« Indemnisation de la France par la république d'Haïti » : différence entre les versions

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==== Indépendance d'Haïti ====
 
===== Déclaration d'indépendance non reconnue =====
Après l'échec de la tentative française de reprise en main de la colonie et le départ de ce qui restait du corps expéditionnaire, les vainqueurs noirs de la rébellion déclarent, le {{date|1 janvier 1804}}, l'[[Acte de l'Indépendance de la République d'Haïti|indépendance de Saint-Domingue]], sous le nom d'[[Haïti]], l'ancien nom [[Taïnos|indigène]] de l'île. Le premier État au monde fondé par d'anciens esclaves vient ainsi de naître<ref name="QSJP40">{{ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Robert Cornevin]]|titre=Haïti|éditeur=[[Presses universitaires de France]]|collection=[[Que sais-je ?]]|année=1993|numéro édition=2|passage=40-42|titre chapitre=Campagne du général Leclerc et guerre de l'indépendance}}.</ref>.
 
Toutefois, l'indépendance d'Haïti n'est pas reconnue par le concert des nations, de nombreux États redoutant que l'esprit de liberté ne contamine leur propre population servile ([[Esclavage aux États-Unis|États-Unis]], [[Esclavage au Brésil|Brésil]], [[Cuba]]). Le sénateur américain du Missouri, Thomas Benton, exprime ainsi ses craintes au Congrès : « La paix de onze États de notre union ne saurait tolérer qu’une insurrection victorieuse de Nègres porte ses fruits. » Il complète même : « Il ne sera permis à aucun consul ni ambassadeur noir de s’établir dans nos villes et de parader dans notre pays<ref name=":0" />. »
 
Le bilan humain de la [[Révolution haïtienne]], du soulèvement des esclaves en 1791 aux [[Massacres de 1804 en Haïti|massacres de 1804]], s'élève à {{Unité|10000 colons}} et {{Unité|46000 soldats}} français tués, et à plus de {{nombre|120000 morts}} parmi les noirs et [[Gens de couleur libres|anciens libres]]{{Sfn|Théodat|2003|p=33}}.
===== Massacre de la population blanche restante =====
{{Article détaillé|Massacres de 1804 en Haïti}}
Les quelques milliers d'anciens [[Colonisation|colons]] [[France|français]] [[Blanc (humain)|blancs]] restés en Haïti sont suspectés de fidélité à l'ancienne puissance coloniale, le nouveau pouvoir haïtien craignant une nouvelle expédition française pour reprendre l'île. D'autant plus que parmi eux figurent d'anciens maîtres esclavagistes et des membres de la [[Garde nationale (France)|Garde nationale coloniale]] ayant combattu avec les troupes françaises lors de l'[[Expédition de Saint-Domingue|expédition Leclerc]]<ref name=":2">{{Article|langue=en-US|auteur1=Pr. Julia Gaffield|titre=Perspective {{!}} Five myths about the Haitian Revolution|périodique=Washington Post|date=2021-08-06|issn=0190-8286|lire en ligne=https://www.washingtonpost.com/outlook/five-myths/five-myths-about-the-haitian-revolution/2021/08/04/1cf7be4e-f3c1-11eb-a49b-d96f2dac0942_story.html|consulté le=2023-11-07}}.</ref>. Par ailleurs, un petit contingent de soldats français reste établi à [[Saint-Domingue (ville)|Santo Domingo]], capitale de la partie espagnole d'[[Hispaniola]], encore [[Colonisation française de Saint-Domingue|occupée par les Français]], et menace d'envahir à nouveau l'ancienne colonie, et d'en {{citation|annihiler}} la population noire{{sfn|Girard|2011|loc=Ch. 19 : Haitian Independance|p=322}}. Informé de ces projets et de la présence de soutiens parmi les colons blancs encore présents à Haïti, [[Jean-Jacques Dessalines]] ordonne en 1804 l'élimination de la quasi-totalité des citoyens français blancs restés en Haïti.
 
La question de l'élimination des Français restant à Haïti est ainsi soulevée le soir même par Dessalines, bien que celui-ci leur ait promis une protection<ref>{{lien web |langue=en |prénom=Kona |nom=Shen |titre=History of Haiti, 1492–1805: Haitian Independence, 1804–1805 |url=https://thehaitianrevolution.com/haitian-independence-1 |éditeur=Brown University |date=December 9, 2008 |consulté le=1 February 2012}}</ref>{{,}}{{sfn|Dayan|Dayan|1998|loc=Rituals of History|p=4}}. Le massacre, plutôt que la déportation, est choisi{{sfn|Zamor|1992|p=308}}. Le but recherché est de régler le problème de populations de couleurs différentes dans un même pays{{sfn|Théodat|2003|p=106}}, tout en supprimant une population qui pourrait être plus sensible aux intérêts de l'ancienne puissance coloniale plutôt qu’à ceux de la nouvelle république{{sfn|Popkin|2011|loc=Ch. 5, The Struggle for Independence, 1802-1806|p=137}}. Dessalines craint notamment une nouvelle expédition française pour reprendre l'île{{sfn|Girard|2011|loc=Ch. 19 : Haitian Independance|p=322}}. Il s'ensuit une campagne de communication visant à opposer la population noire à la communauté française encore présente, campagne menée par Dessalines et [[Louis Boisrond Tonnerre]], violemment francophobe{{sfn|Girard|2011|loc=Ch. 18 : Liberty and Death|p=314}}, et dont la propagande est répétée durant les massacres afin de les justifier{{sfn|Dayan|Dayan|1998|loc=Rituals of History|p=4}}. Les exécutions sont perpétrées sur tout le territoire haïtien entre février et fin {{date|avril 1804}}, et se traduisent par {{unité|3000 à 5000 morts}}. La très grande majorité sont des hommes<ref name=":2" />, mais les femmes et les enfants ont également été éliminés sur ordre de Dessalines, alors qu'ils étaient censés être épargnés{{sfn|Popkin|2011|loc=Ch. 5, The Struggle for Independence, 1802-1806|p=137}}.
 
Après les massacres, une petite population blanche est encore présente à Haïti, notamment des médecins et des prêtres, exclus des ordonnances d'exécution, ainsi que les [[Haïtiens polonais|déserteurs polonais]] issus de l'expédition de Leclerc, et des fermiers allemands ayant fondé une colonie dans le nord-ouest de l'île, avant la révolution{{Note|« […] un décret du 22 février 1804 enjoint aux chefs militaires d'arrêter et de mettre à mort tous les Blancs, à l'exception des prêtres, médecins, chirurgiens, pharmaciens et autres Français professant des arts ou métiers susceptibles d'être utiles à la population, ainsi que les Polonais et les Allemands{{sfn|Pluchon|Abénon|1982}}. »|group=Note}}{{,}}<ref name=":2" />{{,}}{{sfn|Popkin|2011|loc=Ch. 5, The Struggle for Independence, 1802-1806|p=137}}.
 
===== Bilan humain de la révolution haïtienne =====
Le bilan humain de la [[Révolution haïtienne]], du soulèvement des esclaves en 1791 aux massacres de 1804, s'élève à {{Unité|10000 colons}} et {{Unité|46000 soldats}} français tués, et à plus de {{nombre|120000 morts}} parmi les noirs et [[Gens de couleur libres|anciens libres]]{{Sfn|Théodat|2003|p=33}}.
 
=== Indemnisation de la France ===