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Durant les {{nobr|20 années}} qui suivent, les [[Exode des Juifs des pays arabes et musulmans|Juifs du monde arabe fuient ou sont expulsés]]. Aujourd'hui, il n'y existe plus de présence autre que symbolique alors que les communautés juives y totalisaient près de {{nombre|800000|membres}} en 1948. En 1956, Israël intervient aux côtés des Français et des Britanniques lors de la [[crise du canal de Suez]]. Dans le contexte de la [[guerre froide]] et sous l'impulsion de [[Gamal Abdel Nasser]] qui porte un projet de [[panarabisme|fusion du monde arabe]], le Moyen-Orient se polarise. Les Arabes passent dans le camp soviétique et Israël devient le principal allié pro-occidental de la région.
 
À partir des années 1960, desla tension monte. Des incidents de frontières de plus en plus fréquents se produisent àentre laIsraël frontièreet la syrienneSyrie, qui signe en 1966 une alliance avec l'Égypte. [[Gamal Abdel Nasser]] appelle à la destruction d'Israël. Après l'évacuation des troupes de l'ONU à la demande de [[Gamal Abdel Nasser|Nasser]]<ref name="Berg">{{Ouvrage |auteur1=Eugène Berg |titre=La Politique internationale depuis 1955 |éditeur=FeniXX |année=1989 |présentation en ligne={{Google Livres|RnJYDwAAQBAJ|surligne=forme%20le%20détroit%20de%20Tiran}}}}.</ref> et leur remplacement par des troupes égyptiennes, la mobilisation est décrétée en Israël<ref name=Berg/>. Puis l'Égypte ferme le [[détroit de Tiran]], ce qui entraine le blocus du port israélien d'[[Eilat]], un ''[[casus belli]]'' pour les Israéliens. Le 26 mai, Nasser déclare qu'en cas de guerre, {{citation|notre but sera la destruction d'Israël car nous en avons les moyens}}<ref>{{Ouvrage |auteur1=[[Henri Laurens]] |titre=La question de Palestine |volume=3 |éditeur=Fayard |année=2007 |présentation en ligne={{Google Livres|XYNXuQRxfIYC|surligne=détroit de Tiran}}}}.</ref>. Un début de panique s'empare de la population israélienne et des communautés juives dans le monde qui craignent un nouvel [[Shoah|Holocauste]]<ref name="CL">{{Lien web |auteur=[[Cyrille Louis]] |titre=Guerre des Six-Jours : une victoire écrasante qui a stupéfié les armées arabes |url=http://www.lefigaro.fr/international/2017/05/28/01003-20170528ARTFIG00126-guerre-des-six-jours-une-victoire-ecrasante-qui-a-stupefie-les-armees-arabes-et-pris-le-monde-par-surprise.php |site=Le Figaro |date=28 mai 2017}} - article payant. Copie libre disponible ici [https://www.tribunejuive.info/commemorations/guerre-des-six-jours-une-victoire-ecrasante-qui-a-stupefie-les-armees-arabes] sur Tribune juive</ref>.
 
[[Moshe Dayan]] et [[Menahem Begin]], partisans d'une frappe préventive de façon à diminuer les pertes israéliennes, entrent dans un [[gouvernement d'unité nationale|gouvernement d'union nationale]]. Le 5 juin 1967, Israël, qui se considère en état de légitime défense du fait des initiatives militaires égyptiennes, des attaques syriennes et desdu attaques terroristesterrorisme à ses frontières, effectue[[Guerre des frappesSix aériennesJours|déclenche, contrele 5 juin 1967, les hostilités]] avec l'aviation égyptienneÉgypte. En quelques heures, les forces aériennes égyptiennes sont anéanties. En , [[Guerre des Six Jours|six jours]], les forces égyptiennes sont balayées et repoussées jusqu'au canal de Suez, l'ensemble de la Cisjordanie est conquise jusqu'au Jourdain, la partie jordanienne de Jérusalem sous occupation jordanienne est « libérée » et les hauteurs du [[Plateau du Golan|Golan]] depuis lesquelles les Syriens bombardaient la Galilée sont capturées.
