« Massif armoricain » : différence entre les versions

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| largeur=
| superficie=65000
| pays={{France}}<br/>{{Jersey}}<br/>{{Guernesey}}
| région={{Jersey}}<br/>{{Guernesey}}<br/><br/>[[Bretagne (région administrative)|Bretagne]]<br/>[[Normandie (région administrative)|Normandie]]<br/>[[Pays de la Loire]]<br/>[[Nouvelle-Aquitaine]]
| lien région=[[Dépendances de la Couronne]]<br/><br/>[[Région française|Régions]]
| subdivision=[[Finistère]], [[Côtes-d'Armor]], [[Morbihan]], [[Ille-et-Vilaine]]<br/>[[Manche (département)|Manche]], [[Orne (département)|Orne]], [[Calvados (département)|Calvados]]<br/>[[Mayenne (département)|Mayenne]], [[Loire-Atlantique]], [[Maine-et-Loire]], [[Sarthe (département)|Sarthe]], [[Vendée (département)|Vendée]]<br/>[[Deux-Sèvres]]
| lien subdivision=[[Département français|Départements]]
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}}
 
Le '''Massif armoricain''' est un massif de bassebasses montagnemontagnes situé dans l'Ouest de l'[[Europe]] et particulièrement de la [[France]], correspondant principalement à la [[Bretagne (région administrative)|Bretagne]], aux [[îles Anglo-Normandes]], à l'ouest de la [[Normandie (région administrative)|Normandie]], à l'ouest des [[Pays de la Loire]] et au nord-ouest de la région [[Nouvelle-Aquitaine]] (département des [[Deux-Sèvres]]). Le territoire français est ainsi prolongé à l'ouest par cette «  [[cordillère]] de l'Europe moyenne  » correspondant à une des parties visibles d'une [[Chaîne varisque|ancienne chaîne de montagnes]] formée essentiellement d'un [[Socle (géologie)|socle]] [[briovérien]] voire [[cambrien]] et d'une [[Glossaire de géologie#C|couverture]] [[paléozoïque]] étagée jusqu'au [[Carbonifère]] dont le morcellement actuel est lié à l'érosion et à la [[Pénéplaine|pénéplanation]] post-hercynienne.
 
Le Massif armoricain tire son nom de l’ancienne [[Armorique]], région gauloise située entre la [[Loire]] et la [[Seine]]. Façonné par l'[[orogenèse cadomienne]] et [[Orogenèse varisque|varisque]] (ou hercynienne), il n'a, à l'inverse du [[Massif central]], que peu subi le contrecoup du plissement alpin. Il a cependant {{refsou|été soulevé, à la faveur de l'ouverture du [[golfe de Gascogne]], dont il constitueconstituerait l'[[Épaulement (géologie)|épaulement]]<ref>{{Lien web |titre=Évolution géomorphologique du Massif armoricain depuis 200 Ma |url=https://bretagne-environnement.fr/notice-documentaire/evolution-geomorphologique-massif-armoricain-depuis-200-ma-approche-terre-mer |site=bretagne-environnement.fr |page=13 |date=2014-12-05 }}.</ref>, à l'instar de la [[cordillère Cantabrique]]}}. Affecté par des cassures, des failles, ce massif est modelé par l'érosion qui a approfondi les vallées et dégagé les deux bombements de roches dures (au nord, les [[monts d'Arrée]] et au sud, les [[montagnes Noires]]), de direction est-ouest, qui constituent le bâti de la péninsule armoricaine. La morphologie actuelle de cette chaîne [[Glossaire de géologie#P|polygénique]] est encore marquée par l'[[orogenèse varisque]] puisqu'elle est caractérisée par des plis hercyniens séparés par des éléments du socle et que les transgressions [[mésozoïque]]s et du début du [[Cénozoïque]] ont peu recouvert ce massif<ref group="n">Le massif était probablement marqué par un bombement régional de 120 à {{Unité|150|m}} vers la limite Crétacé-Tertiaire. Ce bombement n'était que partiellement résorbé au [[Miocène moyen]], mais il l'est sans doute complètement depuis le [[Pléistocène]]. {{Cf}} {{Article|langue=|auteur=|titre=Évolution tectonique du bâti armoricain oriental au Cénozoïque d'après l'analyse des paléosurfaces continentales et des formations géologiques associées|périodique=Géologie de la France|date=1991|numéro=3|pages=11}}.</ref>.
 
