« Jules Mazarin » : différence entre les versions

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[[Fichier:Mazarin buste par Lerambert.jpg|vignette|upright=1.3|Buste de Mazarin par [[Louis II Lerambert|Louis Lerambert]] ([[bibliothèque Mazarine]]).]]
 
'''Jules Raymond Mazarin''' ('''Giulio Raimondo Mazzarino, Mazarino''', '''Mazarini''' ou '''Mazzarini'''<ref group=alpha>Nom de famille dont il francisa peu à peu l’écriture en Mazarin, même s'il signe encore Mazarini, ''à l'italienne'', à la fin de sa vie au bas du [[traité des Pyrénées]].</ref>), connu sous son titre de '''[[Cardinal (religion)|cardinal]] Mazarin''', né à [[Pescina]], dans les [[Abruzzes]], [[royaume de Naples]], le {{date de naissance|14|juillet|1602}} et mort à [[Vincennes]] le {{date de décès|9|mars|1661}}, est un [[Prélature|prélat]], diplomate et homme politique français d'origine italienne, d'abord au service de la [[Gouvernement de l'Église catholique|Papauté]], puis des rois de France {{souverain2|Louis XIII}} et {{souverain2|Louis XIV}}. Il succède auà [[Armand Jean du Plessis de Richelieu|Cardinal de Richelieu]] en tant que [[principal ministre d'État]] de 1643 à 1661.
 
== Biographie ==
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[[Fichier:Portrait Nicolas Fouquet par Charles Le Brun.jpg|vignette|upright=1.00|[[Nicolas Fouquet]].]]
 
Au long de sa carrière de Premier Ministre, Mazarin s’enrichit. À sa mort, il dispose d'un actif d'environ trente-cinq millions de [[livre tournois|livres]] (dont {{unité|8.7|millions}} de livres en argent liquide et {{unité|4.4|millions}} en bijoux et objets précieux)<ref>Estimation de [[Claude Dulong]], dans l'ouvrage collectif ''Mazarin, les Lettres et les Arts'', 2006, cité dans ''Mazarin, le maître du jeu'' de Simone Bertière, 2009, {{p.|319}}, aux Éditions du Livre de Poche.</ref>. Il s'agit de la plus grosse fortune personnelle de tout l'Ancien Régime, après celle du [[Armand Jean du Plessis de Richelieu{{s-|Cardinal de Richelieu]]XVII}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Pierre Goubert]]|titre=Mazarin|éditeur=[[Librairie Arthème Fayard|Fayard]]|année=1990|passage=536|isbn=}}.</ref>, correspondant à vingt-deux tonnes d'or et qui provient des largesses du roi, de ses nombreuses fonctions au gouvernement mais surtout des revenus et [[prébende]]s issus de ses différentes charges, dont les {{unité|21|abbayes}} qu'il dirige (en premier lieu, l'[[Basilique Saint-Denis|abbaye Saint-Denis]]) et lui rapportantrapportent annuellement {{unité|572000|livres}}. Cetteà situationla fin de sa vie. Cela lui procura une grande souplesse financière, qui se révélantrévéla vite indispensable pour remplir ses objectifs politiques. Progressivement, Mazarin abandonne la gestion de sa fortune personnelle à [[Nicolas Fouquet]] et [[Jean-Baptiste Colbert]], issu de la clientèle de [[Michel Le Tellier (homme d'État)|Michel Le Tellier]]. Placéset sousqui lavenait protectiond'épouser duune Cardinal-ministre,Charron Colbert(cent etmille Fouquetlivres deviennentde ses "créatures"dot). Ils mettent leurs qualités de gestionnaires au service de Mazarin en devenantsont les véritables artisans de la démesure de lasa fortune personnel de son Éminence après la Fronde.
 