 
{{unité|250000|Palestiniens}} sont déplacés en dehors des [[territoires palestiniens occupés|territoires conquis]] et {{formatnum:70000}} autres sont déplacés en leur sein<ref name="laurens4-34">[[Henry Laurens]], ''La Question de Palestine - Tome 4 : le rameau d'olivier et le fusil du combattant'', Fayard, 2011, {{p.|34}}.</ref>. Dans le plateau du Golan, les villages syriens désertés sont systématiquement rasés<ref name="Morris363-66">[[Benny Morris]], ''Victimes. Histoire revisitée du conflit arabo-sioniste'', Éditions Complexe, CNRS, 2003, {{p.|360-66}}.</ref> et à l'exception des {{formatnum:6000}} à {{formatnum:7000}} Druzes<ref>{{en}} [[Howard Sachar]], {{lang|en|''A History of Israel. From the Rise of Zionism to our Time''}}, Knopf, 2007, {{p.|667}}.</ref>, l'ensemble des {{nombre|120000|résidents}} arabes fuient ou sont chassés avant la fin 1967<ref name="laurens241">[[Henry Laurens]], ''Paix et guerre au Moyen-Orient'', Armand-Collin, 2005, {{p.|241}}.</ref>{{,}}<ref>Morris (2001), {{p.|327}}: "Another eighty to ninety thousand civilians fled or were driven from the Golan Heights.".</ref>{{,}}<ref name="Kipnis">Yigal Kipnis, ''[https://books.google.fr/books?id=94_HWZx0s8sC&pg=PA56&dq=golan+population&hl=fr&sa=X&ei=zEr4VMroCaWt7gaC2IGYBA&ved=0CCoQ6AEwAA#v=onepage&q=golan%20population&f=false The Golan Heights: Political History, Settlement and Geography since 1949]'', Routledge, {{p.|56}}.</ref>.
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:''« Par la présente déclaration, nous informons le peuple d'Israël et le monde entier que selon le commandement de Dieu, nous venons de rentrer chez nous. (...). Nous ne partirons plus jamais.'' »<ref name="Morris360-66" />
 
Selon Henry Laurens, tant au sein de la population israélienne qu'au sein des communautés juives principalement aux États-Unis et en France apparaissent deux « attitudes »<ref name="laurens4-35">[[Henry Laurens]], ''La Question de Palestine - Tome 4 : le rameau d'olivier et le fusil du combattant'', Fayard, 2011, {{p.|32}}.</ref>: des [[Juifs]] avec un [[complexe (psychologie)|complexe]] et avec de l'[[arrogance]]. Avec le [[Massada#Le_«_complexe_de_Massada_»|complexe de Massada]], le monde extérieur est perçu comme « hostile dans sa globalité »{{Passage non neutre|date=décembre 2022}}. À l'angoisse de la destruction imminente par les Arabes, dernier chaînon dans une lignée d'ennemis plurimillénaire remontant à l'antiquité biblique, succède l'exaltation de la victoire ; cette dernière allant jusqu'à être perçue comme une « forme de réparation humaine ou divine de la catastrophe de la Seconde Guerre mondiale »<ref name="laurens4-35" />. Apparaît également une « politique de l'arrogance » et le sentiment que l'ennemi est faible et « méprisable », qu'il ne comprend que la force, et que l'armée israélienne a pour vocation à la fois de dissuader tout ennemi de l'attaquer mais également de le forcer à accepter une solution dictée sur base des intérêts fondamentaux d'Israël<ref name="laurens4-35" />{{Passage non neutre|date=décembre 2022}}.
