'Europe a choisi la voie du marché pour la transition énergétique, elle devrait traduire dans les prix chacun des objectifs de cette transition, afin d'orienter vraiment les comportements, via des incitations-prix, et d'éviter les messages incohérents ; en particulier, pour atteindre l'objectif de réduction de l'impact sur le climat, il est nécessaire de réformer le marché des quotas carbone, basé sur des hypothèses dépassées, car un prix de carbone trop bas n'incite pas à investir dans les technologies faiblement émettrices (comme le gaz face au charbon) ou la capture du {{CO2}} ; quant à l'objectif de réduction des risques liés à l'énergie, il doit se traduire par des prix proportionnels aux risques : or le charbon entraine dix fois plus de décès par TWh que le gaz et {{nobr|400 fois}} plus que le nucléaire ; la fixation de ces prix est un préalable à une convergence européenne des politiques énergétiques<ref>[http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/20140519trib000830687/energie-reconcilier-la-france-et-l-allemagne-par-le-marche..html Énergie : réconcilier la France et l’Allemagne par le marché], ''[[La Tribune (France, 1985)|La Tribune]]'' (consulté le 20 mai 2014).</ref>.
 
En décembre 2015, la [[Banque européenne d'investissement]] conclut un accord de partenariat avec la France, pour financer à hauteur de un milliard d'euros, dans les villes et les territoires, des projets liés à la transition énergétique<ref>[http://www.eib.org/infocentre/press/releases/all/2015/2015-294-segolene-royal-annonce-1-milliard-deuros-de-financements-nouveaux-de-la-bei-en-faveur-de-la-transition-energetique-en-france.htm?lang=fr Ségolène Royal annonce {{nobr|1 milliard}} d’euros de financements nouveaux de la Banque européenne d'investissement (BEI) en faveur de la transition énergétique en France], site de la Banque européenne d'investissement, 7 décembre 2015</ref>. À partir du {{Date-|1|7|2016}}, la [[Loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte]] autorise les sociétés développant des projets d'énergie renouvelable à faire participer financièrement les particuliers et les [[collectivité territoriale|collectivités]] proches des installations, de façon directe ou en passant par des professionnels du [[financement participatif]]<ref>{{lien web|url=http://www.actu-environnement.com/ae/news/energies-climat-obligations-1er-juillet-efficacite-energetique-bilan-carbone-crowdfunding-27099.php4|titre=Énergies / climat : les nouvelles obligations au {{Date-|1|7}} |date=29 juin 2016 |auteur=Sophie Fabrégat|consulté le=4 juillet 2016|site=actu-environnement.com}}.</ref>.
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== Besoins en réseaux électriques ==
L'[[Agence internationale de l'énergie]] publie en octobre 2023 un rapport qui alerte sur l'urgence d'investir dans les lignes électriques à travers le monde pour accompagner la transition énergétique. Pour espérer assurer cette transition vers les renouvelables, il faudra ajouter ou remplacer {{nobr|80 millions}} de kilomètres de lignes électriques d'iciavant 2040, soit une quantité égale à l'ensemble du réseau mondial existant. Les investissements annuels dans les réseaux, restés globalement stagnants ces dernièresles années précédentes, doivent doubler pour atteindre plus de {{nobr|600 milliards}} de dollars par an d'iciavant 2030. Le rapport évoque {{citation|une file importante et croissante de projets d'énergies renouvelables attendant le feu vert pour être connectés au réseau}} : {{unité|1500 GW}}, situés surtout aux États-Unis et en Europe, soit cinq fois la capacité solaire photovoltaïque et éolienne ajoutée dans le monde en 2022<ref>« [https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/les-reseaux-electriques-grands-oublies-de-la-transition-energetique-1987627 Doubler la taille des réseaux électriques, la condition monumentale de la transition énergétique] », ''[[Les Échos]]'', 17 octobre 2023.</ref>.
 
== Besoins en minéraux critiques ==
L'[[Agence internationale de l'énergie]] (AIE) publie en mai 2021 un rapport sur ''Le rôle des [[Matières premières critiques|minéraux critiques]] dans les transitions énergétiques'', qui étudie les besoins de tels minéraux induits par les programmes de transition énergétique nécessaires pour atteindre les objectifs de l'[[Accord de Paris sur le climat]] et au-delà pour atteindre l'objectif de [[neutralité carbone]] : ces besoins ont déjà été accrus de 50 % depuis 2010 et seront multipliés par 4quatre entre 2020 et 2040 dans le premier cas et par 6six dans le second cas. L'AIE décrit cette évolution comme le {{Citation|basculement d'un système dépendant des combustibles à un système dépendant des minéraux}}. Ces accroissements proviennent pour l'essentiel des besoins des véhicules électriques, qui utilisent six fois plus de minéraux que les véhicules conventionnels, et des batteries de stockage, puis des réseaux électriques, ensuite du solaire photovoltaïque et de l'éolien. Les besoins en [[lithium]] seront multipliés par 42 de 2020 à 2040, ceux en [[graphite]] par 25, ceux en [[cobalt]] par 21, en [[nickel]] par 19, en [[Terre rare|terres rares]] par 7. Dans la production d'électricité, les besoins de ces minéraux sont beaucoup plus élevés pour l'éolien et le solaire que pour le nucléaire et le gaz. L'AIE estime que les mines existantes et les projets en construction ne couvriront en 2030 que la moitié des besoins en lithium et 80 % de ceux de [[cuivre]]. Elle souligne les risques dus à la concentration des réserves dans un petit nombre de pays pour le lithium, le cobalt et les terres rares, à la concentration des usines de traitement des minéraux en Chine, ainsi que les très longs délais de développement de nouveaux gisements (plus de {{nobr|16 ans}} en moyenne) et les risques climatiques tels que la vulnérabilité de l'extraction de cuivre et de lithium aux sécheresses<ref>[https://iea.blob.core.windows.net/assets/24d5dfbb-a77a-4647-abcc-667867207f74/TheRoleofCriticalMineralsinCleanEnergyTransitions.pdf The Role of Critical Minerals in Clean EnergyTransitions], [[Agence internationale de l'énergie]], mai 2021.</ref>.
 
Les industriels craignent surtout une pénurie de cuivre. Pour produire {{unité|1 MWh}} avec de l'éolien en mer, il faut, par exemple, près de huit tonnes de cuivre. Selon l'AIE, {{Citation|les mines en activité s'approchent de leur pic en raison de la baisse de la teneur des minerais et de l'épuisement des ressources}}. Les modèles de l'[[IFP Énergies nouvelles]] prévoient que, pour limiter le réchauffement climatique à deux degrés, la consommation annuelle de cuivre va passer de {{nobr|30 millions}} de tonnes en 2021 à près de {{nobr|100 millions}} en 2050. À ce rythme, près de 90 % des ressources identifiées seront extraites d'ici-là. Les projets de mines de cuivre exigent beaucoup de capitaux et de temps (une quinzaine d'années avant le premier coup de pioche) ; de plus, les gisements de cuivre en Amérique latine ou en Australie sont situés dans des régions soumises à un fort [[Stress hydrique (écologie)|stress hydrique]] et ont déjà dû arrêter la production en raison d'un manque d'eau<ref>[https://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/la-transition-energetique-provoque-une-ruee-sur-le-cuivre-1375614 La transition énergétique provoque une ruée sur le cuivre], ''[[Les Échos]]'', 30 décembre 2021.</ref>.