« Premier principe de la thermodynamique » : différence entre les versions

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<math display="block">\Delta H = Q</math>
 
 
Cette expression simple du premier principe est particulièrement adaptée pour décrire des transformations thermodynamiques se faisant à pression constante, notamment les [[Changement d'état|changements d'état]] de la matière, ainsi que les réactions chimiques [[Réaction endothermique|endothermiques]] et [[Réaction exothermique|exothermiques]].
 
== Controverses et science alternative ==
Il s'agit d'un [[principe physique]], et non d'un [[théorème]]. Il n'est pas formellement démontrable, mais on sait, d'une part, empiriquement, qu'aucun cas de violation n'a jamais été constaté (en dépit d'expériencesde ennombreuses nombre incalculableexpériences),. et dD'autre part, théoriquement, depuis la démonstration en 1915 par [[Emmy Noether]] de sondu [[Théorème de Noether (physique)|théorème éponymequi porte son nom]] qui exprime l'équivalence entre les [[Loi de conservation|lois de conservation]] et l'invariance des lois physiques, c'est-à-dire que si ce principe ne s'appliquait pas au monde réel alors les lois[[Loi dephysique|lois de la physique]] seraient variables,. alors qu'ilIl n'y a pourtant pas d'indice en ce sens et qu'il n'existe pas de problème physique connusconnu dont la solution passe nécessairement par une remise en cause de ce principe. Toute théorie scientifique qui voudrait dépasser ce principe devrait expliquer pourquoi il reste aussi bien vérifié dans toutes les circonstances connues (de la même façon que, par exemple, la [[théorie de la relativité]] explique pourquoi la [[mécanique newtonienne]] reste valable dans la plupart des cas), ce dont se dispensent toujours les « chercheurs alternatifs » .
 
EnCe pratiquestatut celahistorique n'empêchedonne paslieu à des controverses de la poursuitepart de rêves« (jamaischercheurs concrétisés)alternatifs » qui veulent prouver que le premier principe est faux en tentant de démontrer l'existence dans la pratique du [[mouvement perpétuel]] dude premier ordre (enet violation du principe), à basede l'[[Théorie du complot contre l'énergie libre|d'énergie « libre »]], parfois qualifiée de « surnuméraire » ou encore « surunitaire ». OnParmi citeraces pourchercheurs, l'exempleon lespeut cas deciter Léon-Raoul Hatem, Fabrice André, ou Michel J. Brady, qui ont été médiatisés y compris parfois sur des chaînes de télévision publiques{{refsou|date=mars 2024}}.
 
=== mouvementsMouvements perpétuels ===
 
Leurs réalisations techniques impliquent généralement des moteurs qui transmettent leur mouvement, grâce à des aimants permanents, à un arbre ou à une série de générateurs électriques censés « multiplier l'énergie » reçue. Les aimants agissent en fait comme de simples engrenages sans contact, ce qui donne l'illusion d'une transmission de mouvement sans frottements, et donc, par extension, sans transmission de [[Couple (physique)|couple]] mécanique. Si on ignore la transmission de couple mécanique, on peut donc penser qu'il suffit de connecter plusieurs étages de génératrices à un seul moteur pour multiplier « gratuitement » l'énergie d'entrée. Cependant, pour multiplier l'énergie, en s'en tenant à la définition de la [[Puissance (physique)|puissance mécanique]], il faudrait :
 
* soit que les génératrices tournent plus vite que le moteur qui les entraîne, à couple égal, ;
* soit que le couple fourni aux génératrices soit supérieur à celui produit par le moteur, à vitesse égale.
 
La première hypothèse n'est pas vérifiée expérimentalement puisque la transmission est synchrone, et on ne « créée » pas de vitesse entre le moteur [[actionneur]] et les génératrices. La seconde hypothèse viole le [[principe fondamental de la dynamique]] (équivalence des actions et des réactions) : le moteur ne peut pas fournir plus de couple mécanique que la somme des couples résistants des génératrices, et on ne « crée » donc pas de couple non plus.
 