Une politique de « faits accomplis » est mise en place durant la guerre et dans les semaines et mois qui suivent à Jérusalem. Le 11 juin, [[Teddy Kollek]], le maire de Jérusalem-Ouest, fait raser la plupart du [[quartier maghrébin]] de la [[Vieille ville de Jérusalem]] de manière à libérer l'accès au [[Mur des Lamentations]], lieu saint du judaïsme qui a été interdit aux juifs entre 1948 et 1967, sous l'occupation jordanienne, alors que la Jordanie, avait en avril 1949, lors des pourparlers d'armistice, promis aux Israéliens l'accès libre au Mur, pour tous les juifs qui voudraient s'y rendre pour prier<ref name="Abowd">{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Thomas Philip |nom1=Abowd |titre=Colonial Jerusalem |sous-titre=The Spatial Construction of Identity and Difference in a City of Myth, 1948-2012 |éditeur=Syracuse University Press |date=2014-06-24 |pages totales=287 |isbn=978-0-8156-5261-8 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=-0IwDwAAQBAJ&pg=PA128&dq=%2522Colonial%2520Jerusalem%253A%2520The%2520Spatial%2520Construction%2520of%2520Identity%2520and%2520Difference%2520in%2520a%2520City%2520of%2520Myth%253A%25201948-2012%2522 |consulté le=2019-08-26}}.</ref>{{,}}<ref name="laurens4-35b" />. La majorité des {{nombre|3000|habitants}} arabes vivant dans ce qui avait été le [[Quartier juif de la vieille ville de Jérusalem]] avant 1948 est également expulsée avant la fin de l'année pour être remplacée par les précédents propriétaires et des Juifs israéliens<ref>Stacie Goddard, ''Indivisible Territory and the Politics of Legitimacy'', Cambridge University Press, 2009, {{p.|151}}.</ref>. Des relogements sont proposés aux habitants évincés avec une compensation de 100<ref>Talhami, Ghada Hashem (2017). American Presidents and Jerusalem. Lexington Books. page 106</ref> à 200 [[Dinar jordanien]]<ref>Ricca, Simone (2010). "Heritage, Nationalism and the Shifting Symbolism of the Wailing Wall". Archives de sciences sociales des religions (151): 169–188.</ref>{{,}}<ref>{{nobr|41 représentants}} des familles expulsées adressent une lettre de remerciement à Teddy Kollek, Faris Ayub et [[Meron Benvenisti]] pour les compensationsAlexander, Yonah; Kittrie, Nicholas N. (1973). Crescent and star: Arab & Israeli perspectives on the Middle East conflict. AMS Press.</ref>. Le lieutenant colonel, Yaakov Salman justifie son opération par le fait que les Jordaniens avaient déjà prévu un plan d'évacuation du quartier qui était devenu un [[bidonville]]<ref name="Abowd" />{{,}}<ref>Gorenberg, Gershom (2007). The Accidental Empire: Israel and the Birth of the Settlements, 1967-1977. Macmillan Publishers.</ref>. Le 29 juin, la Knesset étend la « juridiction administrative » de Jérusalem-ouest sur la partie arabe de la ville<ref name="laurens4-37">[[Henry Laurens]], ''La Question de Palestine - Tome 4 : le rameau d'olivier et le fusil du combattant'', Fayard, 2011, {{p.|37}}.</ref> et sur les régions cisjordaniennes au nord et au sud de celle-ci<ref name="Morris363-66" />. L'action est condamnée dès le 4 juillet à l'Assemblée générale des Nations unies<ref name="laurens4-43">[[Henry Laurens]], ''La Question de Palestine - Tome 4 : le rameau d'olivier et le fusil du combattant'', Fayard, 2011, {{p.|43}}.</ref>. Les murs en béton séparant les deux parties de la ville sont également abattus<ref name="Morris363-66" />.