Bien que les sommes en question, en raison de la virtuosité du concerné et de ses "créatures"aides (Fouquet et Colbert), dépassent de loin tout ce qui pouvait se voir à cette époque, il est nécessaire de relativiser le caractère exceptionnel de telles pratiques financières. Mazarin, aussi peu populaire chez les nobles que chez le peuple, prolonge à titre posthume la politique de Richelieu dont il étaitsapait sousl'autorité la protection, sapantque ainsidans le pouvoirpeuple nobiliairedont etil prolongeantprolongeait les tourssouffrances issues de visla fiscauxguerre, poursouffrit financerd'une lalarge guerrehypocrisie desur Trentece Anspoint. Postérieurement auxà la [[Fronde (histoire)|Frondes parlementaire]] et nobiliaire, période où il put mesurer toute la fragilité de sa position, Mazarin ne cessa pas de consolider sa fragile position. SonN'ayant aucun quartier de noblesse, son pouvoir était en effet assujetti au bon vouloir d’une régente disposant elle-même d’un pouvoir contesté en raison de la minorité de son fils, [[Louis XIV]]. Seule lasa dignité de cardinal de(d’ailleurs Mazarin et sa recommandation par le [[Armand Jean du Plessis de Richelieu|Cardinal de Richelieu]] sur son lit de mort à [[Louis XIII]] pour lui succéder comme [[Principal ministre d'État|Principal ministre]],révocable) lui permettentpermettait de prétendre aux fonctions qu'il occupait. Sans une situation financière solide, une disgrâce aurait tôt fait de le faire disparaîtredescendre au bas de l'échiquierl’échelle politiquesociale. Ce point explique seulement en partie l’acharnement de Mazarin à s’enrichir de manière exponentielle.
 