Bien qu'il atteigne rarement l'altitude de {{unité|400|mètres}} ({{unité|416|mètres}} au [[mont des Avaloirs]], [[Mayenne (département)|Mayenne]], {{unité|413|mètres}} au [[signal d'Écouves]], [[Orne (département)|Orne]]), il doit cependant être classé géologiquement parmi les massifs montagneux, tant pour la nature de ses sols<ref>{{Lien web|url=http://geowww.agrocampus-ouest.fr/web/?page_id=1725|titre=Sols de Bretagne : Référentiel Pédologique Régional de Bretagne|date=2015|site=agrocampus-ouest.fr}}.</ref>, son origine ([[CycleOrogenèse varisque|orogenèse hercynienne]] provoquant le soulèvement de la plaque [[Armorica]] à une altitude initiale de {{Unité|4000|m}}<ref>{{Article|langue=en|auteur=H.-J. Behr, W. Engel, W. Franke, P. Giese, K. Weber|titre=The Variscan Belt in Central Europe: Main structures, geodynamic implications, open questions|périodique=Tectonophysics|date=109|volume=1–2|numéro=1984|pages=15-40}}.</ref>) que pour ses paysages escarpés. Profondément érodé et réduit à l'état de [[pénéplaine]], son altitude moyenne de {{Unité|106|m}} est inférieure à celle du [[Bassin parisien]] ({{Unité|178|m}}) et du [[Bassin aquitain]] ({{Unité|135|m}}) qui ont, eux, subi le contre-coup du [[Géologie des Alpes|plissement alpin]] qui les a soulevés d'une cinquantaine de mètres<ref>{{ouvrage|auteur=Christophe Meunier|titre=Géographie|éditeur=Dunod|date=2013|passage=38}}.</ref>.
 
== Géographie ==
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Il est constitué de quatre domaines de plateaux et collines (plateaux ouest-armoricain et bas-normand, collines vendéennes et du Cotentin<ref group="n">À l'exception du [[Plain (Manche)|Plain]].</ref>) ceinturé par des domaines aplanis de plus faible altitude (bas plateau breton, plates-formes du Léon, du Trégor, de Vannes et de Basse-Loire, etc.)<ref>Paul Bessin, [https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01211141/file/BESSIN_Paul.pdf Évolution géomorphologique du Massif armoricain depuis 200 MA : approche Terre-Mer], Sciences de la Terre, Université Rennes 1, 2014, p. 22.</ref>.
 
Son point culminant est le [[mont des Avaloirs]], en [[Mayenne (département)|Mayenne]] à la limite de l'[[Orne (département)|Orne]], avec une altitude de {{unité|416|m}} selon des études récentes de l'[[Institut national de l'information géographique et forestière|IGN]]. Autrefois, il était crédité, comme le [[signal d'Écouves]], dans l'[[Orne (département)|Orne]], d'une altitude de {{unité|417|m}}. Ce dernier est désormais mesuré à {{unité|413|m}}<ref>{{ouvrage|auteur=Rodolphe Bacquet|titre=Normandie 2. Comprendre la Normandie et Normandie pratique|éditeur=Place Des Editeurs|date=2013|passage=43}}.</ref>.
 
Le massif a subi depuis le passage [[Pliocène|Plio]]-[[Pléistocène]] ({{unité|2,6|[[Million d'années|Ma]]}}) un basculement vers le sud pendant sa surrection par rapport à la [[Bassin de Rennes|dépression de Rennes]]. Ce basculement a provoqué le soulèvement de sa marge nord et un effondrement relatif de sa marge sud dont le relief, étagé en gradins, descend progressivement vers l'[[Océan Atlantique|Atlantique]]. Ce soulèvement différentiel a eu pour conséquence un vigoureux encaissement des vallées au nord de la [[ligne de partage des eaux]] et leur comblement généralisé au sud du cisaillement sud-armoricain<ref>{{Article|auteur=Bernard Hallégouët, Yannick Lageat, Dominique Sellier|titre=La Bretagne armoricaine (France) revisitée. Nouveaux regards sur l'évolution des formes dans un massif ancien classique|périodique=Bulletin de l'Association de géographes français|date=2008|volume=85|numéro=2|pages=220}}.</ref>.
 
L'histoire géologique est également marquée par la surrection relative de la [[Basse-Bretagne|Bretagne occidentale]] de {{Unité|30|m}} par rapport au [[bassin de Rennes]]<ref group="n">La région de Brest continue de se soulever à une vitesse moyenne de {{unité|1.1|mm/an}} par rapport à celle de Rennes. Cf. {{Article|langue=en|auteur=N. Lenôtre, P. Thierry, R. Blanchin, G. Brochard|titre=Current vertical movement demonstrated by comparative levelling in Brittany (northwestern France)|périodique=Tectonophysics|date=1999|numéro=301|pages=333-344}}.</ref> depuis {{Unité|700000|ans}}<ref>{{Article|langue=en|auteur=Stéphane Bonnet, Franqois Guillocheau, Jean-Pierre Brun|titre=Relative uplift measured using river incisions : the case of the armorican basement (France)|périodique=Comptes Rendus de l'Académie des Sciences-Series IIA-Earth and Planetary Science|date=1998|volume=327|numéro=4|pages=245-251}}.</ref>. La limite entre l'ouest qui a tendance à s'exhausser et l'est qui a tendance à s'abaisser est une faille active<ref>[http://csem.morbihan.fr/dossiers/sigm/IlluMNTBretagne.htm Principaux éléments structuraux de l'ouest Bretagne replacés sur une image en topographie numérique de la Bretagne]</ref> qui va de la [[baie de Saint-Brieuc]] à l'[[estuaire de la Vilaine]]<ref>Stéphane Bonnet, « [https://geosciences.univ-rennes1.fr/IMG/pdf/Bonnet_Stephane.pdf Tectonique et dynamique du relief : Le socle armoricain au Pléistocène] », Mémoire de Géosciences Rennes, juin 1998, 352 p.</ref>.
 