 
Une politique de « faits accomplis » est mise en place durant la guerre et dans les semaines et mois qui suivent à Jérusalem. Le 11 juin, [[Teddy Kollek]], le maire de Jérusalem-Ouest, fait raser la plupart du [[quartier maghrébin]] de la [[Vieille ville de Jérusalem]] de manière à libérer l'accès au [[Mur des Lamentations]], lieu saint du judaïsme qui a été interdit aux juifs entre 1948 et 1967, sous l'occupation jordanienne, alors que la Jordanie, avait en avril 1949, lors des pourparlers d'armistice, promis aux Israéliens l'accès libre au Mur, pour tous les juifs qui voudraient s'y rendre pour prier<ref name="Abowd">{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Thomas Philip |nom1=Abowd |titre=Colonial Jerusalem |sous-titre=The Spatial Construction of Identity and Difference in a City of Myth, 1948-2012 |éditeur=Syracuse University Press |date=2014-06-24 |pages totales=287 |isbn=978-0-8156-5261-8 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=-0IwDwAAQBAJ&pg=PA128&dq=%2522Colonial%2520Jerusalem%253A%2520The%2520Spatial%2520Construction%2520of%2520Identity%2520and%2520Difference%2520in%2520a%2520City%2520of%2520Myth%253A%25201948-2012%2522 |consulté le=2019-08-26}}.</ref>{{,}}<ref name="laurens4-35b" />. La majorité des {{nombre|3000|habitants}} arabes vivant dans ce qui avait été le [[Quartier juif de la vieille ville de Jérusalem]] avant 1948 est également expulsée avant la fin de l'année pour être remplacée par les précédents propriétaires et des Juifs israéliens<ref>Stacie Goddard, ''Indivisible Territory and the Politics of Legitimacy'', Cambridge University Press, 2009, {{p.|151}}.</ref>. Des relogements sont proposés aux habitants évincés avec une compensation de 100<ref>Talhami, Ghada Hashem (2017). American Presidents and Jerusalem. Lexington Books. page 106</ref> à 200 [[Dinar jordanien]]<ref>Ricca, Simone (2010). "Heritage, Nationalism and the Shifting Symbolism of the Wailing Wall". Archives de sciences sociales des religions (151): 169–188.</ref>{{,}}<ref>{{nobr|41 représentants}} des familles expulsées adressent une lettre de remerciement à Teddy Kollek, Faris Ayub et [[Meron Benvenisti]] pour les compensationsAlexander, Yonah; Kittrie, Nicholas N. (1973). Crescent and star: Arab & Israeli perspectives on the Middle East conflict. AMS Press.</ref>. Le lieutenant colonel, Yaakov Salman justifie son opération par le fait que les Jordaniens avaient déjà prévu un plan d'évacuation du quartier qui était devenu un [[bidonville]]<ref name="Abowd" />{{,}}<ref>Gorenberg, Gershom (2007). The Accidental Empire: Israel and the Birth of the Settlements, 1967-1977. Macmillan Publishers.</ref>. Le 29 juin, la Knesset étend la « juridiction administrative » de Jérusalem-ouest sur la partie arabe de la ville<ref name="laurens4-37">[[Henry Laurens]], ''La Question de Palestine - Tome 4 : le rameau d'olivier et le fusil du combattant'', Fayard, 2011, {{p.|37}}.</ref> et sur les régions cisjordaniennes au nord et au sud de celle-ci<ref name="Morris363-66" />. L'action est condamnée dès le 4 juillet à l'Assemblée générale des Nations unies<ref name="laurens4-43">[[Henry Laurens]], ''La Question de Palestine - Tome 4 : le rameau d'olivier et le fusil du combattant'', Fayard, 2011, {{p.|43}}.</ref>. Les murs en béton séparant les deux parties de la ville sont également abattus<ref name="Morris363-66" />.
=== Premières colonies (1967-1977) ===
[[Fichier:Allon Plan.svg|vignette|Dans un [[Plan Allon|plan de partage qui a conservé son nom]] présenté au gouvernement le 27 juillet 1967<ref name="YL">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Yehuda Lukacs |titre=Israel, Jordan, and the Peace Process |passage=page 9 |éditeur=Syracuse University Press |année=1999 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=Mv8R-o_b0acC&pg=PA9&dq=Allon+plan+July+27}}.</ref>, Yigal Allon prévoit l'annexion de Jérusalem et de toute la partie Est de la Cisjordanie ainsi que de zones stratégiques tout en créant deux enclaves pour la population palestinienne qui aurait été placée sous administration jordanienne.]]