La réussite de Mazarin constitua un véritable outrage à l'ordre social de son époque. La formidable réussite d'un homme sans naissance et de condition modeste ne pouvait que s'attirer les foudres d'une noblesse censée seule avoir été dotée par Dieu des vertus et qualités propres au commandement. Le souci de Mazarin de renforcer l'autorité royale attisa le ressentiment des nobles<ref group=alpha>Ce qui inclut la plupart des mémorialistes.</ref>, et celui de poursuivre une guerre mal comprise celui du peuple. Les mazarinades diffusées pendant son ministère, ainsi que la qualité littéraire de nombre d'entre elles, contribuèrent à ruiner durablement sa réputation. Ses origines étrangères ne plaidèrent pas non plus en sa faveur. Ainsi, en dépit des indéniables réussites que compta sa politique, Mazarin ne laissa pas un bon souvenir dans la mémoire du peuple français, [[Mémoires|les mémorialistes]]<ref>Voir {{chap.}} « Mémorialistes de l’Ancien Régime & Mémorialistes du Grand Siècle ».</ref> préférant mettre en avant ses pratiques financières douteuses plutôt que ses victoires politiques.
La réussite de Mazarin constitua un véritable outrage à la société française d'ordres et de privilèges. La formidable réussite d'un homme qui n'est pas de sang noble ne pouvait qu'attirer les foudres d'une noblesse censée avoir été dotée par Dieu des vertus et qualités propres au commandement. Le souci de Mazarin de renforcer sa position de principal ministre, et donc celle de l'autorité royale, attisa de facto le ressentiment de toute la noblesse, qu'elle soit d'épée ou de robe, et celui du peuple qui ne comprenait pas la poursuite de la [[guerre de Trente Ans]] qui use depuis des décennies l'économie et les finances du royaume de France. Les mazarinades diffusées pendant son ministère, ainsi que la qualité littéraire de nombre d'entre elles, contribuèrent à ruiner durablement sa réputation. Ses origines italiennes ne plaidèrent pas non plus en sa faveur, trop proche de la Curie romaine pour certains, alors que d'autres le voit comme l'héritier de [[Nicolas Machiavel|Machiavel]], d'autant que Mazarin parachève le dispositif politique du [[Armand Jean du Plessis de Richelieu|Cardinal de Richelieu]] articulé autour de la Raison d'État qui n'est pas totalement étrangère à la philosophie de Machiavel concernant la survie et la pérennité d'un État sur le temps long. Ainsi, Mazarin eut donc également des penseurs et des érudits contre lui qui participèrent aux mazarinades. Dans ce sens, on peut citer le libertin érudit et doyen de la Faculté de médecine de Paris, [[Guy Patin]]. Grâce à sa grande amitié avec [[Gabriel Naudé]], Patin est très tôt bien instruit des possessions du Cardinal, notamment des sommes investies pour construire la bibliothèque privée de son Éminence<ref>{{Chapitre|langue=fr|titre chapitre=Patin, éternel opposant ?|auteurs ouvrage=Kevin Chantrel|titre ouvrage=Les idées politiques de Guy Patin d'après sa correspondance sous le règne de Louis XIII et le printemps du règne de Louis XIV|éditeur=Université de Rennes 2, CNRS UMR 6258|année=2015|passage=150 - 193|lire en ligne=https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-02072295}}</ref>. La situation financière de la France et du peuple à la fin des années Mazarin contrastent ainsi très fortement avec l’invraisemblable fortune du Cardinal-ministre. Une vérité qui ne fera qu'exacerber les convictions de Patin sur le fait que Mazarin, même naturalisé, est un mauvais Français desservant le Royaume pour servir en priorité son intérêt privé. Guy Patin a une idée très précise des richesses accumulées par son Éminence, grâce à son amitié avec [[Guillaume Ier de Lamoignon|Lamoignon]], le Président du [[Parlement de Paris]], également témoin et exécuteur testamentaire de Mazarin<ref>{{Ouvrage|auteur1=Kevin Chantrel|titre=Les idées politiques de Guy Patin d'après sa correspondance sous le règne de Louis XIII et le printemps du règne de Louis XIV|éditeur=Université de Rennes 2, CNRS UMR 6258|année=2015|passage=191 - 192|lire en ligne=https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-02072295}}</ref>. La prodigieuse fortune du Cardinal pose des problèmes délicats non négligeables, non pas en mettant en lumière les pratiques peu orthodoxes de Mazarin, mais bien l'existence des monceaux de diamants, des nombreuses œuvres d'art, des flots de louis d'or et d'écus qui composèrent sa fortune et qui furent révélés aux exécuteurs testamentaires abasourdis. En 1661, Son Éminence partage son patrimoine entre ces sept nièces afin de les doter richement et lègue à son filleul Louis XIV plusieurs pierres précieuses, dont le fameux [[Sancy (diamant)|Sancy]], la pièce maîtresse de sa collection de gemmes, qui rentre ainsi dans la collection des [[Joyaux de la Couronne de France|Diamants de la Couronne]]. Néanmoins, les dérives financières du Cardinal ne sont que le reflet de la réalité du système financier de la Monarchie qui est un véritable enchevêtrement de délégations du pouvoir, de statuts personnels et collectifs, de privilèges et de libertés superposés jamais abolis. C'est de cette réalité du pouvoir qu'hérite [[Louis XIV]], dont il masquera la réalité par sa propre propagande de l'absolutisme monarchique de droit divin et la construction de sa prison dorée versaillaise afin d'y surveiller de près les Grands et l'aristocratie en les enfermant dans le système très rigide de l'étiquette au sein de la vie fastueuse et couteuse à la Cour permanente du [[château de Versailles]]<ref>{{Chapitre|langue=fr|titre chapitre=Patin et l'éclat du Soleil|auteurs ouvrage=Kevin Chantrel|titre ouvrage=Les idées politiques de Guy Patin d'après sa correspondance sous le règne de Louis XIII et le printemps du règne de Louis XIV|éditeur=Université de Rennes 2, CNRS UMR 6258|année=2015|passage=194 - 224|lire en ligne=https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-02072295}}</ref>. Cependant, Mazarin, autant que Richelieu, a justement usé de cette caractéristique perverse de cascade de pouvoirs de la Monarchie pour faire prévaloir les prérogatives de l'État. Les deux Éminences ont indubitablement profité du système très complexe de l'[[Ancien Régime]], mais ils ont concomitamment soutenu l’État royal par leurs fortunes personnelles en payant parfois de leur poche des dépenses budgétaires. Richelieu et Mazarin ont donc contribué efficacement à l'effort constant de l'État monarchique pour renforcer son emprise sur la société d'ordres et de privilèges qui le menaçait de l'intérieur<ref>{{Chapitre|langue=fr|titre chapitre=Patin, éternel opposant ?|auteurs ouvrage=Kevin Chantrel|titre ouvrage=Les idées politiques de Guy Patin d'après sa correspondance sous le règne de Louis XIII et le printemps du règne de Louis XIV|éditeur=Université de Rennes 2, CNRS UMR 6258|année=2015|passage=150 - 193|lire en ligne=https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-02072295}}</ref>.
 
==== Les revenus procurés à Mazarin par ses bénéfices ecclésiastiques ====
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