« Ravensbrück » : différence entre les versions

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Chrisalmon (discuter | contributions)
Témoignages écrits : Ajout d'un ouvrage + Mises en forme
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m Détenues et détenus : doublon, détails
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[[Fichier:Female prisoners in Ravensbrück chalk marks show selection for transport.jpg|vignette|Femmes de Ravensbrück attendant d'être évacuées par la Croix-Rouge suédoise. La croix blanche sur leur dos indique qu'elles sont des prisonnières{{note|groupe=alpha|texte=[[Margarete Buber-Neumann]] écrit : « Les SS n'avaient pas de tissu pour confectionner des uniformes de prisonniers ; ils importaient à Ravensbrück des montagnes d'habits, de sous-vêtements, de chaussures de femmes gazées à l'Est […] Ces vêtements étaient triés puis on y découpait une croix et un tissu de couleur différente était cousu par-dessous. Les femmes erraient comme des moutons destinés à l'abattoir. Les croix étaient destinées à éviter les évasions. Plus tard, on simplifia en traçant les croix à la peinture blanche sur les vêtements<ref>{{Ouvrage |langue=de |auteur1=[[Margarete Buber-Neumann]] |titre=Fånge hos Hitler och Stalin |traduction titre=Prisonnière de Staline et d'Hitler : déportée à Ravensbrück, vol. II, Paris, Seuil, 1988 |lieu=Stockholm |éditeur=Natur & kultur |année=1948 |passage=176 }}.</ref> ».}}.]]
 
Les premières prisonnières, 974 dont au moins {{nobr|137 Juives}}<ref name="dictshoah333">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Georges Bensoussan|directeur1=oui|auteur2=Jean-Marc Dreyfus|directeur2=oui|auteur3=Édouard Husson|directeur3=oui|et al.=oui|titre=Dictionnaire de la Shoah|lieu=Paris|éditeur=Larousse|collection=À présent|année=2009|pages totales=638|passage=447|isbn=978-2-03-583781-3|id=DU4EKK}}.</ref>, furent transférées du [[camp de concentration de Lichtenburg]] en [[Saxe historique|Saxe]]. À la fin de l'année [[1942]], la population carcérale passa à {{unité|10000 détenues}}. Parmi elles, des enfants arrivés avec leurs mères [[juifs|juives]] ou [[roms]], ou nés sur place. Leur nombre augmenta considérablement entre [[Avril 1944|avril]] et {{Date-|octobre 1944}} ; une première vague, composée d'enfants tziganes amenés avec leurs mères arriva après la fermeture du camp rom d'[[Auschwitz]], suivie par les enfants polonais du [[ghetto de Varsovie]] après l'échec de l'insurrection, puis par ceux du [[ghetto de Budapest]] à la suite de la fermeture de ce dernier. La plupart moururent de dénutrition. Le nombre de prisonniers atteignit plus de {{formatnum:45000}} en {{Date-|janvier 1945}}
 
Les détenues portaient un [[Système de marquage nazi des prisonniers|triangle]] coloré selon leur catégorie, une lettre au centre indiquant leur nationalité : rouge pour les prisonnières politiques, jaune pour les Juives, vert pour les criminelles de droit commun, violet pour les [[Témoins de Jéhovah]], noir pour les Tziganes et les prostituées, etc. Certaines eurent le crâne rasé à l'arrivée, ce qui ne fut toutefois jamais le cas des « aryennes ». En {{date-|octobre 1942}}, toutes les détenues juives furent déportés à [[Auschwitz]]. En effet, Himmler a décidé de rendre les camps allemands ''Judenfrei'', c'est-à-dire sans Juifs. En 1943, le camp accueillit des Juives de « sang mêlé »<ref>{{Harvsp|Georges Bensoussan|Jean-Marc Dreyfus|Édouard Husson|2009|texte=Dictionnaire de la Shoah|id=DU4EKK|p=447}}</ref>. À partir de 1944, des Juives hongroises y arrivèrent.
 
Une liste incomplète, établie par l'administration du camp, énumère {{nb|25028|noms}} de femmes déportées à Ravensbrück. Elle comporte 24,9 % de Polonaises, 19,9 % d'Allemandes, 15,1 % de Juives, 15 % de Russes, 7,3 % de Françaises, 5,4 % de Tziganes et 12,4 % d'autres origines, réparties dans les catégories suivantes : 83,54 % de politiques, 12,35 % d'anti-sociaux, 2,02 % de criminels, 1,11 % de Témoins de Jéhovah, 0,78 % de « hontes de la race » et 0,2 % d'autres cas. Cette liste est l'un des rares documents sauvés de la destruction qui précéda la fuite des SS devant les [[Alliés de la Seconde Guerre mondiale|forces alliées]] par les ''{{Lien|lang=en|trad=Walls (scout group)|fr=Mury (scout)|texte=Mury}}'', un groupe clandestin de [[scoutisme|scoutes]] polonaises formé au camp dans le but de fournir de la nourriture et des soins médicaux aux détenues les plus faibles.
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Les prisonnières de Ravensbrück furent l'objet de sévices permanents, battues, astreintes au travail et assassinées lorsqu'elles n'en étaient plus capables, ou pour un acte de rébellion ou sans raison particulière. Les prisonnières jugées inaptes au travail étaient tuées par balle jusqu'en 1942. Après cette date, elles furent transférées à Auschwitz et vers d'autres centres d'extermination. Plusieurs furent exécutées à l'infirmerie du camp par injection létale.
 
À partir de l'été 1942, des [[expérimentation médicale nazie|expériences médicales]] furent menées sur au moins {{nobrnb|86 détenues}}, dont {{nobrnb|74 polonaises}}, connues sous le nom de [[Lapins de Ravensbrück|Lapines]]. La première série porte sur l'efficacité des [[sulfamide]]s dans le traitement des blessés de guerre, la seconde sur la régénération des os, muscles et nerfs et la possibilité de [[Greffe (médecine)|transplanter]] des os. Cinq en moururent, six furent exécutées car souffrant de blessures non guéries et la plupart des survivantes gardèrent des séquelles à vie. Quatre d'entre elles témoignèrent lors du [[procès des Médecins]] en [[1946]]. En {{Date-|janvier 1945}}, entre 120 et {{nobrnb|140 femmes}} tziganes furent stérilisées après s'être vu promettre la libération si elles consentaient à l'opération.
 
Les corps des détenues décédées étaient brûlés au crématorium situé près de Fürstenberg jusqu'en 1943, date à laquelle les autorités SS construisirent un four crématoire à proximité du camp.
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