Léon-Raoul Hatem a déposé deux demandes de brevet pour un « Ensemble moteur semi magnétique producteur d'énergie cinétique supplémentaire », en 2001<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Notice |url=https://bases-brevets.inpi.fr/fr/document/FR2826800.html|site=bases-brevets.inpi.fr |éditeur=[[Institut national de la propriété industrielle|INPI]] |consulté le=2018-07-19}}</ref> et en 2006<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Notice |url=https://bases-brevets.inpi.fr/fr/document/FR2907278.html|site=bases-brevets.inpi.fr |consulté le=2018-07-19}}</ref>, la première rejetée définitivement en 2013, la seconde déchue en 2012. Les démonstrations qu'il effectue<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Moteur Magnétique - Léon Raoul Hatem - Vidéo dailymotion|url=https://www.dailymotion.com/video/xcwxiz |site=[[Dailymotion]] |date=2010-04-12 |consulté le=2018-07-19}}.</ref> impliquent un moteur de puissance nominale 2200 W qui alimente 4 générateurs de 2200 W nominaux chacun. En supposant la puissance totale de sortie à 8800 W, il suppose en fait que la puissance réelle du moteur et des génératrices, pendant leur fonctionnement, est toujours égale à leur puissance nominale (ce qu'il ne vérifie pas), or la puissance produite par une machine [[Machine synchrone|synchrone]] ou [[Machine asynchrone|asynchrone]] dépend en réalité de la charge électrique ou mécanique appliquée en sortie. En théorie, la charge électrique connectée aux génératrices produit une force contre-électromotrice dans les bobines de la génératrice, qui se traduit par un couple résistant appliqué sur l'arbre des génératrices, et le moteur fournit simplement un couple inverse égal à la somme des couples résistants de toutes les génératrices ([[principe fondamental de la dynamique]]). Étant donné que Hatem ne fournit pas de mesures de puissances (avec des wattmètres) en sortie des génératrices et qu'il n'y applique que de faibles charges électriques (projecteurs halogènes) lors de ses démonstrations, il est impossible de valider son hypothèse, et les conclusions qu'il tire sur l'état de la théorie thermodynamique dépassent le cadre expérimental et les preuves qu'il fournit.
 
[[Jean-Pierre Petit]], ingénieur et ancien directeur de recherches au CNRS, a émis en 2014 des critiques sur les résultats du système Hatem, utilisé par Fabrice André au refuge du col de Sarenne<ref>{{Lien web|titre=Jean Pierre Petit répond au sujet de "l'énergie libre"|url=https://www.youtube.com/watch?v=GDImaah7pLY|site=[[YouTube]] |consulté le=2017-10-26}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en-US|titre=Fabrice André : Faut pas désespérer – C.A.R.L.|url=https://carlri.info/2016/06/23/fabrice-andre-faut-pas-desesperer/|site=carlri.info|consulté le=2017-10-26}}.</ref>, en critiquant notamment des erreurs d'interprétation physique (confusion entre tension et puissance électrique<ref>{{Lien web|titre=Sans titre|url=http://www.hatem.com/inpi.htm|site=www.hatem.com|consulté le=2017-10-26}}.</ref>) et en lui proposant un audit par une équipe scientifique, avec des wattmètres, auquel André n'a pas donné suite. En 2011, le 12/13 de France 3 Alpes consacre un reportage<ref name=":0" /> à Fabrice André dans lequel il est présenté comme titulaire de « 17 brevets » mais son nom est absent de la base de données des brevets de l'INPI<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=BASEBase BREVETS {{!}} Recherchebrevets simple|url=https://bases-brevets.inpi.fr/fr/|site=bases-brevets.inpi.fr|consulté le=2018-07-19}}</ref>. Le refuge du col de Sarenne a été détruit dans un incendie accidentel en {{date-|décembre 2016}}<ref>{{Article|titre=Incendie du refuge de Sarenne (Isère) : le propriétaire demande des comptes aux secours| périodique=[[France 3 Régions]] |date=4 janvier 2017 | prénom=Quentin |nom=Vasseur |lire en ligne=https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/incendie-du-refuge-sarenne-isere-proprietaire-demande-comptes-aux-secours-1167009.html|consulté le=2017-10-26}}.</ref>.
 
