« Pile gallo-romaine de la Tourraque » : différence entre les versions
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{{Infobox Monument
|nom local = la tourraque d'Ortolas}}
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La '''pile gallo-romaine de la Tourraque''' ou '''tourraque d'Ortolas''', est une tour gallo-romaine en pierre, aussi appelée [[Pile (monument)|pile]], située sur la commune de [[Lamazère]], dans le département du [[Gers (département)|Gers]], en [[France]].
Elle mesure un peu moins de {{unité|7|m}} de haut mais sa hauteur initiale était certainement supérieure. Bien qu'aucun indice archéologique ou historique ne permette de l'affirmer directement, il s'agit sans doute, par analogie avec d'autre monuments du même type, d'un [[cénotaphe]] signalant la proximité de la sépulture d'un important personnage local.
Elle est classée comme [[Monument historique (France)|monument historique]] en 1963.▼
== Localisation==
La pile se trouve sur la commune de [[Lamazère]], à environ {{unité|1.5|
== Historique ==
La pile est datable, comme les autres monuments analogues du sud-ouest, du milieu du {{s-|II}}<ref name="Aud">{{Article|auteur=Pierre Audin|titre=La pile de Cinq-Mars et les piles gallo-romaines|périodique=[[Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest]]|année=1977|tome=LXXXIV|numéro=2|page=356-357|doi=10.3406/abpo.1977.2883}}.</ref>. Les sondages réalisés sur le site n'apportent toutefois aucune information à ce sujet.
Jusqu'à la fin du {{s-|XIX}}, la pile n'a fait l'objet d'aucune fouille archéologique, mais sur la face occidentale, une cavité creusée à sa base témoigne d'un acte de vandalisme{{Sfn|Lauzun|1898|p=21}}.
La pile est inscrite au titre des [[monument historique (France)|Monuments historiques]] par arrêté du {{Date-|12 novembre 1963}}<ref name="PA">{{Mérimée|PA00094824}}.</ref>. Deux ans plus tard, des sondages réalisés à proximité du monument permettent de préciser son environnement archéologique.
== Description ==
La pile est établie sur un massif de fondation profond de {{unité|0.83|cm}} et mesurant {{Dunité|4.18|3.50|m}}. Le monument lui-même, sur plan quadrangulaire de {{dunité|4|3.20|m}} est arasé au niveau de la base de la niche creusée dans sa face ouest. Ainsi mutilée, la pile ne mesure plus que {{unité|6.81|m}} de haut{{Sfn|Lapart|Petit|1993|p=254}}.
{{média externe|image1=[https://pop-phototeque.s3.eu-west-3.amazonaws.com/memoire/AP12R083598/12r083598.jpg La pile de la Tourraque] sur la [[base Mémoire]].}}
Un [[parement]] en petit appareil de moellons calcaires d'origine locale de {{unité|10|cm}} de côté recouvre uniformément un noyau en {{latin|[[opus caementicium]]}}{{Sfn|Lapart|Petit|1993|p=254}} ; ce parement est encore nettement visible sur la face nord, la mieux conservée. Au-dessus d'un socle ou soubassement de trois assises de moellons, la pile présente encore deux étages. Le premier constitue le podium décoré de pilastres à chacun de ses angles{{Sfn|Clauss-Balty|2016|p=184}} et le second est en retrait par rapport au premier. Le passage d'un étage à l'autre est en outre marqué par une corniche{{Sfn|Lauzun|1898|p=21}}.
La niche était vraisemblablement voûtée en [[cul-de-four]]{{Sfn|Sillières|Soukiassian|1993|p=302}}. Dans la restitution proposée dans l'ouvrage de Pascale Clauss-Balty et basée sur les relevés de 1965, la pile possède un troisième étage, celui de la niche ; cet étage est souligné de pilastres à chacun de ses angles. Les pieds-droits de la niche sont eux-aussi décorés de pilastres{{Sfn|Clauss-Balty|2016|p=35}}. L'orientation de la pile (face principale tournée vers le nord-ouest{{Sfn|Clauss-Balty|2016|p=33}}) semble être choisie de sorte que la niche, qui abrite certainement les statues des défunts à qui la pile est dédiée, soit visible du plus loin possible depuis la vallée{{Sfn|Clauss-Balty|2016|p=196}}.
Une toiture de tuiles, en pyramide ou plus probablement en [[bâtière]] en raison du plan de l'édifice couronne le monument{{Sfn|Clauss-Balty|2016|p=186}}.