Le relief en [[Bretagne (région administrative)|Bretagne]] propose deux lignes de crêtes :
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* les [[montagnes Noires]] au sud, culminant à {{unité|318|m}} :
** les [[landes de Lanvaux]] puis le [[sillon de Bretagne]], dans la continuité des montagnes Noires jusqu'à [[Nantes]].
Les rivières ont tracé de profondes vallées : [[Aulne (fleuve)|Aulne]], [[Odet]], [[Blavet (Bretagne)|Blavet]], [[Scorff]], [[Laïta]], [[Aven (fleuve)|Aven]], etc.
[[Fichier:St-leonard-des-bois-2023.jpg|vignette|Le mont du Haut-Fourché à [[Saint-Léonard-des-Bois]].]]
 
Son relief en [[Mayenne (département)|Mayenne]] :
* le [[mont des Avaloirs]], point culminant du massif, atteignant {{unité|416|m}} ;
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* les [[Collines de Vendée|hauteurs de Vendée]] avec {{unité|290|m}} au mont Mercure et {{unité|269|m}} au [[puy Crapaud]] et, dans la [[Gâtine]], {{unité|271|m}} au Terrier de [[Saint-Martin-du-Fouilloux (Deux-Sèvres)|Saint-Martin-du-Fouilloux]].
 
La végétation du Massif armoricain comprend comme arbres dominants le chêne ([[chêneChêne pédonculé|pédonculé]] sur terrains humides, [[Quercus petraea|rouvre ou sessile]] sur terrains secs, parfois mélangé de [[chêne pubescent]] méditerranéen qui ne dépasse pas les Pays de la Loire), le [[Castanea sativa|châtaignier]], les pins [[Pinus pinaster|maritime]] et [[Pin sylvestre|sylvestre]] fréquemment employés comme première essence de reboisement, le [[houx]], le [[Hêtre commun|hêtre]], le [[Bouleau verruqueux|bouleau]], le [[Charme commun|charme]], le [[Frêne élevé|frêne]], le [[Juniperus communis|genévrier]] ; des plantes atlantiques ([[Pteridium aquilinum|fougère-aigle]], [[Avenella flexuosa|canche flexueuse]], [[Festuca filiformis|fétuque capillaire]], [[Luzula campestris|luzule champêtre]], [[Digitalis purpurea|digitale pourpre]], [[millepertuis élégant]], [[germandrée scorodoine]]) ; la lande atlantique avec des arbustes ([[Ulex|ajonc]], [[genêt]], [[bruyère]]) associés à la [[Corynephorus canescens|canche argentée]], aux [[Nardus stricta|nards]], aux lichens et aux mousses en terrains secs, aux graminées, juncées, cypéracées et sphaignes en terres humides<ref>{{ouvrage|auteur=[[Henry des Abbayes]], Georges Claustres, Robert Corillion, Pierre Dupont|titre=Flore et végétation du Massif armoricain, tome 1, Flore vasculaire|éditeur=Presses universitaires de Bretagne|date=1971|pages totales=1226}}.</ref>. Les espèces [[Plante calcicole|calcicoles]] des bassins sédimentaires aquitain et parisien ne pénètrent pas le massif aux roches majoritairement siliceuses, à l'exception du littoral dunaire (diverses orchidées, le [[dompte-venin]] ou le [[géranium sanguin]] dans les sables coquilliers dunaires) et des affleurements de calcaires primaires déposés à l'[[Tertiaire (géologie)|ère tertiaire]]<ref>« Classification physionomique et phytosociologique des végétations », Cahiers scientifiques et techniques du [[Conservatoire botanique national|CBN de Brest]], 2014, p. 20</ref>. Si l'océanicité du climat favorise les espèces atlantiques strictes, les caractéristiques tempérées du climat breton permettent la cohabitation d'espèces méridionales en limite nord de répartition et d'espèces à affinités nordiques en limite méridionale<ref>{{ouvrage|auteur=[[Alain Croix]], [[Jean-Yves Veillard]]|titre=Dictionnaire du patrimoine breton|éditeur=Apogée|date=2001|passage=406}}.</ref>. Les espèces à affinités nordiques (chou maritime, renouée de Ray, statice humble et cochléaire officinal sur le littoral), les espèces montagnardes ou à affinité boréale (canneberge, malaxis des marais, linaigrette vaginée ou violette des marais se réfugiant dans les habitats les plus froids, tourbières et bas marais) sont également présentes<ref>{{ouvrage|auteur=[[Alain Croix]], [[Jean-Yves Veillard]]|titre=Dictionnaire du patrimoine breton|éditeur=Apogée|date=2001|passage=407}}.</ref>.
 
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