Entre 2006 et 2010, Michel J. Brady a vendu 61 moteurs « Perendev » (PERpetual ENergy DEVice) à mouvement perpétuel, basé sur des aimants permanents, d'une puissance de 100 à 300 kW, à des clients allemands, et probablement plus dans le monde. Les commandes n'ayant jamais été honorées, il a été arrêté le {{date-|14 avril 2010}} pour détournement de fonds en Suisse et extradé vers l'Allemagne<ref>{{Lien web|titre=Perendev magnet motor inventor arrested for embezzlement|url=https://pesn.com/archive/2010/04/24/9501640_Michael_J_Brady_arrested_for_embezzlement/index.html|site=pesn.com|consulté le=2017-10-26}}.</ref> où il a purgé une peine de prison jusqu'en {{date-|octobre 2014}}<ref>{{Lien web|titre=Mike Brady (Perendev) released from prison|url=https://pesn.com/archive/2014/10/29/9602559_Mike-Brady_freed-from-prison/index.html|site=pesn.com|consulté le=2017-10-26}}.</ref>. La seule preuve de fonctionnement de son système est une vidéo YouTube de mauvaise qualité publiée en {{date-|février 2003}}<ref>{{Lien web|nom1=RealDIYEnergy|titre=Original Perendev Motor Filmed Feb 2003 Michael J. Brady|url=https://www.youtube.com/watch?v=XR15R1N4rtE|date=2011-01-17|consulté le=2017-10-26}}</ref>. Il s'agit d'un dispositif où les stator et le rotor sont tous deux constitués d'aimants permanents de pôles opposés. Un tel dispositif viole la loi de [[Loi de Lenz-Faraday|Lenz-Faraday]] puisque le champ magnétique des aimants est constant, donc son flux est constant, or la variation du flux magnétique est nécessaire pour créer une force électromotrice, donc un [[Travail d'une force|travail mécanique]]. Dans tous les [[Généralités sur les machines électriques|moteurs à induction]], cette variation est forcée en changeant le sens du courant dans des [[Électroaimant|électro-aimants]] (bobines). En l'absence de variation du [[flux magnétique]], les forces qui s'appliquent sont statiques et aucun travail n'est produit. En théorie, un moteur à aimants permanents ne peut donc pas produire un travail, et s'il tourne, c'est seulement mû par sa propre inertie (à vitesse initiale non nulle) et jusqu'à ce que les frottements l'arrêtent, comme sur certaines démonstrations<ref>{{Lien web|nom1=Smashbrawl94|titre=Working Perendev Magnet Motor! (2018)|url=https://www.youtube.com/watch?v=8RZB1xstXS0|date=2016-03-01|consulté le=2018-08-06}}.</ref>. Dans la vidéo originale de Brady, la variation de flux magnétique peut être engendrée par la fermeture progressive du stator, ce qui ne supprime pas l'apport d'énergie extérieur et ne contredit donc pas la théorie.
 
Les prototypes de Léon-Raoul Hatem, Fabrice André<ref name=":0">{{Lien web|langue=en-US|titre=Maison refuge autonome, moteur surnuméraire : Fabrice André par rikiai - Dailymotion|url=https://www.dailymotion.com/video/xhpd7g|site=Dailymotion|date=2011-03-19|consulté le=2017-10-26}}</ref>, et Michel J. Brady n'ont jamais été expertisés, vérifiés et validés par des scientifiques indépendants, malgré leur médiatisation, y compris sur des chaînes de télévision publique. Leurs montages expérimentaux ne s'accompagnent d'aucune explication théorique ni d'aucune modélisation physique susceptible d'expliquer leur fonctionnement ou d'en démontrer la validité physique. Les vidéos qu'ils ont fournies montrent toujours leurs générateurs en fonctionnement à vide ou très faiblement chargés, pendant des temps courts, alors que les puissances de sortie qu'ils annoncent sont très supérieures aux charges électromécaniques appliquées pendant les démonstrations. Ces inventeurs n'ont jamais publié de résultats, d'études ou d'analyses permettant de quantifier les performances réelles de leurs appareils (mesures expérimentales de vitesse, de puissance d'entrée et de sortie). Cependant, leur relative médiatisation ainsi que leurs promesses et ambitions philanthropiques, couplées au désintérêt des industriels pour leur travaux, sont à la source de nombreuses [[Théorie du complot|théories du complot]], sur des blogs et des forums alternatifs, qui attribuent la non-commercialisation de ces « technologies » à des causes autres que l'absence de prototype fonctionnel et dûment expertisé (par exemple : complot des lobbies pétrolier et/ou nucléaire).