Le monument est accompagné d'un enclos, très probablement funéraire{{Sfn|Sillières|Soukiassian|1993|p=304}}, dont les vestiges sont identifiés aux angles est et sud de la pile{{Sfn|Clauss-Balty|2016|p=33}}. Le mur de cet enclos est suffisamment peu élevé pour permettre de voir la pile sur toute sa hauteur{{Sfn|Clauss-Balty|2016|p=181}}.
== Fonction==
La présence d'un enclos est un indice fort du rôle de monument funéraire, probablement un [[cénotaphe]], attribué à la pile, dont la fonction était de signaler au public la proximité d'un ou plusieurs tombeaux<ref>{{chapitre|titre=Les piles funéraires du Sud-Ouest|auteur ouvrage=Jean-Charles Moretti et Dominique Tardy (dir.)|titre ouvrage=L'architecture funéraire monumentale : la Gaule dans l'Empire romain|année=2006|éditeur=éditions du CTHS|isbn=978-2-7355-0617-0|pages totales=522|passage=473-477}}.</ref>.
En outre, la présence de moellons, de fragments de béton et de {{latin|[[tegula]]e}} indique l'existence d'autres constructions localisées à quelques centaines de mètres de la pile. Il est possible qu'il s'agisse d'une {{latin|[[villa romaine|villa]]}} liée au monument{{Sfn|Clauss-Balty|2016|p=33}}. Le même type de rapprochement est fait entre la [[pile gallo-romaine d'Ordan-Larroque]] et une autre {{latin|villa}} antique située à proximité de ce même monument<ref>{{Article|auteur=[[Michel Labrousse]]|titre=Midi-Pyrénées|périodique=[[Gallia (revue)|Gallia]]|tome=XXIV|numéro=2|année=1966|page=427|url=https://www.persee.fr/doc/galia_0016-4119_1966_num_24_2_2454}}.</ref>.
Dans cette hypothèse, un ensemble cohérent semble être constitué comprenant la {{latin|villa}}, l'enclos, espace [[cimetière|cimétérial]] dédié à la famille habitant la {{latin|villa}} et la pile, monument signalant la présence de l'enclos et perpétuant le souvenir des défunts de la famille{{Sfn|Clauss-Balty|2016|p=196}}.
== Notes et références ==
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== Voir aussi ==
=== Bibliographie ===
{{Légende plume}}
* {{Ouvrage|auteur=Pascale Clauss-Balty|directeur=oui|titre=Les piles funéraires gallo-romaines du Sud-Ouest de la France|lieu=Pau|éditeur=Presses Universitaires de Pau et des Pays de l'Adour|collection=Archaia|année=2016|pages totales=231|isbn=978-2-3531-1063-6|plume=oui}}
* {{Ouvrage|auteur1=Jacques Lapart|auteur2=Catherine Petit|titre= Le Gers|éditeur= Académie des inscriptions et belles-lettres |collection= [[Carte archéologique de la Gaule]] |numéro dans la collection= 32 |lieu= Paris |année= 1993 |pages totales= 354 |isbn= 2-8775-4025-1|plume=oui}}
* {{Article|auteur=[[Philippe Lauzun]]|titre=Inventaire général des piles gallo-romaines du sud-ouest de la France et plus particulièrement du département du Gers|périodique=Bulletin Monumental|lieu=Caen|éditeur=Henri Delesques imprimeur-éditeur|année=1898|tome=LXIII|pages=5-68|doi=10.3406/bulmo.1898.11144|plume=oui}}
* {{Ouvrage|auteur=[[Auguste-François Lièvre]]|titre=Les fana ou vernemets (dits piles romaines) du sud-ouest de la Gaule|lieu=Paris|éditeur=E. Thorin|année=1888|pages totales=29}}.
* {{Article|auteur1=Pierre Sillières|auteur2=Georges Soukiassian|titre=Les piles funéraires gallo-romaines du sud-ouest de la France : état des recherches|titre numéro=Monde des morts, monde des vivants en Gaule rurale, Actes du Colloque ARCHEA/AGER (Orléans, 7-9 février 1992)|année=1993|page= 299-306|périodique=Supplément à la [[Revue archéologique du Centre de la France]]|numéro=6|url=https://www.persee.fr/doc/sracf_1159-7151_1993_act_6_1_942|plume=oui}}
=== Articles connexes ===
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{{Palette|Monuments funéraires romains}}
{{Portail|Rome antique|archéologie|monuments historiques|Gers}}
[[Catégorie:Monument historique dans le Gers]]
[[Catégorie:Monument historique
[[Catégorie:Pile (monument)|Tourraque]]
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